Annexes

(*) Nombre par lequel if faut multiplier les besoins de l'année 1995 pour obtenir les besoins de l'année 2050, en fonction : i) de l'évolution des structures démographiques (colonne b), ii) de l'accroissement de la population (colonne c), iii) de l'éradication de la sous-alimentation en énergie alimentaire (colonne e), iv) du comblement des carences qualitatives (colonne g)), ou de l'ensemble de toutes ces variables (colonne i).

(**)source: Division de la population des Nations unies, Word Population Prospects.

(*) Nombre par lequel il faut multiplier les besoins de l'année 1995 pour obtenir les besoins de l'année 2050, en fonction: i) de l'évolution des structures démographiques (colonne b), ii) de l'accroissement de la population (colonne c), iii) de l'éradication de la sous-alimentation en énergie alimentaire (colonne e), iv) du comblement des carences qualitatives (colonne g)), ou de l'ensemble de toutes ces variables (colonne i).

(**) Source : Division de la population des Nations unies, Word Population Prospects.

Annexe n^o3

Classification de 93 pays en développement d'après la proportion de la population rurale et les disponibilités alimentaires par habitant et spécifications complémentaires

Spécifications complémentaires:

(1) Les listes de pays communiquées dans chaque classe de ce tableau proviennent de FAO, WFS 96/TECH/1, tableau 2[39].

(1) Les listes de pays communiquées dans chaque classe de ce tableau proviennent de FAO, WFS 96/TECH/1, tableau 2 [39].

(1) Ce tableau provient de FAO, WFS 96/TECH/1, tableau 2 [39].

(2) Moyenne quinquennale de 1988 à 1992 (un signe négatif signale des exportations nettes).

(1) Les listes de pays communiquées dans chaque classe de ce tableau proviennent de FAO, WFS 96/TECH/1, tableau 2 [39].

(2) Y compris les pays pour lesquels aucune information n'est disponible.

Annexe n^o 4

Une nouvelle formulation des politiques de recherche

Tout d'abord, du seul point de vue démographique, de nombreux manques se font sentir pour définir des politiques de développement plus appropriées aux contextes de distorsion entre les besoins et les disponibilités mis en évidence dans cette étude¹. En effet, les déterminants de la baisse de la fécondité ne sont pas clairement identifiés. L'établissement de projections de population fiables à long terme dépend de telles recherches. Ceux de la mortalité sont mal connus, en particulier les relations entre la sous-alimentation et la mortalité, ou entre l'approvisionnement en eau potable et la santé. La santé n'est-elle pas en effet un facteur essentiel du développement des populations?

L'accès aux vivres est un facteur de santé primordial examiné par la FAO depuis des décennies. À l'occasion du Sommet Mondial de l'Alimentation (Rome, 1996), on a constaté l'importance persistante de la sous-alimentation chronique, de la malnutrition et des carences alimentaires; on a même évoqué une possible dégradation de la situation alimentaire dans certains pays d'Afrique. Celle-ci n'est-elle pas en passe de provoquer une dégradation de la situation sanitaire en Afrique subsaharienne? Plus généralement, sait-on quel est le nombre d'hommes qui, directement ou indirectement, meurent de faim chaque année dans le monde? Est-il inférieur à 1 million? Est-il supérieur à 5 ou même à 10 millions? Un degré minimum de connaissance est indispensable pour tout plan d'action en la matière.

L'accès à l'eau potable est un facteur important de réduction de la morbidité et de la mortalité, démontré par l'OMS depuis longtemps. Mais on connaît mal la proportion de la population du monde qui a accès à cette précieuse ressource. N'est-elle pas en régression dans certaines régions du globe? Cette situation n'est-elle pas d'ores et déjà responsable d'une dégradation de la santé en Afrique? En un temps de forte et rapide urbanisation, dans un contexte économique peu favorable à l'établissement d'infrastructures de traitement des eaux usées, l'accès à l'eau potable ne va-t-il pas devenir le principal facteur de la santé et du développement durable?

L'accès à l'éducation de base est un facteur fondamental de la réduction des disparités d'accès aux vivres et des inégalités devant la mort, mais aussi de croissance de la production et de la productivité agricoles. C'est la conclusion de nombreux travaux conduits par la FAO, l'OMS et l'UNESCO, depuis des décennies. L'analphabétisme semble en progression, en particulier dans certains pays d'Afrique. On s'interroge sur les effets de ces tendances sur la sous-alimentation et sur la mortalité de ces pays.

1 Cette annexe ne propose que quelques éléments d'une nouvelle formulation des politiques de recherche, qui concernent principalement les liens entre la dynamique de la population et le développement économique et social.

D'autre part, la communauté des démographes est appelée à renouveler sa réflexion dans le domaine des liens entre la dynamique des populations et le développement. On sait déjà que l'accroissement démographique est l'une des principales variables utilisées pour définir les stratégies de développement. Mais aujourd'hui, l'étude des liens entre la croissance démographique, le développement et l'évolution des ressources naturelles apparaît de plus en plus nécessaire. Nous méconnaissons en particulier les interrelations entre la croissance démographique, les modes de faire-valoir, l'exploitation du sol, la distribution des terres et la productivité de l'agriculture dans les pays en développement [10] [49] [9]. Or si l'histoire montre que l'accroissement de la population a suscité des recherches d'améliorations techniques et provoqué des gains de productivité, elle fait aussi apparaître que, en l'absence de tels gains, l'accroissement de la population a exacerbé les affrontements pour la possession des ressources de survie en terres et en eau.

L'urbanisation est souvent citée comme un facteur favorable à la productivité. Elle permet probablement des investissements ou des aménagements des conditions de production qui ne seraient pas rentables en zone de basse densité. Pourtant, ce type d'interaction entre la concentration de la population et la productivité dans l'agriculture reste à démontrer.

Ces études de liens doivent restituer au temps son importance majeure : temps de mise en place des infrastructures de développement, d'enseignement, de formation, d'encadrement, temps de constitution d'organisations associatives, coopératives et mutualistes, temps d'établissement de système de crédit, temps de mise en place d'organisation de recherche, temps d'obtention des résultats en termes d'adaptation de variétés végétales et d'espèces animales au contexte local, etc. Les possibilités d'exercice d'un développement durable dépendent, en particulier, du calendrier de la transition démographique, qui résulte elle-même en partie du développement.

La recherche agronomique devra être fortement soutenue, en particulier dans des domaines peu abordés. Si la recherche de nouvelles variétés de céréales (blé, riz, maïs, etc.) plus productives et localement plus adaptées a bénéficié d'efforts soutenus sur le long terme, celles concernant les racines et les tubercules ont peu progressé, laissant ces plantes « orphelines » de recherches de productivité, ou de résistance aux agents pathogènes. Les recherches biotechnologiques devront s'attaquer aux problèmes de productivités par l'augmentation des rendements moyens, mais aussi par la réduction des écarts à la moyenne, par le raccourcissement du cycle biologique, par l'acquisition de propriétés de résistance aux éléments pathogènes, aux aléas climatiques, ou même à des conditions contextuelles habituellement défavorables à la culture (salinité, etc.).

Et n'oublions pas l'urgence de recherches sur les rythmes d'émergence des innovations techniques et sur la diffusion de ces nouvelles techniques. Il est en effet important de savoir à quels rythmes les évolutions technologiques sont intervenues dans le passé, si le rythme des innovations s'est ralenti, arrêté ou accéléré dans différents domaines clés, si leur champ d'application s'est étendu ou restreint, si l'on peut se heurter à des limites dans les changements techniques. Ces recherches concernant les rythmes et les champs des innovations technologiques sont d'autant plus importantes qu'elles conditionnent les progrès de la productivité agricole de demain.

Enfin des recherches devront être entreprises sur le processus même du développement. Retenons deux exemples.

Des opérations de développement d'un mode nouveau devront être conduites à l'avenir en intégrant de nombreux facteurs qui contribuent au développement économique. C'est en prévoyant le traitement simultané et cohérent de tous les aspects importants d'un même processus de développement que les pays pauvres s'inséreront dans le processus mondial de développement. C'est donc en analysant les liens entre les principaux facteurs du développement économique et social que la collectivité des nations pourra gérer et accompagner durablement les rapports entre l'accroissement de la population, la préservation des ressources naturelles et le développement économique des territoires menacés d'une très forte distorsion entre les besoins et les disponibilités des populations.

Les risques d'affrontement pour les ressources vont probablement croître rapidement, car les distorsions entre les besoins et les disponibilités des populations de nombreux pays africains vont s'accroître fortement. La communauté devra donc développer sa politique internationale de prévention des conflits par des opérations de contrôle très rigoureux des conventions anciennes et par l'établissement de nouvelles conventions, par la mise en oeuvre de nouveaux accords internationaux portant sur le statut de ressources communes à plusieurs États, ou même par l'internationalisation des ressources communes, qu'elles soient hydrauliques, foncières, spatiales, ou culturelles (métropoles revendiquées par plusieurs communautés, etc.).

Une politique internationale de recherche pour la valorisation des ressources communes à plusieurs États étroitement associée à ces opérations de prévention devrait être mise à l'étude afin d'examiner les possibilités de stabiliser les régions les plus affectées par des retards en catalysant leur développement. Une politique internationale de valorisation économique des ressources naturelles propres des États les plus pauvres devra de même être entreprise afin de préparer les outils d'une exploitation intensive de ces ressources (exploitation du bassin du fleuve Niger, etc.) conformes aux règles du développement durable, susceptibles de générer des gains de productivité supérieurs aux accroissements de la population tout en préservant les ressources.