AFRIQUE AUSTRALE

ANGOLA* (1er juin)

Selon les estimations d’une mission FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires, effectuée en Angola en avril/mai, la production céréalière de 1997/98 serait de 594 000 tonnes, soit une augmentation de quelque 38 pour cent par rapport aux récoltes de l’année dernière qui avaient souffert d’un manque de précipitations. On estime également que la production des autres cultures, notamment le manioc, les patates douces et les plantes vivaces, sera meilleure du fait de l’augmentation des superficies cultivées et des meilleurs rendements atteints grâce aux précipitations favorables.

Pour la campagne de commercialisation 1998/99, les importations totales sont estimées à 470 000 tonnes, dont 120 000 tonnes sous forme d’aide alimentaire. Environ 750 000 personnes vulnérables, notamment celles s’étant déplacées à l’intérieur du pays, les rapatriés et les soldats démobilisés, ont besoin d’une aide d’urgence. Selon les estimations, 90 000 tonnes d’aide alimentaire d’urgence seront nécessaires pour satisfaire leurs besoins. En outre, il y a encore une grande insécurité alimentaire en raison de l’insécurité croissante dans plusieurs provinces et de l’insuffisance des infrastructures. Par conséquent, il sera difficile de transporter les excédents alimentaires des régions du centre et du nord vers les zones déficitaires. L’aide alimentaire annoncée par les donateurs est de 88 000 tonnes, dont 13 000 tonnes ont déjà été livrées.

AFRIQUE DU SUD (2 juin)

La récolte des céréales secondaires de 1998 est bien avancée. Selon les estimations officielles, la production de maïs devrait être de 7,88 millions de tonnes, un chiffre qui demeure en dessous de la moyenne (de 19 pour cent). Ce résultat serait toutefois légèrement meilleur que les premières estimations relatives à la production de la campagne. Dans plusieurs régions, et notamment dans la province du nord-ouest, les dernières cultures semées se développent mieux que prévu, du fait des conditions météorologiques favorables entre mars et mai.

Les bonnes perspectives de récolte ont entraîné une diminution des prix nationaux du maïs, ce qui pourrait à son tour améliorer les perspectives d’exportations. Cela sera bénéfique pour les pays de la sous-région, tels que le Botswana, le Lesotho, la Namibie et la Zambie, où il pourrait y avoir des pénuries de maïs durant la campagne de commercialisation de 1998/99.

BOTSWANA (1er juin)

Les moissons des cultures céréalières de 1998 sont presque terminées et la production devrait être inférieure à la moyenne. Les pluies irrégulières et mal réparties de mars et d’avril ont fait chuter les rendements dans plusieurs parties du pays et ont conduit à d’importantes pertes de récoltes. La production céréalière totale ne devrait pas dépasser 10 000 tonnes, une forte baisse par rapport aux 27 000 tonnes de 1997, chiffre déjà en dessous de la moyenne. Même dans les bonnes années, le pays importe plus de la moitié de ses besoins en céréales. Les stocks céréaliers disponibles et les importations planifiées par les principales minoteries devront satisfaire les besoins nationaux durant la campagne de commercialisation 1998/99.

LESOTHO (1er juin)

Les précipitations ont été irrégulières et mal réparties durant une bonne partie de la campagne agricole 1997/98. La production de céréales ne devrait donc pas dépasser 130 000 tonnes, chiffre en dessous de la moyenne. Par conséquent, la situation générale des approvisionnements alimentaires s’annonce difficile pour la campagne de commercialisation 1998/99. Le gouvernement va devoir prévoir des importations massives pour éviter les difficultés d’approvisionnements alimentaires.

MADAGASCAR (1er juin)

Grâce aux conditions météorologiques généralement favorables, les perspectives de récolte sont relativement bonnes en ce qui concerne le riz et les autres cultures qui sont actuellement moissonnées. La production pourrait être quelque peu inférieure aux 2,5 millions de tonnes de l’année dernière, récolte qui fut considérée comme assez bonne. Selon les premières indications, les criquets n’ont pas provoqué de gros dégâts dans les champs de céréales. Là où le manioc est prêt à être récolté (arrivé à maturité), les effets des criquets seront nuls. Néanmoins, à mesure que les infestations de criquets se déplacent à partir des régions arides du sud vers les régions plus fertiles du centre-ouest et du nord, les menaces continuent à peser sur les cultures de base et sur les pâturages. La situation générale des disponibilités alimentaires devrait rester relativement stable au cours de l’actuelle campagne de commercialisation, notamment dans la région du sud exposée à la sécheresse où l’on signale des dégâts variables aux cultures et aux pâturages, dus aux infestations acridiennes.

MALAWI (1er juin)

Suite aux précipitations abondantes et bien réparties tombées dans la plupart des régions, la production agricole pour 1998, dont la récolte est en cours, est officiellement estimée à 1,88 million de tonnes, soit mieux que la moyenne et 13 pour cent de plus que la récolte assez bonne de 1997. La situation générale des disponibilités alimentaires devrait donc tendre à une nette amélioration durant la campagne de commercialisation 1998/99. Il est prévu que les zones à déficit vivrier situées dans le nord, où des pluies excessives ont provoqué des inondations qui ont endommagé les cultures, reçoivent une aide dans le cadre de programmes gouvernementaux appuyés par des organismes d’aide.

MOZAMBIQUE (1er juin)

Selon les estimations d’une mission FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires, effectuée dans le pays en avril/mai, la production céréalière de 1998 est de 1,69 million de tonnes, une augmentation d’environ 10 pour cent par rapport à la bonne récolte de l’année dernière. On peut attribuer ce bon résultat tant à l’augmentation des superficies cultivées et moissonnées qu’aux meilleurs rendements obtenus pour toutes les céréales, en particulier dans les provinces du nord et du centre du pays. Une forte augmentation de la production de manioc, d’arachides et de haricots est également prévue pour 1998 par rapport à l’année dernière.

La situation générale des approvisionnements alimentaires, qui s’est améliorée au cours de la dernière campagne de commercialisation, devrait suivre la même courbe positive en 1998/99, vu l’augmentation de la production vivrière. Un excédent exportable de 59 000 tonnes de maïs est prévu, mais il faudra également importer 67 000 tonnes de riz et 145 000 tonnes de blé, importations qui devraient être couvertes en grande partie par le secteur privé. On signale des pénuries alimentaires dans plusieurs régions où il y a eu des pertes de cultures provoquées surtout par les inondations. Une aide alimentaire d’urgence destinée aux populations sinistrées est dès lors nécessaire jusqu’aux récoltes de la seconde campagne, en septembre prochain. Certaines familles de la région aride du sud connaissent également des déficits vivriers et une assistance des bailleurs de fonds est donc nécessaire pour mobiliser les excédents alimentaires en faveur des populations de ces zones.

NAMIBIE (2 juin)

On prévoit que la production de céréales de 1998 sera inférieure à la moyenne en raison des précipitations irrégulières et des vagues de chaleur prolongées de mars/avril. Cela a été à l’origine des nombreux échecs agricoles signalés dans la partie nord- est du pays, notamment dans les régions de Caprivi et de Kavango où un grand nombre d’agriculteurs pratiquant l’agriculture de subsistance n’ont pas pu semer cette année les cultures vivrières de base. La situation nationale des approvisionnements alimentaires devrait être difficile durant la campagne de commercialisation de 1998/99. Les stocks de report abondants de la récolte exceptionnelle de l’année dernière contribueront certes à atténuer l’impact des pénuries alimentaires prévues, mais il sera nécessaire d’importer un important volume de céréales dans les mois à venir, principalement en utilisant les circuits commerciaux. Le gouvernement vient d’approuver une stratégie nationale contre la sécheresse qui prévoit la mise en place d’un fonds national permanent afin de garantir la sécurité alimentaire des ménages, notamment des groupes vulnérables de la population.

SWAZILAND (2 juin)

Les moissons des céréales de 1998 sont bien avancées. Les conditions météorologiques favorables durant une bonne partie de la saison devraient conduire à une production supérieure à la moyenne. Selon les premiers indices, la production céréalière serait d’environ 100 000 tonnes, du maïs pour l’essentiel. Par conséquent, la situation générale des disponibilités alimentaires pour la campagne commerciale de 1998/99 devrait être satisfaisante et la plupart des besoins d’importations vivrières devraient être couverts par les circuits commerciaux.

ZAMBIE (2 juin)

Selon les estimations d’une mission FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires, effectuée dans le pays en avril/mai, la production céréalière de 1998 sera de 707 000 tonnes, un chiffre inférieur de quelque 37 pour cent au niveau de l’année dernière. Les précipitations excessives durant toute la saison, accompagnées de graves inondations, notamment dans les zones peu accidentées, ont endommagé les cultures et provoqué une chute des rendements dans les provinces du nord. Quant à la région du sud, elle a vu baisser fortement ses rendements agricoles et l’ensemble de sa production en raison de conditions proches de la sécheresse.

La situation des disponibilités alimentaires pour la campagne de commercialisation de 1998/99 s’annonce difficile. On prévoit des importations commerciales de 364 000 tonnes de céréales (dont 23 000 tonnes de riz et 41 000 tonnes de blé), ce qui laisse un découvert de 296 000 tonnes, dont 45 000 tonnes pour l’aide alimentaire d’urgence. Le pays a actuellement une très faible capacité d’importation et il aura besoin d’une aide internationale sous forme de dons, d’importations à des conditions de faveur et d’aide alimentaire ciblée de façon à couvrir ses besoins alimentaires. L’aide alimentaire annoncée jusqu’ici est de 3 000 tonnes, mais aucune livraison n’a encore été effectuée.

ZIMBABWE (2 juin)

Les estimations officielles de la récolte de maïs de 1998 ont été récemment revues à la hausse, pour s’établir à 1,47 million de tonnes. Ce chiffre est encore inférieur au niveau de l’année dernière et à la moyenne, mais c’est bien mieux que ce qui était prévu en début de saison, compte tenu des précipitations irrégulières imputables au phénomène El Niño. La production céréalière totale ne devrait pas dépasser 2 millions de tonnes, un résultat nettement inférieur aux 2,7 millions de tonnes de 1997.

La situation des disponibilités alimentaires nationales pour la campagne de commercialisation 1998/99 s’annonce encore relativement difficile. Compte tenu de la faiblesse relative des stocks de report disponibles pour aider à compenser l’impact de la chute de production, on prévoit un gros volume d’importations de maïs et de blé. Une aide alimentaire ciblée sera également nécessaire pour les groupes vulnérables qui se trouvent dans les zones habituellement arides du sud, où la récolte sera sans doute médiocre. Le gouvernement signale que plus de 1 million de personnes se sont déjà inscrites pour recevoir une aide alimentaire dans le cadre d’un plan de prêt de céréales.