PC 93/5


Comité du Programme

Quatre-vingt-treizième session

Rome, 9 - 13 mai 2005

Évaluation de la production animale, et des politiques et de l'information en matière d'élevage (Programme 2.1.3)

Table des matières


   

NOTE: Les paragraphes où figure une recommandation ou une suggestion de changement sont mis en évidence dans des encadrés.

 



Évaluation de la production animale, et des politiques et de l'information en matière d'élevage (Programme 2.1.3)

   

 

L'équipe d'évaluation tient à exprimer sa reconnaissance à toutes les personnes travaillant dans les organismes publics, les organisations de développement, les ONG et d'autres institutions ainsi qu'aux donateurs pour l'esprit coopératif dont ils ont fait preuve, qu'il s'agisse de fournir des informations ou d'exprimer leurs différents points de vue, et pour la qualité de leur accueil dans les pays visités. Dans ces pays, l'équipe remercie tout particulièrement les membres des bureaux régionaux et des bureaux de pays de la FAO qui l'ont aidée, avec générosité et compétence, à organiser un travail de terrain fructueux et lui ont livré des informations et des points de vue sans compter leur temps et sans lesquels elle n'aurait pu mener sa tâche à bien. Au siège de la FAO, l'équipe remercie tout spécialement la Division de la production et de la santé animales et notamment son directeur, Samuel Jutzi, pour avoir supporté patiemment ce très long processus d'évaluation qui a nécessité de nombreuses consultations avec le personnel de la Division. Enfin, l'équipe d'évaluation remercie chaleureusement Heather Young du Service de l'évaluation pour son appui administratif.

 

 

Équipe d'évaluation:

Daniel Shallon (chef d'équip)
Bernd Bultemeier
Carlos Tarazona

Consultan au siège:

Margaret Gill

Consultants de la mission régionale:

Adama Traoré
Leonard Reynolds
Garry Cummins
Carlos Pomareda

 

 


ACRONYMES

ADG Sous-Directeur général
AG Département de l'agriculture (FAO)
AGA Division de la production et de la santé animales
AGAH Service de la santé animale
AGAL Sous-Division de l'information, de l'analyse sectorielle et des politiques en matière d'élevage
AGAP Service de la production animale
CRGAA Commission des ressources génétiques pour l'alimentation et l'agriculture
COAG Comité de l'agriculture
DAD-IS Système d'information sur la diversité des animaux domestiques
ESCB Service des denrées alimentaires de base (Division des produits et du commerce international - FAO)
FEM Fonds pour l'environnement mondial
IFPRI Institut international de recherche sur les politiques alimentaires
ILRI Institut international de recherches sur l'élevage
LEAD Initiative Élevage, environnement et développement (ou Initiative pour l'environnement et le développement de l'élevage)
PPIE Production animale, et politiques et information en matière d'élevage (objet de la présente évaluation)
PMT Plan à moyen terme
PO Programme ordinaire
OCD Bureau de coordination des activités normatives, opérationnelles et décentralisées (FAO)
OCDO Service de la décentralisation (OCD)
DPAI Domaines prioritaires pour une action interdisciplinaire
PBEE Service de l'évaluation (Bureau du programme, du budget et de l'évaluation - FAO)
IPEFP Initiative pour des politiques d'élevage en faveur des pauvres
PTB Programme de travail et budget
RAF Bureau régional pour l'Afrique
RAP Bureau régional pour l'Asie et le Pacifique
RLC Bureau régional pour l'Amérique latine et les Caraïbes
RNE Bureau régional pour le Proche-Orient
SADC Communauté du développement de l'Afrique australe
SAFR Bureau sous-régional pour l'Afrique australe et orientale
SEUR Bureau sous-régional pour l'Europe centrale et orientale
PSSA Programme spécial pour la sécurité alimentaire
TCA Division de l'assistance aux politiques (FAO)
TCI Division du Centre d'investissement (FAO)
PNUD Programme des Nations Unies pour le développement
 

Résumé analytique et principales recommandations

A. RÉSUMÉ DU RAPPORT

1. Le programme 2.1.3 «Élevage» comprend trois volets principaux, à savoir la santé, les politiques et l'information, et la production. Eu égard à la place et à l'importance grandissantes du secteur de l'élevage dans l'agriculture mondiale, et notamment au rôle prépondérant de la production animale dans la lutte contre la pauvreté et la sécurité alimentaire, la présente évaluation se concentre sur les solutions apportées par la FAO aux questions de développement associées à la production animale ainsi qu'aux politiques et à l'information en matière d'élevage (PPIE).

2. Les principaux produits de ce programme incluent une analyse mondiale du secteur de l'élevage, des politiques et des stratégies de soutien aux petits élevages (éleveurs pauvres), l'amélioration des normes et de la sécurité et l'intégration accrue de l'élevage et de l'environnement; la création d'un système mondial d'information sur l'élevage; l'assistance technique aux systèmes d'élevage à petite échelle et l'élaboration de la Stratégie mondiale pour la gestion des ressources génétiques des animaux d'élevage. Profondément remanié au cours de l'exercice 2000-01, le programme s'articule désormais autour d'objectifs de développement et non plus de systèmes de production. Cette nouvelle approche vise à axer la stratégie globale sur le rôle du développement de l'élevage dans l'évolution de trois «biens publics mondiaux»: l'équité (en particulier la lutte contre la pauvreté), l'environnement et les ressources naturelles, et la santé publique vétérinaire.

3. Durant la période à l’étude, la Division de la production et de la santé animales a assumé l'essentiel des tâches liées à la mise en oeuvre d'environ 91 projets (n'incluant pas d'opérations d'urgence) centrés sur la production animale et les politiques et l'information en matière d'élevage, dont 15 projets concernaient des activités normatives au siège. La Division a également été chargée de la majeure partie de 17 projets de secours d'urgence axés sur la PPIE, dont 10 projets menés en Irak. Le siège de la FAO a rarement eu à administrer une telle quantité de projets financés par des donateurs, quantité qui profite au programme normatif. Toutefois, l'aide des donateurs s'est avérée difficile à obtenir aux échelons régional et national, en dépit des efforts incontestables déployés à cette fin. De toute évidence, il est nécessaire de mettre au point des stratégies de mobilisation des ressources plus efficaces pour le Programme de terrain, qui passent par le renforcement des équipes régionales chargées de l'élevage, comme suggéré, et par l'adoption d'une approche plus stratégique des activités de terrain.

4. Les activités de PPIE au titre du programme «Élevage» relèvent directement des cinq Stratégies de l'Organisation décrites dans le Cadre stratégique 2000-15. L'analyse des progrès accomplis dans chaque entité de programme intéressant la PPIE est résumée ci-dessous.

5. 2.1.3.A3 Contribution de l'élevage à la lutte contre la pauvreté: Cette entité de programme est opportunément axée sur le petit élevage (par exemple volaille, moutons et chèvres) et sur les activités de transformation à petite échelle. Dans le cadre de cette entité, un réseau de partenariats a été mis sur pied, au sein de la FAO et en dehors de celle-ci, et un appui technique est fourni au volet «diversification» du Programme spécial pour la sécurité alimentaire (PSSA). Les pays Membres continuent à demander que les projets de nature technologique soient exécutés suivant une démarche plus traditionnelle. Compte tenu de l'ampleur de la demande dans ce domaine et des ressources limitées de la Division de la production et de la santé animales (AGA), il pourrait être utile d'étudier sérieusement la possibilité d'intervenir en tant que facilitateur plutôt que de fournir l'assistance technique directement, en oeuvrant par le biais de partenariats à l'interface du transfert de technologies aux échelons régional et national.

6. 2.1.3.A5 Élaboration de la Stratégie mondiale pour la gestion des ressources génétiques des animaux d'élevage: La Commission des ressources génétiques pour l'alimentation et l'agriculture (CRGAA) a conduit une grande partie des activités menées ces trois dernières années. Cette entité de programme se consacre à l'achèvement du premier Rapport sur l'état des ressources zoogénétiques dans le monde, publication pour laquelle chaque État membre de la FAO doit désigner un agent de contact national et produire un rapport national sur l'état des ressources zoogénétiques. Au niveau international, cet ouvrage est très attendu. Néanmoins, la charge de travail associée à la préparation du Rapport sur l'état des ressources zoogénétiques dans le monde a eu comme conséquence qu'on n'a pas consacré suffisamment de temps à l'utilisation, qui forme le lien entre ce qui aurait été normalement un travail de conservation de la biodiversité (tâche qui ne figure pas en tête des priorités générales de la Division AGA) et les activités en matière de production, santé et politiques de l'AGA. Il conviendrait d'adapter les arrangements en vigueur de façon à appuyer effectivement ce travail au sein de l'AGA, tout en accentuant son intégration aux activités d'autres sections de la Division.

7. 2.1.3.A6 Gestion de la santé publique vétérinaire et sécurité des produits d'alimentation humaine et animale: Il s'agit d'un travail interdisciplinaire au sein de l'AGA, dont le volet «sécurité des produits d'alimentation humaine et animale» est examiné ici. Cette activité concerne l'application du Codex Alimentarius. Les buts de l'activité analysée sont clairs (mais son objectif est mal formulé) et cette activité entretient de bons liens avec les secteurs public et privé. Il conviendrait de faire en sorte que les connaissances recueillies dans ce domaine soient mises à profit dans d'autres entités de programme, notamment l'entité relative à la lutte contre la pauvreté (A3), afin d'éviter de défavoriser les pauvres par l'application de normes plus strictes.

8. 2.1.3.A8 Technologies et systèmes d'utilisation efficace des ressources naturelles pour les productions animales: À l'évidence, cette entité de programme répond à l'importance croissante accordée à l'assistance aux politiques. Il subsiste toutefois une tension entre les possibilités d'agir de manière proactive et la pression que continuent d'exercer les pays Membres en faveur des technologies traditionnelles. À partir de 2006, les changements à mettre en place scinderont cette entité de programme en deux nouvelles entités consacrées respectivement à la pauvreté et à l'environnement. Il faudra veiller à ne pas créer de nouvelles divisions et à ne pas traiter chaque bien public séparément. L'initiative Élevage, environnement et développement (LEAD) au titre de cette entité de programme est un exemple d'action qui a parfaitement réussi à assurer un revenu externe. Les nouvelles entités de programme accordent une place plus large aux interactions bétail-environnement à l'AGA, si bien que l'impact de l'élevage sur l'environnement devrait être pris en compte dans tous les aspects de la production animale.

9. 2.1.3.B1 Analyse et élaboration de stratégies pour le secteur de l'élevage (y compris l'Initiative pour des politiques d'élevage en faveur des pauvres - IPEFP): La création d'une Sous-Division chargée des politiques au sein de l'AGA constitue un exemple d'adaptation à l'évolution de la demande et aux besoins futurs. Cependant, cette Sous-Division n'est pas suffisamment intégrée aux deux autres services préexistants de l'AGA, de sorte que des occasions sont manquées. Cela dit, les travaux de l'équipe, notamment la proposition de publier un rapport mondial sur l'élevage, ont été jugés innovants, pertinents et de haute qualité. L'Initiative pour des politiques d'élevage en faveur des pauvres représente un autre programme important mené au siège en étant financé par des apports externes, qui contribue à cette entité de programme ainsi qu'aux entités A3 et P1. Après un départ lent, l'IPEFP a remarquablement avancé et est en passe de fournir une panoplie d'interventions dans le domaine de l'élevage destinées à réduire la pauvreté par des changements politiques et institutionnels. Elle cherche aussi à faire évoluer la façon dont la FAO elle-même conçoit les activités d'inclusion et l'élaboration des politiques en faveur des pauvres.

10. 2.1.3.P1 Système mondial d'information sur l'élevage et cadre pour les connaissances: Cette entité est destinée à rassembler toutes les activités d'information et les bases de données de l'AGA et à leur conférer une orientation stratégique plus claire, afin d'éclairer les politiques et les prises de décisions dans le secteur de l'élevage. La valeur de cette entité en tant que mécanisme de coordination pour les systèmes existants est incontestable. De l'avis unanime des missions régionales, la FAO est considérée comme une source d'information importante (souvent la plus importante) sur les questions liées au bétail. La collecte, la gestion et la diffusion d'informations jouent un rôle capital dans la conception stratégique de l'AGA et le site Web ainsi que les systèmes d'information tenus par cette entité sont essentiels à ces fonctions. Le point faible est que ces systèmes dépendent en grande partie de personnels rémunérés par des sources extrabudgétaires pour ce qui est de la gestion quotidienne et de l'administration, avec les incertitudes que cela implique pour l'avenir.

11. L'évaluation des activités de terrain repose sur cinq missions régionales de terrain qui se sont rendues dans 20 pays, en Afrique, au Proche-Orient, en Europe orientale, en Amérique latine et en Extrême-Orient. Le nombre de projets de terrain évalués directement dans les pays et les régions représente plus de la moitié de la totalité des projets exécutés durant la période à l’étude. Les projets ont été évalués sur la base de plusieurs critères. Le critère le mieux rempli s'est avéré être la pertinence des projets à l'égard des problèmes de développement. La clarté des objectifs était un peu moins satisfaisante, tandis que la formulation et la conception (et par conséquent la viabilité) étaient assez médiocres, presque un tiers des projets ayant été jugés non satisfaisants. Les missions ont recommandé d'affecter davantage de ressources à la conception et à la préparation des projets de coopération technique, étant donné que ces projets axés sur le transfert de technologies et le conseil sont en train d'évoluer vers des questions de plus en plus complexes liées à la lutte contre la pauvreté et au développement socio-économique.

12. Au siège, la conception du programme reflète la vision future d'une division qui interviendrait en qualité de «courtier en connaissances» et de facilitateur pour les politiques et l'information en matière d'élevage et qui s'efforcerait de réduire au minimum les retombées négatives et de maximiser les effets positifs de la production animale sur les trois biens publics. Sur le plan des politiques, la FAO a un rôle déterminant à jouer en fournissant des preuves de l'impact des politiques sur la réalisation d'objectifs mondiaux, notamment la réduction de la pauvreté et la sécurité alimentaire; en identifiant les points sur lesquels les politiques nationales ou régionales risquent d'avoir une incidence sur d'autres pays ou régions, en particulier à travers les échanges commerciaux; et en facilitant l'adoption des meilleures pratiques d'un pays à l'autre. À cet égard, l'AGA suit l'évolution de la FAO dont les activités privilégient désormais davantage l'information et les politiques plutôt que la technologie et la formation.

B. RÉCAPITULATION DES PRINCIPALES RECOMMANDATIONS
DE L'ÉVALUATION

13. Les huit principales recommandations exposées tout au long du rapport au sujet des activités de la FAO dans le domaine de la production animale, et des politiques et de l'information en matière d'élevage sont résumées ci-dessous. Des recommandations plus particulières concernant certains aspects du programme figurent dans différentes sections et sont mises en évidence par un encadré tel que celui-ci.

Repenser l'énoncé de mission (Recommandation 1)

14. À l'heure actuelle la mission du programme «Élevage» de la FAO consiste à:

«clarifier et favoriser le rôle du sous-secteur de l'élevage dans la réduction de la pauvreté, le renforcement de la sécurité alimentaire, la promotion de la sécurité sanitaire des aliments et la sécurité du commerce du bétail et des produits de l’élevage, tout en préservant la durabilité environnementale et la biodiversité».

15. L'équipe d'évaluation recommande de réviser et d'affiner l'énoncé de la mission. Sachant que la formulation finale revient à l'AGA, l'équipe d'évaluation propose un autre énoncé qui, à ses yeux, reflète mieux la façon dont le travail de la Division a été présenté:

La mission du programme «Élevage» de la FAO est de clarifier (par l'analyse et l'information) et de favoriser:

  1. le rôle du sous-secteur de l'élevage dans le renforcement de la sécurité alimentaire et en offrant un moyen pour sortir de la pauvreté, et
  2. la tâche de répondre à l’augmentation rapide de la demande de produits de l'élevage, par la production, la transformation et le commerce, tout en
    1. atténuant les effets négatifs de l'intensification de la production pour les pauvres,
    2. préservant l'environnement, et
    3. réduisant au minimum les risques pour la santé publique.

Accroître la visibilité des activités de PPIE à la FAO (Recommandation 2)

16. L'équipe d'évaluation recommande de:

Interdisciplinarité (Recommandation 3):

17. Cette question revêt deux aspects: la technique et le personnel. S'agissant de l'aspect technique, l'équipe d'évaluation recommande ce qui suit:

18. S'agissant du personnel, l'équipe recommande que:

Rationalisation des activités liées aux ressources génétiques à l'AGA (Recommandation 4)

19. L'équipe d'évaluation recommande d'envisager:

Hiérarchisation des priorités pour le Programme de terrain en fonction de la vision stratégique (Recommandation 5):

20. Plusieurs signes indiquent que de nombreux pays Membres souhaiteraient que la FAO s'attelle de manière plus active à la hiérarchisation des priorités concernant les activités de terrain. L'AGA a élaboré une approche ciblée, stratégique pour son programme «Élevage» qui lui a permis d'attirer des programmes de grande ampleur financés par des donateurs.

21. L'équipe d'évaluation recommande:

Constitution d'«équipes de base» régionales dans les trois bureaux régionaux (Recommandation 6):

22. La structure en cours de la décentralisation de la FAO subissait une évaluation approfondie au moment où la présente évaluation a été conduite, de sorte que les réponses des organes directeurs et des hauts responsables de la FAO n'étaient pas complètes au moment où nous écrivions ces lignes. Cela étant, dans le cadre de la structure en vigueur, l'équipe d'évaluation recommande fortement:

Passer du transfert de technologies au changement des politiques (Recommandation 7)

23. À mesure que les pays en développement avancent sur la voie de la transformation économique et de la mondialisation, ils sont de plus en plus aptes à résoudre leurs problèmes technologiques sans la FAO, grâce à leurs capacités techniques nationales en plein essor ou grâce à l'aide des ONG ou d'autres sources analogues, ou encore en achetant la technologie et la formation nécessaires avec leurs propres ressources financières (publiques et/ou privées).

24. En ce qui concerne le rôle de l'AGA en matière d'appui à l'élaboration des politiques, l'équipe d'évaluation recommande que:

25. S'agissant du rôle d'assistance technique de l'AGA, l'équipe d'évaluation recommande:

Interventions durables dans le cadre du Programme spécial pour la sécurité alimentaire (PSSA) (Recommandation 8):

26. D'après les résultats de ses missions sur le terrain, qui ont invariablement accordé une mauvaise note aux projets d'élevage relevant du PSSA pour le critère «durabilité», l'équipe d'évaluation recommande ce qui suit: 

I. Introduction et contexte

27. L'agriculture, dans son ensemble, est influencée par de nombreux facteurs d'évolution externes; aussi les organisations professionnelles du secteur doivent-elles être, d'une part, conscientes de ces facteurs et, d'autre part, capables d'adapter suffisamment la production au contexte extérieur. C'est particulièrement vrai en ce qui concerne l'élevage, dont la croissance a largement dépassé celle des autres sous-secteurs de l'agriculture, ces dernières décennies. À l'échelle mondiale, la consommation de produits de l'élevage s'est accrue de 2,9 pour cent par an entre 1982 et 1994 (une croissance globale supérieure à 40 pour cent), mais ce chiffre masque une tendance bien plus remarquable: tandis que la consommation dans les pays développés s'est accrue de 1 pour cent par an, elle a progressé de 5,4 pour cent par an dans les pays en développement (soit une croissance globale de 88 pour cent)3. Cette tendance a été appelée «Révolution de l'élevage», à la suite de la parution en 1999 d'une étude mondiale bien connue sur le secteur, conduite par l'Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI), la FAO et l'Institut international de recherches sur l'élevage (ILRI)4.

28. Cette progression de la consommation a été satisfaite par un développement des systèmes de production intensive, qui suscite des préoccupations à propos des effets néfastes qu'ils peuvent avoir sur l'environnement et pour les pauvres et du risque accru de maladies animales. Certaines de ces maladies peuvent contaminer l'être humain (zoonoses), tandis que d'autres risquent, à travers le commerce international, de déboucher sur des épizooties (épidémies frappant les animaux) transrégionales, épizooties qui soulèvent la question de la sévérité accrue des prescriptions et des normes visant le commerce des produits du bétail. Si l'intensification des échanges constitue la priorité essentielle pour de nombreux pays, dans le même temps, les donateurs consacrent davantage de ressources à la lutte contre la pauvreté, dans l'intention déclarée d'appuyer les moyens de subsistance des petits producteurs, notamment ceux qui risquent de pâtir de la sévérité accrue des réglementations et des normes.

29. Le contexte extérieur change, mais évolue vers une complexité croissante. À elle seule, la fourniture de technologies n'a plus qu'un impact secondaire dans de nombreux pays et la conception d'interventions appropriées demande un suivi des tendances mondiales, l'identification des cadres institutionnels les plus appropriés et l'évaluation des incidences des politiques, toutes recherches qui requièrent une perspective transsectorielle.

30. Compte tenu de ces différentes pressions, les demandes adressées à la FAO exigent de cette dernière une gamme très étendue de compétences et d'expérience, à un moment où les moyens financiers et les ressources humaines disponibles vont décroissant. Les hauts responsables de la FAO ont répondu à cette évolution de la demande en lançant toute une série d'initiatives destinées à stimuler les interactions entre les départements et les divisions, par exemple les Domaines prioritaires pour une action interdisciplinaire (DPAI) et le nouveau modèle de programmation qui prévoit la création d'entités de programme interservices (et quelquefois interdivisions). À l'heure actuelle, ces efforts buttent contre l'organisation verticale du budget de la FAO, qui restreint énormément les possibilités de financement interne des DPAI, par exemple.

31. Travailler dans un contexte aussi dynamique peut être très stimulant et gratifiant, mais s'attaquer à ce défi avec des effectifs en baisse a notamment pour conséquence qu'il est très difficile de répondre à toutes les attentes. L'équipe d'évaluation a examiné comment la Division de la production et de la santé animales (AGA) répondait à ces demandes formulées dans un contexte aux multiples enjeux, en mettant à profit les compétences internes de l'AGA et des compétences externes, tant au sein de la FAO qu'à l'extérieur. Toutefois, la collaboration est souvent entravée par le fait que la nécessité de répondre aux demandes d'assistance technique des pays rationne le temps restant pour l'interaction. Ces demandes ont diminué en nombre au cours de ces dernières années, mais le maintien de cette fonction à l'AGA (et généralement à la FAO) oblige cette dernière à conserver certaines compétences, qui ne sont pas les plus appropriées au traitement des questions plus globales.

32. C'est dans le contexte d'une Division et d'une Organisation qui reconnaissent l'évolution des demandes et les nouvelles compétences qu'elles peuvent requérir, tout en continuant à s'occuper des demandes traditionnelles, ce qui nécessite un jeu de compétences plus étendu, que l'évaluation a été conduite.

II. Objet de l'évaluation

33. Le programme «Élevage» de la FAO: Les activités de la FAO relatives à l'élevage relèvent du Grand Programme 2.1 «Production agricole et systèmes de soutien», l'un des cinq Grands Programmes techniques et économiques de l'Organisation5. La structure du programme «Élevage», dont une partie fait l'objet de cette évaluation, est reproduite au Tableau 1 (ci-après). Comme ceux des autres divisions techniques, les travaux de la Division de la production et de la santé animales (AGA) sont subdivisés en trois types d'entités de programme: les projets techniques, les activités de programme continues et les accords de service technique (PT, APC et AST)6.

34. Champ couvert par cette évaluation: Comme indiqué dans le tableau 1 reproduit ci-après, le programme 2.1.3. «Élevage» englobe la santé, les politiques et l'information, et la production. Cette évaluation ne porte pas directement sur la santé animale, étant donné qu'une évaluation du volet santé animale du programme de la FAO a été réalisée en 2001 (publiée en 2002). Compte tenu de la taille et de l'importance croissantes du secteur de l'élevage dans l'agriculture mondiale, et notamment du rôle majeur de la production animale dans la sécurité alimentaire et la lutte contre la pauvreté, il a été décidé de conduire une évaluation stratégique de tous les aspects du programme à l'exception de la santé animale. Aussi, la présente évaluation porte-t-elle sur les actions menées par la FAO face aux enjeux du développement associés principalement à la production animale ainsi qu'aux politiques et à l'information en matière d'élevage (PPIE).

35. L'équipe d'évaluation s'est penchée sur les activités normatives relatives à la PPIE menées au siège et dans les bureaux régionaux, elle a également effectué cinq missions régionales sur le terrain afin d'examiner les PCT et d'autres activités de terrain dans 20 pays sélectionnés7. L'évaluation concerne essentiellement les travaux du Service de la production animale (AGAP) et de la Sous-Division de l'information, de l'analyse sectorielle et des politiques en matière d'élevage (AGAL) et vise à compléter l'évaluation des activités liées à la santé animale (conduite en 2001) plus orientée vers les aspects techniques. Bien que la santé animale n'ait pas été couverte par cette évaluation, il est difficile, voire impossible d'analyser les activités relatives à la production animale ou aux politiques d'élevage sans tenir compte des aspects de santé animale, notamment. Par conséquent, conformément au mandat, l'analyse et les recommandations se rapportent essentiellement à la production animale ainsi qu'aux politiques et à l'information en matière d'élevage, mais s'il y a lieu, l'évaluation tire des enseignements et formule des recommandations d'une plus grande portée, couvrant l'ensemble de l'AGA et, dans certains cas, la FAO en général. Cette évaluation couvre la période de six ans comprise entre 1998 et 2004.

Tableau 1. Structure et rôles de la Division de la production et de la santé animales (AGA)

Services/
Sous-Divisions

Bureau du directeur (AGAD)

Service de la production animale (AGAP)

Sous-Division de l'information, de l'analyse sectorielle et des politiques en matière d'élevage (AGAL)

Service de la santé animale (AGAH)

Groupes et programmes techniques

 

• Ressources pour l'alimentation animale

• Ressources génétiques

• Systèmes d'élevage

• Groupe normatif sur l'information, l'analyse sectorielle, et les politiques

• Initiative Élevage, environnement et développement (LEAD)

• Initiative pour des politiques d'élevage en faveur des pauvres (IPEFP)

• Services vétérinaires

• Maladies infectieuses

• Maladies parasitaires

Fonctions principales

Coordination, administration, planification et stratégie

Assistance en matière de:

• Sécurité sanitaire des aliments

• Ressources pour l'alimentation animale

• Conservation et gestion des ressources génétiques des animaux d'élevage

• Technologies s'appliquant à la viande et aux produits laitiers

• Petits élevages

• Activités liées à des situations d'urgence

• Assistance à l'analyse sectorielle et aux politiques dans le domaine de l'élevage

• Coordination et gestion des systèmes d'information sur l'élevage de la FAO

• LEAD et IPEFP

Assistance en matière de:

• Services vétérinaires

• Santé publique vétérinaire

• Surveillance et maîtrise des maladies transfrontières - EMPRES

• Lutte contre les maladies parasitaires

• Activités de secours d'urgence

36. Dimensions techniques des activités relatives à la production, aux politiques et à l'information dans le cadre du programme 2.1.3: l'énoncé de mission de l'AGA est formulé en ces termes:

«clarifier et faciliter le rôle du sous-secteur de l'élevage dans la réduction de la pauvreté, l'amélioration de la sécurité alimentaire, l'amélioration de la sécurité sanitaire des aliments et la sécurité du commerce des animaux d'élevage et des produits d'origine animale, tout en préservant l'environnement à long terme et la biodiversité».

37. Ce programme est axé sur l'analyse et la diffusion de connaissances dans le domaine de l'élevage dans le cadre d'un mandat plus vaste englobant la lutte contre la pauvreté, le commerce international, la santé publique et l'environnement. Cet énoncé de mission est examiné plus en détail à la section VIII ci-après.

38. Les principaux produits prévus au titre des volets «production, politiques et information» du programme 2.1.3. peuvent se résumer comme suit:

    1. analyses, études, directives et ateliers centrés sur l'ensemble du sous-secteur de l'élevage, en tant qu'outils d'aide à la décision pour l'évaluation des politiques et des stratégies, notamment en faveur des petits éleveurs (pauvres), pour améliorer les normes et la sécurité et pour une meilleure intégration de l'élevage et de l'environnement;
    2. création d'un système mondial d'information à l'appui du sous-secteur de l'élevage, notamment en vue d'appuyer le point a) ci-dessus;
    3. conseils technologiques directs formulés à l'intention des petits systèmes d'élevage et de transformation des produits de l'élevage, à propos de la sécurité sanitaire des aliments et des normes alimentaires et en vue d'une meilleure intégration de l'élevage et de l'environnement; et
    4. formulation de la Stratégie mondiale pour la gestion des ressources génétiques des animaux d'élevage, dont l'élément essentiel est la préparation du Rapport sur l'état des ressources zoogénétiques dans le monde et qui prévoit également un renforcement des capacités nationales pour la rédaction des rapports nationaux sur l'état des ressources zoogénétiques.

39. Parmi ces produits, l'élaboration de politiques en faveur des pauvres, les activités liées aux relations entre élevage et environnement et, dans une moindre mesure, le Rapport sur l'état des ressources zoogénétiques dans le monde ont réussi à mobiliser des financements extrabudgétaires substantiels. Le Programme de travail et budget 2004-05 de la FAO subdivise le programme «Élevage» en huit entités de programme, comme détaillé à la section suivante (six projets techniques, deux activités de programme continues et un accord de service technique, 2.1.3.S1).

III. Aperçu des activités de la FAO dans le domaine de la production animale, et des politiques et de l'information en matière d'élevage au titre du Programme 2.1.3.

A. ÉVOLUTION DU PROGRAMME «ÉLEVAGE» DE LA FAO
DE 1998 À 2004

40. Origines de la structure actuelle du programme: Jusqu'en 1999, le Programme 2.1.3. reposait sur la fourniture d'une assistance technique aux pays Membres portant sur plusieurs aspects de la production animale; les ressources pour l'alimentation du bétail, les systèmes d'élevage et les maladies transfrontières étant les aspects prépondérants.

41. Il a subi un profond remaniement au cours de l'exercice 2000-01, en ce sens que les systèmes de production, autour desquels il s'articulait jusque-là, ont été remplacés par des objectifs de développement. Le nouveau programme reconnaît la nécessité de clarifier et de faciliter la gestion des incidences positives et négatives de l'expansion et de la mutation rapides de l'élevage, désignées sous le terme de «révolution de l'élevage» dans l'introduction. Le programme a été recentré de manière à fournir un appui plus ferme à la décision, par l'information, tout en continuant à renforcer les capacités relatives à la production animale, aux technologies sanitaires et aux politiques visant l'élevage.

42. La création de la Sous-Division de l'information, de l'analyse sectorielle et des politiques en matière d'élevage (AGAL) date de cette époque et s'est faite par le regroupement de certaines fonctions et postes des deux services existants: le Service de la santé animale (AGAH) et le Service de la production animale (AGAP). Avec sa nouvelle structure, l'ensemble du programme s'est clairement démarqué de son orientation précédente, axée essentiellement sur l'assistance technique, pour privilégier davantage les politiques et l'information à l'appui du développement de l'élevage.

43. La nouvelle démarche adoptée par l'AGA durant cet exercice cherche à focaliser la stratégie générale sur le rôle du développement de l'élevage dans l'évolution de ce que l'AGA nomme les trois «biens publics mondiaux» fondamentaux pour la FAO dans le sous-secteur de l'élevage: 1) l'équité, en particulier la lutte contre la pauvreté, 2) l'environnement et les ressources naturelles, et 3) la santé publique vétérinaire, illustrés à la figure 18. L'élevage ne cesse de devenir un sous-secteur de plus en plus dynamique de l'agriculture, en raison de la demande en croissance rapide de produits de l'élevage, en particulier en Asie. Cet essor a entraîné une intensification des systèmes d'élevage dans de nombreuses régions et par une intensification du commerce international qui, s'ils ne sont pas contrôlés, ont des retombées de plus en plus néfastes sur ces biens publics. S'agissant de l'équité, l'attention se porte aussi sur les régions, en particulier l'Afrique, où l'impact de la «révolution de l'élevage» commence tout juste à se faire sentir, mais où le développement de l'élevage a un rôle majeur à jouer dans la lutte contre la pauvreté.

44. Entités de programme actuelles: Les entités de programme du Programme de travail et budget 2002-03 ont été révisées et reformulées, de façon à cibler plus précisément les biens publics fondamentaux et de telle sorte que l'une d'entre elles soit consacrée à l'analyse sectorielle et à l'élaboration de stratégies. La forme qui leur a été donnée à ce moment-là a été conservée jusqu'à présent (PTB 2004-05 et PMT 2004-09). Ces entités sont les suivantes (celles qui ne sont pas couvertes par cette évaluation sont imprimées en italiques):

2.1.3. A3    Contribution de l'élevage à la lutte contre la pauvreté

2.1.3 A5    Élaboration de la Stratégie mondiale pour la gestion des ressources génétiques des animaux d'élevage

2.1.3. A6    Gestion de la santé publique vétérinaire et sécurité des produits d'alimentation humaine et animale

2.1.3. A7    EMPRES - Élevage

2.1.3. A8    Technologies et systèmes d'utilisation efficace des ressources naturelles pour les productions animales

2.1.3. A9    Maîtrise écologique des maladies transmises par des insectes

2.1.3. B1    Analyse et élaboration de stratégies pour le secteur de l'élevage

2.1.3. P1    Système mondial d'information sur l'élevage et cadre pour les connaissances

2.1.3. S1    Conseils aux États Membres et soutien du Programme de terrain

45. La figure 1 montre la position de ces différentes entités dans le triangle des trois biens publics identifiés par l'AGA comme essentiels à ses travaux. Deux entités, «Analyse et élaboration de stratégies pour le secteur de l'élevage» (B1) et «Système mondial d'information sur l'élevage et cadre pour les connaissances» (P1), étayent les travaux sur les trois biens publics.

46. Pour la période 2004-09 du Plan à moyen terme, quatre entités se sont vu accorder un budget relativement supérieur dans le Programme ordinaire, conformément aux priorités exprimées par les pays Membres. Il est intéressant de noter que parmi ces quatre entités, la seule ayant trait à la PPIE était l'entité 2.1.3. A3 «Contribution de l'élevage à la lutte contre la pauvreté», mais que cet accroissement de ressources visait essentiellement à appuyer le volet «diversification» du PSSA. Les trois autres entités jugées prioritaires dans le PMT se rapportaient à la santé animale: 213 A6, 213 A7 et 213 A9.

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47. Évolution proposée dans le PMT 2006-11: La dernière mise à jour du Plan à moyen terme de la FAO s'est terminée au cours de cette évaluation. L'AGA a révisé à fond la structure de son programme et l'a réorientée de façon à aider davantage les pays à éviter les incidences néfastes du développement du secteur de l'élevage sur les trois biens publics. Il a été décidé de ramener le nombre d'entités de programme de huit à six, en apportant les changements suivants:

2.1.3 B2:   Analyse du secteur de l'élevage et élaboration de politiques relatives à ce secteur (reformulation de B1)

2.1.3 B4:   Santé publique vétérinaire et sécurité alimentaire (reformulation de A6 insistant davantage sur les activités normatives)

2.1.3 B5:   Développement de l'élevage et réduction de la pauvreté (combine A3 avec les éléments de A8 concernant les technologies de production et de transformation et un élément projeté de A5 concernant la sélection animale)

2.1.3 B6:   Interactions élevage-environnement (combine l'élément «biodiversité» de l'entité A5 consacrée aux ressources génétiques, l'initiative Élevage, environnement et développement (LEAD) de l'entité A8 et l'entité A9 sur les maladies transmises par les insectes)

2.1.3 P1:   Système mondial d'information sur l'élevage (reformulation de P1)

2.1.3 P2:   EMPRES - Lutte progressive contre les maladies animales transfrontières (reformulation de A7 et conversion en activité de programme continue)

48. Comme le stipule le Plan à moyen terme 2006-11, ces regroupements et repositionnements visent à «faire porter ce dernier (le programme 2.1.3) plus précisément sur des domaines revêtant la plus grande utilité et le plus haut rang de priorité, compte tenu de l'expérience acquise à ce jour dans la gestion du secteur de l'élevage en pleine croissance» et «à mieux aligner le programme sur les objectifs du Millénaire pour le développement», ainsi qu'à éliminer les chevauchements d'activité, afin d'accroître l'efficience face à la contraction des ressources. Les trois biens publics correspondent aux objectifs du Millénaire pour le développement n°1 (éliminer la faim et la pauvreté), n°6 (lutter contre les maladies) et n°7 (protection de l'environnement à long terme). En s'efforçant de reprendre les objectifs du Millénaire pour le développement dans son programme, l'AGA devance quelque peu les autres sections de la FAO puisque l'Organisation commence à intégrer les objectifs du Millénaire pour le développement dans sa planification stratégique.

49. Ces changements inscrits dans le programme «Élevage» entreront en vigueur en 2006. Aux fins de la présente évaluation, les entités de programme examinées sont celles du PMT 2004-09, qui ont guidé les activités de l'AGA depuis 2002. Les changements prévus sont analysés à la section VIII.

B. RESSOURCES DU PROGRAMME ORDINAIRE

50. Depuis l'adoption du nouveau modèle de programmation et la formulation des entités de programme en vigueur, les ressources du Programme ordinaire ont été ventilées dans les programmes techniques de l'AGA, comme indiqué au tableau 2 ci-dessous. La répartition des ressources dans les différentes entités de programme a été peu modifiée, les ressources allouées à la santé animale sont un peu plus élevées, tandis que celles affectées à la PPIE ont légèrement diminué.

Tableau 2. Ressources du Programme ordinaire depuis l'adoption des entités de programme en vigueur (en milliers de dollars EU - les programmes concernant la santé animale, reproduits sur fond grisé y sont inclus à des fins de comparaison)

PT Titre 2002-2003 2004-2005
2.1.3 A3 Contribution de l'élevage à la lutte contre la pauvreté 2 009 11,9% 2 097 12,1%
2.1.3 A5 Élaboration de la Stratégie mondiale pour la gestion des ressources génétiques des animaux d'élevage 1 722 10,2% 1 976 11,4%
2.1.3 A6

Gestion de la santé publique vétérinaire et sécurité des produits d'alimentation humaine et animale (~30% PPIE)

1 158 6,8% 1 426 8,2%
2.1.3 A7 EMPRES - Élevage 2 583 15,3% 2 948 17,0%
2.1.3 A8 Technologies et systèmes d'utilisation efficace des ressources naturelles pour les productions animales 2 715 16,0% 2 291 13,2%
2.1.3 A9 Maîtrise écologique des maladies transmises par les insectes 892 5,3% 1 009 5,8%
2.1.3 B1 Analyse et élaboration de stratégies pour le secteur de l'élevage 895 5,3% 1 101 6,3%
2.1.3 P1 Système mondial d'information sur l'élevage et cadre pour les connaissances 1 940 11,5% 1 902 11,0%
2.1.3 S1 Conseils aux États Membres et soutien du Programme de terrain 3 014 17,8% 2 593 15,0%
PPIE ressources du PO Sous-total (y compris 30% de A6, 70% de S1) 11 738 69,3% 11 610 66,9%
AGA ressources du PO Total 16 928 100% 17 343 100%

51. Effectifs: Comme le montre le tableau 3 ci-après, l'AGAP et l'AGAL, pris ensemble, comptent 16 postes du cadre organique au titre du Programme ordinaire (PO), dont un Chef de service D1 (AGAP) et un Chef de Sous-Division P5 (AGAL). Toutefois, ce nombre est presque multiplié par deux dans les effectifs actuels, parce que plusieurs projets normatifs dotés de moyens extrabudgétaires rémunèrent 9 postes du cadre organique (dont un vacant pour le moment) et 3 cadres associés. Durant la période d'évaluation, les restrictions budgétaires de la FAO pour l'exercice 2004-059 ont contraint l'AGAP à supprimer deux postes du PO (un P3 et un P4) qui étaient d'ailleurs vacants à la fin de l'année 2003. En outre, deux des quatre fonctionnaires principaux de l'AGAP atteindront l'âge de la retraite obligatoire en 2005 et 2006. Étant donné les rôles de ces fonctionnaires (le Chef du groupe des produits laitiers et le Chef du Groupe de ressources génétiques animales), leur départ risque d'avoir de lourdes répercussions sur l'avenir de l'AGAP.

Tableau 3. Postes du cadre organique au siège (AGAP et AGAL)

Grade du poste AGAP AGAL Total
PO Extra-budgétaire Supprimé en 2004 PO Extra-budgétaire  
D-1 1 - - - 1 2
P-5 4 - - 2 - 6
P-4 4 (dont 1 est désormais un P3 à court terme) 1 (1) - 4 9
P-3 2 - (1) 3 2 7
P-2   1 (vacant)       1
APO (P1/2)   2     1 3
Total 11 4 (2) 5 8 28

52. Les postes du cadre organique de l'AGA dans les bureaux régionaux de la FAO sont au nombre de dix, mais six d'entre eux se rapportent presque exclusivement à la santé. Ces postes se répartissent de la façon suivante: un dans chacun des Bureaux régionaux pour l'Afrique, pour le Proche-Orient et pour l'Amérique latine et les Caraïbes et des Bureaux sous-régionaux pour l'Afrique australe et orientale et pour l'Europe centrale et orientale (vacant pour le moment). Seul le Bureau régional pour l'Asie et le Pacifique compte trois postes (dont un vacant). Deux postes (un poste du Bureau régional pour l'Amérique latine et les Caraïbes et un poste du siège) ont également été reconvertis en postes de fonctionnaire technique détaché et représentant de la FAO en Argentine et au Paraguay10. À l'exception de l'Asie, les missions ont estimé que les capacités de PPIE dans les bureaux régionaux et sous-régionaux ne sont pas suffisantes pour prêter un appui réel à la mise en oeuvre des activités de PPIE (ou, à cet égard, l'ensemble du programme «Élevage») à l'échelon décentralisé.

53. Le Bureau régional pour l'Asie et le Pacifique (RAP) dispose de trois postes du Programme ordinaire et de trois postes nationaux dans le groupe élevage, couvrant la production, la politique et l'économie, et la santé. Dans l'ensemble, l'équipe d'évaluation a été impressionnée par le professionnalisme, le travail d'équipe, et le champ et l'intensité des activités de l'équipe régionale chargée de l'élevage. Contrairement à ses homologues d'autres bureaux régionaux, l'équipe chargée de l'élevage dans le RAP était également bien informée de l'approche de l'AGA en matière de planification stratégique, ainsi que des activités de l'AGA relatives à l'initiative LEAD (environnement), aux ressources génétiques et à l'initiative IPEFP et participait activement à ces processus de la Division.

54. Constitution d'équipes de base régionales: La structure en cours de la décentralisation de la FAO subissait une évaluation approfondie au moment où la présente évaluation a été conduite, de sorte que les résultats de ce travail n'étaient pas encore connus au moment où nous écrivions ces lignes. Cela étant, dans le cadre de la structure en vigueur, l'équipe d'évaluation recommande fortement à l'AGA de donner suite à la proposition de constituer un petit nombre d'équipes de base régionales regroupant un nombre plus élevé de fonctionnaires, comme au RAP. Ainsi, les régions seront beaucoup mieux couvertes, la charge de travail incombant au siège s'allègera et les pays bénéficieront d'un appui technique plus complet et plus accessible. Trois administrateurs internationaux appuyés par du personnel national, comme dans le Bureau régional pour l'Asie et le Pacifique, semble une excellente formule. L'AGA a proposé de couvrir les régions Europe et Proche-Orient à partir du siège (ce qui est possible d'un point de vue logistique) et de concentrer les postes existants dans les trois autres bureaux régionaux. Il serait possible de maintenir le poste existant de fonctionnaire international chargé de l'élevage dans le Bureau sous-régional pour l'Afrique australe et orientale, ce que l'équipe d'évaluation juge très important, étant donné que les fonctionnaires du Bureau régional pour l'Afrique se heurtent à toute une série de difficultés pratiques lorsqu'ils veulent se rendre en Afrique australe et orientale. L'équipe d'évaluation recommande fortement l'approbation de cet arrangement qui renforcerait considérablement la capacité de l'AGA d'être présente et de fournir des services utiles dans les régions. Les équipes devraient aussi être invitées à participer aux ateliers de planification stratégique de l'AGA, afin d'introduire les perspectives régionales (très diverses) sur les activités d'élevage dans la conception stratégique et le programme de l'AGA (à un rythme de préférence supérieur au rythme biennal actuel).

C. RESSOURCES EXTRABUDGéTAIRES POUR LES PROGRAMMES NORMATIFS

55. Outre les ressources qui lui sont allouées dans le Programme ordinaire, le programme normatif a pu attirer d’importants montants de fonds extrabudgétaires sous forme avant tout de fonds fiduciaires multidonateurs. Ils appuient surtout les activités de l’Initiative pour l’environnement et le développement de l’élevage (LEAD) (8 projets), des ressources zoogénétiques (5 projets) et de l’IPEFP (2 projets). Un petit fonds fiduciaire de secteur privé (100 000 dollars EU. de la Fondation Carrefour) appuie aussi le travail sur la sécurité sanitaire des aliments. Ces programmes représentent la majorité des projets d’élevage de la FAO financés par des donateurs. Le principal bénéficiaire de ces financements a été l’AGAL qui est responsable de LEAD et de l’IPEFP. Le tableau 4 ci-dessous récapitule les principales ressources extrabudgétaires.

56. En plus de ces projets finançant directement des programmes du siège, LEAD gère deux projets FEM-Banque mondiale en Tanzanie et en Asie de l’Est qui, une fois menés à bien, se monteront à 7,9 millions de dollars EU. Le groupe de ressources génétiques animales gère deux projets sous-régionaux du PNUD dans des pays de la SADC et de l’Afrique orientale. Ces deux derniers projets représentent un financement très supérieur (2,68 millions de dollars EU) au soutien reçu pour les activités concernant les ressources génétiques animales au siège.

Tableau 4: Principaux financements extrabudgétaires des programmes normatifs AGAL/AGAP au siège

Programme normatif

Nombre de projets

Montant (milliers de dollars EU)

Source des fonds

Initiative pour des politiques d’élevage en faveur des pauvres

2

12 881

DFID (Royaume-Uni)

Initiative pour l’environnement et le développement de l’élevage (LEAD)

8

4 670

UE, France, Allemagne, Japon, Suisse, Royaume-Uni, Banque mondiale

Ressources génétiques animales

5

720

Finlande, Japon, France,
Pays-Bas, PNUE

Total

15

18 271

 

D. PROJETS DE TERRAIN

57. Pendant la période sur laquelle porte l’évaluation (1998-2004), la Division AGA a été le principal responsable de l’exécution de quelque 91 projets hors urgence dans les domaines de la production, des politiques et de l’information, dont les 15 mentionnés dans la section précédente sur les travaux normatifs du siège. Sur les 76 projets de terrain, 59 étaient des projets du Programme de coopération technique (PCT) financés sur le budget du programme ordinaire de la FAO (21 en Afrique, 14 en Asie et Pacifique, 15 en Amérique latine, 9 au Proche-Orient et en Europe). En outre, pendant cette même période, AGAP a été le principal responsable de 7 projets d’urgence (dont 4 PCT) et de 10 projets « pétrole contre nourriture » en Irak. Les cinq missions de terrain régionales lancées pour la présente évaluation ont examiné quelque 43 projets de terrain (dont certains réalisés avant la période de l’évaluation), dont 28 projets du PCT, 13 financés par des fonds fiduciaires et deux projets d’urgence.

58. Contrairement à la situation au siège où les projets normatifs sont menés avant tout par l’AGAL, l’AGAP a été l’unité technique chef de file de 43 des projets du PCT, contre trois pour l’AGAL. C’est le secteur des laiteries artisanales qui a de loin été le principal bénéficiaire des projets du PCT (20, auxquels il faut ajouter 4 fonds fiduciaires), qui portaient avant tout sur la conservation et le traitement artisanal du lait, suivis par le traitement et l’inspection de la viande (9 projets du PCT dont plusieurs projets de formation au niveau régional). Ont aussi bénéficié de cet appui le volet diversification du Programme spécial pour la sécurité alimentaire (7 projets du PCT et 1 PCG), les ressources en aliments pour animaux et la sécurité sanitaire des aliments pour animaux (4 projets du PCT et 1 PCG) et la production artisanale de petits animaux.

59. L’équipe d’évaluation note la concentration quelque peu inhabituelle (pour la FAO) de projets financés par des donateurs (PCG) pour des programmes normatifs au siège plutôt que sur le terrain. C’est quelque chose dont il faut se féliciter vu les avantages qu’en retire le programme normatif. La question reste cependant de savoir pourquoi il est difficile d’attirer ce genre de financement au niveau des régions et des pays s’ils sont disponibles pour le travail normatif. Les projets du FEM qui sont maintenant bien avancés sont un exemple de ce potentiel. S’il est clair que ce n’est pas faute de les avoir cherchés que ces fonds sont tellement rares, l’évaluation n’en encourage pas moins la recherche de stratégies plus efficaces de mobilisation des ressources pour le programme de terrain, y compris par le renforcement des équipes régionales d’élevage et l’adoption d’une approche plus stratégique des activités de terrain, comme on l’a déjà fait pour le programme normatif (pour plus de détails, voir la section VI.B)

IV. Enquête par questionnaire des pays membres concernant l’aide de la FAO aux activités PPIE

60. Pour avoir un aperçu plus large des points de vue des pays membres, un questionnaire a été envoyé aux 43 pays dans lesquels ne s’étaient pas rendues les missions d’évaluation. Pour être retenus, les pays devaient avoir mis en œuvre au moins un projet PPIE au cours des six dernières années. Les questions essayaient d’obtenir des précisions sur les priorités nationales et la familiarité avec les activités de la FAO dans le domaine de l’élevage et une évaluation des résultats des programmes de la FAO dans les domaines PPIE. Les questionnaires avaient été envoyés à des acteurs précis afin d’accroître le taux des réponses. Sur les 43 pays ciblés, 27 réponses (63 pour cent) ont été reçues des directeurs ou de hauts responsables des Directions de l’élevage ou de la production animale et les résultats reflètent leurs priorités. Les réponses étaient de haute qualité et elles incluaient de nombreux commentaires supplémentaires.

61. Dans l’ensemble, les réponses et les commentaires des enquêtés traduisaient une grande appréciation de travail et du rôle de la FAO mais, dans de nombreux cas, se plaignaient aussi du manque de visibilité de ce travail, surtout lorsqu’ils le comparaient au travail de la FAO dans le domaine zoosanitaire.

62. Les enquêtés devaient évaluer leur niveau de satisfaction quant aux divers types de produits offerts: projets du PCT, projets de donateurs, aide à la préparation de projets en vue de leur financement par des donateurs, conseils d’experts sur des sujets précis, participation à des ateliers/séminaires ou à des réseaux, publications, sites Web de la FAO sur l’élevage. La seule activité à recevoir une note élevée pour avoir été « supérieure aux attentes » a été les projets du PCT, mais même pour eux, le pourcentage des réponses positives n’a été que de 21 pour cent: 65 pour cent des enquêtés ont noté les projets du PCT comme « satisfaisants » et 14 pour cent les ont trouvés « inférieurs aux attentes ».

63. Les pays devaient comparer la performance de la FAO dans les domaines PPIE à celle d’autres sources de conseils et d’aide. Il est intéressant que la performance de la FAO ait été jugée sensiblement supérieure aux autres dans le domaine de l’analyse sectorielle et des conseils de politique: 44 pour cent des enquêtés ont trouvé la FAO meilleure, contre 18 pour cent seulement qui l’ont trouvée égale aux autres. La FAO a également reçu un score élevé pour l’assistance technique (37 pour cent) mais les autres prestataires ont aussi été bien notés (37 pour cent de d’enquêtés les ont trouvés égaux à la FAO). La note la plus basse enregistrée par le FAO comparée aux autres organismes a été dans le domaine de l’aide concernant les questions de commerce international où elle dispose d’un avantage comparatif moindre (seuls 16 pour cent des enquêtés ont trouvé la FAO meilleure alors que le même pourcentage trouvait que les autres étaient meilleurs que la FAO).

64. Une section du questionnaire portant sur les priorités de programmes. Les enquêtés avaient une liste de neuf domaines d’activités PPIE et devaient classer cinq d’entre elles par ordre de priorité. Les résultats apparaissent dans le tableau 7 ci-dessous, par ordre prioritaire.

Tableau 5. Résultats du questionnaire: Perception des États Membres de l'importance relative des divers types d'aide dans les domaines PPIE

Sujet

Classement
(5 = plus important, 1 = moins important)

5

4

3

2

1

Total

Total pondéré*

Pourcenta
gepondéré

Élaboration de technologies appropriées pour améliorer la production de l’élevage artisanal

9

5

6

5

 

25

93

17,5

Analyse du secteur de l’élevage, conseils en matière de politiques et élaboration de stratégies

7

7

1

5

 

20

76

14,3

Conservation et amélioration d’espèces et de races domestiques locales (gestion des ressources génétiques des animaux domestiques

4

7

4

1

6

22

68

12,8

Élaboration de systèmes d’information sur l’élevage

3

7

6

1

1

18

64

12,1

Questions concernant le commerce international du bétail et des produits de l’élevage

4

2

4

3

2

15

48

9,1

Sécurité et qualité des produits alimentaires humains et animaux

2

2

7

3

3

17

48

9,1

Conservation après-récolte, traitement et commercialisation des produits de l’élevage (y compris informations sur les marches et valeur ajoutée)

2

3

3

6

3

17

46

8,7

Conception et gestion efficientes et écologiquement durables des ressources en eau et des aliments pour animaux

3

4

2

2

1

12

42

7,9

Réduction de l’impact environnemental du secteur de l’élevage – de l’achat et la production (y compris défrichage des terres, utilisation des ressources et gestion des déchets) au traitement et à la vente

2

2

 

4

3

11

29

5,5

Autres questions non mentionnées ci-dessus

3

     

1

4

16

3,0

Total

39

39

33

30

20

   

100,0

* Le total pondéré a été calculé en donnant cinq points au sujet ayant la plus haute priorité, quatre points au suivant, et ainsi de suite, la priorité la plus basse recevant un point. Les sujets non sélectionnés n'ont reçu aucun point.

65. On peut ainsi comparer les priorités des enquêtés et celles du Programme de la FAO pour l’élevage. Les résultats montrent que les enquêtés nationaux (à tout le moins ceux des départements techniques des ministères d’exécution) se tournent vers le programme de la FAO d’abord pour obtenir une assistance technique en matière de technologies de production à petite échelle. Cela correspond bien au mandat de la FAO en matière de sécurité alimentaire et de lutte contre la pauvreté bien que cela reflète aussi une demande d’aide dans un domaine où l’avantage comparatif de la FAO commence à être mis en question (voir section VI.B ci-dessous). En deuxième position vient l’aide à l’analyse sectorielle et l’aide aux politiques, et cela concorde aussi avec la récente évolution de l’AGA qui met plus l’accent sur le travail au niveau des politiques.

66. Le classement des autres questions suit de près les priorités de la FAO: les ressources génétiques et les systèmes d’information sur l’élevage – deux grandes priorités de l’AGA – arrivent presque ensemble, suivis par le commerce international et les domaines connexes de la sécurité des produits d’alimentation humaine et animale (règles et normes), qui sont aussi des priorités de l’AGA. Il est intéressant, mais peut-être pas étonnant, que les questions environnementales arrivent loin derrière probablement parce que la majorité des réponses venait de pays à faible revenus dont les priorités sont d’un ordre plus immédiat.

67. Les réponses ont été analysées sur une base régionale pour essayer de déterminer la présence ou non de différences sensibles. Les pays d’Afrique donnaient une priorité particulièrement grande à la fourniture de technologies aux petits éleveurs. Loin derrière venaient l’aide aux politiques et le commerce international. La note la plus basse était donnée aux questions environnementales, probablement pour la raison indiquée plus haut. En Amérique latine, les technologies et les ressources génétiques étaient considérées comme les questions les plus importantes, suivies, presque au même niveau, par les systèmes d’information sur l’élevage, le traitement après récolte, la commercialisation et l’aide aux politiques. En dernière place venait le commerce international où l’avantage comparatif de la FAO semble moindre. Les réponses en provenance d’Asie et du Proche Orient étaient trop peu nombreuses pour permettre des généralisations mais il est intéressant de noter que les deux enquêtés asiatiques (le Pakistan et le Laos) aient donné la note la plus élevée à l’aide aux politiques.

68. Conclusions. Les priorités identifiées suggèrent que la focalisation accrue de l’AGA sur les politiques, l’analyse sectorielle et l’information reflète une tendance dans les pays membres mais aussi – au moins pour le moment – qu’il faut maintenir les capacités dans le domaine du soutien aux technologies de production pour de nombreux pays. Cette conclusion concorde avec celles des missions sur le terrain (voir ci-après).

V. Évaluation du programme ordinaire et des activités normatives

A. COHÉRENCE DU PROGRAMME AVEC LE CADRE STRATÉGIQUE DE LA FAO

69. Le Programme pour l’élevage, et plus spécifiquement les activités PPIE qu’il recouvre, est directement lié aux cinq stratégies de la FAO énoncées dans le Cadre stratégique 2000-15. La contribution à l’élimination de l’insécurité alimentaire et de la pauvreté (Objectif stratégique A) passe par l’assistance technique directe et le soutien aux technologies de production, par les analyses sectorielles et le soutien à la prise de décisions en faveur des pauvres et à l’élaboration de politiques. Les politiques et cadres réglementaires (Objectif stratégique B) sont au centre de nombreux aspects du travail dans les domaines PPIE, y compris le travail sur la sécurité alimentaire, sur l’amélioration des politiques de l’environnement et de la gestion des déchets ainsi que sur les ressources génétiques et les activités en matière de biodiversité. L’augmentation de la production et l’amélioration de traitement, de la commercialisation et du commerce (Objectif stratégique C) relèvent directement de l’AGAP pour leurs aspects techniques et de l’AGAL pour les politiques. L’utilisation durable des ressources naturelles (Objectif stratégique D) correspond au sommet «environnement» du triangle «biens publics» et relève avant tout du programme de LEAD (élevage, développement et environnement) et des entités de programme chargées des ressources génétiques et des technologies favorisant une utilisation efficace des ressources. Enfin, la gestion et la fourniture d’informations sur l’élevage (Objectif stratégique E) relèvent de leur propre entité de programme et constituent une partie essentielle du travail de toutes les unités de l’AGA.

70. La Division AGA a aussi montré la voie dans certaines Stratégies intersectorielles du Cadre stratégique. Elle a notamment fait de gros efforts dans les domaines suivants: 1) amélioration de l’interdisciplinarité, notamment dans l’organisation de ses entités de programmes qui débordent de plus en plus les limites des groupes et des services de la Division, et en multipliant les interactions avec les autres groupes techniques de l’Organisation (bien que de grandes faiblesses persistent encore dans ce domaine – voir ci-dessous); 2) amélioration des processus de gestion, en affectant dès le départ la responsabilité du budget et de la gestion des entités de programmes aux gestionnaires désignés, en faisant des efforts pour intégrer des approches fondées sur les résultats dans l’élaboration de son programme et en utilisant un processus consultatif pour modifier et améliorer le programme; et 3) effet de levier sur les ressources, notamment des programmes normatifs, en élaborant des programmes susceptibles d’attirer des mécanismes de soutien impliquant plusieurs donateurs pour les programmes normatifs tels que LEAD, les activités portant sur les ressources génétiques et le travail sur les politiques en faveur des pauvres. Il faut cependant noter que ces efforts n’ont pas toujours eu les effets souhaités, comme on le dit ailleurs dans le présent rapport.

B. EXAMEN DES ENTITÉS DE PROGRAMMES INDIVIDUELLES

71. Le Nouveau modèle de programmation de la FAO est encore relativement récent (il a été lancé en 2000) et les principes de la planification axée sur les résultats n’ont pas encore été complètement intégrés dans le processus de planification. L’examen du Programme 2.1.3 a montré que les objectifs, les résultats et les indicateurs, tels que formulés dans le PMT, étaient souvent faibles. La progression de l’identification des problèmes aux objectifs et aux principaux résultats dépendait souvent de tellement de facteurs extérieurs (hypothèses) que le lien les unissant était trop faible pour qu’on puisse le mesurer. Les déclarations concernant les hypothèses, les bénéficiaires et surtout les indicateurs étaient souvent incomplètes ou manquaient de clarté. Nombre d’indicateurs n’étaient pas facilement vérifiables alors que d’autres étaient des mesures de résultats au lieu d’indiquer la réalisation des objectifs.

72. Il faut noter que ces problèmes n’appartiennent pas en propre à l’AGA mais qu’ils sont typiques du PMT et on peut dire que l’AGA fait plus d’efforts pour les résoudre que d’autres divisions techniques. Telles qu’elles ont été reformulées dans le PMT pour 2006-11, les entités de programme de l’AGA font état d’un grand travail sur la planification stratégique et la détermination des priorités. Des progrès considérables restent, toutefois, à faire, comme l’indiquent les recommandations ci-dessous.

73. L’équipe a analysé le programme PPIE du siège en détail et est arrivé à un certain nombre de conclusions et de recommandations. L’examen de chaque entité est précédé de l’exposé de son objectif tel qu’indiqué dans le Plan à moyen terme de la FAO pour 2004-2009. Elle est ensuite évaluée en termes de sa focalisation, de son évolution, de sa pertinence, de sa place dans l’ensemble du programme, de ses résultats et, dans la mesure du possible, de son impact tant au siège que sur le terrain. Les problèmes de chaque entité sont identifiés et des suggestions faites quant à la manière de corriger certaines des faiblesses perçues. L’analyse se fonde sur les entretiens approfondis avec le personnel de l’AGA, d’autres divisions et des responsables de la FAO, un examen des publications et autres résultats du programme, une étude du site web et des systèmes d’information, des résultats et de l’expérience des missions de terrain et sur les connaissances et l’expérience d’un expert externe. Pour l’entité P1 sur l’information, il a également été tenu compte de son autoévaluation. À la fin de l’analyse, un tableau récapitulatif note les entités du programme selon les critères d’évaluation normaux (Tableau 8)

2.1.3 A3 Contribution de l’élevage à la lutte contre la pauvreté

74. Objectif inscrit dans le PMT: Amélioration des techniques en matière d'élevage et de santé animale, de transformation des produits animaux et d'accès au marché dans les programmes destinés aux ménages agricoles pauvres; stratégies nationales de réduction de la pauvreté de plus en plus centrées sur des améliorations potentielles de l'élevage artisanal.

Évaluation

75. Cette entité de programme se concentre comme il convient sur le petit élevage (volailles, ovins et caprins) et sur la transformation artisanale. Elle a permis de constituer un réseau de partenariats tant au sein de la FAO qu’à l’extérieur et c’est elle qui fournit les intrants techniques au volet diversification –élevage du Programme spécial pour la sécurité alimentaire. Les pays membres continuent à demander des projets plus traditionnels centrés sur la technologie, ainsi qu’un nombre accru de réunions, consultations d’experts et publications, bien que l’on note une certaine adaptation depuis le début de la publication des guides de bonnes pratiques. Les publications examinées étaient de très grande qualité et elles étaient bien ciblées; elles auraient, cependant, pu être mieux intégrées au sein de l’AGA, par exemple en utilisant les matériaux recueillis par LEAD.

76. Le travail de cette entité de programme va s’accroître en 2007 (avec une augmentation considérable de son budget) lorsqu’elle commencera à travailler sur l’élevage (qui relève maintenant des ressources génétiques). La description de la nouvelle entité de programme (Développement de l’élevage et lutte contre la pauvreté) suggère une large gamme de produits. Il faut veiller à ce que les attentes des demandeurs d’assistance technologique n’aillent pas au-delà des compétences du personnel et des ressources disponibles, par exemple en envisageant de faire adopter à cette entité un rôle de facilitateur plutôt que de prestataire direct d’assistance technique et en travaillant en partenariat à l’interface de transfert de technologies aux niveaux régional et national.

Problèmes

77. L’équipe d’évaluation attire l’attention sur certains problèmes de cette entité:

  • Compte tenu de l’expansion des services attendus de la FAO, il pourrait être approprié d’adopter une approche plus stratégique visant à identifier les domaines d’avantage comparatif de l’Organisation et à déterminer les activités susceptibles d’être confiées («externalisées») aux programmes nationaux ou aux projets de développement sur le terrain.
  • Il faut saisir l’occasion de la redéfinition de la mission de cette entité en « Développement de l’élevage et lutte contre la pauvreté » pour fixer un ensemble de priorités possibles dans le contexte des conclusions des analyses sectorielles, des compétences du personnel et des capacités des programmes nationaux.

2.1.3 A5 Élaboration de la stratégie mondiale pour la gestion des ressources génétiques des animaux d’élevage

78. Objectif inscrit dans le PMT: Améliorer la gestion et la conservation des ressources génétiques des animaux d'élevage aux niveaux local, national, régional et international, notamment par la mise en oeuvre de plans d'action et programmes prioritaires [et par la ratification d'un traité international sur les ressources zoogénétiques.]11

Évaluation

79. Cette entité s’est autoévaluée en 2004, mais les résultats préliminaires de ce travail n’ont été disponibles qu’après la rédaction de ce rapport et n’ont donc guère été utilisés.

80. Au cours des trois dernières années, les activités sur les ressources zoogénétiques dans l’AGAP ont été menées avant tout par la Commission des ressources génétiques pour l’alimentation et l’agriculture (CRGAA). Dans le contexte de cette Commission, l’AGAP s’occupe, apparemment de manière efficace, des fonctions de secrétariat du Groupe de travail technique intergouvernemental sur les ressources zoogénétiques.

81. L’entité de programme s’occupe à terminer le premier rapport sur l’«État des ressources zoogénétiques dans le monde», publication qui requiert d’abord que chaque pays membre de la FAO établisse un point de contact national puis publie un «État des ressources zoogénétiques» national. Le travail a un grand retentissement au plan international: à l’origine, 145 pays sont convenus d’y participer et 139 rapports ont déjà été soumis, les 26 autres étant attendus sous peu. Entre 2001 et 2004 (inclus), 6,6 millions de dollars EU auront été consacrés à ce travail. Les activités pour cette publication ont surtout porté sur la collecte d’informations, le catalogage et la classification des ressources génétiques indigènes. La conservation de la diversité a retenu l’attention plus que les questions portant sur l’utilisation durable des ressources zoogénétiques. L’entité a sélectionné la biodiversité plutôt que les biotechnologies ou la biosécurité comme domaine prioritaire pour une action interdisciplinaire. Le travail sur les ressources génétiques végétales est limité.

82. La question de l’intégration de la fonction liée aux ressources zoogénétiques dans l’AGAP ou l’AGA dans son ensemble pose problème. Après de longs entretiens au sein de l’AGA et en dehors, l’équipe d’évaluation pense qu’il existe des différences évidentes entre le groupe des ressources zoogénétiques et le reste de la division quant à leur mission et à leurs grands objectifs. Cela rend difficile le travail de ceux œuvrant dans ce domaine qui doivent atteindre des objectifs précis qui ne sont pas reconnus comme prioritaires ailleurs dans l’AGA. Les interactions avec le reste du service et de la division sont faibles, excepté avec l’entité d’information 2.1.3 P1 dont le système d’information des ressources zoogénétiques DAD-IS est une composante (voir ci-dessous P1).

83. Lors de sa dernière session, la CRGAA a recommandé que les futurs travaux sur les ressources génétiques soient plus interdisciplinaires et que son Secrétariat (basé à la FAO) soit chargé d’améliorer l’intégration des diverses activités sur les ressources génétiques autres que les cultures dans les processus de la Commission. Le Groupe de travail technique intergouvernemental sur les ressources zoogénétiques a également souligné à de nombreuses reprises que la FAO devait s’intéresser plus spécifiquement aux aspects liés à l’utilisation et à la préparation d’une stratégie mondiale incorporant la gestion et l’utilisation de ces ressources en plus de leur catalogage et de leur conservation.

84. Cependant, la charge de travail liée à la préparation de l’État des ressources zoogénétiques dans le monde n’a pas permis au groupe des ressources zoogénétiques de l’AGAP de consacrer beaucoup de temps à la question. Mais cet aspect « utilisation » est le lien entre le travail de conservation de la biodiversité (qui n’est pas particulièrement au cœur de la mission de l’AGA) et le travail de production, santé et politiques du reste de l’AGA. C’est pour cette raison que l’équipe d’évaluation est d’avis qu’il faut ajuster les arrangements actuels pour 1) accorder à l’AGAP le soutien requis pour mener ce travail, et 2) assurer une meilleure intégration du travail sur les ressources zoogénétiques dans le travail des autres parties de la Division, y compris l’élevage, les biotechnologies et les systèmes de production (AGAP), les stratégies sectorielles, les politiques et le commerce (AGAL) et les questions liées aux maladies et à la santé, telles que la biosécurité, la résistance aux maladies et les aspects génétiques des maladies (AGAH).

85. Ce domaine de travail doit être renforcé vu l’approche de la « Conférence technique intergouvernementale sur les ressources zoogénétiques », prévue pour 2007, dont les fonctions de secrétariat devront être assumées par l’AGA (peut-être avec la constitution d’un groupe de travail incluant des éléments externes). Il serait approprié qu’en plus de l’AGAP, l’AGAL apporte une contribution importante à cette conférence dans la mesure où elle est liée au travail sur les politiques en faveur des pauvres et doit élaborer des cadres de politiques mondiales et régionales en vue de la gestion et de l’utilisation des ressources zoogénétiques. On attend de la conférence qu’elle donne une nouvelle impulsion aux politiques et programmes d’utilisation durable des ressources génétiques animales.

86. Dans le PMT revu 2006-2011, le travail dans ce domaine est divisé entre deux nouvelles entités, les questions statutaires à long terme (conservation de la biodiversité) passant à B6: interactions élevage-environnement, et le travail sur l’élevage (production animale) passant à B5: Développement de l’élevage et réduction de la pauvreté. Cette division amènera une nouvelle répartition des allocations budgétaires à la fin de 2007: des montants plus importants seront consacrés à l’utilisation et le travail requis par les responsabilités statutaires se trouvera réduit.

87. Si l’équipe d’évaluation est convaincue que cette réorganisation des priorités au niveau de la division est positive, l’importance des aspects statutaires des ressources zoogénétiques liés à la conservation de la biodiversité risque de ne pas recevoir un soutien suffisant dans le cadre de ces nouvelles dispositions. L’équipe pense que l’intégration plus poussée des questions des ressources zoogénétiques dans le reste du travail de la FAO sur la biodiversité (en dehors de l’AGA) permettra d’éviter que la FAO ne perde son rôle mondial dans ce domaine. Il est également important que le reste de l’AGA reconnaisse l’importance et l’utilité du travail sur les ressources génétiques animales, renforçant ainsi le soutien de toute la division au rôle clé de la FAO dans ce domaine.

Problèmes

88. L’équipe d’évaluation attire l’attention sur les problèmes suivants:

2.1.3 A6 Gestion de la santé publique vétérinaire et sécurité des produits
d’alimentation humaine et animale

89. Objectif inscrit dans le PMT: Établissement ou renforcement des structures nationales de santé publique vétérinaire aux fins de la lutte contre les zoonoses prioritaires.

Évaluation

90. C’est un domaine qui intéresse deux services de l’AGA, ce qui est un facteur positif au plan de l’interdisciplinarité et les avantages potentiels en sont reconnus. L’évaluation n’a porté que sur le volet sécurité des produits d’alimentation humaine et animale de cette entité de programme. Le travail concerne la mise en œuvre des Codes de pratique du Codex Alimentarius sur l’alimentation animale, l’hygiène de la viande et l’hygiène du lait. Une série de réunions régionales a été organisée et deux publications produites, sur la viande et les produits laitiers, avec la collaboration de l’industrie.

91. Un problème ressortant clairement de cet examen du programme et appuyé par les conclusions d’une mission régionale en Asie de l’Est est que ce travail représente une source possible de contradiction au sein de la FAO en ce que l’application à grande échelle de normes de sécurité alimentaire plus strictes peut avoir un effet négatif sur la capacité des petits producteurs de se mesurer aux producteurs « industriels » plus importants lorsqu’ils essaient de participer à une économie de marché mondiale ou sont contraints de le faire. La FAO a un mandat clair des deux côtés: elle fixe les normes et elle cherche à comprendre et à réduire leur impact sur les populations vulnérables. Il est peu probable que les bénéficiaires du travail sur les normes envisagent l’impact sur la pauvreté; il incombe donc à la FAO d’essayer d’alléger cet impact. L’AGAL et l’IPEFP avec le Service des denrées alimentaires de base de la Division des produits et du commerce international ont réalisé un travail important au plan de la compréhension de l’impact du commerce et de l’environnement réglementaire sur les petits producteurs, mais c’est toujours un domaine où les évaluations doivent se poursuivre ainsi que l’identification de mesures d’adoucissement des impacts négatifs. La FAO est idéalement placée pour contribuer au débat sur des questions de politiques, voire jouer un rôle de chef de file et elle devrait les considérer comme un domaine prioritaire. Il entre clairement dans son domaine d’attributions et elle y dispose d’un certain avantage comparatif.

92. L’examen du travail faisait apparaître des buts clairs (malgré une formulation plutôt vague de l’objectif), des produits bien ciblés et des liens solides avec les secteurs public et privé. Ce qui est peut-être moins évident est la mesure dans laquelle les connaissances acquises dans ce domaine sont utilisées pour informer le travail des autres entités de programme, telle que l’entité sur la pauvreté 2.1.3. A3, pour éviter les incidences négatives pour les pauvres. Il y a également un problème concernant le site web: le Portail sur la sécurité des produits d’alimentation humaine et animale n’a pas été mis à jour depuis 2001 et annonce comme à venir certains événements qui ont eu lieu il y a trois ans.

93. L’élimination de l’expression « alimentation animale » du titre de la nouvelle entité de programme (PMT 2006-11) est notée mais cela ne veut pas dire que l’entité va se désintéresser de l’alimentation animale là où elle peut avoir des répercussions sur la santé humaine (par exemple, utilisation de viandes et de farines animales). Il faudra cependant faire en sorte que les collègues du secteur privé (et des autres services de la FAO) comprennent la raison du changement. Il est aussi important, au plan de l’interdisciplinarité, que tous les agents de l’AGA soient conscients de la contribution que les systèmes de production peuvent apporter aux questions de santé vétérinaire publique et aussi que leur contribution en matière de connaissances et d’activités soit incorporée dans le travail de cette entité.

Problèmes

94. L’équipe d’évaluation attire l’attention sur les problèmes suivants:

  • Le site web de cette entité de programme doit être mis à jour et incorporer de nouvelles méthodes de dissémination de l’information dans le cadre de 2.1.3 P1 (ci-dessous).
  • Le problème de la dichotomie entre les effets possibles de la mise en application de normes de sécurité alimentaire et la participation des petits producteurs/pauvres à la «révolution de l’élevage» doit être en permanence un sujet d’analyse et de débat internes. C’est une interface entre deux ou trois « biens publics » qui risque d’être perdue dans le nouveau PMT dans lequel chaque entité se concentre sur un seul «bien public».
  • Il faut explorer et développer les possibilités pour d’autres groupes de l’AGA (non impliqués dans la santé animale) de contribuer à la santé publique vétérinaire, notamment en cas d’urgence.

2.1.3 A8 Technologies et systèmes d’utilisation efficace des ressources naturelles pour les productions animales

95. Objectif énoncé dans le PMT: Mise en oeuvre de politiques propres à favoriser la mise en valeur du bétail, tout en protégeant la santé publique et l'environnement; promotion des bonnes pratiques agricoles pour les systèmes d'élevage semi-intensif et intensif par les services vétérinaires nationaux, les services de soutien à l'élevage et d'autres projets locaux.

Évaluation

96. Le travail dans ce domaine donne de nombreux signes d’adaptation et le personnel est pleinement conscient de l’évolution des besoins. Il reste cependant une tension entre les opportunités pour le personnel de jouer un rôle proactif et la pression continue des pays membres qui demandent des technologies traditionnelles. C’est un des domaines qui va continuer à connaître d’importants changements. Les publications conservent une certaine prédilection pour les productions techniques du passé mais leurs normes sont élevées et elles sont bien ciblées. Comme pour l’entité ci-dessus, le site web contient des informations qui n’ont pas été mises à jour depuis un certain temps: toutes ne doivent pas l’être mais on trouve encore des références à des événements qui se sont passés il y a des années. Les changements prévus pour 2006, lorsque le travail de cette entité sera partagé entre de nouvelles entités, doivent être salués mais il faudra faire attention à ne pas créer de nouvelles divisions et à ne pas envisager chaque « bien public » indépendamment des autres.

97. L’initiative pour l’environnement et le développement de l’élevage (LEAD) est un exemple de domaine d’activité qui a réussi à attirer des financements extérieurs mais cela semble aussi avoir un inconvénient: au sein de l’AGA, les collègues – bien que conscients des produits d’information de cette initiative – semblent considérer le service comme quelque peu à part, comme intéressant les donateurs plutôt qu’indispensable à la production animale. La dernière révision des entités de programme, qui donne plus d’importance aux interactions élevage-environnement, est donc la bienvenue et devrait permettre une prise en compte automatique de l’impact de l’élevage sur l’environnement à la suite d’interventions possibles, lorsque l’on examinera tous les aspects de la production animale.

Problèmes

98. L’équipe d’évaluation attire l’attention sur les problèmes suivants de cette entité de programme:

  • L’accord de la direction générale qui consent à l’externalisation de certaines activités futures pour appuyer les PCT est le bienvenu et donne à penser que l’on pourrait envisager des accords de partenariats pour certains travaux techniques du Programme ordinaire – comme par exemple les publications techniques toujours demandées par les pays membres. La FAO a aidé à développer les capacités nationales dans de nombreux pays mais on n’a pas saisi toutes les occasions de faire appel à ces capacités accrues des personnels nationaux qui permettraient à la FAO de se distancer du rôle de prestataire direct d’assistance technique en passant la responsabilité à des services nationaux de vulgarisation et de recherche agricole et à des consultants de pays en développement. Cette question, qui dépasse le cadre de la présente entité, est également examinée dans la section VI.B ci-dessous.
  • La séparation des nouvelles entités de programme selon le paradigme des « biens publics clés » risque de rendre difficile leur intégration. À l’exemple de cette entité de programme, il faudra envisager les interactions clés élevage-environnement qui: a) empirent la situation des producteurs pauvres et/ou exacerbent les risques de santé publique, et vice-versa; et b) sont plus nuisibles pour l’environnement si les recommandations des entités en faveur des pauvres et de santé publique sont mises en œuvre.
  • Les interventions en cas d’urgence sont une des activités clés de l’AGA et il est important d’anticiper les problèmes élevage-environnement pouvant découler de telles interventions. L’AGA pourrait envisager d’élaborer des arborescences/boîtes à outils de décision visant précisément à aider ceux qui doivent prendre immédiatement des décisions en cas d’urgence.

2.1.3 B1 Analyse et élaboration de stratégies pour le secteur de l’élevage
(y inclus l’initiative pour des politiques d’élevage en faveur des pauvres [IPEFP])

99. Objectif inscrit dans le PMT: Mieux informer la société civile et les décideurs des coûts invisibles de la révolution de l'élevage, afin d'infléchir l'action des pouvoirs publics en faveur de l'élevage équitable et de biens publics tels que l'équité, la santé publique et l'environnement.

Évaluation

100. L’existence d’une sous-division se consacrant explicitement aux politiques était généralement bien accueillie par les autres groupes interrogés à la FAO. L’AGA était perçue comme une division s’adaptant à l’évolution de la demande, voire en avance pour identifier les futurs besoins. Par contre, le manque d’intégration de l’AGAL dans les deux autres services était source de déceptions et cause d’opportunités manquées. L’équipe a également noté une erreur logique dans le nouveau titre du PMT 2006-11, qui remplace «Élaboration de stratégies» par «Élaboration de politiques» (ce qui semblerait renvoyer à l’élaboration de propositions de politiques par l’AGAL), et dans les résultats attendus qui parlent d’«instruments d'aide à la décision en vue de la formulation des politiques».

101. Cela étant dit, le travail de l’équipe a été jugé novateur, pertinent et de haute qualité. La proposition visant à publier un « rapport sur l’élevage dans le monde » (sur le modèle des rapports « État de … dans le monde » publiés par le FAO) est la bienvenue comme l’est l’élaboration de Cadres d’aide à la décision pour les politiques du secteur de l’élevage. La collaboration récente avec d’autres parties de la FAO, par exemple pour la réhabilitation en Iraq et l’intervention d’urgence contre la fièvre aviaire, a été très positive et illustre à quel point il importe de disposer de ces compétences au sein de l’AGA, les problèmes de l’élevage prenant toujours plus d’importance au plan mondial. Avec l’expansion de ce domaine, tant à la FAO que dans les pays en développement, il devient évident qu’il ne sera plus possible d’envisager les questions d’élevage séparément. Il faut commencer à penser à la manière dont le travail de l’AGAL va changer avec l’évolution des besoins. L’équipe d’évaluation recommande également un examen de la base des compétences actuelles et de leur orientation, compte tenu de ces demandes changeantes et croissantes. On ne peut pas nier les difficultés de recrutement mais il faudrait saisir les occasions d’informer en retour les pays membres des besoins croissants de compétences spécifiques.

102. L’Initiative pour le développement de l’élevage en faveur des pauvres (IPEFP) contribue à cette entité de programme (et aux entités de 2.1.3 A3 et 2.1.3.P1) mais elle est financée de l’extérieur (par un fonds fiduciaire britannique). Le processus consultatif précédant le démarrage du projet a duré deux ans et a impliqué de nombreux agents de diverses parties de la FAO, donnant naissance à de grandes attentes tant au sein de la FAO qu’ailleurs. En fin de compte, le projet a démarré en retard, a pris forme lentement et au dernier moment, le donateur a réduit le budget de moitié. La participation massive du personnel de la FAO ne s’est pas poursuivie et le projet s’est trouvé quelque peu isolé. Cela est dommage parce qu’un des objectifs clés du projet est d’influencer, à l’intérieur de la FAO, la manière de formuler des politiques de développement rural inclusives et favorables aux pauvres.

103. Cela étant dit, le projet a considérablement avancé lors de sa phase de mise en œuvre et il est maintenant en mesure de proposer un portefeuille d’interventions liées à l’élevage visant à réduire la pauvreté grâce à des changements de politiques de réformes institutionnelles. Au moment des visites de terrain (mars-mai 2004 et octobre pour l’Amérique latine), l’IPEFP n’avait pas fait grand-chose dans les pays intéressés. Seul le centre d’informations régional andin était actif au Pérou alors qu’au Sénégal le centre pour l’Afrique de l’Ouest venait juste d’ouvrir. Néanmoins, des réunions régionales ont été organisées dans toutes les régions et les professionnels qui y ont participé ont tous été impressionnés par les propositions de l’IPEFD. De plus, les rares personnes (surtout des experts étrangers) parmi toutes celles interrogées par les missions, qui avaient pu voir les documents de travail et de politique de l’IPEFD les avaient déclarés très utiles.

104. L’IPEFD a un volet information très actif dans le cadre de l’entité d’information 2.1.3.P1 (voir ci-dessous). Sa contribution aux activités d’information de l’AGA est importante en termes de temps de personnel et de ressources extrabudgétaire. Le projet a un Comité de direction actif dont les membres externes offrent des suggestions sur la mise à jour du cadre logique de planification.

Problèmes

105. L’équipe d’évaluation attire l’attention sur les problèmes suivants:

  • Il faut faciliter les interactions entre l’équipe de l’AGAL et les décideurs sur le terrain pour identifier au mieux les besoins des bénéficiaires et leur fournir les outils appropriés. L’équipe suggère que pour enrichir les compétences de la division en matière d’assistance aux politiques, l’AGA/AGAL devrait examiner la possibilité d’inviter des fonctionnaires des pays membres de la FAO s’occupant directement de la formulation des politiques et, vice-versa, d’envisager de détacher du personnel de l’AGA qui travaillerait temporairement dans les pays avec les décideurs.
  • Divers centres de GC sont aussi impliqués dans l’analyse sectorielle et l’élaboration d’outils d’aide à la décision pour les décideurs. Il est recommandé d’organiser un exercice spécifique (par exemple, un atelier international) pour formuler une définition claire des forces et des avantages comparatifs respectifs de la FAO/AGA dans le travail portent sur les politiques sur l’élevage.
  • Il serait utile d’inclure des collègues de l’AGA et d’autres services de la FAO parmi les bénéficiaires potentiels et d’utiliser le dialogue interne comme indicateur afin de faciliter l’intégration de ce travail au sein de l’AGA et de relever le profil de sa contribution possible au sein de la FAO. Ces changements devraient aussi reconnaître que les connaissances de l’AGAH et l’AGAP en matière de formulation des politiques sont considérables et pourraient être bénéfiques au travail de l’AGAL. Il pourrait être utile, au sein de l’AGA, de regrouper les connaissances des mécanismes de formulation des politiques dans divers pays et diverses régions.
  • Les communications concernant l’IPEFP au sein de la FAO et de l’AGA doivent être améliorées et le projet plus intégré dans le cadre de la Division si l’on veut atteindre l’objectif de «renforcer les capacités au sein de la FAO».

2.1.3 P1 Système mondial d’information sur l’élevage et cadre pour les connaissances

106. Objectif inscrit dans le PMT: Améliorer aux niveaux local, national, régional et international les décisions ayant trait à l'élaboration de politiques et techniques en matière d'élevage aptes à augmenter les moyens d'existence et les possibilités de revenus des éleveurs artisanaux tout en encourageant une utilisation durable des ressources naturelles.

Évaluation

107. Pendant de nombreuses années, l’AGA a travaillé à l’élaboration d’un système d’information solide couvrant divers aspects de son travail dans le domaine de la production et de la santé. Le Programme de travail et budget de janvier 2001 a créé une entité spécifique devant rassembler toutes les informations et bases de données de la Division et leur donner une orientation stratégique plus claire permettant l’élaboration de politiques et la prise de décisions en connaissance de cause dans le secteur de l’élevage. Cette entité s’est autoévaluée pendant la période de la présente évaluation: son projet de rapport a été terminé juste avant celui-ci et l’équipe d’évaluation l’a examiné lors de la préparation de ce rapport.

108. En tant que mécanisme de coordination des systèmes existants, la valeur de cette entité est incontestable. La collecte, la gestion et la dissémination de l’information sont au cœur de la vision stratégique de l’AGA et son site web et ses systèmes d’information jouent un rôle crucial à cet égard. Ces systèmes sont AFRIS (Système d’information sur les ressources en alimentation animale), DAD-IS (Système d’information sur la diversité des animaux domestiques), EMPRES-i (Système de prévention et de réponse rapide contre les ravageurs et les maladies transfrontières des animaux et des plantes) et PLTA-IS (Programme de lutte contre la trypanosomose africaine). Dans leur cadre, l’AGA tient à jour un nombre de bases de données portant souvent sur des maladies spécifiques (peste bovine, fièvre aphteuse, trypanosomose) ou contenant des chiffres de production et de commerce. Une grande partie de ces informations est organisée par régions géographiques dans le cadre du travail de l’AGA (et plus généralement de la FAO) sur les Systèmes d’information géographique (SIG) pour l’élevage. Faisant fonction de Base générale de données, cette entité élabore le « système d’information sur l’élevage », dépositaire des données géoréférencées pour les autres systèmes d’information de l’AGA.

109. On note cependant que certains de ces outils d’information sont obsolètes notamment AFRIS, PLTA-IS et DAD-IS, comme le sont certaines sections plus anciennes du site web. Les systèmes plus anciens n’ont pas d’interface d’utilisation uniforme et il n’est pas facile d’établir des liens entre eux et leurs données ou le reste du système. Il y a beaucoup à faire pour mettre ces systèmes à jour, leur donner une interface uniforme et améliorer les possibilités de références croisées si l’on ne veut pas que les utilisateurs du site web de l’AGA restent sur une impression négative. L’équipe d’évaluation recommande que cette entité de programme décide, en priorité, comment mettre à jour dès que possible ces systèmes assez vétustes.

110. Cette entité de programme envisage de rassembler ces diverses bases de données et ces systèmes d’information dans un Atlas mondial de la production et de la santé animales et d’améliorer la diffusion et l’accès de ces données par l’intermédiaire d’un site web reconstruit et mis à jour. L’approche retenue pour l’Atlas est novatrice et s’inscrit clairement dans la mission de la FAO, de «mettre l’information à disposition». Sa description souligne «l’évaluation et la compilation d’informations» de sources diverses et elle réussit à organiser les données d’une manière facilement accessible. Le site web de l’AGA a été jugé un des meilleurs de la FAO (de l’avis d’un expert invité pour l’autoévaluation) et le nombre de ses utilisateurs a considérablement augmenté après sa récente réorganisation, en ligne depuis mai 2003.

111. Un autre système important administré par l’AGA est le Centre virtuel du LEAAD mais, dans la mesure où il fait partie d’un projet financé par des ressources extrabudgétaires, il n’a pas de liens directs avec cette entité ni, d’ailleurs, suffisamment de liens avec le système de données de l’AGA. Il faut établir des liens plus forts dans le contexte du renforcement de l’intégration des activités de l’AGA dans le cadre du nouveau PMT.

112. Les missions régionales sont unanimes à déclarer que la FAO est considérée comme une source importante (quelquefois la plus importante) d’informations sur les questions liées à l’élevage. Le personnel technique des ministères, les donateurs, les experts internationaux, les universitaires, tous indiquent qu’ils ont utilisé à un moment ou à un autre les ressources d’information de l’AGA. Cela est particulièrement vrai en Amérique latine et en Asie de l’Est.

113. Un problème récurrent de tous ces systèmes est l’exactitude et la fiabilité des données. Il est bien connu que les données de recensement du bétail en provenance de certains pays sont moins fiables. Cela s’explique par de nombreux facteurs et il est accepté que la FAO ne peut pas exercer de discrimination en bloquant la diffusion de ces informations pour des raisons de qualité. Le déni de responsabilité utilisé limite la responsabilité de la FAO mais il est défensif, au lieu d’aider activement les utilisateurs à comprendre les limites des données. La description d’ensemble évoque «des extrapolations des informations existantes» et «l’utilisation de SIG et de techniques de télédétection et de modélisation»: il serait peut-être souhaitable de hiérarchiser certaines de ces modélisations (par exemple l’analyse de sensitivité) pour illustrer les limites potentielles des données avant de laisser les utilisateurs extérieurs préparer des listes de données biophysiques et zoosanitaires à des fins de prévision, par exemple, des foyers possibles de maladies. En d’autres termes, il faut conserver un certain équilibre entre la compilation et l’évaluation des données pour éviter de susciter des attentes quant à la fiabilité des résultats de la combinaison de listes de donnés sans prendre dûment en compte leur fiabilité. Dans le même ordre d’idée, l’autoévaluation soulignait qu’il importait de garantir la qualité des publications grâce à des examens par les pairs et d’autres mécanismes.

 

114. Un problème identifié lors de l’auto-évaluation est celui de l’absence de stratégie d’ensemble de l’information au sein de l’AGA. L’équipe d’évaluation appuie la recommandation qu’une telle stratégie soit être élaborée pour guider les activités de l’AGA relatives à l’information. Il faudra examiner la question de savoir comment toucher les audiences cibles des systèmes d’information dont beaucoup (par exemple, les fonctionnaires des gouvernements de nombreux pays africains) n’ont pas facilement accès à l’internet, mode le plus souvent utilisé de dissémination.

 

115. La maintenance et la gestion des systèmes d’information et du site web dépendent dans une grande mesure du personnel financé sur les ressources extrabudgétaires: à l’heure actuelle, un seul agent de niveau P3, financé par le Programme ordinaire, y travaille. Compte tenu du succès, de l’utilisation importante et surtout de la centralité pour l’AGA de ce site et des systèmes qui le sous-tendent, l’équipe d’évaluation soutient la recommandation de l’autoévaluation, d’affecter dans la mesure du possible un agent à plein temps de rang plus élevé à ce travail et de conférer officiellement à un agent technique dans chaque unité appropriée la responsabilité (avec le temps de travail que cela suppose) de servir de point de contact pour les activités d’information de cette entité de programme.

Problèmes

116. L’équipe d’évaluation attire l’attention sur certains problèmes de cette entité:

  • Il est recommandé que des discussions aient lieu au titre du domaine prioritaire pour une action interdisciplinaire sur les « définitions, normes, méthodologies et qualité de l’information » pour déterminer comment informer les utilisateurs des limites possibles des données.
  • L’Atlas mondial de la production et de la santé animales est un outil puissant capable d’aider d’autres services de l’AGA à atteindre leurs objectifs. Il faut cependant mieux le faire connaître au sein de la Division. L’équipe d’évaluation recommande à cette entité, comme à la précédente, d’inscrire explicitement les collègues tant de l’AGA que de l’ensemble de la FAO sur la liste des bénéficiaires attendus dans le PMT.
  • Un des rôles de cette entité de programme est de mettre des données à disposition mais l’équipe a trouvé que le nombre des liens avec les autres sources potentielles d’informations et de connaissances était relativement limité. Cela donne l’impression d’une entité repliée sur elle-même alors qu’elle devrait remplir un rôle potentiel de portail d’accès à l’information sur l’élevage au plan mondial. Par exemple, l’ILRI a des informations sur la cartographie de la pauvreté en relation avec les éleveurs et on aurait attendu un lien vers les cartes accessibles sur son site web. Il est recommandé d’accorder une plus grande importance à l’enrichissement du travail sur les références et les liens avec les travaux apparentés et complémentaires réalisés ailleurs.

Évaluation globale des entités de programme

117. Il convient de donner quelques éclaircissements au sujet des notes d'appréciation moins positives. Les objectifs tels qu'énoncés dans le PMT 2004-09 étaient souvent mal définis ou bien ne correspondaient pas aux produits proposés. C'est le cas de l'entité de programme A6 sur la santé publique, dont l'objectif ne fait pas mention des travaux de normalisation en matière de sécurité sanitaire des produits d'alimentation humaine et animale. L'objectif de l'entité A8 laisse à penser qu'il s'agit essentiellement d'une activité relative aux politiques, alors que les travaux se concentrent avant tout sur les technologies et l'assistance technique. L'entité A5 sur les ressources génétiques, telle qu'elle a été conçue, continue de donner la priorité à la conservation de ces ressources alors que l'AGA et la FAO devraient plutôt se concentrer sur leur utilisation. Concernant le processus, le niveau généralement peu élevé des notes attribuées tient à une faible communication et intégration au sein de la Division. Dans le cas de l'entité A8, l'évaluation considère que le transfert de technologie (qui constitue une partie importante des travaux de cette entité) n'est pas un domaine dans lequel la FAO détient son plus grand avantage comparatif compte tenu du coût et des limites du temps de travail du personnel – celle-ci devrait plutôt envisager l'exécution en partenariat et l'externalisation d'une partie de ces activités. Enfin, les effets et l'impact de l'entité A3 sur la pauvreté devraient être limités par l'approche adoptée, encore une fois trop centrée sur la technologie. Pour ce qui est de l'entité A6, l'incidence négative de la mise en application des normes de sécurité sanitaire sur les petits producteurs n'est pas rendue suffisamment explicite et devrait en atténuer les retombées positives.

118. Les entités de programme ont été appréciées par l'équipe d'évaluation sur la base de critères d'évaluation types (tableau 6 ci-dessous). Les notes d'appréciation ont été attribuées en fonction de l'examen précédent, en considérant les points forts et les faiblesses au regard de la vision générale de la Division AGA, du mandat et des avantages comparatifs de la FAO, des exigences en termes d'interdisciplinarité et de communication, de l'utilité aux fins de l'accomplissement de la mission globale, de l'adaptation à un contexte en évolution et d'une cohérence interne.

Tableau 6. Appréciation des entités de programme au regard des critères d'évaluation indiqués
(sur une échelle de 1 à 3, 1 indiquant un résultat "insatisfaisant", 2 un résultat "satisfaisant" et 3 un résultat "supérieur aux attentes")

Critères

A3

A5

A6

A8

B1

P1

Moy.

Pertinence L'entité correspond-elle aux priorités de la FAO indiquées dans le Cadre stratégique et à celles qui se dégagent de l'examen au siège et des missions sur le terrain? 3 2 2 2 3 3 2,5
Clarté de l'objectif Le résultat souhaité (effet des produits) de l'entité est-il clairement indiqué? 2 2 1 1 2 2 1,7
Formulation et conception

Les bénéficiaires visés, les produits et les indicateurs sont-ils clairement définis? Les liens entre les activités, les produits et les objectifs sont-ils suffisamment clairs et les indicateurs pourront-ils les mesurer?

2

1

2

2

2

2

1,8

Produits La qualité et la quantité des produits réalisés sont-elles conformes aux prévisions? 2 3 2 2 3 3 2,5
Processus L'entité est-elle mise en œuvre de la façon la plus appropriée pour obtenir les résultats souhaités sur le plan des produits et des objectifs? 2 2 2 1 2 2 1,8
Impact et effets durables Les attentes en termes de changements durables et de suivi correspondent-elles à ce qui était prévu au moment de la conception de l'entité? 1 2 1 2 2 3 1,8
Moyenne   2,0 2,0 1,7 1,7 2,3 2,5  

C. QUESTIONS TRANSVERSALES

Évaluation des résultats et de l'incidence des entités de programme:
objectifs et indicateurs

119. L'examen des objectifs des entités de programme évaluées, tels qu'ils sont indiqués dans le PMT, révèle une faiblesse générale au niveau de l'application des directives du PMT et de l'utilisation, aux fins de la planification et de la conception des programmes, de l'approche fondée sur les résultats préconisée par le Nouveau modèle de programmation. Peu sont les objectifs pour lesquels il est indiqué qui sera l'utilisateur des réalisations ou à quel moment les bénéfices sont attendus. Il en est de même pour les indicateurs donnés dans le PMT. Pour la plupart d'entre eux, soit le lien avec l'objectif auquel ils se rapportent est insuffisant, soit la formulation est trop vague ou permet difficilement de voir comment ils peuvent être mesurés. Aucun des indicateurs quantitatifs indiqués ne comporte un élément temporel ("dans un délai de 10 ans", "d'ici à 2006", etc.) ou une valeur cible ("au moins 20 pays adoptent …", "une augmentation de 30 pour cent de …") comme établi dans les directives, ce qui en limite encore davantage l'utilité aux fins de l'évaluation des progrès réalisés ou des succès obtenus. Outre les problèmes relatifs à la formulation des objectifs et des indicateurs, l'équipe d'évaluation n'a pu établir la preuve que ces indicateurs faisaient l'objet d'une surveillance systématique comme mesure de l'efficacité des travaux accomplis.

120. Des progrès ont été faits au niveau des entités de programme remaniées pour le PMT 2006-11, même si l'objectif mal énoncé de l'entité relative à la sécurité sanitaire des produits vétérinaires et pour l'alimentation humaine n'a pas été modifié. Les indicateurs ont été eux aussi quelque peu améliorés, même s'ils manquent encore de spécificité.

121. La Division AGA doit poursuivre ses efforts en vue d'intégrer le Nouveau modèle de programmation et la gestion fondée sur les résultats dans l'exécution de son programme, ainsi qu'au niveau de la rédaction. D'importants progrès ont été faits, et le processus devrait continuer et s'intensifier. Il est recommandé que la Division procède, probablement dans le cadre d'une journée de réflexion future, à un exercice animé par un expert en matière de planification fondée sur les résultats, pour réviser et mettre au point les objectifs et les indicateurs, afin de les rendre véritablement utiles pour les gestionnaires en leur permettant de mesurer le succès des programmes en termes de résultats et d'impact, et non pas seulement de produits.

Publications et diffusion des messages de la Division AGA

Publications

122. Les activités de l'AGA en matière de publications ont considérablement évolué pendant la période considérée, parallèlement aux changements introduits dans l'ensemble de la Division. Jusqu'à la fin des années 90, les publications produites par AGA étaient d'une façon générale le produit des activités et des intérêts techniques spécifiques des fonctionnaires dans les différents groupes techniques. Depuis la réorientation du programme, toutefois, des efforts ont été faits pour donner un caractère plus stratégique à la gestion du programme des publications de la Division. Un Comité des publications a été ainsi établi dans le double but d'assurer la pertinence, le bien-fondé et la rentabilité des publications de la Division, et de mettre en place un mécanisme pour un contrôle de qualité unifié de l'ensemble des publications concernant l'élevage.

123. La gamme des publications produites est vaste et s'étend des manuels de terrain pour la production avicole familiale aux études mondiales sur l'économie et le commerce des produits de l'élevage. Les publications examinées par l'équipe d'évaluation ont été considérées comme présentant un niveau de qualité et de pertinence élevé, comme indiqué plus haut dans les sections relatives aux entités de programme. De nouvelles améliorations sont néanmoins possibles au niveau de l'enrichissement mutuel et de la complémentarité des publications entre les différents services de la Division et avec d'autres secteurs de la FAO. Ainsi, par exemple, les publications concernant les systèmes de production pourraient intégrer les aspects environnementaux de l'initiative LEAD et les aspects politiques de la Sous-Division AGAL et de l'initiative pour des politiques d'élevage en faveur des pauvres (IPEFP), et vice-versa. L'équipe préconise un rôle important pour le Comité des publications, qui devrait veiller à ce que les publications soient non seulement de qualité élevée, mais qu'elles mettent également à profit les synergies potentielles et soient cohérentes avec le rôle en évolution et les nouvelles orientations du Programme Élevage et de la FAO dans son ensemble.

 

124. Les publications produites par les Bureaux régionaux, notamment en Asie et en Amérique latine, revêtent également une grande importance, couvrant notamment un large éventail de documents et de rapports techniques et politiques concernant le secteur de l'élevage. Un échantillon de ces publications a été examiné et jugé de bonne qualité en règle générale, mais l'équipe d'évaluation n'ait eu ni le temps ni les moyens d'en évaluer le niveau d'utilisation, par qui et à quelle fin. Une question soulevée au moment de cet examen est toutefois que si jusqu'à présent les activités des Bureaux régionaux en matière de publications ont été relativement indépendantes, il sera important à l'avenir d'assurer une meilleure coordination avec l'approche plus stratégique des publications adoptée par l’AGA.

Distribution des publications et diffusion des messages clés

125. Bien qu'il ne soit pas toujours accessible à tous les destinataires de l'AGA dans les pays en développement, le système de diffusion des documents sur Internet est, de l'avis de l'équipe d'évaluation, l'un des meilleurs de la FAO, quant à la facilité de navigation et à la disponibilité en ligne des documents. Les nouvelles publications sont aussi distribuées à des listes de destinataires, adaptées au cas par cas en fonction des personnes et des institutions visées. Dans la mesure des informations reçues, l'équipe d'évaluation a jugé que les activités de la Division dans ce domaine étaient menées à bien de manière efficace.

126. Les missions régionales ont toutefois fait état d'une familiarité limitée, au niveau des pays, avec les publications de la Division dans les domaines couverts par l'évaluation, sauf peut-être pour ce qui concerne l'Asie de l'Est et certains manuels techniques, dans d'autres régions. Cela a également été confirmé par les questionnaires de pays, dans lesquels il était fait essentiellement mention des publications en matière de santé animale. Bien souvent, le personnel de la FAO dans les bureaux de pays n'était même pas au courant des dernières publications concernant l'élevage.

127. La communication des messages de la Division AGA posait un problème. Les entretiens conduits dans divers secteurs de l'Organisation, ainsi que les informations recueillies sur les missions régionales de la présente évaluation, ont révélé que la Division n'est aussi efficace qu'elle le pourrait lorsqu'elle présente son approche, ses travaux et les ressources qu'elle peut offrir (ainsi que les limites d'une telle offre). Comme indiqué plus loin, les capacités et les interventions de la FAO dans les domaines couverts par l'évaluation manquent de visibilité dans toutes les régions examinées, de même qu'au siège de la FAO.

128. La mise en place du nouveau site web de l'AGA a marqué un pas en avant tout à fait positif vers une meilleure reconnaissance de l'image de la Division et de sa marque. Les chiffres montrent que le site a attiré une grande attention. Les contacts et les téléchargements de documents ont considérablement augmenté depuis l'introduction du nouveau site au début de 2003. Le renforcement de "l'identité visuelle" de la Division est un domaine sur lequel le programme devra continuer à mettre l'accent si la FAO veut répondre efficacement aux besoins du secteur de l'élevage dans le monde entier.

VI. Évaluation des activités de terrain

129. La présente évaluation s'appuie sur les travaux des cinq missions régionales sur le terrain conduites à cet effet en Afrique de l'Ouest, en Afrique orientale et australe, au Proche-Orient et en Europe, en Amérique latine et dans les Caraïbes, et en Asie de l'Est. Ces missions se sont rendues dans 20 pays et ont évalué 43 projets de terrain, dont 28 projets du PCT, 7 projets financés par des fonds fiduciaire au titre du GCP, 3 projets financés par le PNUD, deux projets d'urgence, le projet du PPA, un projet du Fonds fiduciaire unilatéral et un projet financé par le PSSA. Deux des projets évalués étaient antérieurs à la période d'évaluation. Le nombre des projets de terrain directement évalués dans les pays et les régions représente plus de la moitié des 76 projets mis en œuvre au total pendant la période d'évaluation. Trente-quatre d'entre eux ont fait l'objet d'un examen plus approfondi et sont inclus dans l'appréciation présentée au tableau 7 ci-après, tandis que l'évaluation des autres projets a été moins détaillée en raison du temps écoulé depuis leur réalisation ou de l'itinéraire des missions.

A. ÉVALUATION QUALITATIVE

130. Les projets ont été évalués sur la base de huit aspects différents. La note d'appréciation a été attribuée sur une échelle de 1 à 3, 3 étant la note la plus élevée pour chaque rubrique et 2 indiquant un résultat satisfaisant. Une appréciation moyenne supérieure à 2 peut être considérée comme plus que satisfaisante, tandis qu'une moyenne inférieure à 2 indique un niveau moins que satisfaisant. Les critères utilisés et les notes moyennes d'appréciation attribuées aux projets examinés, sont présentés dans le tableau ci-dessous.

Tableau 7. Appréciation des projets de terrain au regard des critères d'évaluation indiqués
(sur une échelle de 1 à 3, 1 indiquant un résultat "insatisfaisant", 2 un résultat "satisfaisant" et 3 un résultat "supérieur aux attentes")

Critères

% pour chaque note

Appréciation moyenne

3

2

1

Pertinence Le projet correspondait-il à des besoins importants du pays? Pour les projets du PCT: était-il véritablement conforme aux critères d'approbation? 42% 58% - 2,4
Clarté des objectifs Les résultats souhaités étaient-ils clairement spécifiés? 28% 69% 3% 2,3
Formulation et conception du projet Les bénéficiaires visés, les produits et les apports prévus étaient-ils précisés de manière satisfaisante? Existait-il des liens clairs entre les apports, les activités, les produits et les objectifs du projet? 25% 47% 28% 2,0
Réalisation des contributions Dans quelle mesure les contributions de la FAO et d'autres parties au projet ont-elles été réalisées de manière satisfaisante et en temps voulu? 6% 84% 10% 2,0
Produits La qualité et la quantité des produits réalisés sont-elles conformes aux prévisions? 28% 55% 17% 2,1
Processus Le projet a-t-il été exécuté de la façon voulue pour obtenir les résultats souhaités, quant aux produits et aux objectifs? 24% 52% 24% 2,0
Coût-efficacité Le projet a-t-il été mis en œuvre de la façon la plus efficace au niveau des coûts pour obtenir les résultats attendus? 24% 52% 24% 2,0
Impact et effets durables (y compris le suivi) Le projet a-t-il été suivi d'une action durable et réelle correspondant à ce qui était prévu lorsque le projet a été approuvé? 15% 59% 26% 1,9

131. Comme cela a été le cas pour d'autres évaluations thématiques effectuées récemment, la note d'appréciation la plus élevée a été attribuée à la pertinence des projets au regard des problèmes de développement. Ces notes se rapportent à la grande majorité des projets du PCT, qui sont en principe exécutés à la suite d'une demande directe de la part du gouvernement concerné et dont la pertinence par rapport aux besoins nationaux devrait donc être très grande. De fait, les missions sur le terrain ont constaté que plus de 40 pour cent des projets examinés étaient 'très pertinents' au regard des besoins nationaux, tandis qu'aucun projet n'a été indiqué comme manquant de pertinence.

132. La clarté des objectifs a été jugée un peu moins 'satisfaisante', tandis que les faiblesses au niveau de la formulation et de la conception étaient plus marquées, avec l'attribution d'une note d'appréciation 'insatisfaisante' à près d'un tiers des projets à cet égard. Cet aspect ressort des recommandations des missions sur le terrain, dont deux ont spécifiquement recommandé qu'une plus grande attention soit donnée à la conception et à la préparation des projets PCT, tandis qu'une autre mission a recommandé pour ces projets une analyse plus formelle des coûts et des avantages et une conception spécifique des activités de suivi. En accord avec l'Évaluation indépendante du PCT, l'équipe recommande que cette conception plus attentive s'inscrive dans le cadre des activités de démarrage de la première mission prévue pour les projets du PCT, au lieu de faire l'objet d'une activité distincte, et cela pour des raisons d'économie.

 

133. Il y a là un lien direct avec l'évolution observée des projets du PCT, non plus limités au strict transfert d'une technologie, d'une méthodologie spécifique ou d'un avis sur un sujet bien précis, vers les enjeux de plus en plus complexes de la lutte contre la pauvreté et du développement socio-économique. Comme on le verra plus loin en détail, il s'agit d'une évolution nécessaire et inévitable (et positive), mais qui pèse lourdement sur le mécanisme actuel du PCT. Là encore, l'équipe se rallie aux recommandations de l'Évaluation du PCT de donner davantage de souplesse au Programme, de simplifier le classement des projets du PCT et de rattacher plus étroitement les priorités du PCT au Cadre stratégique de la FAO et aux besoins prioritaires des pays.

 

134. Le critère le plus faible a été celui de la durabilité et du suivi. Les projets du PCT qui s'inscrivent dans le cadre d'une activité de plus grande envergure ou qui visent à introduire des changements afin de favoriser le développement d'un groupe ou d'une activité (comme la composante 'diversification' du PSSA ou les petits projets de développement du secteur laitier), sont particulièrement défaillants dans ce domaine, nécessaire à l'établissement des bases pour un engagement à plus long terme. Cet aspect est lié à l'évolution vers des projets du PCT plus complexes, dont il est question au paragraphe précédent. Cette observation conduit l'équipe d'évaluation à recommander, en accord avec l'Évaluation du PCT, que les activités de suivi soient planifiées dès le départ, et vient étayer la recommandation de cette Évaluation quant au caractère impératif d'un échange de vues en fin de projet concernant les réalisations et le suivi, entre la FAO, le gouvernement concerné et les parties prenantes, afin de renforcer la durabilité des activités du PCT.

B. QUESTIONS LIÉES AUX ACTIVITÉS DE TERRAIN

135. Des travaux des missions sur le terrain ont permis de mettre en évidence un certain nombre de questions. Certaines d'entre elles sont importantes au regard du présent rapport, soit parce qu'elles concernent de nombreux projets et régions, soit parce qu'elles renvoient à des questions plus stratégiques pour la Division, le Département ou l'Organisation.

Des interventions fondées sur la technologie aux interventions
en faveur du développement

136. Une importante constatation tirée de l'évaluation des projets de terrain et mise également en avant par le personnel du siège, est la prépondérance des projets du PCT centrés sur les technologies pour la production de lait et de viande. Il a été observé que cela répond à une forte demande de la part de pays de différentes régions et de niveaux économiques divers, pour ce type d'assistance: le transfert de technologies artisanales appropriées, financé par des dons, pour venir en aide aux producteurs pauvres. Cela représente également une importante source de revenu pour l’AGAP à Rome, car les fonctionnaires du Service sont appelés à effectuer de fréquentes missions d'appui pour ces projets. En dépit de ces motivations, les entretiens et les analyses ont conduit l'équipe d'évaluation à soulever un certain nombre de questions quant à l'avantage comparatif et à l'efficacité en termes de coût de la FAO dans la fourniture d'un tel type d'assistance, à moins qu'elle ne soit étroitement associée à des objectifs plus stratégiques de changement d'orientation et de réforme institutionnelle.

137. Certains des projets examinés avaient été conçus bien des années plus tôt, lorsqu'ils présentaient une plus grande pertinence et apportaient de précieuses contributions par le biais de transferts de technologie directs. Le contexte général est aujourd'hui plus complexe, avec l'ouverture des sociétés, la libéralisation des marchés et la révolution des communications. La rentabilité des petits projets de transfert de technologie, dont l'impact n'est généralement que local et à court terme, est moindre. Du fait de cette évolution, toute nouvelle intervention technique doit toujours s'inscrire dans un cadre de développement, en introduisant dans le processus de conception la prise en compte de questions sociales, économiques, politiques et environnementales élargies.

 

138. Par ailleurs, comme la plupart des pays en développement de la planète sont en phase de transformation et d'intégration économiques, ils ont de plus en plus les moyens de résoudre leurs problèmes technologiques sans l'assistance de la FAO, soit grâce au renforcement rapide des capacités techniques nationales, soit en utilisant leurs propres ressources financières (publiques et/ou privées) pour se procurer la technologie et la formation nécessaires. Cela était clairement le cas dans la plupart (voire la totalité) des pays visités. Dans un tel contexte, les activités d'appui à la production animale menées par la FAO dans les pays, devraient avoir une orientation politique et stratégique de plus en plus forte, que le soutien ainsi fourni concerne le secteur commercial ou industriel, ou les petits producteurs. Il s'agit de faciliter un changement d'orientation et l'avantage comparatif perçu de la FAO à cet égard a été indiqué à plusieurs reprises aux différentes missions régionales par les gouvernements, les bailleurs de fonds et les experts techniques. Toutefois, pour avoir un véritable impact dans ce domaine, la FAO (et sa Division AGA) doit, dans la mesure du possible, aller au-delà de ses contreparties traditionnelles que sont les ministères de l'agriculture, et s'efforcer d'attirer l'attention de niveaux de responsabilité politique supérieurs, plus stratégiques, comme les ministères de la planification ou des finances.

 

139. Les projets de terrain axés sur les technologies ont encore un rôle à jouer, et même un rôle très important. Les activités sur le terrain occuperont toujours une place de premier plan, en servant de base à AGA pour faire évoluer les politiques, les institutions et les attitudes. Cependant, d'un point de vue idéal et dans la mesure du possible, les projets de terrain devraient être utilisés en tant qu'élément du processus de politique générale, pour des démonstrations ou bien à titre pilote pour les nouvelles initiatives issues du dialogue sur les politiques. Les projets de transformation artisanale des produits laitiers du Service AGAP fonctionnent déjà ainsi dans une certaine mesure.

L'industrie laitière en Asie de l'Est: les priorités et la stratégie au niveau du
Programme de terrain

140. Alors que les quatre pays visités en Asie de l'Est ont tous attribué un degré de priorité élevé à la production et à la transformation des produits laitiers, la raison pour laquelle la FAO concentre son soutien sur la production de produits laitiers, très coûteuse et à haut risque en milieu tropical humide, dans des cultures traditionnellement non consommatrices de lait12, n'a toutefois pas paru convaincante à l'équipe d'évaluation. La principale justification est la forte conviction des gouvernements de ces pays quant à l'importance de la promotion de la consommation de lait pour la santé et la nutrition de la population, et pour la substitution des importations.

141. La question qui se pose est la suivante: si la priorité établie par un pays concerne une très petite minorité de la population (et non pas la plus pauvre) alors que d'autres problèmes moins visibles tels que ceux relatifs à la production porcine, affectent une majorité de producteurs et de consommateurs pauvres, quelle devrait être la cible de la FAO? Alors que le soutien budgétaire aux programmes de terrain de la FAO s'affaiblit, l'équipe estime que la priorité élevée donnée à l'industrie laitière en Asie de l'Est doit fait l'objet d'un nouvel examen, plus attentif. Un certain réajustement des priorités en matière de soutien à l'élevage, afin de lutter plus directement contre la pauvreté dans cette région, semble justifié.

142. Cela ne veut pas dire que la FAO ne devrait en aucun cas soutenir l'industrie laitière dans ces pays – si cela est fait d'une façon techniquement judicieuse, il est possible de produire du lait à un coût raisonnable dans certaines parties de la région, et s'il s'agit d'activités de production et de transformation artisanales, ou du ramassage de lait en vrac à petite échelle et d'une transformation à grande échelle, les ruraux pauvres pourront en bénéficier. Cette observation est certainement applicable à l'Asie de l'Est – ailleurs, il convient plutôt de se concentrer sur la transformation artisanale du lait.

143. Mais la question soulevée par l'exemple donné, s'est posée à maintes reprises dans de nombreuses situations, sur le terrain et au siège: dans quelle mesure une division ou un programme technique de la FAO peut-il ou devrait-il intervenir dans la définition de son programme d'assistance à un pays membre? Ce programme doit bien entendu être établi sur la base d'une évaluation approfondie des besoins et des demandes, mais il ne s'agit pas pour autant de répondre à n'importe quelle demande spécifique du pays. Pour la FAO, c'est là une question de définition des priorités. Le programme normatif concernant l'élevage, basé au siège, a mis au point un programme stratégique ciblé, grâce auquel il a pu attirer de grands programmes financés par des donateurs. Il serait utile de trouver le moyen de transférer cette approche ciblée au programme de terrain. L'objectif serait une approche stratégique, clairement définie et éprouvée, du développement du secteur (Mission et Vision stratégique).

144. Le cadre analytique qui sous-tend la vision stratégique de l'AGA, avec les "biens publics" clés et les diverses mesures à prendre dans ce contexte, peut être adapté à la situation de tous les pays membres, du plus pauvre au plus riche. La Division devrait chercher le moyen de traduire la nouvelle vision stratégique du siège en une approche cohérente du programme de terrain, et l'utiliser comme base pour l'établissement des priorités au moment de la réponse aux demandes. Un tel effort prévoirait la prise en compte des spécificités régionales et serait facilité par la participation directe des fonctionnaires régionaux et de certains Représentants de la FAO au processus de planification, dûment adapté aux situations et aux prérogatives régionales. Le siège ne devrait pas travailler isolément.

Manque de visibilité des récentes activités de la FAO dans les domaines couverts par l'évaluation

145. Dans toutes les régions, la FAO est reconnue comme étant l'institution internationale la plus active et la plus directement engagée en matière d'élevage, ainsi que pour ses excellentes relations avec les gouvernements. C'est là certainement l'un des avantages comparatifs de la FAO, qu'il convient d'exploiter dans toute la mesure du possible. Les initiatives reconnues de la FAO dans le domaine de la production et de la santé animales, son rôle en tant que fournisseur d'information et de documents (notamment de manuels techniques) sur l'élevage, et sa fonction de facilitateur pour les accords, les traités et les réseaux internationaux, sont très appréciés.

146. Toutefois, les récentes contributions liées à la vision stratégique de l'AGA, et notamment les documents, les faits nouveaux en matière de fourniture d'information et les nouveaux programmes, en particulier les initiatives LEAD pour l'environnement et IPEFP pour les politiques en faveur des pauvres, n'étaient connus que d'un très petit nombre parmi les personnes rencontrées par les missions régionales, dont notamment des fonctionnaires publics, des représentants du secteur privé et des organisations de producteurs, des donateurs, des experts, des membres du monde universitaire et le personnel de la FAO dans les pays. Cela était particulièrement frappant si l'on considère l'importance de plus en plus grande que revêt l'élevage dans tous les pays. La faible visibilité des domaines couverts par l'évaluation était en contraste avec celle plutôt forte des activités de la FAO en matière de santé animale et due en partie aux situations d'urgence vétérinaire enregistrées récemment dans plusieurs régions du monde, mais aussi d'une façon plus générale à la prépondérance des vétérinaires dans les ministères nationaux de l'élevage dans de nombreuses régions du monde.

La composante « diversification » du PSSA

147. Un domaine d'activité présent dans de nombreux pays est celui qui relève de la composante 'diversification' du Programme spécial pour la sécurité alimentaire (PSSA). L'équipe d'évaluation note toutefois que cette composante du PSSA est malheureusement perçue (perception qui n'est pas entièrement dépourvue de fondement), pour reprendre l'expression d'une personne interrogée en Afrique de l'Ouest, comme une réflexion après coup de ce qu'est fondamentalement un programme de production vivrière. Sur la base des résultats des missions sur le terrain, qui ont invariablement attribué aux projets du PSSA une faible note d'appréciation quant à la durabilité, l'évaluation recommande que le Service AGAP, en tant d'unité technique responsable pour ces interventions, utilise ses compétences spécialisées pour assurer la viabilité, la reproductibilité et la durabilité des activités du PSSA en matière d'élevage, dans les conditions nationales (c'est-à-dire après la clôture du projet). Il serait utile qu'AGAP participe davantage à la conceptualisation de l'approche globale de l'élevage en faveur de la lutte contre la pauvreté et de la sécurité alimentaire au sein du PSSA, en tirant ce secteur de sa situation d'isolement et en adoptant une approche plus holistique des systèmes de production au niveau familial, de l'exploitation, de la communauté et du pays. Il serait également logique que ces activités soient menées en collaboration étroite avec le processus IPEFP qui, pour le moment, n'a aucune interaction avec les travaux du Service au titre du PSSA.

Systèmes d'élevage pastoral

148. Ces dernières années, l’AGA a perdu sa capacité technique de soutenir les systèmes d'élevage pastoral. Dans de nombreuses régions du monde, les systèmes d'élevage pastoral transhumant de bovins, de petits ruminants et de camélidés revêtent une telle importance qu'il est impossible de s'occuper de la production animale sans tenir compte de cet aspect. Malgré leurs troupeaux, les éleveurs nomades comptent généralement parmi les plus démunis. Leurs besoins, leurs problèmes et leurs contraintes diffèrent de ceux des producteurs sédentaires. Cette lacune au niveau de l'assistance fournie par la FAO a été mise en relief par les missions effectuées sur le terrain en Afrique de l'Ouest et en Asie de l'Est (Chine). L'équipe d'évaluation considère comme très important que l'AGAP et l’AGAL aient l'un et l'autre de solides compétences techniques en matière de systèmes de production pastorale.

149. L’AGA commence maintenant à intervenir à nouveau dans ce domaine, sous la conduite du Chef de l’AGAP. Certaines activités peu concluantes avaient été entreprises dans le cadre d'un "Programme pastoral mondial" sous les auspices du PNUD et de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification. Un "Groupe pastoral" informel a été constitué au sein de la FAO avec la participation de fonctionnaires de la Division AGA (y compris LEAD) et de divers services (production herbagère et pâturages, terres et eaux, régimes fonciers, droit et développement). Cette initiative n'en est toutefois qu'à un stade tout à fait initial et nécessitera un soutien durable de la part de l'AGAP et de l'AGAL. Cela pourrait permettre de jeter les bases pour l'établissement d'un nouveau DPAI ou d'un centre d'intérêt spécifique dans le cadre du DPAI Lutte contre la désertification.

Questions concernant les projets PCT

150. La question soulevée plus haut concernant la nécessité de concevoir les projets de transfert de technologie en tenant compte de leur cadre de développement afin qu'ils puissent avoir l'impact souhaité, s'applique en particulier aux projets du PCT. La faiblesse de ces projets au niveau de la conception est soulignée dans l'Évaluation indépendante du PCT qui a été conduite en même temps que la présente évaluation. Les conséquences d'une telle défaillance ont été indiquées à plusieurs reprises par les missions régionales: les projets sont plus complexes, de sorte que leur conception requiert plus de temps et davantage de ressources. En général (avec quelques exceptions), les documents de définition des projets du PCT ont été jugés comme relativement superficiels, avec une description trop sommaire du contexte dans lequel l'intervention devait s'inscrire. Les projets du PCT auxquels ont été attribuées de faibles notes quant à la clarté des objectifs ou à la conception et la formulation, ont généralement fait aussi l'objet d'une mauvaise appréciation concernant la durabilité.

 

151. L'équipe d'évaluation souscrit à la recommandation de l'Évaluation du PCT afin qu'après l'approbation "de principe" d'un projet, cette plus grande attention à la conception soit inscrite dans le mandat de la première mission pour ce projet pendant la phase de démarrage.

 

152. Une autre question est celle de la nécessité d'un suivi minutieux des réalisations et d'une évaluation attentive des résultats des projets pilotes financés par le PCT. Les restrictions budgétaires ne permettent pas une évaluation ou un suivi scrupuleux de la plupart des projets PCT, mais dans le cas d'activités pilotes, des évaluations des résultats et des réalisations devraient être exigées au titre de l'accomplissement de leurs objectifs, sans quoi il n'est pas possible de reproduire l'expérience pilote ou d'en tirer des leçons.

 

153. Une observation souvent réitérée dans les rapports régionaux est que les projets du PCT sont de trop courte durée (deux ans), surtout dans le secteur de l'élevage où le cycle de reproduction de la plupart des animaux est trop long pour pouvoir obtenir des résultats en l'espace de deux ans seulement – chez les bovins, un délai de cinq ans peut s'écouler avant que la génération suivante ne soit productive. Les rapports régionaux ont également noté que les processus d'approbation et de mise en œuvre prévus pour les projets du PCT peuvent occuper une trop grande partie de la période d'exécution limitée de ces projets. Les limites imposées au recours à des experts internationaux peuvent aussi réduire l'efficacité des projets. L'équipe souscrit donc aux recommandations de l'Évaluation du PCT afin que les délais d'exécution des projets du PCT soient élargis (dans certaines limites), qu'un délai d'exécution maximal soit prévu pour les autorisations techniques éventuellement nécessaires et que les limites imposées à l'utilisation d'experts internationaux soient assouplies.

VII. Conception du programme et problèmes au niveau du siège

A. LA VISIBILITÉ INSTITUTIONNELLE DES ACTIVITÉS CONCERNANT L'ÉLEVAGE AU SEIN DE LA FAO

154. L'équipe d'évaluation a examiné la question soulevée à plusieurs reprises au cours de l'examen effectué et concernant la visibilité des activités en matière d'élevage au sein de la FAO et l'institutionnalisation d'un mécanisme permettant d'élargir le programme et de le mettre davantage en relief, compte tenu de son importance croissante dans la production agricole.13

155. Les propositions les plus radicales prévoient notamment la création d'un département distinct pour l'élevage sur le modèle de ceux des Pêches et des Forêts, même si une minorité seulement a estimé qu'une telle solution pouvait être utile. Plutôt radicale, elle aussi, est la proposition d'ajouter un nouveau Comité aux organes directeurs, comme le Comité de l'agriculture en vigueur (COAG) dont l'élevage fait actuellement partie. La création et le fonctionnement d'un tel comité auraient un coût prohibitif et s'il fallait réduire le budget de l'AGA pour le financer, l'opération n'aurait aucune logique. Une autre possibilité, considérée comme plus réalisable par de nombreuses parties prenantes, serait de créer un sous-comité de l'élevage au sein du Comité de l’agriculture. Toutefois, de tels sous-comités comportent eux aussi des coûts relativement élevés et cela contribuerait à accentuer les divisions au lieu de favoriser une meilleure intégration.

156. Bien que l'équipe d'évaluation ne soit en mesure de recommander aucune des mesures spécifiques proposées, car celles-ci soulèveraient des questions institutionnelles et de ressources allant bien au-delà de son mandat, elle signale toutefois que le point essentiel est la nécessité de renforcer la présence des questions relatives à l'élevage dans les programmes de plusieurs autres unités techniques, couvrant des domaines aussi divers que les cultures et les systèmes de production, les régimes fonciers et la foresterie, le commerce et les normes. Accentuer ultérieurement la séparation entre le programme concernant l'élevage et les autres programmes, en créant de nouvelles entités institutionnelles, ne semble pas être le meilleur moyen d'assurer une telle présence.14

157. L'élevage a été inscrit parmi les points à l'ordre du jour des récentes réunions du Comité de l’agriculture et il s'agit là d'un pas en avant. Afin de renforcer la visibilité des travaux de la FAO en matière d'élevage et leur position parmi les activités du Département de l'agriculture dans son ensemble, l'évaluation recommande que l'inscription de l'élevage parmi les points à l'ordre du jour du Comité de l'agriculture (COAG) de la FAO soit rendue permanente. D'autres mécanismes permettant d'accroître la visibilité et l'intégration, notamment une stratégie de communication renforcée et une interaction accrue avec d'autres secteurs de l'Organisation, sont illustrés ailleurs dans le présent rapport.

B. CONCEPTION DU PROGRAMME ET MODALITÉS DE TRAVAIL

158. La conception du programme est désormais très clairement liée à la vision future d'une Division dont le rôle est de servir de courtier et de coordonnateur du savoir en se concentrant sur les politiques et l'information concernant l'élevage, tout en s'efforçant de réduire au minimum les effets négatifs et de maximiser en revanche les contributions positives de la production animale aux trois "biens publics" fondamentaux: l'équité, l'environnement et la santé publique. Cette vision comporte une charge particulière pour l’AGAL, qui est le point de concentration pour les politiques et l'information au sein de la Division. L'analyse sectorielle est un élément clé de ce processus, bien qu'il s'agisse actuellement d'une activité relativement isolée au niveau de la Sous-Division. Les personnes interrogées aussi bien au sein de la Division AGA que dans d'autres secteurs de la FAO, ont souligné la méconnaissance des activités de l'AGAL et c'est là une occasion perdue d'être informés et d'informer. La progression vers la réalisation de la vision en sera également ralentie.

159. Toutefois, la réalisation de la vision ne relève pas uniquement de l'AGAL. La présentation des entités de programme relatives aux politiques et à l'information comme étant le fondement de tous les autres travaux de la Division, peut induire en erreur les autres fonctionnaires quant à leur importance et faire oublier la nécessité d'une véritable stratégie d'équipe. Des progrès considérables ont été faits au cours des quatre dernières années en termes d'intégration au niveau de l'AGA, mais il est apparu assez clairement qu'il restait encore du chemin à parcourir dans ce domaine. L'équipe recommande que l’AGAL prenne les devants en renforçant à la fois l'intégration de ses fonctions et de ses activités avec les travaux du reste de la Division, et sa collaboration avec l’AGAP et l’AGAH pour les activités normatives en matière de politiques.

160. Une autre question concerne l'équilibre entre la capacité de la Division AGA de répondre aux demandes des pays et celle d'orienter son programme interne à partir de sa propre vision stratégique et analyse des tendances et des nouveaux enjeux. Tant qu'il restera quelques zones d'ombre à cet égard, des tensions continueront d'être enregistrées au sein de la Division. Ces tensions internes se manifestent non seulement au niveau de l'AGA, mais aussi avec les collaborateurs potentiels dans d'autres divisions de la FAO.

161. Il est généralement reconnu que des progrès ont été faits vers la résolution de ces problèmes, mais l'évaluation recommande davantage d'efforts afin que la totalité du personnel soit en mesure de contribuer au débat et puisse compter sur des principes directeurs plus clairs concernant les activités internes communes de la Division, par exemple sur un site Intranet de division. La création d'un Comité des publications qui aura une vue d'ensemble des priorités en matière de publications, est considérée comme un pas en avant et la prochaine étape pourrait être de définir des lignes directrices pour déterminer dans quel cas l'appui technique à un projet ou autre activité doit être assuré par un fonctionnaire de l'AGA ou bien par un consultant. Toutefois, pour favoriser le 'ralliement' de tout le personnel, l'équipe d'évaluation recommande que ces lignes directrices ou autres directives opérationnelles soient définies soit en consultation étroite avec le personnel, soit sur la base des propositions d'une équipe spéciale de fonctionnaires de la Division.

 

162. Une question plus difficile à résoudre au moyen de directives génériques est celle d'assurer que le chaque fonctionnaire ait une charge de travail réalisable. La communication verticale vers le bas semble bonne, mais parmi les personnes interrogées rares étaient celles qui pouvaient voir l'intérêt d'une communication horizontale quant à leur perception courante de ce qui était attendu d'elles. L'équipe d'évaluation recommande que la direction et le personnel s'entendent sur des descriptions de poste plus claires dont les cibles reflètent l'équilibre attendu pour chaque individu entre la réponse à fournir à des demandes extérieures et l'exercice d'un rôle dynamique au sein de la Division. Un réexamen pourrait être effectué tous les trois mois, par exemple pour évaluer l'impact d'une augmentation des travaux d'urgence ou de l'absence imprévue de certains collègues, sur la charge de travail de chacun. L'exécution des tâches devient ainsi une forme de partenariat entre la direction et le personnel, qui offre à la direction la possibilité de mieux saisir les synergies potentielles susceptibles de dériver d'une interdisciplinarité (voir également ci-dessous au sujet de l'interdisciplinarité).

Interdisciplinarité au sein de l'AGA et liens avec d'autres secteurs de la FAO

163. Durant les entretiens avec le personnel de la Division AGA, il a été indiqué fréquemment que la collaboration entre les fonctionnaires de la Division avait un caractère 'ponctuel' et était souvent le fruit d'une 'entente entre les personnalités de chacun'. Les nombreuses demandes extérieures ponctuelles, comme les demandes au titre des DPAI et les requêtes des pays, semblent nuire à la collaboration interne et à la cohésion du groupe. L'équipe recommande d'explorer les moyens de mettre en place un système (transparent) de 'récompense' qui encourage le travail interdisciplinaire au sein et à l'extérieur de l'AGA. Ces récompenses peuvent prendre la forme d'un accès à des ressources additionnelles (provenant, par exemple, d'un "fonds pour les activités interdisciplinaires" établi au niveau de la Division), d'une décharge des activités administratives, ou autre mesure adaptée à la situation. De la même façon, toute résistance à l'interaction avec d'autres éléments pourrait ainsi conduire à une évaluation négative des résultats d'une entité ou d'un individu.

164. Les nombreux entretiens avec d'autres divisions de la FAO ont donné à l'équipe d'évaluation l'impression que l'AGA était considérée comme une entité isolée, notamment dans certains cas spécifiques où une collaboration devrait exister. C'est le cas de l'interaction avec la Division du Centre d'investissement (TCI) qui dispose de son propre spécialiste de l'élevage. La communication entre l’AGA et le TCI est limitée et le Centre conduit ses activités de conseil en matière d'élevage indépendamment de la Division, parfois même en 'concurrence' avec elle, comme dans le cas de deux initiatives en faveur des pauvres conduites en Afrique de l'Ouest, l'Initiative pour des politiques d'élevage en faveur des pauvres (IPEFP) dans le cadre de l'AGAL, et l'initiative "ALive" de la Banque mondiale pour le développement de l'élevage en Afrique, qui bénéficie du soutien de TCI. Bien que certains groupes de TCI aient récemment sollicité l'appui de la Sous-Division (précisément pour les projets du FEM et les activités concernant la grippe aviaire), la collaboration est généralement loin d'être ce qu'elle devrait être.

165. Un autre cas est celui de la Division de l'assistance aux politiques (TCA), dont l'interaction avec l’AGAL et l'initiative IPEFP a été très limitée, malgré la compatibilité de leurs mandats respectifs. Une nouvelle Équipe spéciale de TCA est actuellement mise en place pour les activités en matière de politiques au sein de la FAO, ce qui pourrait donner à ces deux unités l'occasion d'interagir de façon plus systématique, du moins formellement.

166. Il est un autre domaine dans lequel une collaboration aurait dû être mise en place mais ne l'a pas été: à savoir, entre l'initiative IPEFP et l'autre grand Programme de soutien aux moyens d'existence (LSP) financé par le Royaume-Uni, qui sont centrés l'un et l'autre sur les approches durables des moyens d'existence et la promotion d'un changement des politiques en faveur des pauvres. Quelques exemples d'interaction ont néanmoins été indiqués, notamment avec:

167. La Division AGA travaille également indirectement avec d'autres services techniques au titre de sa participation à des degrés divers à dix Domaines prioritaires pour une action interdisciplinaire (DPAI).15 Les DPAI dans lesquels une participation plus active de l'AGAL et de l'AGAP a été indiquée, ont été ceux des systèmes intégrés de production, de la diversité biologique, de la gestion de l'information spatiale, des études prospectives mondiales et des secours après les crises. La participation de l'AGA à ces DPAI peut être révélatrice de la place importante que revêt l'élevage dans les activités de la FAO, mais intervenir dans un tel nombre de DPAI alors qu'un financement sûr doit encore être trouvé pour la plupart d'entre eux, n'est peut-être pas la meilleure façon d'utiliser le temps de travail du personnel. Il n'a pas encore été établi clairement si l'utilité de ces activités pour la FAO dans son ensemble, pour l’AGA ou pour les particuliers, fait l'objet d'une évaluation périodique et si des indications appropriées sont alors données.

168. La question de l'activité interdisciplinaire des programmes de l'AGA et de son personnel est étroitement liée à celle de l'opportunité de considérer l'élevage comme une discipline distincte et séparée. Si l'élaboration de normes et de règlements concernant les produits de l'élevage, et les travaux en matière de santé animale sont le plus souvent des domaines d'activité indépendants, en revanche pour ce qui est des systèmes d'élevage artisanal, de l'analyse sectorielle et des travaux en matière de politiques (notamment en faveur des pauvres), une plus grande intégration des activités de la Division dans l'action du Département de l'agriculture (AG) dans son ensemble est absolument nécessaire. Dans le domaine des ressources génétiques, les activités de catalogage et de conservation des ressources zoogénétiques devraient être très étroitement liées aux travaux sur les ressources phytogénétiques et la diversité biologique conduits dans d'autres services du Département. Concernant les projets du PSSA, les activités en matière d'élevage menées au titre de la composante 'diversification' devraient être élaborées conjointement avec le Service chargé des cultures en tant qu'activités de production végétale et animale intégrées.

Comprendre le rôle de la FAO dans les domaines couverts par l'évaluation dans le contexte mondial

169. Comme on l'a vu plus haut, le secteur de l'élevage enregistre actuellement une croissance remarquable, par suite de l'accroissement de la demande concernant ces produits et cela alors que de nombreux donateurs renoncent à des conseillers/groupes spécialistes de l'élevage, ce qui donne davantage d'importance à la présence de l'AGA en tant que groupe expert. Toutefois, cela signifie également que la Division doit éviter de disperser excessivement ses interventions. D'autres organisations comme l'ILRI et la Division mixte FAO/AIEA, ont des compétences spécialisées dans ce domaine, tout comme les services nationaux de recherche et de vulgarisation agricoles dans certains pays en développement, et les Instituts de recherche avancée dans les pays développés. Les compagnies productrices d'aliments pour animaux, les compagnies pharmaceutiques vétérinaires et d'autres entreprises privées concernées dans les pays développés investissent également dans les pays en développement qui représentent un marché potentiel.

170. Il est recommandé d'entreprendre un exercice de cartographie16 pour examiner les autres sources d'assistance dans les domaines couverts par l'évaluation, afin que l'AGA puisse voir clairement quel est son avantage comparatif et quelles sont ses organisations partenaires clés, et orienter ses activités de façon à compléter ce qui peut être fait par d'autres organes. L'objectif est d'assurer la cohérence, la coordination et la complémentarité avec les autres institutions, la société civile et le secteur privé.

171. Une analyse générale de la position, actuelle et future, des divers fournisseurs de services concernant l'élevage, laisse penser qu'à l'avenir un soutien technique aux systèmes d'élevage intensif pourrait provenir de plus en plus souvent des compagnies productrices d'aliments pour animaux, outre que des services nationaux de recherche et de vulgarisation financés par l'État. Les Instituts de recherche avancée tendraient pour leur part à se concentrer sur les politiques, tandis que l'examen des priorités stratégiques du Groupe consultatif en janvier 2005 pourrait également donner des indications plus claires quant à l'orientation future de l'ILRI. Une certaine redondance au niveau des services offerts par les différentes organisations est souhaitable afin que des synergies puissent se produire, mais cela requiert une reconnaissance proactive des avantages comparatifs de chaque organisation, plutôt qu'une prise de conscience réactive.

VIII. Conclusions générales concernant l'orientation stratégique des activités de la FAO dans les domaines couverts par l'Évaluation

Le rôle actuel et futur de la FAO dans le secteur de l'élevage

172. La Division AGA est allée résolument de l'avant dans l'identification des défis et des perspectives du secteur dynamique de l'élevage. Les changements apportés dans le PMT 2006-11 aux entités de programme à mettre en œuvre sont considérés comme une étape positive vers une vision centrée sur la fourniture d'informations et l'assistance aux politiques. La Division évolue dans ce domaine, au même titre que la FAO, vers une nouvelle façon de travailler qui privilégie l'information et les politiques, au détriment de la formation et de la technologie. Toutefois, il s'agit là de généralisations très larges et il est important de définir exactement quelle peut être la contribution de la FAO dans ces deux domaines (information et politiques).

173. En matière d'information, le rôle de la FAO est avant tout celui de rassembler (au niveau mondial) et d'évaluer les informations. Face à la diffusion rapide et à l'utilisation croissante des sites web, dont bon nombre ne font l'objet d'aucun contrôle quant à leur qualité, l'équipe recommande que l'AGA renforce son rôle clé dans la démonstration des bonnes pratiques et l'utilisation d'approches innovatrices pour l'identification des risques associés à un usage erroné et à un contrôle de qualité insuffisant des données. Le contrôle de la qualité en particulier a été identifié comme étant un domaine dans lequel il est important de poursuivre les efforts, même si beaucoup est déjà fait actuellement dans ce sens.

174. En termes de politiques, celles-ci sont généralement établies au niveau national et lorsqu'il s'agit d'accords mondiaux, la FAO n'est que l'un des partenaires. L'Organisation a toutefois un rôle de premier plan à jouer dans divers domaines, notamment:

175. La Mission de l'AGA (ci-dessous) s'inscrit aisément dans ce cadre, mais le chemin vers la réalisation de la vision doit être indiqué plus clairement.

Les Entités de programme révisées dans le PMT 2006-11

176. Comme indiqué plus haut, durant la récente mise à jour du PMT pour la période 2006-2011, l’AGA a décidé de réduire de huit à six le nombre des entités de programme, "pour faire porter ce dernier plus précisément sur des domaines revêtant la plus grande utilité et le plus haut rang de priorité, compte tenu de l'expérience acquise à ce jour" et pour mieux aligner le programme sur les Objectifs du Millénaire pour le développement. Considérant l'avenir des activités de la FAO en matière d'élevage, l'équipe d'évaluation s'est penchée sur la conception des nouvelles entités et a cherché à répondre aux questions suivantes:

  1. Les changements apportés ont-ils rendu les travaux de la Division plus faciles à comprendre (à l'intérieur comme à l'extérieur)?
  2. La réorientation du programme porte-t-elle visiblement (à l'intérieur comme à l'extérieur) AGA vers sa vision d'une nouvelle priorité donnée à la fourniture d'informations et à l'assistance aux politiques?
  3. Dans quelle mesure le ralliement de l'ensemble du personnel de l'AGA à ces changements est-il acquis?
  1. Cette orientation plus claire favorisera-t-elle une interdisciplinarité accrue au sein de l'AGA et avec d'autres secteurs de la FAO?

La "Mission" du Programme Élevage de la FAO

177. La Mission de la Division AGA est actuellement:

"de clarifier et de favoriser le rôle du sous-secteur de l'élevage dans la réduction de la pauvreté, le renforcement de la sécurité alimentaire, la promotion de la sécurité sanitaire des aliments, la sécurité du commerce du bétail et des produits de l'élevage, tout en protégeant la durabilité environnementale et la biodiversité".

178. L'emploi des termes 'clarifier et favoriser' situe clairement le centre d'intérêt de la Division, à savoir l'analyse et la fourniture de connaissances dans le sous-secteur de l'élevage. La suite du texte manque toutefois de clarté et a prêté à controverse. Il est suggéré de revoir la formulation de l'Énoncé de mission. Une nouvelle rédaction, plus représentative selon l'équipe d'évaluation des travaux de la Division tels qu'ils lui ont été présentés, est la suivante:

La Mission du programme Élevage de la FAO est de clarifier (par l'analyse et l'information) et de favoriser:

  1. le rôle du sous-secteur de l'élevage dans le renforcement de la sécurité alimentaire et en offrant un moyen pour sortir de la pauvreté, et
  2. la tâche de répondre à l'augmentation rapide de la demande de produits de l'élevage par la production, la transformation et le commerce, tout en:
    1. atténuant les effets négatifs de l'intensification de la production sur les pauvres,
    2. préservant l'environnement, et
    3. réduisant au minimum les risques pour la santé publique.

179. Cette mission est parfaitement en accord avec la priorité donnée par la FAO à la sécurité alimentaire, tout en reconnaissant explicitement la 'révolution de l'élevage' comme étant le principal moteur du secteur dans bon nombre de pays membres. Il est également recommandé que la Division AGA envisage de distinguer les domaines que le Programme Élevage peut valoriser grâce à sa contribution proactive, en tirant parti des secteurs dans lesquels la FAO détient un avantage comparatif (par exemple, l'analyse des tendances de l'élevage à l'échelle mondiale et locale, et les cadres institutionnels pour l'aide aux ruraux pauvres), de ceux dans lesquels l’AGA apporte une réponse aux demandes des pays ou une contribution au mandat de la FAO en termes de normes et de règles (par exemple, les travaux sur le Codex Alimentarius). Cela pourrait éventuellement être le sujet d'une journée de réflexion au niveau de la division, dans l'objectif déclaré de trouver un équilibre et un compromis entre la réponse aux demandes d'assistance technique spécifiques des pays, et la réalisation proactive de la vision stratégique de la Division. Cet aspect est également examiné au sujet des programmes de travail des fonctionnaires de la Division, dans la section "Conception du programme et modalités de travail" ci-dessus.

 

___________________

1 Il s'agit d'une référence au Département de l'agriculture, dont dépend la Division de la production et de la santé animales, où le besoin d'intégration du travail est le plus fort, mais cela s'applique aussi à l'intégration des travaux au sein d'autres Départements.

2 Une autre solution, même si cela n’est simple, serait de trouver des financements extrabudgétaires pour un poste de deux ans.

3 Même dans les pays en développement, cette moyenne repose sur des extrêmes: dans certains pays africains, la consommation de produits de l'élevage par tête d'habitant a reculé sur cette période, tandis qu'elle s'est envolée dans les pays de l'Est et du Sud-Est asiatique, culminant à au moins 6,3% par an, voire plus en Chine.

4 Delgado et al., Livestock to 2020: The Next Food Revolution, Food, Agriculture and Environment Discussion Paper 28; IFPRI (Institut international de recherche sur les politiques alimentaires), FAO (Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture), ILRI (Institut international de recherches sur l'élevage); Washington, mai 1999. Il est intéressant de noter que le chef actuel de l'AGAL a été l'un des auteurs de cette étude phare. Les chiffres cités proviennent également de cette étude.

5 Les autres Grands Programmes étant: Politiques et développement alimentaires et agricoles; Pêches; Forêts; et Contribution au développement durable et programmes spéciaux.

6 Un projet technique présente les caractéristiques générales suivantes: durée de six ans maximum, objectifs à atteindre dans des délais fixés et définis en fonction de l'utilisation que les utilisateurs cibles feront des produits, définition des principaux produits, critères et indicateurs d'efficacité, spécification des utilisateurs cibles et des liens avec les partenaires. Les activités de programme continues diffèrent des projets techniques en raison essentiellement de leur caractère continu, qui ne permet pas de fixer des délais pour atteindre les objectifs, mais sont semblables aux projets techniques aux autres égards. Les accords de service technique visent à couvrir les services orientés sur la demande, qui peuvent inclure le secrétariat de réunions ordinaires (d'après le Programme de travail et budget 2002-03)

7 Afrique australe et orientale: Zimbabwe (Bureau sous-régional pour l'Afrique australe et orientale/Harare), Botswana (

8 Une question s'est posée à propos de l'utilisation du terme «biens publics mondiaux», étant donné que la plupart des activités en matière de PPIE intéressent les incidences nationales, voire régionales, du développement de l'élevage sur ces biens publics (ce n'est toutefois pas le cas pour les questions ayant trait à la santé). C'est pourquoi, ils sont généralement désignés dans ce rapport par l'expression «les trois biens publics».

9 Ces réductions résultent de la dévalorisation du dollar des EU par rapport à l'euro et de la décision des pays Membres d'adopter un scénario de croissance nominale zéro pour le budget en cours. Cette contraction budgétaire affecte toutes les divisions de la FAO.

10 Ce programme est géré par le Service de la décentralisation (OCDO). Il emploie essentiellement des fonctionnaires techniques envoyés sur le terrain, tels que les représentants de la FAO. Officiellement, le personnel devrait consacrer 75% de son temps de travail à des activités techniques (Circulaire OCD 2004 sur les mandats des pays et leurs relations), ce qui n'est pas le cas en pratique, étant donné que la charge de travail des représentants de la FAO est trop élevée. L'évaluation indépendante menée récemment sur la décentralisation de la FAO avait recommandé de mettre un terme à ce système. Toutefois, une partie du personnel de la Division a à nouveau été réquisitionné pour participer au système, pas plus tard qu'en décembre 2004.

11 L’idée de la ratification d’un traité international a été abandonnée dans la mesure même où il n’existait pas de consensus sur ce point au sein de la CRGAA.

12 Alors qu'en 1993, la consommation mondiale de lait par habitant (en poids) était 2,2 fois supérieure à la consommation de viande, en Asie de l'Est (Chine non comprise) cet chiffre n'était que de 0,36 fois et, en Chine, de 0,21 fois. Cela n'est pas le cas bien entendu de l'Asie méridionale, où la consommation de produits laitiers est traditionnelle et diffuse: dans cette région, la consommation de lait par habitant est plus de 10 fois supérieure à celle de la viande (de 14,5 fois en Inde) (chiffres tirés de Delgado et autres, op. cit.).

13 À ce propos, l'équipe d'évaluation note que si la part de l'élevage dans la production agricole totale a considérablement augmenté ces dernières années (jusqu'à 50 pour cent de la production totale en termes de valeur), cela tient davantage à l'essor des systèmes de production intensive commerciale qu'à un accroissement de la production animale au niveau des petits producteurs. L'attention de la FAO reste néanmoins centrée sur les petits exploitants ruraux pauvres et les personnes en situation d'insécurité alimentaire. La question se pose donc de savoir si l'expansion mondiale du secteur de l'élevage devrait se traduire au niveau de la FAO par un élargissement équivalent de son propre programme en matière d'élevage.

14 Les Pêches et les Forêts en sont un exemple: relever de départements distincts a généralement contribué à rendre encore plus difficile l'intégration de leurs activités avec d'autres disciplines techniques.

15 Ces domaines sont les suivants: Systèmes intégrés de production; Biosécurité; Gestion de l'information spatiale et outils facilitant la prise de décisions; Gestion intégrée de la diversité biologique pour l'alimentation et l'agriculture; Application des biotechnologies à l'agriculture, aux pêches et aux forêts; Questions concernant le changement climatique dans l'agriculture; Prévention et atténuation des catastrophes et plans de préparation, de secours et de redressement; Ravitaillement des villes; Définitions, normes, méthodologies et qualité de l'information; et Études prospectives mondiales.

16 Un exemple de ce type d'exercice a été fourni à la Division dans le cadre du rapport sur la composante Ressources du Programme ordinaire de la présente évaluation.