IMPACTS D’AUTRES FACTEURS SUR LES RESSOURCES FORESTIERES
Les longues années de sécheresse dont a été victime le Sahel, depuis 1968, ont frappé durement la Mauritanie : la pluviométrie moyenne a considérablement baissé de 30 à 60%, selon les zones agro-écologiques du pays. Cette baisse s'est traduite par le glissement vers le sud du pays de la limite de l'aridité. Ainsi, l'isohyète 150 mm est venue s’installer approximativement à l'emplacement de l'isohyète 250 mm, soit une extension du désert sur une superficie additionnelle de 150 000 km².
La détérioration générale des conditions climatiques du pays a accéléré le processus de dégradation du potentiel productif des zones jadis boisées.
Ainsi la vallée qui est la zone la plus arrosée du pays ne reçoit maintenant que 150 à 400 mm, soit une baisse de 55 à 67% depuis l’installation de la sécheresse.
Les vents de sable, constituent le plus grand danger pour le pays tout entier. La direction nord-est des vents a pour résultante des déplacements de sable NNE-SSO (orientation favorable à l’ensablement des terres fertiles, des oasis, des infrastructures de base).
Les pressions de l’homme et de son cheptel
Les pressions de l’homme et de son cheptel sur les formations ligneuses déjà fragilisées ont eu comme conséquence frappante la destruction des ressources naturelles. Ces pressions qui se traduisent par les coupes de satisfaction des besoins quotidiens notamment : poteaux, poutres, gaulettes, perches, matériels de construction d’habitats et d’ustensiles divers de cuisine, la confection d’enclos et parcs d’animaux, pâturages des petits ruminants, réalisations de points d’eau, cueillettes des fruits et produits de pharmacopée, dégagement des lignes téléphoniques ou électriques, tracements des routes et voies d’accès ..., exposent les ressources à la destruction
D’importantes superficies bien fournies en végétation sont chaque année décimée par les feux de brousse. Une telle contrainte contribue davantage à la dégradation de l’environnement en général et à la perte des formations ligneuses et herbacées en particulier.
Selon les données compilées annuellement à la Direction de l’environnement et l’aménagement rural (DEAR), la situation des superficies se présentent comme suit :
Pendant la campagne de 1994 – 1995, les feux de brousse se sont déclenchés dans 5 wilayas du pays, respectivement le Hodh Charghi, le Hodh El Gharbi, l’Assaba, le Guidimakha, et le Gorgol pour une superficie brûlée de 2 322 km² soit 232 200 ha.
Quant à la campagne 1995 – 1996, le feu s’est déclenché dans 4 wilayas respectivement : le Hodh Charghi, l’Assaba, le Guidimakha et le Brakna donnant une superficie brûlée de 3 800 km², soit 380 000 ha.
Quant à la campagne de 1996–1997, le feu s’est déclaré également dans 4 wilayas respectivement l’Assaba, le Guidimakha, le Gorgol et le Brakna pour une superficie brûlée de 609 km², soit 60 900 ha. Le cumul de ces données donne un total de 6 731 km² soit 673 100 ha, soit une moyenne de 2 243,67 km² brûlée annuellement. (Source messages adressés par les délégations régionales à la DEAR).
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Wilaya |
Période |
Superficies brûlées (en km2) |
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Hodh Charghi |
1994 – 1995 |
105 |
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1995 – 1996 |
105 |
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Hodh El Gharbi |
1994 – 1995 |
459 |
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Assaba |
1994 – 1995 |
409 |
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1995 – 1996 |
3 223 |
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1996 – 1997 |
10 |
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Guidimakha |
1994 – 1995 |
864 |
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1995 – 1996 |
467 |
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1996 – 1997 |
130 |
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Gorgol |
1994 – 1995 |
485 |
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1995 – 1996 |
- |
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1996 – 1997 |
425 |
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Brakna |
1994 – 1995 |
- |
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1995 – 1996 |
5 |
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1996 – 1997 |
44 |
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Total |
6 731 |
Source : DEAR/SPN