AMÉRIQUE CENTRALE (y compris les Caraïbes)

COSTA RICA (10 juin)

Depuis la fin du mois de mai, on a commencé à enregistrer par endroits des pluies modérées, mais dans l’ensemble, sous l’influence du phénomène El Niño, le temps reste extrêmement sec, notamment dans le nord- ouest du pays. Dans la région de Guanacaste, on signale de grands incendies dans les parcs nationaux et dans les zones protégées qui mettent en péril la diversité biologique ainsi que la faune et la flore sauvages de la région. Les semis de céréales de la première campagne de 1998/99, qui normalement commencent en avril, ont donc été retardés en plusieurs endroits. On s’attend à ce que les superficies ensemencées en maïs et en riz, qui sont les principales cultures, soient inférieures à la moyenne, à moins qu’il ne recommence à pleuvoir normalement. Les superficies consacrées au haricot, aliment de base important de la population, devrait aussi être en recul par rapport au niveau moyen, pour la deuxième année consécutive, du fait des mauvaises conditions météorologiques liées au phénomène El Niño.

CUBA (10 juin)

On signale qu’au cours de la première quinzaine du mois de mai, les conditions météorologiques ont été normales. Cette situation fait suite aux pluies abondantes et aux inondations de la fin du mois de mars et du mois d’avril, qui ont gravement endommagé certaines cultures et perturbé la récolte de la canne à sucre, source importante de devises. Les perspectives sont plutôt sombres pour cette culture: des problèmes techniques et une pénurie constante d’intrants agricoles ont provoqué une réduction sensible des broyages et les rendements sont inférieurs à la normale. La production sera probablement encore plus faible que celle de 1994/95, qui avait atteint le minimum historique avec 3.3 millions de tonnes. La situation s’est récemment améliorée pour les fruits et pour d’autres cultures vivrières, ainsi que pour les pâturages. La production de riz restera toutefois au-dessous de la moyenne, à cause de la pénurie endémique d’intrants agricoles. Au cours de la campagne de commercialisation de 1998 (janvier/décembre) les importations de riz devraient être relativement importantes et s’établir à 400 000 tonnes. Ceci devrait permettre de satisfaire la demande intérieure de cette denrée de base, capitale pour l’alimentation de la population.

EL SALVADOR (10 juin)

Des températures exceptionnellement élevées et la sécheresse, attribuées aux effets de traîne du phénomène El Niño, continuent à sévir dans la plus grande partie du pays, et sont particulièrement favorables à la propagation des incendies de forêts. Certains ont été provoqués par les agriculteurs qui effectuent des brûlis pour préparer les semis de céréales et de haricots de la campagne principale de 1998/99. Des pluies, allant de modérées à fortes, ont toutefois été enregistrées depuis la fin du mois de mai, surtout dans les régions du nord-est, annonçant peut-être l’arrivée définitive de la saison des pluies. Les superficies sous maïs - céréale principale - devraient remonter par rapport à la récolte de 1997, réduite par la sécheresse, mais cela dépendra, pour l’essentiel, de l’intensité et de la durée des pluies. La communauté internationale continue à fournir une aide alimentaire aux populations rurales frappées par la sécheresse de l’année dernière. Cette aide sera encore nécessaire jusqu’aux premières récoltes de 1998.

GUATEMALA (10 juin)

Des températures exceptionnellement élevées et une sécheresse inhabituelle liées au phénomène El Niño continuent de sévir dans la plus grande partie du pays, et favorisent la propagation des incendies de forêts, provoqués en partie par les petits agriculteurs à l’occasion des travaux de défrichage. L’éruption volcanique qui a eu lieu près de la capitale a encore aggravé la situation: elle a entraîné une pollution de l’air qui a provoqué, entre autres, des troubles respiratoires. L’état d’urgence a été déclaré dans plusieurs villes, y compris, dans la capitale, et des mesures sanitaires ont été prises à titre préventif pour protéger la population. Récemment, de petites pluies ont permis d’éteindre certains incendies qui se propageaient de manière préoccupante, notamment au nord du pays. Les dégâts sont importants: environ 65 000 hectares de forêts ont été détruits, et 155 000 hectares ont été endommagés. Les semis des céréales de la campagne principale de 1998/99 ont été différés en raison du début tardif de la saison des pluies, mais les agriculteurs espèrent que les pluies récentes annoncent l’arrivée de précipitations normales. Selon les prévisions, les superficies ensemencées en maïs - céréale principale - devraient augmenter par rapport à celles de l’année précédente, qui avaient souffert de la sécheresse. On signale que d’importantes cultures de rapport, comme celles de la canne à sucre et du café, ont souffert de la sécheresse prolongée. Les populations rurales touchées continuent à recevoir une aide alimentaire qui devrait être assurée jusqu’aux premières récoltes de l’année.

HAITI * (1er juin)

Des conditions météorologiques normales ont favorisé les semis de maïs de la première campagne de 1998. Cette récolte devrait bientôt être rentrée, tout comme celle des cultures irriguées. Selon les premières indications, la production de maïs devrait à nouveau retrouver un niveau moyen de 200 000 tonnes après la dernière campagne désastreuse due à la sécheresse. Pour ce qui est du riz, les prévisions se situent également dans la moyenne. La communauté internationale continue toutefois à fournir une aide alimentaire.

HONDURAS (1er juin)

Les semis des céréales de la première campagne de 1998/99 sont différés, à cause du retard de la saison des pluies. Des températures exceptionnellement élevées et la sécheresse dues au phénomène El Niño, qui continuent à sévir dans le pays, favorisent la prolifération des feux de brousse qui se déclenchent le plus souvent à l’occasion des brûlis pratiqués par les agriculteurs. Dans la capitale et à San Pedro Sula, au nord-ouest, on signale des problèmes de pollution atmosphérique. S’il recommence à pleuvoir normalement, les semis de maïs - céréale principale - de la première campagne de 1998, devraient atteindre un niveau moyen. Les populations rurales touchées par la sécheresse de l’année dernière reçoivent encore une aide alimentaire qui devrait se prolonger jusqu’à la première récolte de 1998.

JAMAÏQUE (10 juin)

Des températures élevées et une sécheresse inhabituelles, liées au phénomène El Niño, règnent encore dans le pays et entravent le déroulement normal des travaux agricoles. On signale la présence de pâturages brûlés par le soleil. Des milliers d’agriculteurs sont concernés dans les régions frappées par la sécheresse (South Manchester, Southern St.Elizabeth, certaines zones de l’importante ceinture agricole de Clarendon, St.Catherine, St.Thomas et St.Anne). Le gouvernement a lancé un appel en vue de bénéficier d’une aide internationale.

MEXIQUE (10 juin)

La récolte du blé irrigué de 1998 est pratiquement achevée. Selon les premières estimations, la production devrait être inférieure à la moyenne et s’établir à 3 millions de tonnes, contre 3,66 millions de tonnes en 1997.

Les semis de maïs de la campagne de 1998 sont retardés, notamment dans les Etats agricoles du centre (Hidalgo, Puebla, Guanajato, Tlaxcala et Mexico) où cette culture occupe une place importante, en raison de l’absence de pluies, due aux effets de traîne du phénomène El Niño. On signale des pluies légères dans le sud-ouest du pays, où les semis sont aussi en retard à cause de la sécheresse. Dans d’autres importants Etats agricoles, comme Jalisco, Sinaloa et Chiapas, la saison des semis se poursuit jusqu’en juillet. Dans l’ensemble, on prévoit une réduction de la production de maïs pour la récolte printemps/été, qui pourra varier de 1 à 2 millions de tonnes par rapport aux premières estimations de 14,7 millions de tonnes, selon la date du début des précipitations. La sécheresse a aggravé les effets des cultures sur brûlis, responsables d’un nombre accru d’incendies de forêts et de feux de brousse.

NICARAGUA (10 juin)

Les semis des céréales de la première campagne de 1998/99 sont en retard, en raison de l’absence de pluies due au phénomène El Niño. La sécheresse a provoqué un grand nombre de feux de forêts et l’on signale que plus de 800 000 hectares de terres ont été gravement endommagés. Quelques précipitations ont été signalées vers la fin du mois de mai, mais elles étaient irrégulières et mal réparties. S’il recommence à pleuvoir normalement, les superficies sous maïs - principale céréale - devraient augmenter nettement par rapport à la dernière campagne, au cours de laquelle cette culture avait fortement pâti de la sécheresse. Les populations rurales touchées bénéficient encore d’une aide alimentaire, qui se poursuivra jusqu’aux premières récoltes de l’année.

PANAMA (10 juin)

On a signalé récemment des pluies, de normales à abondantes, notamment dans l’ouest du pays, ce qui pourrait bien annoncer l’arrivée définitive de la saison des pluies. La superficie ensemencée en maïs et en riz - principale céréale - devrait augmenter par rapport à la campagne précédente, lorsque la récolte avait été médiocre à cause de la sécheresse liée au phénomène El Niño. Les populations rurales touchées reçoivent encore une aide alimentaire qui sera maintenue jusqu’aux premières récoltes.

RÉPUBLIQUE DOMINICAINE (10 juin)

Depuis le mois d’avril des conditions météorologiques normales sont propices aux semis de maïs de 1998 ainsi qu’à la récolte du riz irrigué de la première campagne. Le niveau de l’eau dans les réservoirs est satisfaisant et l’on prévoit pour l’instant une production de 560 000 tonnes de paddy, contre 506 000 en 1997 et une moyenne annuelle de 472 000 tonnes pour les cinq dernières années. La production de maïs, frappée l’an dernier par la sécheresse, devrait maintenant remonter et l’on envisage une récolte moyenne de 45 000 tonnes.