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2. Historique


Plusieurs approches sont possibles pour analyser le développement d'un secteur dans le temps. Une approche consiste à observer les étapes du développement technologique. Comme les avancées ou le déclin résultent souvent des politiques gouvernementales, ce chapitre présente un historique du développement aquacole en Chine, en examinant les étapes des changements des politiques macro-économiques du pays.

Du point de vue politique, le développement aquacole chinois peut être divisé en trois étapes: l'avant 1949, la période 1949-1978 et l'après 1978. Chacune de ces étapes est examinée dans ce chapitre en couvrant seulement les aspects non politiques du développement aquacole. Comme on l'a dit en introduction, les politiques seront abordées dans un autre chapitre.

2.1 La période de l'avant 1949

Les documents existants montrent que la Chine élevait déjà des poissons en 1 100 avant notre ère. La carpe commune (Cyprinus carpio), poisson d'eau douce, fut la première espèce cultivée. Son élevage était mené en étangs en terre.

Au cours de la dynastie Tang (618-917 après JC), l'élevage s'est étendu aux différentes espèces de carpes: carpe commune (C. carpio), carpe argentée ((Hypophthalmichthys molitrix), carpe à grosse tête (Aristichthys nobilis), carpe herbivore (Ctenopharyngodon idellus), carpe noire (Mylopharyngodon piceus) et carpe de vase (Cirrhina molitorella). Sauf dans le cas de C. molitorella prélevée dans la rivière des Perles, toutes les autres espèces provenaient du Yangtsé. Plus tard, sous la dynastie Song (960-1279 après JC), les éleveurs établis le long de ces deux rivières récoltaient des alevins provenant des espèces susmentionnées en milieu naturel qu'ils transportaient dans des endroits éloignés pour les mettre en élevage.

L'ostréiculture date de la dynastie Han (206 avant JC à 220 après JC). Les élevages marins et celui du chanos chanos se sont popularisés sous la dynastie Ming, surtout dans la province de Taiwan (Zheng Hongtu, 1600).

A cette époque, le développement de l'aquaculture semble avoir été poussé par les habitudes alimentaires, et renforcé par la recherche. Sous la dynastie Ming, Xu Guangqi (1639 avant J.-C) rendit compte des méthodes d'élevage en eau douce et des méthodes pour prévenir les maladies. Tu Benjun décrit près de 200 espèces marines, parmi lesquelles des crustacés, des coquillages, des poissons et d'autres animaux aquatiques d'importance économique. Au cours de la même période, un livre fut écrit sur l'élevage du mulet: il représente la première contribution écrite sur une espèce marine. Le travail des chercheurs sur des espèces économiquement importantes est peut-être un signe que l'aquaculture s'est aussi développée pour des raisons économiques.

Malgré sa dépendance sur les milieux naturels pour l'approvisionnement en alevins, l'aquaculture a continué à être une activité importante pour de nombreux foyers au cours des siècles, ce qui a conduit à une grande expansion géographique et à la création de fermes piscicoles dans tout le pays, comme on peut le constater aujourd'hui.

2.2 La période 1949-1978

La pisciculture de poissons d'eau douce en étangs a continué à dominer le secteur aquacole entre 1949 et 1978. Cependant, le développement constant observé au cours de la période précédente s'est ralenti au début du XXe siècle. La demande en alevins était plus grande que la production naturelle. Jusqu'au début des années 50, la majorité des carpes, la principale espèce élevée[1], ne pondait pas en captivité (en étangs). Ce problème a largement freiné la production aquacole et son développement.

Le déficit croissant en alevins a poussé le Gouvernement à mobiliser et organiser les scientifiques pour qu'ils trouvent des façons de résoudre ce problème. L'objectif premier du Gouvernement était de contribuer à satisfaire les besoins en protéines animales d'une population qui ne cessait de croître en Chine continentale en augmentant la production aquacole. Les chercheurs concentrèrent leurs efforts sur le contrôle de la production d'alevins afin de ne pas dépendre des ressources naturelles. En 1958, ils réussirent la fécondation artificielle de la carpe à grosse tête (A. nobilis), de la carpe argentée (H. molitrix) et de la brème de Pékin (Parabramis pekensis). Ce fut la première fécondation de poissons par hormones dans l'histoire. La carpe noire (M. piceus) et la carpe herbivore (C. idellus) ont été également fécondées artificiellement, respectivement en 1960 et 1961. Ces réussites ont libéré le secteur de l'aquaculture en eau douce de sa dépendance en alevins prélevés en milieu naturel, et ont lancé le secteur aquacole dans une nouvelle étape.

Suite à ces succès, le Gouvernement, à travers la Maison d'Edition Scientifique, a publié, en 1961, un ouvrage de base de 612 pages intitulé «L'Aquaculture d'Eau Douce en Chine». Ce livre, rédigé par un Comité spécial sur l'Aquaculture en Eau Douce, qui rassemblait les diverses expériences de pisciculture en eau douce à travers le pays, a posé les bases pour une culture intensive et durable des poissons d'eau douce. En 1962, 3 milliards d'alevins de différentes espèces de carpes étaient produits en étangs: carpe à grosse tête (A. nobilis), carpe noire (M. piceus), carpe herbivore (C. idellus) et carpe argentée (H. molitrix). Ce développement rapide de la production d'alevins traduit l'impact des politiques gouvernementale sen matière de recherche, de technologie et de divulgation de l'information sur l'aquaculture chinoise en eau douce.

La pisciculture en eau douce s'est développée en même temps que la pisciculture en eau saumâtre et en eau marine. Les principaux organismes marins élevés à cette époque comprenaient plusieurs espèces d'algues, de mollusques, de crustacés, d'huîtres et d'échinodermes. Avant 1950, onze espèces ou variétés d'espèces marines étaient produites utilisant des méthodes traditionnelles, dont quatre espèces d'algues, cinq de mollusques, une de crevettes, et une de poissons. A partir de 1950, le nouveau Gouvernement de la République Populaire a porté un intérêt plus grand à la recherche et à la technologie des organismes marins. Les biologistes marins ont été mobilisés pour développer l'aquaculture marine sur des bases scientifiques. Le Gouvernement a financé des recherches fondamentales qu'il a appliquées sur quelques algues telles la laminaire du Japon (Laminaria japonica) et l'algue nori (Porphyra tenera). L'objectif principal était de gagner des devises grâce à l'exportation. Ces devises étaient essentielles à l'achat des biens nécessaires à la reconstruction de l'économie nationale, dans un pays qui sortait tout juste de la domination étrangère.

La politique gouvernementale d'aide à la recherche et au développement fut un succès. Les études financées par le gouvernement ont conduit en particulier à comprendre l'origine des spores utilisées dans la culture de laminaires (L. japonica) et dans le cycle de l'algue nori (P. tenera). Elles ont aussi réalisé des avancées majeures dans la culture de laminaires (L. japonica) dans les années 1950, et de celle de l'algue nori (P tenera) dans les années 1960. Ces deux algues sont devenues les piliers du secteur industriel aquacole marin en Chine. La production marine était estimée, en 1950, à environ 10 000 tonnes. Trente trois ans plus tard, en 1983, la production atteignait 545 000 tonnes, soit 54,5 fois celle de 1950, ce qui représente une croissance moyenne annuelle de 16 pour cent. La production s'est accrue de 1958 à 1959, avec des chiffres respectivement de 84 000 et 105 000 tonnes. Cet accroissement rapide était dû à la production de laminaires (L. japonica) qui est passée de 6 253 tonnes en 1958, à 23 886 tonnes en 1959. Cette différence de 17 633 tonnes en une seule année, était le résultat des efforts du gouvernement en matière de fertilisation de la mer et d'extension des zones de production vers le sud. Depuis lors, la production de laminaires a commencé à montrer son importance économique. Pendant la période 1967-1980, les laminaires représentaient 50 à 60 pour cent de l'aquaculture marine chinoise.

Des études similaires ont aussi été menées sur l'écologie et la biologie de la crevette charnue (Penaeus chinensis), dans le but de comprendre en particulier ses mécanismes de reproduction. Des expérimentations en laboratoires menées sur la maturation de cette espèce et sur ses conditions de reproduction artificielle ont été réussies dans les années 50 et au début des années 60. Ces avancées technologiques ont posé, plus tard et avec succès, les bases de la production de larves de crevettes à grande échelle, condition essentielle du développement des élevages de crevettes en Chine. La crevette est devenue une autre composante importante de l'industrie de culture marine en Chine.

Au cours de la même période, des études ont également été menées sur la biologie des mollusques élevés à des fins commerciales, en particulier sur l'écologie, le développement et la culture des larves des moules et des pétoncles, telle que la moule bleue (Mytilus edulis). Ces études biologiques ont à nouveau joué un rôle important dans la culture de moules et pétoncles au cours des années 70 et 80. Les moules représentent une part importante du secteur des entreprises de culture marine en Chine, avec une production de plus de 114 500 tonnes en 1983. La culture de pétoncles s'est aussi développé très rapidement. Deux autres mollusques, l'huître (Ostrea spp.) et le clam (Sinonovacula constricta) sont des organismes traditionnellement cultivés en aquaculture marine.

2.3 La période de l'après 1978

2.3.1 Les principaux systèmes d'élevage, espèces et technologies de production en aquaculture d'eau douce

En Chine, une large gamme de technologies aquacoles est utilisée pour différentes espèces et dans différentes conditions environnementales. Les principaux systèmes d'aquaculture comprennent les étangs, les cages, les enclos, la rizipisciculture, les élevages en circuit fermé et les pêcheries fondées sur l'élevage[2] en eaux libres.

La pisciculture en étangs, pratique traditionnelle en Chine, est le système d'aquaculture le plus fréquent et le plus importante dans le pays. Les principales espèces élevées en étangs sont les suivantes: les carpes chinoises[3], la carpe commune (C. carpio), le carassin (Carassius auratus), la carpe de vase (Cirrhina molitorella), la carpe de Wuchang (Megalobrama amblycephala), le mandarin (Siniperca chautsi), l'anguille Japonaise (Anguilla japonica), la crevette d'eau douce Japonaise (Macrobrachium nipponensis), les perles (Hyriopsis cumingii et Cristaria plicata), le crabe chinois (Eriocheir sinsensis), la tortue à carapace souple (Trionyx sinensis) et les espèces exotiques comme le poisson-chat (Ictalurus punctutatus), le tilapia (Oreochromis niloticus), et le bouquet géant (Macrobrachium rosenbergii), le black-bass à grande bouche (Micropterus salmoides) et la truite arc-en-ciel (Onchorhynchus mykiss). Les techniques de production des ces différentes espèces sont résumées dans le tableau 1.

Contrairement aux élevages en étangs, la production en enclos et en cages a été introduite en Chine à partir de l'Asie du Sud-est, dans les années 1980 et 1970, respectivement. Cependant, malgré leur histoire récente, ces méthodes d'élevage sont devenues des moyens efficaces d'augmenter la production piscicole dans les eaux libres chinoises. Les principales espèces et méthodes d'élevage en enclos et en cages sont décrites dans le tableau 2.

TABLEAU 1
Principales espèces aquacoles d'étangs et techniques de production en Chine, 2002

Principales espèces

Carpes chinoises, carpe commune, tilapia, carpe de Wuchang, carassin, mandarin, poisson-chat, anguille, bouquet géant, crabe chinois, perle, carpe de vase, tortue à carapace souple

Environnement

Elevages sur la terre ferme

Principaux intrants physiques

Œeufs et alevins, aliments, médicaments et produits chimiques, essence/mazout, électricité, engrais, main d'œuvre

Densité d'alevinage

Polyculture ou monoculture, densité faible à élevée

Gestion des élevages

Alevinage contrôlé (taille, qualité et densité), alimentation raisonnée (qualité, quantité et périodicité), fertilisation, gestion de la qualité de l'eau, prophylaxie, et traitements

TABLEAU 2
Principales espèces et méthodes d'élevage d'eau douce en enclos et en cages, en Chine, 2002.

Systèmes d'élevage

Cages

Enclos

Espèces principales

Carpe herbivore, carpe commune, tilapia, carpe de Wuchang, carassin, mandarin, poisson-chat, crevettes d'eau douce

Carpes chinoises, carpe commune, carpe de Wuchang, carassin, mandarin, poisson-chat, crabe chinois

Environnement

Rivières, lacs naturels ou artificiels

Lacs et retenues peu profonds

Principaux intrants physiques

Alevins, alimentation, main d'œuvre

Œeufs et alevins, aliments, médicaments et produits chimiques, main d'œuvre

Densité d'élevage

Monoculture dominante, parfois polyculture ou forte densité

Polyculture, densité moyenne

Gestion des élevages

Bonne sélection du site, choix des cages, alevinage contrôlé (taille, qualité et densité), alimentation raisonnée (qualité, quantité et périodicité), prophylaxie et traitements, prévention des fuites de poissons

Bonne sélection du site, construction des enclos, alevinage contrôlé (taille, qualité et densité), alimentation raisonnée (qualité, quantité et périodicité), prophylaxie, prévention et traitements, prévention des fuites et récolte efficace

TABLEAU 3
Principales espèces d'eau douce et méthodes d'élevage en rizières en Chine, 2002

Principales espèces

Carpe commune, tilapia, carpe de Wuchang, carassin, poisson-chat, crevettes, crabe chinois

Environnement

Rizières

Principaux intrants physiques

Œeufs et alevins, aliments, engrais, essence/mazout, électricité, main d'oeuvre

Densités d'élevage

Polyculture ou monoculture, faible densité

Gestion des élevages

Bonnes conception et construction des canaux, alevinage contrôlé (taille, qualité et densité), alimentation rationnelle (qualité, quantité et périodicité), fertilisation, gestion de la qualité de l'eau et contrôle de l'usage des pesticides

L'élevage de poissons en rizières est également une pratique traditionnelle en Chine. Il a connu un développement très rapide ces dernières années, suite à des changements structuraux dans l'agriculture chinoise traditionnelle. Il représente actuellement un système cultural important avec un impact certain sur le développement rural. Le tableau 3 montre les principales espèces et méthodes d'élevage employées en rizipisciculture.

L'aquaculture en eau courante est le système de production le plus récemment introduit en Chine. Les premiers essais datent du début des années 80. Elle est maintenant largement utilisée pour le grossissement de certaines espèces, l'hivernage d'espèces sub-tropicales et la reproduction de quelques espèces. Les principales espèces et techniques d'élevage sont décrites dans le tableau 4.

TABLEAU 4
Principales espèces et méthodes d'élevage en eau douce courante utilisées en Chine, 2002.

Principales espèces

Tilapia, anguille, esturgeon, tortue à carapace molle, poisson-chat, crevettes, crabes (reproduction)

Environnement

Structures à terre

Principaux intrants physiques

Œeufs et alevins, aliments, essence/mazout, produits chimiques/médicaments et main d'œuvre

Densité d'élevage

Monoculture, forte densité

Gestion des élevages

Bonnes conception et construction des structures d'élevage, alevinage contrôlé (taille, qualité et densité), alimentation rationnelle (qualité, quantité et périodicité), contrôle de la qualité de l'eau

TABLEAU 5
Principales espèces d'eau douce et techniques utilisées pour les pêcheries fondées sur l'élevage, en Chine, 2002

Principales espèces

Carpes chinoises, carpe commune, carassin, carpe de Wuchang

Environnement

Lacs et retenues

Principaux intrants physiques

Œeufs et alevins et main d'œuvre

Densité d'élevage

Polyculture, faible densité

Gestion des élevages

Empoissonnement contrôlé (taille, qualité et densité), prévention des fuites, contrôle des activités de pêche et récolte efficace

L'empoissonnement en eaux libres remonte à environ 40 ans. Il a démarré dans des retenues artificielles de petite ou moyenne taille au début des années 60, et il représente maintenant une méthode efficace pour augmenter la productivité et la production des plans d'eau continentaux. Le tableau 5 montre les principales espèces et méthodes utilisées pour produire du poisson suivant cette méthode

2.3.2 Les principaux systèmes, espèces et technologies de production utilisés en eaux marines et saumâtres

Il existe de nombreux systèmes d'aquaculture en eaux marines et saumâtres. Selon les espèces cultivées, les conditions naturelles dans le milieu d'élevage, les disponibilités financières, le niveau de connaissance des éleveurs, et autre, ces systèmes varient des étangs, aux radeaux, aux enclos, aux cages (en bordure de côte, au large et immergées), aux tunnels, aux systèmes de bacs à recyclage de l'eau, aux élevages au fond d'un plan d'eau marine, aux élevages en haute mer, et à l'empoissonnement des eaux marines libres.

Tandis qu'avant 1980, l'intérêt était plus porté sur deux espèces d'algues, la laminaire du Japon (L. japonica) et l'algue nori (P. tenera); et sur la moule bleue (M. edulis), qui représentaient à elles trois environ 98 pour cent des productions marines totales, depuis les années 80, le Gouvernement chinois a adopté et soutenu, par le biais de la recherche, une politique d'élevage d'espèces marines multiples. Actuellement, outre les deux espèces d'algues, l'algue laminaire (L. japonica) et l'algue nori (P tenera), et la moule bleue, d'autres espèces marines on pris de l'importance. Elles comprennent deux espèces de crevettes (Penaeus monodon et P. chinensis), deux autres espèces de mollusques (huîtres, Ostrea spp.) et une variété de clam (S. constricta), de pétoncle (Agropecten spp.), d'ormeau (Haliotis discus hannai et H. diversidor) et des poissons comme le mérou (Epinephelus spp.), le pagre (Pagrosomus spp.), le cardeau (Paralichthys olivaceus), le turbot (Psetta maxima), et le tambour à gros yeux (Pseudosciaena crocea). Le tableau 6 présente les principaux systèmes d'aquaculture pour les différentes espèces.

TABLEAU 6
Principaux systèmes d'aquaculture marine par espèces principales en Chine, 2002.

Système d'élevage

Espèce

Remarque

Etangs

Crevettes, crabes, coquillages, Gracilaria sp. et poissons

Activité commerciale

Radeaux

Algues, pétoncles, huîtres, ormeaux

Activité commerciale

Estran

Algue nori, clam, huîtres

Activité commerciale

Enclos

Ormeau, crevettes

Activité commerciale

Cages sur la côte

Poissons

Activité commerciale et essais

Cages au large

Poissons

Activité commerciale et essais

Tunnel

Ormeaux

Niveau artisanal

Cages immergées

Ormeaux, poissons

Essais au niveau artisanal

Systèmes de Bacs à recyclage de l'eau

Cardeaux, turbots et autres poissons, ormeaux

Activité commerciale et essais

Elevages au fond d'un plan d'eau marine et en haute mer

Ormeaux, pétoncle japonais, coques, concombres de mer, oursins

Activité commerciale

Empoissonnement des eaux marines (libres)

Crevette charnue, pagres, cardeaux, tambours à gros yeux, mulets, méduses

Essais

Parmi ces systèmes d'aquaculture, les radeaux sont surtout utilisés pour la production de laminaires, de moules, de pétoncles, d'huîtres et d'ormeaux[4]. Les crevettes se prêtent surtout à l'aquaculture en étangs; les clams se prêtent à la culture en étangs et les poissons à la culture en cages.

2.3.3 Structure et organisation du secteur

Propriété

Jusqu'en 1978, les élevages appartenaient soit au Gouvernement (propriété d'Etat) soit aux collectivités (propriété collective). A partir de cette date, une nouvelle politique gouvernementale autorise et encourage d'autres modes de propriété des exploitations aquacoles. Les entreprises aquacoles sont soit de type étatique, soit de type corporatif, soit de type individuel, soit des sociétés conjointes ou des entreprises étrangères indépendantes.

Ces différents modes de propriété varient d'une région à l'autre à l'intérieur du pays. Au sud du pays, dans les provinces côtières et autonomes de Zhejiang, Fujian, Guangdong, Guangxi, et Hainan, plus de 90 pour cent des élevages appartiennent à des individus ou des corporations privées. Dans certaines zones de la région, telles Wenzhou et Taizhou (province de Zhejiang), les sociétés conjointes et les coopératives représentent 100 pour cent du secteur. La majorité des partenaires des sociétés ayant des investisseurs étrangers sont originaires de Taiwan Province de China.

Dans les provinces qui longent les côtes Nord de la Chine, de Jiangsu, à Shandong, Hebei et Liaoning, environ 80 pour cent des entreprises aquacoles appartiennent à des corporations. Avant 1978, elles étaient en propriété collective. Dans la province de Shandong, la majorité des corporations ont plusieurs activités commerciales: cela peut aller de la pêche à l'aquaculture, la transformation, les constructions et d'autres activités sans relation avec la pêche.

Dans les régions continentales, plus de 90 pour cent des entreprises de pisciculture en eau douce appartienne à des privés et sont gérés en famille.

Relation entre les petites et les grandes exploitations à fins commerciales

Il est possible de diviser les rapports entre les petits et les grands producteurs en deux catégories: le rapport de type stratégique entre les petits aquaculteurs et les fournisseurs d'aliments, selon un système de coopération basé sur les stocks, et le rapport entre les sociétés de type corporatif et les petits aquaculteurs. Chacun de ces rapports se complète.

Les responsables des grandes compagnies sont appelés «Têtes de Dragons». En tant que tels, ils peuvent contracter avec les petites exploitations piscicoles. Les contrats comprennent: le capital d'investissement, la collecte de la production, des directives techniques et la fourniture d'information sur le marché aux petites exploitations piscicoles. En plus des gains économiques, les grandes compagnies gagnent le soutien des communautés pour leurs services. Le soutien des communautés est essentiel pour la longévité de leur propre entreprise.

Les petits aquaculteurs reçoivent aussi un soutien de ces grandes entreprises. Certains fabricants d'aliments ou des compagnies de produits chimiques organisent des cours, sur une base permanente ou ad hoc, relatifs aux techniques aquacoles, à l'introduction de nouvelles espèces, à la gestion de la santé des poissons, au contrôle de la qualité de l'eau et autres sujets liés à la pisciculture. Les fournisseurs d'aliments ou de produits chimiques, comme les petits aquaculteurs, bénéficient de cette collaboration. D'un coté les petits aquaculteurs acquièrent, grâce aux fabricants d'aliments ou de produits chimiques, le savoir-faire nécessaire pour augmenter leur production. De l'autre, en encourageant les petits aquaculteurs à accroître leur production par le biais des aliments et des engrais, les fournisseurs d'intrants créent une demande pour leurs produits. En conséquence, en augmentant les ventes, ils agrandissent leurs revenues.

Taille et répartition des fermes

La taille et la répartition des fermes dépendent des espèces cultivées et de la zone géographique. Dans le Nord du pays, surtout dans les provinces de Shandong et de Liaoning, la majorité des fermes d'aquaculture marine sont des entreprises à fins commerciales de grande taille. Elles produisent essentiellement des laminaires (L. japonica), des soles (P. olivaceus), pétoncles (Chlamys farreri) et des ormeaux (Haliotis discuss hannai, H. diversicolor). Au sud et à l'intérieur, les cultures de type artisanal sont majoritaires. Il s'agit surtout de culture en eau douce gérée par les familles. Il existe des productions de poissons en rizières et des productions intégrées (mûrier - soie - poisson - élevages). Il n'existe pas de données fiables permettant une classification des fermes aquacoles selon leur taille.

Organisation et distribution de la production d'alevins

Comme la demande en alevins est élevée, la Chine possède de nombreuses écloseries pour les différentes espèces. Mise à part l'anguille (Anguilla spp.) dont les alevins sont prélevés dans les zones estuaires ou importés de différents pays comme la France, la plupart des alevins sont approvisionnées par les écloseries.

Les écloseries sont des unités bien développées ou des stations (appartenant à l'Etat ou à la Province) qui sont gérées par des sociétés corporatives, des collectivités ou des privés. La «Station Nationale de Vulgarisation des Techniques Aquacoles» est responsable de la diffusion des techniques de reproduction et de l'introduction des espèces améliorées d'une région à l'autre. Le «Comité d'Identification des Espèces», sous le contrôle du «Bureau National des Pêches», est responsable de l'identification des espèces améliorées et de la création des centres de reproduction. La figure 1 illustre les relations et les circuits décisionnels des différentes institutions impliquées dans la production d'alevins (à travers la recherche, l'éducation et la formation), et leur répartition.

FIGURE 1
Liens administratifs et techniques en aquaculture, Chine, 2002

Organisation et distribution de la production d'aliments

Actuellement la Chine possède environ 12 000 unités de fabrication d'aliments du bétail, y compris des aliments pour les poissons. Sur ce total, 1 900 ont une capacité de production supérieure à 5 tonnes à l'heure. Depuis la libéralisation du secteur aquacole, la propriété des unités de fabrication d'aliments pour le poisson a été considérablement diversifiée, bien qu'à un rythme lent (voir le tableau 7). L'Etat continue de jouer un rôle important dans la production d'aliments pour les animaux aquatiques, possédant un peu plus de 47 pour cent des unités, contre 99 pour cent en 1990. Les sociétés corporatives nationales en contrôlent près de 47,6 pour cent, contre 0 pour cent en 1990. La part des sociétés conjointes a également augmenté, bien que lentement. En 1999, elles représentaient 3,8 pour cent des unités destinées aux animaux aquatiques, comparé à 0,9 pour cent en 1990.

Les usines d'aliments en Chine sont gérées par différentes autorités gouvernementales. Il existe environ 323 unités sous la direction des autorités de la pêche. Elles constituent l'ossature du secteur industriel d'aliments pour poissons chinois.

Organisation du marché et commercialisation

Emballage et transformation

Les produits de l'aquaculture sont vendus aux consommateurs, frais ou transformés. Cependant, bien que la vente de produits frais représente la pratique la plus courante, les politiques de réformes en Chine ont donné de l'élan au secteur de la transformation du poisson. Les technologies simples de manutention et de transformation sont petit à petit remplacées par les technologies les plus modernes afin d'augmenter la valeur ajoutée de différents produits de la mer. Les produits surgelés ou réfrigérés prennent de l'importance sur les marchés, remplaçant les produits salés (séchés/mouillés). Les emballages deviennent plus petits; les containers en fer blanc remplacent les bocaux en verre; divers nouveaux produits finis se sont aussi développés pour répondre aux exigences du marché.

TABLEAU 7
Importance relative et absolue des usines d'aliments destinés aux animaux aquatiques par mode de propriété

Propriété

Année

1990

1992

1994

1996

1998

1999

Taux de
changement
annuel (%)
1990-19991

Etat

Nombre

5 956

6 352

5 640

5 586

3 988

3 656

-5,3

Sociétés conjointes

Nombre

55

97

152

216

298

296

20,6

Sociétés corporatives
nationales

Nombre

0

624

1 038

1 795

3 680

3 671

21,82

Propriétaire individuel

Nombre

7

8

15

33

69

87

32,3

Total


6 018

7 081

6 845

7 630

8 035

7 710

2,8

Etat

%

99

89.7

82,4

73,2

49,6

47,4


Sociétés conjointes

%

0,9

1,4

2,2

2,8

3,7

3,8


Sociétés corporatives
nationales

%

0,0

8,8

15,2

23,5

45,8

47,6


Propriétaire individuel

%

0,1

0,1

0,2

0,4

0,9

1,1


1 Taux de changement annuel = (X1999/X1990)^(1/9) - 1.
2 Pourcentage annuel calculé sur la période 1992-1999.
Source: adapté des Statistiques nationales du secteur des aliments, 1999

En 1994, plus de 1 100 différents produits de la mer ont été exposés à la Foire des Produits de la Mer Transformés, qui s'est tenue à Pékin. En 1999, il existait environ 6 443 entreprises travaillant dans le secteur de la transformation des produits de la mer. Sur ce total, 461 (7 pour cent) appartenaient à l'Etat. Trois ans auparavant, en 1996, le Gouvernement possédait près de 20% des usines de transformation. Cela montre que les entreprises collectives et privées se sont rapidement développées suite aux politiques des réformes économiques de 1978. De même, en 1999, environ 12,23 millions de tonnes de produits bruts (production de produits halieutiques non transformés) ont été utilisés par l'industrie de transformation, soit 29,7 pour cent de la production totale de poissons nationale.

Par manque de données précises, surtout de statistiques par catégories, il est difficile d'analyser en détail la place du secteur de la transformation de poissons dans l'aquaculture en Chine. La principale activité dans le domaine de la transformation des poissons d'eau douce comprend la réfrigération, le séchage, le fumage et la conserverie. La réfrigération est le mode de transformation le plus répandu; un peu plus de 52 pour cent de la production est ainsi réfrigérée. Le tableau 8 montre la production des principaux poissons d'eau douce par principale province continentale.

Parmi les principaux produits transformés: l'anguille, le tilapia, les algues (Porphyra tenera) et les aliments diététiques/biologiques.

La Chine a d'abord importé du Japon, en 1982, les outils de transformation de l'anguille. Depuis, plus de 50 unités/ateliers ont été installées. La majorité se trouvent dans les provinces de Guangdong, Fujian, Jiangsu, Jiangxi et Anhui. Plus de 70 000 tonnes d'anguilles cuites sont produite chaque année; la quasi-totalité est exportée vers le Japon. La Chine continentale est à présent le premier fournisseur d'anguilles au Japon, dépassant Taiwan. Les exportations d'anguilles cuites représentent environ 20 pour cent du total des exportations des produits de la mer (environ 3,83 milliards de dollars en 2000).

Le tilapia est une espèce qui se développe dans le secteur de la transformation. Le filet de tilapia est le principal produit de transformation. Bien que les exportations de tilapias congelés ou frais aient atteint seulement environ 650 000 dollars EU en 1998, cette espèce exotique présente un fort potentiel de développement. Le premier marché est celui des Etats-Unis d'Amérique (filets frais ou congelés).

TABLEAU 8
Principaux modes de transformation des produits d'eau douce par principale province continentale en Chine, 2002

Province

Total

Congelé

Séché

Fumé

Conserves

Produits
à base
de Surimi

Farine
de
poisson

Autres1

  (Tonnes) (Tonnes) (Tonnes) (Tonnes) (Tonnes) (Tonnes) (Tonnes) (Tonnes)

Hubei

30 503

19 405

972

1 054

960

2 384

62

5 644

Hunan

24 138

5 045

4 325

9 340

200

2 583

310

2 335

Anhui

15 027

12 833

479

562

20

30

185

918

Jiangxi

44 201

5 571

19 868

11 477

35

1 445

91

4 793

Total
National

6 242 000
(100%)

3 258 000
(52,2%)

632 000
(10,1%)

235 000
(3,8%)

21 000
(0,3%)

93 000
(1,5%)

707 000
(11,3%)


1 Y compris les produits comme les épices et les médicaments.

TABLEAU 9
Importance relative des principaux produits de la mer dans l'alimentation diététique/biologique en Chine, 2002

Origine des produits

Importance relative
(%)

Spirulina platensis

35,6

Huile de poisson

13,0

Arêtes de requin

6,3

Tortue d'élevage

6,3

Produits à base de chitine des crustacés d'élevage

5,3

Perles de culture

5,3

Huile de foie de requin

3,9

Huîtres d'élevage

2,9

Autres espèces de tortues d'élevage

2,9

Chien de mer

2,4

Hippocampes d'élevage

1,9

Arêtes d'anguilles d'élevage

1,4

Autres

14,7

Total

100

En 1998, la Chine a produit un total de 8 milliards de feuilles séchées de Porphyra représentant 1,5 milliard de yuans soit environ 183 millions de dollars EU. Les provinces de Jiangsu et de Fujian sont les principaux centres de production. Près de 90 pour cent de la production de cette algue sont exportés.

Ces dernières années, le secteur des aliments diététiques/biologiques s'est rapidement développé, en termes de variétés, de produits commercialisés et en termes de tonnage. Fin 1999, 1 771 produits diététiques/biologiques différents étaient enregistrés auprès du Ministère chinois de la santé. Parmi eux, 208 étaient originaires de productions aquatiques. Leur importance relative est montrée dans le tableau 9.

Circuits de distribution

La production aquacole est soit consommée localement, soit exportée. Le commerce des produits de la mer, y compris des produits issus de l'aquaculture, représentait 19,6 millions de tonnes en 2000, soit 207,2 milliards de yuans (Département de l'industrie et du commerce, 2001)

La figure 2 décrit les circuits de distribution suivis par la majeur partie des produits issus de l'aquaculture d'eau douce.

FIGURE 2
Circuits de distribution des produits d'aquaculture en Chine, 2000

D'après la figure 1, sur le marché de détail, la plus grande partie des produits aquatiques passe entre les mains de deux opérateurs (les grossistes primaires et secondaires) avant d'atteindre le consommateur. Les producteurs plus proches des zones urbaines vendent leurs produits directement aux détaillants ou à travers d'intermédiaires. On estime qu'à chaque étape du marché, la marge bénéficiaire atteint 10 à 20 pour cent du prix de base.

Les détaillants comprennent, entre autres, les supermarchés et les autres canaux de distribution. Cependant, bien que les supermarchés et autres canaux de distribution se développent à un rythme rapide, ils sont d'introduction relativement récente. Une étude menée, par la Corporation générale des pêcheries de Pékin, sur 11 canaux de distribution et 20 supermarchés de Pékin indiquait qu'en 1998 la moyenne des ventes était de 904 millions de yuans, dont 21,41 millions de yuans provenant de la vente des produits de la mer. Comme indiqué en Figure 2, ces chiffres montrent que les produits de la mer représentaient environ 2,4 pour cent du total des ventes. Au début des années 80, il n'y avait ni poissons ni autres produits de la mer vendus dans les supermarchés et autres canaux de distribution. Ceux-ci n'existaient pas encore.

Organisation de la collecte des statistiques

En Chine, les statistiques sont recueillies suivant deux canaux différents. Le canal le plus important est celui officiel (gouvernemental). Il comprend le Bureau des Pêches, le Ministère de l'Agriculture et le Bureau des Statistiques Gouvernementales. Le recueil de statistiques, suivant ce canal, suit une processus hiérarchique et vertical de responsabilités, de la province vers la base. Le recueil de ces données est périodiquement complété par des recensements. L'objectif est de vérifier les chiffres et d'améliorer la fiabilité des données collectées: ces données sont utilisées par le gouvernement pour la planification. Les statistiques peuvent également être recueillies à travers des canaux non gouvernementaux.

FIGURE 3
Pourcentage des ventes des produits de la mer en supermarchés et autres canaux de distribution à Beijing, 1998

Organisation de la recherche, de l'éducation, de la formation et de la vulgarisation

Recherche

Pendant plus de 40 ans de développement de l'aquaculture, un système de recherche aquacole exhaustif a été établi en Chine. Ce système comprend surtout des instituts nationaux de recherche sur les pêches, financés par le Gouvernement central, des instituts financés par les gouvernements locaux, surtout au niveau provincial et municipal, et des universités. En 1999, il existait 210 instituts de recherche sur les pêches dans le pays. Le nombre de professionnels scientifiques et techniques employés par le Gouvernement (central et local) dans la recherche sur les pêches et le développement technologique (d'abord en aquaculture), non compris les chercheurs en universités et dans le secteur de production, dépassait 7 000 personnes.

Les instituts de recherche financés par le Gouvernement central (instituts nationaux de recherche sur les pêches) sont directement gérés par l'Académie Chinoise des sciences halieutiques dépendant du Ministère de l'agriculture (figure 1). Les universités dépendent de l'administration du Ministère de l'éducation ou du Gouvernement provincial. Les instituts nationaux de recherche et les universités sont le principal outil de recherche aquacole et de développement technologique en Chine. Ils travaillent en général sur la recherche fondamentale et appliquée, et sur le développement technologique, pour répondre aux besoins nationaux de développement aquacole.

Les instituts qui sont financés par le gouvernement local jouent aussi un rôle important dans la recherche aquacole. Ils traitent surtout les problèmes techniques liés au développement de l'aquaculture au niveau local. Ils sont essentiellement orientés vers les producteurs et offrent parfois une réponse plus rapide aux besoins des éleveurs, que les deux autres catégories. Ils ont souvent de l'avance sur les instituts nationaux et sur les universités dans le domaine des avancées technologiques.

Bien que la recherche aquacole soit toujours essentiellement le fait des instituts publics et des universités, les instituts nationaux des pêches n'en possèdent plus le monopole comme c'était le cas jusqu'à ces dernières années. La recherche aquacole suscite de plus en plus l'intérêt du secteur privé qui en a compris le potentiel de développement. L'essor du secteur entraîne le financement de la recherche par des sociétés commerciales privées exerçant d'autres activités que la production aquacole. Le premier intérêt réside dans la production d'aliments, de produits chimiques (contrôle des maladies) et dans les techniques de reproduction et d'élevage d'espèces à haute valeur commerciale. Un institut privé de recherche sur les pêches et l'aquaculture a déjà vu le jour. La création de tels instituts doit permettre de renforcer la recherche et le développement dans le pays.

Education et Formation

Le Gouvernement a pris conscience du rôle essentiel de la formation du personnel, à savoir toutes les ressources humaines. Ainsi, dans ses programmes d'éducation, il a donné une place importante à l'éducation aquacole et à la formation. Un système efficace d'éducation et de formation a été mis en place, qui peut généralement répondre à la demande en ressources humaines pour assurer le développement du secteur. L'éducation aquacole qui inclut des cours théoriques et la formation sur le terrain, est entièrement financée par le gouvernement Central et les gouvernements locaux. A ce jour, il n'y a pas de participation financière du secteur privé.

Education scolaire. Le développement du secteur aquacole nécessite un grand nombre de scientifiques et de professionnels qualifiés. Avant la création de l'Ecole des pêches de Shanghai et la suppression de l'éducation supérieure par le Gouvernement en 1952, il existait une université des Pêches et trois écoles de Pêche sous la tutelle directe du Ministère de l'Agriculture. Avec la réforme des études universitaires en 1976, ces universités et écoles de pêche n'appartiennent plus au Ministère de l'agriculture, mais dépendent du Ministère de l'éducation nationale. En plus, ces vingt dernières années, la majorité des universités d'agronomie ont inclus la pêche (et l'aquaculture) dans les cursus scolaires et universitaires. L'aquaculture est devenue en Chine, une des matières essentielles des universités, écoles et collèges. Il existe actuellement près de trente universités dispensant des cours aux étudiants. Environ mille étudiants s'inscrivent en aquaculture chaque année. Les universités et instituts de recherche dispensent des enseignements aquacoles au niveau mastère et doctorat. Cinq instituts délivrent des doctorats et neuf autres, des mastères en aquaculture et en sciences qui y sont relatives.

Formation technique et enseignement professionnel Il existe environ 20 établissements d'enseignement technique secondaire et un grand nombre de centres d'enseignement professionnel. Leur but est de former des techniciens aquacoles et techniciens des pêches. Ces écoles étaient, avant la réforme de l'éducation supérieure, utilisées pour former des techniciens employés sur les fermes aquacoles. Le changement dans le rôle joué par ces écoles est venu du besoin de former du personnel de manière exhaustive plutôt que de donner seulement une formation technique de terrain. Ce changement de politique a aussi eu pour cause le coût élevé de la formation des éleveurs.

Vulgarisation

Un facteur très important contribuant au développement de l'aquaculture en Chine est la grande variété et la qualité des services de vulgarisation offerts aux paysans. Les programmes de vulgarisation de l'aquaculture existent depuis longtemps en Chine. Ils ont toujours été largement financés par le gouvernement. La Station générale de vulgarisation nationale des techniques des pêches (figure 1) est l'institut national responsable de la vulgarisation des pêches et surtout de l'aquaculture. Il existe 18 462 centres de vulgarisation en Chine: ils forment un réseau couvrant l'ensemble du pays. En 1999, les vulgarisateurs étaient au nombre de 45 863.

Le service de vulgarisation des pêches est financé conjointement par les Gouvernements Central et locaux. Le budget total destiné à la vulgarisation était estimé à 384 millions de yuans en 2000, dont 47,8 pour cent couvraient les frais de personnel (salaire et traitement) et 52,2 pour cent les autres frais. La contribution des gouvernements locaux au budget total des opérations de vulgarisation en 2000 (384 million de yuan) était de181, 5 millions de yuan, soit 47,3 pour cent.

Les centres de vulgarisation fournissent aux paysans différents services: mise en place et démonstration de programmes de vulgarisation[5] à différents niveaux, la fourniture de services à la ferme ainsi que l'aide pour acquérir des alevins de qualité et d'autres intrants.

Depuis quelque temps le Gouvernement encourage fortement les instituts de recherche et de formation à travailler en collaboration étroite avec le secteur de la production. Les instituts de recherche sont aussi encouragés à concrétiser leurs résultats en les transmettant directement aux paysans. Ainsi, ils sont souvent impliqués dans la vulgarisation aquacole au niveau national ou local et dans des démonstrations, dans lesquelles ils fournissent une assistance technique aux paysans. Cette assistance est devenue une activité importante des instituts de recherche et de formation, ce qui contribue d'une manière significative à l'amélioration et à la dissémination des nouvelles technologies et ainsi à l'amélioration du production aquacole.

Au fur et à mesure que l'aquaculture se développe, de plus en plus d'institutions non gouvernementales, surtout des sociétés de production d'aliments et de produits chimiques, montrent leur intérêt dans la vulgarisation. Leur motivation est le profit. Ces sociétés voient la vulgarisation comme un moyen efficace de développer un marché pour leurs produits. Elles organisent fréquemment des sessions de formation et des démonstrations pour présenter leurs produits aux paysans. Quelques-unes apportent aussi une assistance technique aux paysans dans leur domaine d'expertise. Par exemple, les sociétés de produits chimiques ne vendent pas seulement leurs produits aux paysans, mais apportent une assistance d'ordre technique pour le traitement et la prévention des maladies. On s'attend à ce que le rôle du secteur privé dans la vulgarisation se développe à l'avenir, en couvrant non seulement les industries d'aliments et de contrôle des maladies, comme c'est le cas aujourd'hui, mais aussi d'autres domaines aquacoles comme celui du développement technologique.


[1] Carpe à grosse tête (A. nobilis), carpe noire (M. piceus), carpe commune (C. carpio), carpe herbivore (C. idellus) et carpe argentée (H. molitrix).
[2] Les pêcheries fondées sur l'élevage consistent à augmenter la biomasse des poissons dans les plans d'eau par leur empoissonnement. Il existe des arguments en faveur de cette classification en activité aquacole, et des arguments contre. C'est une forme d'aquaculture car il y a intervention de l'homme. D'autres opposent que l'intervention humaine et le droit exclusif des usagers sont nécessaires à cette production pour classer l'élevage dans les activités aquacoles. Cette méthode est abordée ici, à titre d'information seulement.
[3] Carpe à grosse tête (A. nobilis), carpe noire (M. piceus), carpe herbivore (C. idellus) et la carpe argentée (H. molitrix).
[4] Seulement pour le grossissement
[5] Les programmes agricoles, «Torch programme» et «Rich Harvesting Programme», sont les programmes de vulgarisation agricole les plus importants et les plus courants, qui soutiennent les projets de vulgarisation aquacole dans tout le pays.

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