1. ETAT DE L'INFORMATION
Situation actuelle
Au Rwanda, actuellement, les informations sur la consommation du bois-énergie proviennent du Ministère de l'Énergie, de l'Eau et des Ressources Naturelles (MINERENA), le Ministère de l'Agriculture, de l'Élevage et des Forêts (MINAGRI), le Ministère du Commerce, de l'Industrie et du Tourisme (MINICOM), le Ministère des Finances et de la Planification Économique (MINECOFIN) ainsi que la Banque Nationale du Rwanda (BNR).
Le MINERENA et le MINAGRI basent leurs informations sur des rapports d'enquêtes qu'ils organisent, tandis que les autres institutions livrent des informations qu'ils tirent des études commandées ou des statistiques économiques des produits consommés.
Lacunes
Dans le secteur de l'énergie, les données de consommation du bois-énergie sont d'une fiabilité relative d'autant qu'elles sont le résultat de plusieurs enquêtes qui ont été organisées séparément par le MINAGRI, 1981-1982, et par le MINITRAP en 1992 et le MINERENA en 1999 avec l'appui de la Banque Mondiale pour l'essentiel, les autres institutions ne s'attachent pas beaucoup aux aspects proprement énergétiques. La méthodologie couramment utilisée pour avoir des données statistiques sur le bois-énergie est l'enquête ou l'enregistrement régulier selon que l'on se situe dans le secteur informel ou formel des activités. Les lacunes apparaissent dans le manque de coordination des institutions impliquées. Pour la plupart des institutions, l'on peut parler d'une véritable activité de collecte ; certaines institutions se contentant des données recueillies sur une zone et une période restreintes souvent pour les besoins de la mise en place d'un projet.
En plus, les moyens alloués à la collecte des données sont souvent faibles :
· manque de moyens de déplacement,
· manque de
matériel de traitement de données ;
· manque de personnel formé à
l'exploitation de l'outil informatique à des fins statistiques, certaines
institutions ont la vocation de collecter les données pour s'en servir
elles-mêmes, et rarement pour les mettre à la disposition d'autres
utilisateurs.
Les mesures d'amélioration de la transparence et véracité, et la fiabilité des statistiques énergétiques de consommation consisteraient en :
1. La coordination des institutions impliquées dans l'utilisation du bois-énergie ;
2. L'allocation des moyens matériels et financiers suffisants aux Ministères ayant l'énergie dans leurs attributions pour créer et faire fonctionner une Banque de Données Énergétiques (BDE) ;
3. L'instauration des programmes périodiques de réactualisation des données, étendus sur tout le territoire ;
4. L'échange d'informations sur les données de consommation de bois-énergie dans le cadre régional et la création d'une Banque de Données Régionale (BRD).
1.1.3. Durabilité
Au Rwanda, le déficit en bois-énergie dure depuis deux décennies et ses conséquences sur l'épuisement des ressources sont existantes.
L'épuisement de flore de la savane de l'Est (Umutara) ainsi que la disparition quasi complète de la Forêt de Gishwati (Nord-Ouest)sont des preuves de la précarité de l'approvisionnement en énergie d'origine ligneuse.
La faiblesse de la coordination des institutions impliquées dans l'exploitation du bois-énergie ainsi qu'une gestion peu rationnelle sont parmi les facteurs d'accélération de la déforestation.
I.2. Situation de l'Approvisionnement en bois-énergie
Au Rwanda, les principales sources d'approvisionnement en bois-énergie sont les plantations privées qui fournissent plus de 70 % du bois-énergie (MINERENA : Biomass Energy Assessment, April 2000, Kigali).
D'après la Commission Nationale de l'Agriculture (1991), le volume de bois sur pied est estimé à 75.000.000m3 et des projections basées sur la demande et l'offre en bois-énergie prévoyaient un épuisement du stock à partir de 2010. Cette prévision pessimiste ne tient pas compte du fait que même actuellement un déficit en bois-énergie, estimé à 50 % des besoins de consommation, reste largement couvert par les résidus agricoles. Les données d'approvisionnement restent fragmentaires et des mesures pour améliorer la transparence et la véracité des informations consisteraient en :
1. L'organisation d'un inventaire forestier national
périodiquement
2. L'évaluation permanente des
accroissements de la ressource bois-énergie générée dans les programmes de
reboisements
3. L'échange d'informations entre les
institutions impliquées.
2.1.1. Cadre politique
Pendant la décennie 70 - 80, le Rwanda a pratiqué une politique forestière diffuse réalisée à travers divers programmes, notamment :
· La loi forestière de 1988
·
Le plan forestier national 1987 - 1997
avec des objectifs tenant en compte l'aspect énergétique
qui se résument ainsi :
· Constitution et conservation du patrimoine forestier
· Meilleure utilisation et valorisation de la production forestière.
Cette politique a eu des résultats tangibles surtout dans les programmes de reboisement.
En 1993, un projet de politique sectorielle a été élaboré pour tenir compte de l'ajustement structurel qu'allait vivre le pays. Le document de cette politique, résultat de la concentration entre les Ministères ayant l'énergie, l'agriculture, l'environnement et l'enseignement dans leurs attributions, n'a pas été adopté suite aux événements de 1994. Il a fait toutefois l'objet d'adaptation au nouveau contexte d'après-guerre pour être inclus dans la Politique et Stratégie de Développement Agricole du Rwanda qui est la référence pour les programmes d'intervention dans le secteur du bois. Parmi les grands axes de cette politique forestière, on peut citer :
1. La conservation et l'aménagement des espaces boisés
naturels
2. La reconstitution et la réhabilitation des
boisements détruits ou endommagés suite à la guerre
3.
La rationalisation de la filière bois-énergie par économie d'énergie,
régulation des circuits d'approvisionnement et intensification du reboisement
2.1.2. Cadre législatif
Plusieurs bois ont été promulgués notamment la loi N° 47/88 portant organisation du régime forestier au Rwanda et touchant aux aspects :
· d'institutionnalisation (Plan Forestier National,
Service Forestier National, Fonds Forestier National, Commission des Forêts
Préfectorales, etc.)
· de reconnaissance de trois
domaines forestiers (étatique, communal et privé)
· de
conservation des forêts et exploitation forestière (permis de coupe,
certificat de vente, permis de transport, interdiction des feux de brousse.
Jusque maintenant, une politique complètement définie en matière de forêts et boisements n'est pas encore adoptée. Il faudra attendre la mise en place de la loi foncière et du code de l'environnement qui sont en préparation. La coordination des institutions impliquées dans la préparation des instruments légaux est limitée jusqu'à maintenant au niveau des consultations mais elle est ressentie de plus en plus comme une nécessité.
2.2 Synergies institutionnelles
Situation actuelle
Actuellement, même si la coopération entre les institutions impliquées dans le secteur du bois-énergie est limitée au niveau des consultations, il n'existe pas une structure véritable de coordination entre ces mêmes institutions.
Lacunes
Les attributions des départements impliqués dans le
secteur du bois-énergie manquent de lien, le Ministère ayant l'énergie dans
ses attributions s'occupe de la Demande mais l'Approvisionnement est du
ressort du Ministère ayant l'Agriculture dans ses attributions. Mêmes les
organisations privées (ONG) impliquées travaillent séparément.
2.3 Planification
Le bois-énergie reste un produit dont l'importance dans le bilan énergétique est reconnue mais son rôle comme facteur économique de développement n'est pas encore mis en évidence eu égard à l'électricité et les hydrocarbures.
3. PERSPECTIVES
Le Rwanda met actuellement en place une politique de restructuration du secteur énergie en général, et la mise en place du Régional Programme for Traditional Energy Sector (RPTES), en particulier avec l'appui de la Banque Mondiale, contribueront dans une large mesure à améliorer le statut de l'information, la politique, la planification et les arrangements institutionnels.
Ibrahima
NIANG
Direction de l'Énergie
Malick Souleymane
DIENE,
GAA/RPTES
1. INTRODUCTION
Depuis l'apparition de la grande sécheresse du début des années 70, le Sénégal à l'instar des pays de la sous-région a entrepris tout un éventail de politiques et mesures visant à atténuer la désertification. Le principal facteur aggravant de ce fléau a été la déforestation provoquée par la pratique d'une agriculture itinérante sur brûlis, les feux de brousse mais aussi les prélèvements opérés sur la ressource ligneuse pour satisfaire les besoins des ménages en énergie de cuisson.
Pour ce dernier cas, des politiques furent menées, aussi bien en amont qu'en aval, de la filière bois-énergie. Il s'agit des programmes de plantations, d'agroforesterie et plus récemment d'aménagement participatif des forêts pour ce qui relève de la gestion de l'offre et des politiques de substitution à travers la promotion du gaz butane et depuis deux ans du kérosène dans la cadre de la demande.
Toutes ces politiques, en dehors de la butanisation, ont abouti à des résultats très controversés. La demande de combustibles ligneux est restée très forte et la satisfaction de celle-ci ne s'est pas toujours faite en tenant compte de la ressource disponible. En effet, l'octroi des permis de coupe aux exploitants forestiers se fait souvent sur la base d'estimations très approximatives faute d'une connaissance réelle du potentiel ligneux.
C'est en ce sens que l'existence d'un fonds d'information fiable et consistant sur la ressource forestière en tant que ressource renouvelable aurait sans doute permis de définir des politiques plus efficientes aptes à satisfaire à la fois les pouvoirs publics, à répondre aux attentes des ménages et à préserver l'environnement.
2. LA PROBLÉMATIQUE DU SYSTÈME D'INFORMATION
L'analyse de l'état actuel du système d'information sur le sous-secteur des énergies traditionnelles au Sénégal montre que l'une de ces principales faiblesses est indéniablement le manque de statistiques complètes et régulières sur les combustibles ligneux. Et quand bien même ces données existent, elles sont dispersées et souvent contradictoires selon les sources, mettant du coup en cause leur fiabilité.
Par ailleurs, l'information ne circule pas et reste souvent confinée au sein de structures spécialisées faute de mécanismes de diffusion appropriés. Cette situation provoque des duplications d'activités inutiles qu'on aurait pu économiser.
Les défaillances du système rendent complexes l'exercice de la planification. En effet, la prise de décisions et l'évaluation de la politique mise en œuvre ainsi que la cohérence des différentes actions menées nécessite la mise en place d'un système d'information intégré et hiérarchisé. Un tel système qui interpelle différents publics doit comporter a fortiori dans son ensemble un instrument de collecte, d'analyse, de sauvegarde et de diffusion des données.
C'est pour tenter de corriger ces lacunes que des dispositions d'ordre institutionnel furent prises pour favoriser un meilleur suivi et une meilleure coordination des actions des nombreux intervenants aux divers segments de la filière bois-énergie.
Éléments du système d'information
Collecte |
||||||
Traitement |
Exploitation |
Planification |
Définition des politiques | |||
Diffusion des données |
||||||
Niveau opérationnel |
Niveau stratégique |
3. LE CADRE INSTITUTIONNEL
Au Sénégal, le système d'information dans le secteur des énergies de cuisson est bâti autour d'une structure interministérielle, appelée la Cellule des Combustibles Domestiques (CDD). Cette Cellule a été créée en vue de mieux répondre au besoin de coordination des politiques et des actions du sous-secteur. Avant sa création, il existait, cependant de manière informelle, des relations entre la Direction des Eaux et Forêts et la Direction de l'Énergie (les deux structures administratives les plus impliquées).
C'est en avril 1994 que la Cellule a été instituée par arrêté interministériel et placée sous la double tutelle du ministère en charge de l'Énergie et du ministère chargé des Forêts. La structure s'est vue assignée pour mission :
· l'élaboration de stratégies, de mesures et de
programmes d'actions visant à rationaliser l'exploitation des formations
forestières et à maîtriser la demande en combustibles domestiques ;
· la collecte, le traitement, l'analyse et la diffusion
des informations et données de base nécessaires aux opérateurs publics et
privés du secteur pour la conception ;
·
l'harmonisation des approches et des méthodologies en matière de collecte,
planification, suivi et évaluation ;
· la
coordination des campagnes d'information, de sensibilisation et de publicité
qui concernent le secteur des combustibles domestiques et enfin ;
· le suivi et l'évaluation des mesures et des actions
dans le domaine des combustibles domestiques.
La création de la Cellule a permis d'élargir le champ des
structures impliquées (Centre de Suivi Écologique, Direction des Mines,
Direction du Commerce, Ministère de la Femme) et de mobiliser des financements
(Fonds National de l'Énergie, Pays-Bas, FAC).
Cependant, la CCD qui était censée être le pivot du
système d'information et d'évaluation n'a pas toujours pu évoluer dans un
contexte favorable lui permettant de jouer pleinement son rôle. En guise de
bilan, on peut noter les réalisations suivantes :
· la coordination et le suivi du projet
Sénégalo-Allemand de Combustibles Domestiques (PSACD) et du Programme de
Gestion Durable et Participative des Énergies Traditionnelles et de
Substitution (PROGEDE) ;
· l'édition et la
publication de sept numéros du bulletin d'information « l'Observatoire
des Combustibles Domestiques »
· le suivi des
prix des combustibles ligneux qui a permis de mesurer le gap entre les prix
officiels et les prix pratiqués ;
· la création
d'un Centre de documentation doté d'un millier de références dont près de 80%
traitent des questions du secteur bois-énergie et combustibles de
substitution ;
· la réalisation d'enquêtes
nationales sur les consommations et les pratiques des ménages et d'une enquête
flux de bois-énergie ;
· la mise en place dans le
cadre du PROGEDE d'une base de données nationale sur les combustibles
ligneux ;
· l'organisation, dans le cadre du
PSACD, de sessions de formation sur des logiciels de planification tel que
DOMESCO et MESAP ;
· la supervision de quelques
actions de recherche-développement portant sur des tests d'équipements de
cuisson et de carbonisation de résidus biomassiques.
4.
LES SOURCES D'INFORMATION ET MÉTHODES DE COLLECTE
La politique du Sénégal dans le domaine des combustibles
domestiques est pilotée par la Direction de l'Énergie et la Direction des Eaux
et Forêts. De par son caractère multisectoriel, plusieurs autres structures
interviennent dans le domaine et de ce fait produisent des informations utiles
à la planification du sous-secteur.
Domaine d'activités |
Nature des données |
Méthodes de collecte | |
Centre de Suivi Écologique (CSE) |
Connaissance des ressources biomasses |
Inventaire des ressources ligneuses |
Inventaire et cartographie |
Direction des Eaux et Forêts (DEFCCS) |
Suivi de l'exploitation forestière |
Offre et flux en combustibles ligneux |
Statistiques |
Direction de l'Énergie (DE) |
Gestion administrative de l'énergie |
Statistiques énergétiques Structure des prix |
Statistiques, enquêtes |
Direction du Commerce Intérieur (DCI) |
Administration des prix à la consommation |
Prix des CD |
Enquêtes Statistiques |
Direction de la Prévision et de la Statistique (DPS) |
Statistiques économiques nationales |
Contexte économique |
Enquêtes, sondages, statistiques |
Société Africaine de Raffinage (SAR) |
Raffinage et importation des hydrocarbures |
Production et Import. Produits pétroliers |
Bilans, statistiques |
Professionnels du Pétrole (GPP), Compagnies Pétrolières |
Distribution de gaz et de pétrole |
Ventes gaz et kérosène |
Bilans statistiques |
Centre d'Eudes et de Recherches sur les ENRs (CERER) |
Recherches/ développement |
Paramètres techniques |
Études Rapports |
Direction de l'Agriculture (DA) |
Prod. et résidus agricoles |
Stat.agric. et agro-indust. |
Stat., enquêtes, sondages |
PETROSEN |
Recherche pétrolière |
Statistiques gaz naturel |
Eudes , statistiques |
Direction des Mines et de la Géologie (DMG) |
Administration minière |
Statistiques minières |
Eudes, statistiques |
Les données du système
d'information
La
planification du sous-secteur des combustibles domestiques requiert la
disponibilité régulière de données relatives à l'offre (ressources et réserves),
à la demande (approvisionnement, consommation, prix) et au contexte
macro-économique (population, balance commerciale)
RESSOURCES ET RESERVES
Les informations à
collecter et à traiter sous cette rubrique concernent la quantification et la
localisation des ressources forestières et l'évaluation du potentiel de déchets
agricoles et agro-industriels.
Outils de collecte |
Période collecte |
Acteurs | |
Ressources forestières |
Inventaire cartographie |
1985 |
DAT/USAID |
Volume potentiel ligneux |
Etudes |
1991 |
FAO / J. Piot |
Productivité ligneuse |
Etudes |
1991 |
FAO/ J P Jorez |
Résidus agricoles et agro-industriels |
Statistiques agricoles et industrielles |
Annuelle |
DA/DI/CSS/ SONACOS |
La dernière évaluation des ressources forestières du
Sénégal a été effectuée en 1985 dans le cadre du projet « Cartographie et
télédétection des ressources naturelles DAT/USAID ». Des cartes du couvert
végétal avaient été alors réalisées à partir d'imagerie satellitaire Landsat
MSS. Cette étude reste encore la seule source d'évaluation des potentialités
forestières du Sénégal.
Avec
l'appui du Royaume des Pays-Bas, du FEM et de l'IDA, Le PROGEDE est en train de
réaliser une importante opération d'inventaire forestier sur une superficie de
600 000 ha dans les deux régions (Tambacounda et Kolda) où l'on note encore un
potentiel important de formation ligneuse. Un effort plus important d'inventaire
des ressources ligneuses devrait être envisagé pour disposer de la capacité
réelle des forêts en terme d'approvisionnement en bois-énergie.
APPROVISIONNEMENT, CONSOMMATION ET
FLUX
Il existe beaucoup
d'incertitudes dans la connaissance de la demande réelle en combustibles ligneux
des ménages sénégalais. Les statistiques des services des Eaux et Forêts et les
résultats d'enquêtes menées par la Direction de l'Énergie sont tellement
discordants au point de rendre difficile la prise de décision dans la politique
de substitution.
L'origine de
ces disparités réside d'une part dans la non maîtrise du circuit frauduleux de
l'exploitation forestière et d'autre part aux méthodologies non uniformisées de
réalisation des enquêtes. Les informations relatives à l'importation et la vente
de combustibles pétroliers (gaz butane, kérosène), sont disponibles auprès des
sociétés pétrolières de distribution.
La collecte et la circulation
de l'information relative à l'approvisionnement et à la consommation de
combustibles domestiques est confrontée à quelques difficultés qui compromettent
souvent la fiabilité des données :
· L'irrégularité des enquêtes ménages et flux à cause de
l'absence d'une source pérenne de financement;
·
L'absence d'un canevas de rapportage uniformisé au niveau du service des Eaux et
Forêts et des retards dans la transmission des informations collectées par les
services décentralisés
· L'inexistence de statistiques
des ventes de gaz par centre de consommation.
CONTEXTE MACRO-ECONOMIQUE
La planification du sous-secteur des combustibles
domestiques a besoin, en plus des informations du domaine, des données sur le
contexte économique et social du pays, à savoir :
· La population, le nombre et la
taille des ménages ;
· Les revenus des
ménages ;
· La balance commerciale ;
· le budget public ...
Le dernier Recensement Général de la Population et de
l'Habitat (RGPH) de 1988 et l'Enquête sur les Priorités (ESP) de 1992
constituent les principales sources de données macro- et socio-économiques de la
Direction de la Prévision et de la Statistique.
PARAMETRES TECHNIQUES
Pour une meilleure exploitation des données, il s'avère
nécessaire de définir d'une manière consensuelle les paramètres techniques
couramment utilisés dans le sous-secteur des combustibles domestiques, à
savoir :
· le coefficient
d'empilage du bois
· la densité du bois en t/m3
· le poids moyen d'un
charbon de bois en kg/sac
· la densité des autres
combustibles domestiques
· le pouvoir calorifique
inférieur des différents combustibles en MJ/kg ou MJ/l
·
les rendements énergétiques des différents types de meules de carbonisation
· les rendements énergétiques des différents types de
foyers et réchauds
Les
différentes études menées par la Direction des Eaux et Forêts ont permis
d'obtenir les paramètres techniques liés au bois-énergie.
Le Centre d'Études et de Recherche
sur les Énergies Renouvelables (CERER) conduit depuis plusieurs années des tests
de performance des différents prototypes de foyers et de réchauds.
Fiabilité des méthodes de collecte
Comme il apparaît dans le
paragraphe 4, les principales méthodes de collecte utilisées sont basées sur
:
· Des enquêtes par sondage ou
recensement ;
· Des inventaires par cartographies
ou par télédétection ;
· L'exploitation de
statistiques existantes ou réglementaires.
Au Sénégal, les données du secteur sont produites
principalement par la Direction de l'Énergie et la Direction en charge des
Forêts. La première procède par des enquêtes sondages à partir d'un échantillon
tandis que la seconde se fonde sur les statistiques réglementées, i.e. fixées
dans le cadre de la réglementation.
Les évaluations indépendantes menées par ces deux
structures étatiques conduisent la plupart du temps à des écarts très énormes. A
titre d'exemple, sur la période 1980-1997, la consommation de charbon de bois
est estimée en moyenne annuelle à 233 462 tonnes par les services de l'Énergie
au moment où les collègues forestiers annoncent le chiffre de 105 614 tonnes,
correspondant à un rapport différentiel qui va du simple au double. Les enquêtes
de consommation menées récemment par le PROGEDE et qui sont en cours de
traitement permettront de mieux clarifier la situation.
La Direction des forêts tire ses
statistiques à partir des quotas de permis de coupe attribués annuellement aux
exploitants forestiers par les pouvoirs publics, cependant les prélèvements
frauduleux sont difficilement quantifiables. Par contre, quant à la Direction de
l'Énergie qui opère par sondage, on peut toujours émettre des réserves sur le
degré de représentativité de l'échantillonnage et les erreurs
d'extrapolation.
Dans l'un
comme dans l'autre des cas, il y a sans doute des biais, mais la réalité serait
peut-être à rechercher entre les deux évaluations, d'où la nécessité
d'harmonisation des méthodologies utilisées.
Proposition d'harmonisation
La Cellule, à travers son
Secrétariat logé à la Direction de l'Énergie, a tenu régulièrement des réunions
de travail avec les services forestiers au sujet de la production, du transport
et de la distribution de bois-énergie. C'est ainsi que les énergéticiens du
secteur ont participé activement à l'élaboration du code forestier adopté en
décembre 1997. Forestiers et énergéticiens se sont également concertés pour
gérer des crises, notamment celle relative à une menace de pénurie de charbon de
bois suite au relèvement de la taxe forestière.
La concordance des données est l'une des préoccupations
majeures de la CCD. C'est partant de là que les outils de collecte comme
l'enquête flux et l'étude statistique des flux de bois-énergie ont été utilisés
en commun par les deux structures. La répétition régulière de ces opérations
communes permettra à terme de disposer par consensus de statistiques fiables.
Conclusion
Une planification efficace du secteur des énergies
domestiques pour pouvoir maîtriser les politiques et stratégies mises en œuvre
exige la disponibilité de données fiables. Mais pour y parvenir, il faudra
nécessairement développer des synergies institutionnelles en vue d'harmoniser
les méthodes de collecte et d'exploitation des données, sans omettre de
systématiser la collecte. C'est d'ailleurs une des recommandations des journées
nationales sur l'énergie, tenues en février 2001.
En outre, le projet de création d'un Centre de Ressources
sur les Énergies Traditionnelles, CRETAS, dans le cadre d'un partenariat
tripartite GAA, Programme RPTES et ENDA-Energie, vient en son heure en ce sens
qu'il a un grand rôle à jouer dans l'amélioration du système d'information et
d'évaluation du sous-secteur des énergies domestiques.
Notre espoir est que nos
discussions au cours du présent atelier de Lomé qui réunit l'ensemble des pays
francophones de la sous-région vont permettre d'aboutir à des convergences
d'approches, notamment sur le plan méthodologique.
BIBLIOGRAPHIE :
Le système d'information du
sous-secteur des énergies traditionnelles au Sénégal, PSACD en collaboration
avec ENDA-Energie, 1995
Une
enquête sur le trafic de bois-énergie, PROGEDE, 1999
Étude statistique des flux bois-énergie au Sénégal, CCD,
1997
CADRE GENERAL
Situé entre les 8e et 32 e degrés de latitude nord et le 24 e degré de longitude est, le Tchad est un vaste pays d'une superficie de 1.284.000 km2. La population résidente était de 6,3 millions d'habitants en 1993'5, ce qui représente une densité moyenne légèrement inférieure à 5 habitants au km2. Cette population, dont le taux d'accroissement annuel est de 2,5%, vit à 80% en milieu rural. Cependant, la croissance urbaine est bien plus rapide que celle rurale, tout particulièrement dans la capitale. En effet, entre 1984 et 1993, la population de La ville de N'Djaména a augmenté à raison d'un taux annuel moyen de 7%, pour s'établir à 530.000 habitants en 1993, et serait de 795.387 actuellement.
Le milieu naturel se caractérise par trois grandes zones correspondant aux principales divisions bioclimatiques, à savoir Ia zone saharienne, la zone sahélienne et la zone soudanienne.
1) La zone saharienne: Couvre une superficie de 600.350 km2. Elle subit un climat aride de type désertique; les pluies y sont rares et trés irrégulières; l'isohyéte 50 mm étant sensiblement situé le long du 16e paralléle mais remontant toutefois vers l`est pour suivre Ia limite nord du massif de l'Ennedi.
2) La zone sahélienne: Bile s'étend sur 550.000 km2. Le CTFT/CIRAD la découpe en zone: sahélo-saharienne; sahélo-soudanienne; soudano-sahélienne.La végétation y est caractéristique du domaine sahélien. Son aspect physionomique est celui des steppes et savanes arbustives (et même boisées par endroit), variablement hautes, denses, continues, discontinues parsemées de vides et de quelques galeries.
3) La zone soudanienne couvre une superficie totale de 130.040 km2. La p1uviométrie vane entre 800 mm et 1.200 mm avec une saison de pluies de 5 à 6 mois. La végétation va du nord au sud des savanes arbustives clairsemées aux îlots de forêts denses sèches en passant par des savanes arborées, boisées, des forêts claires et des galeries forestières.
La Consommation en bois-énergie
Globalement, la consommation d'énergie finale du pays a été estimée à 1,25 million de tonnes équivalent-pétrole (tep)26. Sur ce total, le bois et le charbon de bois en représentent 80 à 90%, soit 1 à 1,1 million de tep, soit 200 tep par habitant, alors que les produits pétroliers en représentent moins de 15% et l'électricité moins de 2%.
La demande en bois-énergie
Situation actuelle
La principale source des données de consommation en bois-énergie est l'œuvre du programme conjoint PNUD/Banque mondiale d'assistance. A la gestion du secteur énergétique (ESMAP,élément de stratégie pour l'énergie domestique urbaine. Cas de N'djaména). Les données produites par ESMAP ont été à partir des enquêtes auprès des ménages au niveau de la capitale, en 1993, s'ajoute à celà d'autres sources des données, notamment: le Ministère de l'Environnement et de l'eau (Direction de la Protection des Forêts et de la Lutte contre la Désertification), l'AEDE, la FAO, et les ONGs.
Classement des données. Aucune méthode particulière pour classer les données. Sauf sur support papier (rapport), sur disquette, etc.
Responsable du classement et de la mise à jour: de part les attributions c'est le ministère de tutelle qui est chargé du classement et de la mise à jour. Du fait de la non fonctionnalité des services en question, aucune base de données actualisée n' existe.
Fiabilité des données de consommation en bois-énergie : c'est Ia confiance qu'on peut accorder à la donnée d'où la qualité et la précision.
Méthodes utilisées pour les produire: toutes les méthodes de consommation sont à partir d'enquêtes des ménages, des estimations ou des projections sur la base des données d'enquêtes.
Lacunes:
· la non disponibilité des données réguliéres
· les méthodes de production ne sont pas souvent
décrites;
· des extrapolations à partir des données
estimées
Rendre l'information transparente et vérifiable: mettre à la disposition des utilisateurs les données de consommation;
Améliorer la fiabilité des données: produire à partir d'une base ou méthodes de production harmonisée entre tous les producteurs.
Approvisionnement en bois-énergie
Faute d' inventaire forestier national, les superficies des formations naturelles sont mal connues et les estimations vont du simple au double, variant entre 16 millions et 31 millions d'hectares en 1976. Les quelques données disponibles dans le pays découlent d'anciennes études desquelles s' est inspiré le CTFT/CIRAD en 1988, notamment:
Le CTFT/CIRAD a estimé la surface totale des formations ligneuses naturelles à 23.450.000 ha (chiffre voisin de celui avancé par la FAO-doc 10), mais pourrait être comprise entre 21.500.000 ha et 24.500.000 ha.
Le bois-énergie peut être exploité dans les différentes formations. D'après le rapport de synthèse de Ia Cellule Technique d'Appui, les estimations tirées d'archives dans le « projet de réhabilitation du secteur agricole », CTFT/CIRAD, sont données avec une extrême prudence et peuvent être très variables selon les auteurs.
En dehors des données fournies par le CTFT/CIRAD, les quelques informations disponibles sur l'ensemble des superficies des formations forestières naturelles au Tchad se sont, d'une manière ou d'une autre, inspirées des résultats précédents.
D'autres sources utilisant autres classifications, notamment le rapport d'évaluation 1996 du projet énergie domestique (ESMAP), stipulent que les estimations actuelles des ressources ligneuses disponibles sont basses sur l'analyse des images satellites (SPOT) de 1995 (ne couvrant que la région de N'Djaména), ainsi que sur une analyse comparative des relevés forestiers antérieurs et des données fournies en 1987 par l'instrument de cartographie thématique Landsat.
Pour les mêmes résultats résumés dans le tableau ci-après, le rapport du projet énergie domestique ESMAP n0 160/94, stipule que les estimations du couvert forestier total sont basées sur l'analyse d'images AVHRR de 8 km et sur l'examen comparatif de littérature pertinente ».
Pour les deux cas, le volume total du bois sur pied au Tchad se chiffre à 859 millions de tonnes, avec un rendement annuel de l'ordre de 31 millions de tonnes.
En matière de bois-énergie, il ne semble pas prudent d'insérer les superficies des forêts classées, parcs nationaux et les réserves de faune estimées à 11.080.000 ha par le CTFT/CIRAD en 1989.
Au regard des chiffres estimatifs avancés par les différents auteurs, il ressort que, le potentiel ligneux du Tchad reste encore mal connu. Entre autres, l'absence de relevés au sol et les estimations de la production basées sur des moyennes régionales approximatives ne font que réduire la fiabilité des résultats.
Les principales sources d'approvisionnement en bois-énergie
Au Tchad, la principale source d'approvisionnement en bois-énergie est la formation ligneuse naturelle. Selon les textes en vigueur, le domaine forestier appartient à l'Etat. Mais en fait, le régime foncier est plus compliqué du fait de Ia coexistence des lois officielles et des droits islamiques et coutumiers. Pour les forêts privées (arbres plantés par des particuliers sur leur propre terrain), estimées à 20.000 hectares, elles restent très modestes quant à leur contribution à l'approvisionnement en bois-énergie.
Principales sources des données d'approvisionnement
Les principales sources des données d'approvisionnement en bois-énergie sont:
· Le Ministère de l'Environnement et de l'Eau et le
Ministère des Mines et de l'Energie
· Les organismes
internationaux;
· Les ONGs;
·
Les rapports des consultants;
· CTFT/CIRAD
· Etc.
Les Ministéres: Le Ministère chargé de la gestion des ressources ligneuses par l'intermédiaire de la Direction de la Protection des Forêts et de Ia Lutte contre la Désertification et le Ministère des Mines et de L'Energie collectent les données d'approvisionnement, notamment les inventaires forestiers, les rapports des projets et des consultations.
Les organismes internationaux et les ONGs: Les partenaires en développement collectent des données sur les ressources forestières dans leurs zones d'intervention et les mettent à leur tour à la disposition des différents utilisateurs.
La fiabilité des données d'approvisionnements en bois-énergie
La fiabilité est la probabilité d'utiliser des données disponibles avec confiance pour obtenir des résultats conséquents. La fiabilité des données depend de la méthode utilisée pour produire ces données et leur mise à jour. Plusieurs autres facteurs limitent la fiabilité de l`évaluation des ressources actuelles:
· l'absence d'enquête au sol pour évaluer le volume sur
pied;
· l'insuffisance de la corrélation entre les
données sur les ressources forestières et la répartition géographique de Ia
population et les préférences en matière d'utilisation des combustibles
· et les estimations de la production généralement fondées
sur la moyenne des approximations régionales. Par ailleurs toutes les ressources
forestières ne sont pas accessibles (rapport d'évaluation, 1997).
Les méthodes utilisées
Plusieurs méthodes ont été utilisées pour produire les données. Entre autres:
· Les inventaires forestiers: Il faut souligner que le
pays n'a jamais connu un inventaire forestier national. Les données existant
actuellement sont partielles et certaines datent de très longtemps. Les
inventaires sont souvent réalisés par des projets d'aménagement. Cas du projet
d'aménagement participatif et foresterie rurale (GCP/CHD/FAO/024/NET) et le
projet, Gestion des Ressources naturelles (ADER) financé par l'Union Européenne.
Ces données couvrent uniquement la zone d'approvisionnement de la capitale
(rayon de 100 à 200 km).
·
Analyse des images satellitaires
· Les rapports des projets et consultations: Les différents rapports périodiques et finaux ainsi que les rapports des consultants fournissent des données sur l'approvisionnement, notamment l'existence ou la disponibi1ité des ressources dans telle ou telle partie du pays.
· Les jugements d'experts: Les avis d'experts ont été souvent nécessaires pour prendre certaines décisions.
· Les enquêtes: La méthode la plus courante pour obtenir de l'information. Exemple d'enquête de provenance de bois au niveau de la capitale.
Lacunes
Les principales lacunes d'information concernant l'approvisionnement en bois-énergie sont:
· données non actualisées;
·
choix de méthodes de production très peu connues et harmonisées;
· manque d'un système performant de collecte d'analyse et
de dissémination
· compétence en gestion de base des
données.
Rendre l'information transparente et vérifiable: Pour que l'information soit transparente, il faut mettre à la disposition de tous les utilisateurs, ce qui leur permettra de vérifier la fiabilité.
Améliorer la fiabilité des données d'approvisionnement. Pour cela, il faut:
· mettre en place un système performant durable de
collecte, d'analyse et de dissémination de l'information;
· mettre en place une ou plusieurs méthodes de production
éprouvées et harmonisées des données;
· mettre à la
disposition des producteurs de l' information des moyens conséquents.
L` information actuelle sur Ia durabilité de sources d'approvisionnement : La durabilité des sources actuelles d'approvisionnement concerne particulièrement la méthode de gestion des ressources forestières (aménagement durable des forêts, la gestion des terroirs, etc.). Il convient de préciser qu'actuellement, très peu de forêts sont gérées rationnellement, sauf les projets qui sont à leur début d'exécution ou ceux qui ont pris fin. Ce qui fait qu'il n'y a pas d' informations actualisées.
Lacunes:
Comme cité plus haut, l'exploitation actuelle est beaucoup plus anarchique, donc il n'y a pas d'information sur la durabilité des sources d'approvisionnement, la conservation et l'organisation des données existantes.
POLITIQUE, PLANIFICATION ET ARRANGEMENT INSTITUTIONNEL
Politique et Iégislation
L'ambiguïté des droits d'utilisation et de propriété des terres constitue l'un des obstacles à l'amélioration de leur gestion. La législation en vigueur stipule que la terre appartient à l'Etat tout en reconnaissant aux groupes traditionnels et aux individus certains droits d'utilisation et de propriété. Plusieurs textes sont pris pour soutenir le développement du système durable en bois-énergie . Notamment, le texte sur le régime des forêts, la loi portant sur l'exploitation, le transport et le commerce du bois-énergie et ses textes d'application, et Ia création de l'Agence pour l'Energie Domestique et l'Environnement (AEDE).
Lacunes
Les groupes privés qui exploitent les ressources forestières à des fins commerciales ne se préoccupent pas de maintenir la base de ces ressources, car ils ne se sentent pas du tout propriétaires; les agents forestiers n'imposent pas de restriction sur l'exploitation de bois ; les villageois ne peuvent pas refuser aux exploitations forestiers l'accès aux ressources de leur terroir; la majeure partie de l'exploitation échappe à la fiscalité.
Une politique allant dans le sens de leur diffusion et d'une substitution des combustibles ligneux par le gaz butane et le pétrole lampant est recommandable.
Synergies institutionnelles
Les principales synergies sont entre autres :la création de l'AEDE, la gestion des terroirs etc. L'AEDE est placée sous tutelle de deux ministères (Ministère de l'Environnement et de l` Eau et le Ministère des Mines, de l'Energie et du Pétrole). Cette synergie est matérialisée par la création d'un comité de suivi (CDS) créé par un décret pris en Conseil des Ministres. Il comprend cinq membres, est présidé par le Directeur de l'Energie, secondé par le Directeur de la Protection des Forêts et de Ia Lutte Contre la Désertification, le Directeur des Impôts et Taxes, le Directeur de la Programmation et Projets et le Directeur de la Législation du Secrétariat Général du Gouvernement.
Il est prévu la création d'un systéme d'information et d'évaluation permanente (SIEP) qui a pour principales tâches :
· Définir avec l'appui de consultants spécialisés et en collaboration avec la Direction des Statistiques, des Etudes Economiques et Démographiques, la procédure de collecte, de saisie des traitements et d'analyse des données et informations des modules de suivi des prix des combustibles domestiques et le suivi de la pénétration de charbon;
· Assurer la mise en place et le bon fonctionnement des
modules en collaboration, les intervenants privés du sous-secteur énergie
domestique;
· Publier périodiquement et diffuser
largement la brochure d'information sur l'énergie domestique
· Rechercher, puis mettre en place des solutions de
financement (allocations budgétaires, sponsoring, souscription, abonnement,
etc.) pour pérenniser le fonctionnement du SIEP.
Lacunes
On note un manque de liens, particulièrement au niveau des approches sur le terrain, les évaluations communes des actions entreprises et l'utilisation des données communes pour leurs prises des décisions. En bref, les interventions sont souvent disparates et les résultats ne sont pas capitalisés par les institutions publiques.
Planification
Les principales contraintes à la planification du secteur bois-énergie, conformément à la gestion durable des ressources, sont institutionnelles et matérielles. Pour gérer efficacement les ressources forestières, il est nécessaire de disposer des cadres compétents en nombre dans les domaines requis. Or, ce qu'on remarque actuellement, la direction ne dispose que de 283 agents de toutes catégories, ce qui porte en moyenne à 29000 km2 le territoire que doit surveiller un agent forestier. S'ajoute à cela le délabrement total des services pour prendre en charge les activités de gestion durable quand on sait que la priorité du pays se trouve orientée vers le Secteur de la Santé et de l'Education.
Bibliographie
1) Rép du Tchad , Rapport de synthèse, Cellule Technique
d'appui- Consultation Sectorielle sur l'environnement et Ia lutte contre Ia
désertification, 1994, 177 p.
2) ESMAP, Rapport
d'évaluation, projet énergie domestique, mars 1996, 44p.
3) Rép du Tchad, Conservation des ressources naturelles et
Développement Rural 1997, première partie, CTFT/CIRAD, avril 1988, 157p.
4) ESMAP, Elément de stratégie pour l'énergie domestique
urbaine: le cas de N`Djaména, Rapport No.160/94, 87p.
5)
Tchad, Revue du secteur énergie, 1994, l9p.
6) Rép du
Tchad, Comité Directeur de Suivi de la stratégie pour l'énergie domestique, plan
d'action détaillé, mai 1994, 4Op.
7) Projet Energie
Domestique, Inventaire du bois de chauffe dans Ia région de N`Djaména, Compte
rendu final, I.S.Ltd,janvier 1996.
8) CILSS, Institut du
Sahel, Pratiques d'utilisation des ressources naturelles au Sahel, Etat des
lieux au Tchad, 81p.
DEMANDE EN BOIS-ENERGIE
Situation actuelle
Sources de données de consommation en bois-énergie
Les sources de données de consommation en bois-énergie peuvent être de trois types :
· Les consommateurs qui peuvent se répartir en ménages,
hôtels et les gargotes, boulangeries, artisans (forges, bijouterie, poterie,
fumeurs de poissons), hôpitaux, les dispensaires, brasseries locales,
préparation de gari, d'huile ;
· Les producteurs et les
commerçants
· Les différents rapports disponibles sur le
secteur constituent les principales sources de données sur la consommation de
bois-énergie au Togo. Ils sont de trois sortes :
· Les rapports des travaux commandités par les organisations internationales dont les plus récents sont :
ANNEES |
INSTITUTIONS |
INTITULE DU RAPPORT |
1981 |
Associates in Rural Development" ARD |
Étude de l'énergie au Togo |
1985 |
PNUD - BM |
Problèmes et choix énergétiques |
1987 |
CTFT - CIRAD |
Marchés Loméens des Produits Forestiers |
1991 |
PNUD - FAO |
Étude de marchés des Produits forestiers ligneux au Togo |
2001 |
CE- FAO |
Collecte et analyse de données sur l'énergie d'origine ligneuse pour l'aménagement durable des forêts dans les pays ACP |
2001 |
IEPF - BM |
Analyse de l'évolution des ressources forestières, de l'exploitation des terres et diagnostic des approvisionnements et des consommations des grands centres urbains en énergie traditionnelle |
· Les mémoires d'études
· Les travaux et rapports des services étatiques :
· Direction de la Production Forestière (DPF)
· Office de Développement et d'Exploitation des
Ressources Forestières (ODEF) : pour la production et la
commercialisation des combustibles ligneux
·
Direction de la Protection et du Contrôle de l'Exploitation de la Flore
(DPCEF) : pour la commercialisation et la taxation.
· Direction Générale de l'Énergie (DGE) : à
travers les bilans énergétiques annuels.
· Direction
de la Statistique Agricole, de l'Information et de la Documentation (DSID)
· Direction de la Statistique nationale
Acteurs du système
Au Togo il n'existe pas une structure créée par les textes, chargée de la collecte, du traitement et de la diffusion des statistiques forestières.
En 1996, pour remédier à cette situation, le Togo a mis en place un comité inter-services chargé de la collecte des informations forestières. Ce comité est constitué des services et institutions suivants : ODEF, DPF, DPCEF, DFC, PAFN, DEGRM et DSID ; l'ODEF et le PAFN jouent le rôle de coordinateur informel du comité.
Fiabilité des données
Les données sont dans l'ensemble peu fiables en raison de :
· La multiplicité des points d'entrée de
combustibles ;
· Difficultés d'identification et
d'estimation des entrées ;
· La corruption et
l'affairisme entre agents de contrôle et commerçants et/ou
transporteurs ;
· La très faible durée des
enquêtes qui s'exécutent soit en saison sèche soit en saison pluvieuse, jamais
les deux ;
· Niveau très élevé de
l'auto-approvisionnement.
Lacunes
Lacunes principales :
· Absence d'un système formalisé de collecte,
traitement, et diffusion des données,
· Multiplicité
des centres de collecte, de traitement, de diffusion etc.,
· Éclatement pendant longtemps de l'Administration
Forestière togolaise en plusieurs directions et services,
· Compilation des données statistiques se fait encore
manuellement dans la plupart des services forestiers,
· Maîtrise difficile des données du secteur
forestier.
Mesures à prendre pour rendre les informations transparentes et vérifiables
· Mise en place d'un mécanisme de suivi de la demande
/ consommation
· Élaboration et mise en œuvre d'une
méthode de collecte d'analyse et de dissémination
·
Mise en place d'un dispositif institutionnel de coordination performant
· Informatiser le système de collecte et de traitement
des informations
APPROVISIONNEMENT EN BOIS-ÉNERGIE
Situation actuelle
Sources d'approvisionnement en bois-énergie. Les énergies d'origine ligneuse sont fournies par :
A) Les différentes formations végétales composées par :
· Les ressources de forêts naturelles.
La surface totale de forêt naturelles est estimée à
1.443.200 ha en 1995 avec un taux de dégradation moyen annuel de 3,5%, soit
une estimation en l'an 1999 d'une superficie de 1.207.712 ha. La superficie
des aires protégées non occupées couvrent environ 445.300 ha. Les aires de
production sont évaluées à 762.412 ha avec un potentiel en ressources
d'environ 3,55 millions de m3/an dont 3,05
millions susceptibles d'être affectées aux besoins énergétiques.
· les plantations
La surface
totale plantée entre 1908 et 1996 est de 34 734 ha et est présentée dans le
tableau ci-après :
moins de 10 ans |
11 à 25 ans |
26 à 50 ans |
Plus de 50 ans |
Total | ||||||
Régions |
E |
T |
A |
E |
T |
A |
E |
T |
T |
|
Maritime |
3631 |
1428 |
1324 |
4381 |
411 |
616 |
315 |
554 |
23 |
12683 |
Plateaux |
1754 |
735 |
1052 |
613 |
1543 |
733 |
0 |
399 |
690 |
7519 |
Centrale |
1062 |
503 |
906 |
397 |
660 |
238 |
0 |
1520 |
299 |
5585 |
Kara |
2053 |
932 |
1178 |
692 |
307 |
1073 |
0 |
157 |
355 |
6747 |
Savanes |
702 |
281 |
420 |
379 |
151 |
228 |
1 |
35 |
3 |
2200 |
Total |
9202 |
3879 |
4880 |
6462 |
3072 |
2888 |
316 |
2665 |
1370 |
34734 |
Source: Rapport ODEF-UGETAP 1997. (E: Eucalyptus; T:
Teak; A: Autres)
Il ressort
également que ces forêts ayant en général un accroissement annuel de 15 m3 leur productivité annuelle est de 174.218 m3.
En conclusion, le volume de bois exploitable annuellement est pour les énergies est de l'ordre de 3.374.218 m3.
B) Les sous-produits d'industrie de bois constitués par :
· Sous-produits de l'industrie primaire notamment les
scieries (dosses, sciures, chutes et ébarbures, copeaux, écorces) ;
· Sous-produits d'industrie secondaire notamment les
menuiseries (chutes, sciures, copeaux, etc.) ;
·
Déchets de chantiers de construction, de démolition de bâtiments, les
palettes, les caisses et autres emballages, etc. utilisés dans leur état ou
transformés en copeaux, en granulés, en briquettes, etc.
C) Les sous-produits agricoles.
Sources de données d'approvisionnement. Elles ne sont pas différentes de celles citées pour la consommation.
Fiabilité des données d'approvisionnement
La fiabilité est faible et cela est dû essentiellement
aux points suivants :
· Aucun
inventaire sur le plan national dans les formations naturelles depuis 1970 en
vue d'avoir une idée précise de leur superficie et de leur potentiel de
production ligneuse ;
· La productivité des
plantations forestières n'est pas totalement connue et chiffrée ;
· À l'exception des modes de production au sein des
projets forestiers du domaine parapublic, l'exploitation du bois-énergie est
encore très traditionnelle, ce qui fait que les données statistiques ne sont
pas disponibles. ;
· Les enquêtes entreprises sur le
plan forestier pour connaître la production, la consommation précises du bois
ont été sporadiques souvent localisées dans les centres urbains.
Méthodes
Tirées pour la plupart des
rapports d'études, les méthodologies utilisées pour la collecte des
informations sont :
· Choix
et la définition des mandats ;
· Conduite des
investigations qui comportent :
· Organisation de
l'étude ;
· Confection des instruments de saisie des
informations quantitatives et qualitatives ;
·
Établissement de listes des services concernés par la question ;
· Étude documentaire et organisation des
données ;
· Collectes de données complémentaires
;
· Analyse des données et la rédaction du rapport
d'étude.
Lacunes
Lacunes principales. Elles sont
identiques à celles identifiées pour la consommation.
Mesures
· Initiation des marchés ruraux de bois-énergie ;
· Mesures pour identifier formellement les moyens de
transport ;
· Réalisation d'un inventaire
forestier national ;
· Élaboration et mise en
œuvre des schémas directeurs d'approvisionnement des grands centres urbains.
Améliorations des données
· Collecte et diffusion des données sur l'évolution du
couvert végétal
· Informatisation du système de
collecte et de dissémination.
DURABILITÉ DE
L'APPROVISIONNEMENT
Demandes ou consommations finales des énergies d'origine ligneuse
Le tableau suivant indique la consommation du bois-énergie provenant directement des forêts qui servira à établir le bilan demande.
Intitulé |
Quantité (m3) |
Consommation totale de bois |
4 421 298 |
Débris végétaux |
-1 235 723 |
Consommation finale de bois des forêts |
3 313 950 |
Offres des énergies d'origine ligneuse
Le Togo n'importe pas d'énergie d'origine ligneuse et il est établi pour les forêts togolaises une productivité d'environ 3 374 218 m3.
Bilan offre / demande d'énergie d'origine ligneuse
Le bilan d'énergie d'origine ligneuse se présente comme suit :
Excédents ou déficits forestiers |
Produits d'énergie d'origine ligneuse / an |
Productivités forestières |
3 374 218 m3 |
Prélèvements annuels : production primaire |
3 313 950 m3 |
Écart |
60 268 m3 |
Excédent en % de la productivité forestière |
1,7 |
Tableau : Excédents forestiers d'énergie d'origine ligneuse
Il s'établit pour les énergies d'origine ligneuse un excédent de 60 268 m3/an soit 1,7%. La pénurie en bois est à la porte du Togo. En fait, certaines régions comme la zone maritime et le pays kabyè aux fortes densités de populations, connaissent déjà cette pénurie et sont obligées d'importer d'autres régions du bois ou d'utiliser des déchets agricoles, comme substituts.
Lacunes d'information sur la durabilité de l'approvisionnement
· Peu de statistiques sur l'évolution des
potentialités des formations naturelles et artificielles ;
· Absence d'inventaire forestier national
récent ;
· Peu de statistiques sur l'exploitation
du bois énergie ;
· Peu de statistiques sur la
consommation
POLITIQUES - PLANIFICATION ET
ARRANGEMENTS INSTITUTIONNELS
Politique et
législation
Situation actuelle
Politiques et aspects légaux
· Élaboration et adoption d'un Programme d'Action
Forestier National et d'un Programme National d'Action pour
l'Environnement ;
· Adhésion du Togo à plusieurs
accords et conventions relatives à la gestion durable des forêts ;
· Préparation d'un code de ressources
forestières ;
· Mise en œuvre de projets et
actions relatifs au développement à l'exploitation et la commercialisation du
bois-énergie ;
· Réalisation d'études sur le
secteur ;
· Mise en place d'un mécanisme de suivi
des approvisionnements ;
· Démarrage du processus
de planification et de gestion du secteur bois -énergie.
Lacunes
Défauts politiques et législatifs :
· Absence d'un cadre d'orientation stratégique
· Inexistence d'un cadre institutionnel formel
· Cadre législatif et réglementaire désuet
· Faible performance du système d'exploitation
· Faible rendement énergétique des équipements de
cuisson
· Inefficience du système actuel de
carbonisation
· Mode d'appropriation de la terre peu
favorable au développement et à la gestion durable des ressources
forestières.
Synergies institutionnelles
Situation actuelle
· Institution d'une équipe Programme Énergies
Traditionnelles du Togo PET - Togo
· Mise en œuvre des
projets à caractère énergétique par des ONGs.
Lacunes
· Multiplicité des acteurs et absence de coordination.
Planification (Contraintes)
1) Multiplicité des acteurs et absence de
coordination ;
2) Absence d'un cadre
d'orientation stratégique ;
3) Cadre législatif
et réglementaire désuet ;
4) Faible rendement
énergétique des équipements de cuisson ;
5)
Système d'exploitation peu performant ;
6) Mode
d'appropriation de la terre peu favorable au développement ainsi qu'à la
gestion durable des ressources forestières ;
7)
Études parcellaires non répétitives, sans suivi et non disséminées ;
8) Information relative à la demande de bois-énergie
limitée aux ménages ;
9) Flux de bois énergie
sous-estimé ;
10) Non prise en compte dans les
études des principaux déterminants de la consommation.
Introduction
Durant les deux dernières décennies, l'évolution du bilan énergétique de la Tunisie s'est caractérisée par un déclin des ressources, une croissance soutenue de la consommation et une détérioration du solde énergétique.
La régression de la production de pétrole a aussi ramené la part des exportations nettes d'énergie primaire à progresser à un taux de croissance annuel d'environ 4%.
La mise en œuvre de la politique de maîtrise de l'énergie a permis, à partir de 1985, d'atténuer le taux de croissance de la demande et de modifier sa structure par secteur d'activité. L'évolution de la demande d'énergie finale a été marquée par la baisse de la part de l'industrie et par l'augmentation de celle du secteur résidentiel et tertiaire.
Compte tenu de la disponibilité des ressources énergétiques et de l'évolution future de la demande, le début de la prochaine décennie serait dominé par l'apparition d'un déficit énergétique qui devrait atteindre 8 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep) en 2010.
Le principal défi à long terme que la Tunisie devrait relever est de satisfaire les besoins énergétiques au moindre coût et d'atténuer les émissions de gaz à effet de serre.
1. Axes et orientations
Dans cette perspective, la maîtrise de la demande d'énergie, le développement des énergies renouvelables et la préservation de l'environnement constituent les principales actions pour assurer un développement sobre en énergie et dissocier d'une manière durable la croissance économique et l'évolution des besoins énergétiques.
Dans ce cadre, les principaux objectifs préconisés est de réaliser une économie d'énergie annuelle d'environ 1.1 million de tonnes équivalent pétrole à partir de 2010, ce qui représenterait 10% de la consommation nationale, dont plus de la moitié grâce à l'amélioration de l'efficacité énergétique dans les trois secteurs d'activité économiques et d'autre moitié à travers les énergies renouvelables. On évite ainsi de rejeter dans l'atmosphère plus de 3 millions de tonnes de CO2 par an.
2. Rôle des Énergies Renouvelables
Dans plusieurs domaines permettant d'économiser des combustibles, d'améliorer les conditions de vie des populations et de protéger l'environnement. Parmi ces énergies renouvelables on cite l'énergie solaire, l'énergie éolienne, le biogaz et le bois-énergie.
Bois-Énergie : La biomasse-énergie continue de jouer un rôle prépondérant dans la satisfaction des besoins énergétiques tunisiens. La consommation a en effet atteint 927.000 tep en 1997, soit 17% de la consommation d'énergie finale de la Tunisie.
La demande tunisienne de la biomasse-énergie a atteint 2,65 millions de tonnes en 1997, suivi par les déchets végétaux, avec une consommation avoisinant 340.000 tonnes, puis par le charbon de bois, avec 148.000 tonnes et enfin les déchets animaux dont la consommation nationale atteint 120.000 tonnes.
Il est à noter que 92% de la consommation totale du bois de feu ont été enregistrés au niveau du milieu rural et que la préparation du pain traditionnel consomme à elle seule 950.000 tonnes de bois du feu.
L'offre renouvelable de bois-énergie agrège les accroissements annuels de bois provenant des forêts et des champs arboricoles potentiellement utilisables à des fins énergétiques.
Cette offre renouvelable s'est élevée à 2,626 millions de tonnes en 1997. Elle est dominée par le bois d'olivier avec les deux tiers du potentiel réalisé de bois-énergie, alors que la forêt est la source la moins importante de bois-énergie renouvelable, puisqu'elle comptabilise à peine 15% de l'offre réalisée.
En 1997 le bilan offre-demande de bois-énergie était quasiment équilibré au niveau national. Des analyses plus fines ont, cependant, décelé des déséquilibres importants entre l'offre et la demande au niveau des régions et particulièrement dans les régions du Nord qui regroupent la majeure partie de ressources forestières du pays.
En effet, la région du Nord présente un déficit de 460.000 tonnes prélevé essentiellement des forêts, la région du Sud présente un déficit de 140.000 tonnes couvert en partie par le transport du charbon du bois de la région du centre qui enregistre un excédent de 580.000 tonnes dus essentiellement à la taille des oliviers.
La projection de l'offre et de la demande de bois-énergie à l'horizon 2010 montre une amélioration sensible du bilan national. Cependant, cette amélioration cache encore des contrastes régionaux importants. En effet, d'un côté, le bilan excédentaire de la région du centre s'accentue, et particulièrement les oliviers. De l'autre côté, les déficits continuent à s'accumuler dans les zones forestières du nord du pays, malgré une hausse sensible de l'offre renouvelable résultant des efforts de reboisement, d'une part, et du développement continu de l'arboriculture, d'autre part.
Compte tenu des résultats de l'analyse de la situation actuelle et de la situation projetée, d'une part, et des enjeux liés à l'utilisation du bois-énergie, d'autre part, un plan d'action pour l'amélioration du bilan offre-demande de bois-énergie a été défini. Ce plan s'articule autour de quatre axes :
a) Mesures visant l'amélioration durable du niveau de vie des familles concernées par le plan d'action.
b) Mesures visant à réduire la demande de bois-énergie dans les régions du Nord et du Centre Ouest du pays :
· Généralisation de la diffusion des couvercles
métalliques pour la préparation du pain dans des fours traditionnels
(programme de l'Agence Nationale des Énergies Renouvelables).
· Généralisation de la diffusion des tajines
métalliques (foyers améliorés) en vue de la substitution du bois par le GPL
pour la préparation du pain tajine.
c) Mesures visant à améliorer l'offre de bois-énergie, particulièrement dans le Nord et le Centre-Ouest du pays
d) Mise en œuvre d'une stratégie de maîtrise et d'appui de la filière charbon de bois.
Optimisation de la gestion des forêts par :
· Une meilleure conduite des opérations
sylvicoles ;
· Des opérations de régénération
naturelle et de reboisement portant sur les peuplements mûrs
clairsemés.
e) Mesures de suivi, de concentration, de communication et de sensibilisation.
3. Conclusions et recommandations
La réalisation des programmes évoqués précédemment est tributaire de l'existence de moyens humains, logistiques et financiers. La Tunisie a mis en place les mesures d'accompagnement nécessaires à la réussite de ces programmes, tels que les textes réglementaires et un cadre législatif mieux adaptés au contexte local.
En plus de l'effort national déployé pour réussir ces programmes, l'apport de la coopération internationale est indispensable sous toutes ses formes ; les Organisations Internationales et Régionales, la coopération bilatérale et multilatérale.
Les filières telles que le biogaz industriel, l'énergie solaire avec ses différentes applications, le bois de feu et surtout l'énergie éolienne constituent aujourd'hui un marché réel pour une diffusion élargie des technologies correspondantes et peuvent faire l'objet d'une coopération étroite avec la Tunisie à travers un transfert technologique et de savoir-faire notamment par :
· La mise en place de banque de données.
· La conception d'une législation appropriée favorisant
le développement du secteur.
· Le développement du
secteur par l'organisation de l'approvisionnement et de la maintenance des
équipements entrant dan le cadre de l'efficacité énergétique et utilisant les
énergies renouvelables.
· Le lancement de programmes
de formation couvrant les divers domaines du secteur : installation
d'équipements, maintenance, commercialisation, ingénieur-conseil.
· Le développement et la mise en oeuvre d'un programme
éducatif et de sensibilisation.
5 Recensement général de la population et de l'habitat, 1993- Bureau central de recensement.
6 D'après la cellule technique d'appui de la consultation
sectorielle, 1994, toutes les évaluations s'appuient sur les facteurs de
conversion suivants
-l tonne équivalent-pétrole correspond à 2,5 de bois et
3,1 m3 (O,8t/m3),
-1 tonne équivalent-pétroIe
correspond à 1,4 tonne de charbon de bois, soit 9,3 tonnes de bois (rendement
15% en poids) et ll,6 m3.