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ELEVAGE INTENSIF DE L'ANGUILLE

Mr. G. ARLATI

A. CONSIDERATIONS PRELIMINATERS

Il faut prendre en considération les arguments suivants:

- les méthodes d'élevage : eau stagnant ou eau courante;

- le choix du lieu idéal pour la construction d'une pisciculture de l'anguille.

A.1. Méthodes d'élevage : eau stagnante et eau courante

Il est possible de schématiser l'élevage de l'anguille d'après les caractéristiques fondamentales suivantes:

  1. quantité et qualité l'eau

  2. type de “semence” (civelle ou petite anguille “ragano”)

  3. alimentation

  4. pathologie

  5. marché

A.1.1 Eau

Pour vivre et se développer, les anguilles ont besoin rapidement d'eau pure, si possible en abondance. La quantité d'oxygène existante doit être toujours bonne; dans le cas où l'on désirerait augmenter la densité par unité surface, il faudrait pouvoir être en mesure de garantir l'oxygénation grâce grâce à des équipements auxiliaires.

A.1.2. “Semence”

L'élevage de l'anguille consiste à faire passer les anguilles en provenance de la mer alors qu'elles sont encore toutes petites ou civelles á la taille commerciale, Il n'est pas encore possible de reproduire en laboratoire le cycle biologique de I'anguille, encore complexe; en effet, une fois que le problème de ;a fécondation artificielle a été réussi á assurer la survie du leptocéphale á l'état larvaire.

A.1.3. Alimentation

N'importe quel type d'élevage zootechnique intensif repose sur la distribution de nourriture spéciale adaptée au type de produit élevé.

Dans le ces de la culture de l'anguille, il ne suffit pas d'employer une nourriture valable et équilibrés pour s'assurer le succès : la croissance du produit dépend en effet de la température de l'eau, dont dépend également la quantité de nourriture qu'il faut administrer, et de l'appétibilité de l'aliment lui- Même. II est, en outre, indispensable que ce dernier, vu son coût élevé, garantisse un bon indice de conversion.

A.1.4. Pathologie

Les parasites et les maladies bactériennes doivent être, de préférence, devancés en respectant la période de quarantaine pour le poisson amené de l'extérieur et les traitements programmès de prophylaxie du milieu ; et au cas où ils se manifesteraient de manière éclatante, il faudrait agir en temps utile grâce à des interventions thérapeutiques adéquates.

A.1.5. Marché

Un éleveur sachant vendre ses anguilles obtiendra pour son produit un prix très supérieur à celui d'un autre éleveur n'ayant aucune expérience de vente.

A.1.6. Les anguilles sont élevées en bassins de terre ou de béton à une densité très supérieure à celle qui pourrait être tolérée par la quantité d'oxygène physique disponible dans l'eau. Il existe, pour cette raison, deux méthodes fondamentalement différentes de ravitaillement en oxygène, qui en définitive donnent origine à deux modèles d'élevage : l'élévage en eau stagnante et l'élevage en eau courante

Pour le modèle en eau stagnante, dans lequel on favorise la croissance des algues vertes de phytoplancton dans l'eau du bassin, l'oxygène est fourni par la photosynthèse. Un phytoplancton dense (transparence optimale 20 cm.) ne peut se multiplier que si le flux hydrique est nul ou très lent. En effet, pour ces bassins en eau plus ou moins stagnante, l'échange journalier est de 5% environ du volume total.

Pour le modèle en eau courante, le besoin d'oxygène des anguilles est fourni par un afflux constant d'eau nouvelle, comme cela se passe dans la culture de la truite. Un renouvellement continuel d'eau courante en abandance est donc nécessaire pour les bassins.

La température et la quantité d'eau à disposition déterminent, en grande partie, le choix de l'un ou de l'autre modèle :

- avec une disponibilité limitée en eau, il est possible d'avoir des bassins en eau stagnante ou tout au plus des bassins en eau recyclée plus ou moins courante;

- avec de grandes disponibilités en eau, et avec des grandes surfaces, il est possible d'avoir des bassins en eau stagnante et, si le climat assez doux le permet, des bassins en eau courante.

La température de l'eau est un point fondamental : 19–28 pour l'anguille européenne. Du point de vue économique, l'élevage de l'anguille est certainement avantageuse lorsque la taille de 120 – 160 grammes est atteinte en l'espace de deux ans ou moins à partir de l'âge de la civelle (0,2 – 0,3 g.) ; cette rapide croissance n'est possible qu'à des températures optimales (21 – 26°).

L'anguille européenne ne s'alimente pas, approximativement, en dessous de 8 – 0°, mais on obtient les meilleures conversions de la nourriture à des températures de plus de 17 °c. (Optimum 22°c).

A.2. Choix de l'endroit idéal pour l'établissement d'une culture de l'anguille

L'endroit sera d'autant plus adapté à l'élevage que les conditions spécifiées ci-dessous seront satisfaites.

  1. Disponibilité d'un bon approvisionnement en eau, acheminée ou pompée d'un canal ou, mieux encore, provenant de sources ou de puits souterrains. Par exemple, il faut environ 400 -450 m3 par jour pour élever 40 tonnes d'anguilles par an.

  2. L'eau ne doit pas être contaminée (par des insecticides, des phytomédicaments, etc…) et ne doit pas contenir de substances toxiques (ammoniaque, anhydride carbonique, substances acides en général, etc …). L'eau alcaline ou neutre est la meilleure, alors que l'eau acide (en-dessous de ph 6,5) n'est pas très bonne pour l'élevage.

    La présence éventuelle d'anguilles sauvages dans l'eau que l'on veut utiliser est un indice d'aptitude et de bonne qualité

  3. Le site d'élevage ne doit pas être envahi par des inondations.

  4. L'échange hydrique des bassins doit se préférence par chute. En d'autre termes, il faut éviter au maximum les coûts énergétiques pour le pompage et la distribution en eau.

  5. Le terrain ne doit pas être poreux afin d'empêcher les fuites d'eau du fond ou des-parois des bassins. L'argile mélangée à du sable est ce qu'il y a de mieux.

  6. L'endroit doit être ensoleillé pour favoriser la floraison des algues qui, à travers la synthèse chlorophyllienne, produit de l'oxygène.

  7. L'endroit doit être dégagé pour permettre l'oxygénation en surface grâce u vent.

  8. Routes et électricité en fonction.

  9. Proximité de marchés importants.

8. ELEVAGE INTENSIF

La technique employée pour l'élevage intensif de l'anguille repose sur trois conditions essentielles : température favorable, oxygène suffisant, alimentation artificielle.

La bonne température pour l'élevage de l'anguille européenne va de 8 à 28°; la température optimale pour l'introduction et le sevrage des petites anguilles sauvages va de 18 à 24°c ; pour le sevrage et la croissance des civelles, elle va de 22 à 26°c . Plus la température s'éloigne des valeurs optimales, plus le cycle biologique d'élevage sera long.

La teneur en oxygène dissous nécessaire à la survive de l'anguille est de 2–3 mg/l pour les civelles et de 0,5 mg/l pour l'anguille adulte. En régime d'élevage, les besoins en oxygène sont bien plus importants et varient en fonction de la température (et de la salinité), de la taille des anguilles et de leur activité métabolique. En ligne générale, on peut accepter les valeurs de 80–90% de saturation jusqu'à 20°c, et une valeur voisine de celle de saturation pour des températures supérieures à 20°c.

Normalement, l'alimentation artificielle de l'anguille se fait sons forme de boule de pâtée humide, mélange de farines d'huile, d'eau, avec ou sans une certaine quantité de poisson frais broyé.

B.1.Cycle d'élevage intensif

Actuellement, l'élevage intensif peut être subdivisé en trois phases :

- sevrage et élevage de la civelle ;

- sevrage de la petite anguille (“ràgano”) sauvage ;

- élevage de l'anguille.

L'éleveur doit en outre établir en propre production sur des sujets venants de l'extérieur : civelles ou “ràgani” pêchés en mer ou en eaux saumâtres, ou bien petites anguilles ayant grandi de la phase de civelle ou “ràgani” sevrées venant d'autre élevages. Ceci pour empêcher de voir se manifester le “cycle fermé” au niveau biologique, et donner des résultats très diversifiés aux éleveurs. Nous nous limiterons, pour la description du cycle d'élevage des différentes phases, à la méthode la plus suivie et techniquement la plus actuelle.

B.1.1. Sevrage et élevage de la civelle

Le sevrage et l'élevage des civelles se fait, aussi bien en eau douce qu'en eau saumâtre, dans des bassins particuliers construits expressément pour cet usage. En général, il s'agit de bassins on ciment ou en résine de polyester de forme rectangulaire, carrée ou circulaire et de dimensions différentes (de 8 à 24 m2) et équipées du point de vue technologique (circuits d'eau chaude et d'eau froide indépendants, apport d'o2 prémélangé, introduction d'air à travers des diffuseurs de types différents : soufflant, venturi, etc… circuit de décharge avec récupération totale ou partielle de l'eau chaude et aussi, en cas de besoin, avec la possibilité de décharge des eaux non réutilisables, etc…), placées dans des serres ou des hangars fermés, à l'abri de toutes façons.

L'élevage des civelles est appelé de ler stade et est économiquement avantageux lorsque l'on peut disposer d'eau à des températures supérieures à 12–22°c et jusqu'à 25–26°c.

Les civelles, venant de la mer, peuvent être de poids différencié (de 0,20 gr. à 0,40 gr.) suivent la saison et le lieu de capture : disponibles de novembre à février, les italiennes sont plus petites, alors que celles qui proviennent de la côte atlantique française ou anglaise, disponibles au printemps de mars à mai, sont plus grandes.

La densité de semence varie suivant la méthode d'élevage adoptée : si c'est en bassins à eau stangnante, avec un échange de 6–7 1/minute, elle est de 0,4 kg par m2 ; si c'est en eau courante avec un échange d'eau de 40–45 1/minute, environ, elle est de 3 kg .par m2.

C'est alors que commence le sevrage avec un mélange broyé de lombrics ou d'anchois et/ou de sardines amalgamé à peu de nourriture pulvérisée ou de liant. Au fur et s mesure, on ajoute dans la pâtée de plus en plus de farine de nourriture composée, complête, autosuffisante et de moins en moins appêtissante (anchois, lombric vivant, ect…) En l'espace de 4–5 semaines, le produit , s'il est sain et bien adapté au milieu sans avoir subi de stress (dans ce but, il faut rappeler l'importance d'adapter graduellement en l'espace de 24–36 heures, les civelles, transplantées d'une température de 9–17° à une température ambiante d'élevage) doit être sevré à une température optimale de 22–25°. Durant cette période, il est nécessaire de les contrôler du point de vue hygiénique et sanitaire en effectuant des traitements opportuns en temps voulu au moyen de médicament

On procède ensuite au premier tri, car une taille uniforme et homogène facilite la rapidité de croissance : les anguilles les plus petites seront remises dans un bassin de sevrage : les autres, après, seront nourries au contraire avec de la pâtée humide pour l'engraissement et seront à nouveau triés 3 ou 4 semaines plus tard environ. A ce rythme, on réussir en 8 mois à peu près à faire grossir les civelles jusqu'à la taille de petite anguille “raganello” de 15–16 gr.

Schématiquement, un cycle type peut être résumé de la façon suivante:

Taille moyenne individuelleJournées d'élevage á 22° CNombre de tris effectués
0,254–5 semaines1(sevrage)
0,52 mois et 1 semaine3 
I3 mois et demi5 
24 mois et 3 semaines7 
45 mois et 4 semaines10 
88 – 9 mois13 
1610 – 12 mois16 

Dans l eau stagnante, il est possible d'avoir une densité maximale de 1,6 – 1,8 kg./m2 environ, alors que dans l'eau courante, on peut obtenir 5 kg./m2. De toutes façons, la densité est aussi étroitement liée, au delà de l'échange hydrique et de la taille évidemment, à la technique d'apport d'oxygène employée.

En définitive, si l'on veut que toute l'opération soit économiquement rentable il est indispensable d'obtenir 20–25 kg. de petites anguilles au moins en neuf mois à partir d'lkg. de civelles, et d'arriver à 30–35 kg. en un an. En effet, les données précédentes sont purement indicatives, car un pourcentage minimum, moins de 15 %, atteindra les 15 gr. même en 5–6 mois ; la grande majorité, de 45 à 65 %, atteindra la taille utile à temps; et le reste, appelé les “queues” mettra un peu plus de temps à grossir.

Le coût actuel des civelles est de 27–30 000 lires/kg. environ ; le prix du produit fini de ce premier stade d'élevage, assez approximatif car il n'existe pas encore de véritable marché, est de 46–52 000 lires/kg.

L'avenir de la culture italienne de l'anguille est dans l'élevage des civelles, mais à l'heure actuelle, il existe encore bien peu d'élevages de premier stade offrant une production garantie. Ceci s'explique par le fait que, de l'optimisme initial d'il y a cinq ou six ans qui avait poussé plusieurs éleveurs à démarrer expérimentalement l'élevage industriel des civelles, une évaluation plus concrête et objective du rapport coûts/bénéfices ne favorise que ceux qui peuvent disposer d' eau “chaude” à des coûts raisonnables.

Le secret de la réussite d'un élevage de ler stade repose sur le tri, sur l'alimentation et sur le programme d'opération hygiénique et sanitaire.

B.1.2. Sevrage de la petite anguille (“ràgano”) sauvage.

Il n'est pas indispensable d'avoir de l'eau à plus de 22° C, pour sevrer les petites anguilles sauvages, on réussit très bien à 18–19° C également. Certains même, utilisent de l'eau de source à 13–14° C, mais ce n'est que pour avoir une faible quantité de bêtes sevrées pour leur propre élevage, étant donné que la durée du cycle de sevrage est assez longue (4–5 mois) et que la réussite de l'entreprise n'est pas toujours garantie. Il faut préciser à ce propos que le sevrage, aussi bien celui des civelles que celui des petites anguilles, doit chercher à “domestiquer” le plus vite possible le maximum d'individus.

Un bon environnement, une bonne gestion technique de l'installation et une méthode efficace pour le sevrage alimentaire du produit élevé favorisent bien sûr un tel objectif.

Les bassins en béton ou en résine de polyester sous abri facilitent le sevrage et le contrôle hygiénique et sanitaire; leurs formes, ainsi que leurs dimensions varient (de 24 à 200 m2).

Etant donné que la plus grande partie des petites anguilles vient de la côte française de la Méditerranée, il est nécessaire à leur arrivée de faire un traitement antiparasitaire avec de la formaline et du vert malachite pendant deux jours de suite avant de commencer le sevrage et de garder de toutes façons le produit sous observation sanitaire (“quarantaine”) pendant 2 ou 3 semaines au moins avant de les trier ; ainsi, il serait possible d'intervenir immédiatement au cas où il se déclarerait une grave maladie particulièrement contagieuse. Il vaut mieux éliminer tout de suite une partie malade du produit plutôt que de risquer l'extension de l'épidémie à tout l'élevage : les conséquences seraient bien plus graves et bien plus coûteuses à la longue.

On commence ensuite le sevrage en administrant soit des sardines entières enfilées par la tête avec un fil de fer, soit de la pâtée humide mélangée à du poisson (40 % par rapport à la farine sêche) ou à du lombric, “Red Worm” (10 %).

Pendant toute toute la période du sevrage, il est bon d'effectuer deux traitements antiparasitaires chaque semaine, de manière préventive, le matin de préférence et de toutes façons toujours à jeun.

Un mois plus tard environ, on peut faire une première sélection du produit; le plus petit est maintenu en sevrage ; pour l'autre, on commence à diminuer petit à petit l' agent, d' “appel” nutritif distribué dans la pâtée. Environ deux semaines plus tard, on procède à un nouveau tri, et 2 ou 3 semaines encore plus tard, au dernier tri où l'on aura le produit déjà prêt pour être mis dans les bassins à ciel ouvert servant à l'engraisser ou au 2ème stade. Cette méthode assez rapide présume de pouvoir disposer de bassins en béton et de structures prévues pour pouvoir effectuer le plus repidement possible les opérations de pêche et de sélection du produit. L'habitude d'utiliser, à certaines périodes de l'année, les bassins des civelles pour le sevrage des petites anguilles est très répandue.

De toutes façons, toutes conditions étant égales, la densité du produit peut être tranquillement multipliée par rapport à celle des civelles.

La majeure partie des cultures italiennes d'anguilles est de deuxième stade, avec avant-bassin en béton (modèle Ravagnan). Dans cet espace, facilement contrôlable et isolable, et qui correspond à 1/10 environ de toute la surface du bassin, il est possible de faire, en plus des opérations de gestion (rassemblement et pêche du poisson), le sevrage des petites anguilles sauvages. A la condition que, toutefois, pendant cette période, le reste du bassin, en terre, ne soit pas utilisé pour élever du produit, étant donné que cette opération serait très risquée et pourrait compromettre la situation sanitair de tout le bassin, avec des conséquences économiques graves.

En effet, les éleveurs les plus prudents utilisent l'avant-bassin pour sevrer les petites anguilles sauvages, qui, une fois accoutumées à la nourriture d'engraissement, sont relachées, après triage, dans le reste du bassin. Dans ce cas, la densité de semence est de 1,5 – 2 kg./m2 si on la calcule sur tout le bassin d'élevage. En outre, il est très import de ne pas récupérer les eaux de décharge, mais plutôt de les déverser dans un petit lac (3 000 – 8 000 m2) de décantation avant de les jeter définitivement en dehors de l'élevage.

Pendant la période du sevrage, la mortalité varie en moyenne de 10 à 30 %, selon qu'il s'agit de centres de production avec des structures couvertes ou d'élevages à l'extérieur.

Les petites anguilles sauvages de la taille moyenne de 15–20 gr. coûtent de 5 000 à 5 500 lires/kg, (elles vont malheuresement augmenter car il y a de moins en moins de disponibilité du produit lui-même sur le marché) et sont vendues sevrées à un prix 2 – 3 fois plus important.

B.1.3. Elevage de'anguille.

Le cycle d'engraissement de l'anguille se déroule à l'extérieur, aussi bien en eau douce -qui est préférable parce qu'elle accélère la croissance- qu'en eau saumâtre, en bassins de terre, carrés ou rectangulaires et de superficie variable (de 400 à 1 600 22). Il n'est pas indispensable d'avoir de l'eau “chaude” à 22° C, mais une température d'élevage inférieure à 14 – 15° C rend toutefois l'entreprise anti-économique.

Dans le nord de l'Italie, où il existe la possibilité d'approvisionnement en eau de puits à 12–14° C, la méthodologie la plus répandue est la méthodologie en eau semi-courante, où le flux est continu mais très lent (6–8 1/sec. pour 1 000 m2 de superficie, correspondant à peu près à un nombre équivalent de mètres cubes). Toute solution peut être fonctionnelle, pourvu que l'on puisse faire le rassemblement et la pêche du produit, étant donné que c'est l'opération de gestion la plus importante. Des bassins ont même été conçus pour la sélection automatique du produit.

La durée moyenne du cycle d'élevage est liée à la situation climatique et au cours des saisons : au nord, pour passer de la petite anguille (25 gr.) à la taille commerciale de 120 – 150 gr., il faut à peu près 8 – 9 mois; au sud, le même résultat s'obtient en 5 – 6 mois.

Dans le bassin d'engraissement, il faut “semer” du poisson déjà sélectionné et sevré au printemps de préférence. On disposera ainsi, pour les fêtes de Noël, période de grosse demande intérieure du marché, d'une partie du produit de taille commerciale. Le densité de “semailles” peut varier de 1 à 3–4 kg/m2 suivant la méthode employée ; la densité maximum à laquelle on peut arriver est de trois fois supérieure. Pendant cette période, la mortalité s'élève à 15 – 30 % et pour les élevages en eau douce, c'est à dire la plus grade partie, il est nécessaire d'organiser un programme d'intervention sanitaire préventive contre l'ichtyophtyriase, protozoaire parasite très contagieux et qui a des conséquences économiques désastreuses : cela va de la mort s'il est présent massivement à l'absence de croissance en poids s'il n'est pas dûment contrôlé.

Nous indiquons ci-dessous un schéma de production pour un élevage de 2ème stade en eau semi-courante à une température moyenne annuelle de 18–19° C. (Italie du Centre et du Nord) :

Taille moyenne individuelle (gr)Journées d'élevageNombre de tris progressifsSélectienneur (diamètre mm)
15–20semilles08
25–301 – 2 mois110

Il n'est pas nécessaire d'effectuer tous les tris proposés, mais il est indispensable d'en faire au moins trois (le ler, le 3 ème, le 5ème) pour atteindre la taille moyenne pour les mâles (120 – 180 gr.), et un autre encore pour les femelles. (300 – 350 gr.), Leur but est d'avoir dans le bassin du poisson de taille uniforme et homogène, ce qui permet de raccourcir la période d'élevage. Le tri peut être fait aussi manuellement ; il est plus précis mais plus pénibles qu'automatiquement, il est plus rapide mais moins exact. En devenant adulte, l'anguille se transforme sexuellement. Mais lorsqu'elle est devenue presque à l'âge adulte, il n'est plus avantageux de l'élever parce que sa conversion alimentaire diminue énormément, devient pratiquement nulle. C'est la raison pour laquelle l'un des problèmes principaux qu'ont les éleveurs est celui de réussir à produire le plus de femelles possibles : ce sont en effet les seules en mesure de dépasser les 250–300 gr., car leur maturité est plus tardive ; les mâles au contraire, lorsqu'ils ont atteint la taille de 120 – 150 gr., sont déjà arrivé à maturité du point de vue sexuel et il faut les destiner à la vente. (fig. 1).

Les bons éleveurs réussissent à obtenir un pourcentages de 30 – 35 % d'individus femelles qui ont besoins de 6 – 8 mois d'élevage ultérieurs pour atteindre ces dimensions.

Les prix actuels du marché sont de 11 000 – 12 000 lires le kilo pour 3 individus (300 – 350 gr. chacun), alors que pour les mâles de 120 – 150 gr. (7 – 8 individus par kg), ils sont de 7 800 – 8 000 lires/kg.

C. ALIMENTATION

C.1. Exigences de nutrition

L'anguille est un poisson carnassier et prédateur ayant une tendance au cannibalisme, elle possède un estomac. Elle préfère la nourriture humidifiée. Ses besoins en nourriture ont été étudiés à fond par des chercheurs japonais, mais uniquement pour l'espèce élevée sur place. Nous citons à ce sujet les besoins en acides aminés indispensables à l'anguille japonaise, extraits de NOSE, ARAI et HASHIMOTO (1972).

Besoins en acides aminés essentiels pour 100 gr. de protéines:

Arginine3.9Métionine + Cistine4.5
Istidine1.9Phénylalanine + Tarosine5.2
Isoleucine3.6Triptophone1.0
Leucine4.1Tréonine3.6
Lisine4.6Valine3.6

En outre, certaines données propres à la composition de l'aliment on vente au japon se trouvent dans le tableau 1.

La valeur biologique de la protéine, c'est à dire sa teneur en acides aminés essentiels, a une importance particulière dans les diètes artificielles des anguilles. Elle ne doit pas trop s'éloigner des rapports des concentrations existants dans les protéines de l'organisme du poisson. Voici enfin, extrait du NCR (1977, “Nutrient requirements of warmwater fishes”, de la National Academy of Sciences, Washington), un mélange pour l'intégration minérale:

Minérauxgr./100 gr. de nourriture
CaCO30,750

et la composition du mélange de vitamines:

Vitaminespour chaque kg. de nourriture 
Vitamine A5 500 IU 
Vitamine D31 000 IU 
Vitamine E50 IU 
Vitamine K10 mg. 
Coline550 mg. 
Niacine100 mg. 
Riboflevine20 mg. 
Piridoxyne20 mg. 
Tiamine20 mg. 
Calcium pantoténate50 mg. 
Biotine0.1 mg. 
Folacine5 mg. 
Vitamine B1220 mg. 
Acide ascorbique30–100 mg. 
Inositole100 mg. 

Nous disposons en Italie de deux types d'aliment :le premier est appelé “starter”, très protéique (50 – 55 %), ayant une faible teneur en lipides (5 %) pour l'alimentation des civelles et le sevrage des petites anguilles sauvages, il coûte à peu près 1 100 lires/kg ; le second est moins riche en protéines et possède une plus grande teneur en lipides, il est idéal pour la croissance et l'engraissement jusqu'au moment où les anguilles atteignent la taille commerciale, il coûte environ 1 000 lires/kg.

C.2. Technique d'alimentation

Un pâtée humide préparée juste au juste au moment de la distribution est administrée aux anguilles suivant les tableaux journaliers (tab. 2 et 3). Cette pâtée est préparée avec de la farine et de l'eau en quantité égales (l'eau étant de préférence la même que celle des bassins).

Certains éleveurs ajoutent en outre un pourcentage d'huile de poisson qui va de 2 à 9 % suivant la température de l'eau et la taille du poisson, ou bien un pourcentage de poisson à peau bleue broyé (5 – 10 %) : on a obtenu de la sorte une croissance plus rapide et une amélioration du pourcentage de conversion. Certains éleveurs ont I'habitude d'intégrer tous les deux mois à la diète normale une mixture vitaminée (1 – 2 % sur la s. s.) pendant 5 – 6 jours afin d'éviter l'apparition de symptômes de carences (tab. 4).

La nourriture est distribuée sur des mangeoires, au ras de l'eau. 4–6 fois par jour pour les civelles, 3–4 fois pour les petites anguilles en sevrage, 2 fois pour les anguilles en croissance, en respectant les quantités indiquées sur le tableau quatidien d'alimentation. Uniquement dans le cas où il faudrait travailler à une température inférieure à celle des opérations, la pâtée sera distribuée un seuls fois par jour.

Une évaluation concrête et pratique pour vérifier la bonté d'un aliment est donnée par l'attrait exercé par cette dernière et par son indice de conversion ; pour ce, il est indispensable que l'éleveur note chaque jour la consommation des aliments de chaque bassin. Pour les civelles (0.2 – 12 gr.), l'indice de conversion est de 1.4 – 1.8 ; pour les petites anguilles (12 – 25 gr.) de 1.8 – 2.2 ; tandis que pour le produit à l'engraissement (25 – 180 gr.), il varie de 2.3 à 3,2.

Les pourcentages sont donnés par la substance sêche en calculant la farine à 1/7 ème de la quantité de poisson administré, et ils sont valables pour la température optimale de l'élevage (22–23° C).

Il ne faut pas ajouter de graisses lorsque la température de l'eau descend en dessous de 15 ° C.

Tableau journalier d'alimentation

 Civelles
(0,2–0,4g)
Civelles Conditionnées
(4 – 12 g)
Petites anguilles
Nourriture en % p.v.104 – 63 – 5
% d'eau dans la mangeaille140 – 160140 – 160130 – 140
% de graisses dans la nageaille003 – 5

D. PLAN DE PROGRAMME GENERAL

Lorsqu'on entreprend un élevage, il faut se rendre compte des principaux aspects de la gestion technique d'un établissement. Pour ce, examinons un modèle de programme concernant le cycle d'élevage dans une installation d'eau douce typique du Centre Nord de l'Italie qui dispose d'eau de puits à 15 – 16° C et, en cas de besoin, d'un apport supplémentaire d'eau de source abondant, ou bien d'eau non polluée:

Bien que n'ayant pas les conditions optimales de température (Tab. 5), il est encore avantageux, aujourd'hui, de produire des anguilles en partant de le petite anguille et non de la civelle, lorsqu'on a dix mois par an une température moyenne de 18 – 20° C dans l'installation; comme dans le schéma d'hypothèse (Tab. 6).

Les problèmes fondamentaux, qui seront affrontés brièvement, concernent:

  1. la possibilité de trouver des petites anguilles;

  2. l'alimentation ;

  3. les tris ;

  4. un programme adéquat de prophylaxie de l'environnement, dans un respect total des normes élémentaires d'hygiène et sanitaires.

D.1. Recherche de la petite anguille (“ragano”)

La possibilité de trouver du produit à répandre est essentiel à la bonne marche et à réussite de l'entreprise. Les petites anguilles doivent être saines. robustes et vivaces. La plupart des anguilles sauvages proviennent de l'étranger à l'heure actuelle (5 500 lires/kg., 50 – 60 individus par kg.). Leur sevrage sera d'autant plus facile qu'elles sont en bonne santé. Ayant toute chose, un bon éleveur doit apprendre au produit sauvage à s'habituer à l'alimentation artificielle, ou plutôt, apprendre à “accoutumer” dans les plus brefs détails, le plus grand nombre possible d'individus. Grâce aux méthodes les plus récents et les plus sophistiquées, on peut sevrer de 85 à 90 % d'individus en 3/4 semaines. Pour cette phase, il faut utiliser des bassins en béton sous abri si possible, avec un échange d'eau constant, de l'eau de source ou de puits de préférence.

D.1. Alimentation

En dehors de la période de sevrage pendant laquelle on ajoute à la pâtée des substances particulières excitant l'appétit, l'alimentation repose sur un aliment autosuffisant et équilibré. En effet, tout bon éleveur complète normalement le régime avec 5 à 10% de poisson à peau bleue broyé au moment de la préparation de la pâtée, ou bien en ajoutant des “intégrateurs” particuliers en dosage approprié selon les besoins de l'élevage.

La fonction alimentation de l'anguille est liée à la température de l'eau et à l'oxygène dissout en présence dans le bassin (fig. 2) et ce dernier est en rapport avec le poids de l'anguille (fig. 3 et tab. 7). Les indices de conversion alimentaires du schéma sont ceux que l'on obtient avec les aliments actuels intégrées de façon opportune, à la température indiquée ci-dessus : ils représentent l'optimum dans ces conditions, ce qui n'empêche pas de les améliorer dans un futur proche.

D.3. Tri

Les tris sont extrêmement importants dans l'élevage moderne des anguilles. Leur but est celui d'avoir dans le bassin du poisson d'une taille uniforme et homogène; on alimente ainsi le plus grand nombre possible de sujets et l'on obtient une augmentation de poids plus repide. On diminue, en fait, le cycle d'élevage et par conséquent le risque biologique.

Les tris indiqués sur le schéma sont divisés en tris principaux, c'est à dire ceux qui sont certainement nécessaires dans n'importe quel milieu, et qu'il faut faire tout de suite après le servage et lorsque la taille commerciale est atteinte, aussi bien pour les mâles que pour les femelles (grosses anguilles). Deux tris supplémentaires sont nécessaires pour chaque cycle d'engraissement: 4 en tout pour les mâles et 7 pour les femelles. De toutes façons, ils sont indispensables au sein d'un gestion programmée, étant donné que l'on dispose aujourd'hui d'équipements et de méthodes qui facilitent et rendent plus rapides aussi bien l'opération de rassemblement et de pêche du produit (grâce au transvasement par syphon) que le tri véritable (trieuse semi-automatique).

D.4 Prévention

La base de la protection sanitaire de tout élevage est la prévention, plutôt que le traitement; c'est la raison pour laquelle il est indispensable d'intervenir de manière adéquate au moyen d'opérations programmées et précises de prophylaxie sur l'environnement, les parasites et les bactéries. Au sein de ce programme de sauvegarde hygiénique et sanitaire, les modalités d'intervention sont liées au milieu de l'élevage et à la situation particulière dans laquelle on travaille. Certaines normes de prévention visent, en effet, tout simplement à maintenir dans les bassins les conditions optimales. De cette façon, le problème pathologique sera moins important vu que les occasions de “stress” auront diminué. Il est donc important de suivre certaines attitudes de gestion:

- s'assurer jourellement que les bassins d'élevage ont toujours un approvisionnement suffisant en eau non contaminée;

- respecter la quarantaine et faire les traitements adéquats de désinfection du milieu, in jour sur deux, au moins pendant 2 – 3 semaines (suivant la température) pour le produit provenant de l'extérieur avant de l'introduire dans les bassins d'engraissement;

- assêcher complètement le bassin et en retirer les résidus organiques au moins à la fin de chaque cycle d'élevage, en le laissant au soleil pendant 7 – 10 jours: on améliorera de cette manière la productivité;

- administrer une diète alimentaire équilibrée et en quantité suffisante;

- faire 2 – 3 fois par an au moins, aux moments les plus critiques, des prophylaxies anti-bactériennes valables suivies de traitements polyvitaminés;

- éliminer tout de suite du bassin les anguilles mortes et les brûler.

E. CONCLUSIONS ET CALCUL ECONOMIQUE

Il faut déclarer tout d'abord qu'une utilisation totale des possibilités de production d'un élevage n'est possible qu 2 – 3 ans après sa mise en marche.

Ceci dit, analysons rapidement quelques données de la production tirées du schéma.

Même dans les conditions non optimales de l'exemple examiné (18 – 20°C) la productivité est assez bonne et est encore économiquement avantageuse: en effet, en 11 – 12 mois 60% des individus ont survécu au stade de mâle adulte (tailles de 120 – 150 gr; 6 – 8 individus/kg.), 12 – 13 mois après l'arrivée des petites anguilles; les 40% restants atteignent la taille de grosse anguille 22 – 23 mois après.

Jusqu'au stade de mâle, la mortalité est de 22 – 28% (en moyenne 27%) et de 35% pour le cycle biennal complet de la grosse anguille; ayant considéré la mortalité des différentes phases de l'élevage et la rapport mâles/femelles des petites anguilles achetées, avec 100 petites anguilles, il est possible d'obtenir environ 42 mâles adultes (5 – 6 kg.) et 23 grosses anguilles femelles (11,5 – 13,5 kg.). Ces résultats sont désormais à la potée de tout bon éleveur, bien préparé et capable de résoudre de manière créative les problèmes posés par le travail quotidien.

A titre d'exemple, enfin, se référant de toutes façons à un élevage de 15 000 m2 de plan d'eau ayant une capacité de production annuelle d'au moins 40 tonnes de produit lourd vendable, on mentionne un calcul économique annuel (Tableau 8) dont on déduit le résultat opérationnel (gain).

Tableau 1
Données concernant la composition de l'aliment en vente au Japon
(d'après H. AOYE, rapporté par TOMIYAMA & HIBIYA, 1977)

 Civelle 1Civelle 2Petites anguilles (3)Adultes
Protéinesmin. 49,0min. 47,5min. 46,0min. 45,0
Lipidesmin. 3,0min. 3,0min. 3,0min. 3,0
Fibremax. 1,0max. 1,0max. 1,0max. 1,0
Cendremax. 17,0max. 17,0max. 17,0max. 17,0
Calciummin. 2,5min. 2,5min. 2,5min. 2,5
Phosphoremin. 1,3min. 1,3min. 1,3min. 1,2
Composition du régime1    
Extraits d'origine animale69696865
Céréales19222122
Divers129118
Touteau oleagineux---5

(1) Mélange de: farines de poisson, de levure, de foie, de lin, de soja.
Vitamines: Vit. A. calcipherol, acetate de tocopherol, nitrate de thiamine, pyridoxine hydrochloride, acide nicotinique, amine, panthothenate de calcium, acide folique, cyanocobolamine, vit. K. riboflavine, biotine, chlorate d'inositol, chloride, acide ascorbique.
Minerals: Carbonate de calcium, acide ferrique, acide fumarique, chlorure de potassium, sulfate de magnesium, phosphate de clalcium, sulfate de manganese, sulfate de cuivre, sulfate de zinc, iodure de calcium, chlorure de cobalt.

Tableau 2
Tableau d'alimentation quotidienne

 Civelles
(0,2 – 0,4 gr)
Civelles conditionnées
(4 – 12 gr)
Petites anguilles
Nourriture en % p.v104 – 63 – 5
% d'eau dans l'aliment140 – 160140 – 160130 – 140
% de graisses dans l'aliment003 – 5

Tableau 3
Rythme quotidien d'alimentation pour les Anguilles adultes (25 – 120 – 300 gr.)

Température de l'eau% de nourritureAliment% de lipidesEau
4 – 8Petites quantité1000100 – 120
8 – 100,25 – 0,501000100 – 120
10 – 120,50 – 0,751000100 – 120
12 – 150,75 – 1,251000100 – 120
15 – 181,25 – 1,501003 – 4100 – 130
18 – 211,50 – 2,001005 – 6100 – 130
21 – 232,00 – 2,501007 – 8100 – 130
23 – 263,0010010100 – 130
27 – 301,50 – 2,0010010100 – 130

Les anguilles en bonne santé sont des animaux voraces et consomment rapidement la nourriture qui leur est donnée. Il est donc important d'étudier ce que les anguilles management et de leur donner seulement la quantité qu'elles peuvent manger.

Tableau 4
SYNDROMES DE CARENCE DE VITAMINES HYDROSOLUBLES CHEZ A. japonica
(de HASHIMOTO, 1974)

VitaminesSyndrômes de carence
ThiaminePeu d'appétit, faible croissance, ataxie, hémorragie des nageoires, coloration sombre.
RiboflavinePeu d'appétit, faible croissance, hémorragie des nageoires, dermatites, photophobie, mouvements ralentis.
PyridoxinePeu d'appétit, faible croissance, troubles nerveux, crise d'épilepsie, convulsions.
Acide pantothéniquePeu d'appétit, faible croissance, ataxie, mortalité, hémorragies épidermiques, lésions cutanées, dermatites.
InositolePeu d'appétit, faible croissance, intestin blanc gris.
BiotinePeu d'appétit, faible croissance, ataxie.
Acide foliquePeu d'appétit, faible croissance, coloration sombre.
CholinePeu d'appétit, faible croissance, ataxie, intestin blanc gris.
Acide nicotiniquePeu d'appétit, faible croissance, ataxie, anémie, hémorragies épidermiques, lésions cutanées.
Vitamine B 12Peu d'appétit, faible croissance
Acide para-aminobenzoiqueNéant
Acide ascorbiquePeu d'appétit, faible croissance, hémorragies à la tête, à la queue et aux nageoires, lésions à la machoire inférieure.

Tableau 5
Conditions initiales de l'eau à utiliser pour l'élevage de l'anguille

ElémentsValeurs (optimum) 
pH6,0 – 9,0 (7,0 – 7,8) 
Oxygène dissous60 – 100 % (plus de 80 %) 
Salinité0 – 3,5 % (0 – 0,2 %) 
Alcalinité0 – 3 mEq/1 (1,5 – 2,0) 
N - NH30 – 2 ppm (0) 
H2S0,1 ppm (0) 
Fer0 – 1,0 ppm (0 – 0,05) 
Temperature13 – 30° C (20 – 25) 

D'après OGAMI ; rapporté par HOSHINA, 1978

Tableau 6
SCHEMA DE PROGRAMME (18 – 20° C)

PhaseDurée de la phasePoids Individuel final (gr)Cycle d'elevageMortalité %Densité (kg/m2)Echanges d'eau (nbre de fois/jour)AlimentationIndices de conversion moyenne alimentaire
% journalierNbre de fois/jour
1 ère20 – 40 jours16 – 18Sevrage12 – 1810 – 156 – 8ad libitum3 – 4-
2 ène3 mois45 – 50Engrais4de 1 – 21 – 22 – 2,41 – 21,8 –2
     à 3 – 4    
3 ème4 mois80 – 90Engrais4de 2 à
4 – 5
0,5 – 121 – 22 – 2,3
4 ème3 mois120 – 150Perfectionnement mâles2de 3 à
6 – 8
1 – 221 – 22,4 – 2,6
5 ème4 mois240 – 260Engrais grosses anguilles2de 3 à0,5 – 1212,5 – 2,8
6 ème4 mois360 – 390Engrais grosses anguilles3de 3 à 80,5 – 11,8 – 212,3 – 2,6
7 ème3 mois500 – 600Perfectionnement grosses anguilles2de 3 à81 – 212,6 – 2,8 

Tableau 7
ANHGUILLE : CONSOMMATION D' OXYGENE INDRVIDUELLE ET PAR KG DE POIDS VIVANT

Poids des anguilles (gr)5102050100150200300
O2 consommé (mg/h)1,11,72,95,58,911,914,919,3
O2 consommé (mg/kg/h)21471714310889787364
O2 consommé (cc/kg/h)1501201007662555145

Tableau 8
CALCUL RCONOMIQUE ANNUEL D'UN ELEVAGE DE 15 000 M2 D'EAU

Gains (anguilles prix moyen L 8 – 9 000/kg) (*)%Lires
100320 000 000
Coûts de gestion  
1. Nourriture33105 000 000
2. Civelles1857 000 000
3. Salaires et émoluments1240 000 000
4. Frais généraux de fonctionnement1031 000 000
5. Amortissements825 000 000
Total des coûts81258 000 000
Résultat de l'opération1962 000 000

(*) N.B. Anguilles : L 7 300 – 7 600/kg franco élevage - Grosses anguilles : L10 000 – 10 500/kg franco élevage

Fig. 1

Fig. 1. Evolution de la croissance de l'anguille (Anguilla anguilla) Femelles (°), mâles (*). (Bulletin of the Japanese Society of scientific Fisheries).

Fig. 2

Fig. 2. Courbes de l'activité alimentaire de l'anguille et de la teneur en oxygène dissout, en fonction de la température (MX : maximum; M : moyenne : B : basse ; N : nulle). En dessous : Subdivision des valeurs de températures en bandes, se référant à l'activité alimentaire. (L : mortelle ; SUB O : sous operative ; OP : opérative ; OT : optimale ; CR : critique). (de RAVAGNAN)

Fig. 3

Fig. 3. Courbe de la consommation d'oxygène de l'anguille, en fonction du poids. (de RAVAGNAN)


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