FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires 11/99
AFRIQUE AUSTRALE
AFRIQUE DU SUD (13 novembre)
La récolte de blé de 1999 est en cours. Les perspectives sont peu encourageantes. Selon les prévisions les plus récentes, la production s'établira à 1,58 million de tonnes, soit un recul de 7 pour cent par rapport au chiffre révisé de l'an dernier et un volume inférieur à la moyenne. Ce recul s'explique principalement par la réduction des semis. Les semis des céréales secondaires de 1999/2000 ont commencé. Il faut qu'il pleuve davantage pour compenser l'irrégularité des précipitations enregistrées fin octobre/début novembre. D'après les dernières estimations, la production de maïs de 1999 atteint 7,4 millions de tonnes. Ce chiffre est quasi identique à celui de 1998 mais bien inférieur à la moyenne des cinq dernières années. La production a souffert des précipitations excessives qui sont tombées en début de campagne, puis d'une vague de sécheresse prolongée. Après deux récoltes réduites consécutives, les excédents exportables de maïs pour la campagne de commercialisation 1999/2000 (avril/mars) ont sensiblement diminué.
Les avancées des forces gouvernementales sur les rebelles, au centre et dans le nord du pays, ont provoqué, par vagues, des déplacements de populations fuyant les combats. Les semis des cultures céréalières de 1999/2000 sont en cours et les perspectives sont incertaines. En effet, l'insécurité persistante et les mouvements constants de populations, combinés au temps sec d'octobre dans les régions du centre et du sud, ont entravé les travaux agricoles. La situation des approvisionnements alimentaires reste très préoccupante. On continue à signaler de graves problèmes de nutrition parmi les populations déplacées dans plusieurs régions, telles que Kuito, Huambo et Malange. Le gouvernement a repris le contrôle de Bailundo et d'Andulo, mais l'insécurité et les mines antipersonnel empêchent toujours le personnel des organisations humanitaires d'avoir accès à ces villes et à celles précédemment assiégées, qui demeurent aussi coupées des flux commerciaux. Les cours des denrées alimentaires ont sensiblement augmenté dans les capitales des provinces, ce qui aggrave les difficultés alimentaires de leurs habitants. Le gouvernement a lancé un programme visant à réaffecter deux millions de personnes déplacées dans des zones agricoles et a demandé une aide internationale pour le mener à bien.
Les pluies normales d'octobre dans les zones de production du sud ont favorisé la préparation du sol pour les semis des céréales secondaires - sorgho principalement - qui vont démarrer prochainement. Il faut cependant qu'il pleuve davantage pour compenser l'irrégularité des précipitations dans plusieurs régions. La production de céréales secondaires de 1999 est évaluée à 19 000 tonnes, soit presque deux fois plus que le niveau très médiocre de l'an dernier, mais moitié moins que la moyenne des cinq dernières années. Cette production a souffert des effets d'une vague de sécheresse prolongée. Toutefois, les besoins nationaux de consommation sont essentiellement couverts par des importations. Les besoins d'importations céréalières pour la campagne de commercialisation 1999/2000 (avril/mars) sont évalués à 250 000 tonnes, dont 185 000 tonnes de céréales secondaires et 65 000 tonnes de blé. Toutes ces importations seront commerciales.
La moisson du blé de 1999 a commencé et les perspectives s'annoncent bonnes. Cependant, la production de 30 000 tonnes qui avait été prévue ne sera probablement pas atteinte, la vague de sécheresse en début de campagne risquant d'avoir réduit les semis et les rendements. Les pluies abondantes de la troisième décade de septembre ont permis de préparer le sol en vue des semis des céréales secondaires de 1999/2000. Toutefois, l'irrégularité des précipitations en octobre a retardé les semis dans certaines zones. Il faut qu'il pleuve davantage pour éviter la réduction des emblavures. La situation globale des approvisionnements alimentaires est satisfaisante. La production des céréales secondaires de 1999, qui s'établit à 182 000 tonnes, a augmenté de 21 pour cent par rapport à la récolte réduite de l'an dernier. La production de maïs cependant couvre moins de la moitié des besoins de consommation nationaux et l'on estime donc qu'il sera nécessaire d'en importer 155 000 tonnes pour la campagne de commercialisation 1999/2000. L'essentiel de ces importations se fera par voie commerciale.
Les semis de riz et de maïs de 1999/2000 sont sur le point de commencer. Compte tenu des pluies normales du mois dernier, l'humidité du sol est satisfaisante. D'après les rapports officiels, des essaims de criquets migrateurs se forment actuellement dans les régions du centre et du sud-ouest. Les pontes devraient coïncider avec le commencement de la saison des pluies et la FAO surveillera de près la situation dans les mois à venir. D'après les estimations, la récolte de riz de 1999, rentrée jusqu'en juin, atteindrait le niveau satisfaisant de 2,6 millions de tonnes, soit une augmentation de 8 pour cent par rapport aux rendements réduits de l'an dernier. Des précipitations abondantes, associées à l'absence de ravageurs et de cyclones, ont eu un effet bénéfique sur la production rizicole cette année. Du fait de la bonne récolte de riz, la situation globale des approvisionnements alimentaires est stable et s'est nettement améliorée dans les régions vulnérables du sud.
Les conditions météorologiques normales d'octobre ont favorisé la préparation des terres en vue des semis de maïs de 1999/2000 qui vont prochainement commencer. Le gouvernement distribue en ce moment des intrants agricoles, ce qui avait permis, l'an dernier, de stimuler la production. La production de maïs de 1999 a sensiblement augmenté par rapport à l'an dernier. D'après les dernières estimations officielles, celle-ci atteint le niveau record de 2,5 millions de tonnes, ce qui a permis de nettement améliorer la situation des approvisionnements alimentaires. Les marchés sont bien approvisionnés et les prix réels du maïs sont inférieurs à ce qu'ils étaient il y a un an. Après avoir reconstitué la Réserve céréalière de sécurité, le pays dispose d'un excédent exportable pour la campagne de commercialisation 1999/2000 (avril/mars) qui est estimé à 400 000 tonnes.
Les semis des cultures céréalières secondaires de 1999/2000 ont démarré après les précipitations normales d'octobre. La production céréalière de 1999, établie à 1,7 million de tonnes, est en augmentation pour la cinquième année consécutive. Les excédents de maïs exportables pour la campagne de commercialisation 1999/2000 (avril/mars) sont estimés à 150 000 tonnes. Les besoins d'importations de blé et de riz, qui devraient être essentiellement couverts par des opérations commerciales, seront de 175 000 tonnes et de 150 000 tonnes respectivement. Du fait de la récolte exceptionnelle de cette année, la situation des approvisionnements alimentaires est satisfaisante et les marchés sont bien approvisionnés. Dans les régions ayant enregistré des pertes de récolte dues aux inondations en début de campagne, une seconde récolte a pu être obtenue après la décrue et la sécurité alimentaire s'est améliorée. On signale par ailleurs que l'état des pâturages et du bétail est satisfaisant dans l'ensemble du pays.
La préparation des terres pour les semis des cultures de 1999/2000 a débuté dans les régions du nord. Les conditions météorologiques sont normales jusqu'à présent. Selon les estimations, la récolte de blé, récemment engrangée, atteint le niveau moyen de 5 000 tonnes. La production de céréales secondaires de 1999 devrait être de 70 000 tonnes, chiffre nettement supérieur à l'an dernier mais inférieur à la moyenne. La situation des approvisionnements alimentaires est cependant stable en raison de la capacité d'importation du pays. Les besoins d'importations de céréales pour la campagne de commercialisation 1999/2000 (avril/mars) sont estimés à 126 000 tonnes.
Les pluies abondantes de la troisième décade de septembre ont permis de préparer le sol pour les semis de maïs de 1999/2000, mais le temps sec qui a régné en octobre a retardé les travaux agricoles. Il est impératif qu'il pleuve davantage pour éviter une réduction des emblavures. La situation des approvisionnements alimentaires est stable. La production de maïs de 1999 est évaluée à 113 000 tonnes, volume moyen mais nettement inférieur à la récolte exceptionnelle de l'an dernier. Malgré un accroissement des emblavures, des précipitations excessives suivies d'une vague de sécheresse ont en effet nui aux cultures. Les besoins d'importation de maïs pour la campagne de commercialisation 1999/2000 sont estimés à 24 000 tonnes. Par ailleurs, le pays a un déficit structurel en blé et en riz s'élevant à 48 000 tonnes. Selon les prévisions, toutes les importations seront commerciales.
La récolte de blé irrigué de 1999 est presque terminée. En raison de l'accroissement des emblavures, la production, estimée à 99 000 tonnes, a nettement augmenté par rapport à celle de l'an dernier qui était de 71 000 tonnes. Les semis de maïs de 1999/2000 ont démarré. On signale que la disponibilité d'intrants agricoles - semences et engrais principalement - est satisfaisante. La production de maïs de 1999 est évaluée à 856 000 tonnes. Ce chiffre marque une nette reprise par rapport à la récolte médiocre de l'an dernier mais il reste inférieur à la moyenne. Selon les estimations, les besoins d'importations pour la campagne de commercialisation 1999/2000, qui seront couverts par voie commerciale, se chiffreront à 370 000 tonnes. La situation des approvisionnements alimentaires est dans l'ensemble satisfaisante à cette époque de l'année. Les marchés sont bien approvisionnés en maïs et autres denrées de base telles que les patates douces et les pommes de terre. Les cours du maïs ont commencé à augmenter en septembre, comme de saison, mais sont restés relativement bas.
La récolte de maïs de 1999 est bien avancée. En raison de l'accroissement des emblavures, les estimations officielles prévoient une production record de 320 000 tonnes, ce qui est nettement supérieur au chiffre de l'an dernier. Cependant, les précipitations généralisées, inhabituelles pour la saison, qui ont été enregistrées au cours de la dernière semaine d'octobre ont perturbé la récolte. La persistance des pluies risquent d'entraîner des pertes de récolte et de qualité. Selon les perspectives de production, les besoins d'importation pour l'an prochain ne concerneront que du blé, en quantité limitée, pour accroître la qualité de la farine. Les précipitations de la fin octobre ont amélioré la condition des terres pour les semis des céréales secondaires de 1999/2000 - maïs principalement - et ont été bénéfiques aux cultures précoces. La production de maïs de 1999 est estimée à 1,52 million de tonnes, chiffre supérieur à la récolte réduite de l'an dernier, mais nettement inférieur à la moyenne. Les pluies excessives enregistrées pendant la campagne ont réduit les rendements. Selon les estimations, les importations de maïs pour l'année de commercialisation 1999/2000 (avril/mars) se chiffreront à 450 000 tonnes et seront essentiellement commerciales. On a signalé qu'à la fin du mois d'octobre, les importations commerciales atteignaient 200 000 tonnes. La situation des approvisionnements alimentaires est tendue dans les régions ayant engrangé une récolte médiocre, et dans les zones urbaines touchées par une forte augmentation des prix alimentaires et par un niveau record d'inflation.