FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires 11/99
La préparation de la terre pour les céréales d'hiver de 1999/2000 a commencé. L'intensification des combats pourrait freiner les semis dans les provinces du nord. Dans la mesure où les huit provinces septentrionales forment ensemble environ 40 pour cent des zones céréalières irriguées et 53 pour cent des zones pluviales du pays, on prévoit une baisse de la production pour 1999/2000, si les conditions de sécurité ne s'améliorent pas. De récents rapports indiquent que plus de 100 000 personnes ont été déplacées du fait de la recrudescence récente des combats entre factions dans les plaines de Shomali. Plus de 60 000 personnes seraient arrivées dans la capitale depuis le 5 août. La mission FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des approvisionnements alimentaires qui s'est rendue dans le pays en mai/juin derniers a estimé la production céréalière totale de 1999 à 3,24 millions de tonnes (riz en équivalent paddy), soit environ 16 pour cent de moins que la récolte exceptionnelle de 3,86 millions de tonnes de l'année précédente. Ce recul est dû au faible niveau des précipitations et à une invasion de ravageurs. La situation alimentaire est critique pour la population déplacée. En 1999, une aide alimentaire a été distribuée à plus de 60 000 ménages vulnérables vivant dans les régions montagneuses du centre et à quelque 8 000 ménages dans la province du Badakhshan, au nord-est. Cette aide est distribuée aux groupes vulnérables par le biais des boulangeries dans les villes, des programmes d'alimentation en institution (hôpitaux, orphelinats et centres de santé) et par celui des activités vivres-contre-travail. On estime l'ensemble des céréales qui devront être importées pour la campagne de commercialisation 1999/2000 (juillet/juin) au chiffre record de 1,1 million de tonnes, constitué pour plus de 95 pour cent par du blé. Les importations céréalières commerciales pour 1999/2000 sont estimées à 800 000 tonnes, soit environ un tiers de plus que l'année dernière; cette hausse s'explique par l'accroissement de l'activité du secteur privé, la production de cultures commerciales et l'importance des échanges transfrontaliers. Les livraisons au titre de l'aide alimentaire d'urgence (y compris vivres-contre-travail et vivres-contre-semences), estimées à 97 000 tonnes, sont déjà dans la filière. Il reste donc un déficit de 226 000 tonnes.
Les semis du blé qui sera récolté l'an prochain en avril/mai se déroulent en ce moment. Selon les estimations, la production de blé devrait atteindre 1,5 million de tonnes en 1999, soit environ 17 pour cent de moins que l'année dernière. Il y a probablement, près de Jizan, un petit nombre de criquets pèlerins ailés, qui pourrait augmenter progressivement par suite des récentes précipitations. On prévoit actuellement pour 1999/2000 (juillet/juin) des importations de céréales d'environ 6,9 millions de tonnes, comme l'année dernière.
Selon les prévisions, la production céréalière de 1999 devrait tomber à 270 000 tonnes, contre 326 000 tonnes en 1998. La superficie ensemencée en blé d'hiver a diminué considérablement, en raison notamment de la concurrence exercée par les importations de céréales russes meilleur marché, au lendemain de la dévaluation du rouble en 1998, et des précipitations qui ont été inférieures à la normale en automne et en hiver. L'augmentation des semis de printemps n'a pas permis de compenser la réduction des superficies ensemencées en céréales d'hiver et les conditions météorologiques qui ont prévalu au printemps n'ont pas été favorables dans certaines régions. En 1999/2000, le volume des importations céréalières nécessaires devrait se monter à près de 400 000 tonnes. Pour répondre aux besoins, des aides alimentaires d'environ 73 000 tonnes ont été annoncées. Le solde devrait être importé commercialement. Compte tenu, toutefois, de la médiocrité des récoltes en Iran et en Turquie, il pourrait s'avérer plus difficile (et coûteux) d'acheter du blé dans les pays voisins. Le pays a réalisé une croissance économique positive en 1998, en dépit de la crise financière russe, qui a eu pour effet de réduire les exportations, les possibilités d'emploi des expatriés et les envois de fonds en provenance de l'étranger. La réforme agraire a donné lieu à l'apparition d'un grand nombre de petites exploitations privées, dont la productivité est faible et qui ont le plus grand mal à commercialiser leurs produits au-delà des marchés ruraux. La production intérieure et les importations couvrent les besoins alimentaires du pays, et il semble que la consommation par habitant reprenne lentement par rapport aux bas niveaux du début des années 90. Cependant, le pouvoir d'achat des ménages reste faible et pour près de la moitié de la population, les revenus se situent selon les sources officielles au niveau ou au-dessous du seuil de pauvreté. Une augmentation des cours du blé frappera particulièrement ce groupe. Au total, 170 000 personnes vulnérables recevront une aide alimentaire du PAM. Celui-ci continuera de fournir une aide alimentaire à 110 000 réfugiés et aux personnes les plus vulnérables. L'assistance sera également centrée sur les activités vivres-contre-travail axées sur les communautés, en faveur de 60 000 personnes vulnérables en mesure de travailler, qui contribuent au développement économique et social. Ce programme d'une durée de trois ans sera examiné chaque année.
En raison de la concurrence exercée par l'importation des céréales russes, rendues bon marché par la dévaluation du rouble à la fin de l'année 1998, les semis des céréales d'hiver pour la récolte de 1999 ont été inférieurs à la moyenne, mais une plus grande superficie a été consacrée aux fruits et légumes. Un automne sec et la persistance des problèmes économiques dans les exploitations agricoles ont aggravé la diminution de la superficie ensemencée en céréales. En conséquence, la récolte céréalière pour 1999 pourrait accuser une baisse allant jusqu'à 16 pour cent, pour tomber à environ 900 000 tonnes. La collecte des données officielles tend à sous-estimer la production d'environ 20 pour cent. Au niveau des ménages, la baisse de la production céréalière est compensée par une forte augmentation de la production de pommes de terre et par la progression des productions animales. La privatisation de la terre se poursuit mais l'accès au crédit reste un problème majeur pour les agriculteurs nouvellement établis. Il est difficile de déterminer le niveau réel des céréales (et des autres importations alimentaires) car des quantités considérables sont importées via le Daghestan. Selon certaines indications, les importations céréalières annuelles ont été de l'ordre de 550 000 à 600 000 tonnes par an au cours des dernières années. Il pourrait être nécessaire de les porter à près de 700 000 tonnes en 1999/2000, afin de compenser la baisse de production. La plus grande partie des besoins sera couverte par des importations commerciales; pour autant, les groupes vulnérables, notamment les réfugiés, auront encore besoin d'une aide alimentaire ciblée. Le PAM poursuit son soutien aux 485 000 bénéficiaires par le biais de l'intervention prolongée de secours et de redressement qui a fait suite, en juillet 1999, à une opération d'urgence. Cette intervention couvre une période de trois ans et porte sur un total de 47 880 tonnes d'aide alimentaire. Le programme en cours apporte une aide supplémentaire aux personnes déplacées et des secours aux groupes socialement vulnérables, prévoit la réinstallation des réfugiés/rapatriés et le redressement dans le cadre d'initiatives "vivres-contre-travail" et "vivres-contre-formation".
Malgré quelques inondations en septembre, localisées dans les régions du nord et du centre, les pluies de mousson ont été jusqu'à présent normales/supérieures à la normale et généralement propices au développement du riz Aman de la campagne principale, dont la récolte se déroule actuellement. Pendant la période allant du 1er juin au 11 octobre, sur les 13 stations d'observation pluviométrique suivies, aucune n'a enregistré de précipitations inférieures à la normale, alors que c'était le cas pour deux d'entre elles en 1998. Dans l'ensemble, l'objectif de production pour 1999/2000 est de 9,5 millions de tonnes, et celui des récoltes de riz Aus et Boro, respectivement de 1,8 et 9,2 millions de tonnes. L'ensemble de la production de riz usiné devrait donc atteindre en principe 20,5 millions de tonnes. Toutefois, les résultats effectifs dépendront des conditions météorologiques de l'année prochaine et des livraisons d'intrants agricoles. Par ailleurs, l'objectif de production pour la récolte de blé de l'an prochain a été fixé à 1,9 million de tonnes, ce qui correspond à la production de 1999. Les importations de riz pour 1999 (année civile) sont estimées à 1,8 million de tonnes. La situation des disponibilités alimentaires est dans l'ensemble satisfaisante. Les stocks gouvernementaux s'établissaient à la fin septembre à environ 1,4 million de tonnes, dont 830 000 tonnes de riz et 561 000 tonnes de blé.
Les pluies torrentielles ont provoqué fin octobre/début novembre des inondations généralisées, principalement autour de la capitale Phnom Penh, le niveau des précipitations enregistré atteignant 150 mm au lieu de 30 mm pendant les années normales. Les zones les plus touchées se situent autour de Pursat, Battambang, Kg.Speu, Takeo et Kandal. Bien que des milliers de gens aient dû abandonner leur foyer, on n'a signalé jusqu'à présent aucun blessé grave. Les dégâts infligés au riz de la campagne principale, qui doit être récolté sous peu, n'ont pas encore été totalement évalués. Toutefois, selon des sources non confirmées, environ 2 000 hectares auraient été touchés. Les risques de nouvelles précipitations et inondations demeurent relativement élevés. Cependant, la situation alimentaire demeure dans l'ensemble satisfaisante, en raison d'une bonne première récolte de riz et de perspectives globalement favorables pour la campagne principale de la saison humide, qui doit se dérouler à partir de janvier. Le riz représente environ 84 pour cent de la production vivrière annuelle et il occupe quelque 90 pour cent de la superficie cultivée, principalement dans le delta et le bassin du Mékong, et dans la plaine de Tonle Sap. La production a augmenté ces dernières années, après la fin des hostilités. La production globale de paddy s'est montée en 1998/99 à environ 3,52 millions de tonnes, soit 3 pour cent de plus qu'en 1997/98 et 19 pour cent de plus que la moyenne sur cinq ans. L'objectif pour 1999/00 se situe entre 3,5 et 4 millions de tonnes. Avant les récentes inondations, on prévoyait une bonne récolte de riz pour la saison des pluies, ce qui laissait envisager pour certaines régions l'éventualité d'un excédent exportable. Si la situation des approvisionnements alimentaires reste dans l'ensemble satisfaisante, une partie non négligeable de la population demeure vulnérable aux pénuries alimentaires, et cette situation pourrait être aggravée cette année par les récentes inondations. Une mission FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires a estimé précédemment que, pour couvrir les besoins des plus vulnérables, une aide alimentaire d'environ 40 000 tonnes de riz (fournie par le biais d'une intervention prolongée de secours et de redressement) serait nécessaire, en plus de quantités variables de poisson et d'huile végétale.
Un temps sec de saison a favorisé la récolte des cultures d'été et les semis du blé d'hiver. Dans plusieurs provinces du nord, la production de maïs a souffert, par la suite, de l'arrivée précoce d'un temps frais, auquel ont succédé la sécheresse et des températures élevées. Cette année, même si la superficie ensemencée a été similaire à celle de l'an dernier, les conditions de végétation se sont dégradées et la production devrait être inférieure à celle de 1998. Les précipitations abondantes et supérieures à la normale enregistrées en octobre dans les principales régions de production du nord-est et du nord-ouest, ont permis de reconstituer les niveaux d'humidité du sol et, d'une manière générale, ont été propices aux semis du blé d'hiver, désormais pratiquement achevés. Néanmoins, les pluies n'ont pas atténué les effets de la sécheresse antérieure dans les provinces septentrionales de Hebei, Shanxi, Shaanxi et Ningxia, ce qui pourrait avoir un effet quelque peu préjudiciable sur la récolte d'hiver. Le blé d'hiver représente plus de 80 pour cent de la production totale de blé. Dans l'ensemble, en raison d'une récolte d'automne moins importante, les autorités prévoient pour 1999 une production céréalière inférieure aux 490 millions de tonnes (y compris les racines et les tubercules) produites l'an dernier. Selon les estimations officielles, durant les neuf premiers mois de 1999, quelque 2,11 millions de tonnes de maïs ont été exportées, soit 40 pour cent de moins qu'au cours de la même période en 1998.
Les semis des cultures de blé et d'orge pour 2000 sont en cours. La production globale de blé et d'orge en 1999 est estimée à 106 000 tonnes, ce qui représente une hausse d'environ 63 pour cent par rapport à la production limitée de l'année dernière, mais une baisse de 6 pour cent par rapport à la moyenne des cinq années précédentes. On prévoit en 1999/2000 (mai/avril) des importations de blé de 100 000 tonnes, et des importations globales d'orge et de maïs de quelque 540 000 tonnes, comme l'an dernier.
CORÉE, RÉPUBLIQUE DE (2 novembre)
Les pluies tardives d'octobre ont quelque peu affecté la récolte du riz. Selon les estimations officielles, la production de riz pour 1999 s'établit aux alentours de 5,2 millions de tonnes, ce qui la situe dans la moyenne et un peu au-dessus de celle de l'année précédente. Cette année, les dégâts causés par les fortes pluies et les typhons qui sévissent depuis la saison de la mousson de juillet ont été préjudiciables à la production. Les typhons Anne et Bart, en particulier, ont considérablement endommagé les récoltes dans les provinces du sud-est, à la fin septembre. Les achats de riz prévus en 1999 s'élèvent à un million de tonnes. CORÉE, RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE POPULAIRE DE* (3 novembre) Selon les observations de la mission FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires qui s'est rendue dans le pays du 9 au 19 octobre, les disponibilités alimentaires demeureront précaires durant les 12 prochains mois, en dépit d'une augmentation de la production de riz cette année. Le progrès enregistré dans la production du riz s'explique principalement par l'utilisation accrue d'engrais, le niveau satisfaisant des réserves d'irrigation et l'absence d'attaques graves de ravageurs et de maladies. Si les quantités d'engrais disponibles (NPK) ont quasiment doublé cette année par rapport à 1998, pour s'établir aux alentours de 199 000 tonnes (équivalent nutriment), elles ont couvert moins du tiers de ce qui aurait été nécessaire pour obtenir des rendements optimaux et maintenir la productivité de départ des sols. En outre, compte tenu de l'important épuisement des sols dû au fait qu'on extrait plus d'éléments nutritifs qu'on n'en remplace, et de la place croissante prise par système de la double récolte en vue du renforcement de la sécurité alimentaire, les besoins en engrais vont probablement s'accroître considérablement. Les gains enregistrés dans la production rizicole, toutefois, ont été largement annulés par la baisse de la production de maïs. En effet, la zone cultivée a diminué brutalement sous les effets conjugués de plusieurs facteurs: le rôle de substitution joué par la pomme de terre et la priorité plus grande qui lui a été accordée sur le plan national, la réduction des cultures de maïs sur les pentes des collines afin de freiner la dégradation, et la présence d'une période de sécheresse prolongée durant les phases essentielles du cycle des cultures. En 1999, les conditions météorologiques ont été instables. Après un lent démarrage, les pluies tombées de mai à juillet, au cours des phases importantes du développement du maïs ont été très en dessous de la normale, ce qui a eu de graves répercussions sur les rendements. Dans l'ensemble, la production du paddy est donc établie à 2,34 millions de tonnes, soit environ 14 pour cent ou 280 000 tonnes de plus que la production évaluée en 1998. On estime, en revanche, que la production de maïs a baissé de près de 30 pour cent, selon les estimations de la FAO et du PAM, passant de 1,76 million de tonnes en 1998 à 1,24 million de tonnes. Outre le riz et le maïs, les perspectives concernant les disponibilités alimentaires en 1999/2000 seront également largement tributaires l'an prochain de la production de pommes de terre, ainsi que d'orge et de blé à double récolte. Même s'il ne s'agit pour l'instant que de prévisions préliminaires, basées sur les zones cibles, la production de ces cultures devrait se monter à 1,813 million de tonnes de pommes de terre (453 000 tonnes en équivalent céréales) et 241 000 tonnes de blé et d'orge. En équivalent céréales, y compris le riz usiné et les autres céréales secondaires comme le sorgho et le mil, l'ensemble des disponibilités céréalières du pays pour la prochaine année de commercialisation devrait atteindre 3,472 millions de tonnes. En s'appuyant sur les chiffres révisés de la population fournis par le Gouvernement, on prévoit pour 1999/2000 que la demande céréalière destinée à l'alimentation et aux autres utilisations sera de 4,76 millions de tonnes. Ceci laisse un déficit d'environ 1,29 millions de tonnes, dont le Gouvernement devrait importer commercialement 300 000 tonnes, 126 000 tonnes étant comblées par l'aide alimentaire déjà dans la filière. Compte tenu de ces chiffres, les besoins d'importation non couverts sont donc estimés à 867 000 tonnes et le pays continue d'avoir besoin d'aide. En outre, malgré la contribution non négligeable fournie l'an dernier pour redresser l'agriculture, il faudra une aide bien plus considérable pour assurer la sécurité alimentaire. En particulier, les contributions au Programme pour le redressement de l'agriculture et la protection de l'environnement (AREP), préparé conjointement par le Gouvernement et l'ONU, se sont jusqu'à présent avérées décevantes et devront être accrues.
Contrairement à ce qu'annonçaient les premiers rapports, le pays a récolté 280 000 tonnes de blé, soit quelque 80 000 tonnes de plus qu'en 1998, et devrait récolter environ 550 000 tonnes de maïs. La récolte céréalière globale de 1999 (qui comprend également l'orge, l'avoine, les légumes secs, etc.) est ainsi estimée à 880 000 tonnes, soit 10 pour cent de plus que celle de 1998. Les renseignements concernant l'utilisation annuelle des céréales sont contradictoires. L'existence dans le pays de flux parallèles de céréales (en particulier blé et farine) assez importants, et les livraisons vers des pays voisins rendent l'analyse difficile. Les estimations relatives à l'utilisation du blé s'échelonnent entre 650 000 et 800 000 tonnes par an. Les importations en provenance des pays de la CEI enregistrées en 1998/99 se sont montées à 114 000 tonnes (59 000 tonnes provenant de la Fédération de Russie et 55 000 tonnes d'Ukraine). Selon la FAO, l'utilisation intérieure annuelle du blé (pour tous usages) approche les 800 000 tonnes et l'utilisation globale des céréales est d'environ 1,35 million de tonnes, ce qui comprend près de 750 000 tonnes pour la consommation de la population et quelque 500 000 à 600 000 tonnes pour l'alimentation du bétail et les autres usages. Dans cette hypothèse, selon les prévisions préliminaires de la FAO, les importations céréalières pour 1999/2000 devraient être de 0,5 million de tonnes. Cette baisse observée par rapport à l'an dernier s'explique par l'augmentation de la production, la difficulté accrue de faire appel aux céréales de la Turquie voisine dont les récoltes ont été médiocres, et par les restrictions (pour autant qu'elles puissent être appliquées) sur les exportations de la Fédération de Russie, dans le cas où celle-ci recevrait une aide alimentaire et/ou fermerait la frontière. Face à ce besoin, on signale à ce jour des engagements d'aide alimentaire qui s'élèvent à 78 000 tonnes. La plus grande partie du solde devrait être importée commercialement. Le PAM a prévu de distribuer 18 190 tonnes d'aide alimentaire à 182 000 personnes vulnérables et a ciblé des programmes vivres-contre-travail sur une période d'un an, qui a commencé en juillet 1999 avec la nouvelle phase de l'intervention prolongée de secours et de redressement. Cette nouvelle phase de la stratégie de relance vise principalement à accroître le niveau global d'autosuffisance par le biais du redressement. Le programme prévoit également d'aider les personnes vulnérables à satisfaire leurs besoins alimentaires en cette période de baisse du pouvoir d'achat.
Le 29 octobre, le cyclone le plus violent en près de 30 ans s'est abattu sur les régions côtières de l'État d'Orissa au nord-ouest, laissant jusqu'à deux millions de personnes sans abri. Les districts les plus touchés sont ceux de Balasore, Cuttack, Ganjam, Jagatsinghpur, Jajpur et Kendrapara. Quelque 11 millions de personnes, soit près d'un tiers de la population de l'État, ont été touchées et les estimations officielles situent le nombre de morts aux alentours de 10 000. Un grand nombre de personnes sont encore considérées disparues et le nombre des morts pourrait s'alourdir. Beaucoup de personnes déplacées sont bloquées sans pouvoir se procurer ni vivres ni eau potable, tandis que la situation sanitaire et nutritionnelle se dégrade rapidement en raison des flambées de gastro-entérite et de choléra. La population de l'État d'Orissa est estimée à environ 36 millions d'habitants et possède une surface ensemencée d'à peu près à 5,4 millions d'hectares, ce qui représente environ 4 pour cent du total national. Il s'agit d'un État à déficit vivrier, dont la population assez largement rurale (60 pour cent) dépend principalement d'une agriculture de subsistance faiblement productive. La superficie des cultures irriguées ne représente que 25 pour cent, contre une moyenne nationale de 40 pour cent, et l'utilisation des engrais est nettement inférieure aux niveaux appliqués dans d'autres États (25 à 30 kg/ha d'éléments nutritifs (NPK), contre une moyenne de 75 kg/ha). De ce fait, la productivité agricole reste faible, les rendements moyens pour le riz (principale denrée de base) accusant jusqu'à 40 pour cent de moins que la moyenne de l'ensemble du pays. Compte tenu de l'état de l'agriculture et du niveau de pauvreté dans l'État, la sécurité alimentaire des ménages dépendait massivement de la récolte de riz principale, qui aurait dû commencer dans quelques semaines, et des céréales stockées. Selon les estimations officielles actuelles, la récolte de riz dans l'État se situera autour de 3,5 millions de tonnes, contre 6,5 millions de tonnes attendues avant le cyclone. Ces pertes auront de graves répercussions non seulement sur la sécurité alimentaire immédiate, mais également sur les disponibilités alimentaires de la plus grande partie de l'année prochaine et ce, d'autant que la production d'hiver (Rabi), principalement constituée de blé et allant d'octobre/novembre à mars/avril, est négligeable dans cet État. A côté des ménages d'agriculteurs, ceux qui ont perdu intégralement leur gagne-pain, comme les pêcheurs, connaîtront eux aussi dans les mois qui viennent une situation difficile. Compte tenu de l'importance des pertes de céréales dans l'État, la production globale de riz Kharif fera environ 3 millions de tonnes de moins que les 75 millions de tonnes attendus avant les inondations. En dépit des efforts acharnés du Gouvernement pour apporter de l'aide, l'ampleur des dégâts est telle que, plus d'une semaine après le cyclone, des centaines de villages demeurent encore coupés des vivres et des fournitures médicales qui leur font cruellement défaut et sont entièrement tributaires du parachutage de vivres. Pour faire face à l'urgence, le Gouvernement a apporté pour l'instant une aide financière de 130 millions de dollars E.-U., qui viennent s'ajouter aux 59,5 millions de dollars E.-U. fournis au lendemain du premier cyclone de la mi-octobre. Une aide alimentaire est acheminée par route et par mer vers les régions concernées, tandis que 395 tonnes ont été parachutées. Les secours sont également fournis sous la forme de soins hospitaliers, de logements, de fournitures médicales et d'équipements de communications.
Les précipitations d'octobre, abondantes et éparses, ont accru les réserves en eau pour le repiquage du riz de la campagne principale dans les principales régions de production. Le riz de la campagne principale est semé en octobre/novembre pour coïncider avec les pluies de la mousson du nord-est, en vue d'être récolté à partir de mars. Par opposition au contexte de 1998 qui était celui de la crise monétaire, les approvisionnements en engrais ont augmenté et les prix se sont stabilisés, du fait de la libéralisation survenue l'an dernier qui s'est traduite par une montée de la concurrence. Par conséquent, les prévisions officielles indiquent pour cette année une augmentation marginale qui porte la production de paddy à 49,53 millions de tonnes, provenant de 11,6 millions d'hectares. Ce niveau de production serait moyen et identique à celui de l'an dernier. Les importations du secteur privé ont été fortement réduites par une récente mesure gouvernementale limitant les importations au riz à 5 pour cent brisures et au riz de qualité supérieure. Cette politique vise à protéger les producteurs locaux des effets des cours plus bas du riz sur le marché international. Pendant la période de janvier à septembre 1999, les importations provenant de l'Office national de la logistique (BULOG) ont atteint 1,9 million de tonnes. La production de maïs de 1999 est estimée à 9,13 millions de tonnes, soit quasiment 10 pour cent de moins que l'an dernier. D'une façon générale, du fait du redressement économique et de l'augmentation de la demande de maïs fourrage, la production augmentera probablement pour satisfaire la demande. Le maïs de la saison humide sera semé en octobre/novembre pour être récolté vers mars/avril. Bien que l'on signale une amélioration des conditions de sécurité, la situation humanitaire et alimentaire demeure précaire au Timor oriental. Quelque 219 000 réfugiés inscrits se trouvent encore au Timor occidental, et 70 pour cent d'entre eux devraient revenir. Une grande partie de la population est toujours déplacée à l'intérieur du pays, parfois dans des endroits pénibles avec peu de vivres et d'eau. Les Nations Unies ont récemment lancé un appel commun à hauteur de 199 millions de dollars E.-U. pour une aide humanitaire visant à couvrir les besoins humanitaires immédiats durant la phase de reconstruction de la province et de son économie. En plus des craintes concernant les vivres et l'eau, le début de la saison des pluies est venu accroître le risque de problèmes de santé et de maladies comme le choléra et la malaria. Les semis du riz et du maïs se déroulent normalement en octobre/novembre, ce qui coïncide avec le début de la mousson. Une mission FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires est prévue pour la fin novembre, afin d'estimer les premières perspectives de récolte et l'ensemble des disponibilités alimentaires.
IRAN, RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE D' (2 novembre)
Les semis d'orge et de blé sont pratiquement terminés, respectivement pour les récoltes de juin/juillet et mars de l'année prochaine. La production agricole de 1999 a été fortement compromise par la sécheresse, qui a succédé à l'absence de pluies depuis décembre dernier et aux faibles neiges de l'hiver. La production des cultures, tant irriguées que pluviales, a fortement baissé, tout comme celle de l'élevage. La production de blé, principale denrée de base, a baissé de près d'un quart, tombant à 9 millions de tonnes. En raison de la baisse de la production intérieure, on attend, afin de couvrir la demande, une forte hausse des importations de blé pour la campagne de commercialisation 1999/2000 (juillet/juin) par rapport à l'année précédente; les prévisions se situent actuellement à 5,8 millions de tonnes. La production de riz a également souffert des inondations qui se sont produites en juillet à Mazandaran et ont endommagé quelque 3 600 hectares de cultures. La sécheresse et les inondations ont engendré une baisse de la production du riz usiné qui, avec 1,45 million de tonnes, est de 17 pour cent inférieure à celle de l'année précédente. On prévoit des importations de 900 000 tonnes pour l'année (civile) en cours.
Les semis des cultures d'hiver, qui débutent normalement dans la seconde moitié d'octobre, ont été retardés jusqu'à présent par l'insuffisance des précipitations. La production sera probablement freinée aussi par les graves pénuries d'intrants agricoles essentiels. L'an dernier, en plus de la pénurie d'intrants, une forte sécheresse et la multiplication des ravageurs et des plantes adventices ont compromis les récoltes de céréales. La production céréalière totale pour 1999 est estimée à 1,6 million de tonnes, soit une baisse de près de 40 pour cent par rapport à la moyenne des cinq dernières années. La sécheresse a provoqué également de graves dommages dans les élevages, déjà touchés par la fièvre aphteuse. En octobre 1999, le Conseil de sécurité des Nations Unies a approuvé une augmentation pour la sixième phase, actuellement en cours, de l'accord "pétrole-contre-vivres". Cette augmentation porte à 8,3 milliards de dollars E.-U. la vente de pétrole autorisée aux fins d'acheter des denrées alimentaires, des médicaments et des fournitures sanitaires, et de procéder aux réparations d'urgence des infrastructures, contre 5,26 milliards de dollars E.-U. annoncés en mai, au début de la phase. Si l'application de l'accord "pétrole-contre-vivres" a quelque peu amélioré la situation d'ensemble des disponibilités alimentaires, les problèmes sanitaires et nutritionnels demeurent cependant largement répandus dans de nombreuses régions. D'après une enquête récente de l'UNICEF, les taux de mortalité post-infantile ont plus que doublé dans les régions du sud et du centre de l'Iraq depuis 1990.
Les semis des cultures de blé et d'orge de l'an 2000, dont la récolte est prévue en avril/mai prochains, sont en cours. La production de blé pour 1999 est estimée à 152 000 tonnes, soit environ 10 pour cent de moins que l'année dernière, en raison de l'extrême sécheresse qui a frappé plusieurs pays du Proche-Orient. On prévoit des importations céréalières de quelque 2,5 millions de tonnes pour 1999/2000 (juillet/juin).
En septembre et octobre, les tempêtes tropicales ont amené de fortes pluies, qui ont provoqué des inondations localisées et quelque peu endommagé la récolte de riz, notamment dans le sud, aux alentours de Kyushu. Par suite, le Ministère de l'agriculture a corrigé à la baisse ses prévisions concernant la production de riz par rapport aux projections de septembre. Les chiffres officiels annoncent pour 1999 une production (sur la base du riz décortiqué) aux alentours de 9,18 millions de tonnes, soit une hausse d'environ 3 pour cent par rapport à l'an dernier. Le Gouvernement se propose d'allouer des subventions aux agriculteurs pour faire pousser du blé, du soja, et des graines fourragères, afin d'accroître l'autosuffisance dans ces cultures et d'encourager leur substitution à celle du riz. En outre, les agriculteurs qui réduiront leurs cultures de riz percevront une indemnité.
Les semis des cultures de blé et d'orge pour l'année 2000, qui seront récoltées en mai/juin de l'an prochain, sont en cours. L'an dernier, une forte sécheresse a gravement endommagé les cultures céréalières et la production horticole. En conséquence, la production globale de blé et d'orge a accusé une chute de 88 pour cent en 1999, pour tomber à 13 000 tonnes. Le secteur de l'élevage a également été touché, et de nombreux éleveurs d'ovins ont été frappés de plein fouet par la montée des coûts et la diminution qualitative et quantitative des produits. Une épidémie de fièvre aphteuse est venue alourdir les pertes dues à la sécheresse. La mission FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires qui s'est rendue dans le pays en mai dernier a estimé l'ensemble des besoins d'importations céréalières à 1,94 million de tonnes pour la campagne de commercialisation 1999/2000 (juillet/juin). Ces besoins devraient être couverts environ à 80 pour cent par des importations commerciales, ce qui laisse un déficit de 387 000 tonnes à combler par une aide alimentaire. Pour l'instant, une contribution de quelque 300 000 tonnes a été annoncée, au titre d'une aide alimentaire directe ou d'aides financières à des conditions libérales. La FAO et le PAM ont approuvé conjointement en juillet une opération d'urgence visant à fournir une aide alimentaire de quelque 429 000 dollars E.-U. à 180 000 personnes vulnérables, pour une période de neuf mois.
La récolte terminée, les cultures céréalières de 1999 sont officiellement estimées à 15,9 millions de tonnes, soit environ 14,4 millions de tonnes (en poids nettoyé), ce qui fait plus que doubler la médiocre récolte de 1998, officiellement établie à 6,4 millions de tonnes. Dans l'ensemble, les conditions de végétation pour les cultures de 1999 ont été satisfaisantes et les rendements moyens à l'hectare, en approchant 1,3 tonne, font plus que doubler ceux de l'an dernier. En outre, les conditions météorologiques anormalement favorables enregistrées durant la période des moissons ont permis de prolonger les travaux de récolte jusqu'à une date avancée d'octobre et de moissonner la majeure partie des 11,9 millions d'hectares ensemencés. Le pays a exporté 2,5 millions de tonnes de céréales en 1998/99 et ses disponibilités d'exportation se montent à 7 ou 8 millions de tonnes pour la campagne de commercialisation en cours. Les expéditions de céréales à partir du port d'Aktau ont repris.
Les fortes pluies tombées en octobre ont affecté dans certaines régions la maturation du riz de la campagne principale, dont la récolte est en cours. La production de cette campagne est estimée pour l'instant à environ 1,3 million de tonnes, et celle d'ensemble pour 1999/2000 à 1,77 million de tonnes. Environ 73 pour cent de la production totale proviendront de la campagne principale (saison des pluies) et environ 15 pour cent, des cultures irriguées à la saison sèche, le reste étant constitué du riz de plateau.
Les semis des cultures de blé et d'orge sont en cours. Cependant, la production intérieure de céréales ne couvre habituellement qu'environ 10 pour cent des besoins de la consommation. L'ensemble de la production de blé et d'orge pour 1999 est estimé à 62 000 tonnes, soit à peu près comme l'an dernier. On prévoit d'importer pour 1999/2000 (juillet/juin) quelque 0,51 million de tonnes, soit légèrement plus que l'an dernier.
La production de paddy devrait atteindre cette année les 2 millions de tonnes, ce qui correspond à la moyenne. Le pays importe régulièrement du riz blanc usiné, et va probablement augmenter ses importations de paddy et de riz cargo décortiqué. Le décorticage local permettra en effet d'augmenter la valeur ajoutée et ainsi, de satisfaire une demande croissante de riz de meilleure qualité. Le pays est autosuffisant en riz à hauteur de 60 à 65 pour cent. Sa production est d'environ 1,2 million de tonnes pour une consommation annuelle de 1,7 à 1,8 million de tonnes. Afin d'encourager le développement de l'agriculture, le Gouvernement envisage d'adopter un certain nombre de mesures visant à promouvoir la recherche, le transfert de technologies et l'utilisation de nouvelles machines agricoles.
Outre les réformes intervenues dans le secteur agricole, qui ont entraîné le démembrement et la vente des anciennes fermes d'État, les problèmes liés à la transition économique continuent d'entraver les approvisionnements en intrants agricoles essentiels. Les températures élevées et la sécheresse qui ont sévi pendant une quinzaine de jours en juillet ont encore contribué à perturber la production de blé, principale denrée alimentaire de base, pour 1999. Cette production se situe ainsi autour de 190 000 tonnes, ce qui équivaut à la récolte limitée de l'an dernier. La production intérieure de blé pour cette année ne devrait pas atteindre la moitié - soit 42 pour cent - de celle de 1990, année précédant l'adoption du programme de transition d'une économie planifiée à une économie de marché. En outre, les semences risquent de manquer pour les semis de l'année prochaine. Cette année, 273 300 hectares de blé, 8 300 hectares de pommes de terre, 5 500 hectares d'autres légumes ont été ensemencés. On estime que la production intérieure permet de satisfaire 40 pour cent de la demande annuelle de blé, le reste étant importé. Quelque 60 000 tonnes d'aide alimentaire ont été annoncées cette année en faveur du pays pour venir en aide aux groupes vulnérables.
La récolte de riz de la campagne principale, celle de la mousson, a commencé. On prévoit une production de paddy de 17,5 millions de tonnes pour 1999/2000, pour une superficie ensemencée totale d'environ 5,5 millions d'hectares. Un total de 38 700 tonnes de riz ont été exportées au cours du premier semestre 1999, ce qui double pratiquement le volume des exportations réalisées pendant la même période l'année dernière. La demande intérieure de riz qui s'accroît continue de limiter le potentiel global d'augmentation des exportations. Afin de stimuler la production, le Gouvernement encourage le secteur privé en cédant à bail plus de 400 000 hectares de terres nouvelles et vacantes.
On prévoit pour cette année une production de paddy de 3,6 millions de tonnes, soit un peu plus que le chiffre de l'année dernière et que la moyenne sur cinq ans. On estime aussi que les superficies ensemencées en paddy ont enregistré une augmentation marginale qui les porte à 1,5 million d'hectares.
On estime officiellement la récolte de blé et d'orge pour 1999 à 3,9 millions de tonnes, soit quelque 140 000 tonnes de plus qu'en 1998. Le pays produisant également du maïs et du blé, la production céréalière totale de 1999 pourrait se situer autour de 4,4 millions de tonnes. L'objectif de production du riz est de 500 000 tonnes, dont 300 000 doivent être vendues au Gouvernement. Les céréales sont importées en moins grande quantité afin qu'une balance commerciale positive soit maintenue. On estime que ces importations tomberont à environ 350 000 tonnes en 1999/2000 et seront assurées par le secteur privé.
Le temps sec de saison qui a dominé a favorisé la maturation des cultures d'été et facilité la préparation des semis du blé Rabi. Du fait de l'augmentation des superficies ensemencées et de l'amélioration du temps, la production rizicole de 1999 devrait dépasser légèrement les premières projections. Elle est établie à 4,87 millions de tonnes (riz usiné), soit quelque 3 pour cent de plus que l'année dernière et 17 pour cent de plus que la moyenne sur cinq ans. L'objectif pour la production de blé de 1999/2000 a été fixé à 20 millions de tonnes, soit quelque 10 pour cent de plus que le chiffre de l'année dernière. L'objectif pour les zones ensemencées est fixé à 20,9 millions d'hectares, contre 20,5 millions l'année dernière. Cependant, selon les rapports, cet objectif pourrait ne pas être atteint, en raison des prix de soutien inférieurs à ceux escomptés et du coût relativement élevé des intrants. Les importations pour la campagne de commercialisation de 1999/2000 (juillet/juin) devraient être de 3,2 millions de tonnes.
Les fortes pluies de la fin octobre ont quelque peu affecté la maturation du riz de la campagne (principale). Les semis de la campagne principale se déroulent essentiellement vers mai/juin, en vue de leur récolte en octobre/novembre. Le prix d'achat du paddy a été augmenté afin de soutenir les exploitants qui ont souffert de pluies excessives imputables en partie aux perturbations météorologiques apportées par La Niña. L'augmentation du prix de soutien sera versée aux agriculteurs qui vendent du riz (avec un taux d'humidité allant jusqu'à 24 pour cent). Malgré les pertes enregistrées dans certaines régions, du fait des dégâts provoqués par les pluies excessives et les typhons, on attend cette année une production rizicole nettement plus importante que celle des dernières années. La production des premier et second trimestres a également été bonne et, de source officielle, la production de paddy pour cette année (civile) devrait s'élever aux alentours de 11,76 millions de tonnes (7,64 millions de tonnes de riz usiné), ce qui représente une augmentation de près de 3 millions de tonnes, soit 35 pour cent, par rapport à l'année civile de 1998. Cette amélioration des perspectives concernant le riz signifie que le volume des importations sera nettement inférieur à celui de l'an dernier.
RÉPUBLIQUE KIRGHIZE (3 novembre)
La récolte de céréales et de légumineuses prévue pour 1999 devrait atteindre 1,6 million de tonnes, une baisse marginale par rapport à la production de 1998, qui s'explique par la tendance à la réduction des emblavures et par les dommages causés aux cultures par les pluies et les grêles. Si la récolte de 1999 est conforme aux prévisions, on estime pour l'instant qu'en 1999/2000, les importations de céréales, y compris 61 000 tonnes correspondant aux engagements d'aide alimentaire, se monteront à 126 000 tonnes, principalement du blé. Parallèlement, le pays exporte aussi du blé vers les États voisins de l'Ouzbékistan (pour payer le gaz qu'il importe) et du Tadjikistan. On estime que la moitié de la population environ vit au-dessous du seuil de pauvreté et 15 pour cent dans une extrême pauvreté. Le paiement des prestations sociales a été différé de plus de 80 jours en moyenne en 1998. L'argent étant absent, les pensions et autres avantages sont principalement versés en nature, en particulier sous forme de farine, d'huile et de sucre. Le programme Araket de lutte contre la pauvreté, introduit en 1998, vise à améliorer la qualité de vie des plus pauvres, en fournissant des biens (denrées alimentaires, carburant) et, plus récemment, en finançant des plans de micro-crédit. Selon les chiffres officiels, la consommation par habitant de denrées alimentaires de base n'a cessé de remonter. Cependant, le manque de liquidités reste un problème majeur, qui se fait particulièrement sentir dans les secteurs de la santé et de l'éducation.
On procède actuellement à la préparation de la terre et aux semis du riz Maha de la campagne principale, qui doit coïncider avec les pluies de mousson du nord-est. Les précipitations enregistrées en septembre et octobre, supérieures à la normale, ont augmenté le taux d'humidité des sols et ont été, d'une manière générale, propices aux semis et au repiquage des cultures. La production du riz Yala de la campagne secondaire, déjà récolté en août/septembre, a été établie à 987 000 tonnes, soit 8 pour cent de plus qu'en 1998. La production totale de paddy pour 1998/99 est estimée ` 2,7 millions de tonnes (dont 1,73 million de tonnes pour la récolte 1998 de riz Maha et 0,987 million de tonnes pour la récolte 1999 de riz Yala).
Les averses légères enregistrées récemment dans les régions septentrionales du pays ont poussé à procéder aux semis des céréales d'hiver. Cependant, l'insuffisance des pluies et les températures supérieures à la normale dans le sud ont retardé les opérations. Les semis des cultures de blé et d'orge pour l'an 2000 devraient se poursuivre l'année prochaine jusqu'à la mi-janvier. En 1999, la production céréalière et animale a fortement souffert de la sécheresse, la plus grave depuis des décennies. De ce fait, la production d'orge, qui est presque entièrement pluviale, est estimée cette année à 380 000 tonnes, soit environ 72 pour cent de moins que la moyenne des cinq dernières années. La production de blé, qui repose à 40 pour cent sur l'irrigation, est estimée à 2,74 millions de tonnes, soit 28 pour cent de moins que la moyenne. La sécheresse a également dévasté la végétation des parcours. Il en a résulté une forte hausse des taux de mortalité des ovins, ce qui a eu de graves répercussions sur les revenus des ménages et a exposé un grand nombre de membres de la population Badia à des pénuries alimentaires. Les besoins en blé du pays, estimés pour 1999/2000 (juillet/juin) à 3,8 millions de tonnes, devraient être couverts par la production actuelle et les stocks existants. Toutefois, d'importantes quantités d'orge, estimées à près de 1,18 million de tonnes, devront être importées pour compenser la perte de fourrage et de produits alimentaires pour le bétail. Vu le ralentissement économique du pays, les importations du Gouvernement sont estimées à 200 000 tonnes seulement, ce qui entraînerait un déficit de 980 000 tonnes. L'importation d'orge par le secteur privé a été autorisée cette année à titre exceptionnel, mais les importations devraient être limitées, étant donné le faible pouvoir d'achat des populations pastorales. Le 7 octobre, la FAO et le PAM ont approuvé conjointement une opération d'urgence visant à fournir pendant six mois (octobre 1999 à mars 2000) à 329 000 membres de ces populations vivant dans les régions affectées par la sécheresse, une aide d'un montant total de 5,46 millions de dollars E.-U.
Les derniers rapports confirment la baisse de la récolte de céréales et de légumineuses de 1999, qui se monte seulement à quelque 430 000 tonnes (contre 500 000 tonnes l'année dernière), et la détérioration de la situation des disponibilités alimentaires. Selon des indications officielles, les superficies ensemencées ont été légèrement réduites pour atteindre 370 000 hectares environ. La diminution des rendements par rapport à l'année dernière est due à plusieurs facteurs: les fortes pluies tombées en juillet, qui ont causé des dégâts importants mais localisés, la rouille et le charbon qui ont durement frappé le blé, l'utilisation inappropriée de graines de qualité et d'autres intrants, et l'irrigation insuffisante. Dans la mesure où quelque 150 000 hectares des terres ensemencées en céréales sont irrigués, les rendements moyens prévus par les pouvoirs publics paraissent trop faibles, malgré les problèmes économiques qui persistent dans ce secteur. L'insuffisance des sources dont dispose le bureau national des statistiques et le faible contrôle exercé par le Gouvernement sur d'importantes parties du pays limitent l'exactitude des renseignements relatifs à l'activité économique et agricole. Le secteur agricole emploie près de la moitié de la main-d'œuvre mais génère moins de 30 pour cent du PIB officiel. La baisse de la production céréalière devra être compensée par une aide alimentaire et des importations commerciales, ces dernières principalement en provenance du Kazakhstan, du Kirghizistan et de l'Ouzbékistan. On estime qu'en 1999/2000, les importations de céréales devront augmenter pour atteindre 453 000 tonnes, dont 127 000 devraient être fournies au titre de l'aide alimentaire. La situation d'ensemble des disponibilités alimentaires reste problématique, étant donné que la pauvreté est endémique dans le pays. Le revenu d'environ 85 pour cent de la population est inférieur au seuil de pauvreté et le pouvoir d'achat reste bas. Les foyers ne sont pas tous en mesure de compenser l'insuffisance de leur production vivrière en achetant sur le marché. Dans les régions rurales, les coûts élevés du leasing limitent également les disponibilités alimentaires des ménages. Des évaluations récemment effectuées dans la vallée de Karategin ont révélé que de vastes secteurs de la population étaient en situation d'insécurité alimentaire. Les populations vulnérables continueront de nécessiter une aide humanitaire.
Fin octobre, les fortes pluies apportées par les tempêtes tropicales ont gêné la maturation et la récolte du riz de la campagne principale dans les régions centrales du pays. Le riz de la campagne principale est semé de mai à juin/juillet et récolté d'octobre à décembre. Normalement, cette récolte représente 80 pour cent de l'ensemble de la production, le reste provenant de la deuxième campagne de riz, semée en janvier/février. Pour l'instant, on estime la production de paddy pour 1999/2000 à environ 23 millions de tonnes, ce qui représente une augmentation de quelque 700 000 tonnes, soit 3 pour cent, par rapport à 1998/99. L'objectif pour les exportations en l'an 2000 a été fixé à six millions de tonnes, contre un volume de 5,5 à 6 millions de tonnes attendu cette année. Fin septembre, environ 4,7 millions de tonnes avaient été exportées.
D'après les estimations officielles, la production de céréales de 1999 dépassera de près de 300 000 tonnes celle de 1998, pour atteindre le chiffre record de 1,5 million de tonnes, la part des exploitants agricoles privés se montant à 226 000 tonnes. Les superficies ensemencées en céréales ont diminué, passant à 570 000 hectares, mais l'importation de semences de haute qualité et l'accroissement de l'utilisation d'engrais ont fortement augmenté les rendements. Compte tenu des difficultés du commerce extérieur et de l'abondance de la récolte de 1999, qui devrait suffire à satisfaire la demande intérieure, on s'attend à de très faibles importations de céréales en 1999/2000. Le 1er octobre 1999, le pays a introduit des droits sur la consommation, afin de protéger sa production intérieure. Ces droits incluent une taxe de 50 pour cent sur les importations de farine et de pâtes, et de 100 dollars E.-U. sur les exportations d'engrais à base de nitrate d'ammonium. Les perspectives pour la récolte du coton sont également satisfaisantes et l'objectif de 1,3 million de tonnes pourrait être atteint. Quelque 550 000 hectares ont été ensemencés et produisent à ce jour en moyenne 2,4 tonnes l'hectare.
Les semis des cultures du blé pour l'an 2000 sont en cours. On prévoit pour 1999 une production de blé de 18 millions de tonnes, un recul d'environ 14 pour cent par rapport à l'an dernier et 4 pour cent par rapport à la moyenne, qui s'explique par l'extrême sécheresse qui a sévi dans plusieurs pays de la région, dont la Turquie. La production d'orge, estimée à 7 millions de tonnes, est en baisse de 15 pour cent par rapport à l'an dernier. Celle du maïs devrait être de 2,17 millions de tonnes, un résultat comparable à celui de l'an dernier. Les deux violents tremblements de terre qui ont frappé les régions nord-ouest du pays les 17 août et 12 novembre derniers ont tué plus de 16 000 personnes, faisant plus de 52 000 blessés graves et laissant environ 630 000 sans-abri. Le premier séisme a touché la ville d'Izmit et ses alentours, des zones fortement peuplées et principalement industrielles. Le deuxième, qui s'est produit dans la province de Bolu, une région moins peuplée, a causé des dommages plus localisés. Une aide nationale et internationale est fournie aux victimes. L'Office turc des céréales (TMO) a acheté aux exploitants agricoles en 1999 un total de 5,1 millions de tonnes de céréales, soit 4,2 millions de tonnes de blé et 818 000 tonnes d'orge.
Les fortes pluies qui sont tombées durant des jours, fin octobre/début novembre, ont abouti à la plus grave des inondations qui ait touché le littoral de la zone centrale du Viet Nam depuis des décennies. Selon les rapports actuels, environ 550 personnes auraient été tuées et plus de 600 000 déplacées. En outre, les autorités ont estimé les dommages matériels et les dégâts causés à l'infrastructure à environ 200 millions de dollars E.-U. Dans plusieurs régions encore isolées par l'eau des crues, la crainte des pénuries alimentaires se fait plus vive. L'arrivée de nouvelles pluies et inondations pourrait encore aggraver la situation. Même si les dommages civils ont été importants, la récolte n'a pas été aussi gravement endommagée qu'elle l'aurait pu, du fait que les régions touchées n'étaient pas celles du principal grenier (à vivres/à riz) du pays, dans le sud, ni celles qui produisent le café et le thé, plus au nord. La campagne principale en cours aurait été celle du riz du dixième mois, qui est semé en juin/juillet pour être récolté en octobre/novembre. Durant les années normales, cette récolte de riz représente, sur le plan national, environ 25 pour cent de la production annuelle, l'essentiel étant constitué par la récolte d'hiver/printemps (semée à partir de janvier). Les provinces les plus durement touchées s'étendent sur une bande de 500 kilomètres allant de Quang Binh jusqu'à Quang Ngai, et abritant environ 6 des 79 millions d'habitants du pays. Cette région, moins développée que le reste du pays sur le plan agricole et industriel, est aussi l'une des plus pauvres et est habituellement déficitaire sur le plan alimentaire. On estime la zone rizicole située le long cette bande à environ 340 000 hectares, dont à peu près 64 000 auraient été endommagés. En outre, environ 30 000 hectares d'autres cultures ont été touchés et plus de 100 000 tonnes de riz et de maïs endommagés dans les silos. Durant les dernières années, ces provinces ont produit environ 1,2 million de tonnes de riz, soit à peu près 7 pour cent, contre une production nationale d'environ 17 à 18 millions de tonnes. En outre, les provinces atteintes produisent environ 25 à 30 000 tonnes de maïs, soit moins de 3 pour cent de la production globale qui se monte à environ 1,2 ou 1,3 million de tonnes par an. De grandes quantités de riz et de maïs stockés ont également souffert. Le littoral de la zone centrale du pays est régulièrement victime du mauvais temps et des tempêtes, et l'on signale que l'an dernier, 397 personnes ont péri du fait des tempêtes et des inondations. Le Gouvernement a réagi rapidement à cette situation d'urgence en distribuant une aide alimentaire aux régions affectées, qui comptent parmi les plus pauvres du pays et les plus vulnérables aux pénuries alimentaires. Malgré les opérations humanitaires en cours, il est probable que les problèmes de disponibilités alimentaires persisteront une partie de l'année prochaine, et une intervention significative aurait été nécessaire pour redresser l'agriculture. Les inondations ont été précédées de la tempête tropicale Ève, qui a provoqué des dommages matériels et entraîné la mort de nombreuses personnes. Selon les prévisions préliminaires, la production de riz pour 1999/2000 devrait se monter à 19,5 millions de tonnes (riz usiné), un niveau identique à celui de la récolte exceptionnelle de 1998/99. Tout dépendra cependant du résultat définitif de la récolte de riz du dixième mois, ainsi que des campagnes principales d'hiver/printemps et été/automne de l'année prochaine. Selon des indications antérieures, le pays devait exporter environ 4,3 millions de tonnes de riz en 1999, conformément à l'objectif du Gouvernement. Toutefois, une partie de ce riz pourrait être utilisée pour venir en aide aux groupes vulnérables victimes des inondations et des pénuries alimentaires qui en ont résulté. Durant les neuf premiers mois de l'année, le pays a exporté 3,8 millions de tonnes.
La production du sorgho de la campagne principale, en cours de récolte, devrait être de 416 000 tonnes, soit un recul de quelque 12 pour cent par rapport à l'an dernier, qui s'explique par la réduction des emblavures. Les criquets pèlerins pourraient se reproduire en petit nombre dans les zones de l'est du désert où des pluies sont tombées récemment, pour y former de petits groupes et de petits essaims.