1 - INTRODUCTION
Le bilan énergétique de la Côte d'Ivoire établi en 1990 (Plan National de l'Énergie, DCGTX) a fait apparaître la prédominance de la biomasse au niveau de la production et de la consommation d'énergie (71 à 73%), surtout par les ménages.
La biomasse naturelle, ainsi que les résidus agro-industriels, constituent le potentiel d'énergies renouvelables le plus important et directement utilisable. La consommation de la biomasse énergie concerne 85 à 92% de la population. Elle se fait sous les formes suivantes :
· Le bois de chauffe et le charbon de bois (les plus
couramment utilisés par la population) sont issus des forêts naturelles, des
plantations forestières et agricoles, ce sont des sous-produits de
l'exploitation forestière et des résidus de l'industrie de première
transformation du bois.
· Les résidus agricoles et agro-industriels. La
production énergétique dans ce secteur est estimée à plus de 4 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP) par an. Elle est tirée principalement des coques et cabosses (café, cacao, arachide), des tiges (maïs, riz, herbes), des résidus d'huileries (rafles, fibres, noix), de fibres de canne, de chutes et autres déchets d'industries de transformation du bois.
La cuisson des aliments se fait donc dans des foyers à bas rendements énergétiques ; ce qui nécessite, pour satisfaire les besoins, de grandes quantités de bois-énergie. Sur la base des données du dernier recensement de la population de 1998, et celles relatives aux prévisions de consommation de biomasse énergie, ne peut donc être atteint.
2 - INFORMATION SUR LA DEMANDE EN BOIS-ENERGIE
Les sources de données sur la production et la consommation du bois-énergie sont les suivantes :
a) Les Statistiques Agricoles et Forestières du Ministère de l'Agriculture et des Ressources Animales qui jadis géraient le secteur forestier à travers la Direction Générale des Eaux et Forêts (DGEF).
b) La Direction de la Production, des Industries Forestières et du Reboisement pour le compte du Ministère des Eaux et Forêts.
A ces deux niveaux, les données de production sont collectées à partir de documents d'exploitation que sont les carnets de périmètres, les bordereaux de route homologués, carnets de circulation de produits secondaires ; ainsi qu'à partir des indications provenant des unités de transformation relatives aux différents produits et leur quantité.
c) Les statistiques énergétiques et de planification par le Bureau National d'Eudes Techniques et de Développement (BNETD), surtout pour les études bilan, et par le Bureau d'Économie d'Énergie (BEE) du Ministère des Mines et de l'Énergie, pour la planification des besoins énergétiques.
d) Les structures de recherche et développement telles que la Station de Recherche Technologique du Centre National de Recherches Agronomiques (SRT - CNRA) et la Société de Développement des Forêts (SODEFOR). La SODEFOR ayant à charge la gestion des forêts classées et des reboisements, elle collecte des statistiques au moyen d'inventaires et d'études cartographiques (photos aériennes, télédétection).
e) L'Institut National de la Statistique (INS). Les données fournies par l'INS sont estimées à partir des résultats des enquêtes budget/consommation (EBC) corrigés de l'inflation, la variation de la demande en bois-énergie et du taux d'accroissement annuel de la population.
f) Les données statistiques obtenues à partir des différentes sources, en dehors des études et des estimations faites par certaines structures, ne prennent en compte que les ressources commercialisées par voie formelle (MINAGRA, DPIFR). Toute la production informelle et l'autoconsommation dans les villes et les zones rurales sont très mal connues. Les statistiques dans ce secteur sont pratiquement inexistantes.
Aussi, le classement des données n'est pas normalisé. Les données sont classées de manière diverse selon les besoins des utilisateurs. A la DPIFR, par exemple, ce sont des données mensuelles collectées par la direction et les structures régionales qui sont archivées sur des fiches de production indiquant les numéros des autorisations d'exploitation délivrées par l'administration, les noms et prénoms des producteurs, la zone de production et les quantités ; ce qui évidemment diffère de la présentation des autres structures.
La mise à jour de ces données n'est pas assurée de manière permanente par une structure officiellement reconnue en dehors des structures de collecte de données.
3 - APPROVISIONNEMENT EN BOIS-ENERGIE
Les principales sources d'approvisionnement en bois énergie demeurent :
- Les forêts naturelles, les savanes boisées et
arbustives.
- Les plantations agricoles productives et les
jachères.
- Les plantations forestières.
Une quantité importante de ressources en bois-énergie est encore disponible dans ces différentes sources ; mais elle est méconnue, sous-exploitée ou mal exploitée ou alors gaspillée au cours des opérations de préparation des terres de culture.
La méthode de conversion de charbon de bois par les méthodes traditionnelles donne des rendements de 10% et dépasse rarement les 12%. Ces filières sont les plus répandues.
Les techniques modernes de carbonisation autorisent de meilleurs rendements qui peuvent atteindre jusqu'à 30% ; mais le produit peut perdre environ 50% de son énergie initiale.
Pour réduire les quantités importantes de bois-énergie pour les ménages, plusieurs actions de sensibilisation à l'utilisation de foyers améliorés et du gaz butane ont été entreprises depuis de longues années. En 1988, année de la forêt ivoirienne, un projet de diffusion massive de foyers améliorés à haut rendement a été mis en œuvre pour la ville d'Abidjan et ses environs eu égard à la forte demande de charbon de bois. Une campagne de butanisation a été également entreprise à partir de 1990. Toutes ces initiatives n'ont pas atteint tous les objectifs fixés par faute de moyens et de suivi des programmes mis en œuvre.
4 - DURABILITE DE L'APPROVISIONNEMENT
L'approvisionnement en bois-énergie du pays est fonction des ressources forestières disponibles. A l'heure actuelle, la réduction importante des superficies forestières et des zones boisées constitue un véritable danger pour l'accessibilité au bois-énergie. Les données statistiques actuellement disponibles ne permettent pas de situer avec exactitude les niveaux de production et les prévisions futures ; mais les études dans le cadre du plan national de l'énergie conduites par le BNETD, ex-DCGTX, en 1991, donnent déjà un aperçu des déséquilibres entre l'offre et la demande en matière de bois-énergie. Ces déséquilibres pourraient entraîner des pénuries importantes dès 2010 si des mesures correctives ne sont pas prises pour inverser les tendances.
Or, à travers les orientations de la nouvelle politique forestière, le gouvernement affirme sa ferme volonté de parvenir à une gestion durable des ressources forestières. Ces orientations apparaissent dans l'objectif majeur de responsabiliser tous les acteurs privés en encourageant aussi bien les propriétés privées des forêts que la participation du privé à l'utilisation et à la gestion des forêts naturelles.
En outre, en ouvrant la gestion des forêts de l'État à des partenaires privés, l'État se désengage progressivement du financement des opérations de conservation et de réhabilitation.
Le transfert de la propriété de l'arbre au paysan et l'accès de celui-ci à la gestion de la ressource ligneuse, constituent une avancée significative vers une responsabilisation plus accrue des populations à la stabilisation des superficies et à la gestion rationnelle des ressources naturelles.
5 - POLITIQUE - PLANIFICATION ET AMENAGEMENT INSTITUTIONNEL
En côte d'Ivoire, la gestion des ressources forestières est régie par deux importantes lois que sont le Code Forestier ; la loi n°65-425 du 20 Décembre 1965 et la loi n°65-255 du 04 Août 1965, relative à la protection de la faune et à l'exercice de la chasse. A partir de ces deux lois, toute la réglementation va s'édifier avec des décrets, des arrêtés et des ordonnances qui ne sont autres que des textes d'application ou d'orientation des décisions politiques en matière forestière.
Les orientations politiques pour la gestion durable des ressources forestières sont déjà définies à travers la politique forestière mise en œuvre. Un Plan Directeur Forestier couvrant la période 1988-2015 a été élaboré et a connu un début de mise en œuvre de 1991 à 1996.
La nouvelle orientation politique vise à renforcer la participation du secteur privé et des populations rurales à la gestion des ressources naturelles en général et du bois d'œuvre en particulier dans le souci de maintenir le tissu industriel, distribuer des ressources et garantir les emplois.
Par contre, en zone de savanes, les efforts de reboisement ou de reconstitution visent prioritairement la fourniture en bois-énergie. Malheureusement, les taux de réussite en milieu paysan sont faibles à cause de la rudesse du climat et de la fréquence des feux de brousse.
6 - CONCLUSION
Les données statistiques en bois-énergie sont encore insuffisantes. De gros efforts restent à faire pour parvenir à des statistiques fiables couvrant la quasi-totalité de la production et de l'utilisation de la ressource énergétique ligneuse.
Les actions entreprises par les différentes structures ou institutions dans leur grande majorité manquent de coordination de suivi et d'objectifs précis. Pour combler ces lacunes, il est urgent de mettre en place une structure chargée de centraliser, de normaliser et d'assurer la mise à jour des données.
Tableau 1 : Bilan énergétique - année 1996 (1000 tep)
Pétrole brut |
Produits |
Gaz |
Hydro |
Électricité |
Résidus |
Bois |
Charbon |
TOTAL | |
RESSOURCES ENERGETIQUES Production Exportation Importation Variation de tocks |
996,03 - 1 737,08 - |
- -979,67 157,49 - |
216,84 - - |
229,74 - - - |
- - 24,61 |
76,87 - - - |
6 325,85 - - - |
- - - - |
7 846,33 -979,67 1 919,17 - |
Offre primaire |
2 733,10 |
-822,18 |
216,84 |
229,74 |
24,61 |
76,87 |
6 325,85 |
- |
8 784,83 |
TRANSFORMATION Raffinerie Centrales Électriques Production de Biogaz Carbonisation Pertes |
-2 733,10 -240,79 - - - |
2 596,45 -240,79 - - - |
216,84 - - - - |
- 229,74 - - - |
- 277,33 - - -51,27 |
- -9,35 - - - |
- -2,99 - -4193,16 -106,49 |
- - - 539,89 -26,99 |
-136,66 -442,38 - -3653,27 -184,75 |
Consommation FI |
- |
1 537,47 |
- |
250,67 |
67,52 |
2 023,22 |
512,90 |
4 387,77 | |
DEMANDE Résidentielle Tertiaire Industrielle Transport Agriculture Pêche |
- - - - - |
86,84 18,20 150,19 1 268,86 9,39 |
- - - - - |
||||||
Demande totale |
- |
1 533,47 |
- |
- |
250,67 |
67,52 |
2023,22 |
512,90 |
4 387,77 |
Source : Ministère des Mines et de l'Énergie - Bureau des Économies d'Énergie
Tableau 2 : Bilan énergétique, année 1998 (1000 tep)
Pétrole brut |
Produits |
Gaz |
Hydro |
Electricité |
Résidus |
Bois |
Charbon |
TOTAL | |
RESSOURCES ENERGETIQUES Production Exportation Importation Variation de Stocks |
1 013,706 - 2 703,694 - |
- -1 531,663 446,556 - |
220,651 -220,651 - - |
68,058 - - - |
- - 288,470 - |
122,982 - - - |
7 451,27 - - - |
- - - - |
8876,912 -1752,31 3482,72 - |
Offre primaire |
3 717,400 |
-1 084,868 |
- |
68,058 |
288,470 |
122,982 |
7 451,27 |
- |
10563,56 |
TRANSFORMATION Production Gaz Raffinerie Centrales Électriques. Produc. de Bio gaz Carbonisation Pertes |
- -3 717,400 - - - - |
- 3 531,613 -81,670 - - - |
- - - - - - |
- - -68,058 - - - |
- - 66,864 - - -60,416 |
- - - - - - |
- - - -5061,36 -119,40 - |
- - - 651,68 -32,48 - |
- -185,79 -82,86 - -4409,68 - |
Consommation FI |
- |
2 365,075 |
- |
- |
295,157 |
67,52 |
2 270,51 |
618,97 |
5672,694 |
DEMANDE Résidentielle Tertiaire Industrielle Transport Agriculture Pêche |
- - - - - |
105,788 19,14 216,592 2 011,651 11,940 |
- - - - - |
- - - - - |
63,282 130,862 101,012 - - |
- - 122,982 - - |
1 870,04 247,16 153,55 - - |
488,35 130,86 - - - |
2527,459 527,748 593,896 2011,651 11,940 |
Demande totale |
- |
2 365,075 |
- |
- |
295,157 |
122,982 |
2270,51 |
618,97 |
5672,694 |
Source : Ministère des Mines et de l'Énergie - Bureau des Économies d'Énergie
Tableau 3 : Bilan énergétique, année 1998 (1000 tep)
Pétrole brut |
Produits |
Gaz |
Hydro |
Electricité |
Résidus |
Bois |
Charbon |
TOTAL | |
RESSOURCES ENERGETIQUES Production Exportation Importation Variation de Stocks |
1 013,706 - 2 703,694 - |
- -1 393,637 1 193,761 - |
220,651 -220,651 - - |
368,856 - - - |
151,160 - - - |
8709,75 - - - |
- - - - |
10095,27 -1614,29 4284,31 - | |
Offre primaire |
3 717,400 |
-199,876 |
- |
386,856 |
151,160 |
8709,75 |
- |
12765,29 | |
TRANSFORMATION Production Gaz Raffinerie Centrales Electriq. Produc. de Bio gaz Carbonisation Pertes |
-3 717,400 - - -- |
- 3 510,360 - - -- |
- - - - - - |
- - - - - -65,670 |
- - - - - - |
- - - - -6119,25 -129,43 |
- - - 787,80 -39,40 - |
- -185,79 - - -5331,45 -234,50 | |
Consommation FI |
- |
3 331,738 |
- |
321,186 |
151,160 |
2 460,83 |
748,40 |
7013,56 | |
DEMANDE Résidentielle Tertiaire Industrielle Transport Agriculture Pêche |
- - - - - |
124,415 19,582 250,979 2 926,016 10,746 |
- - - - - |
68,297 135,161 117,728 - - |
- - 151,160 - - |
2020,25 252,17 188,65 - - |
615,25 133,49 - - - |
2827,87 540,17 708,52 2926,02 10,75 | |
Demande totale |
- |
3331,738 |
- |
321,186 |
151,160 |
2460,83 |
570,25 |
7013,56 |
Source : Ministère des Mines et de l'Énergie - Bureau des Économies d'Énergie
Tableau 4 : La part de la biomasse dans le bilan énergétique de la Côte d'Ivoire (1000 tep)
Année |
|
Biomasse |
Autre |
Consommation | |
Bois de feu |
Charbon de Bois |
Résidus Végétaux |
|||
1996 |
2 023,220 |
512 900 |
67 520 |
1 784,130 |
4 387 770 |
46,11% |
11,69% |
1,54% |
40,66% |
100% | |
Total Biomasse |
59,34% |
||||
Bois de feu |
Charbon de Bois |
Résidus Végétaux |
|||
1998 |
2 270 510 |
618,970 |
122 157 |
2 661,057 |
5 672 694 |
40,00% |
10,91% |
2,15% |
46,94% |
100% | |
Total Biomasse |
53,06% |
||||
Bois de feu |
Charbon de Bois |
Résidus Végétaux |
|||
2000 |
2 460 834 |
748 399 |
151 160 |
3 653 265 |
7 013 556 |
35,08% |
10,67% |
2,15% |
52,10% |
100% | |
Total Biomasse |
47.9% |
Source : Ministère des Mines et de l'Énergie - Bureau des Économies d'Énergie
En Guinée, il est aujourd'hui difficile d'établir une quelconque situation du BOIS-ENERGIE sans faire recours au rapport « RPTES 1998 », élaboré dans le cadre de l'Examen des Politiques, Stratégie et Programme du Secteur des Énergies Traditionnelles ; ceci pour causes :
· Le rapport RPTES a été élaboré par une équipe nationale multidisciplinaire, composée essentiellement des acteurs impliqués dans la gestion du bois-énergie en Guinée, en particulier les cadres des Directions Nationales de l'Énergie et des Eaux et Forêts ;
· Le rapport présente une revue globale de la situation des énergies traditionnelles, y compris les données existantes ;
· Son contenu a été adopté par une lettre de politique, signée par les Chefs des deux départements ministériels directement impliqués dans ce secteur : Le Ministre de l'Hydraulique et de l'Énergie, et le Ministre de l'Agriculture, de l'Élevage et des Eaux et Forêts.
Il faudra aussi noter que par rapport à la question du présent mandat CE-FAO, ledit rapport couvre non seulement la période des données (les cinq dernières années), mais aussi affiche la participation effective des cadres nationaux dans son élaboration.
C'est pourquoi la revue portera essentiellement sur les données du rapport, complétées par celles du rapport d'études de faisabilité (PANEB, GUINEE-CE), récemment élaboré dans le cadre de la préparation du Programme d'Appui National pour l'Économie du Bois-Énergie. Ce second document présenté par la Direction Nationale de l'Énergie a largement contribué à l'amélioration des données existantes.
APERÇU SUR L'OFFRE :
En se basant sur les résultats des différentes études réalisées depuis 1958, l'on s'aperçoit que la Guinée, historiquement, dispose d'une potentialité forestière importante eu égard à la diversité des formations végétales existantes.
L'ensemble de ses formations couvrait (selon les informations de 1989-1990) 53,60% du territoire national (24.586.000 ha), ajoutées des jachères et savanes arbustives dont le taux de couverture du pays a été estimé à 30,51%.
Ces ressources sont réparties essentiellement entre le domaine classé de l'État et le domaine non classé, avec respectivement des taux de couverture estimés à 4,6% pour 1.142.183 ha et 85,4% pour 20.999.389 ha.
Tableau. 1 : État actuel des superficies des formations boisées en Guinée
Type de formation |
Superficie (1000 ha) |
% |
Mangroves |
250 |
1,02 |
Forêts denses humides |
700 |
2,85 |
Forêts claires et forêts denses sèches |
1600 |
6,51 |
Savanes boisées |
10.636 |
43,25 |
Sous-total formations boisées |
13.186 |
53,63 |
Jachères et savane arbustive |
7.500 |
30,51 |
Total formations forestières ligneuses |
20.686 |
84,14 |
Couverture agricoles |
1.700 |
6,10 |
Autres |
2.200 |
9,76 |
Total |
24.586 |
100,00 |
Ces formations représentent l'essentiel de l'offre et constituent la principale source d'approvision-nement en bois-énergie, soit 90% des besoins du pays. Dès lors, on comprend que le bois-énergie consommé en Guinée est produit essentiellement sur la base de l'exploitation des ressources forestières : ramassage ou coupe.
Les autres produits et sous-produits ligneux obtenus à base de transformation (liqueur noire, briquettes, agglomérés) existent bien entendu, mais sont encore à des valeurs négligeables en Guinée.
La sciure de bois obtenue dans le secteur informel de menuiserie - ébenisterie à Conakry est, quant à elle, directement utilisée dans les ménages et surtout comme combustibles additifs dans le fumage de poissons pour donner une meilleure coloration aux poissons fumés.
Tableau 2 : Volume bois-énergie accessible.
Formations boisées |
Superficie (1000 ha) |
Productivité naturelle m3/ha/an |
Production brute/an (m3) |
Accès et brut % |
Produc. Acc. et utilisation locale (m3) |
Mangroves |
250 |
5-8 |
1.625 |
20 |
325 |
Forêt dense humide |
700 |
3-6 |
3.150 |
20 |
630 |
Forêt claire forêt sèche |
1.600 |
2-3 |
4.000 |
40 |
1.600 |
Savanes boisées |
10.630 |
1-2 |
15.954 |
50 |
7.977 |
Jachères et savanes Arbustives |
7.500 |
0,5-1 |
5.625 |
50 |
2.812,5 |
1.700 |
- |
- |
|||
Autres |
2.200 |
- |
- |
||
30.354 |
13.344 |
Source : paft/88
LES COMBUSTIBLES LIGNEUX :
Malgré la place importante qu'occupent les combustibles ligneux (bois et charbon de bois) dans le bilan énergétique du pays, le potentiel reste encore mal connu. L'évaluation du potentiel disponible n'a pas encore fait l'objet d'études exhaustives couvrant les quatre régions naturelles du territoire national.
A part la Guinée Maritime (sans BOKE), qui a connu un inventaire de la biomasse en 1992 (rapport ;136/93 TCP-GUI 38), les informations disponibles sur le potentiel du pays sont généralement très anciennes et résultent pour la plupart d'estimations disparates dont le degré de rigueur dénote une certaine flexibilité.
En 1986, le programme conjoint PNUD/BANQUE MONDIALE, dans le cadre de l'élaboration de la stratégie pour l'énergie domestique en Guinée, sur la base des données de superficies de formations boisées du Tableau 1, estimait la production annuelle brute des formations forestières du pays à 31,753 millions de m3, pour un volume accessible en bois-énergie d'environ 14 millions de m3.
En 1998, dans le cadre de l'élaboration de la stratégie de la politique forestière nationale, J.GUILLARD proposait une disponibilité technique totale d'environ 10 millions pour un volume de bois-énergie de 8,45 millions de m3.
C'est bien face à ce dilemme que les chefs de départements en charge de gérer ce secteur, en préfaçant le rapport sur les ENERGIES TRADITIONNELLES, devraient déclarer ; citation :
Une des caractéristiques du secteur des énergies traditionnelles en Guinée est qu'il y a peu d'interventions de l'Etat. Les deux départements directement impliqués dans ce secteur, le Ministère des ressources naturelles et de l'énergie * pour les aspects « consommation en énergie » et le Ministère de l'agriculture, de l'élevage et des eaux et forêts pour les aspects « offre » en bois de feu et charbon de bois, n'avaient pas jusqu'à present intégré spécifiquement ce domaine dans leurs interventions :
· Pour ce qui est de l'énergie, la stratégie adoptée dans le cadre du programme de développement économique et financier comprenant une restructuration du secteur des énergies conventionnelles par une amélioration des structures de gestion et d'opération et le développement d'un environnement propice aux investissments privés ? Il n'était pas tenu compte des énergies traditionnelles.
· Dans le domaine forestier, les programmes engagés en faveur de la préservation de l'environnement n'ont, pour la plupart, pas intégré la dimension énergétique du bois. La priorité donnée à ces programmes était de lutter contre l'érosion des sols, les feux de brousse et le déboisement, ce qui constitue en effet une priorité pour préserver les bassins versants dans le Fouta Djalon, activités essentielles à la conservation du potentiel agricole et à l'équilibre écologique du pays. Seul un projet en zone de mangrove proche de Conakry est intervenu sur la filière bois avec succès. Fin de citation.
C'est dans ce contexte que nous aborderons la présente revue de données en nous appuyant comme préalablement énoncé sur les deux principaux documents (le RPTES/1998 et le PANEB/1998) qui ont fait l'objet de compilation de presque toutes les données liées à la gestion du bois-énergie pendant les huit dernières années (1990-1998), grâce à :
· La Direction Nationale de la Statistique, en ce qui concerne les informations liées à la Démographie ;
· Le Projet Foyers Améliorés GUINEE-CE de la Direction Nationale de l'Énergie, en ce qui concerne les résultats des enquêtes liées à la Demande des combustibles dans certaines zones (urbaine et rurale) du pays.
· La Direction Nationale des Eaux et Forêts en rapport avec ses projets de gestion des ressources forestières, en ce qui est de l'offre.
QUELQUES DONNEES TECHNIQUES :
Avant d'aborder les questions principales du mandant, voici présentées quelques données à partir desquelles les informations ont pu être abordées et amendées.
Tableau 3 : Ratios de consommation (Humidité base sèche)
BOIS kg/habitant/j |
CHARBON DE BOIS kg/habitant/j | |
CONAKRY |
0.8 |
0.3 |
ZONE URBAINE |
1.0 |
0.4 |
MILIEU RURAL |
2.4 |
0.5 |
Source : DNE (PFA/PANEB Guinée UE 1999)
Tableau 4 : Taux d'utilisation des combustibles ligneux par milieu d'utilisation
BOIS (%) |
CHARBON DE BOIS (%) | |
CONAKRY |
20 |
80 |
ZONE URBAINE |
70 |
30 |
MILIEU RURAL |
92 |
8 |
Source : DNE (PFA/PANEB Guinée UE 1999)
Tableau 5 : Taux d'utilisation des combustibles ligneux par secteur de consommation
SECTEUR DE CONSO. |
TAUX DE CONSONSO. (%) |
MENAGES |
82 |
SECTEUR INFORMEL |
18 |
Source : DNE (PFA/PANEB Guinée UE 1999)
Toutes ces données de la demande proviennent des enquêtes de consommation, menées à Conakry dans le cadre du suivi du PFA, et à l'intérieur du pays (quatre Préfectures par zone naturelle) dans le cadre de la préparation du programme d'appui national pour l'économie du bois-énergie ; tandis que les données sur la population sont obtenues des projections de l'unité de population 1995 sur les données du recensement de 1993 (Direction nationale de la statistique / BNR).
Aussi, afin d'exprimer les différents types de combustibles d'origine ligneuse dans une base énergétique commune et déterminer le montant total de bois exigé pour les produire, nous avons adopté les facteurs de conversion en utilisant des procédures bien connues (UN, 1982, 1987 et 1991) comme le noterait le document de la FAO. Ainsi, les coefficients suivants ont été adoptés :
· Pour la densité en bois, 725 kg/m3 ;
· Pour la production de charbon de bois : 165 kg/m3 pour un rendement de 16,5% des meules utilisées,
soit 6,06 kg de bois pour 1 kg de charbon de bois.
1. REVUE DES DONNEES EXISTANTES RELATIVES AU
BOIS-ENERGIE :
Comme annoncé plus haut, les données ici présentées ne concernent que le bois et le charbon de bois, cela pour les cinq dernières années à l'échelon national ; tandis que sur les fiches en annexe, les données sont étalées sur les huit dernières années.
2. LA PRODUCTION :
Comme mentionné plus haut, la production annuelle (qui correspond à la croissance annuelle des formations forestières) de l'ensemble des ressources forestières de la Guinée était estimée, en 1990, entre 21 et 39 millions de m3. Avec un taux d'accessibilité, selon le type de formation, compris entre 20 et 50%, la production accessible était de 13,3 millions de m3.
Cette production de 13,3 millions de m3 accessible de bois-énergie est la dernière enregistrée et correspond à 9 millions de tonnes de bois environ.
En outre, pour connaître la production annuelle réelle des combustibles (bois et charbon de bois) qui correspond ici à la demande, la Direction Nationale de l'Énergie (PFA/Guinée/UE) a utilisé les données obtenues des enquêtes de consommations réalisées dans les ménages et dans d'autres activités à fortes consommations (secteur informel). Le tableau ci-dessous représentent les données sur les cinq (5) dernières années (1994-1998) et est un extrait des estimations faites sur une période de 10 ans (1990-2000).
Tableau 6 : LE VOLUME DE PRODUCTION REELLE : en m3
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
8549097 |
8761855 |
9046973 |
9356319 |
9669061 |
Source : DNE(PFA/PANEB Guinée UE 1998)
De ces résultats, on constate que, globalement, la Guinée reste encore excédentaire en bois-énergie. L'offre annuelle disponible en bois de feu est de 13,3 millions m3 et la consommation (demande) est estimée à 9,7 millions m3 environ.
Mais cette situation nationale acceptable, cache des spécificités sub-nationales selon lesquelles il existe des situations de crises de bois-énergie, entraînant une dégradation de l'environnement et d'énormes difficultés pour les populations.
Selon le rapport RPTES, ces zones de crise sont les suivantes :
· La Guinée Maritime où l'inventaire de la biomasse effectué en 1992 pour les Préfectures approvisionnant la ville de Conakry fait état d'un déficit d'environ 200.000 tonnes pour l'ensemble de la zone, soit 20% de la consommation totale de cette zone. Selon la même étude, ce déficit pourrait augmenter considérablement au fil des années. Aussi, les zones de mangroves subissent une forte pression due aux activités artisanales d'extraction de sel, de fumage de poisson.
· Les zones périurbaines des villes de l'ensemble de la Guinée, où les pressions incontrôlées exercées pour l'approvisionnement en bois de feu dégradent fortement les massifs forestiers concernés ;
· La partie soudanienne de la haute Guinée ;
· Les régions de Guinée (Guinée Maritime et Guinée Forestière) où affluent les réfugiés du Liberia et de la Sierra Leone dont le nombre peut être à plus de 700.000 aujourd'hui.
Le commerce des combustibles ligneux (bois et charbon de bois) se fait de façon strictement interne. Quel que soit le type du combustible, il existe le commerce en gros et le commerce au détail :
1.2.1 Organisation du commerce
a. Le commerce en gros du bois de feu :
Il s'opère au niveau des producteurs (agriculteurs ou bûcherons) et/ou au niveau des vendeurs appelés grossistes (bûcherons ou transporteurs) qui font écouler leurs stocks en gros (mettre en cubage, en stère) à partir des lieux de production ou à partir des centres villes où les stocks sont préalablement drainés.
b. Le commerce au détail du bois de feu :
Pour le commerce au détail, les mêmes acteurs (agriculteurs locaux, bûcherons, transporteurs) livrent directement leur produit aux consommateurs, au détail (gros et petits fagots), soit au niveau des marchés ou alors le long des routes.
c. Le commerce en gros du charbon de bois :
Il s'effectue soit au niveau des producteurs (charbonniers locaux ou professionnels), soit au niveau des exploitations charbonniers qui sont généralement les financiers de la filière. Ces acteurs livrent le charbon de bois en gros aux commerçants spécialisés dans les villes.
d. Le commerce au détail du charbon de bois :
Au niveau des villes, les exploitations charbonniers et/ou les commerçants vendent directement leurs stocks aux consommateurs, en petites quantités (mesure, tas, sac) ; tandis que le long des routes, le charbon de bois est vendu au détail (tas ou sacs de 22 kg) par les charbonniers locaux.
Dès lors, on comprend que le commerce est une activité d'organisation et de financement qui obéit à une structure extrêmement légère de la filière du bois-énergie :
· Production
· Transport
· Commerce de gros
· Commerce de
détail
Structure du prix moyen du bois et du charbon de bois :
Selon « les enquêtes de prix du bois et de charbon de bois » réalisées par la DNE en 1998, les prix moyens indiqués dans le tableau ci-dessous tiennent compte des lieux de vente (marché urbains et ruraux) et de la nature du bois (bois de savane et bois de mangrove).
Tableau 7 : Structure des prix
COMMERCE |
BOIS (FG/KG) |
CHARBON DE BOIS (FG/KG) |
Gros |
20 |
65 |
Détail |
40 |
130 |
Source : RPTES/PANEB 1998
La consommation
Le tableau ci-dessous est un récapitulatif de tous les secteurs de consommation du bois et charbon de bois enregistré lors des tests de cuisine contrôlés, réalisés dans les quatre régions naturelles du pays.
Tableau 8 : Consommation des combustibles ligneux (tonne)
COMBUST. |
SECT.CONS. |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
ménages urbains |
281.519 |
288.991 |
296.835 |
305.560 |
314.931 | |
BOIS |
ménages ruraux |
3.612.778 |
3.727.299 |
3.847.462 |
3.975.522 |
4.109.789 |
sect.infor.com. |
854.798 |
881.576 |
909.673 |
939.697 |
971.226 | |
CHARBON |
ménages urbains |
130.624 |
128.204 |
132.691 |
137.598 |
142.190 |
|
Ménages ruraux |
65.448 |
67.523 |
69.700 |
72.020 |
74.450 |
Sect.infor.com. |
43.037 |
44.470 |
45.973 |
47.560 |
49.212 | |
TOTAL BOIS |
4.789.095 |
4.897.866 |
5.053970 |
5.220.779 |
5.395.946 | |
TOTAL CHARBON |
239.109 |
240.013 |
248.364 |
257.847 |
266.357 | |
TOTAL en TEP bois |
6198095 |
6352345 |
6559056 |
6783332 |
7010069 | |
TOTAL en m3 |
8549097 |
8761855 |
9046973 |
9356319 |
9669061 |
Source : panef et rapport final pfa 1999
De ce tableau, on remarque que la consommation totale du bois et du charbon de bois est estimée en 1998 à 7.010.069 tep.bois dont 1.269.451 tep.bois pour le secteur informel. La consommation pour les besoins domestiques des ménages est estimée à 5.740.618 tep.bois. Elle évolue proportionnellement en fonction du taux de croissance démographique dont dispose la Direction Nationale de la Statistique, et qui tient compte de la présence des réfugiés.
En outre, elle présente les caractéristiques suivantes :
· Conakry est le principal lieu de consommation du charbon de bois (80% des ménages) pour 109.000 tonnes contre un total de 266.357 tonnes pour l'ensemble du pays.
· À cause de l'introduction des foyers améliorés dans les ménages à Conakry, la consommation nationale en charbon de bois connaît une réduction sensible annuelle de 6% depuis 1995.
· Contrairement aux estimations souvent données, le charbon de bois est bel et bien consommé en milieu rural et ce, à un taux non négligeable de 8%, soit 74.450 tonnes en 1998 ; ce qui correspond à 64% de la demande annuelle de la ville Conakry.
Tableau 9 : Projection de la demande (en tonne équivalent bois) :
A |
1999 |
2000 |
2001 |
2002 |
2003 |
2004 |
2005 |
2006 |
2007 |
2008 |
2009 |
2010 |
D |
7220371 |
7438982 |
7660091 |
7889894 |
8126591 |
8370389 |
8621500 |
8880145 |
9146550 |
9420946 |
9703574 |
9994681 |
Source : paneb et rapport final pfa 1999
2. COMPARAISON-EVALUATION D'INFORMATIONS COLLECTEES :
En faisant un rapprochement des données sur la consommation fournies par la FAO à celles ici obtenues (ex : en 1996 : 8.787.429 m3 pour S. AMOUS contre 8.799.299 m3 pour Weis Africa Last et 9.046.973 m3 CAMARA/DNE), l'écart observé, plus ou moins négligeable, peut dépendre aussi bien de l'incohérence des données sur la population que celle des données techniques fournies plus haut. Cependant, en observant la décroissance des données sur la consommation de 1990 à 1994 aussi bien de Samir AMOUS que de Weis Africa Last, on se doit de s'accorder sur une hypothèse commune de réajustement dans la mesure où, à notre avis, les facteurs principaux qui peuvent influencer cette consommation sont toujours restés depuis ces années, en faveur d'une croissance progressive ; c'est- à-dire :
· La population de la Guinée, selon les statistiques du Ministère du Plan et de la Coopération (MPC)/ Direction Nationale de la Statistique (DNS), a augmenté chaque année, surtout en raison de l'afflux des réfugiés ;
· La population de la capitale, zone urbaine fortement consommatrice de charbon de bois par habitude, n'a cessé de croître depuis le début de la guerre dans les pays voisins (Liberia et Sierra Leone).
· La Guinée, contrairement à certains pays de la sous-région (Sénégal, Mali, Burkina Faso), n'a pas encore entrepris d'importants programmes et projets dans le cadre de la réduction de la consommation du bois de feu : Les seuls projets de diffusion des équipements de cuisson améliorés ne se sont limités qu'à la ville de Conakry ; et aussi, la promotion des combustibles de substitution (gaz, pétrole) n'a encore fait l'objet d'aucune politique ni stratégie de la part du Gouvernement.
Tableau 10 : Comparatif de la revue des données consommation / production sur le bois-énergie en Guinée (m3)
Années |
Samir Amous |
Weis Africa Last |
Camera |
1990 |
8.625.868 |
8.633.637 |
7.579.78 |
1991 |
8.511.096 |
8.519.328 |
7.803.293 |
1992 |
8.410.197 |
8.419.132 |
8.038.058 |
1993 |
8.322.797 |
8.332.497 |
8.286.846 |
1994 |
8.248.276 |
8.258.790 |
8.549.097 |
1995 |
8.567.802 |
8.579.048 |
8.761.855 |
1996 |
8.787.429 |
8.799.299 |
9.046.973 |
1997 |
- |
- |
9.356.319 |
1998 |
- |
- |
9.669.601 |
Facteurs de conversion : 1m3 = 0,725 tonnes et 1 kg de charbon = 6,06 kg de bois.
3. ANALYSE DES TENDANCES ET ORIENTATIONS FUTURES :
3.1. Tendances passées et présentes
D'une manière générale, les données sur les paramètres (approvisionnement, commerce, demande et consommation), liées à la gestion du bois énergie, sont d'ordre croissant. Cette croissance confirme une diminution sensible des forêts depuis le début du siècle et un état de dégradation des superficies boisées. Spécifiquement, on constate :
· Une disparition des forêts périurbaines laissant
place aux cultures vivrières, fruitières et aux constructions
anarchiques ;
· Que le bois de feu et le charbon
de bois proviennent d'une distance de 50 à 200 km des villes ;
· Une disparition progressive de l'auto-approvisionnement
en milieu rural ;
· Une consommation de plus en
plus importante du charbon de bois en milieu rural entraînant une
prolifération d'équipements de carbonisation à faibles rendements (6.06 kg de
bois pour 1 kg de charbon de bois) ;
· Une
diversité des moyens de transports du bois-énergie ;
· Une consommation annuelle plus importante pour les
besoins ménagers qui est estimée en 1998 à 4,5 millions de tonnes de bois et
216.640 tonnes de charbon de bois ;
· Une forte
concentration de la consommation en Guinée Maritime, due aux facteurs
suivants :
· Une pression démographique forte avec la présence
de Conakry ;
· L'habitude de consommation de
charbon de bois spécifique à cette région ;
· Le
développement sur la façade atlantique d'activités artisanales fortes
consommatrices de bois ; le fumage de poissons et l'extraction de
sel.
3.2 Orientations politiques et stratégiques :
Compte tenu du nombre limité d'interventions dans le secteur du bois-énergie et le manque d'informations précises sur le sujet, aussi bien pour l'offre en bois-énergie que pour la demande, le Gouvernement Guinéen a engagé, en rapport avec la Banque Mondiale, de nouvelles politiques et stratégies qui s'articulent autour des éléments suivants, définis dans le cadre de l'examen des politiques, stratégies et programmes du secteur des énergies traditionnelles (RPTES) :
3.2.1 : Orientations politiques :
· Exploiter les massifs forestiers à forte
concentration de ressources forestières (forêts classées plus zones à classer
ou à gérer par les populations rurales) dans le cadre d'un programme
d'aménagement d'exploitation durable avec participation des populations
rurales ;
· Impliquer les populations rurales
dans la gestion de leurs terroirs ;
· Améliorer le
bilan offre/demande en milieu rural en créant des ressources additionnelles
villageoises de bois de feu dans les zones surexploitées ;
· Trouver les solutions techniques pour limiter les pertes
énergétiques au moment de la transformation du bois en charbon et pour
améliorer l'efficacité thermique des fourneaux de combustion ;
· Définir un cadre réglementaire favorable à
l'introduction de nouvelles technologies ;
·
Ralentir la croissance du prélèvement de biomasse à un niveau compatible avec
la possibilité des ressources forestières naturelles ;
· Préparer un schéma directeur d'approvisionnement en
bois-énergie de Conakry et des grandes villes du pays et se doter des moyens
pour une organisation moderne, un suivi et un contrôle de la filière ;
· Gérer le secteur des énergies traditionnelles et
conventionnelles de substitution dans le but d'inciter aux économies
d'énergies traditionnelles en intervenant sur les filières et la possibilité
de privilégier un combustible ;
· Développer un
secteur économique en valorisant les ressources énergétiques locales, créer
des emplois et contrôler les importations en énergies conventionnelles de
substitution ;
· Favoriser l'utilisation des
énergies renouvelables ;
· Améliorer le confort
des femmes guinéennes en leur assurant un approvisionnement en énergies
domestiques satisfaisant et améliorant les conditions d'utilisation de
combustibles.
ORIENTATIONS STRATEGIQUES :
Au niveau de l'offre
· Développer l'aménagement durable des forêts naturelles en vue d'une gestion rationnelle pour les populations locales ;
· Inciter les commerçants transporteurs du bois-énergie à se diriger vers certaines zones rurales plutôt que d'autres, suivant les prescriptions des schémas directeurs d'approvisionnement en bois-énergie par un régime de taxation adapté ;
· Concrétiser le transfert de responsabilité entre l'État et les populations rurales en matière de gestion et de contrôle de l'exploitation des ressources ligneuses et du commerce primaire du bois-énergie dans le sens d'une plus juste rémunération du travail des populations rurales qui soient une réelle incitation à la gestion des ressources ligneuses ;
· Contrôler efficacement le flux du bois-énergie pour pouvoir en limiter le prélèvement à la possibilité de la ressource, réduire la fraude fiscale à un niveau résiduel et disposer d'un outil de suivi permanent de l'exécution des schémas directeurs d'approvisionnement ;
· Peser sur le prix de vente du bois énergie aux consommateurs urbains et donc, de modifier les termes de la concurrence en vue de contribuer aux actions de promotion des combustibles de substitution et de diffusion des foyers améliorés ;
· Générer des recettes substantielles qui permettent un autofinancement des coûts de fonctionnement de dispositif mis en place et, progressivement des investissements d'aménagement des ressources ligneuses à réaliser.
Au niveau de la demande
La stratégie vise la création d'un cadre favorable, notamment en termes socio-économique, réglementaire et fiscal pouvant susciter l'adhésion du secteur privé dans le secteur des énergies traditionnelles. Pour ce faire, il est important de prévoir des dispositions permettant :
· La promotion des technologies appropriées, telles les fumoirs améliorés du type chorkor (fumage de poisson), les foyers améliorés et la technique des marais salants (pour l'extraction du sel).
· D'apporter une assistance technique pour
l'amélioration de la qualité des équipements.
· La
réalisation d'études de faisabilité des programmes dans les secteurs ;
· Un appui à la sensibilisation des populations urbaines
et rurales, la formation des artisans en vue d'accroître leur
productivité ;
· L'incitation des artisans à
s'associer en coopératives ou en groupements associatifs afin de mieux les
assister ;
· Limitation de la demande en
combustibles domestiques et diversification des sources d'énergie domestique
en milieu urbain, par la substitution par d'autres combustibles (Kérosène,
butane) au bois-énergie et la diffusion d'équipements de cuisson améliorés et
performants ;
· La vulgarisation des énergies
nouvelles et renouvelables par le biais de l'électrification rurale
décentralisée ;
· La mise en place d'une stratégie
commerciale au niveau national en priorité par la réalisation d'études de
marché des équipements, l'élaboration de la stratégie marketing et son
application ;
· La mise en place d'un tableau de
bord d'énergies traditionnelles permettant un suivi régulier d'indicateurs sur
le sujet.
BIBLIOGRAPHIE
1. GUINEE : STRATEGIE POUR L'ENERGIE DOMESTIQUE,
Rapport N°163/94
2. RPTES 1998 : LE SECTEUR DES
ENERGIES TRADITIONNELLES EN GUINEE
3.
PANEB/GUINEE-UE, 1999 : ETUDE DE FAISABILITE DU PROGRAMME D'APPUI
NATIONAL POUR L'ECONOMIE DU BOIS-ENERGIE.
4. RAPPORT
FINAL, 1999 : PROJET DE DIFFUSION DES FOYERS AMELIORES A CONAKRY
5. GUINEE : INVENTAIRE DE LA BIOMASSE EN GUINEE
MARITIME, Rap. 136/93 TCP-GUI 38
L'Offre et la Demande d'Énergie Traditionnelle
Les principaux facteurs déterminant la structure de la consommation de bois-énergie en Guinée-Bissau est la dotation en ressources forestières et les modes d'exploitation qui les caractérisent. En milieu rural, le bois de feu constitue quasiment la seule source d'énergie domestique pour environ 90% tandis qu'en ville, principalement dans l'agglomération de Bissau, le charbon de bois les supplante.
Toutefois les nombreuses enquêtes et sondages réalisés dans le cadre d'études ou missions (Association bois de feu, enquête ESMAP pour le PAFT en 1991) sur l'énergie domestique des ménages et des activités artisanales ou les filières commerciales correspondantes, présentent un certain nombre de limites en particulier, ceux de ESMAP.
Leur traitement informatique n'a pas pu être terminé dans de bonnes conditions de fiabilité, les délais d'enquête limités à une semaine, en excluant la zone Sud du pays dans l'échantillonnage établi. Par ailleurs, d'importants changements sont survenus depuis dans le contexte politique et économique, qui ont eu visiblement un impact sur certaines habitudes de consommation.
Globalement, les données chiffrées sont issues d'approches méthodologiques dissemblables et sont donc difficilement comparables, par exemple les types de formation végétale ne permettent pas de positionner les variations dans l'espace par sites, régions, ou par provinces.
La Demande en Combustible Domestique
Le bois de chauffage et le charbon de bois distribués dans les grandes villes ont essentiellement une origine forestière. Selon le type de produit, il existe plusieurs circuits de distribution faisant intervenir de nombreux intermédiaires que l'on peut rencontrer avant le consommateur final. Cependant, certains consommateurs comme les ménages ruraux (70% de la population est rurale) se ravitaillent directement en forêt et intégrent dans ce cas la filière d'auto-approvisionnement.
Le bois de feu est de loin le combustible dominant avec une demande qui dépasse probablement maintenant les 550.000 tonnes par an. Ensuite vient le charbon, combustible largement utilisé dans la capitale Bissau et qui entraîne un prélèvement de bois important, estimé à 137.000 tonnes par an. Toutefois, si l'on en croit H.BIANCHI (1986) seulement 5% du charbon de bois consommé fait l'objet de transaction commerciale, et le plus souvent par des marchands informels bien structurés.
Les combustibles d'origine pétrolière, kérosène, gasoil et gaz butane, sont très peu utilisés pour la cuisine. Le kérosène et le gasoil sont surtout utilisés pour l'éclairage.
Tableau 1 : Consommation Domestique des Combustibles ligneux en 1991
Bois de chauffe
|
Charbon de
bois | |
Ménages Ruraux |
480 |
2 |
Ménages Urbains |
66 |
21 |
Dont Bissau |
16 |
16 |
Total (Rural + Urbains) |
546 |
23 |
Source : (Enquête ESMAP in PAFT, 1992)
On assiste à un développement progressif vers le Sud et le Sud-Est des exploitations de combustibles pour l'approvisionnement de Bissau. Les distances de transport s'allongent de plus. Jusqu'à une date récente, l'exploitation de ces forêts n'a été que très extensive en raison de l'éloignement des centres urbains, mais aussi de la taille des arbres rebutant les bûcherons aux outils inadaptés. L'exploitation pour la carbonisation a commencé sur une échelle couvrant les régions de Biombo et Cacheu dans les années 1980.
Bilan Offre/Demande et les Évolutions Possibles
Les principales évaluations de la ressource forestière ont estimé à plus de 2 millions d'hectares les superficies couvertes par les forêts naturelles et savanes, soit 56% du territoire national, même si ces estimations sont relativement anciennes et que l'exploitation forestière reste encore importante. Il importe pour cela de distinguer la Guinée-Bissau avec ses voisins du CILSS (voir le Rapport des Données existantes relatives au Bois-Énergie en Guinée-Bissau).
Les sources principales de données de consommation en bois-énergie sont :
· Les enquêtes réalisées
·
L'étude des filières bois de feu et charbon de bois réalisée en Guinée-Bissau
dans le cadre du projet CP/GBS/022/EC « Utilisation Rationnelle du
Patrimoine Forestier » (carbonisation).
En Guinée-Bissau, il n'existe pas une forme durable et fiable de classement de données. Normalement on peut trouver quelques informations sur le bois-énergie soit à la Direction Générale de l'Énergie, INITA (Institut National de Recherche et Technologie Appliquée)/Ministère des Ressources Naturelles et Énergie, soit à la DGFT (Direction Générale des Eaux et Forêts)/Ministère de l'Agriculture et Élevage. C'est le Ministère des Ressources Naturelles et Energie (Direction Générale de l'Énergie) qui devrait être chargé de la collecte, classement, et éventuellement de la mise à jour des données.
Toutes les données de consommation en bois-énergie en notre possession sont fiables et les méthodes utilisées pour les produire sont les études du marché réalisées, enquêtes et études des filières bois-énergie réalisées (analyse socio-économique et forestière : Constats généraux, Redéploiements Nécessaires : Propositions d'organisation de ces filières).
Lacunes :
Les lacunes principales sont :
· Manque de définition claire d'une politique et
stratégie dans le domaine de bois-énergie.
· Manque de
définition claire de compétences institutionnelles relativement au secteur
bois-énergie.
· Manque d'équipements informatiques pour
constituer une banque de données fiables.
· Manque de
financement pour l'actualisation des données de consommation et de la
demande.
Approvisionnement en Bois-Énergie : Les filières d'Approvisionnement
L'approvisionnement des agglomérations en Guinée-Bissau reste marqué par l'existence d'un auto- approvisionnement urbain qui caractérise les filières des grandes et petites villes où la professionnalisation du commerce bois-énergie est encore récente et en cours de développement. Alors que les zones rurales et villes de l'intérieur connaissent un modèle de consommation énergétique différent, basé sur le bois de chauffe, on remarque que la consommation du charbon de bois à Bissau prend des dimensions de plus en plus grandes.
Elle fait l'objet d'une organisation un peu différente du fait de la fabrication et son conditionnement pour la vente directe assuré par les charbonniers professionnels bien organisés et qui dépendent en général des commerçants transporteurs ou négociants. Une grande partie du charbon de bois destinée à la capitale est acheminée par ces derniers.
Tableau 2 : Approvisionnement en Bois-Énergie des Trois Principales Villes
Bissau |
Gabu |
Bafat | |
Bois de feu |
16.000 t/an |
22.500 t/an |
28.000 t/an |
Charbon de bois |
32.000 t/an |
3.000 t /an |
1.700 t/an |
Récolte Forestière |
96 à 116.000 t/an |
37 à 42.500 t/an |
36.000 t/an |
Source : A. Bertrand (1992)
Il est important de signaler qu'avec la saison des pluies la production charbonnière devient dispersée, décroît en volume, entraînant du coup une baisse de l'offre, donc une hausse des prix de vente.
Cette situation est à l'origine d'un ralentissement de l'approvisionnement vers les cntres urbains et pour ce qui concerne Bissau, et compte tenu des méthodes traditionnelles de carbonisation peu productives et mal maîtrisées, un impact important sur la récolte forestière correspondante mais aussi en provenance des mangroves.
L'Auto-Approvisionnement Rural en Combustibles Ligneux
Cet auto-approvisionnement rural en combustibles ligneux constitue l'essentiel de l'utilisation du bois de feu. Les besoins ruraux et leur mode de satisfaction sont liés à la démographie croissante des ménages et à l'utilisation faite des combustibles. L'enquête de ESMAP - ESIC, citée par A. Bertrand (1992), portant sur 80 villages, soit 400 ménages (5 ménages / village), a mis en évidence l'influence de la taille familiale sur la consommation individuelle du bois de feu. Cette enquête présente par ailleurs un certain nombre de limites dont la principale est de n'avoir pas échantillonné la zone de forêts denses au Sud du pays d'une part, et d'autre part son délai faible d'exécution limité à une semaine, facteur qui peut changer la validité statistique des résultats quand on sait que l'approvisionnement est étalé sur toute l'année.
De ce constat, on déduit une consommation de bois de chauffe se situant entre 1,7 et 2 kg/g/ personne/jour, soit annuellement 465 à 550.000 tonnes de bois pour l'approvisionnement des 750.000 ruraux, voir tableau ci-dessous.
Tableau 3 : Quantité Consommée de bois de Chauffe par Zone en 1992 en kg/personne/jour
Zones |
Total |
Frontière |
1,64 |
Nord |
1,63 |
Sud |
1,95 |
Moyenne |
1,67 |
Source : A. Bertrand 1992
Dans une famille d'une à quatre personnes, la consommation moyenne de bois de feu par individu serait de 730 kg/an, alors que dans une autre d'au moins neuf personnes, elle se situerait à environ 260 kg/personne/an, soit un peu moins de la moitié. Selon la grandeur de la famille, il apparaît donc un effet d'échelle de consommation individuelle d'environ 1,3 kg/personne/jour.
L'effectif des populations rurales présenterait peu de différences selon les activités exerçées et près de 80% de ménages qui comptent 5 à 12 personnes. Mais cette consommation globale représenterait l'équivalent de 825.000 m3 de bois brut, dont à peine 5% sont repris dans les statistiques.
Contrairement au charbon, le mode d'obtention est très diversifié et occasionnel, le bois représente 98% des cas (Tableau ci-dessus), le combustible culinaire utilisé. Son utilisation ne se limite pas seulement à la cuisson mais à d'autres travaux domestiques, notamment le chauffage, fumage du poisson. C'est cette notion de complémentarité qui détermine l'utilisation des combustibles au niveau des ménages ruraux. Le ramassage direct est assuré le plus souvent par les femmes et les enfants, mais dans certains cas par les chefs de familles pour leurs épouses.
Tableau 4 : Structure de la Consommation de Combustible en 1992
Combustible utilisé |
Principal (%) |
Secondaire (%) |
Bois de chauffe |
98 |
2 |
Charbon de bois |
2 |
4 |
Résidus agricoles |
- |
2 |
Bouse de vache |
- |
- |
Ces activités artisanales, et même lorsqu'elles gèrent des fortes consommations de combustibles, sont sans influence sur le mode de transport de bois de chauffe.
Cela s'explique par le fait que la charrette du ménage, présente dans au moins un ménage sur quatre, est utilisée par l'homme et que les activités artisanales importantes, comme la production de l'huile de palme ou la fabrication du savon, sont des activités féminines qui sont au demeurant souvent liées.
En Guinée-Bissau, les principales sources d'approvisionnement en bois-énergie sont les forêts naturelles et contribuent quasiment la seule source d'énergie domestique pour environ 90% à satisfaire la demande.
Les principales sources de données d'approvisionnement en bois-énergie sont :
· Les enquêtes réalisées
·
L'étude de marché réalisée
· Étude des filières de bois
de feu et charbon de bois
Toutes les données d'approvisionnement en bois-énergie en notre possession sont fiables et les méthodes utilisées pour les produire sont les études de marché réalisées.
Lacunes
Les principales lacunes de l'information concernant l'approvisionnement en bois-énergie sont :
· Manque d'une banque de données sur l'énergie
d'origine ligneuse, au niveau national.
· Manque
d'appui institutionnel à la D.G.FE. et INITA par la mise en place d'un système
d'informations et d'évaluation permanente.
· Manque
d'établissement d'un Schéma Directeur d'Approvisionnement des Centres Urbains
en combustibles ligneux.
· Manque de possibilités de
mettre en place la proposition d'organisation et structuration des filières de
bois de feu de charbon de bois.
Pour rendre l'information transparente, vérifiable et améliorer la fiabilité des données d'approvisionnement en bois-énergie, il est nécessaire de satisfaire les lacunes ci-dessus citées.
Durabilité de l'Approvisionnement - Situation actuelle :
Le secteur de ménages représente environ 90% de la consommation de bois de feu dont 87% pour les ménages ruraux et 3% pour les ménages urbains.
A l'inverse, les ménages ruraux ne représentent que 5% environ de la consommation de charbon du bois du secteur des ménages.
On évalue à 88% la part de l'auto-consommation de bois de feu dans la consommation totale nationale de ces produits, contre 4,5% pour le charbon de bois.
Les circuits commerciaux (ou les marchés) représentent ainsi 12% de la production du bois de feu et 95,5% de la production de charbon de bois.
Le bois est une ressource renouvelable mais non suffisamment renouvelée dans le contexte de ce pays, et l'on tend de plus en plus vers le prélèvement sur le stock de bois, sans que l'expression des prix et des coûts de production de bois de feu et charbon de bois prenne en compte cette nouvelle dimension du problème.
La taxe forestière ne reflète pas la redevance nécessaire pour la reconstitution de la ressource ligneuse et elle ne constitue pas non plus un poste important de la structure des prix ou des coûts de bois de feu ou de charbon de bois. Il s'agit plutôt d'une taxation forestière dérisoire et symbolique, alors qu'il fait une taxation forestière comme variable instrumentale pour orienter et réorienter les attitudes aussi bien les opérateurs économiques de la filière que des consommateurs de bois-énergie.
Il n'existe pas encore en Guinée-Bissau ce que l'on pourrait appeler un marché national de bois de feu et de charbon de bois, c'est-à-dire un marché unique où les offres, les demandes, les prix et les coûts évolueraient à l'échelle nationale selon la seule et même dynamique, le seul et même déterminisme.
La durabilité des sources actuelles d'approvisionnement
en bois-énergie en tant que tel n'existe pas pour les raisons
suivantes :
· Manque d'un
Schéma National de Gestion et Aménagement des Forêts Naturelles, production
soutenable.
· Manque d'appui à la sensibilisation et
diffusion massive à travers d'un programme radio/TV au niveau national.
· Manque d'inventaire forestier actualisé.
· Manque d'appui aux opérateurs pour la fabrication et
commercialisation des foyers améliorés, de même que la promotion de campagnes
grand public pour leur diffusion.
· Fours de carbonisation traditionnels, transformation
inadéquate.
Politiques, Planification et Arrangements Institutionnels
Politiques et législation
Situation Actuelle
Malgré l'existence de la proposition d'organisation des filières (bois de feu et charbon de bois) à la disposition du Gouvernement, le PAFT (Plan d'Action Forestier Tropical), Plan Directeur Forestier etc., le dispositif réglementaire et fiscal efficace sur les combustibles ligneux n'est pas applicable.
· Les textes réglementaires, définitions des procédures
administratives de création de marchés ruraux et des mécanismes de révision
périodique de taux de la taxe sur les combustibles ligneux ne sont pas
adoptés.
· Le contrôle de flux et de recouvrement de la
taxe sur les combustibles ligneux n'est pas amélioré.
·
Inexistence totale d'un Schéma Directeur d'Approvisionnement des Centres
urbains en combustibles ligneux.
Lacunes :
Les principaux défauts politiques et législatifs en matière de bois-énergie sont :
· L'organisation des filières bois de feu et charbon de
bois qui est proposée est conçue comme étant un instrument d'une certaine
politique visant des objectifs concerts, mais pas applicable.
· Le contrôle et suivi institutionnel des filières n'est
pas renforcé.
· Les modes d'exploitation conservatrice
des forêts restent toujours traditionnels malgré la création de quatre aires
protégées et forêts communautaires expérimentales etc.
Synergie Institutionnelle :
Situation Actuelle :
Sur le plan institutionnel, en Guinée-Bissau, quatre Institutions étatiques sont directement concernées par les filières combustibles ligneux : Direction Générale de l'Énergie (DGE), Direction Générale des Forêts et Chasse (DGFC), Direction Générale de l'Environnement (DGE) et l'INITA (Institut National de Recherche et Technologie Appliquée), mais il n'existe pas une définition claire des rôles, des responsabilités et des tâches de chacune de ces institutions par rapport à la gestion des filières des combustibles ligneux. On assiste plutôt à une certaine confusion, voire des conflits de compétences pour ce qui est des rôles respectifs de ces institutions.
Lacunes :
· Manque de définition claire des compétences des
institutions par le Gouvernement.
· Manque de
concertation et dialogue permanent institutionnel et interinstitutions
concernées.
· Manque de politiques sectorielles claires
et applicables.
Planification :
Les contraintes principales à la planification du secteur bois-énergie conformément à la gestion durable de ressources sont :
· Manque de données statistiques actualisées au niveau de la demande et au niveau de l'offre.
· Manque de contrôle et suivi institutionnel.