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Pourquoi est-il si difficile de produire du bois de feu?

Raymond Noronha

RAYMOND NORONHA est un sociologue indien qui travaille pour la Banque mondiale

Les problèmes ne sont pas techniques mais relèvent plutôt de facteurs socio-culturels et économiques ainsi que de la politique locale. L'auteur décrit la situation en Chine, en République de Corée en Inde, en Tanzanie et au Niger

COUPE DE BOIS DE FEU EN AFRIQUE DU NORD pillage accéléré de tout ce qui est forêt pour en tirer de l'énergie

Le bois est la principale source d'énergie employée par une grande partie de la population mondiale pour la cuisine le chauffage et toutes sortes d'industries locales. Mais les forêts qui produisent ce bois sont sujettes à des pressions de plus en plus fortes 1. Il n'en est que plus nécessaire de se préoccuper des bois de village qui sont l'un des principaux moyens de résoudre la crise des approvisionnements en bois à des fins énergétiques.

Deux postulats s'imposent au départ: premièrement les techniques d'établissement de plantations sont bien connues; deuxièmement les bois ainsi obtenus permettent de satisfaire divers besoins de l'homme et représentent une des sources les moins coûteuses d'énergie. Si ces postulats sont valables pourquoi les bois de village ne se multiplient-ils pas dans les campagnes des pays en développement qui en ont tellement besoin? Les causes n'en sont pas d'ordre technologique, mais plutôt d'ordre social et politique. Il existe un petit nombre de programmes de plantation de bois de village, tous relativement récents, situés en Chine, en République de Corée, au Gujerat (Inde), en Tanzanie et au Niger. Les uns ont réussi et les autres ont échoué, mais tous ont fait l'objet d'une étude approfondie 2.

FABRICATION DE PAIN DANS UN VILLAGE NEPALAIS une grande part de la population mondiale cuit ses aliments au bois

Chine. En une trentaine d'années, entre 1949 et 1978, la superficie des forêts chinoises s'est accrue de 72 millions d'ha correspondant à 12,7 pour cent de la surface des terres. La principale cause de cet accroissement est la mobilisation des masses rurales. Des objectifs nationaux ont été fixés, puis traduits en objectifs spécifiques au niveau des districts, des brigades et des communes.

L'esprit révolutionnaire dont est imprégné le programme, comme d'ailleurs tous les autres programmes chinois, est inspiré par les efforts de reconstruction entrepris sous la direction de Mao Tse Tung. L'organisation nécessaire existait et la division du travail, prescrite de façon uniforme dans tout le pays, était appliquée par une hiérarchie de fonctionnaires et de cadres.

République de Corée. L'exemple coréen, qui a été vanté très haut comme modèle pour les autres pays en développement, semble encore plus miraculeux. Jusqu'en 1973, tout ce que l'on a fait pour combattre la dégradation des forêts a échoué et les plants mis en terre par les forestiers étaient coupés dans les six mois. Les villageois se considérant par tradition libres de couper gratuitement le bois dont ils avaient besoin, les forêts à proximité des villages ont été détruites et de plus en plus il a fallu brûler des feuilles, de l'herbe, de la paille de riz, des tiges de mais et d'autres résidus agricoles. La République de Corée a entrepris en 1973 un quadruple programme comportant le renforcement du Département des forêts et la promulgation d'une nouvelle loi forestière. En outre, une campagne de vulgarisation et d'information a été lancée pour encourager la plantation d'arbres, les mesures de conservation et l'application de la nouvelle loi. Le ramassage des feuilles et de la litière dans les forêts a été interdit et un programme national de reboisement a été entrepris pour créer des plantations de bois de feu dans tous les villages.

Ce programme était inspiré par le mouvement Samaeul Udong (Nouvelle communauté) lancé en 1971 dans le prolongement du programme de développement communautaire financé par l'USAID pendant les années cinquante. Il avait pour but de développer l'auto-assistance et les décisions décentralisées. Un de ces objectifs était de répandre «les lumières», c'est-à-dire de faire accepter des idées et des structures sociales modernes pour inciter les populations rurales à améliorer leurs conditions de vie. Deux organisations parallèles et interdépendantes ont servi de base pour l'élaboration et l'application des politiques. D'un côté, les institutions officielles ordinaires, coiffées par le Ministère de l'intérieur, ont fourni les financements en cas de besoin ainsi que les avis techniques et les plans de développement conformément aux priorités perçues au niveau des villages. D'un autre côté, chaque village est doté d'un comité dirigé par un chef élu, qui est distinct du chef de village nommé par le gouvernement, qui travaille en liaison avec les comités de comté et de district.

Une organisation analogue a été créée pour le secteur forestier. Les associations villageoises sont liées aux unions de district et de comté ainsi qu'à la fédération nationale. L'aide du gouvernement est acheminée par les forestiers en poste au niveau de l'union et du comté.

L'organisation coréenne, qui a étonné certains observateurs, concilie la décision volontaire des associations de village avec un programme national et une fédération imposés d'en haut. Le succès du programme a dépassé tous les espoirs. Au moment où l'aide de la Banque mondiale a été demandée pour l'élargir, en 1976, près de 40000 ha étaient plantés chaque année.

Gujerat. L'histoire du Gujerat, en Inde, est un peu différente. En 1969, on s'est rendu compte que les réserves domaniales étaient peu à peu détruites par les incursions constantes des populations rurales qui venaient y ramasser du bois de feu, du fourrage et des poteaux de construction. De plus, les gens étaient obligés de brûler de plus en plus de résidus agricoles et de bouse de vache, au détriment de la productivité de l'agriculture.

Pour renverser cette tendance, le Département des forêts a agi sur deux fronts: premièrement, il s'est efforcé de démontrer aux populations qu'il était possible et rentable à relativement court terme de planter des arbres et, deuxièmement, il a lancé une campagne massive d'information. Pour la démonstration, le gouvernement a accepté de confier au Département des forêts la responsabilité des plantations d'alignement au bord des routes et des canaux. La campagne de publicité a comporté diverses activités: distribution gratuite de plants, services de vulgarisation à l'intention des personnes qui souhaitaient planter des arbres, films, affiches, concours de plantations plantation d'arbres sur le terrain des écoles, dans les domaines industriels et sur les terres domaniales et cérémonies annuelles de l'arbre. Au bout de quelques années, le gouvernement de l'Etat a complètement repris à son compte les efforts du Département des forêts; la municipalité de la principale ville de l'Etat (Ahmedabad) ne délivre le certificat d'habitabilité des nouvelles constructions que lorsque les entrepreneurs ont planté au moins cinq arbres autour du bâtiment. Les plantations individuelles se multiplient, surtout dans les grandes exploitations, si bien que les 50 millions de plants distribués cette année n'ont pas suffi à satisfaire la demande. L'objectif pour l'an prochain est de 100 millions de plants.

Le programme de plantation sur les terres domaniales et d'encouragement aux plantations individuelles est donc un succès éclatant. Cependant, le programme de plantation de bois de village stagne. En 1974, le Département des forêts a décidé de faire participer les panchayats, qui sont les organes électifs locaux, à l'effort de reboisement des terres communales. La méthode n'est pas la même qu'en Corée. Le Département des forêts demande aux villages de réserver une partie des terres pour le reboisement et entreprend tout le travail de plantation, d'entretien et de protection. C'est ce qu'on appelle aujourd'hui les plantations de village «encadrées». Lors de l'exploitation, le village reçoit la moitié du produit de la vente.

En outre, certaines plantations de village sont réalisées en auto-assistance; le Département des forêts ne donne alors que des plants gratuits et une assistance technique. Le nombre des forêts «encadrées» n'est aujourd'hui que de 2 500 et celui des plantations en auto-assistance de 70, ce qui représente en tout environ 14 pour cent des villages de l'Etat. Le Département des forêts prévoit d'intensifier l'effort pour convaincre davantage de panchayats de planter des bois communaux; mais cet effort risque d'être moins efficace que la promotion des forêts privées.

Tanzanie. En Tanzanie non plus, le programme d'établissement de bois de village n'a pas entièrement réussi. Mais il est relativement récent puisqu'il n'a été lancé qu'en 1975. Le système d'organisation et de décision est très proche de celui qui est appliqué en Corée. Dans les Ujamaa, l'unité de base est l'assemblée de village, laquelle élit un conseil et un chef qui est en même temps le secrétaire du parti. Les villageois qui exploitent leur propre parcelle doivent aussi travailler à des entreprises communautaires. Le programme, d'abord conçu au niveau du village, est élaboré par étapes aux niveaux du ward, de la division, du district et enfin de la région. A l'échelon du village le conseiller chargé de la gestion, est nommé par le gouverne ment. Ainsi les plans et les décisions prennent naissance directement au village. Malgré les liaisons existant a tous les niveaux, jusqu'à celui de la région, entre les fonctionnaires de l'Etat et les représentants élus, et malgré les dispositifs de participation populaire, le programme d'établissement de bois de village est loin d'avoir obtenu le succès des programmes de Corée et de Chine.

Niger. La tentative de planter 500 ha de bois de village au Niger dans le cadre d'un projet de la Banque mondiale a échoué de façon encore plus radicale. Au fur et à mesure que les arbres étaient plantés, les villageois les arrachaient ou les laissaient brouter par leurs troupeaux 3. Un autre programme d'établissement de bois de village au Niger a été financé par l'ACDI: la participation locale a échoué parce que l'on a compté exclusivement sur un système de bois communautaires mal adapté au contexte socio-politique local 4 Ces programmes n'ont pas non plus réussi en Haute-Volta 5.

Facteurs sociaux

Quelles sont les causes du succès ou de l'échec de ces programmes? Peut-on tirer des leçons applicables à des projets futurs, ou bien chaque programme est-il un cas d'espèce dont les enseignements ne sauraient être appliqués à d'autres projets 6?

Le succès de l'expérience chinoise peut être attribué à l'acceptation très répandue d'une idéologie et d'une organisation très fermes. Ce pays connaît une révolution politique permanente inspirée d'une philosophie sociale très particulière dans laquelle un chef omniscient symbolise l'unité. De plus, l'organisation très rigoureuse, ramifiée jusqu'au village le plus humble, est sanctionnée par des mesures disciplinaires. Cet exemple ne peut guère être imité, mais il montre bien la nécessité d'une organisation cohérente et d'une autorité qui, sans être nécessairement très voyante, inspire toutes les décisions.

Le succès coréen a été attribué à la tradition confucianiste qui valorise l'obéissance à la hiérarchie ainsi que la cohésion sociale 7,8. Mais cette explication est loin de rendre compte de toute la vérité. Les généralisations à l'échelon national sont nécessairement simplistes et transitoires. En outre, ce jugement ne tient pas compte du processus véritablement démocratique de participation villageoise qui a caractérisé le programme.

D'autres facteurs sont plus importants. Tout d'abord, le village coréen est homogène. Il n'est pas divisé en castes ou tribus. Il existe des disparités de richesse, mais modérées. Une certaine égalité règne donc entre les villageois. Deuxièmement, comme dans le programme chinois, le gouvernement participe de diverses façons à l'établissement de plantations de villages: subventions budgétaires, expertise technique, éducation, application de la loi. Il n'est donc pas difficile dans ces conditions de «convaincre» les propriétaires de renoncer à leurs forêts en échange de 10 pour cent du produit. Il n'est pas difficile de persuader un villageois de s'acquitter de sa part des travaux communautaires lorsque le refus entraîne des sanctions appliquées par ses pairs. Troisièmement, le Samaeul Udong, qui avait donné de bons résultats dans d'autres activités villageoises, a pu être appliqué avec succès au mouvement de reboisement. Quatrièmement, l'organisation capillaire permet l'expression au niveau du village, même si les besoins et les projets sont en définitive arrêtés au niveau national.

Le Gujerat présente un contraste intéressant en ce sens que si les plantations privées se sont développées, les bois de village stagnent. Pourquoi? A la suite d'un voyage récent au Gujerat et dans l'Uttar Pradesh, je proposerai certaines explications. Tout d'abord, le village indien, contrairement au village coréen, est hétérogène. Il comporte une mosaïque de castes qui ne se réunissent qu'en des occasions traditionnelles bien déterminées telles que les fêtes religieuses. Il arrive que les membres de certaines castes agissent en commun en d'autres occasions, par exemple pour des mariages, mais ces réunions sont strictement codifiées par les coutumes ancestrales 9. Il n'existe aucune tradition d'action communautaire pour des activités telles que la plantation d'arbres.

Mais comme certains villages ont entrepris des programmes forestiers en auto-assistance, j'essaierai d'analyser ce qui se passe. Officiellement cette situation est due au manque de fonds. Or il est vrai que la plupart des panchayats de village n'ont pas assez d'argent pour entreprendre autre chose que des travaux très simples et, même dans ce cas, ils ont besoin de subventions de l'Etat. Mais à la suite de mon enquête, je proposerai des conclusions plus nuancées. Certains villages qui n'ont pratiquement pas d'argent ont commencé à planter des bois communautaires, alors que d'autres, beaucoup plus riches ne l'ont pas fait, préférant dépendre entièrement des plantations financées et mises en place par l'Etat. Après des questions répétées, j'ai compris que l'existence de factions puissantes empêchant l'action communautaire est la principale explication de l'échec du programme de plantation.

CHARGEMENT D'UN FOUR A CHARBON DE BOIS PORTABLE EN AFRIQUE les programmes actuels pour la production de bois de feu ne c ouvrent qu'une infime partie des besoins minimaux

Dans un village où des bois communautaires ont été plantés le responsable était un chef dynamique. Un président de panchayat respecté a commencé par planter des arbres sur sa propre terre, puis a convaincu les villageois d'en faire autant. Certaines de ses réponses étaient révélatrices. Lorsque je lui ai demandé pourquoi il avait décidé d'encourager un système d'auto-assistance plutôt que de laisser le Département des forêts faire tout le travail, il m'a répondu qu'il ne voulait pas laisser à l'administration la moitié des bénéfices obtenus sur sa terre. Je lui ai aussi demandé où il s'était procuré l'argent car son panchayat était pauvre. «Les gens ont confiance en moi, m'a-t-il répondu. Quand j'ai besoin d'argent, j'en demande aux riches du village qui me donnent ce que je demande.»

Un deuxième facteur essentiel pour les bois de village est la terre. Il faut que la communauté locale dispose de suffisamment de terres agricoles. Les terrains communaux doivent être assez vastes pour que les villageois ne craignent pas, s'ils réservent une partie des terres aux forêts, d'en manquer pour leurs autres besoins, en particulier pour le pâturage. Il faut prévoir une superficie suffisante pour que la production permette de répondre aux besoins de tout le village. Or, rares sont les villages qui satisfont à toutes ces conditions.

Troisièmement, l'appui de l'Etat est essentiel. Au Gujerat, où l'Etat soutient à fond le programme forestier, il ne semble pas que le programme de bois communautaires soit encourage de façon aussi enthousiaste. Cette ambivalence s'explique en partie par des contradictions politiques propres à l'Inde. Les gouvernements tendent à considérer les terres communales, souvent dégradées, comme la seule ressource pouvant être distribuée aux paysans sans terre et aux intouchables. La politique de l'Etat ne fait donc qu'aggraver l'insécurité. Un panchayat ne peut jamais être sûr que la terre qu'il décide aujourd'hui d'allouer à la sylviculture ne manquera pas demain pour d'autres usages, car des parcelles risquent d'être distribuées à n'importe quel moment.

Les organes de planification des pays en développement ne sont pas composés de forestiers, mais d'une foule d'économistes, d'administrateurs et d'agronomes, avec un sociologue ou un anthropologue par-ci par-là. Les forêts tiennent une place mineure dans ces disciplines

Quatrièmement, le Gujerat, comme la Corée, est graduellement passé d'un système d'initiative individuelle à une organisation souple qui tout en s'inspirant des idées individuelles, subit en outre l'influence d'un réseau de vulgarisation ramifié jusqu'au niveau du village. Du point de vue sociologique on peut dire que l'on est passé d'une direction charismatique à une organisation bureaucratique.

Cinquièmement, il reste difficile de trouver des ouvriers pour les plantations et l'entretien; il y a peu de main-d'œuvre tribale migrante. Les travailleurs locaux sont généralement liés à des entrepreneurs, ou bien ont des obligations sociales et économiques à l'égard des propriétaires qui refusent de les libérer pendant les travaux des champs (qui tombent à la même saison qu'une bonne partie des opérations forestières).

Sixièmement, il faudra bientôt affronter le problème de la distribution. Il est peu probable qu'une préférence particulière soit accordée aux villageois les plus pauvres. Il faut s'attendre au contraire à ce que tous aient une part égale de la production si le panchayat de village décide de distribuer du bois de feu. Ou bien - ce qui est encore plus probable - la production sera vendue pour financer d'autres initiatives prioritaires déterminées par le panchayat. Dans ce sens, les bois de village risquent de ne pas atteindre leur objectif, qui est d'améliorer l'approvisionnement en bois de feu et de réduire la dépendance actuelle à l'égard des résidus agricoles et de la bouse de vache.

En Tanzanie, l'organisation ressemble beaucoup à celle de la Corée mais les problèmes que pose la création de bois de village sont analogues à ceux du Gujerat. La Tanzanie est un pays caractérisé par des affiliations tribales qui entravent l'action commune pour des entreprises non traditionnelles telles que la sylviculture. Un observateur a remarqué que les gens ne comprennent pas pourquoi il faut entretenir les forêts. De plus, l'attitude tribale à l'égard des arbres varie. Ainsi, les Sukuma sont hostiles aux forêts parce que, pensent-ils, les arbres abritent des oiseaux qui détruisent les récoltes: les Haya et les Chagga pensent exactement le contraire. Par ailleurs, on a besoin de la terre pour les cultures et le pâturage 10.

Le système foncier complexe existant en Tanzanie empêche d'allouer des terres à la sylviculture. A la suite de l'abolition de la propriété privée en 1963 et de la nationalisation des terres, les paysans ont l'impression qu'ils n'occupent leur exploitation qu'à titre temporaire. Ils ne sont pas certains de profiter des bénéfices produits par les arbres huit ou dix ans après la plantation. D'un autre côté ils refusent d'y consacrer des terres qui, malgré la nationalisation, sont encore considérées comme appartenant à certains groupes et sont donc utilisées et héritées selon les systèmes coutumiers. Par exemple, le régime Kihamba, encore appliqué dans la région du Kilimandjaro favorise le morcellement des exploitations à la suite des héritages, de sorte que les parcelles sont trop petites pour permettre de réserver du terrain à la plantation d'arbres 11.

Autre problème: les villageois n'acceptent de brûler que des espèces feuillues. Ils refusent le bois des plantations industrielles qui, selon eux, brûle trop vite. Ils n'acceptent pas non plus le charbon de bois d'essences résineuses, malgré sa valeur calorifique unitaire égale à celle du charbon de bois de feuillus, son coût de production identique et son prix moitié moins élevé.

Officiellement, les forestiers sont censés conserver les forêts, en extraire du bois, être en contact avec les braconniers et les chasseurs et mener un combat sans espoir pour maintenir l'intégrité de leur domaine. Pour qu'une évolution favorable soit possible, ils ont besoin de plus de prestige et d'un statut plus élevé

Dans ces circonstances, il n'est pas étonnant que les programmes d'établissement de bois de village aient démarré très lentement en Tanzanie. De plus, les Ujamaa représentent certes pour la Tanzanie un symbole puissant, mais ce symbole n'a pas encore réellement trouvé une expression concrète dans les institutions et l'organisation. Le Département des forêts n'a ni le personnel, ni les compétences nécessaires pour assurer l'assistance technique et la vulgarisation indispensables au succès d'un programme de boisement.

Selon John Spears, responsable des questions forestières à la Banque mondiale, l'échec du projet de plantation de 500 ha de bois de village au Niger était dû au fait que les villageois n'avaient pas participé à l'élaboration du projet et qu'ils considéraient les terres utilisées à cet effet comme une zone de pâturage traditionnelle 12. Mais de nombreux autres facteurs sont en jeu. La capacité d'action collective des villages est très réduite. Les projets d'auto-assistance ont généralement été imposés par des fonctionnaires, sans participation locale. Alors que les programmes communautaires supposent une certaine solidarité on ne pouvait pas compter sur chacun pour faire sa part du travail. Les bénéfices attendus des bois communautaires étaient trop faibles pour stimuler la participation. Une grande partie de la population émigre pendant la morte-saison de sorte que la charge de l'entretien et de la protection des plantations retombait sur un petit nombre de personnes ment par l'Etat les villageois ne s'identifiaient pas au projet: ils n'en étaient que plus persuadés qu'il s'agissait d'un projet de l'Etat dont les bénéfices leur échapperaient.

Que faut-il pour assurer le succès des bois de village?

Engagement de l'Etat Le succès des programmes de plantation suppose un effort résolu du gouvernement. Cet effort doit s'exprimer de trois façons: priorité aux plantations, subventions budgétaires et affectation de personnel. Si l'un de ces facteurs manque, les programmes de boisement sont compromis.

Des obstacles historiques et socio-politiques majeurs entravent un tel engagement. Historiquement, la principale préoccupation des pouvoirs publics a toujours été de nourrir la population et, si possible, de produire un excédent exportable. Dans ce dessein, ils ont toujours favorisé les établissements humains dans les zones boisées. On n'a guère cherché à conserver les ressources en bois, qui d'ailleurs étaient considérées comme largement suffisantes il y a une vingtaine d'années encore. Les plans font une place prioritaire aux cultures vivrières et aux cultures de rapport autres que le bois, ainsi qu'à l'industrialisation. Dans le conflit entre l'agriculture au sens étroit et la sylviculture, c'est toujours la première qui a gagné.

Les organismes de planification qui influencent le développement économique des pays du tiers monde ne sont pas composés de forestiers. Ils sont aux mains d'économistes, d'administrateurs, parfois de sociologues ou d'anthropologues, et enfin d'agronomes. La sylviculture joue un rôle mineur dans ces disciplines, d'autant plus que le bois de feu, utilisé par la majorité des ruraux, ne figure pas dans la comptabilité nationale, puisqu'il fait rarement l'objet de transactions commerciales. Les citadins, que les planificateurs connaissent mieux, utilisent du charbon de bois, du bois «mystérieusement» apparu en ville, du kérosène, du gaz et de l'électricité. En ville, les problèmes du bois de feu sont vagues. La construction utilise du ciment des briques, de la tôle et du bois. Le bois provient, certes, des campagnes, mais lorsque son prix monte, on l'explique facilement par l'inflation générale. Ainsi les problèmes que pose l'approvisionnement en bois de feu dans les campagnes sont-ils repoussés au second plan, et les citadins qui prennent les décisions à l'échelle nationale s'imaginent avec une nostalgie trompeuse la vie des campagnards, dont ils ne tiennent compte qu'en période électorale.

Dans le même ordre d'idées, les services forestiers - lorsqu'il y en a - ont toujours eu pour fonction de conserver la ressource forestière du pays et d'en extraire des bois marchands. La principale qualification des forestiers était la connaissance des essences d'arbres. Leur contact avec la population était limité. Tout juste avaient-ils l'occasion de rencontrer quelques braconniers ou quelques chasseurs privilégiés. Avec l'expansion démographique et la faim de terre, ils ont dû livrer un combat perdu d'avance pour essayer de préserver leur domaine. Pour que la situation change, il est donc indispensable de relever le statut et le prestige du service forestier. La formation des forestiers devrait comprendre des cours de sociologie pratique et de techniques de vulgarisation, car il faut liquider la croyance trop répandue que les forestiers ne s'occupent que de reboisement et de conservation des réserves forestières.

Bien des gouvernements de pays en développement considèrent que l'investissement dans la production de bois de feu est un pas en arrière. Depuis des générations maintenant, on répète aux pays en développement que plus c'est grand plus c'est beau, que le chauffage central électrique est plus moderne et donc plus progressiste que les fourneaux à bois, qu'il vaut mieux des locomotives diesel que des machines à vapeur fonctionnant au charbon, que les automobiles valent mieux que des charrettes à cheval. Prétendre aujourd'hui donner la priorité au bois c'est demander que l'on renonce à l'idéal tellement vanté du progrès, que l'on accepte de rester à jamais primitif. Comment concilier les nouvelles aspirations du monde en développement avec les proclamations des pays avancés qui prêchent la conservation tout en industrialisant à outrance? Il n'est pas possible de faire triompher de nouveaux idéaux ni d'imposer une nouvelle conception du progrès du jour au lendemain: seules des catastrophes naturelles répétées par exemple des inondations provoquées par l'érosion, permettraient peut-être de gagner du temps.

Transition. La diffusion de nouvelles idées et de nouvelles méthodes provient souvent d'un individu ou de quelques personnes qui cherchent à appliquer de nouvelles solutions à des problèmes anciens. Logiquement, les paysans relativement riches disposant de plus de terre devraient être parmi les premiers à s'associer aux programmes. Qui d'autre pourrait se permettre de prendre des risques? De plus, ces paysans riches ont généralement une forte influence sur l'opinion publique autour d'eux. Mais pour qu'un programme puisse avoir des effets à l'échelle nationale, il faut une organisation qui soit capable de conserver l'esprit des pionniers, tout en étant ramifiée jusqu'au niveau du dernier village.

La transition est chose difficile, car une règle rigide peut être mortelle. Ce processus a été décrit à propos comme un apprentissage en trois étapes. Il faut d'abord apprendre à agir efficacement, puis apprendre à économiser les moyens; enfin, apprendre à se développer pour arriver à maturité 13. Les caractéristiques de l'organisation nécessaire sont assez bien connues: «Elle doit avoir la capacité de formuler des politiques, le pouvoir de les appliquer de la souplesse, suffisamment de personnel qualifié, de la cohérence dans l'exécution, l'aptitude à communiquer et à motiver; elle doit rapidement obtenir des informations sur l'effet de ses actions, encourager la participation des bénéficiaires et tirer la leçon de ses erreurs. 14»

Participation populaire. Les villageois doivent bien comprendre le programme du gouvernement avant d'y participer. Mais qu'entend-on par participation populaire? Il s'agit de respecter quatre principes fondamentaux: accepter le bien-fondé des opinions locales; intégrer la participation locale à l'élaboration des programmes et des décisions; expliquer que le programme est une méthode permettant de résoudre ou de pallier les problèmes de la communauté et, enfin, obtenir l'adhésion populaire.

En fait, il faut que les villageois soient convaincus que ce sont eux et non pas les puissants du village ni les fonctionnaires qui profiteront des bénéfices de la forêt communautaire. La plupart des analystes - et je n'échappe pas moi-même à ce reproche ont tendance à croire qu'il y a démocratie et participation dès lors qu'il y a discussion, conciliation de tous les avis et vote majoritaire. Or au village, les relations humaines ne sont pas si simples. Il y a des relations privilégiées et des factions, des puissants et des clientèles. A moins que la participation à la décision ne soit traditionnelle, cela prend parfois trop de temps de tenir compte de l'avis de chacun. En outre, si les villageois connaissent bien leurs arbres et comprennent leur usage, on ne peut pas leur demander à tous de comprendre pourquoi on introduit une nouvelle essence de bois de feu à croissance rapide ni quel effet elle aura sur leur vie: c'est un effort d'imagination et de prévision qui est hors de leur portée même dans les pays développés.

Un forestier doit avoir des notions de sociologie pratique et connaître les techniques de vulgarisation. Il faut en finir avec l'idée que les forestiers n'ont d'autre tâche que de protéger les forêts et de faire des reboisements

Compréhension. Pour faire participer les populations locales, il faut les comprendre, c'est-à-dire connaître leur conception du monde, leurs priorités, leurs références socio-culturelles, leurs besoins économiques. L'écologiste venu de l'extérieur ne voit dans la déprédation des forêts que la perte d'une ressource précieuse. Pour le villageois, qui doit vivre au jour le jour et n'a guère de prise sur son avenir, cette même déprédation se traduit par de nouvelles terres agricoles, une maison et du bois de feu pour préparer ses repas. Le plus souvent, il ne voit pas que la perte de productivité de la terre, l'érosion et les inondations sont le résultat de ses propres actions, mais pense qu'elles sont dues à des forces naturelles sur lesquelles il n'a aucun pouvoir. Ainsi, pour atteindre le villageois, il faut comprendre sa conception du monde.

Dans mon expérience, les forêts de village occupent une place très basse dans l'échelle des priorités locales. On attache plus d'importance à l'eau d'irrigation et à l'eau potable, aux routes et aux semences améliorées, aux approvisionnements en engrais et à la santé publique. Ainsi, à moins qu'il n'y ait d'autres mesures d'encouragement, vouloir que les villageois sacrifient des terres et consacrent du travail à la sylviculture, c'est trop demander.

De plus les projets forestiers sont des entreprises de très longue haleine. Contrairement à ce qui se passe pour le blé, le riz ou le mais, il faut des années pour que les arbres viennent à maturité. Il faut compter environ cinq ans avant la première coupe, même pour les essences à croissance rapide. Les bénéfices sont donc différés. Il est difficile d'obtenir qu'un paysan ou un village réserve des terres qui ne produiront rien pendant plusieurs années. En effet, la population ne cessera pas pour autant de s'accroître et elle aura besoin de cultures vivrières et de pâturages. On a calculé le rendement des programmes forestiers: il n'est jamais inférieur à 12 pour cent 15. Mais pour le villageois, ce taux n'a de sens que s'il peut voir les arbres et s'en servir.

JEUNES POURVOYEURS DE BOIS DE FEU AUX PHILIPPINES une des premières priorités de la vie rurale

Les femmes. Le rôle des femmes dans les activités forestières commence seulement à être apprécié et analyse. Trop rares sont celles qui participent à la conception des programmes forestiers et qui pourraient influencer les paysannes. Dans les pays islamiques, ou dans les populations islamiques, il est essentiel d'avoir recours à des femmes pour l'information et la vulgarisation. Mais les traditions socio-culturelles locales leur interdisent souvent de participer ouvertement aux programmes de développement. Le temps résoudra ces deux problèmes, mais il faut dès maintenant accepter le principe que les femmes doivent automatiquement participer aux programmes forestiers, aussi bien au niveau de la conception qu'au niveau de l'exécution. Il faut cesser de considérer qu'elles ne sont bonnes qu'à ramasser le bois de feu.

Conception. Le choix d'un type approprié d'organisation et la connaissance approfondie du village lui-même ne suffiront pas à assurer le succès des bois de village. Pour motiver la participation des villageois, il faut leur proposer un programme qu'ils comprennent et qui réponde à leurs besoins. Il faut prévoir des encouragements. Il faut veiller à ce que les semences proposées comprennent des arbres qu'ils connaissent et savent utiliser. S'ils ont l'impression que les arbres que l'on se propose de planter ne donnent pas du bon bois de feu, ils refuseront le programme. La préparation des aliments est un rituel dans lequel le goût est aussi important que la production de chaleur. En Haute-Volta, les gens se sont plaints que le bois d'eucalyptus utilisé pour la cuisine donnait mauvais goût aux aliments et ils l'ont refusé 16.

Divers types de mesures peuvent être prises pour encourager la création de bois de village: un ensemble de pratiques agricoles améliorées, associées avec la sylviculture, le développement de l'agrosylviculture, en particulier dans les zones d'agriculture itinérante; ou comme dans le cas du Gujerat, des encouragements financiers, assurant la subsistance, pour persuader les paysans d'abandonner leurs cultures marginales au profit de plantations d'arbres. L'emploi est également une motivation puissante, mais comme seuls les plus pauvres en bénéficient, il est difficile de persuader la totalité de la population d'un village de son importance. D'autres encouragements sont possibles, par exemple: exemption du remboursement des dépenses, construction d'infrastructures (routes) et équipement social (santé publique, écoles), ou amélioration du bétail. Mais il n'existe aucun ensemble complet de mesures qui puisse être universellement appliqué pour encourager la participation à un programme de bois de village: chaque «paquet» doit varier en fonction des besoins et priorités propres à chaque village.

Exécution. Parmi les programmes existants, rares sont ceux qui ont résolu les problèmes pratiques posés par les programmes de bois de village, tels que l'entretien des arbres ou la distribution du bois. Certaines obligations contractuelles doivent être définies dès le départ. La plupart des auteurs remarquent que l'entretien des bois de village est l'un des problèmes les plus insolubles. C'est là qu'apparaît de la façon la plus évidente le contraste entre les villa, es de Corée travaillant en auto-assistance et les villages «encadrés» du Gujerat. En Corée, ce sont les villageois eux-mêmes qui entretiennent les bois, mais au Gujerat la main-d'œuvre est généralement salariée par le service forestier et, sauf dans quelques cas, cette main-d'œuvre est extérieure au village. Or c'est seulement lorsque les villageois sont eux-mêmes responsables de l'entretien qu'ils se rendent compte que le bois est leur affaire.

La distribution pose des problèmes tout aussi difficiles, qui n'ont été résolus qu'en Corée. Au Gujerat, dans les rares cas où les plantations sont arrivées à maturité, il y a eu des discussions pour décider si la production devait être partagée entre les habitants ou vendue à profit. Enfin, la conception villageoise de l'équité ne se confond pas nécessairement avec celle des gens de l'extérieur, qui auraient peut-être tendance à donner la préférence aux pauvres.

Conservation. De nombreux programmes de reboisement ne portent que sur les approvisionnements, c'est-à-dire sur l'offre de bois: rares sont ceux qui tentent de modifier la demande. Cela vient probablement de ce que les programmes actuels ne permettent de répondre qu'à une faible partie des besoins minimaux existants. Cependant, en l'absence d'une réforme radicale de la conception de l'utilisation du bois de feu, l'offre ne rattrapera jamais la demande. Dans certains programmes, on s'est efforcé d'encourager les économies de bois, par exemple en fabriquant des fourneaux améliorés. Le seul programme qui semble avoir réussi est l'introduction du fourneau Lorena au Guatemala. En Afrique, ce même fourneau ne rencontre qu'un succès limité. Les techniques solaires sont trop coûteuses pour les pauvres, qui en ont plus que les autres besoin, et ne sont pas applicables dans toutes les conditions climatiques et socio-culturelles. De même l'utilisation du gaz gobar rencontre des obstacles culturels et économiques analogues.

Les organismes de développement international prévoient d'intensifier leurs activités en faveur d'énergies renouvelables dans de nombreuses régions du monde A cet égard, les bois de village sont fondamentaux 17. Mais l'acceptation ou le refus des bois de village sont des problèmes qui dépassent la sphère technologique et qui relèvent essentiellement de facteurs socio-culturels, économiques et de la politique locale. En un mot, il est indispensable de comprendre les gens et de tirer parti de cette compréhension pour la conception et l'exécution des programmes, où que ce soit.

Références et notes

1. Council on Environmental Quality and the Department of State. The Global 2000 Report to the President. Entering the Twenty-first Century. U.S. Government Printing Office, Washington, D.C., July 1980, Vol. 1, p.26

2. Voir par exemple: ERIK ECKHOLM. Planting for the future: forestry for human needs. Worldwatch Paper 26. Worldwatch Institute, 1979. FAO. Le rôle des forêts dans le développement des collectivités locales. FAO, Département des forêts, Rome, 1978; FAO. Summary Report, FAO/Nepal study tour on multiple use mountain forestry to the People's Republic of China. November 26-December Il, 1978. FAO, Rome, mimeo, n.d. E.M. MNZAVA. Village afforestation, the lessons of experience in Tanzania, Report TF-INT (SWE), FAO, Rome, 1980. JOHN S. SPEARS. The changing emphasis in World Bank forestry lending. Communication préparée pour le Congrès forestier mondial, Djakarta, octobre 1978.

3. JOHN S. SPEARS, op. cit.

4. J.T. THOMSON. Bois de village (Niger). Report of an investigation concerning socio-cultural and potitical-economic aspects of the first phase of the project. Centre File 3-P-72-0095. CIDA, 1980.

5. CILSS. Projet de développement agricole de Kougoudou. Sous-programme forestier. CILSS, Ouagadougou, Haute-Volta, 1979.

6. NATIONS UNIES. Rapport du Groupe technique sur la biomasse à sa Ire session. Report A/CONF. 100/PC/5. Assemblée générale des Nations Unies, 1980, p. 6.

7. ERIK ECKHOLM, op. cit., p. 46.

8. BANQUE MONDIALE. Appraisal of a rural infrastructure project. Korea. Report 958-KO. Banque mondiale. Washington, D.C., 1976.

9. Les villages travaillant en auto-assistance ne sont pas épargnés par la discorde. Dans l'un d'eux, les villageois ont exigé, pour participer au programme de bois de village, la construction de trois fours crématoires perfectionnés, car il existait trois groupes rivaux dont les membres refusaient à ceux des autres groupes le droit de se faire incinérer dans le même four qu'eux. Le gaspillage que cela comportait leur était totalement indifférent.

10. MNZAVA, op. cit.

11. Ibid

12. SPEARS, op. cit.

13. DAVID C. KORTEN. Community organization and rural development. A learning process approach. The Ford Foundation and the Asian Institute of Management. Makati, Philippines, 1980.

14. RAYMOND NORONHA. Sociological aspects of forestry project design. Banque mondiale, juillet 1980.

15. JOHN S. SPEARS. Overcoming constraints to increased investment in forestry. Communication préparée pour la XIe Conférence forestière du Commonwealth, Trinidad, July 1980.

16. MARILYN W. HOSKINS. Women in forestry for local community development. A programming guide (projet). Office of Women in Development, AID, 1979. Il ne faudrait pas généraliser cette affirmation de Marilyn Hoskins. Au Gujerat, personne ne refuse de brûler de l'eucalyptus et personne ne prétend qu'il donne mauvais goût à la nourriture.

17. BANQUE MONDIALE. Energy in the developing countries (Report No. 3076, World Bank, July 1980). Ce rapport recommande que les prêts accordés pour les programmes d'énergie renouvelable triplent entre 1981 et 1985; ils devraient atteindre au total 1,2 millard de dollars.


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