FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires 06/01 - LESOTHO (8 juin)

LESOTHO (8 juin)

Une mission FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des approvisionnements alimentaires s’est rendue dans ce pays du 5 au 16 mai 2001 afin d’examiner les perspectives de récoltes pour 2000/01 et la situation globale des disponibilités alimentaires et d’évaluer les besoins d'importations céréalières, y compris d'aide alimentaire, pour la campagne 2001-02.

La mission a estimé que la surface cultivée globale n’avait pas changé par rapport aux années normales. Cependant, au début de janvier 2001, un front froid est passé sur le Lesotho et le gel a gravement touché les cultures à des stades critiques de leur développement. Ont suivi une sécheresse prolongée, une vague de chaleur et une tempête de grêle dans certaines zones, autant de facteurs qui ont endommagé les cultures encore plus et sont à l’origine de mauvais rendements. Compte tenu de ces effets négatifs, la mission évalue à 80 000 tonnes la production céréalière pour 2000/01, soit environ 55 pour cent au-dessous du niveau de l’année dernière et 60 pour cent au-dessous de la moyenne des cinq dernières années. La production de maïs est estimée à 58 000 tonnes, celle de blé à 5 000 tonnes et celle de sorgho à 11 000 tonnes. D’autres cultures comme les haricots et les pois ont également été observées dans la plupart des champs des agriculteurs. Ces produits entrent dans l’alimentation des familles et constituent une source de revenus quand ils sont cultivés en grandes quantités.

Pour la campagne 2001/02 (avril/mars), les disponibilités de céréales produites dans le pays, estimées à 112 000 tonnes, sont très en dessous des besoins de la consommation nationale. Les besoins d'importations céréalières ont été estimés à 329 000 tonnes et devraient être couverts par voie commerciale. Même dans les années normales, la production céréalière du Lesotho couvre environ 50 pour cent de sa consommation nationale. La convertibilité à un contre un de la monnaie locale en rands sud-africains signifie que les disponibilités de devises étrangères ne sont pas une contrainte majeure pour les importations commerciales en provenance d’Afrique du Sud.

La mission a estimé qu’une aide alimentaire de grande ichelle n’était pas nécessaire. La plupart des familles sont confrontées à des déficits alimentaires plus importants que la normale pour la campagne 2001-02 (presque tous les ménages ruraux du Lesotho achètent de la nourriture entre les récoltes), mais elles disposent de moyens d’adaptation suffisants pour tenir jusqu’à la prochaine récolte, à condition que les prix des aliments restent stables. Parmi ces moyens d’adaptation figure la vente de bétail (plus de 80 pour cent des ménages ruraux possèdent des bœufs, des chèvres et des moutons), des envois de fonds de la part de membres de la famille qui travaillent en Afrique du Sud et dans les villes du Lesotho, ainsi que le travail local rétribué et les revenus provenant d’activités dans le secteur informel. Cependant, il existe une proportion relativement faible de ménages ruraux (probablement de 10 à 15 pour cent) dans la plupart des districts touchés (Mokhotlong, Thaba-Tseka, Mohale’s Hoek et Quthing), qui, ayant perdu leurs cultures, n’ont ni bétail ni revenu en dehors de la ferme qui leur permettrait d’acheter de la nourriture sur le marché. C’est le groupe le plus exposé. Ce groupe n’aura pas non plus de semences pour les semis de la prochaine campagne, qui commencent en septembre 2001.

La mission a recommandé qu’une enquête soit rapidement entreprise dans les quatre districts les plus touchés afin d’identifier, de quantifier et de déterminer de manière précise les ménages nécessitant une aide alimentaire et des semences. Il est recommandé que cette enquête soit menée conjointement par le Service des opérations spéciales de secours de la FAO, en association avec le Gouvernement du Lesotho et le PAM.