No.4  octobre 2008  
   Perspectives de récolte et situation alimentaire

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Faits saillants

Pays en crise ayant besoin d’une aide extérieure (total: 36 pays)

Le point sur les crises alimentaires

Dossier sur la situation mondiale de l’offre et de la demande de céréales

Indicateurs de la FAO concernant la situation mondiale de l’offre et de la demande de céréales

Examen par région

Annexe statistique

Note

Examen par région

Afrique

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Afrique du Nord

Top

Les pays d'Afrique du Nord ont été gravement touchés par la hausse des cours mondiaux des céréales, car ils dépendent étroitement des importations. Les gouvernements ont mis en œuvre diverses mesures visant à compenser cette flambée, parmi lesquelles la levée des droits de douane, le contrôle des prix et le versement de subventions, ce qui a considérablement grevé les finances publiques. En Algérie, par exemple, le système de subventions accordées pour le pain aurait coûté au gouvernement environ 50 million d'USD par mois, tandis qu'en Égypte, au cours de l'exercice 2006/07 (juillet/juin), les subventions (pour les vivres et l'énergie notamment) ont été 56 pour cent plus élevées qu’en 2006/07. En dépit de ces mesures, la forte inflation continue d'éroder le pouvoir d'achat et limite l'accès aux vivres dans toute la sous-région. En Égypte, pays le plus touché, le taux d'inflation d'une année sur l'autre dans les zones urbaines a atteint 23,6 pour cent en août 2008, contre 6,9 pour cent en décembre 2007, principalement du fait de la hausse des prix dans le secteur de l'alimentation, où le taux d'inflation d'une année sur l'autre a fait un bond, passant de 8,6 pour cent en décembre 2007 à 30,9 pour cent en août 2008. Le taux d'inflation dans l'ensemble du pays est nettement plus élevé (soit 25,6 pour cent selon les estimations). De même, au Maroc et en Tunisie, l’inflation reste relativement forte, malgré un léger recul observé en août. L'augmentation de la production de blé constatée cette année dans la sous-région, notamment au Maroc et en Égypte, devrait atténuer les effets de la hausse des cours mondiaux des denrées de base sur l'accès aux vivres dans ces pays.

La récolte de céréales d'hiver (blé et orge principalement), qui représente le gros des cultures céréalières de la sous-région, s'est achevée. Les dernières estimations de la FAO établissent la production totale de blé (principale culture) de la sous-région à 15,6 millions de tonnes, soit 16 pour cent de plus que le niveau réduit par la sécheresse enregistré l'année précédente, tandis que celle d'orge s'élèverait à quelque 3,16 millions de tonnes, soit environ 8 pour cent de plus qu'en 2007. En Égypte, qui est le plus gros producteur de la sous-région, la production céréalière de 2008 est en hausse d'environ 9 pour cent par rapport aux résultats moyens de l'an dernier. En Algérie, la récolte de blé est aussi estimée en hausse d'environ 7 pour cent par rapport à la moyenne. Au Maroc, la production céréalière s'est considérablement redressée par rapport à celle de l'an dernier qui avait souffert de la sécheresse, malgré des résultats encore inférieurs à la moyenne. En revanche, en Tunisie, malgré les incitations accordées aux agriculteurs par le gouvernement, la production de blé a reculé de moitié environ, du fait essentiellement des réserves d'humidité insuffisantes à l'époque des semis et des pluies irrégulières tombées ensuite dans les principales zones productrices.

Afrique de l'Ouest

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La hausse des prix des produits alimentaires, qui se poursuit, pèse toujours sur le pouvoir d'achat des consommateurs et leur accès à la nourriture dans toute la sous-région, en dépit des diverses mesures prises par les gouvernements. Les prix du riz importé ont accusé la plus forte augmentation. Au Sénégal, où le riz est l'une des principales denrées de base, le prix relevé à Dakar en juillet 2008 avait plus que doublé par rapport à un an plus tôt. La situation n'est guère plus brillante pour le mil local, principale denrée de base dans des pays comme le Niger, le Mali et le Burkina Faso, puisque les prix pratiqués en août à Niamey, Bamako et Ouagadougou se situaient respectivement à environ 39 pour cent, 28 pour cent et 46 pour cent au-dessus de leur niveau d'il y a un an. Les prix des céréales augmentent habituellement en période de soudure, lorsque les disponibilités sont limitées et la demande élevée, mais ils subissent également cette année l'influence de la hausse exceptionnelle des cours mondiaux des produits. Les dernières données montrent toutefois qu'en septembre, les prix des céréales secondaires ont amorcé un repli dans certains pays, du fait de l'approvisionnement des marchés grâce aux récoltes de 2008. Au Ghana (Accra) par exemple, le prix du maïs a perdu 20 pour cent en septembre par rapport au mois d'août. Un léger recul est aussi signalé en certains endroits du Niger. L'amélioration des disponibilités vivrières devrait faire encore baisser les prix lorsque les moissons commenceront dans toute la sous-région en octobre.

Perspectives de récolte et situation alimentaire

 

Perspectives de récolte et situation alimentaire

 

Outre les mesures prises par les gouvernements pour améliorer dans l'immédiat les disponibilités vivrières et l'accès des personnes vulnérables aux secours alimentaires d'urgence, des dispositifs de sécurité visant à accroître la production ont été mis en place dans plusieurs pays, le plus souvent dans le cadre d'initiatives de grande envergure en faveur du développement agricole. Par exemple, au Sénégal, la Grande offensive pour la nourriture et l’abondance (GOANA) a pour objectif de plus que doubler la production de riz, pour la faire passer à 500 000 tonnes cette année. Selon le Ministère de l'agriculture, environ 34 000 tonnes d'engrais subventionnés avaient été distribuées fin août. De même, près de 117 000 tonnes d'engrais ont été vendues à des prix subventionnés au titre de ‘l’initiative gouvernementale’ pour le riz, qui vise à augmenter la production intérieure de 50 pour cent en 2008/09. Plusieurs autres gouvernements ont lancé des programmes analogues ces derniers mois, qui prévoient notamment la distribution d'intrants aux agriculteurs. Faute de données suffisantes concernant les rendements et les superficies, il est impossible d'évaluer l'impact de ces programmes, mais les prévisions préliminaires laissent entrevoir une forte progression des superficies consacrées aux cultures vivrières. Selon les résultats de l'évaluation à mi-parcours effectuée en août par le gouvernement, la superficie consacrée au riz a gagné plus de 53 pour cent par rapport à l'an dernier. Celle sous céréales secondaires aurait aussi nettement progressé. Des tendances analogues se profilent dans les autres pays. Par ailleurs, depuis le début de la campagne de végétation, le niveau adéquat des précipitations et des réserves d'humidité des sols a permis le développement satisfaisant des cultures. De fait, en certains endroits, les précipitations ont été tellement abondantes que des inondations localisées ont été signalées en août dans plusieurs pays. En particulier, les précipitations ont été suffisantes et bien réparties au Nigéria, qui est le plus gros producteur de la sous-région.

En bref, les premières perspectives globales de récolte sont favorables en Afrique de l'Ouest et la situation des disponibilités vivrières, qui est actuellement tendue, devrait quelque peu s'assouplir à partir d'octobre si de bonnes conditions météorologiques se maintiennent jusqu'à la fin du mois.

Afrique centrale

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Au Cameroun et en République centrafricaine, la moisson du maïs de la première campagne est sur le point de s'achever dans le sud, tandis que le développement des céréales tardives est dans l'ensemble satisfaisant dans le nord. Depuis le début de la campagne de végétation, le niveau adéquat des précipitations et des réserves d'humidité des sols a permis le développement satisfaisant des cultures. L'augmentation de la production intérieure en 2008 permettrait d'atténuer l'impact de la hausse des cours mondiaux des produits. En République centrafricaine, toutefois, le redressement agricole continue d'être perturbé par les troubles civils persistants et par le manque d'intrants agricoles, notamment dans le nord où près de 300 000 personnes auraient été chassées de leur foyer au cours des deux dernières années. L'insécurité persistante tant au Tchad que de la région du Darfour au Soudan menace de créer une situation encore plus instable dans le nord du pays.Darfur region of Sudan threaten to further destabilize the situation in northern parts of the country.

Afrique de l'Est

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Les perspectives concernant les récoltes de 2008 restent défavorables dans plusieurs pays.

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La récolte des céréales de la campagne principale de 2008 est terminée en Somalie et en Ouganda, tandis qu'elle est bien avancée au Kenya et en République-Unie deTanzanie. En Éthiopie, la récolte de la campagne secondaire "belg" vient de s'achever. Au Soudan, en Éthiopie en Érythrée, la récolte des céréales de la campagne principale de 2008, mises en terre en début d'année, commencera dans quelques semaines.

L'insuffisance des pluies pendant plusieurs campagnes consécutives en certains endroits du Kenya et de l'Éthiopie et la pluviosité inadéquate enregistrée entre avril et juin 2008 en Somalie se sont soldées par des pertes de production saisonnière, une dégradation des pâturages et de faibles disponibilités d'eau potable. La situation s’est améliorée dans le sud de la Somalie et dans l’ouest du Kenya grâce aux précipitations tombées en septembre, mais il faudra qu'il pleuve davantage pour permettre la reconstitution des réserves d'eau et des pâturages

En Érythrée, la campagne céréalière principale "Kiremti" de 2008 est sur le point de commencer. Le démarrage de la campagne a été retardé dans le secteur tant traditionnel que mécanisé des régions de Gash Barka, Debub et Maekel en raison de l'insuffisance des précipitations en juin, la pluviosité à peu près normale en juillet a eu un effet bénéfique sur les cultures. Toutefois, les images satellite montrent un indice de végétation inférieur à la moyenne dans la région du nord de la mer Rouge, du fait des précipitations inférieures à la moyenne qui sont tombées au cours des premiers mois de l'année. Ainsi, en dépit de l'augmentation des superficies ensemencées, la production céréalière totale - sorgho et mil essentiellement - devrait être analogue à celle de l'an dernier. Malgré la nette progression enregistrée ces dernières années, la production céréalière intérieure ne suffit pas à couvrir les besoins et de grandes quantités de céréales doivent être importées.

En Éthiopie, les précipitations ont été insuffisantes au cours de la campagne secondaire "belg", ce qui a retardé les semis et réduit en partie les récoltes qui viennent d'être rentrées, notamment dans les basses terres de l'Oromiya, dans les Somalis et dans la région des nations, nationalités et peuples du Sud. Cette récolte ne représente qu'une faible part de la production céréalière totale du pays, mais dans les régions d'Amhara et du Tigray, où la production est fortement réduite, de nombreuses personnes en dépendent pour environ la moitié de leur consommation alimentaire annuelle.

Après un démarrage tardif, les précipitations de la campagne principale “meher” en cours, se sont intensifiées en juillet, ce qui a amélioré l’état des cultures et des pâturages. Toutefois, malgré les précipitations persistantes tombées en août et au début septembre, le Tigray et l’Afar enregistrent des déficits localisés. Dans le sud, dans les parties septentrionales de l'Oromiya et des Somalis, les précipitations inhabituelles qui sont tombées au début septembre ont eu un effet bénéfique sur les pâturages et sur les réserves en eau potable.

Au Kenya, la campagne de maïs des longues pluies a bien commencé dans le grenier céréalier en avril, mais les précipitations ont été irrégulières jusqu'à la mi-juin et ont repris en juillet après une période de sécheresse. Les agriculteurs qui ont pu se permettre d'utiliser suffisamment d'engrais escomptent une bonne récolte mais, en moyenne, la production de maïs du grenier céréalier devrait être inférieure à celle de la campagne précédente, en raison des précipitations irrégulières, de la diminution des superficies, de la hausse des prix du carburant et d'autres intrants agricoles et du coût élevé de la main-d'œuvre. En outre, en janvier, la plupart des agriculteurs ont été déplacés à la suite des troubles civils, et ceux qui n'ont pas été touchés n'ont pu cultiver qu'une partie de leur exploitation en raison de la hausse du coût des intrants agricoles. Selon les estimations du Ministère de l'agriculture, la production de maïs de la campagne des longues pluies s'établit cette année à 2,25 millions de tonnes, soit 11 pour cent de moins que pour la campagne 2007/08. En ce qui concerne le maïs de la campagne des petites pluies, qui sera mis en terre prochainement, la production devrait atteindre 360 000 tonnes en moyenne - à supposer que les pluies débutent à temps et soient suffisantes pendant le reste de la campagne. Pour tenter d'augmenter la production céréalière, le gouvernement a lancé une série de projets qui prévoient notamment la diversification des cultures, et des interventions relatives à l'approvisionnement en intrants (fourniture de semences, location de tracteurs et facilités de crédit accordées aux agriculteurs). En outre, il a annoncé récemment qu'il avait mis de côté 140 millions d'USD environ pour subventionner les importations d’engrais, dont le coût a augmenté considérablement juste après les violences qui ont suivi les élections au début de l'année.

En Somalie, la récolte céréalière de la campagne principale "gu" récemment rentrée est mauvaise dans l'ensemble, en raison de son démarrage tardif et de l'insuffisance des précipitations un peu partout dans le pays. Selon les estimations de l'Unité d'analyse de la sécurité alimentaire du pays, la production de la campagne céréalière Gu de 2008 s'élève à 85 000 tonnes, soit environ 42 pour cent de moins que la moyenne d’après-guerre (1995-2007), et fait suite à deux campagnes inférieures à la moyenne (Gu 2007 et Deyr 2007/08).

La performance généralement mauvaise des pluies de la campagne Gu a également aggravé la sécheresse et les déficits hydriques dans les zones pastorales. Les faibles précipitations tombées au début juin ont permis de reconstituer les réserves d'eau mais sont arrivées trop tard pour être bénéfiques. Les pluies violentes qui sont tombées ensuite, ont provoqué quelques inondations à Mogadiscio. Un temps sec a prévalu également dans les régions pastorales centrales de Galagadud et de Hiran et dans plusieurs zones pastorales au nord.

Au Soudan, les perspectives concernant les récoltes principales de sorgho et de mil, à rentrer vers la fin de l'année, sont incertaines en raison de l'arrivée tardive des pluies. Après une pluviosité inférieure à la normale en juillet, les précipitations se sont intensifiées en août, avec des effets mitigés: elles ont provoqué des inondations localisées dans l'État de Kassala dans l'est du pays et en certains endroits d'Aweil, de Twic-Est et de Nasser, tandis qu’elles ont atténué les effets de la sécheresse persistante dans les États du Haut Nil et du Jonglei et ont amélioré l'état des pâturages à Kapoeta. La superficie ensemencée pour la campagne en cours serait moyenne et les disponibilités d'intrants agricoles normales ou supérieures à la normale. Les précipitations qui tomberont pendant le reste de la campagne seront décisives pour les résultats définitifs des récoltes.

En République-Unie de Tanzanie, la récolte de maïs est terminé dans les basses terres du sud tandis qu’elle se poursuit dans les régions productrices à régime bimodal et unimodal. Le volume des précipitations ayant été normal, la production devrait être légèrement supérieure à celle de l'an dernier et en hausse de quelque 18 pour cent par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Cette bonne récolte devrait couvrir les besoins alimentaires du pays, et exercer une pression à la baisse sur les prix de gros des céréales, qui selon les rapports ont déjà reculé.

En Ouganda, la récolte des principales céréales secondaires est pratiquement terminée. Du fait des précipitations normales tombées dans la plupart des régions productrices, la production végétale et animale devrait être normale. En revanche, un fléchissement marqué de la production est attendu pour la deuxième année consécutive dans la région pauvre du Karamodja, où un grand nombre d'agriculteurs n'ont pas été en mesure de mettre leurs cultures en terre, en raison de l'arrivée tardive des précipitations et de leur irrégularité entre mars et septembre.

Tableau 4. Production céréalière de l'Afrique (en millions de tonnes)
 
Blé
Céréales secondaires
Riz (paddy)
Total des céréales
 
2006
2007 estim.
2008 prév.
2006
2007 estim.
2008 prév.
2006
2007 estim.
2008 prév.
2006
2007 estim.
2008 prév.
Afrique
25.0
19.6
22.1
103.0
98.9
106.2
22.5
22.9
24.5
150.4
141.3
152.8

Afrique du
Nord

18.7
13.4
15.6
12.6
10.9
11.4
6.8
6.9
7.4
38.1
31.2
34.4
Égypte
8.3
7.4
8.0
7.9
7.9
8.1
6.8
6.9
7.4
23.0
22.2
23.5
Maroc
6.3
1.6
3.7
2.9
0.9
1.5
0.0
0.0
0.0
9.2
2.5
5.2

Afrique de
l'Ouest

0.1
0.1
0.1
43.2
41.2
44.1
9.8
9.8
10.4
53.2
51.0
54.6
Nigéria
0.1
0.1
0.1
24.8
23.3
24.8
4.0
3.9
4.0
28.9
27.2
28.8

Afrique
centrale

0.0
0.0
0.0
2.9
3.0
3.0
0.4
0.4
0.4
3.4
3.4
3.5

Afrique de
l'Est

3.7
3.8
4.0
27.8
26.6
26.1
1.6
1.8
1.9
33.1
32.3
31.9
Éthiopie
2.5
2.8
2.8
10.8
11.3
10.7
0.0
0.0
0.0
13.3
14.0
13.5
Soudan
0.7
0.6
0.8
5.9
4.7
4.8
0.0
0.0
0.0
6.6
5.3
5.6

Afrique
australe

2.5
2.3
2.5
16.5
17.2
21.6
3.8
3.9
4.3
22.7
23.4
28.4
Madagascar
0.0
0.0
0.0
0.3
0.4
0.4
3.5
3.6
4.0
3.8
4.0
4.4
Afrique du Sud
2.1
1.9
2.2
7.3
7.8
13.0
0.0
0.0
0.0
9.4
9.7
15.2
Zimbabwe
0.2
0.1
0.1
1.7
1.0
0.8
0.0
0.0
0.0
1.9
1.2
0.9
Note: Total calculé à partir de chiffres non arrondis.

La sécurité alimentaire s'aggrave dans la sous-région

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La sécurité alimentaire continue de s'aggraver dans la sous-région en raison des mauvaises récoltes, de la perturbation des échanges, de la cherté des produits alimentaires et autres, des conflits et des pénuries de vivres, d’eau et de parcours. Dans plusieurs pays, les besoins continuent d'augmenter tandis que la filière de l'aide alimentaire s'épuise. Par conséquent, une grave insécurité alimentaire est signalée dans de vastes zones de certains pays.

À Djibouti, quatre mauvaises saisons des pluies consécutives, la cherté des denrées alimentaires de base, l'inflation galopante et l'insuffisance des fonds publics et des ressources des donateurs ont entraîné une réduction considérable de la consommation alimentaire des ménages démunis, tant dans zones rurales que les villes. Selon les rapports, quelque 340 000 personnes, soit près de la moitié de la population, auraient besoin d'une aide. Les disponibilités vivrières et l'accès aux marchés sont limités, d'où un exode massif des ménages vers les villes, une augmentation du taux de malnutrition infantile et un accroissement de la mortalité du bétail. En outre, les populations urbaines et rurales connaissent de graves pénuries d'eau, ce qui a conduit à rationner l'eau dans les villes. Les personnes les plus vulnérables et les plus touchées par l'insécurité alimentaire se trouvent dans le nord-ouest et le sud-est, où les ménages sont fortement tributaires de l'élevage pour leur nourriture et leurs revenus.

Face à cette situation d'urgence, le Programme alimentaire mondial a lancé une campagne de distribution de rations alimentaires à l'intention de 55 000 personnes dans les zones pastorales rurales. Les autres interventions nécessaires d'urgence pour éviter une nouvelle dégradation de la sécurité alimentaire sont notamment les suivantes: la distribution de vivres à l'intention des 155 000 personnes dans le besoin en milieu rural; des programmes de reconstitution du cheptel et de création d'actifs; la mobilisation de ressources permettant d'accroître le nombre de centres de distribution de vivres dans tout le pays et, dans les villes, un programme de coupons ou de travail contre rémunération et des activités intensives d'approvisionnement en eau par camions-citernes.

En Érythrée, la cherté des produits alimentaires et l'inflation galopante continuent de peser sur une grande partie de la population vulnérable, tandis que les tensions (nouvelles ou persistantes) dans la région, pourraient entraîner d'autres déplacements massifs de population et accroître les besoins d'aide humanitaire. Les flambées épidémiques – de choléra et de malaria notamment - demeurent préoccupantes. Cette situation va s'aggraver en raison du manque d'eau salubre et d'installations sanitaires ainsi que de l'apparition d'autres maladies endémiques, telles que la fièvre jaune et la méningite.

En Éthiopie, la situation est plutôt alarmante car les pluies de la campagne secondaire "belg" ont été insuffisantes et celles de la campagne actuelle "meher" sont arrivées trop tard. Plus de 10 millions de personnes ont été touchées par la sécheresse qui a sévi entre janvier et mai sur de grandes étendues dans le sud, le centre, l'ouest et le nord-est du pays. Du fait des pertes de récolte due à la sécheresse, 4,6 millions de personnes ont besoin d'une aide alimentaire d'urgence et 5,7 millions vivant dans les zones touchées ont besoin d'un appui supplémentaire sous forme monétaire ou alimentaire. Le 22 septembre 2008, le PAM a lancé un appel à la communauté internationale des donateurs visant à mobiliser 460 millions d'USD pour nourrir 9,6 millions de personnes touchées par la sécheresse, la hausse des prix des produits alimentaires, et le conflit. Environ un quart des personnes ayant besoin d'une aide alimentaire vivent dans les régions orientales arides touchées par les troubles civils et où il n'a pas plu depuis trois ans.

 Les pertes de bétail sont nombreuses et l'on signale des migrations inhabituelles, en quête d'eau et de parcours, en plusieurs endroits du pays, en particulier dans la région des Somalis. En revanche, dans l'ouest du pays les précipitations sont abondantes et bien réparties depuis le début de la campagne à la fin mars. Le PAM signale une certaine amélioration de l'état nutritionnel dans les zones méridionales de l'Oromiya et dans la région des nations, nationalités et peuples du Sud, sous l'effet conjugué des interventions d'aide alimentaire et du démarrage de la récolte verte de maïs, de pommes de terre et de haricots. L'état du bétail se serait également amélioré un peu partout. Toutefois, la situation des disponibilités reste critique dans la plupart des régions. On signale encore de graves pénuries d'eau et de vivres dans les zones de Gode, Zafder, Korahe, Warder et Liben dans la région des Somalis. En outre, selon les rapports, les migrations sont en hausse, la ration alimentaire journalière diminue et l'état du bétail est mauvais, d'où une recrudescence de la mortalité. Un récent rapport publié par l'Office central de statistiques indique que le taux d’inflation des prix des denrées alimentaires a atteint 46,9 pour cent en août, soit 28,3 pour cent de plus qu’en août 2007, mais en diminution par rapport au dernier trimestre de cette année. En revanche, le taux global d'inflation du pays qui est en hausse depuis ces six derniers mois a atteint 33,6 pour cent en août - soit plus du double que celui enregistré en août 2007 - contre 29,6 pour cent en juillet. Pour réduire l'impact de la forte inflation des prix des denrées alimentaires sur les populations pauvres, le gouvernement a décidé de supprimer les taxes sur la valeur ajoutée et sur le chiffre d'affaire en ce qui concerne les céréales et les farines alimentaires - qui constituent plus de la moitié de la consommation du pays. Le gouvernement a également pris des mesures prévoyant notamment l'octroi de subventions directes et indirectes, et a dépensé 372 millions d'ETB (38 millions d'USD) pour subventionner le blé et 3,52 milliards de d'ETB (366 millions d'USD) pour subventionner le carburant.

Au Kenya, selon une évaluation récente de la sécurité alimentaire effectuée par le Groupe de coordination de la sécurité alimentaire, la situation des disponibilités vivrières de plus de cinq millions de personnes vivant dans des bidonvilles et en zone rurale continuera de se dégrader au cours des prochains mois à moins qu'une aide extérieure ne soit fournie. En zone rurale, les personnes qui nécessitent de l'aide sont estimées à 1,38 million et les habitants des bidonvilles atteindraient 3,5 à 4,1 millions. Les plus touchées sont les personnes qui vivent dans les zones pastorales des régions du nord et de la vallée du Rift telles que Turkana, Mandera, Samburu, Baringo, Marsabit, Wajir, Moyale et Garissa. Parmi les autres régions figurent les zones agro-pastorales, agricoles marginales et celles du fleuve Tana dans les régions orientales et côtières du pays.

Selon le rapport du Groupe de coordination de la sécurité alimentaire, l’insécurité alimentaire qui règne actuellement est principalement imputable aux mauvais résultats de la campagne des longues pluies, aggravés par la propagation de la peste des petits ruminants qui a frappé le bétail, la flambée des prix alimentaires et autres, et l'escalade des conflits concernant les ressources en eau et les pâturages dans les zones touchées par la sécheresse dans le nord du pays.

En Somalie, la catastrophe humanitaire actuelle est l'une des pires au monde. L'ampleur de la crise et la rapidité avec laquelle elle se dégrade sont alarmantes et profondes. Au cours des six premiers mois de cette année, le nombre de personnes ayant besoin de toute urgence d'un appui aux moyens de subsistance ou d'une aide humanitaire a augmenté de 77 pour cent, passant de 1,83 million à 3,25 millions, soit 43 pour cent de la population totale. La situation humanitaire se détériore rapidement sous l'effet conjugué de plusieurs facteurs, à savoir le renchérissement des produits alimentaires, la forte dévaluation du shilling somalien, la perturbation des marchés et des échanges intérieurs, les déplacements massifs de population (qui concernent plus de 1,1 million de personnes selon l'Unité d'analyse de la sécurité alimentaire) et l'insécurité croissante. En outre, la grave insécurité alimentaire est accentuée par le moindre accès des organismes humanitaires aux populations, ce qui a ralenti les interventions alors que les besoins se sont fortement accrus ces derniers mois. Dans le centre et le sud, où près des trois quarts de la population nécessitent une aide humanitaire d'urgence, des groupes armés attaquent les agents humanitaires, ce qui entrave l'étendue et la portée de l'aide. Dans ces régions, les ménages des zones urbaines et rurales ont épuisé la plupart des mécanismes de survie face à la crise due aux mauvaises récoltes (la pluviosité ayant été inférieure à la normale en avril-juin), au renchérissement des produits alimentaires et du carburant et aux troubles civils persistants.

Dans la partie orientale du sud du Soudan, les ménages restent exposés à une grave insécurité alimentaire en raison des pénuries suscitées par la perte des récoltes, de leur éloignement par rapport aux marchés et de l'insécurité. Suite au conflit armé survenu les 13 et 14 mai 2008, 50 000 personnes ont quitté Abyei, selon les estimations. La plupart ont rejoint les foyers de parents et d'amis, rendant vulnérables 40 000 personnes supplémentaires parmi les communautés d'accueil et portant 72 300 le nombre total de personnes qui ont besoin de secours. Les déplacements et les pertes de moyens de subsistance devraient se poursuivre dans la région du Darfour à l'ouest. Globalement, les populations touchées et déplacées par le conflit, les populations vulnérables du Darfour, les personnes rapatriées au Sud-Soudan, dans les régions de l'est et des Trois frontières, ainsi que les réfugiés dans la province de l'Est ont été identifiés par le PAM comme les groupes nécessitant une aide internationale prioritaire en raison de la persistance du conflit au Darfour et des problèmes de réinstallation en d'autres endroits du pays. Les besoins de 5,9 millions de personnes parmi les plus durement touchées ont été estimés à 677 990 tonnes de vivres.

En Ouganda, selon un rapport du Ministère chargé de la préparation aux catastrophes publié à la mi-septembre, des pluies violentes pourraient frapper de nombreuses régions au cours des deux prochains mois. Ce rapport indique que l'épicentre devrait se situer dans l'est du pays, où 3,5 millions de personnes se remettent des inondations qui ont détruit leurs cultures l'an dernier. Si elles se matérialisent, ces précipitations auront un impact négatif sur le district du Karamodja exposé à une grave insécurité alimentaire où plus de 700 000 personnes sont concernées et ont besoin de secours alimentaires d'urgence en raison de l'insécurité persistante, de la chute des prix du bétail, du miellat qui a provoqué de graves dégâts au sorgho, des dégâts dus au inondations en 2007 et de la cherté des intrants agricoles. Le prix actuel du sac de 50 kg d'engrais azotés a triplé par rapport à 2004. Le gouvernement a fourni quelques outils agricoles et des semences aux agriculteurs, mais la population a encore besoin de secours alimentaires pour couvrir sa consommation jusqu'à la prochaine récolte. Des enquêtes récentes indiquent un niveau de malnutrition aiguë supérieur à 15 pour cent dans les districts de Moroto et de Nakapiripirit. Les réserves vivrières et les disponibilités commercialisables sont suffisantes, ce qui contribue à maintenir la sécurité alimentaire dans d'autres régions à régime bimodal.

Les prix flambent toujours mais amorcent un repli dans certains pays

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Dans toute la sous-région, les prix des denrées de base dépassent encore nettement la moyenne à long terme. Toutefois, ils ont amorcé un repli au Kenya, en République-Unie de Tanzanie et en certains endroits de l'Ouganda, sous l'effet de l'augmentation des disponibilités grâce aux nouvelles récoltes ainsi que des mesures adoptées par le gouvernement pour accroître les réserves intérieures.

En Érythrée, les prix des denrées alimentaires à Asmara ne cessent d'augmenter depuis juillet 2007, suite à la hausse généralisée sur les marchés internationaux. Le prix au détail de la farine de blé en juillet 2008, coté à 1 821 USD la tonne, avait plus que doublé par rapport à celui qui prévalait un an auparavant. En Éthiopie, les prix des céréales ont continué de grimper en 2008 après un léger fléchissement à la fin 2007. Les prix des produits alimentaires en Éthiopie ayant continué d'augmenter malgré plusieurs récoltes abondantes consécutives, il est peu probable qu'ils diminuent après la récolte "meher" qui va bientôt démarrer. Ainsi, outre les forces de l'offre et de la demande, d'autres facteurs contribuent à la hausse des prix en Éthiopie, notamment le niveau élevé des liquidités dans l'économie, la hausse des prix du carburant, les carences du système de commercialisation et la spéculation sur les cours. À Addis-Abeba, le prix du blé est passé de 623 USD la tonne en juin à 643 USD la tonne en juillet. Sur le même marché, le maïs était coté à 563 USD la tonne en juillet, contre 536 USD la tonne un mois auparavant.

Au Kenya, le prix du maïs en août sur le marché de Nairobi, coté à 319 USD la tonne, était en baisse de quelque 16 pour cent par rapport au sommet de 379 USD atteint en mai de cette année. De même, le prix du maïs sur le marché de Mombasa est passé de 329 USD la tonne en août, contre le record de 363 USD la tonne en juin de cette année. En Somalie, plusieurs mauvaises récoltes consécutives, la demande croissante des PDI, l'insécurité civile croissante, la hausse des cours mondiaux du carburant et des produits alimentaires, ainsi que les perturbations du marché ont fait flamber les prix des produits alimentaires. Récemment, selon les rapports, les prix du sorgho et du riz brun importés ont respectivement quintuplé et quadruplé par rapport à ceux qui prévalaient un an auparavant. Au Soudan, le prix de gros du blé à Khartoum, qui a oscillé entre 541,56 USD la tonne et 733,68 USD la tonne entre octobre 2007 et février 2008, est passé à 766,79 USD la tonne en avril, pour retomber à 604,78 USD la tonne en juin puis remonter à 752,41 USD la tonne en juillet. Dans le sud du Soudan, les prix du sorgho ont augmenté sous l'effet de la pénurie saisonnière de céréales, de la demande croissante des PDI, de l'insécurité et de la hausse des coûts de transport pendant la saison des pluies. Cette tendance se poursuivra probablement jusqu'au démarrage de la récolte verte.

En République-Unie de Tanzanie, le prix des produits de base ne cesse de reculer du fait de l'augmentation des stocks intérieurs, suite à la récolte de maïs rentrée dans les basses terres du sud et à l'interdiction qui frappe les exportations. Toutefois, les prix sont encore supérieurs à la moyenne quinquennale, principalement du fait du coût élevé des carburants et du transport. Le prix de gros du maïs à Dar-es-Salaam a reculé par rapport au sommet de 335 USD la tonne atteint en janvier 2008, pour passer à 239 USD la tonne en août. En Ouganda, en dépit de la récolte moyenne qui vient d'être rentrée, le prix au détail du maïs à Kampala, qui avait fléchi en juin pour passer à 259 USD la tonne, est remonté à 295 USD la tonne en août. Toutefois, dans les autres régions productrices de maïs, telles qu’Arua, les prix du maïs s'annoncent en diminution tant par rapport à leur niveau de l'an dernier qu'à la moyenne à long terme.

Afrique australe

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La production céréalière record de 2008 rentrée dans la sous-région est essentiellement attribuable à la forte augmentation de la production en Afrique du Sud

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Selon les estimations révisées, la production céréalière totale de 2008 (y compris les prévisions concernant les petites quantités de blé de la campagne secondaire qui est en cours dans quelques pays) a atteint un volume record dans la sous-région. Toutefois, ces résultats sont principalement dus à l'augmentation considérable des récoltes de maïs et d'autres céréales en Afrique du Sud. Si l'on ne tient pas compte de l'Afrique du Sud, la production totale des autres pays a reculé par rapport à l'an dernier, tout en restant cependant supérieure à la moyenne sur cinq ans (voir les figures 6 et 7). La reprise de la production par rapport aux mauvais résultats enregistrés l'année précédente au Swaziland, en Namibie, au Botswana et au Mozambique n'a pas permis de compenser les récoltes réduites rentrées en Zambie, au Malawi, en Angola et au Zimbabwe. La production de maïs, principale culture de base de la sous-région, est estimée à 20,2 millions de tonnes en 2008, soit quelque 28 pour cent de plus que le volume peu satisfaisant de l'année précédente.

En Afrique du Sud, qui est de loin le premier producteur de la sous-région, la production de maïs et celle de céréales pour 2008 ont enregistré une augmentation de 70 pour cent et de 56 pour cent respectivement par rapport aux récoltes de l'année précédente, qui avaient souffert de la sécheresse.

Les besoins d'importation pour 2008/09 ont augmenté en dépit d'une augmentation de la récolte totale rentrée dans la sous-région.

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Selon les estimations de la FAO, malgré la récolte abondante rentrée dans la sous-région, les besoins d'importations céréalières seraient en légère hausse pour la campagne commerciale 2008/09 par rapport à 2007/08. Si l'on ne tient pas compte de l'Afrique du Sud, les besoins d'importations de maïs et de céréales de la sous-région devraient accuser une forte augmentation de 43 pour cent et de 13 pour cent respectivement (voir les figures 8 et 9). Du fait du recul considérable des disponibilités céréalières par habitant, auquel il faut ajouter la forte diminution des capacités d’importation par voies commerciales en raison de la hausse des prix des produits alimentaires et du carburant, les besoins d'aide alimentaire, en particulier pour le maïs, devraient nettement s'accentuer.

S'agissant du rythme des importations dans la sous-région, il semble que le maïs (qui est exporté par l'Afrique du Sud et dont le prix est resté relativement stable) est arrivé (où est commandé) à une cadence plus rapide qu’à la même époque l'an dernier (voir le tableau 5). En revanche, étant donné que les cours mondiaux du blé et du riz ont beaucoup plus augmenté cette année que l'an dernier, les achats de ces céréales ont été moins fréquents.

Tableau 5. Besoins d’importations et situation effective des importations pour l’Afrique australe (non compris l’Afrique du Sud et Maurice) en 2008/09 et comparaison avec 2007/08* à la même période

 

Besoins d’importations en 2008/09

Besoins d’importations en 2008/09 couverts** à la mi-septembre 2008

Besoins d’importations en 2007/08 couverts** à la mi- septembre 2007

 
(milliers de tonnes)
(milliers de tonnes)
(%)
(milliers de tonnes)
(%)
Total des céréales
Total
4 183
896
21
1 208
30

Achats commerciaux

3 622
728
20
953
28

Aide alimentaire

560
168
30
255
43
Maïs
Total
1 706
621
36
490
32

Achats commerciaux

1 357
598
44
430
39

Aide alimentaire

350
22
6
61
15
Source: Estimation FAO/SMIAR.
*Les données d’importation disponibles varient de avril à la mi-septembre 2008.
** Contractées et/ou reçues.
Notes: Année commerciale avril/mars pour la plupart des pays. Total obtenu à partir de chiffres non arrondis.

Les cours des céréales restent élevés dans l'ensemble

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À l'ouverture de cette nouvelle campagne commerciale, les prix du maïs (principale céréale) exprimés en dollars E.-U. restent en hausse par rapport à la même époque l'an dernier, en raison de la forte demande internationale et régionale dans la plupart des pays d'Afrique australe, à l'exception de l'Afrique du Sud, où suite à une récolte exceptionnelle, ils ont légèrement fléchi. Au Malawi, l'augmentation continue des prix enregistrés ces derniers mois est en grande partie attribuable à la spéculation des négociants sur les marchés; la brusque augmentation enregistrée en avril 2008 correspond probablement à une réaction excessive du marché suite aux premières prévisions incertaines et contradictoires concernant la récolte de 2008. Au Mozambique, les prix ont augmenté dans toutes les régions en raison de la hausse des coûts de transport, de la forte demande des minoteries locales et du manque de réserves vivrières publiques.

À Madagascar, le prix intérieur moyen du riz a augmenté cette année par rapport aux mêmes mois l'an dernier. Le prix après récolte du riz a commencé à décoller en juin, ce qui est plus tôt que d'habitude. Le prix du riz importé a lui aussi augmenté par rapport à la même époque l'an dernier, sans toutefois plonger pendant la période après récolte comme cela a été le cas pour le riz local.

Asie

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Extrême-Orient

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La récolte de riz de 2008 devrait être abondante en Extrême-Orient

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La récolte de riz de la campagne principale est terminée ou touche à sa fin dans la sous-région. Du fait des prix attrayants et suite aux précipitations favorables tombées pendant toute la campagne dans pratiquement l'ensemble de la sous-région, les prévisions de la FAO établissent la production totale de riz de 2008 à 403,3 millions de tonnes, soit 7,1 millions de tonnes de plus que le record de l'année précédente. Les plus fortes augmentations sont attendues au Bangladesh, en Inde, en Chine, en Indonésie, au Viet Nam, et aux Philippines. En Chine continentale, la production de paddy de 2008 devrait atteindre un nouveau record de 187,3 millions de tonnes, contre 185,5 millions de tonnes l'année précédente. Le gouvernement a annoncé en septembre un relèvement du prix de soutien minimum, lequel passera à 1 580 CNY la tonne pour le riz Indica (intermédiaire et tardif) et à 1 640 CNY la tonne pour le riz Japonica, soit 140 CNY de plus dans les deux cas. En Inde, la mousson du sud-ouest en 2008 était proche de la moyenne à long terme jusqu'à la mi-septembre. La répartition des précipitations à l'échelle régionale a également été propice aux travaux agricoles. Selon les prévisions provisoires, la production de riz usiné de 2008 atteindrait 98 millions de tonnes, contre 96,4 millions de tonnes l'an dernier.

Tableau 6. Production céréalière de l'Asie (en millions de tonnes)

 
Blé
Céréales secondaires
Riz (paddy)
Total des céréales
 
2006
2007 estim.
2008 prév.
2006
2007 estim.
2008 prév.
2006
2007 estim.
2008 prév.
2006
2007 estim.
2008 prév.
Asie
271.2
285.2
276.3
253.5
266.0
262.9
581.1
598.4
608.6
1 105.7
1 149.5
1 147.7
Extrême-Orient
199.0
211.7
215.2
226.0
239.7
241.4
576.2
593.3
604.0
1 001.2
1 044.7
1 060.6
Bangladesh
0.7
0.7
0.9
0.5
0.5
0.5
41.0
43.4
45.0
42.3
44.6
46.4
Chine
104.5
109.9
112.5
156.7
163.1
167.1
183.3
186.9
188.9
444.4
459.9
468.6
Inde
69.4
75.8
78.0
32.5
39.7
37.3
140.0
144.6
147.0
241.9
260.1
262.3
Indonésie
0.0
0.0
0.0
11.6
12.4
12.0
54.5
57.2
59.9
66.1
69.6
71.9
Pakistan
21.7
22.5
21.0
3.8
3.7
3.7
8.2
8.3
8.7
33.7
34.5
33.4
Thaïlande
0.0
0.0
0.0
4.0
3.9
4.2
29.6
32.1
32.5
33.7
36.0
36.7
Viet Nam
0.0
0.0
0.0
3.8
3.6
3.7
35.8
35.9
37.6
39.6
39.4
41.3
Proche-Orient
47.5
45.8
36.7
22.8
20.6
16.6
4.1
4.3
3.9
74.5
70.8
57.1

Iran (République
islamique d’)

14.5
15.0
10.0
4.7
5.1
3.0
2.6
2.8
2.6
21.8
22.9
15.6
Turquie
20.0
17.2
17.8
13.9
11.4
10.7
0.7
0.6
0.6
34.6
29.3
29.1

Pays asiatiques
de la CEI

24.6
27.5
24.4
4.6
5.7
4.8
0.7
0.7
0.7
29.9
33.8
29.9
Kazakhstan
13.7
16.5
14.0
2.5
3.3
2.8
0.3
0.3
0.3
16.5
20.1
17.1
Note: Total calculé à partir de chiffres non arrondis.

Perspectives de récolte et situation alimentaire

 

Selon les estimations, la récolte de blé de 2008 est bonne dans l'ensemble de la sous-région avec des résultats contrastés au niveau des pays

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En Chine continentale, la production totale de blé de 2008 est estimée au niveau record de 112,5 millions de tonnes, soit 2,4 pour cent de plus que les sommets déjà atteints l'an dernier, ce qui tient à l'appui du gouvernement et au temps favorable. De même, une bonne récolte de blé a été rentrée en Inde, où la production de 2008 est estimée à 78 millions de tonnes, niveau record qui est le plus élevé constaté ces huit dernières années et marque une progression de 2,2 millions de tonnes par rapport aux sommets atteints l'an dernier, suite aux conditions météorologiques favorables et à une disponibilité accrue d'intrants pendant la principale campagne de végétation. Cette production devrait être suffisante pour répondre à la demande intérieure en 2008/09, alors qu'il avait fallu faire largement appel aux importations ces deux dernières années. Le pays a importé quelque 6,7 millions de tonnes de blé en 2006/07 (avril/mars) et quelque 2 millions de tonnes en 2007/08. Contrairement à la production record rentrée en Chine et en Inde, la récolte de blé a nettement diminué au Pakistan et en République islamique d'Iran. Au Pakistan, la production de blé de 2008 est maintenant estimée à 21 millions de tonnes, soit 1,5 million de tonnes de moins que l'an dernier, du fait de la réduction des emblavures en raison des semis tardifs, des moindres disponibilités d'eau d'irrigation, de la mauvaise qualité des semences et du renchérissement des engrais. En République islamique d'Iran, la production de blé de 2008 est estimée en recul de quelque 5 millions de tonnes par rapport au record de l'an dernier, passant à 10 millions de tonnes en raison de la sécheresse.

Des difficultés d'approvisionnements vivriers persistent dans plusieurs pays en raison des catastrophes, des conflits, de l'insécurité, et du renchérissement des denrées alimentaires

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Le cyclone Nargis a frappé le 2 et 3 mai 2008, le Myanmar avec des vents atteignant jusqu'à 200 km à l'heure, balayant la région du delta de l'Ayeyarwady (Irrawady) et la principale ville et ancienne capitale du pays. Les effets négatifs du cyclone sur la sécurité alimentaire des ménages ont été considérables et de nombreuses familles ont perdu leurs réserves vivrières. Les possibilités d'emplois étant rares et la prochaine récolte ne devant commencer qu'en novembre, il est urgent de procurer des secours alimentaires aux ménages en attendant le rétablissement de leurs moyens de subsistance. Une Mission conjointe FAO/PAM se rendra dans le pays en octobre pour évaluer la situation des récoltes et des disponibilités alimentaires ainsi que les besoins d'aide alimentaire et d'appui à l'agriculture. La République populaire démocratique de Corée continue de souffrir de l'insécurité alimentaire chronique, de niveaux élevés de malnutrition et de problèmes économiques, et reste tributaire de l'aide alimentaire extérieure pour répondre aux besoins de ses 23 millions d'habitants. L’Évaluation conjointe rapide PAM/FAO de la sécurité alimentaire menée en juin 2008 a confirmé que la sécurité alimentaire s'était considérablement dégradée dans la plupart du pays. La récolte de riz (principale céréale du pays) est en cours. Les pauvres, en particulier, ceux des zones urbaines, ont également été touchés par la flambée des prix alimentaires et du carburant. Au Népal, la situation alimentaire est tendue, les récoltes ayant été mauvaises à cause de la sécheresse et des inondations qui ont frappé récemment le pays par endroits. En août, des dizaines de milliers de personnes dans l'est du Népal ont été déplacées en raison de la rupture des berges du fleuve Koshi qui a provoqué des inondations dans la région. Depuis le 19 septembre, les averses incessantes qui tombent dans l'ouest du pays ont provoqué des inondations et des glissements de terrain, entraînant la mort de 38 personnes au moins, tandis qu'environ 90 autres sont portées disparues. Dans les districts sinistrés de l'extrême-ouest et du centre-ouest, 180 000 personnes auraient été déplacées. En dépit de la récolte abondante attendue cette année à Sri Lanka, la sécurité alimentaire du pays continue de se ressentir de la résurgence des troubles civils ainsi que de la hausse des prix des céréales. Depuis le début de 2008, plus de 7 000 personnes auraient péri au cours des combats et la situation s'est dégradée sur le plan de la sécurité. À Colombo, les prix du riz et de la farine de blé étaient en hausse de respectivement 67 pour cent et 75 pour cent en juin 2008 par rapport à la même époque en 2007.

Le 12 mai, un séisme d'amplitude 8 (le plus violent depuis 30 ans) a secoué la province de Sichuan, en Chine. Selon les derniers chiffres, plus de 69 000 personnes ont été tuées, plus de 374 000 blessées et plus de 18 457 sont encore portées disparues. Quelque 4,5 millions de familles ont perdu leurs foyers dans le séisme. Environ 1 million de ménages urbains sont maintenant hébergés dans des logements provisoires, et la plupart des 3,5 millions de familles rurales auraient construit elles-mêmes leur logement provisoire avec des subventions du gouvernement. Le typhon Fengshen qui a frappé les Philippines le 18 juin 2008 a aggravé les effets de la mousson du sud-ouest, provoquant des glissements de terrain, des inondations et des tempêtes et occasionnant des dégâts importants aux infrastructures et à l'agriculture. Selon les derniers chiffres du Conseil de coordination des situations de catastrophe, plus de 4 millions de personnes ont été directement touchées, quelque 81 000 habitations détruites et plus de 326 000 endommagées.

Selon une évaluation récente de la FAO, la situation globale des disponibilités alimentaires au Timor-Leste est satisfaisante. La production agricole devrait s'améliorer par rapport à l'an dernier, du fait des conditions météorologiques relativement bonnes et de la hausse des prix sur le marché. L'ensemble du pays dispose de grandes quantités de riz importé. Le gouvernement devrait importer plus de riz et continuer de subventionner les frais de transport dans les districts. Toutefois, il faut suivre de près la situation dans le pays, en raison de la forte dépendance de celui-ci à l'égard des importations de céréales, de l'instabilité sociale et du taux de chômage élevé. En République islamique d'Iran, le blé et l'orge sont les principales cultures d'hiver. La récolte de blé s'est terminée en août; la production de blé de 2008 est estimée en baisse de quelque 5 millions de tonnes par rapport au record de l'an dernier pour atteindre 10 millions de tonnes. Ce volume, qui est le plus bas relevé ces six dernières années, s'explique par la sécheresse qui a sévi dans le pays et par les pertes de cultures dues aux gelées hivernales. En raison de cette production réduite, les importations de blé pourraient passer à 5 millions de tonnes en 2008/09 (avril/mars), soit le plus haut niveau en six ans, période pendant laquelle le pays est resté largement autosuffisant en blé. Au Bangladesh, des interventions d'aide humanitaire de grande ampleur sont toujours menées pour venir en aide à 1,5 million de personnes parmi les plus touchées par le cyclone Sidr qui a frappé jusqu'à 30 districts le 15 novembre. Le recul de la production de paddy de 2007 et le renchérissement des denrées alimentaires compromettent la sécurité alimentaire des populations vulnérables dans les zones tant urbaines que rurales.

Les prix des denrées vivrières de base restent élevés et volatils dans plusieurs pays d'Asie (figures 12 et 13). À Sri Lanka, les prix du riz ont reculé suite à la bonne récolte de paddy rentrée en mars 2008, mais en août, ils avaient pratiquement doublé par rapport à leur niveau d'un an auparavant. De même, au Népal, le prix du riz a reculé par rapport au sommet atteint en mars suite à la récolte du paddy de la campagne principale, pour augmenter ensuite en mai; en septembre, il se situait à 85 pour cent de plus qu'à la même époque l'an dernier. Au Pakistan, les prix ont fortement augmenté et sont très volatils depuis février 2008. Au Bangladesh, le prix du riz a reculé par rapport au sommet atteint en mai, suite à la récolte record de paddy de la campagne principale, mais il s'est relevé par la suite.

Perspectives de récolte et situation alimentaire

 

Perspectives de récolte et situation alimentaire

 

Proche-Orient

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En Iraq, les conditions météorologiques en général mauvaises pendant la quasi-totalité de la campagne de végétation ont entraîné une baisse importante de la production de céréales d'hiver de 2008 et suscité de nouvelles incertitudes quant à la salubrité de l'eau potable. La production totale de blé et d'orge est estimée à 1,9 million de tonnes, soit quelque 40 pour cent de moins que le niveau moyen de 2007 et le plus faible volume enregistré ces derniers temps. Ainsi, les importations de blé pour la campagne se terminant en juin 2009 devraient augmenter, pour atteindre environ 3,8 millions de tonnes, alors qu'elles étaient estimées à 3,6 millions de tonnes lors de la campagne précédente. De nombreux Iraquiens réfugiés en Jordanie et en République arabe syrienne ont décidé de regagner leur foyer, encouragés par l'amélioration des conditions de sécurité et par les incitations financières offertes par le gouvernement pour les aider à se réinstaller, en particulier à Bagdad. Ces incitations servent essentiellement à couvrir les frais de voyage, à fournir une aide financière et une indemnisation à ceux dont les biens ont subi des dégâts en leur absence. Le Ministère de la santé iraquien continue à lutter contre une flambée de choléra qui s'est répandue à la fin août et a fait des victimes dans le centre et le sud du pays.

En République arabe syrienne, les pluies insuffisantes et irrégulières qui sont tombées au cours de la campagne de végétation 2007/08 ont compromis la situation alimentaire des agriculteurs et des éleveurs dans les zones touchées, mettant gravement en danger leurs moyens de subsistance et leur état nutritionnel. Une récente Mission interinstitutionnels des Nations Unies (FAO, PAM, OMS, UNICEF et OIM) d'évaluation de l'impact de la sécheresse a signalé que cette année, le rendement moyen du blé, de l'orge, des lentilles et des pois chiches avait reculé de quelque 32 pour cent dans les zones irriguées et perdu jusqu'à 89,9 pour cent dans les zones de culture pluviale. La production totale de blé de 2008 a été estimée à 2 millions de tonnes, ce qui est moitié moins que la mauvaise récolte de l'an dernier et moins que la moyenne pour la troisième année consécutive. En raison du manque de pâturages, les éleveurs ont cédé leurs bêtes de 60 à 70 pour cent au-dessous du prix normal et en de nombreux endroits ils les ont même toutes vendues. Le gouvernement a réagi en distribuant du fourrage à crédit, à rembourser au cours de la prochaine campagne, et en offrant une aide vétérinaire et des vaccins gratuits. Par ailleurs, le gouvernement a distribué des rations alimentaires à 27 000 familles. Les prix des denrées alimentaires ont encore augmenté sur le marché en raison de l'amenuisement des disponibilités de blé et d'orge, ce qui a durement érodé les revenus des ménages et le pouvoir d'achat des populations, en particulier dans les régions qui ont souffert de la sécheresse. La mission a estimé à 1 million environ le nombre de personnes exposées à l'insécurité alimentaire dans le nord-est de la République arabe syrienne, où les disponibilités d'eau potable ont par ailleurs considérablement diminué. La situation ne devrait pas s'améliorer avant le printemps 2009, époque à laquelle les cultures actuellement mises en terre seront récoltées. Étant donné que l'aide requise dépasse les capacités et les ressources du gouvernement, la mission interinstitutionnels a lancé un appel visant à mobiliser 20,23 millions d'USD pour répondre aux besoins d'aide humanitaire et éviter d'autres répercussions négatives sur environ 1 million de personnes touchées par la sécheresse pendant six mois (octobre 2008-mars 2009).

Au Yémen, le gouvernement a récemment lancé un appel à la communauté internationale pour mobiliser des fonds destinés à fournir une aide humanitaire aux personnes déplacées à l'intérieur du pays (PDI), touchées par quatre ans de conflit dans le gouvernorat de Saada au nord du pays, ainsi que dans les zones sinistrées d'Amran. Cet appel vise aussi à couvrir la remise en état des infrastructures et des habitations endommagées pendant le conflit. Sur un budget initialement requis de 190 millions d'USD, le gouvernement a apporté 55 millions d'USD. Le reste représente le manque à combler par la communauté des donateurs. Le PAM a récemment lancé au Yémen un programme d'urgence de 30 millions d'USD pour compenser la cherté des denrées vivrières de base dont pâtissent les pauvres exposés à l'insécurité alimentaire. Le but de l'opération est de limiter l'impact de la hausse des prix des denrées alimentaires et de réduire la malnutrition aiguë. Ce programme doit répondre aux besoins de quelque 700 000 personnes, en mettant l'accent sur les enfants de deux à cinq ans et les femmes enceintes/allaitantes. Pour 2008, la production de sorgho et de mil, dont la récolte est en cours, est estimée à 630 000 tonnes et 129 000 tonnes respectivement. En raison des conditions météorologiques généralement favorables, d'une disponibilité suffisante en intrants agricoles et des semis supérieurs à la moyenne, la production de 2008 est à la fois supérieure à celle de l'an dernier et à la moyenne des cinq dernières années. Le volume de céréales importées en 2009 - blé, essentiellement - devrait légèrement augmenter pour passer à 3,1 millions de tonnes.

En Afghanistan, la récolte céréalière de 2008 est officiellement estimée à 3,8 millions de tonnes, soit nettement au-dessous de la moyenne et un tiers de moins qu'en 2007, en raison essentiellement des mauvaises conditions météorologiques tant à l'époque des semis que pendant la campagne de végétation. La production de blé est estimée à seulement 2,6 millions de tonnes (contre 4,3 millions de tonnes en 2007).

Par conséquent, les besoins d'importations céréalières en 2008/09 sont estimés à 2,3 millions de tonnes, soit plus du double du volume importé en 2007/08 (1 million de tonnes). Les importations de blé représentent 2,2 millions de tonnes. La capacité d'importer par des voies commerciales est estimée à 1,5 million de tonnes, le reste (0,7 million de tonnes) devant être obtenu par le biais de l'aide. Conscients de la gravité du déficit céréalier, le gouvernement et les Nations Unies ont appelé la communauté internationale à verser, sous forme de dons, 400 millions d'USD qui couvriront l'importation d'une grande quantité de blé et les besoins d'aide alimentaire d'environ 4,5 millions d'Afghans et permettront en outre d'engager les préparatifs en vue de la prochaine campagne d'hiver qui débute ce mois-ci.

Pays asiatiques de la CEI

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Un hiver excessivement froid, des précipitations inférieures à la normale et le manque d'eau d'irrigation ont eu des incidences négatives sur le rendement des cultures dans le sud de l'Asie centrale. Les récoltes de 2008 sont bien inférieures à la moyenne au Kirghizistan, au Tadjikistan et au Turkménistan. Au Kirghizistan et au Tadjikistan, il s'agit de la deuxième mauvaise récolte consécutive. Au Kazakhstan, la récolte céréalière de 2008 est provisoirement estimée à 17 millions de tonnes, soit 3 millions de tonnes de moins que le quasi-record de l'an dernier mais toujours plus que la moyenne. L'interdiction frappant les exportations de blé, introduite le 15 avril 2008, a été levée à compter du 1er septembre. Cette mesure devrait aider les pays voisins touchés par la sécheresse à couvrir leurs besoins d'importations en blé. Toutefois, le pouvoir d'achat, plus que les disponibilités céréalières, est le facteur limitant pour la sécurité alimentaire dans cette région. L'Ouzbékistan a été également touché par la sécheresse, mais dans une moindre mesure. Selon les estimations officielles, la récolte dépasserait 6 millions de tonnes, chiffre proche de la moyenne mais inférieur à celui de l'an dernier. En revanche, les conditions de végétation dans le Caucase ont été satisfaisantes cette année, et l'Arménie, l'Azerbaïdjan et la Géorgie ont enregistré de bonnes récoltes pour la deuxième année consécutive.

La production céréalière totale de la région s'élève à 29,9 millions de tonnes, ce qui est proche de la moyenne mais inférieur de 4 millions de tonnes au volume enregistré en 2007. La production de blé est provisoirement estimée à 24,4 millions de tonnes, soit 3,1 millions de tonnes de moins que l'an dernier. La production de céréales secondaires, qui s'élève à 4,8 millions de tonnes, a également reculé (5,7 millions de tonnes en 2007). Celle de riz est estimée proche du niveau atteint l'an dernier.

Amérique latine et Caraïbes

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Amérique centrale et Caraïbes

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Les perspectives concernant les récoltes céréalières de 2008 sont favorables en Amérique centrale mais une saison d'ouragans intenses dans l'Atlantique entraîne de graves pertes en Haïti et à Cuba

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Selon les prévisions de la FAO, la production céréalière totale de 2008 de la sous-région s'établirait à 41,5 millions de tonnes, soit environ 800 000 tonnes de plus que le record de l'année précédente et plus que la moyenne des cinq dernières années. Au Mexique, la récolte des céréales secondaires de la campagne principale de 2008, culture pluviale d'été qui représente quelque 75 pour cent de la production annuelle, devrait débuter à partir de fin octobre dans les États de Guanajuato, Mexico, Jalisco et Puebla. La production saisonnière devrait être très proche du niveau record obtenu en 2007 en raison du recours généralisé à des variétés de semences améliorées et de la densité accrue des semis qui ont permis d'améliorer les rendements moyens. En outre, les pluies de mousson sont normales à supérieures à la normale, ce qui permet de maintenir un niveau d'humidité des sols adéquat dans toutes les grandes régions productrices. La situation est tout aussi positive en ce qui concerne le sorgho, qui enregistre un volume record de 6,2 millions de tonnes. Les sols sont en cours de préparation en vue des semis de blé, culture d'hiver importante qui sera récoltée en 2009 dans les régions pratiquement entièrement irriguées des États du nord-ouest.

Au Costa Rica, à El Salvador, au Guatemala, au Honduras, au Nicaragua et au Panama, la récolte de 2008 du maïs de la première campagne est bien avancée et les semis des cultures de la deuxième campagne, en particulier de haricots, ont déjà commencé. Dans ces pays, la production totale de maïs de 2008 est provisoirement estimée à environ 3,5 millions de tonnes, soit quelque 10 pour cent de plus que le bon niveau enregistré en 2007, en raison des divers programmes lancés par le gouvernement pour soutenir la production locale face à la hausse des cours mondiaux des produits alimentaires.

Dans les Caraïbes, en l'espace de moins de quatre semaines, de la mi-août à la mi-septembre, l'île d'Hispaniola, la Jamaïque et Cuba ont été frappées par quatre tempêtes tropicales (Fay, Gustav, Hanna et Ike), qui ont provoqué des dégâts considérables aux infrastructures urbaines et rurales et des pertes de vies humaines. En Haïti, où environ 850 000 personnes ont été touchées et plus de 400 ont péri, selon les premières évaluations concernant la situation alimentaire, les cultures de la campagne d'été qui n'ont pas encore été récoltées (maïs, haricots et bananes notamment) ont été endommagées, en particulier dans le sud et le sud-est et dans la vallée de l'Artibonite. Pratiquement les mêmes cultures ont été touchées dans les provinces du centre et du sud en République dominicaine. En Jamaïque, le Ministère de l'agriculture a signalé que les plantations de bananes avaient subi de graves dégâts, en particulier dans les paroisses orientales de Sainte-Marie, Saint-Thomas et Portland, où les pertes sont estimées à environ 70-85 pour cent des cultures existantes. À Cuba, on signale des pertes agricoles majeures dans l'île de la Juventud et dans la province occidentale de Pinar del Rio mais également dans les provinces orientales de Holguín et de Las Tunas. Les cultures vivrières de base telles que le plantain, le manioc, le riz, le maïs et la canne à sucre ont été gravement touchées et les dégâts provoqués par l'ouragan Ike sont à eux seuls estimés à environ 490 000 tonnes de denrées alimentaires de base. En outre, environ un demi-million de volailles ont été perdues. Dans tous les pays des Caraïbes, la situation demeure très préoccupante pour les deux prochains mois, jusqu'à la fin de la saison des ouragans; en effet, l'insécurité alimentaire s'est considérablement accentuée et les sols sont si saturés que les moindres précipitations risquent d'aggraver les conditions de subsistance et la situation des disponibilités vivrières au niveau local.

Dans la plupart des pays de la sous-région, le prix du riz poursuit la tendance à la hausse amorcée au début de 2007 (figure 14). En août 2008, le prix du riz était de 25 à 90 pour cent plus élevé que les mois précédents, tandis que ceux du blé et du maïs enregistrent un léger recul depuis juillet. Cette situation risque de compromettre l'accès à la nourriture des ménages les plus démunis qui sont fortement tributaires des produits alimentaires achetés.

Amérique du Sud

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La grave sécheresse qui a sévi compromet les perspectives de production pour la récolte de blé d'hiver de 2008 en Argentine

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La récolte de blé d'hiver de 2008 vient de débuter dans les états du centre-sud du Brésil et au Paraguay et se poursuivra jusqu'en novembre. D'ici à la fin octobre, les récoltes devraient démarrer dans les importantes régions productrices de l'Argentine et de l'Uruguay. Selon les prévisions provisoires, la production de blé de la sous-région se chiffrerait à un peu plus de 21 millions de tonnes au total, soit 1,5 million de tonnes de moins que la moyenne des cinq dernières années. La superficie ensemencée atteindrait au total à peine 8,2 millions d'hectares, essentiellement du fait de la sécheresse prolongée qui sévit en Argentine depuis mai. Les départements les plus touchés sont Córdoba, le sud de Santa Fe, Santiago del Estero, Chaco et La Pampa, où les précipitations cumulées de mai à septembre ont été les plus faibles en 40 ans. Les réserves d'humidité très limitées des sols ont retardé les semis et la superficie ensemencée est estimée à 4,6 millions d'hectares, soit l'étendue la plus faible depuis 1996. En outre, la sécheresse et le gel empêchent la germination uniforme des cultures et leur établissement dans la plupart des régions touchées, ce qui compromet les rendements qui, dans certains cas pourraient perdre jusqu'à 40 pour cent par rapport à l'année précédente. Toutefois dans le département du sud-est de Buenos Aires (la plus grande région productrice de blé), les perspectives de rendement sont toujours favorables du fait des précipitations normales ou proches de la normale tombées en août. En revanche, au Brésil, les bonnes conditions météorologiques qui prévalent dans les principaux États producteurs de Parana et de Rio Grande do Sul, ainsi que la progression générale des superficies plantées (jusqu'à 30 pour cent de plus au Parana) en réaction à la hausse des cours mondiaux, ont une influence positive sur la production actuelle, qui devrait atteindre 5,4 millions de tonnes, soit la plus grosse récolte de blé rentrée depuis 2004.

La récolte de maïs de la deuxième campagne de 2008 s'est achevée en août et la production totale de 2008 (première et deuxième campagnes) a, selon les estimations, atteint un volume record de 89,4 millions de tonnes, soit 6 pour cent plus que le record de l'année précédente. Comme en 2007, ces bons résultats sont attribuables à l'augmentation des superficies ensemencées en réaction à la hausse des cours mondiaux, associée aux excellentes conditions météorologiques qui ont prévalu durant la campagne de végétation et ont permis d'obtenir des rendements record. La production de maïs de 2008 du Brésil, principal producteur de la sous-région, est notamment officiellement estimée à 58,6 millions de tonnes, soit 13 pour cent de plus que le volume record obtenu en 2007 et 33 pour cent de plus que la moyenne quinquennale.

La sécheresse retarde les semis de la campagne de maïs d'été de 2009

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Les semis de la campagne importante de maïs d'été de 2009 ont débuté dans les pays situés au sud de la sous-région et se termineront à la mi-octobre. En Argentine, les intentions officielles de semis font état d'une superficie d'environ 2,7 millions d'hectares, soit 15 pour cent de moins que l'année dernière en raison des prix relativement élevés des intrants, de la baisse des prix intérieurs et des limites imposées sur les exportations par le gouvernement, ce qui pourrait pousser les producteurs à opter pour des cultures plus rentables telles que le soja et le tournesol. En outre, si la sécheresse persiste dans les grandes régions productrices, la superficie ensemencée totale pourrait encore reculer. Des précipitations plus abondantes sont en outre nécessaires dans le centre du Brésil et en Uruguay, où les réserves d'humidité des sols ne sont pas encore idéales pour les semis de la campagne secondaire des céréales d'été de 2009.

Tableau 7. Production céréalière de l’Amérique latine et des Caraïbes (en millions de tonnes)

 
Blé
Céréales secondaires
Riz (paddy)
Total des céréales
 
2006
2007 estim.
2008 prév.
2006
2007 estim.
2008 prév.
2006
2007 estim.
2008 prév.
2006
2007 estim.
2008 prév.

Amérique latine
 et Caraïbes

23.5
26.3
24.8
107.7
128.2
134.2
24.9
24.4
26.1
156.2
178.9
185.1

Amérique
centrale et
Caraïbes

3.3
3.4
3.8
32.3
34.8
35.2
2.5
2.5
2.5
38.0
40.7
41.5
Mexique
3.2
3.4
3.8
28.3
30.6
30.6
0.3
0.3
0.3
31.9
34.3
34.7

Amérique
du Sud

20.3
22.9
21.0
75.5
93.3
99.1
22.4
21.9
23.6
118.2
138.2
143.7
Argentine
14.5
16.0
12.0
18.3
26.6
25.5
1.2
1.1
1.3
34.1
43.7
38.7
Brésil
2.5
4.1
5.4
45.0
53.9
61.1
11.7
11.3
12.1
59.2
69.3
78.6
Colombie
0.0
0.0
0.0
1.7
1.8
1.8
2.3
2.4
2.6
4.1
4.2
4.4
Note: Total calculé à partir de chiffres non arrondis.

Amérique du Nord, Europe et Océanie

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Amérique du Nord

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Selon les estimations officielles, la production de blé de 2008 des États-Unis a progressé d'environ 21 pour cent par rapport à l'an dernier, passant à 68 millions de tonnes. Une forte expansion des emblavures et de bonnes conditions météorologiques ont contribué à porter les résultats bien au-dessus de la moyenne des cinq dernières années. Au début octobre, les semis du blé d'hiver, à récolter en 2009, étaient selon les rapports pratiquement terminés dans les états du sud et achevés à environ 60 pour cent dans l'ensemble du pays, ce qui correspond à peu près à la moyenne à ce stade de la campagne. Les conditions de semis sembleraient globalement favorables un peu partout. Toutefois, les estimations laissant entrevoir une amélioration considérable des disponibilités mondiales de blé en 2008/09, les prix de cette denrée sont en repli depuis juin. Par ailleurs, le coût des intrants devrait rester élevé, voire augmenter, pour la prochaine campagne agricole; de ce fait, la production de blé sera probablement une option moins attrayante en 2009 qu'elle ne l'a été cette année, et la superficie emblavée devrait diminuer par rapport au niveau élevé de 2007/08. En ce qui concerne les céréales secondaires, au début octobre, la récolte de maïs progressait moins vite que la normale en raison des retards de maturation constatés pendant cette campagne. Toutefois, l'état des cultures reste bon, voire excellent, et à ce stade les gelées précoces ne pourront pas avoir d'incidence significative sur les rendements. Les prévisions officielles établissent désormais la production de maïs à 306,7 millions de tonnes, soit environ 8 pour cent de moins que les sommets atteints l'an dernier.

Au Canada, un été frais et humide a ralenti le développement des cultures mais favorisé la hausse des rendements. Par conséquent, la récolte semble meilleure que prévu au début de la campagne. Les estimations officielles, en date de début octobre, établissent la production totale de blé à 27,3 millions de tonnes, soit environ 36 pour cent de plus que la récolte réduite de l'an dernier. En ce qui concerne les céréales secondaires de cette année (principalement orge, maïs et avoine), les perspectives se sont aussi améliorées ces dernières semaines, mais la production devrait néanmoins rester au-dessous des résultats de l'an dernier pour s'établir à 26,1 millions de tonnes, en raison de la diminution de la superficie consacrée au maïs.

Tableau 8. Production céréalière de l’Amérique du Nord, de l’Europe et de l’Océanie
(en millions de tonnes)

 
Blé
Céréales secondaires
Riz (paddy)
Total des céréales
 
2006
2007 estim.
2008 prév.
2006
2007 estim.
2008 prév.
2006
2007 estim.
2008 prév.
2006
2007 estim.
2008 prév.

Amérique du
Nord

74.6
76.3
95.3
303.7
379.5
350.6
8.8
9.0
9.4
387.1
464.8
455.3
Canada
25.3
20.1
27.3
23.3
28.0
26.1
0.0
0.0
0.0
48.6
48.0
53.4
États-Unis
49.3
56.2
68.0
280.4
351.5
324.5
8.8
9.0
9.4
338.5
416.7
401.9
Europe
192.0
188.9
236.3
210.3
197.3
239.9
3.5
3.6
3.5
405.8
389.8
479.7
UE1
117.8
120.1
148.3
127.2
137.6
158.2
2.6
2.7
2.6
247.6
260.5
309.1
Roumanie2
5.5
0.0
0.0
10.2
0.0
0.0
0.0
0.0
0.0
15.8
0.0
0.0
Serbie
1.9
1.5
2.1
6.9
4.4
7.0
0.0
0.0
0.0
8.8
5.9
9.1

Pays européens de
la CEI

60.6
64.9
83.3
57.5
50.0
68.6
0.8
0.8
0.8
118.9
115.6
152.8

Fédération de
Russie

45.1
49.4
57.0
31.2
30.4
37.0
0.7
0.7
0.7
76.9
80.5
94.7
Ukraine
13.8
13.7
23.5
20.1
13.8
23.5
0.1
0.1
0.1
34.0
27.6
47.1
Océanie
11.1
13.4
22.8
8.1
9.3
13.5
1.1
0.2
0.0
20.3
22.9
36.4
Australie
10.8
13.1
22.5
7.5
8.8
13.0
1.0
0.2
0.0
19.4
22.0
35.5
1 UE-25 en 2006 ; UE-27 en 2007, 2008.
2 En 2007 et 2008 compris en UE-27.
Note: Total calculé à partir de chiffres non arrondis.

Europe

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La récolte céréalière de 2008 en Europe s'avère plus abondante que prévu et les perspectives concernant les céréales d'hiver de 2009 sont favorables

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Les prévisions concernant la production céréalière totale de l'Union européenne ont été considérablement relevées par rapport au précédent rapport de juillet, passant à 309 millions de tonnes, soit près de 19 pour cent de plus que les résultats obtenus par les 27 pays l'année précédente. La superficie ensemencée a sensiblement progressé par rapport à l'année précédente, en particulier dans les 15 pays de l'UE où l'obligation de mettre hors culture 10 pour cent des terres a été levée, tandis que les rendements moyens ont aussi fortement augmenté, en particulier dans les pays de l'Est, suite aux conditions météorologiques en général bonnes. Sur ce total, on estime désormais que la production de blé s'élève à environ 148 millions de tonnes, soit 23 pour cent de plus qu'en 2007. Toutefois, l'humidité excessive qui a sévi en certains endroits cette année a eu une incidence néfaste sur la qualité du blé et en a réduit la teneur protéique moyenne, et une plus grande proportion que d'habitude devra donc être destinée à l'utilisation fourragère. En ce qui concerne les céréales secondaires, la production totale est estimée désormais à près de 158 millions de tonnes, soit une hausse de 15 pour cent par rapport au niveau réduit de l'an dernier.

Dans la région des Balkans, parmi les pays non membres de l'UE, les résultats de la récolte céréalière de 2008 sont également satisfaisants et la production a enregistré une nette reprise par rapport au niveau réduit par la sécheresse de 2007. En Serbie, les bons rendements ont compensé en partie la diminution de la superficie sous blé et la production est estimée à plus de 2,1 millions de tonnes. Ce volume suffirait largement à couvrir les besoins intérieurs et pourrait laisser un petit excédent exportable. La production de maïs devrait passer de 4 à 6,5 millions de tonnes et si ces prévisions se concrétisent, le pays disposerait d'un excédent exportable d'environ 1,5 million de tonnes.

Les conditions de végétation ont été bonnes tant pour le blé que pour les céréales secondaires de printemps et la production dépasse largement les résultats réduits par la sécheresse enregistrés en 2007. En Serbie, la production céréalière pourrait s'élever à plus de 9 millions de tonnes, soit 19 pour cent de plus que la moyenne, en dépit d'une diminution de la superficie sous blé. La production comprend 2 millions de tonnes de blé, les céréales secondaires assurant le reste. En Croatie, la récolte céréalière devrait se redresser pour passer au niveau moyen de 2,8 millions de tonnes, dont 0,6 million de tonnes de blé, tandis que la production de maïs atteindrait 2 millions de tonnes. En Bosnie-Herzégovine, la production de céréales est estimée à 1,1 million de tonnes, soit 6 pour cent de plus que la moyenne, en dépit de la diminution des emblavures.

Les semis des céréales d'hiver, à récolter en 2009, sont déjà bien avancés dans les principaux pays producteurs du nord et de l'ouest. Ils ont démarré lentement dans certains pays du nord et de l'ouest en raison de temps pluvieux qui a régné au début septembre, mais les conditions se sont améliorées vers la fin du mois, ce qui a permis aux travaux des champs de progresser rapidement. Dans le sud-est, des précipitations bénéfiques sont tombées à la mi-septembre; tout en entravant les récoltes de 2007 en cours, elles ont amélioré l'humidité des sols pour les prochains semis de céréales d'hiver, après le temps sec qui a sévi pendant la récolte. À ce stade précoce, les résultats de la campagne de semis des céréales d'hiver demeurent incertains. Toutefois, la perspective actuelle d'un fléchissement des cours céréaliers, associée à l'accroissement du coût des intrants, semble indiquer un recul de la superficie sous céréales d'hiver dans les 27 pays membres de l'UE pour la récolte de l'année prochaine.

Dans les pays européens de la CEI, les conditions de végétation ont été très favorables et tous les pays ont obtenu des récoltes bonnes ou record. Au Bélarus, les estimations officielles établissent la récolte céréalière de 2008 à environ 8,3 millions de tonnes. La production de céréales de Moldova s'est redressée pour atteindre le niveau exceptionnel de 2,9 millions de tonnes, contre 800 000 tonnes en 2007, année touchée par la sécheresse. Tant la Fédération de Russie que l'Ukraine ont engrangé des récoltes record. En ce qui concerne la Fédération de Russie, les estimations provisoires de la FAO établissent la production à près de 95 millions de tonnes, mais certains analystes tablent sur 100 millions de tonnes ou plus. Les estimations de la FAO comprennent 57 millions de tonnes de blé et 37 millions de tonnes de céréales secondaires. En Ukraine, la production devrait atteindre, selon les prévisions, 47 millions de tonnes, contre 27,6 millions de tonnes l'an dernier, où elle avait été réduite par la sécheresse. Du fait de ces bonnes récoltes, la production céréalière de la région a gagné plus de 30 pour cent et les prix des céréales sont en net repli. Tant la Fédération de Russie que l'Ukraine disposent de vastes excédents exportables de blé et de céréales secondaires. De fait, les exportations seront probablement limitées par des problèmes d'infrastructure et les stocks devraient s'accroître.

Les semis des cultures d'hiver sont en cours en Ukraine, où ils devraient couvrir quelque 8,8 millions d'hectares.

Océanie

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En Australie, les perspectives concernant les céréales d'hiver de 2008 se sont dégradées ces deux derniers mois, en grande partie sous l'effet du temps sec qui a régné dans le sud-ouest de la Nouvelles-Galles du Sud. La récolte à venir s'annonce toutefois bien meilleure que celle de l'année dernière, où la sécheresse avait sévi un peu partout. Les dernières estimations officielles en date de septembre établissent la production de blé de 2008 à environ 22,5 millions de tonnes, ce qui est déjà moins que prévu; toutefois, les indications plus récentes au début octobre laissent entrevoir de nouvelles pertes qui pourraient abaisser la production définitive entre 21 a 22 millions de tonnes. Ce volume serait néanmoins encore largement supérieur à la récolte réduite rentrée en 2007 (13 millions de tonnes). Les perspectives préliminaires concernant les céréales d'été mineures (principalement sorgho et maïs), à récolter en 2009 et qui doivent être mises en terre dans les prochaines semaines, laissent entrevoir une diminution de la superficie ensemencée. Les terres en jachère disponibles pour la campagne d'été seront probablement en diminution dans le Queensland au sud et en Nouvelles-Galles du Sud au nord, du fait de l'expansion des terres actuellement mises sous cultures d'hiver. À supposer que les rendements moyens redeviennent normaux par rapport aux sommets atteints pendant la campagne 2007/08, la production de sorgho de 2008/09 devrait, selon les prévisions, accuser un léger recul, passant à un peu moins de 2 millions de tonnes.

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