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2. Quels nouveaux partenariats institutionnels et dispositifs de travail en coopération ont été développés pour mettre en œuvre l’Action 21 dans le secteur agricole?

Nouveaux partenariats

RÉSUMÉ

Dix cas ont été sélectionnés pour illustrer les nouveaux partenariats institutionnels et les nouveaux dispositifs de travail en coopération qui ont été développés pour mettre en œuvre l'Action 21 dans le secteur agricole.

France: Partenariats pour les Parcs naturels régionaux

Au niveau des Parcs naturels régionaux, un nombre important d’initiatives cherchent à réconcilier le développement de l’économie locale avec la préservation de la nature. Dans ce domaine, les points clés de la réussite sont d’abord une action conduite à partir d’une plate-forme commune, permettant ainsi une approche intégrée des problèmes, des négociations fructueuses et une bonne communication entre les divers acteurs locaux et enfin, le caractère facultatif des contrats passés avec les agriculteurs. Etant donné que les plans ne sont pas imposés, mais plutôt développés grâce à un processus ouvert et participatif, les agriculteurs ne se sentent pas forcés.

Hautes chaumes et hautes vallées vosgiennes

Les hautes chaumes des Vosges, utilisés depuis longtemps comme terres agricoles, subissent actuellement deux pressions différentes: l’utilisation des terres s’est intensifiée dans certaines zones, conduisant à un déclin de la biodiversité, alors que dans d’autres secteurs, des terres ont été abandonnées, conduisant à une avancée de la forêt. Des comités techniques ont été créés par les autorités du parc pour définir, avec l’ensemble des principaux intéressés, une politique commune de gestion des terres. Des études ont été réalisées avec les agriculteurs. Il était particulièrement important d’impliquer tout le monde, dans la mesure où la zone se situe à cheval sur deux régions et sous le contrôle de plusieurs autorités locales. A présent, les agriculteurs se sont engagés par contrat à mettre en œuvre des pratiques agricoles plus durables telles que le contrôle du nombre de têtes de bétail, la non-utilisation de fertilisants et l’interdiction du brûlis.

Marais du Cotentin et du Bessin

Les marécages de la péninsule de Cherbourg sont d’une importance écologique internationale, mais la dégradation de l’habitat s’est à présent généralisée. Les pâturages humides abandonnés se transforment en tourbières qui se gorgent d’eau, les sols deviennent acides, la biodiversité végétale diminue et la zone devient moins intéressante pour l’agriculture. Cela encourage une plus grande intensification des pâturages restants dont la productivité est constamment augmentée par l’apport intensif de fertilisants. Un groupe de travail a été formé avec les gouvernements local et central, les agriculteurs, les écologistes, les chasseurs et les pêcheurs. Le projet a conduit à des études et des expérimentations de pratiques alternatives. Il en résulte que les agriculteurs sous contrat se sont engagés à utiliser des pratiques d’agriculture extensive qui préservent ce paysage unique.

Source: Pretty (1998)

Inde: Programme germano-indien de développement du bassin versant de Maharastra

Le Programme germano-indien de développement du Bassin versant de Maharastra est un programme de régénération environnementale intégrée, mis en œuvre par des groupes d'entraide villageois dans l'Etat de Maharastra, affecté par la sécheresse. Ce programme bénéficie de l'assistance de l'Office allemand de la coopération technique (GTZ) et de la Banque de développement KfW. Il est administré par la Banque agricole et rurale (BNDAR) et par un Consortium de l'organisation locale du bassin. Il fonctionne en partenariat avec 51 organisations non-gouvernementales (ONG) locales et 77 groupes d'entraide villageois. Il a conduit à la mise en œuvre de l'agriculture durable sur 92 000 hectares, avec la participation d'environ 20 000 ménages ruraux. Il a amélioré de façon remarquable la productivité agricole. Les rendements des terres arides ont augmenté de 250 pour cent, la production laitière a également augmenté. Il a également amélioré la disponibilité de ressources naturelles (puits fournissant de l'eau pendant plus de mois dans l'année, disponibilité accrue de fourrage). Par contrecoup, ce programme a augmenté les revenus et amélioré la sécurité alimentaire (la production de graines par foyer a augmenté de 40 à 100 pour cent), il a réduit les flux migratoires saisonniers, augmenté la scolarisation et insufflé de l'espoir et de la confiance aux villageois. Beaucoup de nouvelles institutions villageoises, incluant des banques de graines, des groupes de femmes et de jeunes, des associations de crédits et des coopératives agricoles et laitières ont ainsi été organisées par les villageois eux-mêmes.

Source: Lobo et Korchendorfer, Lucius (1998)

Kenya: Approche «gestion de bassin versant» du Ministère de l’agriculture en vue de la conservation du sol et de l’eau

Le Kenya a une longue histoire d’interventions de l’Etat dans la conservation des sols et de l’eau et dans la gestion des terres. Initialement, le payement de primes en espèces encourageait les agriculteurs à réaliser des infrastructures très coûteuses en main-d’œuvre, telles que les fossés d’interception du ruissellement et les chenaux d’évacuation des eaux. Néanmoins, à la fin des années 80, il était clair que cette approche conventionnelle de la conservation du sol et de l’eau était incapable de relever l’ensemble du défi environnemental.

Le gouvernement du Kenya a reconnu que la seule manière d’aboutir à un schéma général de conservation était de mobiliser la population afin de promouvoir des pratiques conservatoires du sol et des eaux conçues selon leurs propres critères. Toutes les subventions financières ont été supprimées et les ressources ont été allouées de préférence aux processus participatifs, à la vulgarisation, à la formation, à l’acquisition d’outils et aux voyages de formation des agriculteurs. On a adopté en 1989 une approche «gestion de bassin versant» (ou d’aires de concentration) consistant à concentrer les ressources et les efforts sur un bassin hydrographique donné (d’environ 200 à 500 hectares) pendant une durée limitée (généralement un an). Pendant cette période toutes les exploitations agricoles sont planifiées et aménagées avec la participation de l’ensemble de la communauté. De petits ajustements et la maintenance sont ensuite assurés par les membres de la communauté eux-mêmes, avec l’assistance d’agents de vulgarisation locaux.

Les méthodes participatives impliquent le transfert de l’initiative et de la responsabilité des actions à la population rurale elle-même. Des équipes interdisciplinaires venant des différents départements du gouvernement travaillent pendant environ une semaine dans le bassin hydrographique. Ces équipes comportent en général des fonctionnaires du Ministère de l’agriculture et ceux de ministères, tels que l'Education, l’Environnement, la Pêche, la Forêt, les Travaux publics, le Développement de l’eau et la Santé. Ils comportent parfois du personnel des ONG nationales et internationales qui travaillent dans le bassin hydrographique. Selon les normes du Schéma d’analyse rapide d’un bassin versant, un Comité de Conservation du bassin est élu en tant qu’institution responsable de la coordination des activités locales. Un rapport sur le bassin versant sert de référence pour la planification, la mise en œuvre, la direction et l’évaluation de l’action et également pour coordonner les interventions des agents de la vulgarisation aux niveaux de la division et du district.

L’approche ainsi définie apporte des bénéfices significatifs par rapport à l’approche privilégiant l’assistance individuelle de l’agriculteur. Le nombre d’exploitations agricoles entièrement réhabilitées chaque année au Kenya par des pratiques de conservation durable des sols a augmenté grâce à l’approche bassin versant, passant de 59 450 (avec quelques réserves quant à la durabilité) en 1988 à environ 100 000 au milieu des années 90. La mise en œuvre de l’approche de gestion de bassin versant a elle-même varié selon les ressources humaines disponibles et selon les différentes interprétations du degré de participation nécessaire pour mobiliser la communauté du bassin (Pretty et al, 1995). Les impacts varient selon la qualité des interactions entre le personnel de la vulgarisation et la population locale. Quand la participation est interactive pendant la planification et la mise en œuvre, les impacts sont beaucoup plus importants que lors d’une participation purement consultative.

Dans le cadre d’une planification interactive du bassin versant, une enquête participative et interdépartementale est menée avant de lancer les activités de gestion du bassin. Elle comporte des «baraza» pour présenter les résultats et développer les plans conjoints. Les Comités de gestion du bassin sont élus de manière démocratique, ils comprennent des femmes et des hommes. Une fois la gestion des bassins versants définie, les comités restent en général actifs pour assurer le suivi et la réplication du programme. Dans le cadre de la planification conventionnelle du bassin, la «baraza» a principalement des objectifs publicitaires, les Comités de gestion du bassin sont plus souvent désignés par les dirigeants locaux et les femmes y participent rarement. Les comités tendent à devenir inactifs peu après la fin des contacts suivis avec le personnel de la vulgarisation.


Source:

M. Mbote et J.K. Kiara, Sous-division de la conservation des sols et des eaux, Ministère de l’agriculture, Nairobi

Royaume-Uni (Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord): Le schéma des exploitations agricoles du Parc national North York Moors, Yorkshire du Nord

Le Parc national North York Moors accueille entre 10 à 12 millions d’excursionnistes par an. Durant ces dernières années, des changements environnementaux majeurs sont liés au regroupement des exploitations agricoles et à une très forte diminution des emplois. Le comité du Parc national North York Moors a intensivement travaillé avec les agriculteurs durant les années 80 sur des projets tels que le reboisement, la restauration de murs en pierres sèches, le contrôle des fougères et la gestion forestière, mais on s’est rendu compte qu’une approche plus coordonnée était nécessaire. Le projet «Schéma d’exploitation agricole du Parc national North York Moors» a été lancé en 1990 avec le soutien financier du Parc national.

Le projet du Parc national North York Moors cherche à encourager une meilleure gestion des zones sensibles du point de vue de l’environnement, tout en confortant la viabilité des exploitations agricoles. A présent, il fonctionne avec la participation des agriculteurs dans les vallées sélectionnées. Un accord de gestion est souscrit avec chaque agriculteur. Il vise à garantir la préservation du paysage, de la faune et des sites historiques dans le Parc national tout en procurant de nouveaux bénéfices environnementaux. Il cherche aussi à maintenir la productivité rurale des vallées, à restaurer et à conserver les structures des fermes traditionnelles, à stimuler l’économie rurale, à créer des emplois et à assurer aux agriculteurs une flexibilité pour les décisions relatives à la gestion de leur terres.

Le projet est proposé à tous les agriculteurs dans une zone délimitée et en 1996, 90 pour cent des agriculteurs éligibles y ont adhéré. La qualité des contacts personnels entre l’équipe du projet et les agriculteurs locaux est considérée comme un élément crucial de la réussite à long terme et, au sein de la population locale, la pression des pairs permet d’assurer un large soutien à l’action. Les accords de gestion sont conclus pour 5 ans; ils sont adaptés à chaque individu et prévoient des aides financières pour les dépenses d’entretien et de gestion. Ce schéma des exploitations agricoles a entraîné une remarquable amélioration du paysage (particulièrement en ce qui concerne les structures des fermes et les murs), une amélioration des revenus agricoles et une prise de conscience et une meilleure connaissance des principes de la conservation. De récents sondages auprès des visiteurs qui se fréquentent régulièrement dans ce paysage ont montré qu’ils avaient pris conscience du changement et l’avaient apprécié. Sur l’ensemble du projet, 16 nouveaux emplois ont été crées dans le cadre des 110 accords de gestion, soit 1 emploi pour 7 fermes.

Source: Pretty (1998). The Living Land

Groupes Sociaux et Fédérations

Colombie: Comité locaux de recherche agricole (CIAL) - en Colombie et dans sept autres pays d'Amérique latine

Des nombreux pays d'Amérique latine ont réduit leurs investissements dans la recherche et la vulgarisation agricoles. Il est donc primordial que la recherche soit décentralisée et confiée aux agriculteurs eux-mêmes. Les CIAL (ou Comités locaux de recherche agricole) sont des mécanismes sociaux et institutionnels mis en place par le Centre international d'agriculture tropicale (CIAT) pour développer et étendre les approches participatives et adaptatives à la recherche agricole, et pour combler le vide laissé par l'Etat. 249 CIAL ont été formés dans 8 pays: en Colombie, le programme CIAL fonctionne avec 4 000 agriculteurs dans environ 50 communautés. Le but est d'améliorer la productivité des écosystèmes agricoles et la santé, en augmentant la capacité des communautés rurales pauvres à résoudre leurs problèmes et à profiter de nouvelles opportunités économiques.

Chaque CIAL développe ses propres thèmes de recherche, de sorte qu’il est impossible d’identifier un impact qui soit commun à tous. Les processus d’apprentissage social et institutionnel sont toutefois similaires. Les CIAL sont composés d’au moins quatre chercheurs-agriculteurs élus par leur communauté pour mener des expérimentations pour le bénéfice de tous. La supervision technique est effectuée par des techniciens externes et par des chercheurs agricoles. Des regroupements régionaux des CIAL organisent des rencontres annuelles pour échanger les résultats des recherches et pour développer les échanges entre les communautés. Au fur et à mesure que les CIAL évoluent, le capital social généré dans les communautés se renforce considérablement. Beaucoup de CIAL investissent dans d’autres activités communautaires, telles que des équipements de base pour la mouture du grain ou des fonds de roulement pour les crédits. Il y a eu de nombreuses améliorations de rendement, principalement pour le maïs, ce rendement passant de 820 kg/ha à 1 400 kg/ha à la suite de l’adoption d’approches agro-écologiques.

Dans les communautés où fonctionne un CIAL, 30 pour cent de ménages souffrent de déficits alimentaires durant les mois d’août à septembre, alors que ce sont 50 à 65 pour cent des ménages dans les communautés qui fonctionnent sans un CIAL. Les bénéfices les plus importants reviennent aux ménages les plus pauvres. Une gamme de diverses technologies a été proposée, comprenant l’élevage de cochons d’Inde, la réintroduction de la culture du blé, les haies vives, la gestion intégrée des ravageurs de la pomme de terre, la sylviculture, l’utilisation d’engrais verts, le paillage et la création de petites entreprises alimentaires. De nombreux défis restent à relever, en particulier, et ce n’est pas le moindre, de faire en sorte que les groupes d’agriculteurs continuent à évoluer et à se développer, au lieu de se dissoudre après les premiers succès.

Source: Ann Braun, CIAT, Braun (2000)

Japon: Liens entre les coopératives de consommateurs et les agriculteurs

Les coopératives d’alimentation constituent une filière vitale pour assurer une bonne alimentation aux groupes urbains qui n’ont pas un accès direct aux exploitations agricoles et à la campagne. Des connections directes entre les consommateurs et les agriculteurs ont eu un succès spectaculaire au Japon, comme témoigne la croissance rapide du nombre de coopératives de consommateurs, celle des groupes sanchoku (directement des lieux de production) et du schéma teikei (accords mutuels entre les consommateurs et les producteurs). Cet extraordinaire mouvement a été conduit par les consommateurs plutôt que par les agriculteurs, et principalement par les femmes. Il existe actuellement au Japon 800 à 1 000 groupements totalisant près de 11 millions de personnes et ayant un volume annuel de vente de 15 milliards de dollars EU. Ces groupes de consommateurs et de producteurs ont été créés sur la base de relations de confiance et ils accordent une grande importance aux relations directes. Certains d’entre eux ont obtenu un effet remarquable sur la production agricole ainsi que sur des questions environnementales.

Le plus grand et le plus réputé de ces groupes de consommateurs est le club Seikatsu, une union de coopératives lauréate en 1989 de la distinction «Right Livelihood Award». Ce groupe comprend plus de 210 000 ménages organisés en 26 000 hans, ou branches locales, sur l’ensemble du territoire japonais. Il a été fondé en 1965 par des femmes au foyer à Tokyo, qui voulaient trouver une solution pour éviter la montée du prix du lait. Leur idée consistait à se réunir et acheter directement le lait aux producteurs. Durant ces dernières années, elles ont commencé à acheter également des aliments produits sans pesticides, des vêtements et des cosmétiques. Les membres de ces clubs ont aussi commencé à s’occuper eux-mêmes de la distribution.

A la fin des années 70, un nouveau quartier général a été créé à Setagaya et la première femme au foyer membre du club Seikatsu a été élue au gouvernement local l’année suivante. Bien que 37 membres participent à la politique locale, le club cherche néanmoins un changement plus radical, visant à donner plus de pouvoir à chacun des membres, avec une voix et un rôle dans la politique participative. Cette démarche a renforcé la position des femmes traditionnellement recluses au foyer et créé de nouvelles opportunités pour elles. Le volume de ventes du seul club Seikatsu est de 320 à 350 millions de dollars EU et il emploie 905 personnes.


Source:

Pretty (1998). La terre vivante; et <http://iisd1.iisd.ca/50comm/commdb/desc/d08.htm>

Kenya: Programme de mobilisation communautaire contre la désertification (C-MAD)

Le programme de mobilisation communautaire contre la désertification (C-MAD) fonctionne dans une zone à faibles potentialités au sud de Nyanza, au Kenya occidental. La zone du programme bénéficie d’une seule saison pluvieuse par an et les terres sont sévèrement dégradées par le surpâturage et la déforestation. Le projet a commencé par une action radicale de reforestation et il a ensuite élargi ses activités à la conservation des terres, à la fertilité des sols et aux méthodes d’agriculture biologique. A présent, le programme est centré sur l’amélioration de l’ensemble de l’exploitation agricole. Les processus sociaux comprennent les méthodes participatives d’apprentissage, les recherches basées sur l’exploitant agricole et le renforcement des groupes communautaires et villageois. Le projet travaille en étroite coopération avec les agences de recherche et de vulgarisation gouvernementales et non-gouvernementales.

Le programme travaille avec environ 500 agriculteurs sur 1 000 ha, sur lesquels le rendement du maïs est passé de 2 à 4 t/ha. Le revenu a également augmenté pour de nombreux agriculteurs producteurs de fruits (citrons, oranges, mangues, ananas). Le projet signale une augmentation de l'emploi local grâce à la croissance de la demande de main-d'œuvre sur les exploitations. La culture de légumes dans les jardins potagers a largement amélioré la sécurité alimentaire des ménages ruraux. Le projet indique également une réduction de la mortalité infantile et une amélioration des niveaux nutritionnel et sanitaire.

Source: Peter Omondi, C-MAD

Sénégal: Fédération sénégalaise des ONG (FONGS)

La FONGS a été créée en 1978 par le gouvernement pour donner plus de poids aux associations villageoises qui interviennent dans les domaines de l’accès aux intrants et de l'amélioration de la production collective d’aliments, de leur transformation et de leur commercialisation. Au début de cette décennie, la FONGS comprenait 24 associations régionales constituées autour de 2 000 groupes de villageois, avec 400 000 adhérents. On estime qu’environ 1,5 millions de personnes bénéficient des activités des associations au niveau local (environ 20 pour cent de la population nationale).

Au cours des années 90, les agriculteurs ont exprimé une inquiétude croissante par rapport au modèle d'agriculture moderne qui conduit à une surexploitation des ressources naturelles combinée avec une dépendance par rapport à des intrants non renouvelables pour stimuler la productivité toujours plus chère. Au même moment, l'expérimentation des alternatives de l'agriculture durable se développait. Un forum national organisé par la FONGS a conduit à l'émergence d'une nouvelle plate-forme qui rassemble toutes les fédérations nationales - le Conseil national pour un dialogue rural et pour la coopération (CNCR), qui comporte 3 millions d'adhérents. Au cours des 5 dernières années, le CNCR a participé à la définition de politiques, a mis en place une unité d'appui technique aux agriculteurs et a développé un nouveau système de crédit basé sur l'épargne des agriculteurs.

Secteur Privé et Agriculture Durable

Au niveau mondial: «Unilever» plc et l’initiative pour l’agriculture durable

Plus des deux tiers des matières premières utilisées par l’entreprise agro-alimentaire «Unilever» provient de la production agricole et animale, de la pêche et d’autres ressources potentiellement renouvelables. Ils sont parmi les plus grands utilisateurs du monde de certaines matières premières d’origine agricole, telles que le thé, les légumes et les huiles végétales. Depuis le milieu des années 90, «Unilever» consulte des experts et s’engage avec des fournisseurs, des consommateurs et des partenaires commerciaux du monde entier pour avancer vers une solution durable pour l’agriculture du futur. Ceci a conduit à la définition suivante de l’agriculture durable: «Dans notre définition, l’agriculture durable est productive, concurrentielle et efficace, tout en protégeant et en améliorant l’environnement naturel et les conditions d’existence des communautés locales».

Unilever insiste plus explicitement sur les principes d’agriculture durable suivants:

® La production de récoltes à haut rendement et de bonne qualité nutritionnelle pour satisfaire aux besoins présents et futurs, tout en maintenant le niveau des intrants le plus bas possible.

® L’assurance que les impacts néfastes pouvant provenir des activités agricoles et pouvant affecter la fertilité des sols, la qualité de l’eau et de l’air ou la biodiversité sont réduits au minimum et que des contributions positives sont apportées autant que faire se peut.

® L’optimisation de l’utilisation des ressources renouvelables tout en minimisant l’utilisation des ressources non renouvelables.

® L’agriculture durable devrait permettre aux communautés locales de protéger et d’améliorer leur qualité de vie et l’environnement.

Unilever a mis en route une série de projets partout dans le monde pour évaluer la durabilité de ses pratiques sur la base d’un ensemble de 10 critères. Le but est de comprendre quelles sont les conditions écologiques, sociales et économiques favorables à l’agriculture durable et se mettre d’accord sur elles. Ainsi, il sera possible de déboucher sur la définition des standards d’une agriculture durable. L’objectif est de promouvoir des systèmes agricoles sains et viables, en termes sociaux, économiques et environnementaux. «Nous considérons qu’il est nécessaire de disposer d’une plus grande diversité d’approches pour la gestion des exploitations agricoles et des plantations. Chaque système agricole a quelque chose à offrir et nous voulons déterminer ce qui fonctionne le mieux dans des contextes changeants».

Des projets-pilotes concernent la culture du thé, des tomates, de palmiers à huile, des petits pois et d’épinards. Les 10 indicateurs utilisés sont: i) fertilité/état sanitaire du sol, ii) érosion du sol, iii) nutriments, iv) gestion de ravageurs, iv) biodiversité, vi) valeur du produit, vii) énergie, viii) eau, ix) capital social/humain, et x) économie locale.

Source: Jan Kees Vis <[email protected]> <www.unilever.com>

Afrique du Sud: Bayer (Pty) et la production intégrée d’arbres fruitiers à feuilles caduques et de vigne

Le cas concerne la culture d’arbres fruitiers à feuilles caduques et la production de raisin de cuve et de table. La participation de toutes les parties a permis la mise en place d’un système dans lequel l’utilisation future de nouvelles terres sera contrôlée et les nouvelles plantations, les programmes d’épandage et les systèmes de gestion seront planifiés pour entraîner un impact négatif minimal sur l’environnement. Ce programme concerne approximativement 165 hectares d’arbres fruitiers et de vignes.

Au début des années 90, les producteurs de fruits, de raisin de table et de vin de Wester Cape ont pris davantage conscience du besoin de protection environnementale et de sécurité humaine. Un Comité de gestion intégrée de ravageurs (IPM) a été constitué et, au sein de ce comité, un groupe «environnement et agrochimie» a associé les principaux acteurs jouant un rôle pour cette industrie, comme, par exemple, les universités, les exportateurs, les coopératives, les instituts de recherche, les apiculteurs, les industries agrochimiques, etc. Des lignes directrices ont été formulées pour les fruits à pépin et à noyau, pour le raisin et la production de vin et un système de contrôle pour les programmes d’épandage a été développé pour quantifier ce dernier aspect. Le groupe d’agrochimie se réunit plusieurs fois par an et révise les lignes directrices et les pratiques associées et il codifie par consensus les nouveaux agents de protection des cultures. Durant la période de croissance végétative, un groupe informel de Gestion intégrée des ravageurs (IPM), incluant tous les acteurs se réunit toutes les deux semaines pendant une heure. Les tendances et les thèmes d’actualité sont débattus et des actions sont décidées, si nécessaire. Des cours de formation sont dispensés sur le suivi des vergers à des travailleurs agricoles sélectionnés. Des certificats sont délivrés. Ils sont formés pour savoir reconnaître les ravageurs, les maladies et les insectes bénéfiques et pour enregistrer leurs incidences sur les cultures. Cette information est utilisée pour optimiser les mesures de contrôle. Les éléments les plus remarquables du projet sont la coopération de tous les partenaires-clés, la distribution de lignes directrices écrites pour susciter et évaluer les adhésions et l’optimisation des mesures de contrôle chimique (réduction d’applications, par exemple pour les acaricides).

Source: Bayer (PTY) Ltd.


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