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Aperçus nutritionnels par pays de la FAO: le Niger

S. Chevassus-Agnès

Simon Chevassus-Agnès est nutritionniste, Service de la planification, de l'analyse et de l'évaluation nutritionnelles.

La Division de l'alimentation et de la nutrition de la FAO reçoit de fréquentes demandes d'information qui résument la situation alimentaire et nutritionnelle dans les pays en développement. Depuis leur parution, ces Aperçus nutritionnels par pays (ANP) préparés par la division sont très demandés par des organisations internationales et non gouvernementales, des universités, des institutions de recherche et des particuliers. En fait, il existe un intérêt croissant pour les systèmes d'information sur le suivi de la situation alimentaire et nutritionnelle. Le Sommet mondial de l'alimentation en 1996 a encore renforcé cet intérêt. Le besoin d'information récente et standardisée augmente chez les utilisateurs, qui sont de plus en plus nombreux, ayant un accès direct aux réseaux informatisés internationaux. Les ANP sont un outil qui permet de connaître et de suivre les progrès réalisés dans les pays pour atteindre la sécurité alimentaire et le bien-être nutritionnel.

CARACTÉRISTIQUES

L'objectif des ANP est de fournir des résumés analytiques concis qui décrivent la situation alimentaire et nutritionnelle par pays avec des statistiques de base sur les facteurs liés à l'alimentation. L'information est présentée de la façon la plus simple possible et insiste sur les tendances et les différences au niveau sous-national lorsque celles-ci sont disponibles.

Les ANP présentent des données statistiques comparables et cohérentes selon un format standard. Ce format prédéfini présente un jeu établi de graphiques, de tableaux et de cartes accompagnés d'un texte simple.

Présentation générale

Situation alimentaire et nutritionnelle

Les ANP présentent les résultats récents les plus importants ainsi que les problèmes existants en essayant d'identifier au mieux les zones nutritionnellement désavantagées du pays.

RÉALISATION DES APERÇUS NUTRITIONNELS PAR PAYS

UNE PRÉSENTATION NOUVELLE DES APERÇUS NUTRITIONNELS PAR PAYS

Ci-après figure à titre d'exemple la partie de l'ANP du Niger portant sur la situation alimentaire et nutritionnelle de ce pays, accompagnée du tableau 2 fournissant les statistiques générales du pays.

TABLEAU 1
Population totale, taux d'urbanisation, besoins énergétiques et disponibilités énergétiques alimentaires (DEA) par personne et par jour en 1965, 1995 et 2025.

Année

1965

1995

2025

Population totale (milliers)

3 660

9 151

22 385

Taux d'urbanisation (%)

6,8

18,2

35,6

Besoins énergétiques par personne (kcal/jour),a

2 142

2 107

2 165

DEA par personne (kcal/jour)a

1 840

2 140

-

a Moyenne calculée sur trois ans pour 1964-1966 et 1993-1995.
Source:
FAOSTAT.

TABLEAU 2
Statistiques générales du Niger

Indicateur (§)

Année

Unité de mesure

Niger

A. Terres à usage agricole

     

1. Terres agricoles

1995

ha par habitant

1,633

2. Terres arables et cultures permanentes

1995

ha par habitant

0,546

B. Cheptel

     

1. Bovins

1993-1995

milliers

1 951

2. Ovins/caprins

1993-1995

milliers

9 218

3. Porcins

1993-1995

milliers

39

4. Volaille

1993-1995

millions

20

C. Population

     

1. Population totale

1996

milliers

9 465

2. 0-5 ans

1996

% population totale

23,8

3. 6-17 ans

1996

% population totale

31,1

4. 18-59 ans

1996

% population totale

41,1

5. >=60 ans

1996

% population totale

4,0

6. Population rurale

1996

% population totale

81,8

7. Taux de croissance, total

1995-2000

% population totale

3,3

8. Taux de croissance, rural

1995-2000

% population rurale

2,7

9. Projection population totale en 2025

2025

milliers

22 385

10. Population agricole

1995

% population totale

89,4

11. Densité de la population

1995

par km2

7,2

D. Niveau de développement

     

1. PIB par habitant, méthode Atlas

1995

$ EU courants

220

2. Indice de développement humain

1994

min.[0] - max.[1]

0,206

3. Incidence de pauvreté, total

1991

% de la population rurale

28

4. Incidence de pauvreté, rurale

...

% de la population

...

5. Espérance de vie à la naissance

1994

années

47,1

6. Mortalité infanto-juvénile

1995

par 1 000 naissances

320

E. Commerce produits alimentaires

     

1. Importations alimentaires

1993-1995

% importations totales

19,4

2. Exportations alimentaires

1993-1995

% exportations totales

16,0

3. Aide alimentaire en céréales

1993-1995

% importations céréalières

28,5

F. Indice de production alimentaire

     

1. Indice total de production

1993-1995

1989-91=100

118,3

2. Indice de production par personne

1993-1995

1989-91=100

103,5

G. Disponibilités alimentaires

     

1. Disponibilités énergétiques alimentaires (DEA)

1993-1995

kcal/personne/jour

2 140

2. Protéines

1993-1995

g/personne/jour

62

% provenant de:

     

3. Produits végétaux

1993-1995

% protéines

85,8

4. Produits animaux

1993-1995

% protéines

14,2

5. Apport énergétique des:

     

6. Protéines

1993-1995

% DEA

11,8

7. Lipides

1993-1995

% DEA

12,2

H. Insuffisance alimentaire

     

1. Effectif de personnes sous-alimentées

1990-1995

millions

2,9

2. Pourcentage de sous-alimentés

1990-1995

% du total

37

Pourcentage de l'énergie
provenant des principaux
groupes d'aliments

... = données non disponibles. § = cf. références pour les sources de données employées. Les notes techniques relatives aux définitions sont disponibles sur demande auprès de la FAO.

LA SITUATION ALIMENTAIRE ET NUTRITIONNELLE DU NIGER

Évolution des besoins et des disponibilités en énergie.

L'effectif total de la population du Niger a augmenté de plus de deux fois et demie entre 1965 et 1995 et on pense qu'il augmentera également d'ici l'an 2025 (tableau 1). La croissance de ses besoins énergétiques, qui suit les mêmes tendances, concerne en fait surtout le milieu rural. En effet, contrairement aux pays sahéliens voisins, on estime que la proportion de la population rurale du Niger augmentera plus que la population urbaine dans les années à venir.

De 1965 à 1995, les disponibilités alimentaires exprimées en énergie (DEA) ont considérablement augmenté et sont passées de 1 840 à plus de 2 140 kcal par personne et par jour. Par contre, les besoins énergétiques moyens par personne et par jour ont sensiblement baissé au cours de la même période (tableau 1). La satisfaction des besoins énergétiques s'est donc améliorée au cours de ces 30 dernières années, notamment si la distribution de ces disponibilités est restée identique ou est devenue plus égalitaire. La FAO estimait que 37 pour cent de la population était encore sous-alimentée en 1990-1992 alors que ce pourcentage était de 48 pour cent en 1969-1971 (FAO/SMA, 1996).

De 1965 à 1995, l'augmentation des besoins énergétiques de la population totale a été de 146 pour cent alors que celle des disponibilités a été de plus de 191 pour cent. En dehors des bonnes années de récolte, les tendances des Disponibilités énergétiques alimentaires (DEA) ont été cependant inférieures à celles des besoins de la population nigérienne. La satisfaction des besoins énergétiques au cours de la période 1995-2025 continuera à imposer au pays des efforts importants: l'accroissement total prévu des besoins de la population atteint plus de 150 pour cent, ce qui représente un taux d'accroissement annuel de 3,1 pour cent.

Au Niger, au cours des 30 dernières années, les DEA par personne et par jour ont relativement peu évolué contrairement à d'autres pays du Sahel comme le Mali et le Burkina Faso où l'impact des cycles répétés de sécheresse et de famine a été plus marqué. Les DEA ont augmenté de 16 pour cent depuis les années 1964-1966, mais demeurent toujours assez faibles: autour des 2 100 kcal par personne et par jour (figure 1). La structure de l'apport énergétique a relativement peu évolué au cours de cette période. La constance de l'apport en lipides (13 pour cent des DEA) n'évolue pas vers une amélioration. Une meilleure compréhension de ces tendances peut être obtenue à partir d'une analyse plus approfondie des disponibilités au niveau des principaux groupes alimentaires.

1
Évolution des disponibilités énergétiques alimentaires et pourcentage provenant des protéines, lipides et glucides

Évolution des disponibilités alimentaires

Quantités. Les céréales constituent la base de l'alimentation au Niger (figure 2). En dehors des chutes de production céréalière liées aux périodes de sécheresse, leurs disponibilités sont en moyenne de l'ordre de 210-220 kg par personne et par an. Parmi les autres groupes d'aliments, on note une baisse relativement importante (50 pour cent) des produits laitiers ainsi que des racines et des tubercules, tandis que les légumineuses et les légumes ont augmenté.

2
Disponibilités des principaux groupes d'aliments (en kg/personne/an).
Évolution de 1964-
1966
à 1993-1995

3
Disponibilités énergétiques des principaux aliments
Évolution de 1964-1966 à 1993-1995

Énergie. Les céréales fournissent plus de 70 pour cent de l'énergie (figure 3). On observe en outre que les légumineuses et les oléagineux ont doublé dans leur apport énergétique: ils sont passés de 7 pour cent à 14 pour cent entre 1964-1966 et 1979-1981 et atteignaient, à la suite des mauvaises récoltes de 1984-1985, 12 pour cent en 1993-1995. Les huiles végétales ont également doublé, bien qu'elles ne représentent que 4 pour cent des DEA. Parmi les groupes qui ont fortement diminué, on trouve les racines et les tubercules et, de façon plus significative, les produits animaux comme la viande et les produits laitiers. Ces changements se sont traduits par une augmentation sensible de la part des produits végétaux dans l'énergie totale (90 pour cent en 1964-1966 contre 95 pour cent en 1993-1995), et en particulier dans leurs apports en lipides et en protéines (les protéines d'origine végétale sont passées de 74 pour cent à 86 pour cent du total sur la même période).

Principales importations et exportations alimentaires. Contrairement à la constance relative des DEA, ces 30 dernières années, au Niger, la proportion concernant les importations alimentaires n'a cessé d'augmenter au cours de cette même période (figure 4). Elles sont passées de 10 pour cent à 20 pour cent de l'énergie entre 1964-1966 et 1993-1995. Lors des sécheresses des années 1974 et 1985, celles-ci atteignaient près de 27 pour cent de l'énergie disponible, et plus de la moitié provenait de l'aide alimentaire. Parmi les produits importés, les céréales (notamment le blé et le riz) sont au premier rang, suivies des huiles végétales et des sucres.

4
Pourcentage des importations dans les disponibilités énergétiques alimentaires
Évolution de 1964-1966 à 1993-1995

5
Exportations exprimées en pourcentage des disponibilités énergétiques alimentaires - Évolution de 1964-1966 à 1993-1995

Les exportations de produits alimentaires ont connu une évolution opposée à celle des importations (figure 5). L'arachide et les produits dérivés, qui jusqu'en 1973 occupaient une place fondamentale dans le commerce extérieur, ont par la suite diminué en raison des sécheresses et de la non-incitation des pouvoirs publics à la culture de l'arachide (MFP, 1991).

Consommation alimentaire

Les données de consommation alimentaire proviennent de l'enquête Budget et consommation effectuée en 1989-1990 pour la phase urbaine et en 1992-1993 pour la phase rurale. Les analyses de cette enquête ont été publiées dans trois rapports (EBC, 1994; FAO, 1995a; FAO 1995b). Le rapport FAO (1995a) offre l'analyse la plus complète au plan de la consommation alimentaire et des apports nutritionnels. Les divergences qui ont éventuellement été constatées peuvent s'expliquer par le fait que les groupes d'aliments y étaient classés différemment par rapport aux données publiées précédemment.

Les céréales traditionnelles, le mil et le sorgho, constituent la base du régime alimentaire des Nigériens et apportent l'essentiel de l'énergie (près des trois quarts) et des protéines (figure 6). Les légumineuses et/ou les oléagineux sont surtout utilisés pour la préparation des sauces. Les fruits et les légumes sont consommés exclusivement de façon saisonnière. La consommation de viande intéresse principalement les villes, et celle du poisson n'est significative qu'autour du fleuve Niger, du lac Tchad et des rivières. Le lait et le sucre sont consommés de manière variable en fonction des habitudes alimentaires, de la disponibilité de ces denrées et des revenus des consommateurs. L'huile n'est consommée en quantité importante qu'en milieu urbain. Les structures de consommation alimentaire diffèrent néanmoins considérablement selon le milieu de résidence et les ethnies.

6
Consommation alimentaire selon la résidence,
1989-1990 et 1992-1993
(Pourcentage des principaux groupes d'aliments dans l'apport en énergie)

Les résultats de l'enquête EBC laissent apparaître des apports énergétiques journaliers de l'ordre de 2 400 kcal par personne chez les urbains et de plus de 3 000 kcal par personne chez les ruraux (tableau 3). Ces chiffres semblent être dans l'ensemble relativement élevés, notamment en ce qui concerne le milieu rural. Il faut toutefois signaler que ce type d'enquête budget-consommation estime les données de consommation à partir de la dépense alimentaire des ménages et que celles-ci ne sont pas aussi représentatives et complètes que celles que l'on obtient par la pesée des aliments effectivement consommés par les membres d'un ménage.

TABLEAU 3
Enquêtes de consommation alimentaire

Source/ Année de l'enquête

 

Échantillon

 

 

Lieu

Nombre

Sexe ménages

Âge

Consommation alimentaire moyenne

 

 Principaux groupes d'aliments (kg/personne/an)

 

Céréales

Tubercules

Légumineuses

Fruits/Légumes

Huiles/Graisses

Viande

Poisson

Produits laitiers

Sucre

Autres

FAO, 1995a

National

3896

M/F

tous

1989-1990

Milieu Rural

2024

"

"

289

5

8

9

2

6

0

30

2

...

1992-1993

Milieu Urbain

1872

"

"

233

10

3

26

64

15

1

11

2

...

 

Département:

 

 

Agadez (rur.)

...

"

"

177

3

6

12

6

11

0

19

9

...

 

Diffa (rur.)

...

"

"

322

1

3

13

4

6

0

18

5

...

Dosso (rur.)

...

"

"

309

1

14

9

1

3

1

23

2

...

Maradi (rur.)

...

"

"

272

0

11

7

1

8

0

25

2

...

Tillabéri (rur.)

...

"

"

262

0

2

6

2

4

1

18

1

...

Tahoua (rur.)

...

"

"

317

0

11

8

1

11

0

73

3

...

Zinder (rur.)

...

"

"

299

1

7

12

2

6

0

18

2

...

Niamey (urb.)

450

"

"

181

10

3

30

38

19

2

9

4

...

 

Apports nutritionnels (par personne par jour)

 

Énergie (kcal)

Protéines (%)

Lipides (g)

Protéines (g)

%Protéines Produits animaux

Lipides (g)

% Lipides Produits animaux

FAO, 1995a

National

...

M/F

tous

 

1989-1990

Milieu rural

...

"

"

3 050

9,0

14,4

69

...

49

...

1992-1993

Milieu urbain

...

"

"

2 430

...

...

...

...

...

...

 

Département:

 
 

Agadez (rur.)

...

"

"

2 100

8,4

18,9

44

...

44

...

 

Diffa (rur.)

"

"

 

3 250

7,9

14,0

64

...

51

...

 

Dosso (rur.)

...

"

"

3 030

9,0

13,9

69

...

47

...

 

Maradi (rur.)

...

"

"

3 190

9,4

16,2

75

...

57

...

 

Tillabéri (rur.)

...

"

"

2 530

8,4

13,6

53

...

38

...

 

Tahoua (rur.)

...

"

"

3 440

9,4

14,1

81

...

54

...

 

Zinder (rur.)

...

"

"

3 030

8,8

14,0

67

...

47

...

 

Niamey (urb.)

...

"

"

2 260

...

...

...

...

...

...

 

Pourcentage de l'apport énergétique provenant des:

 

Céréales

Tubercules

Légumineuses

Fruits/Légumes

Huiles/Graisses

Viande

Poisson

Produits laitiers

Sucre

Autres

FAO, 1995a

National

...

M/F

tous

 

1989-1990

Milieu rural

...

"

"

80,0

0,8

2,3

0,7

1,2

1,4

0,04

1,7

0,6 

11,3 

1992-1993

Milieu urbain

...

"

"

71,5

1,2

1,1

1,9

6,9

3,2

0,1 

0,7

0,74

12,7

 

Département:

 
 

Agadez (rur.)

...

   

70,7

0,7

2,9

1,2

7,9

3,1

...

2,0

4,7

6,8

 

Diffa (rur.)

...

   

84,5

0,5

1,0

0,9

3,4

1,3

0,1 

1,0

1,8

5,5

 

Dosso (rur.)

...

   

83,5

1,5

4,9

0,7

0,6

0,7

0,08

1,3

0,4

6,3

 

Maradi (rur.)

...

   

71,8

0,6

2,4

0,8

0,9

1,6

0,01

1,4

0,5

20,0

 

Tillabéri (rur.)

...

   

86,1

0,4

0,6

0,6

1,7

1,0

0,09

1,2

0,3

8,0

 

Tahoua (rur.)

...

   

77,4

0,9

2,4

0,5

0,9

2,1

0,00

3,6

0,7

11,5

 

Zinder (rur.)

...

   

82,7

0,7

1,9

1,0

1,6

1,2

0,00

1,0

0,6

9,3

 

Niamey (urb.)

...

   

65,8

1,3

1,0

2,2

8,9

4,4

0,2 

0,8

0,7

14,7

Notes: ... = données non disponibles. Les équivalents énergétiques sont calculés à partir des coefficients d'Atwater suivants: 4 pour les protéines et 9 pour les lipides.

Chez les ruraux sédentaires du sud, les habitudes alimentaires sont influencées par les modèles de production et le régime alimentaire (mil et niébé) est basé sur une agriculture de subsistance. Les quantités consommées subissent des variations considérables en fonction des conditions agroclimatiques. On peut observer dans certains cas des restrictions volontaires dans les quantités consommées lors de la période de transition entre celle de l'abondance (récolte) et celle de la soudure. Pour les départements comme Agadez, qui sont déficitaires à plus de 90 pour cent sur le plan céréalier, le modèle de consommation dépend fondamentalement du marché et des conditions d'accès aux denrées alimentaires.

L'alimentation des éleveurs nomades touaregs et peuls est à base de lait et de mil. Leur consommation respective varie selon la saison: on consomme surtout le premier lorsque la saison est humide et le second au cours de la saison sèche. Il est important de remarquer qu'à la suite des sécheresses de 1972-1975 et 1984-1985, de nombreux nomades se sont sédentarisés et ont adopté le mode alimentaire des ruraux sédentaires.

En milieu urbain, et plus particulièrement à Niamey, le modèle de consommation alimentaire s'est fortement modifié au cours des 20 dernières années (CILSS, 1991). La consommation du riz a connu une augmentation croissante. Elle est aujourd'hui estimée à 40 kg par personne et par an (plus d'un tiers des céréales consommées à Niamey), alors qu'en milieu rural elle est de 5,6 kg. En outre, les repas pris hors des ménages représentent près de 10 pour cent de l'apport énergétique. Le modèle alimentaire urbain est plus diversifié: on consomme d'avantage de légumes, de fruits, de viande, d'huiles et de matières grasses qu'en milieu rural. L'apport en énergie des huiles et/ou des graisses s'élève à 7 pour cent de l'énergie du régime alimentaire, alors qu'il n'est que de 2 pour cent dans le milieu rural.

Les pratiques alimentaires des enfants ne sont pas bonnes au Niger et constituent, avec la morbidité, l'un des facteurs déterminants de l'état nutritionnel des enfants (EDS, 1992). Bien que l'allaitement soit très répandu et qu'il soit prolongé en moyenne jusqu'à 20 mois, il n'est pas en général exclusif: avant l'âge de six mois, 1 pour cent seulement des enfants sont uniquement nourris au sein. À noter que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande l'allaitement exclusif jusqu'à 4 à 6 mois. Ce comportement peut avoir un effet néfaste sur la santé de l'enfant, d'une part parce qu'il ne reçoit pas dans les 24 heures qui suivent sa naissance le colostrum contenant les anticorps de la mère et, d'autre part, parce qu'on lui donne divers liquides qui l'exposent à des agents pathogènes qui augmentent le risque de contracter des maladies infectieuses. Du point de vue régional, les différences sont considérables: par exemple, dans le sud-est, à Maradi et Zinder/Diffa, les proportions d'enfants allaités dès le premier jour qui suit la naissance sont très faibles (respectivement 10 et 13 pour cent) si on les compare au reste du pays (Tillabéri 50 pour cent, Dosso 40 pour cent, Tahoua/Agadez 29 pour cent). L'une des causes principales de cette situation provient de la forte influence, dans ces régions, des pratiques haoussa traditionnelles, dans lesquelles le colostrum est considéré comme mauvais. L'enfant est nourri pendant cette période à base d'eau, de tisanes traditionnelles et de lait de vache.

Données anthropométriques

Au Niger, les problèmes nutritionnels sont nombreux et la situation est particulièrement inquiétante pour les enfants. D'après la dernière enquête représentative effectuée au niveau national, la malnutrition infantile est répartie dans tout le pays (EDS, 1992). L'état nutritionnel des enfants de moins de cinq ans est critique: 15 pour cent sont émaciés, 40 pour cent sont atteints de retard de croissance (dont près de la moitié sont dans des conditions sévères) et 40 pour cent souffrent d'insuffisance pondérale (tableau 4a). Ces taux de malnutrition sont très élevés et sont largement supérieurs aux seuils maximums, établis par l'OMS, qui considère une population comme étant «gravement touchée». Cette situation est d'autant plus inquiétante qu'elle semble ne pas s'être améliorée au cours de ces 10 dernières années.

TABLEAU 4a
Données anthropométriques sur les enfants

Source/Lieu Année de l'enquêete

Échantillon

Pourcentage de malnutrition

 

 

Nombre

Sexe

Âge

 

 

 

Insuffisance pondérale % Poids/Taille

Retard de croissance % Taille/Âge

Émaciation % Poids/Taille

Surpoids % Poids/Âge

 

 

< -3ET1

< -2ET1

< -3ET1

< -2ET1

< -3ET1

< -2ET1

> +2ET1

EDS/OMS, 1992

National

4 052

M/F

0-5

15,0

42,6

18,7

39,5

2,6

15,0

1,1

 

1992

 

 

Par âge :

634

"

0-0,49

1,4

6,7

1,2

7,4

1,5

5,3

2,5

 

 

549

"

0,50-0,99

11,3

37,9

7,9

22,2

3,3

19,4

1,4

 

 

832

"

1

24,8

64,9

21,3

49,4

7,0

32,9

1,0

 

 

784

"

2

24,5

55,9

27,8

52,7

1,1

12,9

0,2

 

 

662

"

3

13,5

43,4

29,1

53,4

0,8

8,3

1,3

 

 

591

"

4

8,4

35,6

20,4

42,9

1,1

6,6

0,3

 

Région:

 

 

Agadez

111

 

0-5

8,4

40,9

12,4

35,2

3,6

16,1

1,7

 

Diffa

89

 

"

19,2

43,3

26,6

37,8

5,3

20,9

3,2

 

Dosso

647

"

"

10,9

38,2

13,6

35,4

1,0

11,6

0,5

 

Maradi

706

"

"

23,1

52,2

25,5

49,0

3,7

17,0

0,9

 

Niamey

259

"

"

5,0

24,1

4,9

20,0

1,5

11,4

1,6

 

Tahoua

807

"

"

13,7

42,7

21,9

41,9

2,6

12,8

1,5

 

Tillabéri

721

"

"

13,7

41,6

12,2

33,4

2,4

18,3

0,6

 

Zinder

711

"

"

17,7

44,9

24,9

45,3

3,3

15,7

1,3

 

Résidence:

 

 

Urbain

754

"

"

6,5

30,7

9,1

26,9

1,9

11,8

1,2

 

Rural

3 298

"

"

17,0

45,4

20,9

42,4

2,8

15,8

1,1

1 ET = écart type

La malnutrition infantile est répartie de façon inégale dans le pays; elle atteint davantage le milieu rural que le milieu urbain (tableau 4a) et touche certains départements plus fortement que d'autres (figures 8 et 9).

7
Densité par département

8
Taux d'émaciation des enfants de moins de cinq ans par département

9
Prévalence de retard de croissance (taille/âge) des enfants de moins de cinq ans, par région

10
Taux d'indice de masse corporelle inférieur à 18,5 des adultes de 18 à 60 ans par département (totaux et comparaison hommes/femmes par histogrammes)

Compte tenu des trois indicateurs anthropométriques, la situation la plus grave apparaît à Maradi, puis à Zinder/Diffa (respectivement 18 pour cent et 17 pour cent d'émaciation; 43 pour cent et 38 pour cent de retard de croissance et 49 pour cent et 37 pour cent d'insuffisance pondérale). C'est d'ailleurs dans ces régions, et en particulier à Maradi, que les indicateurs de santé sont les plus mauvais du pays: la morbidité et la mortalité infanto-juvénile (391 pour mille à Maradi) sont très élevées, et les taux de couverture sanitaire et vaccinale sont parmi les plus faibles du Niger. On constate par contre que Tillabéri souffre d'avantage d'un problème de sous-nutrition aiguë (19 pour cent d'émaciation contre 24 pour cent de retard de croissance). La situation nutritionnelle la meilleure se trouve à Niamey, puis à Dosso. Il y a par contre peu de différences régionales en ce qui concerne le faible poids à la naissance (<2 500 g), indicateur qui reflète l'état nutritionnel de la mère et qui est reconnu comme un facteur de risque pour l'enfant (EDS, 1992). Cependant, cet indicateur doit être interprété avec une certaine précaution car les soins prénatals et l'assistance à l'accouchement par des professionnels de santé en milieu rural sont considérablement inférieurs à ceux qui sont donnés en milieu urbain.

11
Taux de cécité nocturne des enfants de moins de cinq ans par département

Les données anthropométriques des adultes proviennent de la phase rurale de l'enquête Budget et consommation du Niger effectuée en 1992-1993 (tableau 4b). Dans l'ensemble, près de 27 pour cent des adultes au Niger ont un Indice de masse corporelle (IMC) inférieur à 18,5 kg/m2 et peuvent être considérés comme présentant une déficience énergétique chronique. Cependant, la situation nutritionnelle est très contrastée au niveau des sexes et au niveau des départements où celle-ci est presque à l'opposé de celle des enfants (figure 11). Maradi est le département ayant le moins de problèmes, alors qu'Agadez enregistre les taux les plus élevés d'IMC: <18,5 (50 pour cent des hommes et 32 pour cent des femmes), mais on y trouve aussi des taux relativement élevés d'adultes en surpoids (IMC>25,0). À noter, parmi les autres départements où l'état nutritionnel des adultes est inquiétant (IMC<18,5), Diffa (35 pour cent), et Zinder (34 pour cent).

TABLEAU 4b
Données anthropométriques sur les adultes

Source/
Année de
l'enquête

Lieu

Échantillon

 

Pourcentage de malnutrition

 

 

 

Nombre

Sexe

Âge (ans)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Indice de masse corporelle (kg/m2)

Déficience énergétique chronique d'IMC

Surpoids % d'IMC

 Obésité  % d'IMC

 

moyenne ET1 médiane

<=16,0

16,1-17,0

 <18,5

26,0-28,9

    >29,0

EDS, 1992

National

3,434

F

15-49

20,8

3,1

...

2,1

...

18,8

3,8

1,9

1992

Résidence:

 

 

Urbain

549

"

"

22,8

...

...

...

...

12,3

...

...

 

Rural

2,712

"

"

20,4

...

...

...

...

20,6

...

...

 

Région:

 

 

Dosso

508

"

"

20,7

...

...

...

...

14,8

...

...

 

Maradi

622

"

"

20,6

...

...

...

...

18,9

...

...

 

Tahoua/Agadez

744

"

"

20,7

...

...

...

...

19,4

...

...

 

Tillabéri

630

"

"

20,9

...

...

...

...

19,0

...

...

 

Zinder/Diffa

664

"

"

20,0

...

...

...

...

27,0

...

...

 

Niamey

193

"

"

24,1

...

...

...

...

6,0

...

...

 

moyenne ET1 médiane

<=16,0

>16,0-17,0

>17,0-18,5

>25,0-30,0

    >30,0

FAO,
1995a

National

...

M/F

18-60

...

...

...

3,9

6,1

16,8

3,3

0,3

EBC
1992-1993

Département:

 

 

Agadez

...

"

"

...

...

...

8,4

9,7

24,0

6,7

1,3

 

Diffa

...

"

"

...

...

...

5,1

8,5

21,4

2,0

0,4

 

Dosso

...

"

"

...

...

...

3,8

6,5

16,5

3,0

0,1

 

Maradi

...

"

"

...

...

...

2,4

5,7

15,5

1,9

0,1

 

Tahoua

...

"

"

...

...

...

3,5

3,2

13,1

4,7

0,2

 

Tillabéri

...

"

"

...

...

...

2,9

6.0

17,3

5,6

0,8

 

Zinder

...

"

"

...

...

...

6,1

8,2

20,0

1,5

0,1

 

    % d'IMC <=18,5

    % d'IMC >25,0

 

Département:

 

adultes

hommes

femmes

adultes

hommes

femmes

 

Agadez

 

 

 

...

...

...

42,1

49,8

32,1

8,0

7,8

8,2

 

Diffa

...

"

"

...

...

...

35,0

29,1

44,9

2,4

2,2

2,7

 

Dosso

...

"

"

...

...

...

26,8

26,4

27,1

3,1

1,1

5,4

 

Maradi

...

"

"

...

...

...

23,6

22,8

24,9

2,0

2,4

1,5

 

Tahoua

...

"

"

...

...

...

19,8

17,5

23.0

4,9

4,5

5,5

 

Tillabéri

...

"

"

...

...

...

26,2

27,3

24,5

6,4

3,7

10,2

 

Zinder

...

"

"

...

...

...

34,3

30,1

40,6

1,6

0,8

2,7

 

TOTAL

...

"

"

...

...

...

26,8

25,4

28,7

3,6

2,6

5,0

Note: ... = données non disponibles. ET = écart type.

Carences en micronutriments

Certains problèmes liés aux carences en vitamines et en oligoéléments demeurent préoccupants au Niger et touchent l'ensemble du pays (tableau 5).

TABLEAU 5
Enquêtes sur les carences en micronutriments

Source/Année de l'enquête

Carence

Lieu

Échantillon

Pourcentage

 

Nombre

Sexe

Âge (ans)

 

FAO 1995a

Goitre visible

National

...

M/F

10-15

5,8

1994

 

   

Département:

       
   

Dosso

...

"

"

10,1

   

Tahoua

...

"

"

9,1

   

Maradi

...

"

"

7,7

   

Tillabéri

...

"

"

4,2

   

Zinder

...

"

"

2,5

   

Niamey

...

"

"

1,0

   

Diffa

...

...

...

...

   

Agadez

...

...

...

...

FAO 1995a

Avitaminose

National

...

M/F

24-59 mois

2,6

EDS 1992

Cécité crépusculaire

Département:

       
   

Dosso

...

"

"

6,6

   

Tillabéri

...

"

"

2,4

   

Maradi

...

"

"

2,3

   

Zinder

...

"

"

2,1

   

Diffa

...

"

"

2,1

   

Tahoua

...

"

"

0,7

   

Agadez

...

"

"

0,7

 

Anémie

...

...

...

...

...

Note: ... = données non disponibles.

Les troubles dus à la carence en iode (TDCI) constituent un problème majeur de santé publique. L'enquête nationale menée en milieu scolaire en 1994 fait état d'un taux de 38,5 pour cent de goitre total et de 5,8 pour cent de goitre visible (données non encore publiées). Le faible taux d'iode dans les sols est sans doute la cause principale du goitre au Niger. Les prévalences les plus élevées se trouvent dans les départements de Dosso (10 pour cent), de Tahoua (9 pour cent), et de Maradi (8 pour cent). On observe aussi çà et là des foyers dans la région du fleuve Niger et tout le long de la frontière nigéro-nigériane.

La cécité crépusculaire (héméralopie) chez les enfants en âge préscolaire permet d'évaluer les conséquences du déficit en vitamine A. L'enquête EDS de 1992 est la seule fournissant des données au niveau national. À 24-59 mois, 2,6 pour cent des enfants souffrent d'une carence en vitamine A évaluée à partir de la cécité crépusculaire. Le département de Dosso (6,6 pour cent) est le plus gravement atteint par cette carence (figure 11). Sur les sept départements que compte le Niger, cinq dépassent le seuil de 1 pour cent retenu par l'OMS pour déclarer qu'il existe un problème de santé publique (EDS, 1992). Des projets de lutte contre cette carence sont actuellement en cours dans certains districts des zones les plus touchées.

Bien que les données soient rares, la prévalence des anémies nutritionnelles varie du tiers à plus de 50 pour cent et affecte surtout les enfants en bas âge, les femmes enceintes et les femmes allaitantes (EDS, 1992). D'autre part, les données sur la consommation alimentaire au Niger laissent entrevoir un régime pauvre en fer: une faible biodisponibilité du fer due à une forte consommation de céréales et à une faible consommation de produits d'origine animale habituellement riches en fer hémique.

BIBLIOGRAPHIE

Banque Mondiale.1997. The World Development Indicators 1997 CD-ROM. Win*STARS System Version 4.0. Washington.

CILSS. 1991. L'impact de l'urbanisation sur les modèles de consommation alimentaire au Niger. Comité inter-États de lutte contre la sécheresse dans le Sahel.

EBC. 1994. Enquête sur le budget et la consommation des ménages au Niger. Direction de la statistique et des comptes nationaux, MFP; Département du développement économique et social des Nations Unies. PNUD, PADEM NER/89/011. Phase urbaine: novembre 1994, volets A et B; phase rurale: mai 1995, volet A.

EDS. 1992. Enquête démographique et de santé au Niger. Direction de la statistique et des comptes nationaux. Direction générale du plan. Niamey.

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EIU. 1996. Niger Country Profile 1996/97. The Economist Intelligence Unit, Londres.

EIU. 1997. Niger Country Report, Third quarter 1997. The Economist Intelligence Unit, Londres.

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FAO. 1995a. Essai de diagnostic de la situation nutritionnelle au Niger. Appui à l'introduction d'une nouvelle stratégie de nutrition dans l'agriculture. Projet TCP/NER/4451. Rome.

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FAO. 1996a. Cartographie de la sous-alimentation. Poster- Sommet mondial de l'alimentation, Rome.

FAO. 1996b. La sixième enquête mondiale sur l'alimentation. Rome.

FAO. FAOSTAT. (Site Web) Statistics database. Rome.

Ministère des finances et du plan. 1993. Annuaire statistique, Éditions 1991 et 1992-1993. Direction de la statistique et des comptes nationaux, Niamey.

Ministère de la santé. 1996. Données non publiées. Niamey.

ONU. 1996a. World Population Prospects Database 1950-2050. The 1996 Revision. Division de la population des Nations Unies, New York.

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PNUD. 1997. Human Development Report. Oxford University Press, New York.

Tabatabai, H. 1996. Statistics on poverty and income distribution. An ILO compendium of data. Bureau international du travail, Genève.

UNICEF. 1997. The State of the World's Children 1997. United Nations Children's Fund. Oxford University Press, New York.


Summary/Résumé/Resumen

Aperçus nutritionnels par pays de la FAO: le Niger

La Division de l'alimentation et de la nutrition de la FAO reçoit de fréquentes demandes d'information sur la situation alimentaire et nutritionnelle dans les pays en développement. Pour répondre à cette demande la Division prépare des Aperçus nutritionnels par pays (ANP) depuis 1986. Ces ANP sont principalement utilisés par des organisations internationales, bilatérales et non gouvernementales, des universités, des institutions de recherche et des particuliers s'intéressant aux pays en développement. Il existe en réalité un intérêt croissant pour les systèmes d'information sur le suivi de la situation alimentaire et nutritionnelle; en 1996, le Sommet mondial de l'alimentation a encore renforcé cet intérêt. Le besoin d'information récente et standardisée augmente chez les utilisateurs, de plus en plus nombreux, ayant un accès direct aux réseaux informatisés internationaux. Les ANP constituent un outil permettant de connaître et de suivre les progrès réalisés pour atteindre la sécurité alimentaire et le bien-être nutritionnel dans les différents pays. Depuis 1998, ils sont préparés selon un nouveau format mieux adapté à l'actuelle demande des utilisateurs.

L'objectif des ANP est de fournir des résumés analytiques concis décrivant la situation alimentaire et nutritionnelle par pays avec des statistiques de base sur les facteurs liés à l'alimentation. L'information est présentée de la façon la plus simple possible et insiste sur les tendances et les différences au niveau sous-national lorsque celles-ci sont disponibles. Les ANP présentent des données statistiques comparables et cohérentes selon un format standard. Ce format prédéfini présente un ensemble de graphiques, de tableaux et de cartes accompagnés de textes simples sur les sections suivantes: une présentation générale: géographie; population; niveau de développement (pauvreté, éducation et santé); production agricole, utilisation des terres et sécurité alimentaire; et économie; et situation alimentaire et nutritionnelle: évolution des besoins et des disponibilités énergétiques; évolution de la disponibilité des aliments; consommation alimentaire; données anthropométriques; et carences en micronutriments.

Les ANP présentent les résultats récents les plus importants, ainsi que les problèmes qui existent dans le pays, en essayant d'identifier au mieux les zones nutritionnellement désavantagées de ce dernier. Depuis 1986, le Service de la planification, de l'analyse et de l'évaluation nutritionnelles de la Division de l'alimentation et de la nutrition a préparé les ANP de 116 pays et plus de 30 ont déjà été réalisés selon le nouveau format.

La situation alimentaire et nutritionnelle de l'ANP du Niger est présentée à titre d'exemple pour que le lecteur appréhende la partie la plus importante des aperçus nutritionnels par pays de la FAO.

Nutrition country profiles with an example from the Niger

The Food and Nutrition Division of FAO receives frequent requests for information on the food and nutrition situation in developing countries, in response to which it has produced Nutrition Country Profiles (NCPs) since 1986. These NCPs are used, above all, by international, bilateral and non-governmental organizations, universities, research institutes and people who are interested in developing countries. There is, in fact, a growing interest (which has been further consolidated by the World Food Summit of 1996) in information systems that monitor the food and nutrition situation, and there is a growing need for up-to-date standardized information among the burgeoning number of users who have direct access to international computer networks. The NCPs report and track progress towards food security and nutritional well-being in individual countries. Since 1998, they have been prepared according to a new format that is better suited to current user demand.

The aim of the NCPs is to provide concise analytical summaries of national food and nutrition situations, together with base data on related factors. The information is disaggregated as far as possible, with an emphasis on trends and differences at the subnational level, where such data are available. The NCPs provide comparable and coherent statistical data using a standard format of graphs, tables, maps and brief texts related to: a general presentation: geography; population; level of development (poverty, education and health); agricultural production, land use and food security; and economy; and the food and nutrition situation: changing patterns of energy needs and supplies; evolution of food availability; food consumption; anthropometric data; and micronutrient deficiencies.

The NCPs report on the most significant recent results and outline the problems that exist in the country, where possible identifying its nutritionally deprived areas. Since 1986, the Nutrition Planning, Assessment and Evaluation Service of the Food and Nutrition Division has produced NCPs for 116 countries, with over 30 already in the new format.

The section on the food and nutrition situation presented in the NCP for the Niger is reproduced to inform the reader of the most important part of the FAO NCPs.

Perfiles nutricionales de los países: el ejemplo del Níger

La Dirección de Alimentación y Nutrición de la FAO suele recibir solicitudes de información acerca de la situación alimentaria y nutricional en los países en desarrollo. A fin de responder a esta demanda, la dirección elabora, desde 1986, Perfiles nutricionales de los países (PNP). Utilizan estos PNP, sobre todo, organizaciones internacionales, bilaterales y no gubernamentales, universidades, instituciones de investigación, así como personas privadas en los países en desarrollo. De hecho, hay un creciente interés en los sistemas de información sobre el seguimiento de la situación alimentaria y nutricional, y la última Cumbre Mundial sobre la Alimentación, celebrada en 1996, potenció aún más ese interés. Entre los usuarios -cada vez más numerosos- que tienen acceso directo a las redes informatizadas internacionales aumenta la necesidad de disponer de información reciente y uniformada. Los PNP son un instrumento que permite conocer y seguir los progresos realizados para lograr la seguridad alimentaria y el bienestar nutricional en los países. Desde 1998, se preparan con un nuevo formato, mejor adaptado a la demanda actual de los usuarios.

El objetivo de los PNP es proporcionar resúmenes analíticos concisos, en los que se describe la situación alimentaria y nutricional de los países con estadísticas de base sobre los factores relacionados con la alimentación. La información se presenta de la manera más desglosada posible, insistiendo en las tendencias y en las diferencias a nivel regional, cuando se tienen los datos pertinentes. Los PNP presentan datos estadísticos comparables y coherentes, según un formato estándar. Este formato se define según un conjunto de gráficos, cuadros y mapas, que van acompañados de un texto sencillo sobre las siguientes secciones: una presentación general: geografía, población, nivel de desarrollo (pobreza, educación y sanidad), producción agrícola, utilización de suelos y seguridad alimentaria, economía; la situación alimentaria y nutricional: evolución de las necesidades y de las disponibilidades de energía, evolución de las disponibilidades de alimentos, consumo alimentario, datos antropométricos, carencias en micronutrientes.

Los PNP presentan los resultados recientes más importantes y los problemas existentes en el país, procurando identificar lo mejor posible las zonas desaventajadas del país desde el punto de vista nutricional. Desde 1986, el Servicio de Planificación, Estimación y Evaluación de la Nutrición de la Dirección de Alimentación y Nutrición ha preparado los PNP de 116 países y más de 30 se han realizado ya según el nuevo formato.

Se presenta como ejemplo el capítulo sobre la situación alimentaria y nutricional del PNP de Níger para que el lector pueda captar mejor cuál es la parte más importante de los perfiles nutricionales de los países preparados por la FAO.

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