FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires 11/99
Selon les dernières prévisions de la FAO, la production céréalière globale de 1999 dans la Communauté européenne s'établira à près de 202 millions de tonnes, volume inférieur d'environ 4 pour cent à celui de l'an dernier, mais supérieur à la moyenne des cinq dernières années. Ce recul est dû pour beaucoup à la réduction des emblavures (consécutive au relèvement de 5 pour cent des mises hors culture obligatoires) et au mauvais temps. La production de blé est maintenant estimée à 97,6 millions de tonnes, soit 5 pour cent de moins qu'en 1998. Ce fléchissement a essentiellement concerné la France, où la production est évaluée à 37 millions de tonnes, environ 3 millions de tonnes de moins qu'en 1998. Parmi les grands producteurs de la CE, on signale d'autres réductions notables au Danemark, en Espagne et en Allemagne. On prévoit maintenant une production globale de céréales secondaires de 101,6 millions de tonnes, soit 4 pour cent de moins que l'an dernier. La récolte du riz de 1999 est en cours dans la CE et on s'attend à une production proche de l'estimation officielle de l'an dernier (2,6 millions de tonnes).
On estime que la production céréalière de 1999 est tombée à environ 0,5 million de tonnes (dont 0,3 million de tonnes de blé). Le mauvais temps a compromis les semis de blé d'automne et la superficie sous céréales continue à être limitée du fait de l'abandon des céréales traditionnelles par les agriculteurs au profit de cultures commerciales plus lucratives. Une aide alimentaire est toujours distribuée aux réfugiés kosovars restants et aux groupes vulnérables.
Selon les rapports officiels, la récolte globale de céréales et de légumineuses de 1999 ne dépassera pas 3,7 millions de tonnes. Cette production exceptionnellement faible est due aux graves problèmes économiques auxquels s'est ajouté le mauvais temps (gelées en mai, temps chaud et sec en juin et juillet). Compte tenu de la forte inflation, de l'intervention de l'État sur le marché et des pénuries en résultant pour la plupart des articles entrant dans le circuit officiel de distribution, il est probable que le niveau réel de la production est plus élevé. D'après les données officielles, les rendements des pommes de terre, des légumes et des plantes fourragères sont également en baisse, et le nombre de têtes de bétail diminue. La récolte de céréales étant médiocre pour la deuxième année consécutive, avec un volume inférieur de près de 25 pour cent à celui de l'an dernier, le pays aura besoin, d'après les rapports officiels, de 100 millions de dollars pour pouvoir importer jusqu'à 1,5 million de tonnes de céréales, dont 0,5 million de tonnes de céréales alimentaires. Il n'est pas certain qu'il soit possible de mobiliser les grandes quantités de céréales fourragères nécessaires. Les importations céréalières globales de 1999/2000 sont provisoirement estimées à 1,2 million de tonnes. La demande de produits animaux reste forte, principalement en vue de l'exportation vers la Fédération de Russie en règlement du combustible fourni, mais le manque de devises limite les importations de céréales fourragères. Au 1er janvier 2000, la valeur du rouble bélarussien sera redéfinie, un nouveau rouble équivalant à 1 000 anciens roubles.
BOSNIE-HERZÉGOVINE* (3 novembre)
Il semblerait que la récolte de céréales de 1999 soit proche des 1,1 million de tonnes de l'an dernier. Les superficies ensemencées en maïs de printemps ont augmenté, mais l'arrivée inopportune des pluies a fait baisser les rendements. Les emblavures consacrées aux cultures d'hiver sont restées stables. L'économie a subi le contrecoup des troubles civils qui ont sévi dans la région, mais il semblerait que les cultures et, de façon générale, les approvisionnements alimentaires n'aient pas été excessivement perturbés.
D'après les dernières estimations (officielles), la production de blé de 1999 serait de 3 millions de tonnes, soit plus que les prévisions précédentes mais moins que celle de l'an dernier et que la moyenne. Ce recul est imputable dans une large mesure à la réduction des emblavures et à une utilisation moindre d'engrais. On signalait début novembre que les semis de blé d'hiver, qui sera récolté en 2000, étaient bien avancés, 600 000 hectares environ étant déjà ensemencés dans des conditions généralement favorables. Les semis sont en avance par rapport à l'an dernier et les emblavures devraient atteindre au total environ 1 million d'hectares. Par ailleurs, quelque 150 000 hectares ont été ensemencés en orge.
La récolte des céréales de 1999 a diminué de plus d'un tiers, tombant à 2,1 millions de tonnes, en raison des problèmes économiques qui ont entraîné une réduction des superficies ensemencées en céréales d'hiver et de printemps et de l'arrivée inopportune des pluies qui a fait baisser les rendements. D'après les premières indications, la superficie sous blé d'hiver, qui sera récolté en 2000, progressera probablement par rapport aux 150 000 hectares de l'an dernier, mais, au 20 octobre, l'objectif de 293 000 hectares n'avait pas encore été atteint. Dans l'ensemble, en 1999/2000, la situation des approvisionnements céréaliers restera vraisemblablement satisfaisante, compte tenu des importants stocks de report de blé. Même avec la récolte réduite de 1999, les agriculteurs rencontrent des difficultés pour obtenir le paiement de leurs ventes aux meuneries et aux entreprises de transformation.
Les premières perspectives concernant les céréales d'hiver qui seront récoltées en 2000 sont satisfaisantes. La production céréalière de 1999 est officiellement estimée à 625 000 tonnes, soit environ 10 pour cent de moins qu'en 1998, la superficie ensemencée ayant été réduite du fait de la concurrence exercée par les importations. On prévoit en 1999/2000 des importations céréalières de près de 200 000 tonnes. EX-RÉPUBLIQUE YOUGOSLAVE DE MACÉDOINE (11 novembre) La production céréalière de 1999, estimée à 770 000 tonnes (dont 380 000 tonnes de blé), sera légèrement supérieure à celle de l'an dernier. Fin octobre, une aide alimentaire était encore distribuée aux réfugiés kosovars restants et aux familles les accueillant.
D'après les dernières estimations, la production de blé de 1999 serait de 2,6 millions de tonnes, soit près de 50 pour cent de moins qu'en 1998. Ce fléchissement est dû à la nette réduction des emblavures et aux fortes pluies et inondations. En revanche, on estime que la production de céréales secondaires progressera légèrement, l'accroissement de la récolte de maïs compensant largement la réduction enregistrée pour les autres céréales secondaires. On indiquait fin octobre que les semis des céréales d'hiver se déroulaient normalement et que 60 pour cent des 1,1 million d'hectares prévus avaient déjà été ensemencés en blé.
La superficie ensemencée en céréales d'hiver ayant été réduite en raison des faibles cours des céréales, la production céréalière de 1999 devrait chuter de 5 pour cent et tomber à 925 000 tonnes. Le commerce privé des céréales n'est pas encouragé et les agriculteurs les utilisent pour l'alimentation dans leur exploitation ou les vendent aux meuneries. Les prix officiels d'intervention sont cette année de 67 lats pour le blé et le seigle de qualité extra. Ce chiffre est supérieur aux prix du marché (de 60 à 63 lats), mais le volume qui sera acheté est fonction des fonds disponibles. En raison des coûts de production élevés (vieilles installations, petites exploitations, etc.), les exportations, de céréales comme de viande, ne sont pas compétitives même si de petites quantités font l'objet de troc. Les importations sont limitées à environ 70 000 tonnes par an, principalement du blé panifiable.
On estime que la production de céréales de 1999 a chuté de près de 25 pour cent, tombant à 2,1 millions de tonnes, sous l'effet d'une réduction de 11 pour cent des emblavures et de la baisse des rendements. Les faibles cours des céréales et la récession enregistrée dans le secteur de l'élevage après la dévaluation du rouble russe, ainsi que l'accumulation de bétail et de stocks céréaliers, ont contribué à la réduction des emblavures. En revanche, les superficies consacrées aux oléagineux et aux pâturages permanents ont augmenté. Malgré la baisse de production, la situation générale des approvisionnements alimentaires restera vraisemblablement satisfaisante compte tenu des importants stocks de report de céréales.
La production céréalière de 1999 est estimée à environ 26,5 millions de tonnes, chiffre quelque peu inférieur à la récolte exceptionnelle de l'an dernier, mais supérieur à la moyenne des cinq dernières années.
RÉPUBLIQUE DE MOLDOVA (4 novembre)
A cause des difficultés rencontrées pour écouler la récolte de l'an dernier et des mauvaises conditions de végétation, la superficie ensemencée en céréales et les rendements moyens ont diminué. On prévoit que la production céréalière globale de 1999 tombera à 2,1 millions de tonnes (contre 2,5 millions de tonnes en 1998) du fait de la réduction de 11 pour cent des superficies sous blé et du temps sec, qui a nui aux céréales de printemps. Malgré cette récolte réduite, la production céréalière de 1999 suffira à couvrir les besoins alimentaires du pays et on ne prévoit pas d'importations commerciales de céréales en quantités notables pendant la campagne de commercialisation de 1999/2000 (juillet/juin). Cependant, le rythme des achats de céréales panifiables par les pouvoirs publics est lent. Il est prévu d'acheter 100 000 tonnes de blé alimentaire provenant de la récolte de cette année à 91 dollars la tonne, mais à ce jour 42 000 tonnes seulement ont été obtenues.
RÉPUBLIQUE SLOVAQUE (11 novembre)
La production céréalière de 1999 est estimée à environ 3,4 millions de tonnes, un peu moins que l'an dernier et légèrement au-dessous de la moyenne des cinq dernières années. La nette réduction de la production de blé, tombée à 1,2 million de tonnes, n'a été que partiellement compensée par une récolte de céréales secondaires plus importante (principalement orge et maïs).
RÉPUBLIQUE TCHÈQUE (11 novembre)
D'après les dernières estimations officielles, la production céréalière globale de 1999 atteindrait 6,9 millions de tonnes, chiffre légèrement supérieur à celui de l'an dernier, l'amélioration des rendements ayant largement compensé la réduction des emblavures. Sur ce total, on estime que le blé représentera un peu plus de 4 millions de tonnes.
La production céréalière de 1999 est estimée à environ 16,5 millions de tonnes. D'après les prévisions actuelles, la récolte de blé ne serait que de 4,6 millions de tonnes, contre 5,2 millions de tonnes l'an dernier, en raison de la réduction des semis et également des dégâts causés aux cultures par les inondations et les pluies torrentielles de l'été. En revanche, la production de maïs d'été devrait se redresser par rapport au faible volume de l'an dernier, atteignant environ 10 millions de tonnes. Les semis de blé d'hiver sont bien avancés et devraient couvrir cet automne quelque 1,3 million d'hectares.
RUSSIE, FÉDÉRATION DE (4 novembre)
La production de cette année devrait être supérieure à la récolte médiocre de l'an dernier, en dépit de la forte réduction des emblavures et des infestations d'acridiens dans certaines régions. Malgré des conditions de végétation inégales, les rendements ont été dans l'ensemble supérieurs de 8 pour cent à ceux de l'an dernier. Ils ont été nettement plus élevés dans la région allant du nord du Caucase à l'Oural et dans une partie de la Sibérie orientale. A l'est de l'Oural, les conditions de végétation ont été meilleures dans l'ensemble, mais l'inflation, la pénurie d'intrants et l'arrivée inopportune des pluies dans certaines régions ont entraîné des retards dans la récolte et une baisse des rendements par rapport à l'an dernier. D'après les prévisions émanant de sources officielles, la production de céréales et de légumineuses de 1999 serait de 58 millions de tonnes (poids brut) ou de 53 millions de tonnes (poids nettoyé). Cependant, compte tenu des politiques restrictives en matière de commercialisation des céréales et des difficultés de trésorerie, de l'avis général, les évaluations de la production sont sous-estimées de 10 à 20 pour cent. La FAO prévoit donc pour 1999 une production céréalière d'environ 59 millions de tonnes, soit 11 millions de tonnes de plus que le chiffre officiel pour 1998. La superficie totale ensemencée en céréales a chuté de 8 pour cent, tombant à 46,8 millions d'hectares. Ce recul est imputable aux pertes plus importantes dues au gel en 1999 (2,75 millions d'hectares contre 2,1 millions d'hectares en 1998) et à la diminution de 3 millions d'hectares des emblavures de printemps, qui ont été ramenées à 35,4 millions d'hectares. De plus, la superficie récoltée a été encore réduite à cause du temps chaud et sec de cet été. En 1999/2000, la situation des approvisionnements céréaliers restera tendue, sans qu'il soit possible de reconstituer les stocks après les importantes ponctions de l'année dernière. En outre, comme les problèmes économiques et les politiques adoptées ont pour effet de décourager les agriculteurs, on ne peut guère espérer une amélioration notable de la production l'année prochaine. En conséquence, les difficultés d'approvisionnement persisteront probablement et il faudra en priorité satisfaire les besoins de consommation humaine. Il y a lieu de s'attendre à ce que des pressions continuent à être exercées sur le secteur de l'élevage. La FAO estime les besoins céréaliers minimums pour 1999/2000 à 70 millions de tonnes (dont 1 million de tonnes de légumineuses). En regard de ces besoins, les disponibilités céréalières, le riz étant exprimé en équivalent usiné et les stocks d'ouverture étant pris en compte, sont estimées à 63 millions de tonnes, ce qui laisse des besoins d'importation d'au moins 6 millions de tonnes, qui seront couverts par les importations commerciales et par l'aide alimentaire. Environ 2,7 millions de tonnes d'aide alimentaire annoncée en 1998/99 (1,5 million de tonnes de blé, 125 000 tonnes de riz, environ 800 000 tonnes de maïs et 300 000 tonnes de seigle) restent à livrer, ce qui laisse 3,2 millions de tonnes à couvrir par des importations commerciales. En 1995/96 et en 1996/97, entre 3,7 et 4 millions de tonnes de céréales avaient été obtenues à des conditions commerciales. Grâce à la bonne récolte et aux importants excédents exportables (allant jusqu'à 7 millions de tonnes) du Kazakhstan, pays voisin, il devrait être possible d'atteindre ce volume d'importations commerciales en 1999/2000. Compte tenu des difficultés d'approvisionnement et des problèmes de distribution, le gouvernement a demandé plus de 4 millions de tonnes d'aide alimentaire en céréales, dont 1 million de tonnes de blé de qualité alimentaire et 1 million de tonnes de fèves de soja. La fourniture d'une si grande quantité d'aide alimentaire additionnelle pour la deuxième année consécutive risque de créer une dépendance. Cependant, étant donné que parallèlement aux problèmes de distribution, il y a pénurie de céréales fourragères, il pourrait être possible d'apporter une aide sous forme de maïs ainsi que de fèves et de farine de soja, qui n'entrent pas directement en concurrence avec la production intérieure. La crise humanitaire qui frappe actuellement la Tchétchénie a entraîné le déplacement d'environ 250 000 personnes, essentiellement vers la république voisine d'Ingoutchie. Le Gouvernement d'Ingoutchie, petit pays comptant 300 000 habitants, a demandé une aide internationale pour fournir des vivres et des abris à un grand nombre de réfugiés. Ces derniers ont un besoin urgent d'aide humanitaire, de vivres, d'abris, de couvertures et de fournitures sanitaires. Leur situation deviendra de plus en plus critique à mesure que l'hiver avancera. L'intensification de l'action militaire en Tchétchénie a entraîné des pertes humaines et causé de graves dégâts à l'infrastructure, aux biens et à l'agriculture. Les souffrances des réfugiés en Ingoutchie et dans les autres régions voisines sont un sujet de préoccupation immédiat, mais également la détérioration rapide de la sécurité alimentaire de la population civile bloquée à Grozny, la capitale. Une importante aide humanitaire sera nécessaire dans les prochains mois. Les perspectives concernant les céréales d'hiver, qui seront récoltées au printemps 2000, ne sont pas favorables. Environ 12,4 millions d'hectares ont été ensemencés, contre 13,2 millions à la même époque l'an dernier. SLOVÉNIE (11 novembre) La production céréalière de 1999 est estimée à environ 500 000 tonnes (dont 155 000 tonnes de blé), chiffre inférieur de 15 pour cent à la bonne récolte de l'an dernier et inférieur à la moyenne des cinq dernières années. La superficie ensemencée en blé d'hiver a reculé et on signale que le mauvais temps de cet été a eu un effet préjudiciable sur les rendements.
Il semblerait que la production céréalière globale de 1999 soit aussi médiocre que celle de ces dernières années (29 millions de tonnes). Ce mauvais résultat est principalement imputable au temps sec de juin et de juillet, qui a exacerbé les effets des difficultés économiques, des pénuries d'intrants, des graves infestations de plantes adventices et des gelées tardives de mai. À condition que la récolte de maïs de 1999 atteigne 1,5 million de tonnes, ce qui est probable, la production globale de céréales et de légumineuses de 1999 sera de 28,4 millions de tonnes (prévisions de la FAO), soit près de 1 million de tonnes de moins que la récolte de l'an dernier. La production de blé est provisoirement estimée par la FAO à 16 millions de tonnes, soit environ 1 million de moins que l'an dernier, et celle de céréales secondaires à 11,7 millions de tonnes, contre 11,4 millions l'année précédente. Cette année encore, de nombreuses régions ont exercé des contrôles sur la circulation des céréales, et le gouvernement et les autorités régionales se sont efforcées d'obtenir des agriculteurs le remboursement de leurs dettes, ce qui a eu probablement pour conséquence une sous-évaluation des rendements réels. La validité des estimations de la récolte de cette année pourrait également avoir été infirmée par les récentes élections, par les rumeurs persistantes de dévaluation de l'hryvnia après les élections et par la publicité faite autour des interventions du gouvernement visant à réglementer les exportations céréalières. Néanmoins, il ne fait guère de doute que la récolte de 1999 sera médiocre pour la deuxième année successive. Il semblerait que la superficie ensemencée en cultures d'hiver ait atteint 7,9 millions d'hectares (dont 7,1 millions dans les ex fermes d'État). Les conditions de végétation n'ont pas été bonnes pour les céréales d'hiver, mais elles se sont améliorées ces dernières semaines. Malgré une autre récolte médiocre, la situation des approvisionnements alimentaires restera probablement satisfaisante. Même à ce niveau réduit, la production intérieure de blé dépasse de beaucoup les besoins globaux de consommation humaine. Le pays a exporté en 1998/99 5,8 millions de tonnes de céréales, dont 4,4 millions de tonnes de blé. D'après les rapports officiels, en octobre, le pays avait déjà exporté 1,9 million de tonnes de céréales provenant de la récolte de cette année, dont 1,5 million de tonnes de blé. Cependant, la disponibilité des aliments du bétail restera fortement limitée. Selon les indications actuelles, il est plus rentable d'exporter des céréales fourragères que de les vendre sur le marché intérieur, et les exportations céréalières se poursuivront probablement en 1999/2000, mais à un niveau réduit. Selon les prévisions préliminaires de la FAO, elles se monteraient à 3,8 millions de tonnes, dont 2,3 millions de tonnes de blé.
YOUGOSLAVIE, RÉP. FÉDÉRATIVE DE (SERBIE ET MONTÉNÉGRO)* (4 novembre)
D'après les rapports officiels, les rendements nettement plus élevés des céréales de printemps ont compensé la réduction des emblavures, d'où une production céréalière globale de 8,6 millions de tonnes en 1999, contre 8,7 millions de tonnes en 1998. La récolte de blé s'établit à 2,2 millions de tonnes seulement, soit 27 pour cent de moins que l'an dernier. La baisse des rendements moyens, de quelque 15 pour cent, a amplifié l'effet de la réduction des emblavures de l'automne. Les superficies sous blé d'hiver sont tombées à environ 700 000 hectares, en raison principalement des difficultés économiques, en particulier l'inflation rapide et les pénuries d'intrants, ainsi que de l'arrivée inopportune de pluies persistantes au moment des semis et de la récolte. Selon les estimations officielles, la récolte de maïs de 1999 serait comprise entre 5,8 et 6 millions de tonnes. Les semis de printemps ont été considérés comme une priorité stratégique. D'après les rapports officiels, l'objectif fixé pour la superficie sous cultures de printemps - 2,5 millions d'hectares, dont 1,5 million d'hectares de céréales secondaires - a été atteint, malgré les inondations de juillet, les pénuries chroniques de fonds et d'intrants à usage agricole, les problèmes au niveau de la main-d'oeuvre agricole et les dégâts causés aux champs et aux infrastructures. S'agissant de la superficie consacrée aux cultures d'hiver, qui seront récoltées au printemps 2000, l'objectif est fixé à 1,1 million d'hectares. Cet objectif comprend 850 000 hectares de blé (la superficie réelle en 1998/99 était plus proche de 700 000 ha) et 150 000 hectares d'orge (130 000 ha en 1998/99). Les pénuries chroniques d'engrais et de produits chimiques à usage agricole feront également baisser les rendements, ce qui laisse présager une autre récolte médiocre de blé l'année prochaine. D'importants stocks de report de la campagne 1998/99 sont disponibles. Même si, selon les estimations officielles, la situation générale des approvisionnements céréaliers devrait rester satisfaisante, un grand nombre de personnes économiquement et socialement défavorisées et de personnes déplacées à l'intérieur du pays auront besoin pour passer l'hiver d'une assistance ciblée, comprenant non seulement des vivres mais aussi des abris et du chauffage. On estime qu'environ 825 000 personnes économiquement et socialement vulnérables auront besoin de 74 300 tonnes d'aide alimentaire pendant six mois. Dans la province du Kosovo, la production de l'ensemble des cultures a été gravement perturbée par les hostilités et les vastes déplacements de population. D'après les prévisions de la mission FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires qui s'est rendue sur place en août, la production de blé de la province en 1999 serait d'environ 113 000 tonnes, soit 65 pour cent de moins que la production estimative de 1997, ce qui couvrira seulement 30 pour cent des besoins intérieurs. La production de maïs prévue, 57 000 tonnes, représente seulement 20 pour cent du niveau moyen. En outre, la récolte normale des légumes du printemps et de l'été a été presque nulle, et il y a eu de nombreux cas de pillage et d'abattage de bétail. Ces pertes auront des conséquences nutritionnelles et économiques au cours de l'année à venir. Bien que la République de Serbie soit un exportateur net de céréales, les importations de blé dont la province du Kosovo aura besoin pendant la campagne de commercialisation de 1999/2000 sont estimées à 228 000 tonnes; puisque 143 000 tonnes d'aide alimentaire d'urgence restent à livrer d'ici la fin de 1999, le déficit devant être couvert par les importations se monte encore à environ 85 000 tonnes.