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Contrôle des opérations


Objectif

Initier les stagiaires au chapitre 5 des Principes généraux d'hygiène alimentaire du Codex Alimentarius et examiner les considérations relatives aux aspects clés des systèmes de contrôle, des exigences pour les intrants, l'emballage, l'eau, la gestion, la documentation, les registres et les systèmes de rappels (à l'exception du système HACCP, étant donné que celui-ci est abordé dans la section 3 du présent manuel de formation).

Méthodes d'instruction suggérées

  • Cours
  • Exercices: calculs des additifs alimentaires
  • Exercices à faire le soir

Supports

  • Transparents /diapositives
  • Polycopiés

Référence

  • Code d'usages international recommandé - Principes généraux d'hygiène alimentaire CAC/RCP1-1969, Rev. 3 (1997), Section V- reproduite ci après dans les encadrés

Durée

  • Deux heures de cours
  • Une heure d'exercices

Contenu

  • Objectifs et justification
  • Maîtrise des dangers liés aux aliments
  • Exemples de procédures générales de contrôle
  • Aspects clés des systèmes de contrôle de l'hygiène
  • Exigences concernant les matières premières
  • Conditionnement
  • Eau
  • Gestion et supervision
  • Documentation et archives
  • Exigences générales de documentation
  • Procédures de rappel

Exercices: calcul des additifs alimentaires

  • Un producteur d'aliments veut préparer 1 000 litres de jus de fruit contenant 100 parties par million (ppm) de benzoate de sodium.

Quelle est la quantité de benzoate de sodium qui devrait être utilisée?

Réponse:

  • 100 ppm = 100/1000 000
  • 100/1000000 x 1000 litres = 0,1 kg ou 100 g
  • Un producteur d'aliments a ajouté 500 g de sel, contenant 5% de nitrite de sodium, à 30 kg de viande hachée. Quelle est la concentration finale de nitrite de sodium dans la viande ?

Réponse:

  • 5% de nitrite de sodium = 5/100 x 1000000 ppm = 50 000 ppm
  • viande hachée + sel = 30 kg + 500g (0,5kg) = 30,5 kg
  • donc 0,5kg/30,5 kg x 50 000 ppm = 81 906 ppm
  • Une préparation d'additifs alimentaires contient 7% de métabisulfite de sodium. Si un producteur d'aliments veut préparer 500 litres de vin contenant 100 ppm de métabisulfite de sodium, quelle sera la quantité de la préparation d'additifs alimentaires à utiliser?

Réponse:

  • 7% de métabisulfite de sodium = 7/100 x 1000000 ppm = 70 000ppm
  • donc 100 ppm / 70 000 ppm x 500 litres = 0,71 litre ou 710 ml
  • Un inspecteur trouve qu'un fabricant a ajouté 1 kg d'une préparation contenant 10% de saccharine à 150 kg de boisson à base de produits séchés. Quel est le niveau de saccharine dans le produit?

Réponse:

10% = 100 000 ppm

donc 1 kg/151kg x 100 000 ppm = 662 ppm

But de la leçon

Les participants doivent comprendre les facteurs qui affectent le contrôle des micro-organismes et autres dangers, l'importance des exigences relatives aux intrants, à l'emballage, à l'eau, à la gestion et à la supervision, à la documentation, aux registres et aux procédures de rappel dans le contrôle des opérations.



OBJECTIFS ET JUSTIFICATION

SECTION V - CONTRÔE DES OPÉRATIONS

Objectifs:

Produire des aliments salubres et propres à la consommation humaine grâce à :

- l'élaboration de critères à respecter dans la fabrication et la manutention de denrées alimentaires spécifiques, en ce qui concerne les matières premières, la composition, la transformation, la distribution et l'utilisation finale; et

- la conception, la mise en place, le suivi et la révision de systèmes de contrôle efficaces.

Justification:

Réduire les risques d'aliments dangereux en prenant des mesures préventives visant à garantir la sécurité sanitaire et la salubrité des aliments à un stade approprié des opérations par la maîtrise des dangers liés aux aliments.

 

 

MAÎTRISE DES DANGERS LIÉS AUX ALIMENTS


5.1 Maîtrise des dangers liés aux aliments

Les professionnels de l'alimentation devraient maîtriser les dangers liés aux aliments en appliquant des systèmes tels que la méthode HACCP. Ils devraient:

- identifier toutes les étapes de leurs opérations qui sont décisives pour la sécurité sanitaire des aliments;

- mettre en oeuvre des procédures de contrôle efficaces à chacune de ces étapes;

- assurer le suivi des procédures de contrôle pour assurer leur efficacité continue; et

- passer en revue les procédures de contrôle périodiquement, et chaque fois que les opérations changent.

Ces systèmes devraient être appliqués tout au long de la chaîne alimentaire, afin de vérifier l'hygiène du produit pendant toute sa durée de conservation, grâce à une bonne conception du produit et du procédé.

Les procédures de contrôle peuvent être simples, par exemple, rotation des stocks, dispositif d'étalonnage ou chargement correct des présentoirs réfrigérés. Dans certains cas, il convient d'appliquer un système documenté, fondé sur l'avis d'experts, comme le Système d'analyse des risques - Points critiques pour leur maîtrise (HACCP) et Directives concernant son application (HACCP) (Appendice) .


EXEMPLES DE PROCÉDURES GÉNÉRALES DE CONTRÔLE

Formulation des produits

Des formulations écrites et à jour constituent une excellente base pour l'estimation des additifs alimentaires, des exigences nutritionnelles, des allergènes des aliments et des barèmes de traitement. Le responsable de production doit prendre en considération ce qui suit:

Additifs alimentaires

Un contrôle inadéquat des additifs alimentaires peut conduire à des dangers chimiques ou biologiques.

Le producteur doit mettre en place des contrôles pendant la préparation ou le mélange d'ingrédients afin de s'assurer que les additifs alimentaires sont autorisés et utilisés dans les concentrations permises. Ceux-ci incluent:

Exigences nutritionnelles

Le producteur doit contrôler la formulation du produit afin de s'assurer que toutes les exigences et les prétentions nutritionnelles sont remplies. Ces contrôles de formulation sont nécessaires afin de prévenir les dangers qui peuvent résulter d'excès, d'inadéquation ou d'omission de nutriments. C'est le cas par exemple des aliments diététiques spécifiques, des aliments pour nourissons, des substituts de repas, des aliments fortifiés et des aliments comportant des allégations nutritionnelles (comme les aliments hypocaloriques ou hyposodiques).

Le producteur doit mettre en place des contrôles pour l'addition des nutriments pendant la préparation ou le mélange afin d'assurer que les niveaux obtenus sont conformes aux exigences réglementaires et d'étiquetage. Ces contrôles doivent comprendre:

Précision de l'étiquetage

Le producteur doit mettre en place des procédures afin de s'assurer que l'étiquetage reflète correctement et de manière claire la composition et la formulation du produit. Des contrôles sont nécessaires afin de prévenir la présence d'ingrédients non déclarés ou une information incorrecte concernant la composition des produits. Le producteur doit s'assurer que l'étiquetage fournit au consommateur des informations correctes sur le poids net, le nom du producteur/emballeur/conditionneur et/ou du distributeur et les instructions de manipulation et de préparation correctes.

Les contrôles suivants doivent être inclus:

Allergènes

Le producteur doit mettre en place des contrôles afin de prévenir la présence d'allergènes non déclarés dans le produit. Les allergènes sont des ingrédients qui provoquent des réactions d'allergies chez les individus sensibles. Les éléments à contrôler sont:

Préparation des produits /mixage

Les facteurs critiques spécifiés dans la formulation doivent être contrôlés pendant la préparation et le mélange afin de prévenir des dangers physiques, chimiques, nutritionnels et biologiques. Un mauvais contrôle de ces facteurs peut conduire à un traitement insuffisant, à la formation de toxines, la présence d'allergènes non déclarés, des niveaux inacceptables d'additifs alimentaires ou de dangers nutritionnels.

Pendant les traitements thermiques, le producteur doit maîtriser les facteurs critiques identifiés dans le barème de traitement approuvé. Des exemples de ces facteurs critiques sont:

Pour la maîtrise des microorganismes, le producteur doit contrôler le couple (temps/température) pendant la préparation, le mélange et la garde d'ingrédients en attente, et ce pour prévenir les conditions favorables à une prolifération excessive des micro-organismes ou à la production d'enterotoxines par Staphylococcus aureus.

ASPECTS-CLÉS DES SYSTÈMES DE CONTRÔLE DE L'HYGIÈNE

5.2 Aspects clés des systèmes de contrôle

5.2.1 Réglage de la température et de la durée

Un mauvais réglage de la température est l'une des causes les plus fréquentes d'intoxication alimentaire ou de détérioration des aliments. Un contrôle doit être exercé sur la durée et la température de la cuisson, de la réfrigération, de la transformation et du stockage. Il faudrait mettre en place des mécanismes pour garantir un contrôle efficace de la température lorsque celle-ci est décisive pour la sécurité sanitaire et la salubrité des aliments.

Les systèmes de contrôle de la température devraient prendre en compte:

- la nature de l'aliment, par exemple son pourcentage d'eau libre, son pH, ainsi que le type et le niveau initial probable de microorganismes;

- la durée de conservation prévue pour le produit;

- la méthode d'emballage et de traitement;

- les modalités d'utilisation, par exemple cuisson/transformation ou prêt à la consommation.

Ces systèmes devraient aussi spécifier les tolérances concernant les variations de temps et température.

Les dispositifs d'enregistrement de la température devraient être vérifiés à intervalles réguliers et leur exactitude devrait être contrôlée.


5.2.2 Étapes spécifiques de la transformation

Les autres étapes de la transformation qui contribuent au contrôle des risques alimentaires comprennent:

- le refroidissement rapide

- le traitement thermique

- l'irradiation

- le séchage

- la préservation chimique

- l'emballage sous vide on en atmosphère modifiée


5.2.3 Critères microbiologiques et autres spécifications

Les systèmes de gestion décrits à la section 5.1 offrent un moyen efficace d'assurer la sécurité sanitaire et la salubrité des aliments. Lorsque des spécifications microbiologiques, chimiques ou physiques sont utilisées dans tout système de contrôle, celles-ci devraient être fondées sur des principes scientifiques solides et indiquer, le cas échéant, les procédures de suivi, les méthodes d'analyse et les limites d'intervention.


5.2.4 Contamination microbiologique croisée

Les agents pathogènes peuvent être transférés d'un aliment à un autre, soit par contact direct soit par les manipulateurs d'aliments, les surfaces de contact ou l'air. Les aliments crus, non transformés devraient être efficacement séparés, dans l'espace ou dans le temps, des aliments prêts à consommer, moyennant un nettoyage efficace intermédiaire et, s'il y a lieu, une désinfection.

Il peut être nécessaire de restreindre ou de contrôler l'accès aux zones de transformation. Lorsque les risques sont particulièrement élevés, on doit exiger du personnel qu'il se change, notamment qu'il porte un vêtement protecteur propre y compris des chaussures et qu'il se lave les mains, avant d'accéder aux aires de transformation.

Les surfaces, ustensiles, matériels, équipements et accessoires devraient être nettoyés à fond et, au besoin, désinfectés après la manipulation et la transformation d'aliments crus, en particulier la viande et la volaille.


5.2.5 Contamination physique et chimique

Il faudrait mettre en place des systèmes pour empêcher la contamination des aliments par des corps étrangers comme éclats de verre ou de métaux provenant des machines, poussière, émanations nocives et substances chimiques indésirables. Lors de la fabrication et de la transformation, des dispositifs de détection ou de tri devraient être utilisés, au besoin.

EXIGENCES CONCERNANT LES MATIÈRES PREMIÈRES


5.3 Exigences concernant les matières premières

Aucune matière première ou ingrédient ne devrait être accepté dans un établissement si l'on sait qu'il contient des parasites, des microorganismes indésirables, des pesticides, des médicaments vétérinaires ou des substances toxiques, décomposées ou étrangères ne pouvant être ramenés à un niveau acceptable par des opérations normales de tri et/ou de transformation. Le cas échéant, il faudrait énoncer et mettre en oeuvre des spécifications applicables aux matières premières.

Les matières premières ou les ingrédients devraient, s'il y a lieu, être inspectés et triés avant la transformation. Si nécessaire, des tests en laboratoire devraient être effectués pour déterminer leur propriété d'emploi avant usage. Seuls les matières premières et ingrédients sains, propres à la consommation devraient être utilisés.

Les stocks de matières premières et ingrédients devraient être soumis à une rotation efficace.

La prévention des dangers commence par le contrôle des intrants. Un contrôle inadéquat d'ingrédients nouvellement reçus peut causer la contamination des produits et/ou un traitement insuffisant. Le degré de contrôle de nouveaux ingrédients doit être approprié par rapport au niveau de risque.


Le producteur doit contrôler les ingrédients reçus à travers l'un des programmes suivants ou tout autre programme équivalent. Les trois premières options s'appliquent aux ingrédients qui représentent des facteurs critiques pour lesquels les dangers ne seront pas éliminés par un traitement ultérieur. La quatrième option s'applique aux ingrédients qui n'auraient pas d'impact sur la sécurité sanitaire des aliments.

Évaluation périodique des aliments à la réception

Cent pour cent de lots inspectés

Certification du fournisseur

Quand le producteur compte sur la certification du vendeur, il doit mettre en place les exigences minimales suivantes:

Exigences de spécifications

Lorsque les ingrédients reçus n'ont pas d'impact sur la sécurité sanitaire des aliments:

Quand le producteur trouve des ingrédients qui ne répondent pas aux spécifications, il doit rechercher et identifier les causes. Si les ingrédients ne répondent pas aux spécifications mais qu'ils n'ont pas été encore utilisés, cela ne constitue pas une déviation, mais si ces ingrédients non conformes ont été utilisés, le producteur doit commencer les procédures de contrôle/correction des déviations.

CONDITIONNEMENT

5.4 Conditionnement

La conception et les matériaux d'emballage doivent assurer une protection adéquate des produits afin de réduire au minimum la contamination, empêcher les dégâts et permettre un étiquetage adéquat. Les matériaux d'emballage et, le cas échéant, les gaz de conditionnement, ne devraient pas être toxiques et ne devraient représenter aucune menace pour la sécurité sanitaire et la salubrité de dans les conditions d'entreposage et d'utilisation stipulées. Les emballages réutilisables devraient être suffisamment durables, faciles à nettoyer et, au besoin, à désinfecter.

Le cas échéant, le producteur doit contrôler les matériaux d'emballage fournis en utilisant une approche similaire aux options suggérées pour les ingrédients reçus.

 

 

EAU

5.5 Eau

5.5.1 En contact avec les aliments

Seule de l'eau potable devrait être utilisée pour la manipulation et la transformation des aliments, à l'exception des cas ci-après:

- pour la production de vapeur, la réfrigération, la lutte contre les incendies et autres activités non alimentaires; et

- pour certaines opérations (refroidissement rapide, par exemple) et dans certaines zones de manipulation des aliments, à condition que cela ne représente pas un risque pour la sécurité sanitaire et la salubrité des aliments (par exemple, utilisation d'eau de mer propre).

L'eau recyclée devrait être traitée et maintenue dans des conditions assurant qu'aucun risque pour la sécurité sanitaire et la salubrité des aliments ne résulte de son utilisation. Le processus de traitement devrait être efficacement surveillé. On peut utiliser de l'eau recyclée n'ayant subi aucun traitement ultérieur, ainsi que de l'eau récupérée au cours du processus d'évaporation ou de déshydratation du produit, à condition que cela ne représente pas un risque pour la sécurité sanitaire et la salubrité des aliments.


Autres points à prendre en considération:



5.5.2 Comme ingrédient

De l'eau potable doit être utilisée chaque fois que cela est nécessaire pour éviter la contamination des aliments.


5.5.3 Glace et vapeur

La glace devrait être fabriquée avec de l'eau conforme aux dispositions de la Section 4.4.1. La glace et la vapeur devraient être produites, manipulées et stockées d'une manière susceptible de les protéger contre la contamination.

La vapeur utilisée en contact direct avec les aliments ou avec les surfaces en contact avec les aliments ne devrait pas représenter une menace pour la sécurité sanitaire et la salubrité des aliments.


Autres points à prendre en considération:

GESTION ET SUPERVISION

5.6 Gestion et supervision

Le type de contrôle et de supervision requis dépendra de la taille de l'entreprise, de la nature de ses activités et de la catégorie d'aliments en cause. Les responsables et les agents de maîtrise devraient avoir une connaissance suffisante des principes et pratiques d'hygiène alimentaire pour apprécier les risques potentiels, prendre des mesures préventives et correctives appropriées et assurer un suivi et une surveillance efficaces.


DOCUMENTATION ET ARCHIVES

5.7 Documentation et archives

Au besoin, des registres appropriés sur la transformation, la production et la distribution devraient être tenus et conservés pour une période dépassant la durée de vie du produit. La tenue de registres augmente la crédibilité et l'efficacité du système de contrôle de la sécurité sanitaire des aliments.


EXIGENCES DE DOCUMENTATION GÉNÉRALE

Les exigences de documentation et de conservation des registres sont les suivantes:

PROCÉDURES DE RAPPEL

5.8 Procédures de rappel

Les responsables devraient assurer que des procédures efficaces soient mises en place pour résoudre tout problème de sécurité sanitaire des aliments et permettre le retrait rapide du marché de tout lot incriminé de produits finis. Quand un produit a été retiré en raison d'un danger immédiat pour la santé, les autres produits fabriqués dans des conditions similaires, et susceptibles de présenter un risque semblable pour la santé publique, devront faire l'objet d'une réévaluation de leur sécurité sanitaire et peuvent éventuellement être saisis. Il conviendrait d'envisager la nécessité de mettre en garde le public.

Les produits saisis devraient être surveillés jusqu'à ce qu'ils soient détruits, utilisés à des fins non alimentaires, déclarés aptes à la consommation humaine ou soumis à une transformation ultérieure de manière à garantir leur sécurité d'emploi.


Il doit y avoir une procédure de rappel écrite, qui doit comporter :

L'information de rappel doit inclure ce qui suit :

Identification du code du produit

Capacité de rappel

Le producteur doit être capable de fournir, en temps utile, une information précise pour prouver que tous les produits affectés peuvent être rapidement identifiés et ôtés du marché. Ceci peut se faire comme suit:

Registres de distribution

Les registres de distribution doivent contenir l'information nécessaire pour permettre de retrouver un code particulier ou un numéro de lot. Les informations qui doivent être disponibles sur les registres de distribution sont les suivantes:

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