FAO-OIE-AU/IBAR-IAEA
Consultative Group Meeting on CBPP in Africa
Towards sustainable CBPP control programmes for Africa
(Editors Note: Papers are reproduced as submitted by the participants at the meeting)
Bidjeh Kebkiba,
Unité dEpidémiologie du PACE (PEU), AU-IBAR, PO Box 30786, Nairobi, Kenya
Introduction
Léconomie de la plupart des pays Africains reste essentiellement basée sur le secteur agricole qui occupe plus de 80% de la population, procure plus de 85% des recettes dexportation et représente près de 40% du PIB national dont 12% pour le secteur délevage. Dans le PIB du secteur agricole, lélevage représente en moyenne 35%. Lélevage contribue dune manière considérable à lamélioration de la sécurité alimentaire et à laugmentation des revenus des paysans et des éleveurs.
Les maladies animales en général et la péri pneumonie contagieuse bovine (PPCB) en particulier, constituent des contraintes majeures au développement du secteur délevage et aux échanges commerciaux internationaux du bétail et des produits dorigine animale. De nos jours la PPCB demeure une contrainte majeure pour la production bovine dans la plupart des régions de lAfrique sub-saharienne, même si un certain nombre de pays de lAfrique australe en a été exemptée pendant de nombreuses décennies. Les pertes annuelles de deux milliards de dollars américains ont été attribuées à la maladie en Afrique, bien quon ne puisse pas garantir lexactitude de ce chiffre (Masiga et al., 1998). En effet, après la peste bovine, la PPCB a été identifiée par un grand nombre de pays dAfrique subsaharienne comme lune des contraintes pathologiques majeures et prioritaires (Hendrikx, 2000). Cest ainsi que le Programme Panafricain de Contrôle des Epizooties (PACE) a inscrit la lutte contre la PPCB parmi un de ses quatre objectifs principaux.
Afin de mettre en place des stratégies de lutte contre la PPCB, les informations relatives aux données épidémiologiques et à limpact de la maladie doivent continuer à être collectées à travers le système général de déclaration des maladies, des foyers, les investigations et la surveillance participative de la maladie de même que le diagnostic du laboratoire. Cest dans cette optique que les tentatives suivantes ont été initiées par la FAO, lAIEA et lUA/IBAR/PACE, dans le but de lamélioration de la connaissance de lépidémiologie de la PPCB et le développement des capacités et des stratégies fiables et pratiques pour son contrôle.
La FAO a financé un programme régional de coopération technique (PCT) appelé Programme coordonné de renforcement des capacités en épidémiosurveillance et en contrôle de la PPCB pour la période allant du mois davril 2001 à mars 2003. Couvrant 8 pays de lAfrique de lOuest (Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Ghana, Guinée, Mali, Mauritanie, Niger et Sénégal), ce projet a fourni une assistance technique aux programmes nationaux de contrôle de la PPCB notamment dans l'amélioration des structures et des systèmes de surveillance. Ledit projet avait pour objectif principal, lamélioration des activités de contrôle de la PPCB et harmonisation des stratégies mises en uvre dans ces différents pays. La dernière réunion de coordination de ce projet (Ouagadougou, le 23-24 octobre 2002) avait initié la définition dune proposition dun plan stratégique pour le contrôle coordonné et progressif de la PPCB dans la sous-région de l'Afrique occidental.
Un atelier relatif à la réunion finale de coordination de recherche sur le monitoring de la PPCB en Afrique a été organisé par lAIEA à Bamako (Mali). Lobjectif dudit atelier est de valider les outils de diagnostic de la PPCB: ELISA compétition (cELISA) et latex test dagglutination (LAT) et de développer des stratégies appropriées des tests de diagnostic.
Depuis le démarrage du programme, la coordination du PACE a organisé trois ateliers relatifs aux stratégies de contrôle/lutte contre la PPCB (à Addis Ababa en novembre 2001, Accra en février 2003 et Nairobi en mai 2003). Lobjectif des deux premiers ateliers était de développer en étroite collaboration avec les responsables des services vétérinaires, une politique, raisonnée et intégrée et des stratégies fiables, pratiques et applicables de lutte contre la PPCB dans les pays membres du PACE basée sur une approche régionale. Pour étayer les conclusions et recommandations de ces deux ateliers sur une base scientifique, un autre atelier fut organisé à Nairobi en mai 2003. Durant ce dernier, seuls les aspects techniques étaient soulignés à travers les récents travaux de modélisation et de simulation conduits au sud Soudan, en Tanzanie (Mariner, 2003) et en Ethiopie (Lesnoff, 2003).
Suite aux recommandations et plans daction issus de ces différents ateliers, il a été demandé aux pays de préparer un projet document de politique nationale et de stratégies de lutte contre la PPCB basées sur les données épidémiologiques réactualisées et de lenvoyer à l Unité dépidémiologie du PACE (PEU). A partir de ces informations, le PEU devrait élaborer un avant-projet du programme régional de lutte contre la PPCB.
Le présent document fait la synthèse et lanalyse des projets de stratégies nationales de lutte contre la PPCB soumis par les pays PACE à lUnité de Coordination du PACE.
Situation épidémiologique de la PPCB dans les pays membres du PACE
La PPCB est une maladie contagieuse causée par Mycoplasma mycoides subspecies mycoides small colony (MmmSC). Cette maladie connaît une recrudescence malgré les efforts déployés au niveau des pays. Historiquement, la PPCB était une maladie européenne, américaine et asiatique, mais elle a été éradiquée des Etats-Unis, du Canada et de la majeure partie de lEurope au 19ème siècle par le biais de diagnostics cliniques, du contrôle des mouvements et de labattage sanitaire (Provost et al., 1987). Bien que la PPCB ait été présente en Afrique sub-saharienne avant lépoque coloniale, elle a été importée de lEurope par bateau dans presque toute lAfrique australe au milieu du 19ème siècle, comme indiqué ci-dessus, et sest propagée vers le nord jusquen Angola, où elle a persisté jusquà ce jour (Windsor, 2000). La complexité relative aux origines de linfection en Afrique est confirmée par les récentes études épidémiologiques et moléculaires qui ont démontré lexistence de trois lignées distinctes de la PPCB (Lorenzon et al., 2003). Elle est répandue dans plusieurs pays dAfrique à lexception de ceux du nord et de lAfrique Australe (OIE, 2003; 2002; 2001; 2000; 1999; FAO, 1998). Cependant, elle est souvent observée en Angola, Namibie et Zambie (Bessin 1998).
La maladie est transmise par contact direct entre les individus infectés et les individus susceptibles. Quand elle sintroduit pour la première fois au sein dune population bovine sensible, la PPCB cause généralement une forte mortalité. Cest la raison pour laquelle elle est comprise dans la liste A des maladies de lOffice International des Epizooties (OIE, 2003). Dans des situations endémiques, la maladie connaît une évolution variable et est souvent insidieuse de nature. Les formes cliniques de la maladie sont: suraiguë, aiguë et chronique. Il y a aussi des cas dinfection inapparente lorsque la maladie clinique ne se déclare pas. Cette dernière condition comprend les porteurs sains (des animaux apparemment sont guéris de la maladie) qui ont des séquestres encapsulés dans les poumons contenant des organismes vivants. La mesure de limpact des porteurs sains sur la survie et à la transmission de linfection est sujette à controverse et mérite dêtre clarifiée. Dautre part, il faut signaler que la maladie est difficile à reproduire en laboratoire et létude de son épidémiologie est problématique dans des situations endémiques à cause de sa nature insidieuse.
Lors des ateliers tenus à Addis Ababa et à Accra en 2001et 2003 respectivement, il a été montré que la persistance et la propagation de la PPCB dans les pays PACE sont dues aux facteurs suivants:
Le mouvement des animaux dû à la transhumance (à la recherche de pâturage et de points deau) et au commerce tant à lintérieur des pays quaux frontières;
Le faible taux de couverture vaccinale, conséquence de la mise en place du système de recouvrements des coûts de vaccination (pour certains pays) provoquant ainsi la réticence des éleveurs à présenter leurs animaux;
Le faible taux de couverture immunitaire, conséquence de la qualité du vaccin utilisé et de la courte durée dimmunité induite par le vaccin;
La non application des mesures de police sanitaire;
La faible performance des laboratoires de diagnostic;
Linsuffisance des données fiables sur lutilisation des antibiotiques dans le traitement des animaux malades et leur rôle dans le maintien des porteurs sains;
Linsuffisance des réunions/rencontres déchange dinformations zoo-sanitaires et de coordination aux frontières;
La faible implication des inspecteurs de viande dans la surveillance de la maladie;
La détérioration des services vétérinaires publics due aux situations conflictuelles et linsuffisance de lappui financier du Gouvernement au secteur délevage pour la gestion de la santé animale.
Afrique de lOuest
La PPCB est endémique dans la plupart des pays dAfrique de lOuest depuis des décennies. Le tableau 1 présentant la situation des foyers enregistrés au cours de ces huit dernières années dans les pays de la sous région montre que, à lexception de la Guinée Bissau, de la Gambie et du Sénégal, cette maladie demeure endémique ou sporadique dans la plupart de ces pays. Ce tableau montre quun nombre important de foyers a été enregistré dans les pays de 1994 à 1998. A partir de 1999, on note une baisse et un nombre constant de foyers (en moyenne 75 foyers) pendant trois ans consécutifs. Toutefois, au vu de ce tableau on peut constater que la PPCB constitue et demeure une préoccupation majeure de cette partie du contient Africain.
Les informations relatives au nombre de cas de maladie et de morts enregistrés entre 1994 et 2002 sont présentées dans le tableau 2. Ces informations sont complètes dans 6 pays et restent fragmentaires pour les autres. Bien que le nombre de cas varie sensiblement dune année à une autre, on peut constater que cest en 1997 et 1998 que le plus grand nombre de foyers a été enregistré.
Tableau 1. Nombre de foyers de PPCB enregistrés dans la sous-région de 1994 à 2002 par pays
Pays/Année |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
2002 |
Benin |
20 |
5 |
0 |
2 |
3 |
3 |
5 |
3 |
0 |
Burkina Faso |
7 |
24 |
33 |
35 |
42 |
16 |
20 |
10 |
12 |
Côte dIvoire |
6 |
12 |
11 |
10 |
8 |
11 |
7 |
8 |
5 |
Gambie |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
Ghana |
3 |
1 |
5 |
49 |
51 |
23 |
21 |
4 |
26 |
Guinée Bissau |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
Guinée |
71 |
50 |
30 |
36 |
11 |
6 |
0 |
1 |
1 |
Mali |
21 |
32 |
12 |
15 |
9 |
15 |
12 |
15 |
5 |
Mauritanie |
8 |
5 |
7 |
10 |
3 |
3 |
1 |
4 |
1 |
Niger |
6 |
5 |
9 |
0 |
7 |
1 |
1 |
0 |
1 |
Nigeria |
4 |
8 |
13 |
15 |
16 |
4 |
9 |
31 |
1 |
Sénégal |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
Togo |
0 |
+ |
|
|
|
|
|
|
17 |
Total/année |
146 |
142 |
120 |
172 |
150 |
82 |
76 |
76 |
69 |
Tableau 2. Nombre danimaux malades et morts dans un foyer enregistrés de 1994 à 2002 par pays
Pays/Année |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
2002 |
Burkina Faso |
|
|
|
|
168 |
944 |
389 |
518 |
53 |
63 |
81 |
81 |
203 |
27 |
|||||
Côte dIvoire |
97 |
170 |
87 |
302 |
184 |
160 |
152 |
203 |
398 |
19 |
48 |
33 |
188 |
84 |
106 |
50 |
130 |
199 |
|
Ghana |
38 |
12 |
572 |
122 |
655 |
75 |
51 |
166 |
251 |
1 |
0 |
6 |
11 |
45 |
4 |
12 |
7 |
42 |
|
Guinée |
122 |
335 |
71 |
719 |
61 |
24 |
0 |
42 |
|
? |
103 |
11 |
341 |
57 |
19 |
0 |
30 |
||
Mali |
|
695 |
162 |
591 |
146 |
221 |
382 |
241 |
182 |
294 |
52 |
230 |
55 |
100 |
202 |
78 |
34 |
||
Mauritanie |
20 |
183 |
170 |
98 |
182 |
340 |
10 |
44 |
|
5 |
118 ? |
109 |
67 |
133 |
67 |
7 |
7 |
||
Niger |
23 |
24 |
|
|
|
|
|
|
22 |
35 |
13 |
6 |
|||||||
Nigeria |
498 |
258 |
518 |
2580 |
1793 |
181 |
1162 |
998 |
|
153 |
42 |
77 |
117 |
76 |
17 |
87 |
219 |
||
Togo |
|
|
|
|
|
|
|
|
1393 |
3 |
|||||||||
Total/Année |
653 |
1677 |
1580 |
4412 |
3189 |
1945 |
2146 |
2212 |
1099 |
178 |
618 |
288 |
954 |
513 |
394 |
439 |
674 |
311 |
NB: première ligne correspond au nombre danimaux maladies. Deuxièmes ligne correspond au nombre danimaux morts
Le tableau 3 présente quelques paramètres épidémiologiques de la PPCB en Afrique de lOuest de 1994 à 2002. Les Taux de morbidité et de mortalité nont pu être calculés en raison de la non disponibilité et de la disparité des données relatives au nombre danimaux sensibles ou exposés.
Tableau 3. Quelques paramètres de la PPCB dans la sous-région de 1994 à 2002
Année |
Nombre de foyers |
Animaux malades |
Animaux morts |
1994 |
146 |
633 |
178 |
1995 |
142 |
1677 |
618 |
1996 |
120 |
1580 |
288 |
1997 |
172 |
4412 |
954 |
1998 |
150 |
3189 |
513 |
1999 |
81 |
1945 |
394 |
2000 |
75 |
2146 |
439 |
2001 |
76 |
2212 |
674 |
2002 |
70 |
1099 |
311 |
Lanalyse de différents rapports des pays montre la distribution des foyers de la PPCB dans la sous-région en deux zones distinctes: zones infectées (endémiques et nouvellement infectées ou épidémiques) et des zones dites libres/indemnes de la maladie pour la plupart des pays à lexception du Nigeria où la maladie est endémique sur toute létendue du territoire.
Afrique du centre
Si la distribution géographique de la PPCB est bien établie en Afrique de lOuest, elle reste cependant confuse en Afrique centrale. En effet, les informations zoo-sanitaires sont souvent absentes ou irrégulières, comme on peut le constater dans le tableau 4. Cette situation ne permet pas dapprécier les paramètres épidémiologiques de la maladie dans les pays de la sous région. Si les données confinées dans le tableau ci-après se confirment, il en découle que la maladie nest pas largement répandue en Afrique centrale. Cependant, les quelques rares cas enregistrés montrent quelle apparaît de façon sporadique (à lexception du Tchad). Selon les rapports des pays, la maladie est absente en Guinée Equatoriale, au Gabon, au Congo Démocratique et au Congo.
La PPCB na pas été observée en République Démocratique du Congo (RDC) depuis 1981. Mais suite aux échanges commerciaux du bétail entretenus avec les pays voisins (surtout lOuganda, District de Karamoja) où la maladie sévit sous forme endémique, elle a réapparu en RDC en 1989 et sy est maintenue jusquen 1992. En deux ans, les zones dAru et Mahagi ont enregistré environ 1913 cas de mortalité, soit 9,2% de la population bovine de la région de lIturi.
Afrique de lEst
Après une période dabsence, la PPCB est réapparue en Afrique de lEst à partir de lOuganda et le Kenya. Petit à petit elle a progressé vers le sud et lOuest (Ituri, au nord de la RDC). Les données bibliographiques montrent que la PPCB a été introduite en 1990 dans le Nord de la Tanzanie et atteindrait le Sud de lOuganda vers le Rwanda en 1994 (Bessin, 1998).
De nos jours, tous les pays de lAfrique de lEst sont infectés par la maladie à lexception de lErythrée dont les derniers foyers déclarés à lOIE remontent à 1994 (tableau 5 et 6).
Bien que la PPCB soit une maladie endémique en Somalie (FAO, 1998), très peu dinformations sont disponibles en ce qui concerne sa prévalence et sa distribution géographique dans le pays. Cependant, les tentatives détude de prévalence ont été initiées en 2000 et 2002 à travers le programme PACE Somalie où 484 sérums ont été collectés (200 sérums et 284 en Somalie Centrale et la partie du sud respectivement). Les résultats de cette analyse ont montré que tous les sérums testés sont négatifs.
Tableau 4. Foyers de la PPCB enregistrés en Afrique centrale de 1995 à 2002
Pays/Année |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
2002 |
Cameroun |
|
1 |
2 |
|
5 |
|
|
|
Gabon |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
2 (nc) |
RCA |
|
|
|
|
|
|
+ |
|
Tchad |
1 |
5 |
2 (nc) |
2 |
4 |
|
+ |
3 |
Guinée Equat. |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
RDC |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
Congo |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
Total/Année |
1 |
6 |
7 |
2 |
9 |
0 |
+ |
5 |
NB: |
(nc) - suspicion non confirmée par le laboratoire |
|
(+) - maladie déclarée à lOIE , mais absence de chiffres |
Tableau 5. Foyers enregistrés en Afrique de lEst de 1994 à 2002
Pays/Année |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
2002 |
Djibouti |
? |
? |
? |
? |
? |
? |
? |
? |
? |
Burundi |
+ |
+ |
+ |
+ |
+ |
|
|
|
|
Sudan |
+ |
+ |
+ |
+ |
+ |
+ |
+ |
+ |
+ |
Kenya |
19 |
12 |
11 |
8 |
7 |
9 |
14 |
18 |
18 |
Tanzanie |
|
30 |
274 |
70 |
67 |
286 |
180 |
|
15 |
Erythrée |
+ |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
Ethiopie |
|
48 |
96 |
43 |
187 |
94 |
56 |
27 |
32 |
Ouganda |
44 |
37 |
32 |
42 |
15 |
18 |
13 |
30 |
54 |
Rwanda |
+ |
+ |
+ |
+ |
+ |
? |
? |
? |
? |
Somali |
? |
? |
? |
? |
? |
? |
? |
? |
? |
Total/Année |
63 |
127 |
413 |
163 |
276 |
407 |
263 |
75 |
78 |
NB: |
+ - Foyers déclarés |
|
? - informations non disponibles |
Dune manière générale, comme en Afrique Centrale, les données épidémiologiques sont insuffisantes pour définir exactement le zonage classique de la maladie dans les pays dAfrique de lEst à lexception du Kenya.
Impact de la vaccination sur lincidence de la PPCB
Les informations épidémiologiques collectées et des données bibliographiques montrent que, les vaccins (T1 44, T1 SR) utilisés jusquà présent pour lutter contre la PPCB procurent une immunité de courte durée chez les animaux. Aussi, il existe une grande variabilité dans la réponse immunitaire chez les animaux vaccinés Hubshcle et al., 2002; FAO, 2000; 1998). Par ailleurs, linexistence dune méthode efficace et fiable de détection des porteurs chroniques associée aux mouvements des animaux rend difficile lapplication correcte des mesures de contrôle de cette maladie. Toutefois, lanalyse des rapports des pays montre que lincidence de la maladie a considérablement baissé pendant la phase dexécution du programme PARC dû à la vaccination massive et systématique des animaux avec le vaccin bivalent peste bovine-péripneumonie.
Afrique de lOuest
Les chiffres de vaccination contre la PPCB des huit dernières années sont représentés dans le tableau 7. Bien que les pays pratiquent annuellement la vaccination, lanalyse dudit tableau montre quelle nest pas faite dune manière massive et systématique, ce qui laisse évidemment des poches. Le faible taux de couverture vaccinale de 32,22% en moyenne en est une illustration.
La tentative dillustration de limpact de la vaccination sur lincidence de la maladie durant les 12 dernières années est montrée par des rapports entre les foyers déclarés et le taux de couverture vaccinale à travers les tableaux 5, 6 (dressés par pays) et 7 (pour lensemble de la sous-région). Lanalyse de ce trois tableaux ne permet pas de faire une relation directe entre le nombre de foyers déclarés dans lannée et le taux de couverture vaccinale. Ceci peut être expliqué probablement par le fait que les vaccinations sont faites par poches, et ne sont donc pas réalisées dune manière systématique dune part, et les informations sur les foyers de la maladie fournies aux instances internationales (OIE, FAO et UA/IBAR) par les pays sont fragmentaires et irrégulières, dautre part.
Tableau 6. Chiffre de vaccination contre la PPCB de 1994 à 2001 par pays
Pays/Année |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
Burkina |
491921 |
834186 |
1481672 |
1852898 |
1391387 |
1309043 |
1242857 |
1337527 |
Faso |
4260900 |
4345900 |
4432900 |
4521500 |
4611900 |
4704000 |
4798000 |
4992000 |
Côte |
0 |
732657 |
947000 |
1019282 |
1012125 |
1014480 |
874044 |
594485 |
dIvoire |
0 |
832000 |
1020000 |
1082333 |
1101664 |
1084654 |
1409000 |
1409000 |
Ghana |
11291 |
5800 |
6593 |
1846 |
0 |
835650 |
708190 |
2434 |
1216677 |
1122730 |
1247861 |
1267826 |
1270000 |
1288000 |
1302000 |
1315951 |
|
Guinée |
0 |
404571 |
414839 |
994369 |
902207 |
835650 |
708197 |
665706 |
0 |
950497 |
757764 |
1467882 |
1241893 |
2368000 |
2679385 |
2679385 |
|
Mali |
1231091 |
1517668 |
1962977 |
1899165 |
3306051 |
2849105 |
3321244 |
2971545 |
5541689 |
5708000 |
5882000 |
5894000 |
6325764 |
6521100 |
6569946 |
6930000 |
|
Mauritanie |
350000 |
281877 |
551557 |
802153 |
856115 |
841876 |
856598 |
700000 |
1236749 |
1236302 |
1163622 |
1315005 |
? |
1433000 |
1476000 |
1500000 |
|
Niger |
635000 |
344000 |
631000 |
827596 |
678751 |
455252 |
516025 |
669333 |
1968382 |
2050060 |
3085575 |
3138274 |
3202320 |
3282378 |
3382378 |
2260000 |
|
Nigeria |
2804346 |
780291 |
1235544 |
522924 |
1263800 |
524327 |
644008 |
3200000 |
? |
? |
? |
? |
? |
? |
? |
? |
|
Sénégal |
1203278 |
1192728 |
1203278 |
1029268 |
1208809 |
1450695 |
1275001 |
1275000 |
2693000 |
2800000 |
2870000 |
2898000 |
2898000 |
2898000 |
2961300 |
3227000 |
|
Total/ |
3572581 |
5031610 |
5847359 |
7624424 |
8499330 |
9592211 |
8628112 |
8216030 |
Année |
15680640 |
17809187 |
19296100 |
20269815 |
18043341 |
23579132 |
23816322 |
23551649 |
Couverture |
22,80 |
28,25 |
30,30 |
37,60 |
47,10 |
40,68 |
36,22 |
34,88 |
Vac./Année |
|
|
|
|
|
|
|
|
NB: |
La première ligne correspond au nombre danimaux vaccinés |
|
La deuxième ligne correspond au nombre danimaux recensés |
Tableau 7. Rapports entre les foyers enregistrés et la couverture vaccinale de 1990 à 1993
Pays/Année |
1990 |
1991 |
1992 |
1993 |
Burkina Faso |
9 |
3 |
10 |
8 |
37,23 |
35,39 |
31,54 |
28,08 |
|
Côte dIvoire |
18 |
16 |
9 |
12 |
90,34 |
71,36 |
81,71 |
82,17 |
|
Ghana |
14 |
2 |
0 |
2 |
6,7 |
0,4 |
0,7 |
1,8 |
|
Guinée |
38 |
82 |
49 |
60 |
? |
? |
? |
? |
|
Mali |
37 |
12 |
24 |
19 |
? |
? |
? |
? |
|
Mauritanie |
|
|
6 |
8 |
? |
? |
|||
Niger |
1 |
11 |
11 |
7 |
60,65 |
49,95 |
35,93 |
26,34 |
|
Nigeria |
71 |
55 |
35 |
29 |
? |
? |
? |
? |
|
Sénégal |
0 |
0 |
0 |
0 |
71,70 |
74,40 |
41,78 |
44,30 |
NB. |
première ligne correspond au nombre de foyers |
|
Deuxième ligne correspond à la couverture vaccinale |
Tableau 8. Rapports entre les foyers enregistrés et la couverture vaccinale de 1994 à 2001
Pays/Année |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
Burkina Faso |
7 |
24 |
23 |
35 |
42 |
16 |
20 |
10 |
11,55 |
19,19 |
33,42 |
40,98 |
30,17 |
27,82 |
25,90 |
22,16 |
|
Côte dIvoire |
6 |
12 |
11 |
10 |
8 |
11 |
7 |
8 |
0 |
88,10 |
92,84 |
94 |
92 |
94 |
91 |
91 |
|
Ghana |
3 |
1 |
5 |
49 |
51 |
23 |
21 |
4 |
0,9 |
0,5 |
0,52 |
0,14 |
0 |
64,88 |
54,39 |
0,18 |
|
Guinée |
30 |
28 |
26 |
22 |
11 |
6 |
0 |
1 |
? |
42,56 |
54,74 |
67,74 |
72,64 |
66,16 |
57,24 |
24,85 |
|
Mali |
21 |
32 |
12 |
15 |
9 |
12 |
12 |
15 |
22,21 |
26,58 |
33,37 |
32,22 |
52,26 |
43,69 |
50,55 |
42,88 |
|
Mauritanie |
8 |
5 |
7 |
10 |
3 |
3 |
1 |
4 |
? |
? |
? |
? |
52,26 |
58,76 |
58,04 |
46,67 |
|
Niger |
6 |
5 |
9 |
0 |
7 |
1 |
1 |
0 |
32,26 |
16,78 |
30,45 |
26,97 |
31,86 |
20,95 |
25,78 |
29,61 |
|
Sénégal |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
44,68 |
42,60 |
41,93 |
35,52 |
41,71 |
? |
50,05 |
39,51 |
NB: |
La première ligne correspond au nombre de foyers |
|
La deuxième ligne correspond à la couverture vaccinale |
Tableau 9. Rapports entre les paramètres épidémiologiques et les chiffres de vaccination contre la PPCB dans la sous région de1994 à 2001
Année |
Foyers |
Animaux malades |
Animaux morts |
% couverture vaccinale |
1994 |
126 |
633 |
173 |
22,78 |
1995 |
137 |
1478 |
495 |
28,25 |
1996 |
120 |
1417 |
186 |
30,30 |
1997 |
170 |
4437 |
1007 |
37,61 |
1998 |
147 |
3061 |
418 |
47,10 |
1999 |
78 |
1945 |
394 |
40,68 |
2000 |
70 |
2146 |
439 |
36,23 |
2001 |
73 |
2212 |
674 |
33,88 |
Afrique centrale
Bien que la PPCB soit rare ou absente dans certains pays de lAfrique centrale, les campagnes de vaccination contre cette maladie sont quand même réalisées.
Au Gabon les campagnes de vaccination contre la PPCB utilisant le vaccin bivalent (peste bovine et PPCB) sont menées chaque année dans les ranches de 1980 jusquen 1997.
Depuis larrêt la vaccination contre la peste bovine, la vaccination contre la PPCB a aussi cessé. Depuis la déclaration officielle de la maladie en Ituri en 1992, les mesures de police sanitaire ont été instaurées. Ces mesures ont été renforcées par les campagnes de vaccination réalisées en 3 phases de 1993 à 1994. Pendant ces campagnes étendues sur toutes les zones délevage (Aru, Mahagi, Djugu et Irumu), 89,4% du cheptel bovin ont été vaccinés. Durant la troisème phase, les campagnes de vaccination ne se sont limitées quaux zones dAru et de Mahagi et ont atteint 49% de leffectif du cheptel.
Au Tchad, la vaccination contre la PPCB se faisait à laide dun vaccin bivalent (peste bovine et PPCB). Cette vaccination était gratuite et obligatoire jusquen 1993, date à laquelle létat sest désengagé en donnant le mandat sanitaire aux vétérinaires privés. La vaccination était devenue payante. Face à cette situation, les éleveurs étaient devenus réticents au paiement des frais de vaccination. Certains sélectionnent les animaux à vacciner dautres fuient carrément la vaccination.
Afrique de lEst
Comme indique le tableau 10, la persistance et la propagation de la PPCB en Afrique de lEst peuvent être expliquées par le fait que les vaccinations ne sont pas réalisées dune manière systématique. Cest seul le Burundi qui a obtenu un taux de vaccination de 75 % en moyenne pour les trois années consécutives de vaccination.
Tableau 10. Rapports entre les foyers déclarés dans lannée et le taux de couverture vaccinale
Pays/Année |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
Burundi |
|
|
|
|
ND |
ND |
ND |
93,5 |
62,3 |
69 |
|||||
Kenya |
19 |
12 |
11 |
8 |
7 |
9 |
14 |
12,72 |
31,12 |
17,8 |
9,28 |
6,25 |
5,8 |
11,8 |
|
Tanzanie |
|
30 |
274 |
70 |
67 |
286 |
180 |
75,0 |
47,3 |
62 |
40,1 |
50 |
43,8 |
||
Ethiopie |
|
48 |
96 |
43 |
187 |
94 |
56 |
ND |
ND |
ND |
ND |
ND |
ND |
||
Ouganda |
44 |
37 |
32 |
42 |
15 |
18 |
13 |
16 |
17 |
7 |
20 |
18 |
2 |
1 |
NB: |
La première ligne correspond aux foyers déclarés dans lannée |
|
La deuxième ligne correspond au taux de vaccination réalisée dans lannée |
Politique et stratégies actuelles de lutte contre la PPCB dans les pays PACE
Depuis son introduction en Afrique, la PPCB a fait lobjet de multiples programmes de lutte basés essentiellement sur:
Les campagnes de vaccination de masse des animaux (appliquées par la majorité de. Pays de lAfrique de lOuest et du Centre). Cette stratégie a connu quand même du succès dans cette partie du continent pendant la période de PARC dû peut être au fait que le vaccin utilisé entre temps était le vaccin bivalent (peste bovine, PPCB). La couverture vaccinale étant la même que celle de la peste bovine, avait comme impact, la réduction considérable des foyers de PPCB. Cependant, il faut noter que le taux moyen de couverture vaccinale global a sensiblement baissé au cours de ces trois dernières années (surtout depuis larrêt de la vaccination contre la peste bovine dans les différents pays). Les campagnes annuelles de vaccination consistent habituellement en une seule intervention. La mobilité des animaux, le coût élevé des campagnes de vaccination et les réactions post-vaccinales dues au vaccin T1/44 sont avancés comme étant les principales raisons de la faible couverture vaccinale et de la difficulté de procéder à une vaccination de rappel au cours dune même année.
Lapplication plus ou moins rigoureuse de la police sanitaire par certains pays. Cependant, lapplication des textes réglementaires se heurte à certaines difficultés. On peut citer entre autre labattage sanitaire suivi dindemnisation des éleveurs.
Le «stamping out», une approche peu réalisable vu les situations financières des pays qui ne permettent pas lindemnisation systématique des éleveurs. La persistance de la peste porcine africaine dans les pays côtiers de lAfrique de lOuest en est un exemple palpant.
La quarantaine associée à la vaccination est considérée comme mesure de lutte la plus appropriée pour certains pays.
Dans les pays où la maladie na jamais été déclarée et la vaccination non pratiquée Guinée Bissau , Congo, etc.), la stratégie la plus appropriée adoptée par ces pays est la mise en quarantaine des animaux entrant dans les pays et labattage systématique de tous ceux suspects ou reconnus infectés.
Le contrôle du mouvement du bétail, facteur limitant la propagation de la maladie semble être essentiel dans la lutte contre la PPCB. Pour rendre effectif ce contrôle, certaines mesures doivent être appliquées, à savoir:
- Lenquête sur les origines, la destination et le devenir des animaux présentés sur les marchés
- Létablissement et lapplication rigoureuse des certificats de vaccination et de transhumance
- Limplication des éleveurs au contrôle du mouvement de bétail à travers la formation des groupements déleveurs et leur sensibilisation sur le risque de propagation de la maladie au travers les mouvements incontrôlés des animaux
- Le renforcement des postes vétérinaires au niveau des frontières.
Formulation de nouvelles stratégies de lutte contre la PPCB dans les pays PACE
Lanalyse des rapports des pays fait ressortir les contraintes majeures limitant lapplication des stratégies et lamélioration du contrôle de la PPCB dans les pays PACE. Ces contraintes se résument aux facteurs suivants:
Linsuffisance ou absence des systèmes nationaux de notification des maladies et dinformation zoo sanitaire, en général, conduisant à une connaissance approximative des données épidémiologiques de la maladie et donc à des faiblesses dans la planification et la gestion des programmes de son contrôle;
Difficultés dapplication des mesures zoo sanitaires notamment le contrôle des mouvements, labattage sanitaire, lindemnisation des éleveurs, etc. réglementés par la police sanitaire et la législation. Ceci est dû probablement à la nature extensive du système de production animale dominant sur de larges zones peu supervisées par les services vétérinaires et conduisant ainsi à des faiblesses dans la couverture sanitaire des troupeaux ainsi que dans le contrôle des mouvements du bétail;
La faiblesse en ressources humaines et en structures techniques adéquates au niveau central pour une planification, une exécution, un suivi et une évaluation appropriés des programmes de contrôle des maladies en général;
Linsuffisance des ressources matérielles et financières allouées à lagriculture en général et au sous-secteur de lélevage en particulier.
Lune des recommandations de latelier dAccra est lélaboration des stratégies de contrôle de la PPCB par les pays participant au Programme PACE. Elles devraient aboutir à la réduction de lincidence de la PPCB dans les zones endémiques et la protection des zones où la maladie nest pas déclarée. Ces stratégies proposées doivent reposer sur une approche régionale prenant en compte la situation épidémiologique, les conditions socio-économiques ainsi que les modes délevage dans les pays. Elles devront être accompagnées et soutenues par des activités dinformation, déducation de base et de communication adéquates.
A cet effet, 14 pays sur 30 soit 46,6% ont envoyé leurs rapports relatifs à la politique et aux stratégies de contrôle de la PPCB à la date du 30 septembre 2003 à la Coordination du PACE. Lanalyse de ces rapports montre les tendances ci-dessous énumérées:
Le contrôle de la PPCB, comme pour toute autre maladie épizootique passe absolument par le renforcement des capacités de surveillance épidémiologique au travers la formation des acteurs principaux (agents de terrain, personnel du laboratoire et les éleveurs....), la sensibilisation ou linformation des intervenants dans le système (propriétaires danimaux, bergers, autorités administratives et politiques locales...) et le renforcement des capacités de diagnostic. Cest ainsi que tous les pays ont fait mention de la surveillance épidémiologique dans tous les scénario de stratégies de lutte quelque soit leur statut sanitaire vis à vis de ladite maladie.
Dans les zones non infectées dites zones indemnes de PPCB, il est préconisé le renforcement de la surveillance aussi bien passive quactive aux abattoirs, au niveau des marchés de bétail des axes de transhumance ou de commerce et aux frontières. Tous les animaux entrant dans ces zones font lobjet dun dépistage par les tests sérologiques (c-ELISA et le test de fixation de complément) et, les séropositifs sont systématiquement abattus. La restriction des mouvements danimaux entrant dans ces zones est de rigueur
Dans les zones endémiques, la vaccination massive des animaux est faite dune manière systématique et annuelle et ce, pendant au moins cinq années consécutives comme se fut le cas de la peste bovine. Cette approche de lutte doit être harmonisée/ coordonnée avec les régions adjacentes et généralisée à lensemble des bovins de la région (action régionalisée).
Dans les zones épidémiques (zones nouvellement infectées), à part les mesures appliquées dans les zones indemnes, en cas de confirmation de foyers, la vaccination sélective ou ciblée et en anneau associée au marquage obligatoire des animaux, la surveillance épidémiologique (sur le terrain et aux abattoirs et aires dabattage) et le contrôle des mouvements des animaux tant à lintérieur du pays quau travers les frontières sont appliqués. Une enquête sérologique est instaurée et les animaux réagissant positivement sont systématiquement abattus.
La stratégie de lutte contre la PPCB de la Guinée qui est considérée comme lune des plus complètes de la région PACE reposent sur les éléments suivants:
- les campagnes annuelles de vaccination de masse;
- lélimination par abattage de tous les bovins malades ou exposés au sein des foyers ou même dans des villages entiers selon le cas;
- létablissement dun cordon sanitaire divisant le pays en deux, avec une interdiction dentrée pour les bovins provenant de la zone infectée sauf pour la boucherie et ceci par transport motorisé et sous escorte vétérinaire;
- le marquage à loreille de tout bovin présenté sur un marché de la zone infectée;
- lidentification individuelle de chaque bovin par tatouage.
Pour les pays où la maladie nest pas répandue sur toute létendue du territoire, voire localisée dans une zone bien définie séparée des autres zones par une barrière naturelle ou à travers le cordon sanitaire, la vaccination peut être réalisée de façon ciblée à base annuelle. Et, si le problème des porteurs sains après le traitement des cas cliniques est résolu, la vaccination associée aux traitements des animaux malades peut être envisageable comme lune des stratégies de lutte contre la PPCB. A cet effet, seule la recherche portant sur lefficacité de la chimiothérapie sur les Mycoplama mycoides subsp. mycoides (y compris le dosage) et la relation entre lutilisation des antibiotiques dans le traitement des cas cliniques de la PPCB et le développement des séquestres dans les poumons des animaux traités à ces produits chimiques, pourrait clarifier la situation.
Conclusion
A la lumière des rapports des pays, le plan stratégique de contrôle de la PPCB au niveau national doit se faire par étapes en tenant compte de:
Lhistoire récente de la PPCB, de sa prévalence actuelle et de ses tendances dévolution épidémiologique;
Létat de préparation des systèmes de prestations de services vétérinaires à mener des programmes de surveillance et de contrôle de la PPCB;
Contraintes ou facteurs limitant la mise en application rigoureuse de la législation et de la police sanitaire (mesures zoo sanitaires tels que: le système délevage, le contrôle des mouvements du bétail avec la mise en quarantaine des troupeaux infectés ou suspects, labattage sanitaire suivi des indemnisations des éleveurs, les facteurs sociaux socioéconomiques, etc.).
Etape 1. Actualisation des données épidémiologiques de la maladie afin de connaître sa distribution géographique (faire le zonage) dans les pays.
Pour améliorer la connaissance de lépidémiologie de la maladie et ses impacts économiques afin daboutir à un système sous-régional ou régional efficace dinformation zoo sanitaire et dalerte précoce et de réaction rapide de la PPCB, létude de prévalence utilisant les outils de diagnostic existant, la surveillance épidémiologique de la maladie sur le terrain et les abattoirs impliquant les vétérinaires privés, les commerçants de bétail, les bouchers et les éleveurs, devraient être entreprises. Ces activités ne peuvent connaître succès quen améliorant les capacités des laboratoires vétérinaires dans le diagnostic de la PPCB et la création de conditions favorables pour la mise en place dun laboratoire sous-régional de référence pour lidentification des souches de Mycoplasma mycoides.
Etape 2. Réduction de lincidence et du risque de propagation de la maladie
La réduction de lincidence et la limitation des risques dexpansion de la PPCB dans les pays endémiques/zones par la vaccination obligatoire associée à la mise en quarantaine des troupeaux affectés et le contrôle des mouvements du bétail. Ces activités doivent être suivies de la surveillance clinique sur le terrain et la recherche des lésions pulmonaires aux abattoirs. Malheureusement, la menace pesant sur les possibilités actuelles de lutte contre la PPCB reste linexistence de vaccins procurant une immunité de longue durée et des méthodes de détection des porteurs chroniques de la maladie.
Dans les pays ou zones dits indemnes de la PPCB, lapplication des stratégies combinées doit être mise en place. Celles-ci se limitent à la surveillance épidémiologique intensive suivie de la restriction des mouvements du bétail ainsi que la mise en place du test de dépistage suivi dabattage des animaux réagissant positivement. Entre les zones libérées et infectées, le cordon sanitaire (comprenant des zones tampon et de surveillance) pour la protection des zones libérées/indemnes de la maladie devrait être établi. Cependant, il faut signaler que dans la zone tampon, la vaccination annuelle est aussi appliquée comme dans les zones endémiques.
Etape 3. Minimisation du risque de réintroduction et dexpansion de la PPCB
Elle doit se faire à travers une évaluation et une gestion adéquates des risques de la PPCB ainsi que des capacités de réaction rapide améliorées sur la base de linstitutionnalisation de la surveillance et des programmes de contrôle de la PPCB, impliquant tous les intervenants et conduisant à létablissement de différentes zones épidémiologiques. La transparence dans la communication et léchange des informations zoo sanitaires relatifs à la PPCB, lévaluation du système de surveillance et de la disparition de la maladie selon la méthode recommandée par lOIE devraient permettre la minimisation du risque de réintroduction de la maladie dans le pays.
Cette phase devra ainsi aboutir à létablissement de barrières sanitaires ou de zones tampons régionales basées sur des facteurs écologiques, sur les systèmes délevage et sur les pistes de bétail si on considère la minimisation du risque au niveau régional.
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