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COMITÉ DE LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE MONDIALE |
Trente-et-unième session |
Rome, 23-26 mai 2005 |
DISCOURS LIMINAIRE DE S.E. BLAISE COMPAORÉ, |
Excellences Messieurs les Chefs d’Etat et de gouvernement,
Monsieur le Directeur général de la FAO
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs les membres du Corps diplomatique,
Mesdames et Messieurs les Représentants des Institutions internationales,
Honorables Délégués,
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais exprimer ma gratitude à mon frère Jacques Diouf, Directeur général de la FAO pour l’honneur qu’il fait à mon pays et à l’Afrique entière, en m’invitant à la 31ème Session du Comité de Sécurité alimentaire mondiale.
Je saisis l’occasion qui m’est offerte pour rendre un hommage mérité à son engagement contre la faim et à son action déterminée en faveur d’une agriculture plus performante dans le monde.
J’exprime ma reconnaissance au gouvernement et au peuple italiens qui abritent le siège de notre institution et contribuent à son rayonnement depuis sa création.
Excellences, Mesdames, Messieurs,
La 31ème session du Comité de Sécurité alimentaire mondiale se tient à un moment où le monde entier est engagé dans un processus de mutation économique et politique.
Des progrès significatifs sont enregistrés dans certaines régions à la faveur de la mondialisation et de la libéralisation, tandis que les économies de la plupart des pays au Sud du Sahara subissent des distorsions qui compromettent les possibilités de développement durable.
Par ailleurs, il est aujourd’hui établi que la stabilité des Etats ne se résume pas uniquement à l’instauration d’institutions démocratiques. Elle suppose aussi la création de conditions indispensables à la satisfaction des besoins primaires des populations.
Les pays africains se sont engagés, au Sommet de Maputo en juillet 2003, à consacrer 10 % de leur budget national à l’agriculture. Cette décision historique mérite d’être soutenue, car elle favorisera la croissance dans ce secteur et conduira à une plus grande promotion sociale pour les populations rurales.
Mesdames, Messieurs, Honorables Délégués,
La situation alimentaire du continent africain interpelle particulièrement la communauté internationale. L’éradication de la faim en Afrique lui impose d’agir dans trois directions essentielles:
Mesdames, Messieurs, Honorables délégués,
Dans un contexte de déficit pluviométrique chronique, le secteur agricole burkinabé contribue pour près de 40% à la formation du produit intérieur brut. De profondes réformes institutionnelles et économiques ont été conduites par le gouvernement burkinabé pour soutenir, diversifier et augmenter la production agricole.
En exemple, le programme de la petite irrigation, fortement appuyé par la FAO et utilisant des moyens d’exhaure à faible coût, a connu l’adhésion des producteurs ruraux. Sa généralisation sur les petits périmètres villageois représente un atout majeur pour la sécurité alimentaire et la réduction de la pauvreté.
En outre, le gouvernement a mis en œuvre un programme national utilisant la technique des pluies provoquées par ensemencement des nuages qui permet chaque année d’augmenter l’offre hydrique de 10%.
Les performances réalisées dans le secteur de l’agriculture ont fait reculer le niveau de pauvreté de 9,5% dans le milieu rural durant la période 1998-2003.
Sur le plan alimentaire, les besoins des populations burkinabé ont été couverts par la production nationale neuf années sur dix, durant la période 1994-2004.
Pour consolider les résultats obtenus et créer les conditions d’un développement durable, le gouvernement a récemment adopté une nouvelle stratégie de développement rural à l’horizon 2015.
Cette stratégie vise quatre objectifs majeurs:
Mesdames, Messieurs, Honorables délégués,
Les multiples obstacles à l’accès au marché des pays développés découragent les efforts des agriculteurs burkinabés.
Les barrières non tarifaires et les subventions à l’exportation sont les principaux pièges qui freinent l’essor des économies du sud et compromettent l’atteinte des Objectifs de développement du Millénaire.
Mesdames, Messieurs, Honorables délégués,
Les pays en développement attendent de la FAO, un éclairage sur l’avenir tendanciel de leur agriculture.
Les populations rurales dans les pays africains, notamment les femmes, bénéficient d’un accès très limité a la terre, au crédit et aux services de base.
La mondialisation appelle des réponses adaptées aux préoccupations essentielles du 21ème siècle.
Dans les pays du Sud, il faut penser non seulement à l’augmentation de la production et à sa diversification, mais aussi à l’entreprenariat rural associant le secteur privé et les institutions de financement.
Il est impératif de créer à court terme, les conditions pour accélérer les investissements et élargir les offres de crédits dans le secteur agricole.
Je souhaite que les interventions de la FAO s’inscrivent dans le traitement diligent de ces questions, afin d’opérer une rupture avec l’agriculture de subsistance au profit d’une agriculture moderne, contribuant de manière déterminante à la réduction de la pauvreté et de la faim.
Aussi est-il réconfortant de constater que les experts de la FAO encouragent l’utilisation de la biotechnologie dans le secteur agricole en vue d’accroître sa productivité.
Ce sont là quelques sujets qui interpellent chaque jour la FAO dans sa mission d’accompagnement des pays membres dans leur quête quotidienne pour un monde débarrassé de la faim.
Excellences, Mesdames, Messieurs,
Je voudrais saluer la détermination des personnels de la FAO, les partenaires techniques et financiers, qui œuvrent au renforcement des capacités d’actions communautaires contre le péril acridien en Afrique, notamment au Sahel.
Il me plaît de rappeler l’attachement profond du Burkina Faso aux idéaux de la FAO. Je forme le voeu que notre organisation commune continue de mobiliser la Communauté internationale autour de deux idées fondamentales:
La FAO a insufflé au monde un élan de solidarité et de progrès, à travers la construction de partenariats novateurs. Puisse cet élan contribuer davantage à ouvrir de nouvelles perspectives pour un développement mondial à visage humain.
Je vous remercie.