FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires 11/99
AFRIQUE DE L'OUEST
BÉNIN (10 novembre)
Dans l'ensemble, le pays a bénéficié de précipitations supérieures à la normale, depuis le mois d'août. Les perspectives sont généralement favorables. Toutefois, des pluies torrentielles ont provoqué des inondations, dans de nombreux villages et des milliers de personnes ont été déplacées. Dans les départements d'Atakora et de Borgou, des infestations de chenilles légionnaires ont causé des dégâts au mil, au sorgho et au maïs qui étaient en train de lever. Les disponibilités alimentaires sont satisfaisantes dans le Sud. Les cours restent inférieurs à ceux de 1998, ce qui s'explique principalement par la baisse de la demande des pays du Sahel et par l'augmentation des ventes effectuées par les agriculteurs pour compenser la baisse des recettes tirées du coton.
Les perspectives de récolte sont favorables grâce aux pluies supérieures à la normale enregistrées depuis le mois de juillet. Les précipitations cumulées sont en général normales ou supérieures à la normale dans le pays, sauf dans l'est et dans l'ouest. L'humidité du sol était en général suffisante pour permettre un bon développement des cultures. Les pâturages sont abondants et de bonne qualité. Dans l'ensemble on ne signale aucune infestation notable de ravageurs. Toutefois, dans plusieurs zones, des méloïdes et divers insectes ont attaqué le mil, le maïs et le riz dans plusieurs zones. Une mission conjointe FAO/CILSS d'évaluation des récoltes, qui s'est rendue dans le pays du 18 au 22 octobre, a estimé qu'en 1999 la production de céréales devrait atteindre 2 448 164 tonnes (riz en équivalent paddy). Ce résultat est inférieur de 9 pour cent à la récolte exceptionnelle de 1998, mais dépasse de 2 pour cent la moyenne des cinq dernières années. La production de mil et de sorgho a diminué respectivement de 9 et de 8 pour cent alors que la production de maïs et de fonio a progressé respectivement de 10 et de 29 pour cent. La situation globale des disponibilités alimentaires est satisfaisante. Les marchés sont bien approvisionnés et les cours du mil et du sorgho locaux sont bas. Toutefois, certaines couches de la population pourraient être vulnérables, en raison des inondations et des récoltes réduites qui ont suivi.
Depuis le mois d'août, des pluies importantes et bien réparties ont permis un développement satisfaisant des cultures. Les réserves d'humidité du sol sont suffisantes pour les besoins des cultures, dans la plupart des régions. Le maïs et les haricots se développent de manière satisfaisante notamment dans les îles de Fogo et de Brava où l'on prévoit de bonnes récoltes. Une mission conjointe FAO/CILSS d'évaluation des récoltes, a estimé fin octobre, que la production de céréales devrait s'établir en 1999 au niveau record de 25 745 tonnes, soit environ 5 fois plus qu'en 1998 et 1997 et que la moyenne des cinq dernières années. À la suite de ces résultats exceptionnels, la situation générale des disponibilités alimentaires s'améliorera dans les zones rurales touchées par plusieurs années de mauvaises récoltes. Les marchés sont bien approvisionnés et les stocks, ainsi que les importations et l'aide alimentaire prévues pour l'an 2000, satisferont les besoins.
Des pluies abondantes et régulières ont permis un bon développement des cultures et les perspectives de récolte sont pour l'instant favorables. La situation des disponibilités alimentaires est dans l'ensemble satisfaisante. Les besoins d'importations de céréales, principalement blé et riz, pour 1999 (janvier/décembre) sont évalués à 640 000 tonnes.
Les perspectives de récolte sont bonnes, du fait des conditions satisfaisantes de végétation. Des pluies exceptionnellement fortes, enregistrées surtout en août, ont provoqué d'importantes inondations, surtout dans l'ouest. Les précipitations cumulées sont supérieures à la moyenne et dépassent en général 1 000 mm mais elles sont même parvenues à 1 723,4 mm à Sapu dans le sud de la Division du Fleuve Central. L'état des pâturages est satisfaisant. On ne signale aucune infestation notable de ravageurs. Une mission conjointe FAO/CILSS d'évaluation des récoltes, qui s'est rendue dans le pays du 18 au 22 octobre a évalué la production de céréales pour 1999, à 137 144 tonnes (riz en équivalent paddy), résultat supérieur de 20 pour cent au niveau de 1998 et de 29 pour cent à la moyenne des cinq dernières années. Dans l'ensemble, la situation des disponibilités alimentaires est satisfaisante. Les marchés sont bien approvisionnés. Les populations vulnérables touchées par les mauvaises récoltes de 1998 ont reçu l'aide alimentaire du PAM (2 671 tonnes de céréales, 400 tonnes de légumineuses et 167 tonnes d'huile).
Les conditions de végétation sont pour l'instant satisfaisantes. Les pluies ont été bien réparties et supérieures à la normale, à partir de la deuxième décade du mois de juin et jusqu'à la mi-septembre, ce qui a favorisé le développement des cultures. Des infestations de chenilles légionnaires, qui représentent une menace pour le mil et le sorgho, ont été signalées dans la région du Haut-Ghana oriental. En septembre, de graves inondations ont dévasté trois zones dans la Région du nord, les principaux cours d'eau étant sorti de leurs lits. De ce fait, quelque 332 000 personnes sont sans abri (300 000 dans la Région du nord, 15 000 dans le Haut-Ghana occidental et 17 000 dans le Haut-Ghana oriental). Les inondations ont détruit les terrains agricoles, les cultures et le cheptel et ont provoqué une épidémie de choléra dans certains villages. Une aide d'urgence, destinée à environ 300 000 victimes est en cours. La situation des disponibilités alimentaires est dans l'ensemble satisfaisante, sauf dans les zones inondées. Environ 20 000 réfugiés libériens vivent dans le pays et reçoivent une aide alimentaire.
Les perspectives de récolte sont dans l'ensemble favorables, du fait des bonnes conditions de végétation. Toutefois, les fortes précipitations du mois de juillet et du mois d'août ont endommagé les cultures. Des milliers de personnes ont été déplacées à Conakry, à cause des inondations. La situation globale des disponibilités alimentaires est satisfaisante (exception faite des personnes déplacées et des réfugiés). Selon le HCR, on compte quelque 366 000 réfugiés dans le pays. Plus de 14 000 ont été récemment éloignés de la frontière libérienne à la suite des combats de la mi-août.
Des pluies abondantes et bien réparties, en septembre et en octobre, ont favorisé le développement des cultures. Les précipitations cumulatives sont supérieures au niveau normal et les réserves d'humidité du sol sont suffisantes pour permettre un bon développement des cultures. Le riz a été repiqué dans les rizières. Une mission conjointe FAO/CILSS d'évaluation des récoltes, qui s'est rendue dans le pays du 11 au 15 octobre, a évalué la production de céréales de 1999 à 138 666 tonnes (riz en équivalent paddy), soit 6 pour cent de plus que la production de l'année passée. La production reste toutefois inférieure au niveau de 1997/98, préalable à la crise, et aux résultats moyens. La production de céréales secondaires a augmenté, alors que celle de riz a diminué, du fait des inondations et des infestations de ravageurs. La situation des disponibilités alimentaires s'est dans l'ensemble améliorée après le conflit. Toutefois, certains groupes souffrent encore de difficultés d'approvisionnement, notamment dans les zones urbaines. Le rapatriement des réfugiés est en cours. Ils bénéficient, ainsi que les personnes déplacées, d'une aide alimentaire.
Les conditions de végétation sont pour le moment favorables, mais la persistance de troubles civils compromet les perspectives de récolte dans certaines zones. En 1999, la saison des pluies a été satisfaisante, les précipitations ayant été en général bien réparties et supérieures à la normale. La production devrait être comparable ou supérieure à celle de l'an dernier, sauf dans le nord où les combats ont éclaté dans le comté de Lofa en août. La production agricole a augmenté dans les comtés de Bong, Bomi, Montserrado et Nimba, contrairement à ce qui s'est produit dans le Maryland, le Sinoe et le Grand Kru où les mauvaises conditions du réseau routier ont rendu difficile l'accès aux exploitations. À l'exception du Comté de Lofa, la paix relative qui s'est installée dans le pays a eu des répercussions positives sur les travaux agricoles. La superficie cultivée devrait être nettement plus étendue qu'en 1998. La production de riz devrait atteindre environ 80 pour cent du niveau atteint avant les hostilités (et le niveau d'avant les hostilités, pour le manioc). La pénurie d'intrants agricoles de base a entravé les activités agricoles mais ce phénomène a été compensé par d'importantes distributions de semences et d'outils et par une aide technique améliorée, fournie dans le cadre de la réinstallation des familles d'agriculteurs. Dans le comté de Lofa, la plupart des 25 000 personnes déplacées (selon les estimations) sont des agriculteurs qui ne pourront pas engranger leur récolte. Plusieurs milliers ont été déplacés de Voinjama et de Kolahum dans le Haut- Lofa vers Tarvey dans le Bas-Lofa. Dans l'ensemble, la situation alimentaire s'est considérablement améliorée en 1999. La production de riz de 1998 représentait en effet 70 pour cent du niveau d'avant le conflit civil (contre 25 pour cent en 1995) et la production de manioc a pratiquement rejoint le niveau atteint avant la guerre (contre 50 pour cent en 1995). Les disponibilités alimentaires, sur les marchés urbains, sont relativement stables et en général les prix sont inférieurs à ceux de 1998. Dans les zones rurales, les disponibilités alimentaires ont continué à être précaires, notamment au cours de la saison des pluies, lorsque les routes sont en mauvaises conditions. Les activités de réinstallation et de relèvement ont permis aux réfugiés et aux personnes déplacées à l'intérieur du pays de rentrer chez eux. Toutefois les programmes humanitaires en faveur du retour des réfugiés libériens et des réfugiés de la Sierra Leone dans leurs pays, ont été interrompus par l'insécurité et le pillage dans le comté de Lofa, où les conditions nutritionnelles et sanitaires des personnes déplacées se sont détériorées. Environ 90 000 réfugiés en provenance de Sierra Leone sont actuellement au Libéria. Le pays est encore fortement tributaire de l'aide alimentaire.
A partir du mois d'août, des pluies abondantes et bien réparties, ont favorisé le développement des cultures et ont permis de maintenir une humidité suffisante du sol dans la plupart des zones de production. Des pâturages de bonne qualité sont disponibles dans tout le pays. Des prospections ont constaté la présence de criquets pèlerins isolés dans certaines zones du Timetrine et de l'Adrar des Iforas. Au cours du mois de septembre, des ailés matures et des essaims ont été signalés près d'Aguelhok, de Tessalit et dans la vallée de Tilemsi. Ils devraient se multiplier dans ces régions et il se pourrait bien qu'ils envahissent certaines zones du Tamesna. Dès que la végétation commencera à se dessécher, on assistera probablement à la formation de concentrations et de groupes d'acridiens. Une mission conjointe FAO/CILSS d'évaluation des récoltes, qui s'est rendue dans le pays du 25 au 29 octobre, a estimé qu'en 1999, la production de céréales devrait atteindre 2 951 633 tonnes (riz en équivalent paddy), soit une augmentation de 17 pour cent par rapport à la récolte exceptionnelle de 1998 et un dépassement de 28 pour cent de la moyenne des cinq dernières années. La production de riz a augmenté respectivement de 13 pour cent et de 41 pour cent par rapport aux résultats de 1998 et à la moyenne des cinq dernières années, alors que la production de céréales secondaires a progressé respectivement de 17 pour cent et de 23 pour cent. Après deux récoltes successives d'un niveau exceptionnel, la situation alimentaire est dans l'ensemble satisfaisante. Les marchés sont bien approvisionnés et les cours des céréales restent faibles. Malgré certaines zones déficitaires aucune aide alimentaire n'est nécessaire.
Les perspectives pour les cultures pluviales et de décrue sont favorables, du fait du niveau élevé des précipitations qui, toutefois, ont submergé les rizières irriguées. Les pluies abondantes, à partir de la mi-août et en septembre, associées à la crue des eaux du fleuve Sénégal, ont entraîné des inondations importantes dans le Brakna, le Gorgol et le Trarza, dans le bassin du fleuve Sénégal. Une mission interinstitutions a été organisée pour évaluer l'impact de ces inondations. L'état des pâturages est satisfaisant. Un petit nombre de criquets pèlerins a été signalé en septembre dans le Brakna à l'ouest de Moudjeria, dans le Tagant près de Tidjikja, dans la région d'Akoukar près d'Aïoun El Atrous et au nord de Nema. Des reproductions d'ampleur limitée ont commencé au début du mois de septembre et devraient certainement se poursuivre dans le Brakna et dans l'Aouker Aïoun, et s'étendre vers le Trarza, vers le nord de l'Assaba et dans les deux Hodhs. Lorsque la végétation commencera à se dessécher, il est probable que les criquets se concentreront pour former de petits groupes. Quelques acridiens pourraient même être signalés plus au nord, à Inchiri et à Adrar. Une mission conjointe FAO/CILSS d'évaluation des récoltes, qui s'est rendue dans le pays du 18 au 22 octobre, a estimé que la production totale de céréales, en 1999/2000, devrait s'établir à 250 900 tonnes (riz en équivalent paddy), un résultat de 28 pour cent supérieur aux 195 444 tonnes récoltées en 1998/99. La situation alimentaire devrait s'améliorer dans les zones rurales à la suite de ces bonnes récoltes, à l'exception toutefois des régions inondées. Les populations touchées reçoivent actuellement des vivres. En septembre, le PAM a aussi commencé à effectuer des distributions destinées aux 161 692 personnes frappées par les mauvaises récoltes de 1998, à Aftout et Affolé.
Les conditions de végétation ont été dans l'ensemble favorables au cours de la saison des pluies. Les précipitations cumulées sont supérieures à la moyenne. L'état des pâturages est satisfaisant sur une bonne partie du territoire. Des infestations de sauteriaux et d'autres insectes sont signalées dans les départements de Diffa, Tahoua, Maradi et Zinder. Il se peut qu'un petit nombre d'ailés soit présent dans le centre du Tamesna et qu'ils s'y reproduisent ainsi qu'à l'ouest de l'Aïr, mais dès que la végétation commencera à se dessécher, leur nombre diminuera. Une mission conjointe FAO/CILSS d'évaluation des récoltes, qui s'est rendue dans le pays du 25 au 29 octobre, a évalué la production de céréales de 1999 à 2 832 600 tonnes (riz en équivalent paddy), résultat qui est inférieur d'environ 5 pour cent à la récolte exceptionnelle de 2,98 millions de tonnes de l'an dernier, mais supérieur de 23 pour cent à la moyenne. La production de riz a augmenté d'environ 25 pour cent alors que celle de céréales secondaires a diminué. La situation des disponibilités alimentaires reste dans l'ensemble satisfaisante. Les marchés sont bien approvisionnés et les prix des céréales sont bas car les négociants en grains ont écoulé leur stock avant la récolte.
La saison des pluies a démarré plus tard qu'à l'ordinaire dans le nord du Nigéria (seulement à la fin du mois de mai). Toutefois, bien que les semis aient été effectués en retard, la production de céréales devrait être normale ou supérieure à la normale, du fait des précipitations bien réparties et abondantes qui ont eu lieu jusqu'à la fin du mois d'octobre. En raison des fortes pluies, trois barrages hydro-électriques ont dû déverser une partie de leurs eaux dans les fleuves Kaduna, Benue et Niger au début du mois d'octobre, ce qui a eu pour effet d'inonder les villages situés sur les rives de ces fleuves et a contraint les populations à se déplacer. Selon les estimations du gouvernement nigérian, 300 000 personnes ont été touchées par les inondations et plusieurs milliers d'hectares ont été submergés dans 5 États (Sokoto, Adamwara, Borno, Kwara et dans presque tout l'État du Niger). La plupart des personnes déplacées, qui ont perdu leurs habitations et les champs qu'elles avaient cultivés, se sont temporairement installées en altitude. Environ 6 000 hectares de plantations de canne à sucre, qui auraient pu fournir environ 25 000 tonnes de sucre ont été inondés dans la région du centre. L'État de Bayelsa au sud-est et les cinq districts du Delta du Niger (dans les municipalités de Patani, Oshimili-sud, Ndokwa-Est, Burutu et Bomadi) ont aussi subi les répercussions des inondations. La situation des disponibilités alimentaires est dans l'ensemble satisfaisante, exception faite des zones inondées.
Grâce aux pluies généralisées et supérieures à la moyenne des mois d'août et septembre, les perspectives de récolte sont dans l'ensemble favorables. Des inondations ont été provoquées par le débordement du fleuve Sénégal, notamment dans la région de Saint-Louis. Les pâturages, qui bénéficient de précipitations régulières depuis juillet, sont abondants dans tout le pays. Par ailleurs, on signale des infestations de sauteriaux et d'autres insectes dans plusieurs régions. L'inondation de vastes zones dans la vallée du fleuve Sénégal permet de prévoir de bonnes cultures de décrue. D'après une mission conjointe FAO/CILSS d'évaluation des récoltes qui s'est rendue dans le pays du 25 au 29 octobre, la production céréalière pluviale de 1999 s'établira à environ 962 000 tonnes (riz en équivalent paddy), soit 7 pour cent de plus que la moyenne sur cinq années. La production des cultures de décrue et de contre-saison étant estimée à environ 47 000 tonnes, la production céréalière totale devrait s'établir à 1 009 100 tonnes (riz en équivalent paddy). La situation alimentaire globale est satisfaisante. Les marchés sont bien approvisionnés et les cours du riz sont stables. Les prix des céréales locales sont bas. Cependant, des difficultés d'approvisionnement localisées risquent d'être rencontrées dans les régions inondées de Diourbel, de Kaolack et de Fatick ainsi que dans celles de la vallée du fleuve Sénégal (Dagana, Podor, Matam, Bakel).
En dépit des précipitations réduites enregistrées à la fin du mois de juillet et en août, les conditions de végétation sont en général satisfaisantes depuis le début de la campagne. La sécurité est mieux assurée dans de nombreuses zones rurales, ce qui toutefois risque de n'avoir guère d'incidence sur la production de 1999. Celle-ci devrait rester proche du niveau de l'an dernier malgré les bonnes conditions météorologiques régnant jusqu'à maintenant. L'insécurité qui a touché plusieurs grandes régions au début de la campagne a empêché la livraison des intrants et perturbé les travaux agricoles. Les combats qui ont récemment éclaté dans les villes de Makeni et de Lunsar, au nord, ont interrompu les livraisons de vivres. Après l'accord de paix conclu début juillet, la sécurité s'est améliorée et a permis de mettre en œuvre des opérations d'urgence et des activités de redressement dans le pays. À la suite de la réouverture des principaux axes routiers allant de Freetown à Bo et à Kenema, et de la Guinée voisine à Kambia, des vivres sont distribués. Cependant, leur volume est insuffisant pour couvrir les besoins des nombreux rapatriés et personnes déplacées, notamment dans le nord et dans l'est. D'après les estimations actuelles, on compterait 700 000 personnes déplacées dont l'état nutritionnel serait précaire. Selon une mission interinstitutions d'évaluation des besoins alimentaires qui s'est rendue dans la région de Kailahun, la population totale des villes visitées s'élève à environ 15 000 habitants, dont quelque 3 000 réfugiés originaires de la Sierra Leone qui ont fui le comté de Lofa du fait de la recrudescence de l'insécurité. Même si l'accord de paix est effectivement appliqué, le pays continuera à être fortement tributaire de l'aide alimentaire pendant plusieurs années.
Les perspectives de récolte sont favorables, les précipitations ayant été supérieures à la normale en août et septembre. Les pâturages sont abondants et pour ce qui est des ravageurs, la situation est dans l'ensemble calme. Selon une mission conjointe FAO/CILSS d'évaluation des récoltes, qui s'est rendue dans le pays du 18 au 22 octobre, la production de céréales devrait atteindre 1 153 294 tonnes (riz en équivalent paddy) en 1999, soit 15 pour cent de moins que le niveau record de 1998, mais 9 pour cent de plus que la moyenne des cinq dernières années. La situation des disponibilités alimentaires est dans l'ensemble satisfaisante. Toutefois, les routes étant impraticables après les fortes pluies des derniers mois, l'approvisionnement des marchés a été perturbé. Le prix des céréales a baissé dans les zones rurales, car les producteurs ont vendu leurs stocks avant la nouvelle récolte. Le PAM a distribué 1 337 tonnes de denrées dans les zones déficitaires (Mayo-Kebbi, Tandjilé, Logone occidental et Logone oriental) et 640 tonnes de secours d'urgence aux réfugiés d'Adré, dans l'est du pays.
En raison des pluies généralisées et supérieures à la normale durant la période de végétation, les perspectives de récolte sont favorables. Les réserves du sol en eau sont suffisantes et la situation, en ce qui concerne les ravageurs, reste calme jusqu'à présent. Des inondations ont été signalées dans les régions de Kara, de Plateaux, de Maritime et de Savanes. La zone la plus touchée est celle de Savanes où au moins 1 000 hectares de terres arables ont été inondées, des centaines de maisons et plus de 100 ponts ont été détruits, et 800 kilomètres de routes sont impraticables; en conséquence, des villages sont isolés et 42 000 personnes seraient sinistrées. La situation globale des approvisionnements alimentaires est satisfaisante.