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La situation forestière en Syrie et au Liban

Par JEAN ROLLEY

L'examen des ressources et des possibilités forestières des Etats Membres de la FAO est une des tâches essentielles de cette grande Organisation. Elle est donc amenée à se préoccuper, à juste titre, de la situation forestière des Etats du Moyen Orient dont plusieurs étaient, dans l'antiquité, célèbres par leurs riches domaines boisés.

Il ne serait pas rigoureusement exact de prétendre qu'il n'en reste rien. Cependant, les vestiges épars de ces anciennes forêts sont peu nombreux et s'amenuisent sans cesse. Il est donc à redouter qu'ils ne disparaissent complèment si une protection efficace ne leur est pas rapidement assurée.

Taux de boisement en Syrie et au Liban

IL est malaisé d'indiquer pour la Syrie et le Liban un taux de boisement donnant comme pour les Etats européens ou d'Amérique du Nord un aperçu de leur richesse forestière. En effet, la dénomination de forêt est prise au Levant dans un sens très large et toute surface portant des arbres, quelles que soient leur espèce et leur densité de peuplement, est considérée comme telle. D'autre part, une grande imprécision règne sur l'étendue exacte de ces peuplements en raison de l'absence de cartes précises à échelle suffisamment grande.

Sous réserve des observations précédentes, on peut admettre que les taux de boisement sont, pour le Liban de 7,4 pour cent correspondant à 74.000 hectares de forêts et pour la Syrie de 1,4 représentant une superficie forestière de 190.000 hectares environ.1

1Depuis que cet article a été écrit, la FAO a reçu les chiffres officiels de l'inventaire forestier de la Syrie. Ces derniers diffèrent légèrement de ceux qui figurent dans cet article.

Régions et principales essences forestières

Les forêts sont presqu 'uniquement localisées sur la chaîne montagneuse qui à peu près sans interruption de la frontière turque à la Palestine, borde la Méditerranée.

Les principales régions forestières sont du nord au sud:

Le Kurd-dagh - Ce petit massif situé au nord-ouest d'Alep, dans le voisinage de la voie ferrée reliant Alep à Ankara, est presque ruiné depuis les exploitations inconsidérées faites pendant la première guerre mondiale. Il renferme des taillis de chêne kermes, Quercus coccifera, où l'on rencontre le pin d'Alep, Pinus halepensis, et le laricio de variété Pallasiana, Pinus nigra var pallasiana.

Le Baer et le Bassit - Couvrant au total près de 25.000 hectares, ces deux massifs, situés au nord-est de Lattaquié, à proximité de la frontière du Sandjak d'Alexandrette, constituent la masse forestière la plus importante de l'ensemble de la Syrie et du Liban. Le Bassit, proche de la mer, est composé de peuplements assez denses et presque purs de pin d'Alep, malheureusement sujets à l'incendie. Le Baer situé à une altitude plus élevée (800 mètres) renferme outre le pin d'Alep, le chêne chevelu, Quercus cerris, et le chêne à Vallonée, Q. œgilops. Ces deux chênes à feuilles caduques forment souvent des peuplements d'avenir. La forêt respectée dans son ensemble, est attaquée sur ses lisières pour alimenter de nombreux ateliers de fumigation de tabac.

Le Djebel Ansarieh, chaîne parallèle à la côte culminant à 1.500 mètres et s'étendant sur 100 kilomètres jusqu'à la trouée de Homs, est couvert sur son arète de beaux peuplements exploitables du type basse futaie de chênes à feuilles caduques. On y rencontre également quelques pieds isolés de cèdre du Liban, Cedrus libani, de sapin de Cilicie, Abies cilicica, et de genévrier élevé, Juniperus excelsa. Les chênes à feuilles persistantes apparaissent sous forme de taillis dès que l'altitude descend au-dessous de 800 mètres environ. Les forêts du Djebel Ansarieh couvrent au total environ 20.000 hectares.

Au nord du massif montagneux du Liban qui culmine à plus de 3.000 métres, on distingue sur les contreforts escarpés dominant la plaine du Tell Kalah, deux régions forestières très intéressantes s'étageant entre 400 et 1.400 mètres; ce sont l'Akkar et le Dennieh.

 

Dans l'Akkar, on trouve, suivant l'altitude croissante, d'abord le taillis de chêne kermes où le pin d'Alep se rencontre en mélange, puis le taillis de chênes à feuilles caduques, la futaie résineuse presque pure de sapin de Cilicie vers 1.200 mètres, enfin un peuplement très lâche de genévrier élevé, dernier représentant de la forêt en altitude (1.800 mètres).

La forêt du Djebel Amoua qui fait partie de l'Akkar, mérite une mention particulière. Futaie pure de sapin de Cilicie de bonne végétation se régénérant d'une façon assez satisfaisante, ce peuplement, presque intact à cause de son inaccessibilité, renferme de nombreux sujets ayant plus de 2 mètres de diamètre et 30 mètres de haut. Les peuplements forestiers de l'Akkar couvrent près de 8.000 hectares.

Le Dennieh prolonge l'Akkar vers l'ouest. Il compte quelques beaux peuplements mélangés de sapin et de cèdre et même des taches de cèdre pur. Malheureusement, les cèdres sont souvent mutilés et traités en candélabre.

Les forêts de Hermel et de Baalbeek prolongent sur le flanc est des monts du Liban la zone boisée de l'Akkar. Elles couvrent près de 28.000 hectares dans le Liban proprement dit et 5.000 hectares dans l'Anti-Liban. Ces peuplements sont constitués par des taillis ruinés de chênes à feuilles persistantes, très peu denses' surexploités, et parcourus par de nombreux troupeaux. Ils sont en voie de disparition.

A l'est de Tripoli, sur les pentes de la chaîne libanaise, on peut citer les peuplements forestiers de la haute vallée de la Kadischa, constitués surtout de cèdre. Leur étendue est réduite. Mentionnons parmi les plus intéressantes, la forêt de Ehden. C'est également près des sources de la Kadischa, au voisinage du village pittoresque de Becharre, que se trouve le célèbre enclos des cèdres, connu du monde entier. Ce parc, situé dans une cuvette dénudée à 1.600 mètres d'altitude, ne compte que quelques dizaines d'arbres, mais presque tous mesurent plus de 3 mètres de diamètre. Certains atteignent même 12 mètres de circonférence.

Clairière dans la forêt de sapin de Cilicie du Djebel Amoud, massif de l'Akkar, dans le nord Liban.

Plus au sud, la vallée du Nahr Ibrahim (le fleuve Adonis des anciens) renferme un massif presque pur de pin d'Alep et aux sources mêmes du fleuve un peuplement très vigoureux de genévrier élevé qui culmine à 2.000 mètres d'altitude environ.

La région montagneuse voisine de Beyrouth est assez bien boisée. Les forêts sont constituées de pin pignon, Pinus pinea. Elles sont artificielles et de création assez récente (1860). Propriétés particulières, elles sont respectées en raison des produits du pignon (graines comestibles, bois d'œuvre et de chauffage).

Sur le Djebel Borouk qui prolonge au-delà du col du Beidar la chaîne du Liban, on retrouve quelques lambeaux forestiers. Citons la forêt de cèdre de Barouk dont l'état de végétation laisse à désirer. Les taillis de chênes kermes couvrent d'assez grandes étendues à une altitude moyenne près de Djezzine et sur le versant est de la montagne, à Amik, Andjar et Rachaya, ville située au pied de l'Hermont. Ils sont presque ruinés et la vaste superficie qu'ils couvrent ne doit pas faire illusion sur les possibilités forestières qu'ils représentent.

A la frontière libano-palestinienne des taillis de kermes s'étendent sur plus de 6.000 hectares en territoire libanais et débordent largement en Palestine. Ces peuplements sont dans un état lamentable, car ils servent à l'estivages d'immenses troupeaux de chèvres. Cette transhumance ruine la forêt mais fait la richesse du pays. En effet, le fumier de chèvre est soigneusement récolté et transporté par mer à Beyrouth et Tripoli où il est utilisé à la fumure des vergers d'orangers et de bananiers de la côte.

Les massifs montagneux situés à l'interieur du pays sont presque totalement déboisés. Avec le palmier dattier, le pistachier de Khintjuk est la seule espèce arborescente du désert. Cet arbre remarquable par son habitat, constitue sur deux points du désert syrien (Djebel Ard-el-Aaziz en Djezireh et Djebel Bilas dans la région de Palmyre) des peuplements très ouverts ne comptant guère que quelques unités à l'hectare mais s'étendant sur de vastes étendues.

La rapide énumération des principales régions forestières de la Syrie et du Liban doit être complétée par une indication sur la superficie approximative couverte par les essences les plus importantes.

On admet que les chênes occupent environ 50 pour cent de la surface boisée totale des deux Etats, soit 132.000 hectares environ. Les peuplements de chêne kermes couvrent à eux seuls plus des quatre cinqièmes de cette surface dont le reste est occupé par les chênes à feuilles caduques (Quercus œgilops, Quercus cerris, Quercus libani).

Les résineux viennent en second lieu. Ils occupent près de 65.000 hectares. Les espèces les plus représentatives sont par ordre d'importance décroissante: le pin d'Alep, le pin pignon, le laricio, le sapin de Cilicie, le genévrier élevé, le cèdre, le cyprès, Cupressus sempervirens.

Vue aérienne du Cirque des Cèdres près de Becharré, versant nord-ouest de la chaîne du Liban. On remarque en bas et à droite le célèbre enclos des cèdres.

Les espèces secondaires couvrent 12 pour cent environ de la surface boisée, soit 30.000 hectares. Sont rangés dans ce groupe: les fruitiers sauvages, le noyer, les érables, les peupliers, l'arbousier, les pistachiers etc.

Enfin 35.000 hectares environ sont occupés par des essences semi-forestières qui constituent des peuplements rangés d'une façon très large, sous la dénomination de forêts. Ce sont principalement les saules, les fruitiers cultivés le figuier, le laurier, l'amandier et l'olivier.

Aspect de la steppe désertique à pistachier de Khintjuk Djebel Abd-el-Azziz en Djezireh, Syrie du nord-est.

Les propriétés forestières

La condition juridique des bois et forêts est simple en droit. En Syrie, au terme de l'ancien droit turc, tous les terrains boisés étaient propriété du sultan. Après la dissolution de l'Empire ottoman, les propriétés sont devenues domaniales ou mudah. Au Liban, il en est de même sauf en ce qui concerne les bois situés dans l'ancienne province autonome du Liban qui sont constitués essentiellement dé pin pignon et propriétés particulières ou mulk. Certaines forêts domaniales sont grevées de droits d'usage au profit des communes riveraines. Elles sont dites baltalika. C'est en particulier le cas des peuplements situés à la frontière libano-palestinienne.

Les forêts communales, des établissements publics et des communautés religieuses (Wakfs) sont rares.

La surface boisée totale des deux Etats est constituée approximativement par 72 pour cent de forêts domaniales, 23 pour cent de forêts particulières et pour 5 pour cent seulement de forêts communales, d'établissements publics et de Wakfs.

Toutefois, il convient de signaler qu'en fait la situation juridique du sol forestier est particulièrement confuse par suite des très nombreuses contestations de propriété présentées tant par les communes que par les particuliers et sur lesquelles il n'a pas été statué.

D'autre part, signalons que les forêts domaniales ne sont ni délimitées ni bornées et qu'il n'en existe pas de représentations cartographiques précises.

Principaux problèmes forestiers

La production forestière

Les forêts de la Syrie et du Liban, très pauvres en matériel ligneux dans l'ensemble, sont loin de couvrir les besoins en bois de ces deux Etats. D'ailleurs, elles ne sont pas aménagées; aussi les exploitations sont elle entreprises sans qu'il puisse être établi si la possibilité est respectée. Comme la plupart des Etats du bassin méditerranéen, ces deux pays sont tributaires, pour une très large part des exportations en provenance d'Europe. Avant la seconde guerre mondiale, les importations venaient surtout de Roumanie, des pays scandinaves, de Yougoslavie et de France. Elles consistaient essentiellement en sciages résineux (30.000 tonnes) et en bois exotiques (3.000 tonnes). Il était également importé du bois de chauffage (2.500 tonnes), du charbon de bois (1.000 tonnes) et un important tonnage de pâte à papier.

Ces besoins existent toujours mais, ainsi que le faisait justement remarquer un récent bulletin de la FAO, l'Europe ne peut plus songer à l'exportation de ses bois, tant que ses immenses besoins ne seront pas satisfaits. Le Moyen Orient risque donc de souffrir d'une pénurie de bois sans précédent. Cette situation sera très menaçante pour la conservation du patrimoine boisé des Etats intéressés, car ces derniers seront tentés de réaliser les rares boisements d'avenir qu'ils possèdent encore pour satisfaire leurs besoins les plus immédiats.

Il convient donc d'éviter à tout prix ces dangereuses réalisations qui achèveraient de ruiner la forêt.

La question pastorale

La forêt constitue trop souvent le seul terrain de parcours des troupeaux. Comme dans tous les pays méditerranéens, c'est la chèvre qui domine dans le cheptel. On en compte plus de 500.000 têtes au Liban. En Syrie toutefois, c'est le mouton qui est le plus répandu, car il a à sa disposition d'immenses étendues de parcours.

Les pâturages sont presque inexistants même dans les régions montagneuses où le climat tempéré et les précipitations relativement abondantes devraient être favorables à la constitution d'alpages. La forêt est donc livrée en toute saison à la dent du bétail et en particulier de la chèvre. L'importance du troupeau caprin évalué à plus d'un million de têtes pour les deux Etats fait comprendre l'ampleur des dommages causés à la forêt et surtout aux taillis et aux jeunes peuplements où la nourriture est plus abondante. La charge de bétail par hectare de forêt est considérable. Au Liban par exemple, où l'on estime la surface des taillis à 50.000 hectares, on peut admettre que cette charge est en moyenne de dix caprins par hectare, chiffre énorme et sans doute dix fois trop élevé.

La mise en défense de la plupart des jeunes peuplements serait évidemment très souhaitable, mais cette mesure ne peut être pratiquement appliquée. En effet dans l'état actuel de l'économie agricole des pays du Moyen Orient, elle rencontrerait l'hostilité d'un partie très 'importante de la population et nécessiterait pour être efficace la mobilisation d'un personnel de surveillance considérable.

Pour remédier à cette situation, il semble donc nécessaire de s'attacher d'abord à la création hors forêt de terrains de parcours, en équipant principalement les étendues de haute et moyenne montagne à vocation manifestement pastorale. Ensuite on pourra s'efforcer par des moyens appropriés, d'amener une diminution du troupeau caprin.

Le reboisement

Avec la protection des ressources boisées existantes, le reboisement des régions à vocation forestière doit être entrepris sans retard, car il permettra d'espérer un recul de l'érosion, un accroissement probable des ressources en eau, peut-être également une légère modification du climat et enfin la possibilité de satisfaire la plus importante partie des besoins en bois d'œuvre et combustible des pays intéressés. Il convient également de ne pas perdre de vue l'intérêt touristique de ces travaux, au Liban notamment où l'industrie hôtelière est en plein développement grâce à l'attrait qu'exerce la fraîcheur proverbiale qui règne en été dans ses montagnes et aux possibilités de pratiquer les sports d'hiver.

Aucun reboisement important n'a été encore entrepris en Syrie et au Liban alors qu'en Palestine et à Chypre des travaux d'envergure ont été menés à bien. L'expérience fait donc défaut. Cependant quelques principes généraux peuvent être énoncés. Le climat rendra délicate la réussite des travaux de reboisement. En effet, les pluies ne se produisent que d'octobre à mars alors que la période estivale est entièrement sèche. Le développement des plants sera donc lent. D'autre part l'état de dégradation des sols déboisés nécessitera l'utilisation d'espèces transitoires frugales et résistantes. Enfin, l'entreprise ne pourra avoir quelques chances de succès que si l'on parvient à susciter l'intérêt des populations indigènes en leur faisant ressortir le bénéfice qu'elles pourront retirer de tels travaux et par conséquent la nécessité de protéger elles-mêmes les jeunes plantations, notamment des incursions du bétail.

Les essences à utiliser pour les reboisements en sol nu sont, pour les essences transitoires, l'Acacia cyanophylla, espèce très rustique qui a donné d'excellents résultats dans l'île de Chypre. Toutefois, sa longévité est réduite et il ne doit être planté qu'à basse altitude. Le robinier pseudoacacia, Robina pseudoacacia, peut le remplacer aux altitudes supérieures. Comme essences principales, il convient de citer d'abord le pin pignon qui, introduit artificiellement au Liban il y a moins d'un siècle, a donné d'excellents résultats dans les sols les plus variés. On peut recourir au semis à la volée sur labour ou piochage léger pour effectuer les boisements. Le pin d'Alep peut être également utilisé, mais ses produits intéressent moins le reboiseur local. Ces deux essences ne doivent pas être employées au-dessus de 1.000 mètres. A une altitude plus élevée, il semble préférable de s'en tenir aux essences indigènes: cèdre, sapin de Cilicie, genévrier. Toutefois il serait intéressant d'effectuer également des essais méthodiques d'introduction d'essences exotiques.

Les zones à reboiser doivent être précisées. Il semble que leur étendue ne soit pas tellement considérable, quoiqu'il en paraisse. En effet, les efforts devront surtout se limiter aux secteurs montagneux soumis à l'érosion, aux régions dont les boisements actuels nécessitent un recomplètement ou une réfection, ainsi qu'aux environs des centres touristiques.

Conclusion

Ce rapide aperçu de la situation forestière en Syrie et au Liban fait apparaître la nécessité d'entreprendre une étude plus approfondie des problèmes forestiers essentiels en élargissant le champ de l'enquête.

Ce vaste travail effectué par la FAO et englobant tous les Etats du Moyen Orient et en particulier l'Arabie serait un premier pas vers la restauration de la forêt dans cette partie du monde.

Il convient d'insister sur le fait que les programmes d'action qui pourront être élabores devront tenir le plus grand compte de la situation agricole et pastorale cl es pays intéressés.

Vue aérienne des peuplement clairsemés de Juniperus excella situés sur le versant nord-est de la chaine du Liban. Altitude moyenne des peuplements 1.800 m.

La forêt dont le rôle essentiel est de limiter l'érosion et de constituer une source de matières premières essentielles à la vie économique d'un pays, conditionne par ailleurs dans le Moyen Orient presque complètement l'économie pastorale, raison de vivre de la majorité des populations des régions centrales de l'Asie Mineure, de la Syrie, des vallées du Tigre et de l'Euphrate, et de la péninsule arabique.

C'est dire qu'un programme forestier efficacee ne pourra être mis en œuvre et porter ses fruits que s'il reçoit l'accord de l'agriculteur et du pasteur qu'il soit sédentaire comme au Liban, semi-nomade ou nomade comme en Syrie et en Arabie.

Un problème analogue se pose dans tous les pays bordant la méditerranée. La mission FAO qui a parcouru la Grèce en mai 1946 a pu définir les grandes lignes d'une action forestière basée sur la protection des ressources boisées existantes et leur accroissement par un programme de reboisement progressif. Elle a été amenée à recommander une réglementation du droit de pâturage en forêt bien adaptée à la situation économique de ce pays et devant recevoir, de ce fait, l'approbation des populations intéressées.

Il n'est pas douteux qu'une étude précise des problèmes forestiers particuliers au Moyen Orient permettre de définir un ensemble de recommandations dont l'application rendrait possible la reconstitution et l'accroissement du patrimoine boisé des pays intéressés.

Les photographies qui illustrent cet article nous ont été aimablement fournies par M. J. Rolley et le Service militaire du Liban.


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