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B. REVUES PAR RÉGION(continuer)

ÉTAT DES RESSOURCES ET GESTION DES PÊCHES

Jusqu'à la fin des années 70 et au début des années 80, cette zone était l'une des rares grandes zones de pêche du monde offrant encore un potentiel d'expansion élevé, où des ressources ichtyologiques abondantes et potentiellement précieuses étaient encore considérées comme sous-exploitées ou légèrement exploitées (FAO, 1979, 1981, 1983; Otero et al ., 1982, 1983; Csirke, 1987; Dias Neto et Mesquita, 1988). Plusieurs pêcheries côtières et hauturières (le plus souvent industrialisées) se sont développées depuis et la majorité des stocks sont maintenant considérés comme pleinement exploités, à part quelques-uns qui sont surexploités ou l'ont été, parfois gravement, au cours des années récentes (Bezzi, Akselman et Boschi, 2000; Dias Neto, Saccardo et Bernardino, 2001; FAO, 1997, 2002).

Figure B6.6 - Captures nominales annuelles ('000t) d'espèces choisies du groupe CSITAPA 57, Atlantique Sud-Ouest (Zone 41)

Figure B6.6

Source FAO

Figure B6.7 - Captures nominales annuelles ('000t) d'espèces choisies des groupes CSITAPA 42, 43 et 45, Atlantique Sud-Ouest (Zone 41)

Figure B6.7

Source FAO

La recherche halieutique internationale, l'évaluation des stocks et les activités de gestion des pêches de la zone relèvent le plus souvent d'arrangements bilatéraux. La Commission technique mixte pour le front maritime de Rio de la Plata, basée à Montevideo (Uruguay), a été établie en 1973. L'un de ses principaux objectifs est de promouvoir la coopération bilatérale entre l'Argentine et l'Uruguay, pour l'évaluation et la gestion des stocks partagés du front maritime de Rio de la Plata, («Frente Marítimo del Rio de la Plata«, http://www.cofremar.org) en prenant s'il le faut des mesures de gestion. À cette fin, elle a organisé ou coordonné des prospections et d'autres activités de recherche communes dans la zone relevant de sa compétence. Elle a aussi promu activement des publications et des réunions scientifiques d'intérêt régional et international, pour examiner et traiter diverses questions liées à l'évaluation des stocks et à la gestion des pêches présentant un intérêt pour les deux pays membres, et pour d'autres pays d'Amérique latine et d'ailleurs pêchant dans la zone. Alors qu'elle avait été très dynamique dans les années 80 et 90, la Commission régionale a quelque peu ralenti ses activités, en particulier ses travaux scientifiques de portée régionale ou internationale plus large.

L'Argentine et le Royaume-Uni coopèrent aussi pour l'évaluation des stocks halieutiques et la gestion des pêches dans la zone des îles Falkland - Malvinas. En novembre 1990, les gouvernements de ces deux pays ont signé une déclaration commune sur la conservation des pêches qui a institué la Commission des pêches de l'Atlantique Sud, composée de délégations des deux États (http://www. oceanlaw.net./docs /ficz4.htm , dernière mise à jour 26/10/03). La Commission des pêches de l'Atlantique se réunit régulièrement et sert de tribune pour échanger des informations sur les ressources marines vivantes, et pour examiner les mesures à prendre pour améliorer la conservation de stocks ichtyologiques commercialement importants et la gestion des pêcheries qui les exploitent dans l'Atlantique sud-ouest, en particulier dans la zone des îles Falkland-Malvinas, et discuter des modalités de leur mise en œuvre.

Le Brésil a une dizaine de groupes de travail permanents informels (Grupos Permanentes do Estudos, GPE), qui ont été plus ou moins actifs au fil des années et qui, dans certaines circonstances, ont joué un rôle décisif en coordonnant les travaux de recherche et en fournissant des avis techniques sur l'évaluation et la gestion de pêcheries importantes au Brésil, notamment de thons, crevettes, homards, sardines et démersaux côtiers. Par l'intermédiaire de quelques-uns de ces groupes de travail couvrant la partie la plus au nord de la zone 41, une coopération active a été établie avec la Commission des pêches pour l'Atlantique Centre-ouest (COPACO) qui couvre la zone 31, pour l'étude et l'évaluation des stocks de poissons dans la zone Guyana-Brésil.

L'expansion de la production signalée dans la zone 41 au cours des deux dernières décennies est due pour l'essentiel à une augmentation des captures de merlus et plus récemment d'autres espèces démersales et de calmars, en particulier dans la zone du plateau et du talus patagoniens. Il existe dans cette zone deux espèces de merlus bien connues, le merlu d'Argentine (Merluccius hubsii) et le merlu austral ou patagonien (M. australis) ainsi qu'une troisième (M. patagonicus , sp. nov, Lloris and Matalallanas, 2003), répertoriée depuis peu. Mais le merlu d'Argentine est de loin le plus visible et le plus abondant, même si son aire de répartition et ses fonds de pêche tendent à se confondre, dans la zone externe du plateau et du talus patagonien, avec celles du merlu austral et du nouveau merlu qui a récemment été décrit, dont il peut difficilement être distingué par la seule observation. Étant donné l'abondance et l'importance relative plus grandes du merlu d'Argentine, on peut penser qu'au moins une partie des captures effectives de merlu austral sont enregistrées comme merlu d'Argentine. Les captures déclarées de merlu austral ont été nettement inférieures à 10000 tonnes par an ces dernières années, alors que celles de merlu d'Argentine ont été comprises entre 243000 et 682000 tonnes par an.

Il semble qu'il y ait au moins deux unités de stock distinctes de merlu d'Argentine (M. hubbsi), certains auteurs suggérant même l'existence de trois ou quatre, ou même de cinq unités de stocks (Otero et Kawai 1981; Bezzi et Perrotta 1983; Otero, Giangiobbe et Renzi1986; Perrotta et Sanchez 1992; Bezzi, Verazay et Dato 1995). Cette possibilité de différenciation en deux ou plusieurs unités de stocks n'est cependant pas prise en compte dans les statistiques officielles des captures annuelles; elle n'est pas non plus toujours reflétée dans l'évaluation et la gestion de la pêcherie de merlu à l'intérieur de la zone de pêche commune de l'Argentine et de l'Uruguay et dans le reste de la zone du plateau patagonien.

D'après les évaluations disponibles, jusqu'aux années 80 et au début des années 90, les stocks de merlu d'Argentine étaient pleinement exploités, mais cette situation a rapidement dégénéré à la surexploitation au milieu des années 90 et à l'épuisement du stock, ultérieurement (FAO 1983; Csirke 1987; Bezzi, Verazay et Dato, 1995; Consejo Federal Pesquero 1998; Aubone et al ., 1998; Bezzi, Aubone et Irusta, 1999; Aubone, 2000; Bezzi, 2000; Bezzi, Akselman et Boschi 2000; INIDEP, 2001; Tringali et Bezzi, 2001; Arena et Rey, 2003). Au départ, la surexploitation des stocks de merlu était principalement imputable à une surpêche de croissance, bientôt transformée en surpêche de recrutement, avec un grave appauvrissement de la biomasse féconde du stock. C'est ainsi que la ressource merlu a été déclarée en état d'urgence, ce qui a obligé les deux principaux pays qui l'exploitaient, à savoir l'Argentine et l'Uruguay, à limiter sévèrement la pêche, depuis 1998. Ces restrictions sont encore en vigueur et comprennent une réduction des contingents au titre des Totaux admissibles des captures (TAC), ainsi que des fermetures de zones ou des interdictions saisonnières prolongées pour protéger les juvéniles et les reproducteurs. Malgré quelques signes de reprise du recrutement, les restrictions adoptées jusqu'à présent ne semblent pas s'être traduites par la réduction drastique de la pression de pêche qui aurait permis une reconstitution plus rapide et durable des stocks de merlu d'Argentine dans la zone.

Par rapport au merlu d'Argentine, le merlu austral (M. australis) est beaucoup plus petit et son aire de répartition se trouve plus au sud, dans la partie méridionale du plateau et du talus patagonien, avec des contacts possibles avec un plus grand stock de la même espèce dans la zone 87, face à la côte sud du Chili (Tingley et al., 1995). Le stock de merlu austral est considéré comme pleinement exploité, avec des captures actuelles dans la limite des TAC recommandés pour cette espèce. Toutefois, comme l'ont suggéré Bezzi et Dato (1995), il suffirait qu'une petite partie de la grosse flottille qui pêche le merlu d'Argentine réoriente son effort vers le merlu austral, pour que la situation se dégrade.

Le grenadier patagonien (Macruronus magellanicus) se rencontre ordinairement dans des eaux plus profondes, dans la partie sud du plateau patagonien et, d'après les rapports récents, il est modérément exploité, avec des captures actuelles très inférieures aux TAC estimés. L'autre principal stock du groupe 32 est celui de merlan bleu austral (Micromesistius australis), également présent dans les eaux plus profondes de la partie sud du plateau et du talus patagoniens, en particulier vers les îles Falkland- Malvinas. Alors que ce stock était considéré comme modérément ou pleinement exploité jusqu'au milieu des années 90, des études plus récentes indiquent qu'au niveau actuel des captures, le stock de merlan bleu austral est surexploité (Bezzi, Akselman et Boschi, 2000; Cordo et Wöhler, 2000; Wöhler 2000; Consejo Federal Pesquero, 2002).

D'autres stocks de poissons démersaux du groupe 34, comme la légine australe (Dissostichus eleginoides) et l'abadèche rose (Genypterus blacodes) sont considérés comme modérément ou très probablement pleinement exploités dans cette zone, même si tout le monde pense qu'au moins la légine australe est dans une situation très critique car un grand nombre de captures ne sont pas signalées dans les eaux internationales. Plusieurs stocks d'espèces démersales côtières du groupe 33 de la CSITAPA sont présents dans toute la région. Les principales sont le tambour brésilien (Umbrina canosai), le corégone rayé (C. striatus), diverses espèces d'acoupas (Cynoscium spp.) et le tambour rayé (Micropogonias furnieri). La majorité de ces stocks sont pleinement exploités, mais quelques stocks locaux sont encore modérément exploités alors que d'autres sont de toute évidence surexploités (Otero et Ibañez 1986; Haimovici 1988; Arena 1990; Dias Neto et Dornelles 1996; Arena et Rey 1999; Bezzi 2000; Bezzi, Akselman et Boschi 2000).

La sardinelle brésilienne (Sardinella brasiliensis) est l'un des principaux petits pélagiques du Groupe 35 de la CSITAPA qui sont exploités dans cette zone. On la trouve au-dessus de la partie plus étroite du plateau continental à la hauteur du Brésil central entre 22° et 29° de latitude sud. Après le niveau record de 228000 tonnes obtenu en 1973, les captures de cette espèce ont chuté pour ensuite fluctuer dans une fourchette de 100000 à 250000 tonnes jusqu'en 1986, où s'est amorcée une autre période de déclin. La biomasse totale de sardinelle brésilienne, estimée à 350000 tonnes en 1977 est tombée à 80000 tonnes en 1997, et n'a donné aucun signe de reprise depuis (Saccardo et Rossi-Wongtschowski, 1991; Rossi-Wongtschowski, Saccardo et Cergole, 1995, 1996; Matsuura 1998; Vasconcellos, 2001). Les raisons de la forte baisse et de l'absence de redressement de ce stock de sardine suscitent des discussions extrêmement intéressantes et animées entre les scientifiques et les administrateurs des pêches (Saccardo, 1983; Saccardo et Rossi-Wongtschowski, 1991; Rossi-Wongtschowski, Saccardo et Cergole, 1996; Dias Neto, Saccardo et Bernardino, 2001; Vasconcellos, 2003). Tout semble indiquer que, comme d'autres stocks de sardine présents ailleurs dans le monde, la sardine brésilienne est aussi exposée à des cycles décennaux de conditions écologiques favorables et défavorables, pouvant faire augmenter et diminuer la taille de la population, plus ou moins indépendamment de la pression de pêche. Ceci s'ajoute aux effets d'une pêche intense, qui semble avoir maintenu ce stock de sardine dans un état de surexploitation quasiment permanent depuis sa première «explosion» enregistrée il y a plus de 30 ans. À cet égard, il a déjà été indiqué qu'une pression de pêche excessive pouvait contribuer à accentuer les tendances à la baisse de l'abondance de la biomasse et à retarder ou à compromettre d'éventuelles tendances à la hausse naturelles.

Un autre stock de petit poisson pélagique particulièrement abondant dans l'Atlantique Sud-Ouest est l'anchois d'Argentine (Engraulis anchoita) que l'on trouve ordinairement dans les eaux faisant face au sud du Brésil, à l'Uruguay et au nord de l'Argentine, même si sa présence a en certaines périodes été signalée plus au nord, à hauteur du centre du Brésil, dans des zones qui sont habituellement le domaine de la sardine brésilienne (Lima and Castello, 1994). Il s'agit de l'un des rares stocks de poissons commerciaux très abondant et bien connu à être encore sous-exploité. Les captures totales se chiffrent par petites dizaines de milliers de tonnes par an, alors que le potentiel pour toute leur aire de répartition est plus de l'ordre de une ou plusieurs centaines de milliers de tonnes. La biomasse totale estimée d'anchois d'Argentine, quoi qu'extrêmement variable, a le plus souvent été bien supérieure à un million de tonnes, avec des plafonds estimés à près de 10 millions de tonnes certaines années (Ciechomski et Sánchez 1988; Hansen et Madirolas 1999). Il est clair que ce stock pourrait supporter une pression de pêche beaucoup plus élevée. Toutefois, comme cette espèce se situe à un niveau inférieur dans la chaîne alimentaire du système du plateau patagonien-nord et du Rio de la Plata, toute augmentation significative de la pression de pêche sur ce stock pourrait bien évidemment avoir des effets négatifs sur les autres stocks de poissons qui s'en nourrissent.

Les captures de thons et d'autres grands pélagiques ont été à peu près stables ces dernières années et la majorité des stocks semblent être pleinement exploités, bien qu'une expansion limitée soit encore possible dans certains cas. Les captures totales de requins, de raies et de chimères sont restées plus ou moins stationnaires ou ont augmenté légèrement depuis environ une décennie, avec 57000 tonnes signalées pour ce groupe d'espèce en 2002. Bien que quelques stocks ne soient pas directement visés, ils peuvent être modérément ou pleinement exploités, en tant que prises accessoires, dans d'autres pêcheries démersales plus intensives de la zone. En raison de leur faible fécondité et d'autres caractéristiques de leur cycle biologique, on craint que cette pêche indirecte n'expose certaines populations de requins, raies et chimères à une mortalité par pêche excessive, et n'entraîne leur surexploitation, voire, dans des cas extrêmes, leur épuisement, même s'ils ne sont directement visés par aucune pêcherie spécifique. C'est une question qui mérite d'être approfondie, en particulier dans le contexte du Plan d'action international concernant les requins.

Parmi les crustacés, l'espèce la plus abondante, qui donne lieu aux captures les plus élevées est la salicoque rouge d'Argentine (Pleoticus muelieri) dans la zone du plateau patagonien central (Boschi 1989; Bezzi, Akselman et Boschi, 2000). Ce stock est considéré comme pleinement exploité.

L'encornet rouge argentin (Illex argentinus) est un autre stock important, distribué le long du plateau et du talus, entre 22° et 54° de latitude sud, et exploité par des flottilles hauturières de pays de la zone ou d'ailleurs. Plusieurs études ont été réalisées sur le stock d'encornet rouge dans la zone du plateau et du talus patagoniens (Koronkiewicz, 1980, 1986; Brunetti, 1981; Otero et al., 1982; Hatanaka, 1986, 1988; Csirke, 1987; Haimovici, et Perez, 1990; Haimovici et al., 1998; Bakun et Csirke, 1998). Quelques travaux ont été effectués pour distinguer d'éventuels groupes de population ou unités de stock de la zone, en analysant les différences dans les caractéristiques saisonnières de reproduction et dans la distribution des stades précoces et plus tardifs de la vie. Au moins trois grands stocks de reproducteurs sont décrits: le stock frayant en été, le stock du sud de la Patagonie et le stock de la zone de Buenos-Aires-nord de la Patagonie, ainsi qu'un quatrième stock possible, le stock du sud du Brésil, qui pourrait être une extension du stock de la zone de Buenos-Aires-nord de la Patagonie.

Pendant les premières années d'expansion rapide de cette pêcherie, on connaissait mal l'état de ce stock et l'on se préoccupait beaucoup du risque de surexploitation. Cependant les différents efforts de recherche et de gestion qui ont été accomplis et en particulier les actions communes ou concertées de l'Argentine et du Royaume-Uni dans le contexte de la Commission des pêches de l'Atlantique Sud ont contribué à améliorer l'évaluation, le suivi et le contrôle des opérations de pêche des flottilles locales, en particulier hauturières. Sans égard à la grande variabilité interannuelle de l'abondance et, par conséquent, des captures, l'encornet rouge argentin et l'encornet patagonien sont considérés comme pleinement exploités.

La plupart de ces pêcheries sont soumises à un quelconque système de gestion, prévoyant des mesures de gestion spécifiques selon le pays et selon la pêcherie. Toutefois, la mise en application de ces mesures laisse parfois à désirer. Peu de pêcheries sont librement accessibles et ce sont surtout de petites pêcheries côtières. Dans la plupart des cas, il existe un système d'accès limité, exigeant une licence de pêche, ordinairement combiné à d'autres limitations de l'effort de pêche nominal et des captures totales, en vue de maintenir la mortalité par pêche à un niveau raisonnable. En outre, on a recours à des réglementations concernant la taille à la première capture, ainsi qu'à des interdictions saisonnières et à des fermetures de zone pour protéger les juvéniles et les reproducteurs. L'Argentine et l'Uruguay et leur organisation sous-régionale, le Frente Maritimo, ont notamment été contraints d'adopter des réglementations plus sévères, combinant des limites des TAC, des limites de la taille à la première capture ainsi que des interdictions saisonnières et des fermetures de zones, pour faire face à la situation critique du stock de merlu d'Argentine.

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B7. ATLANTIQUE SUD-EST
Zone statistique 47 de la FAO

par Kevern Cochrane *

INTRODUCTION

Cette section couvre la zone de l'Atlantique Sud-Est, qui borde les côtes de l'Angola, de la Namibie et de l'Afrique du Sud et s'étend largement en haute mer, au sud et à l'ouest (Figure B7.1). Les îles de Sainte Hélène, de l'Ascension et de Tristan da Cuhna en font aussi partie. Les captures nominales effectuées par l'Afrique du Sud dans l'océan Indien occidental sont incluses dans la zone 47. Toutefois, à part les poissons capturés sur le Banc des Aiguilles, qui est considéré comme partie intégrante du système d'upwelling du Benguela, ces captures représentent une fraction infime des prises totales de la région. Le reste de la zone est fortement influencé par le système d'upwelling du Benguela qui favorise une production relativement élevée le long des côtes de ces trois pays. La limite nord de ce courant se situe au niveau du front thermique avec le courant chaud de l'Angola, normalement entre 15° et 17° de latitude sud, sur le plateau continental côtier, au sud de l'Angola. Au nord du front angolais, le plateau continental côtier est en grande partie dominé par le courant de l'Angola, qui s'écoule vers le Sud et est moins productif. L'écosystème du Benguela est scindé en deux parties (le Benguela septentrional et le Benguela austral), séparées par la barrière partielle d'une très intense cellule d'upwelling, au large de la ville de Lüderitz, à environ 300 kilomètres au nord de la frontière de la Namibie et de l'Afrique du Sud. La région couvre une superficie totale de 18,4 millions de km2, avec un plateau continental de moins de 0,5 million km2.

Figure B7.1 - L'Atlantique Sud-Est (Zone 47)

Figure B7.1

La région a été caractérisée par une grande variabilité écologique durant la décennie 90, qui a certainement influencé la dynamique de plusieurs stocks de poissons importants. Dans le Benguela septentrional, l'apparition généralisée inhabituelle d'eau anoxique en 1993 et 1994 a été un phénomène écologique majeur, qui s'est traduit par des concentrations d'oxygène très faibles, de 0,25 ml par litre sur une grande partie de la moitié nord du plateau namibien, qui s'étend au-delà de la zone des 50 milles marins. En temps normal, des concentrations d'oxygène aussi faibles ne se rencontrent que sur environ un tiers de cette zone. En outre, durant le premier semestre de 1995, un El Niňo du Benguela, caractérisé par des températures anormalement chaudes, avec peu de remontées d'eaux froides, a sévi sur le nord et le centre de la Namibie, et dans le sud et le centre de l'Angola. Fin 1995, les températures étaient redescendues à des niveaux plus normaux (Namibia Foundation 1998). Le système du Benguela austral a connu tour à tour une brève période de réchauffement intense en décembre 1999, immédiatement suivie d'une période de rafraîchissement marqué au début de l'année 2000. Cette séquence inhabituelle a été associée à un recrutement record pour le stock d'anchois local, sans que le lien de cause à effet soit bien compris.

Figure B7.2 - Captures nominales annuelles ('000t) par groupes d'espèces CSITAPA dans l l'Atlantique Sud-Est (Zone 47)

Figure B7.2

Source FAO

Figure B7.3 - Captures nominales annuelles ('000t) d'espèces choisies du groupe CSITAPA 35, l'Atlantique Sud-Est (Zone 47)

Figure B7.3

Source FAO

Figure B7.4 - Captures nominales annuelles ('000t) d'espèces choisies des groupes CSITAPA 32 et 37, Atlantique Sud-Est (Zone 47)

Figure B7.4

Source FAO

PROFIL DES CAPTURES

Les captures nominales totales provenant de l'Atlantique Sud-Est ont augmenté, passant de moins de 0,5 million tonnes en 1950 à un peu plus de 3 millions de tonnes en 1968 (Figure B7.2 et Tableau D7). Les captures sont demeurées élevées, quoi qu'irrégulières et en baisse jusqu'à la fin des années 80, puis sont tombées en chute libre, de 2,8 millions de tonnes en 1987, à 1,3 million de tonnes en 1991, à cause d'une forte baisse des captures d'anchois et des changements politiques survenus en Namibie après l'indépendance en 1990. Les prises sont restées inférieures à 2 millions de tonnes depuis, oscillant autour de 1,65 million de tonnes de 2000 à 2002. Les captures de la région sont dominées par les espèces des Groupes 35 - harengs, sardines et anchois -, 37 - poissons pélagiques divers (y compris chinchards) - et 32 - morues, merlus et églefins - de la CSITAPA. (Figure B7.2). Tous les principaux stocks faisant partie de ces groupes ont été à différentes périodes entre les années 60 et les années 80, soumis à une forte pression de pêche entraînant dans certains cas de sérieuses baisses de l'abondance qui se sont répercutées sur les captures. La situation s'est stabilisée dans la plupart des cas, grâce à l'imposition de régimes de gestion plus rigoureux.

Les pêcheries de petits pélagiques de la région qui, toutes espèces confondues, représentent la proportion la plus élevée des captures, en volume, sont dominées par six groupes taxonomiques: le pilchard d'Afrique du Sud (Sardinops sagax) (également appelé S. ocellatus), l'anchois du Cap (Engraulis capensis), les sardinelles (Sardinella aurita ronde S. maderensis plate), la shadine d'Angola (Etrumeus whiteheadi), le chinchard du Cap (Trachurus capensis)et le chinchard du Cunène (T. trecae). En 2001, le chinchard du Cap représentait la plus grande part des captures de petits pélagiques, suivi de l'anchois du Cap et du pilchard d'Afrique du Sud et, loin derrière, des sardinelles et de la sardine d'Angola (Figures B7.3 et B7.4).

Le chinchard du Cap est principalement pêché en Namibie, alors qu'en Angola il est progressivement supplanté dans les captures par le chinchard du Cunène, au fur et à mesure que l'on se déplace vers le nord. Les captures des deux espèces de chinchards ont baissé depuis la fin des années 70 et le milieu des années 80. Dans le cas du chinchard du Cap, le déclin a probablement été dû à une forte exploitation, en particulier en Namibie, durant cette même période. Pour les deux espèces, l'exploitation intense de la fin des années 70 à la fin de la décennie 80, été suivie d'une forte baisse de la mortalité par pêche après 1989, due à une réduction drastique de la flottille de pêche de l'URSS, et la diminution des captures reflète aussi cette réduction de l'effort. Selon les rapports, les captures de chinchards du Cap ont été de 354000 tonnes en 2001, soit le plus bas niveau depuis le milieu des années 70, elles sont remontées à 386000 tonnes en 2002. Les captures de chinchards du Cunène ont été à peine inférieures à 47000 tonnes en 2001 et 2002, volume également faible par rapport aux captures normales des deux dernières décennies.

Les pêcheries d'anchois du cap et de pilchard d'Afrique du Sud sont gérées en Afrique du Sud, au moyen de Totaux admissibles des captures (TAC) fixés chaque année en fonction de la biomasse estimée de chaque stock. Les captures d'anchois du cap ont régulièrement augmenté depuis le plancher de 46000 tonnes atteint en 1996, les débarquements ont atteint 289000 tonnes en 2001 pour revenir à 255000 tonnes en 2002 (Figure B7.3). Les captures de pilchard d'Afrique du Sud ont atteint 265000 tonnes en 2002, les plus élevées enregistrées depuis 1976. Les captures de shadine d'Angola ont fluctué sans indiquer de tendance significative à partir du début des années 80, avec un léger pic au milieu des années 90 et un plafond de 97000 tonnes en 1997. Depuis, les captures ont oscillé entre 56000 et 64000 tonnes, sauf en 2000 où elles sont tombées en dessous de 40000 tonnes (Figure B7.3). Les captures plus élevées en 1995 (79000 tonnes) et en 1997 (97000 tonnes) ont probablement résulté au moins en partie d'une réorientation de l'effort de pêche, de l'anchois vers la shadine, dont les captures ne sont actuellement soumises à aucune limitation en Afrique du Sud.

Au nord du front du Benguela, essentiellement dans les eaux angolaises, les sardinelles sont aujourd'hui le clupéidé dominant dans les captures. Ces dernières années, on a noté un basculement dans l'abondance relative des deux espèces de sardinelles et, depuis 1994, la sardinelle plate tend à dominer dans les prospections (Bianchi 1999). Les captures cumulées des deux espèces ont plafonné à 286000 tonnes en 1977. Après 1989 et la réduction considérable de l'effort de pêche dans la région, résultant des changements politiques survenus en URSS, les captures ont décliné et ont été très inférieures à 100000 tonnes pendant les années 90 (Figure B7.3). Elles sont remontées à 114000 tonnes en 2000, pour retomber à moins de 30000 tonnes en 2002.

Les groupes taxonomiques dominants dans les pêcheries démersales de la région sont le merlu côtier du Cap (Merluccius capensis) et le merlu du large du Cap (M. paradoxus), la baudroie diable, ou baudroie du Cap (Lophius vomerinus), l'escolier (Thyrsites atun), qui se pêche aussi à la ligne, et le denté, notamment le denté angolais (Dentex angolensis) et surtout le denté à gros yeux (D.macrophthalmus), qui est important en Angola (Figures B7.4, B7.5 et B7.6). Parmi ces espèces, les captures les plus élevées ont été celles de merlus du Cap, qui ont été assujetties à des TAC et sont demeurées à peu près constantes, entre 260000 et 325000 tonnes depuis 1995. Les prises d'escolier ont été inférieures à 20000 tonnes depuis 1992, avec des signes de baisse possible au cours de cette période. Les captures de dentés non identifiés sont restées presque constamment au-dessus de 10000 tonnes, du début des années 50 jusqu'en 1968, où elles ont commencé à fléchir. Elles sont tombées à moins de 1000 tonnes en 1980, restant en dessous de ce niveau jusqu'en 1993, année où s'est amorcé une reprise culminant dans des captures de plus de 16000 tonnes en 2001 et 9000 tonnes en 2002. Les captures enregistrées sous l'appellation dentés à gros yeux sont également significatives, et ont varié dans une fourchette de 40 tonnes en 1994 à 43 200 tonnes en 1976. Elles se sont chiffrées à 237 tonnes en 2002.

Figure B7.5 - Captures nominales annuelles ('000t) d'espèces choisies du groupe CSITAPA 34, Atlantique Sud-Est (Zone 47)

Figure B7.5

Source FAO

Figure B7.6 - Captures nominales annuelles ('000t) d'espèces choisies du groupes CSITAPA 33, Atlantique Sud-Est (Zone 47)

Figure B7.6

Source FAO

Outre les espèces qui viennent d'être décrites, qui sont les plus importantes sur le plan commercial, un certain nombre d'espèces du Groupe 33 de la CSITAPA - poissons côtiers divers - contribuent à d'importantes pêcheries de la région. (Figure B7.6). Dans ce groupe, les captures les plus abondantes, à part le denté également classé dans le groupe 33, ont été celles d'otolithes (Pseudotolithus spp.), principalement pêchés par l'Angola. En 2002, elles ont été les plus importantes avec 26000 tonnes, après un palier de captures relativement élevées amorcée en 1998, où les captures étaient passées à plus de 7000 tonnes, contre 2000 tonnes l'année précédente. De 1990 à 2002, plusieurs groupes ont produit des captures supérieures à 1000 tonnes par an en moyenne, notamment: Sciaenidae (moyenne 3285 tonnes); dentés, spares nca (Sparidae : moyenne 2937 tonnes); spare panga (Pterogymnus laniarius : moyenne 2513 tonnes); gobies nca (Gobiidae: moyenne 2460 tonnes); maigre du Sud, nom local kabeljou ou kob (Argysomus inodorus anciennement A. hololepidotus: moyenne 1430 tonnes); les serranidés nca (Serranidae: 1245 tonnes); les dorades nca (Pagrus spp.: 1167 tonnes); et les ombrine bronze (Baardman, Umbrina canariensis : moyenne 1017 tonnes). Pour le pelon lippu (Brachydeuterus auritus : moyenne 959 tonnes); le marbré (nom local «marbré blanc») (Lithognathus mormyrus: 923 tonnes); les mulets nca (Mugilidae: moyenne: 887 tonnes); les barbures, capitaines nca (Polynemidae: 806 tonnes); les grondeurs, diagrammes nca (Haemulidae: 707 tonnes); les mâchoirons nca (Ariidae: 552 tonnes); et le pageot à tache rouge (Pagellus bellotii : 535 tonnes), le rendement moyen a été de 500 à 1000 tonnes au cours de la même période.

La Namibie assure actuellement la majorité des captures de dentés, spares nca (Sparidae). Les captures de ce groupe ont culminé à plus de 61000 tonnes en 1966, mais sont vite retombées et n'ont pas dépassé 12000 tonnes depuis 1970. Les captures sont restés en dessous de 1000 tonnes depuis 2000. Le maigre du Sud est principalement débarqué par l'Angola. Le niveau le plus élevé (plus de 3700 tonnes) a été enregistré en 2001; en 2002 la capture de 611 tonnes est la plus faible depuis 1976. L'Angola est aussi le principal état côtier à débarquer des Sciaenidés nca, alors que la République de Corée s'adjuge la plus grande part des prises du groupe. Les captures de ce groupe ont fluctué entre plus de 750 tonnes et un maximum de 6 300 tonnes depuis 1950. Les captures moyennes relativement élevées de gobies nca sont trompeuses, et à part le niveau très élevé de 21000 tonnes atteint par la Namibie en 1998, les captures du groupe sont généralement bien inférieures à 500 tonnes par an. Le marbré et le pelon lippu sont principalement pêchés par l'Angola. Le volume de marbrés le plus élevé a été atteint en 2002 (2800 tonnes), mais normalement les captures sont plutôt inférieures à 1000 tonnes. Les captures de mulets nca sont principalement signalées par l'Afrique du Sud. Elles ont généralement été supérieures à 1000 tonnes jusqu'en 1997, mais sont retombées ces dernières années, plongeant à 122 tonnes à peine en 2002.

Les captures de requins, raies et chimères (Groupe 38 de la CSITAPA) ne sont pas très abondantes dans la zone 47, même si elles ont devenues plus substantielles ces dernières années. Les captures du groupe ont culminé en 1978 à un volume total de quelque 17 700 tonnes, constitué principalement de requins, raies, etc. non identifiés, de Rajidae et de masca du Cap (Callorhincus capensis). Par la suite, les captures totales ont diminué de façon irrégulière jusqu'en 1996 où le total enregistré était d'à peine plus de 3000 tonnes. Elles ont ensuite remonté, pour atteindre 15200 tonnes en 2001 puis légèrement fléchi à 13800 tonnes en 2002. Les captures étaient alors encore dominées par les mêmes groupes d'espèces. Des captures de requin bleu (Prionace glauca), de taupe bleue (Isurus oxyrinchus) et de requin-marteau commun (Sphyrna zygaena) sont aussi régulièrement signalées.

Depuis quelques années, on s'intéresse beaucoup à l'exploitation des espèces des grands fonds de l'Atlantique Sud-est, qui comprennent l'hoplostète orange (Hoplostethus atlanticus), le béryx (Beryx splendens) et la légine australe (Dissostichus eleginoides). Les captures de cette dernière espèce ont eu lieu dans la zone économique exclusive (ZEE) de l'Afrique du Sud aux Îles-du-Prince-Édouard (Commission pour la conservation des ressources biologiques marines de l'Antarctique [CCAMLR], sous-zones 58.6 et 58.7) de sorte qu'elles ne font pas partie de la zone géographique étudiée dans cette section. La quasi-totalité des opérations de pêche hauturière dans l'Atlantique Sud-Est ont été entreprises dans les eaux namibiennes. Les captures de béryx ont culminé à plus de 4000 tonnes en 1997, mais ont fléchi par la suite, si bien que les débarquements ont à peine dépassé 200 tonnes en 2002. Les captures d'hoplosthète orange ont plafonné à plus de 18000 tonnes en 1997 mais régulièrement diminué depuis et le volume débarqué en 2001 a été de 857 tonnes seulement puis est remonté à 2169 tonnes en 2002. La Namibie est pratiquement le seul état côtier de la zone 47 à avoir exploité les espèces des grands fonds.

Il existe dans la région des pêcheries prisées qui reposent sur plusieurs espèces de crustacés (Figure B7.7). Les géryons, dominés par le crabe rouge (Chaceon maritae), sont pêchés aussi bien dans les eaux namibiennes qu'angolaises. Les captures officielles de géryons ont culminé à plus de 10000 tonnes en 1993 mais fléchi les années suivantes. Après un deuxième pic de près de 6000 tonnes en 2000, les captures sont ensuite retombées à environ 4 100 tonnes en 2001 et 2002. Les captures de crustacés les plus abondantes ont été celles de crevettes, en particulier de crevette rose du large (Parapenaeus longirostris) et de gambon rayé (Aristeus varidens) principalement pêchées dans les eaux angolaises. En 2001, les captures de crevette rose du large ont dépassé 5 600 tonnes, chiffre le plus élevé depuis le début de la décennie 90 et ont fléchi à 2000 tonnes en 2002. La même tendance s'obsercve avec les prises de gambon rayé qui ont atteint 3 400 tonnes en 2001, niveau le plus élevé depuis 1987 et ont ensuite fléchi à 2000 tonnes en 2002.

La langouste du Cap (Jasus lalandii) et la langouste du Sud (Palinurus gilchristi) se rencontrent vers le sud de la région, la première étant surtout présente sur la côte occidentale de la Namibie et de l'Afrique du Sud, alors que la seconde se rencontre au large de la côte sud de l'Afrique du Sud. Après avoir culminé à plus de 25000 tonnes par an dans les années 50, elles dépassent à peine 3000 tonnes en 2002. Les captures de langouste du Cap ont été soumises à un TAC et se sont stabilisées à environ 2000 tonnes par an. Les captures de langouste du Sud, également soumises à un TAC, ont été à peu près constantes, oscillant entre 800 et 1 100 tonnes (volume global) durant les années 90, mais elles ont fléchi en 1999 et en 2000 pour remonter à un peu plus de 1000 tonnes en 2001 et fléchir à nouveau à 651 tonnes en 2002. L'île de Sainte Hélène se trouve aussi dans la zone 47 et ses captures de langouste de Tristan da Cunha (Jasus tristani) ont généralement varié dans une fourchette de 300 à 500 tonnes. Les captures les plus élevées, plus de 800 tonnes, se sont vérifiées en 1972 et en 1976. La langouste du Natal Palinurus delagoae se rencontre sur la côte est de l'Afrique australe et est péchée à la nasse au Mozambique dans le cadre d'opérations ciblées, ou capturée en même temps que d'autres espèces par une pêcherie chalutière mixte de crustacés au large de la côte est de l'Afrique du Sud. Toutefois une pêcherie exploratoire ciblée sur cette espèce en Afrique du Sud a récemment été fermée, car les résultats obtenus depuis le début des opérations de pêche en 1994, ont indiqué un potentiel très limité dans les eaux sud-africaines (see Pollock et al . 2000, et autres documents des même auteurs sur ces ressources).

Figure B7.7 - Captures nominales annuelles ('000t) d'espèces choisies de crustacés, Atlantique Sud-Est (Zone 47)

Figure B7.7

Source FAO

Figure B7.8 - Captures nominales annuelles ('000t) d'espèces choisies de mollusques, Atlantique Sud-Est (Zone 47)

Figure B7.8

Source FAO

Les principales espèces de mollusques pêchées dans la région sont l'encornet du Cap de Bonne Espérance (Loligo vulgaris reynaudii)et l'Ormeau de Mida (Haliotis midae). C'est en 1989, que les captures d'encornet ont été les plus abondantes (10730 tonnes), mais elles ont par la suite été extrêmement variables - ce qui est normal pour une espèce peu longève - oscillant d'un pic de plus de 7500 tonnes en 1996 à un plancher de 2800 tonnes en 1992 (Figure B7.8), en 2002 les captures étaient de 7400 tonnes. Elles ont varié dans une fourchette de 6000 à 7000 tonnes pendant trois ans, jusqu'en 2000 compris, mais sont retombées à 3370 tonnes en 2001. Les captures d'ormeau ont diminué assez régulièrement après le pic de plus de 4000 tonnes atteint au milieu des années 60, mais se sont maintenues entre approximativement 550 et 750 tonnes du milieu des années 80 à la fin des années 90, avant de fléchir à nouveau.

ÉTAT DES RESSOURCES ET GESTION DES PÊCHES

La majorité des stocks commercialement prisés de la région sont classés comme pleinement exploités et surexploités. Dans le dernier cas, il s'agit souvent, mais pas toujours, d'une surexploitation «historique» (accumulée à travers le temps), plutôt que d'une situation résultant d'un excès des captures actuelles. Dans les années plus récentes, des mesures de gestion plus prudentes ont généralement été mises en place, avec là encore des variations selon les stocks, et les ressources les plus importantes sont maintenant gérées en vue d'obtenir un rendement constant ou de favoriser la reconstitution des stocks. La Namibie et l'Afrique du Sud ont des systèmes de gestion très au point pour les pêcheries exploitant leurs stocks les plus importants et l'Angola progresse aussi sur la voie du suivi et de la mise en œuvre d'un système de gestion efficace pour quelques ressources importantes.

Néanmoins, de nombreuses pêcheries continuent, comme partout dans le monde, à être confrontées à de gros problèmes, imputables à diverses causes, telles que la variabilité environnementale, l'incertitude scientifique et les objectifs biologiques et socio-économiques contradictoires. Les problèmes de contrôle, de suivi et de surveillance sont généralisés dans la région et particulièrement aigus dans certaines pêcheries côtières où l'accès et les captures sont difficilement contrôlables. En Afrique du Sud, la pêche illicite de l'ormeau pose un problème sérieux. Il a été difficile d'estimer ces prises illégales, mais on sait qu'en 2002, les ormeaux saisis par les forces de l'ordre ont été plus nombreux que les quantités débarquées légalement, ce qui donne une idée de l'ampleur du problème. En outre, 55 pour cent des ormeaux capturés illégalement et saisis n'avaient pas la taille minimale légale (Tarr et MacKenzie, 2002). Ces dernières années, l'Afrique du Sud a aussi eu du mal à mettre en œuvre sa nouvelle politique halieutique nationale, mise au point après les élections démocratiques de 1994. Les efforts accomplis pour établir un système de droits d'accès approprié s'étaient heurtés à des obstacles juridiques notoires, entraînant dans certains cas la suspension des activités halieutiques, dans l'attente d'une solution. Un nouveau système d'attribution de droits à moyen terme a été lancé en juillet 2001 à ce stade, les résultats positifs semblent prometteurs (DEAT, 2002).

Dans les trois pays, les stocks de petits pélagiques commercialement importants sont suivis de près, grâce à l'enregistrement des captures commerciales et à des prospections hydro-acoustiques régulières. En Afrique du sud, les stocks de pilchard et d'anchois sont gérés sur la base de procédures officielles, c'est-à-dire de règles de décision négociées et élaborées à l'aide de modèles de simulation rigoureux de la pêcherie (Cochrane, Butterworth et Payne 1997; De Oliveira et al ,1998). La situation des petits pélagiques de la région varie d'un stock à l'autre, les conditions actuelles étant apparemment d'une manière générale plus favorables dans le sud que dans le nord. Le stock sud-africain de sardines reste en très bonne santé et la biomasse, estimée à 2,5 million de tonnes, lors de la prospection hydro-acoustique de novembre 2002, était à son niveau le plus élevé depuis le début des prospections en 1985 et dépassait de près d'un million de tonnes celui de l'année précédente. En revanche, le bas niveau de la biomasse du stock namibien reste préoccupant. Les conditions anoxiques de 1993 et 1994 et le phénomène El Niño du Benguela de 1995, ont conduit à un recrutement insuffisant qui, conjugué à la poursuite de la pêche, a probablement été la cause première du déclin en Namibie. Les conditions écologiques sont ensuite redevenues plus favorables pendant la période de frai de 1995–1996 (Namibia Foundation 1998). L'état du stock ne s'est toutefois pas amélioré de façon sensible et en 2002, le Ministère des pêches et des ressources marines était si sérieusement préoccupé par l'état de la ressource qu'il a fixé le TAC à zéro. D'après les premières indications, cette mesure a eu un impact positif et lors des prospections d'octobre 2002 et de mars/avril 2003 la biomasse a respectivement été estimée à plus de 300000 et 550000 tonnes, soit une nette amélioration par rapport aux 40000 tonnes estimées en mars 2002.

Le stock sud-africain d'anchois est en bonne santé. La biomasse a été estimée à 2,5 millions de tonnes lors de la prospection de novembre 2002. Quoique considérablement plus faible que le record de 4,4 millions de tonnes estimé l'année précédente, ce niveau de biomasse reste le troisième, par ordre de grandeur, depuis le début des prospections en 1985. La pêche de la shadine d'Angola, qui se fait principalement en Afrique du Sud, n'est pas directement réglementée à l'heure actuelle car les évaluations ont indiqué que la ressource était sous-exploitée; toutefois, les récentes augmentations des captures ont conduit à réexaminer cette approche.

Dans les années 90, les estimations de la biomasse cumulée des deux espèces de sardinelle dans les eaux angolaises, ont fluctué dans une ample fourchette allant de 164000 tonnes en février/mars 1995 à 574000 tonnes en août de la même année (Bianchi 1999). Toutefois, l'estimation très faible de février/mars 1995 a été attribuée au comportement grégaire inhabituel dont ont fait preuve les sardinelles face aux conditions écologiques extrêmes observées durant cette période (températures de l'eau très élevée et faible salinité entre la surface et 50 m de fond, ultérieurement attribuées au phénomène «El Niño de Benguela de 1995»). Les tendances des estimations de la biomasse mises en relief par les prospections effectuées pendant l'hiver (août – septembre) sont plus cohérentes et indiquent un accroissement de la biomasse au milieu des années 90 par rapport au milieu des années 80. Bien que la biomasse semble avoir à nouveau fléchi les années suivantes, elle reste plus élevée qu'à l'époque où la ressource était intensément exploitée par l'URSS. La sardinelle plate domine encore les captures et représente environ 75 pour cent de la biomasse totale de sardinelles. Une évaluation des sardinelles entreprise en 1997 en Angola, au Congo et au Gabon a indiqué que l'ensemble des ressources de sardinelles étaient sous-exploitées (FAO, 2000). Toutefois, la prudence s'impose si l'on veut développer cette pêche, d'autant que l'on ne connaît pas l'ampleur des captures des pêches artisanales.

La structure du stock de chinchards du Cap de l'Atlantique Sud-Est est mal connue. Toutefois, pour les besoins de la gestion, on considère, comme pour la sardine, que cette ressource est constituée de deux stocks distincts, l'un en Namibie, l'autre en l'Afrique du Sud, séparés par la cellule d'upwelling de Lüderitz. Le stock sud-africain est soumis à une limitation des captures de poissons adultes, sur le banc des Aiguilles, et à une limitation des prises accessoires de juvéniles dans la pêcherie pélagique de la côte ouest. Les TAC fixés pour les poissons adultes ont rarement été atteints au cours des années récentes et l'espèce est généralement considérée comme sous-exploitée. Toutefois, en 1997, une association a été conclue avec un gros chalutier pélagique russe pour intensifier l'exploitation du stock sud-africain (Verheye 1998). En 2001, dix-huit compagnies ont été légalement autorisées à pêcher le chinchard en Afrique du Sud, dans le cadre d'un plan visant à développer la pêche de façon progressive (DEAT, 2002). En Namibie, le stock joue un rôle important dans les opérations de pêche de la flottille nationale, constituée d'une flotte de chalutiers pélagiques et de senneurs. Le stock est considéré comme résilient et dans un état variable mais on a noté une baisse de l'abondance entre 1999 et le début 2003 (MFMR, 2002 et G. D'Alemida, NatMIRC communication personnelle). En 2000, la biomasse totale du stock a été estimée à 1 million de tonnes (Krakstad, 2002). Le stock, partagé avec l'Angola, est considéré comme pleinement exploité (Namibia Foundation 1998). Le chinchard du Cunène est une autre espèce pélagique importante que l'on trouve au nord du front Angola-Benguela. Les estimations de la biomasse révélées par les prospections d'hiver ont évolué un peu comme celles de sardinelles, avec une augmentation au milieu des années 90 par rapport aux bas niveaux des années 80. Les tendances récentes indiquent une baisse drastique de la biomasse, touchant en particulier la portion adulte de la population (IIM, 2001). Une évaluation entreprise en 1997 a indiqué que la ressource était sous-exploitée, ce qui expliquait en partie la croissance de la biomasse au milieu des années 90. Toutefois, les estimations plus récentes de l'Instituto de Investigaçao Marinha (IIM) indiquent une surpêche de croissance et l'on prend actuellement des mesures pour limiter la pêche (IIM, 2001).

Les merlus du Cap se rencontrent en Namibie et en Afrique du Sud, alors que le merlu du Benguela (M. polli) est présent au nord du fleuve du Cunène, qui sépare la Namibie de l'Angola. Chaque état est responsable des pêches dans sa ZEE. Le merlu côtier du Cap (M. capensis) dominait habituellement les captures namibiennes et il est encore prépondérant dans celles de la côte sud de l'Afrique du Sud. Le merlu profond du Cap (M. paradoxus) tient une place croissante dans les captures de la Namibie et domine les captures de la côte ouest de l'Afrique du Sud, mais les deux espèces ne sont pas différenciées dans les captures commerciales. Jusqu'à une époque récente, comme il était difficile de distinguer les deux espèces de merlus du Cap dans les captures commerciales, l'Afrique du Sud les évaluait ensemble, comme s'il s'agissait d'un seul stock (Payne et Punt 1995), mais on tente à présent de les évaluer séparément. Au moment de la rédaction de ce rapport, au milieu de l'année 2003, M.capensis sur la côte sud était évalué à part alors qu'une évaluation combinée des deux espèces était conduite sur la côte ouest. Un ajustement ponctuel par rapport à l'estimation de la côte ouest est effectué pour représenter M. paradoxus sur la côte sud. Des travaux ont été mis en route pour mettre au point des évaluations séparées pour M. capensis de la côte ouest, M. capensis de la côte sud, ainsi qu'une évaluation combinée de M. paradoxus pour les deux côtes (R. Rademeyer, University of Cape Town et R. Leslie, MCM, comm. pers.). D'après de récentes évaluations, en 2002 la biomasse de M.capensis sur la côte sud serait proche du niveau correspondant à la production maximale équilibrée (MSY). Celle de M.paradoxus était jugée sensiblement inférieure au niveau correspondant à la MSY, aussi bien sur la côte ouest que sur les deux côtes combinées. La biomasse des deux espèces combinées sur la côte ouest était plus élevée que celle de M. paradoxus seul par rapport à la MSY. Globalement, on considère donc que la situation de M. capensis en Afrique du Sud est beaucoup plus favorable que celle de M. paradoxus

La Namibie a mis en œuvre un programme d'observateurs qui permet de ventiler par espèces les captures de merlus; sur la base des résultats de ce programme, on a estimé que le merlu profond du Cap représentait environ 80 pour cent, en volume, des captures namibiennes de merlu en 1997 (Voges et al. 1998). Toutefois, en Namibie les deux espèces sont actuellement évaluées ensemble, sur la base d'informations sur les captures commerciales par unité d'effort et des résultats des prospections. Il est difficile d'obtenir des évaluations fiables de la ressource car ces données sont extrêmement variables. Les estimations de quantités comme la MSY et l'état des stocks, qui s'obtiennent à l'aide de modèles de production structurés par âge, ne sont pas précises et ont considérablement varié ces dernières années, avec l'augmentation des données disponibles. Les résultats des prospections au cours de la dernière décennie n'ont guère indiqué de tendance globale même si, après un pic en 1998, les estimations de la biomasse ont diminué jusqu'en 2001, pour se stabiliser en 2002. Cependant les captures par unité d'effort sont maintenant en nette régression. Il s'ensuit que les évaluations ont été de moins en moins optimistes au cours des années récentes, et que les captures admissibles pour 2003 ont été réduites conformément à la procédure de gestion adoptée pour formuler des recommandations concernant la ressource.

Les pêches ciblées sur les thonidés et les espèces apparentées (Groupe 36 de la CSITAPA) jouent un rôle important dans la zone 47, puisqu'elles attirent plusieurs pays pratiquant la pêche hauturière, en plus des états côtiers qui y participent. Le thon obèse Thunnus obesus a généré les captures les plus élevées en 2001, suivi du germon Thunnus alalunga , de l'espadon Xiphias gladius , du thon rouge du Sud Thunnus maccoyii et d'un certain nombre d'autres espèces. L'Afrique du Sud et la Namibie ont débarqué plus de germons que toute autre espèce de ce groupe de la CSITAPA en 2002, alors que la bonite à dos rayé Sarda sarda tenait la plus grande place dans les captures de l'Angola en 2001 et les poissons type thon nca (Scombroidei) en 2002.

La CICTA est responsable de l'évaluation de ces espèces et de ces stocks, ainsi que de la gestion des pêcheries qui les exploitent. Elle évalue régulièrement la situation des plus importants. Le thon obèse à est considéré comme formant un seul grand stock atlantique. Selon les évaluations les plus récentes de la CICTA (CICTA, 2002), la biomasse de thon obèse est inférieure au niveau correspondant à la MSY et la mortalité par pêche est supérieure à l'optimum. L'évaluation a cependant été entravée par le manque de données en provenance de plusieurs pêcheries importantes qui exploitent ce stock. Le germon pêché dans la zone 47 ferait partie du stock de l'Atlantique austral, et sa biomasse, estimée en 2000, serait supérieure au niveau correspondant à la MSY, mais la CICTA a considéré ces résultats comme peu fiables. Celle-ci s'est déclarée inquiète de l'augmentation des prises de germon signalées en 2001. Les espadons de la région sont considérés comme partie intégrante d'un groupe de l'Atlantique austral. En 2002, la CICTA a signalé qu'elle n'avait pas pu effectuer une évaluation digne de foi des espadons car les séries disponibles sur les captures par unité d'effort mettaient en évidence des tendances contradictoires. Les captures totales du groupe avaient diminué depuis 1995, ainsi que l'avait recommandé la CICTA, même si quelques pays avaient augmenté leurs captures. Les évaluations de la Commission pour la conservation du thon rouge du Sud (signalées par la CICTA en 2002) indiquaient que la biomasse de ce dernier stock était dans l'ensemble restée stable du début au milieu des années 90, restant toutefois inférieure au niveau visé (biomasse estimée pour 1980). Au cours des années récentes, le recrutement a été plus faible que les années précédentes, depuis l'existence de cette pêcherie.

La composition par espèces des assemblages de poissons démersaux vivant au large de l'Angola varie considérablement du nord au sud, la faune étant essentiellement subtropicale-tempérée dans les eaux du sud de l'Angola, et tropicale et plus diversifiée dans les zones du centre et du nord. Les dentés (Sparidae) et les tambours (Sciaenidae) sont des éléments dominants de la faune tant du point de vue de l'abondance que de l'importance économique. Sur la partie sud du plateau (au sud de Tombua), le denté à gros yeux et l'acoupa africain sont les espèces principales et les plus exploitées à des fins commerciales. Les estimations de la biomasse des deux espèces ont considérablement chuté au cours des années récentes (Johnsen et al. 2003). Une diminution de la biomasse de dentés (notamment de plusieurs espèces de Dentex et Sparus) a également été observée dans la région centrale, alors que les estimations semblent plus stables dans la partie nord (nord de Pta. das Palmeirinhas; Johnsen et al . 2003).

Outre les principales espèces de poissons qui viennent d'être décrites, il en existe de nombreuses autres qui contribuent aux pêcheries de la région. Ainsi, plus de 200 espèces sont pêchées à la ligne en Afrique du Sud (Verheye 1998) et 20 d'entre elles peuvent être considérées comme économiquement importantes (Griffiths, 2000). Les captures de poissons déclarées à la FAO appartiennent à 150 groupes taxonomiques différents, dont un grand nombre sont au niveau du genre ou à un niveau supérieur et comprennent plusieurs espèces individuelles. À l'intérieur de la région, on dispose de beaucoup moins d'informations sur l'état de la majorité des espèces et des stocks autres que les quelques stocks d'importance commerciale dont on a parlé plus haut. Les captures sud-africaines d'espèces comme le denté maculé (Polysteganus undulosus), le denté du Cap (Petrus rupestris), l'acoupa africain, généralement connu sous le nom de téraglin, (Atractoscion aequidens) et d'autres ont considérablement reculé depuis les années 60 où le volume de poissons pêchés à la ligne avait atteint un pic (Verheye 1998). En Namibie, il est évident que l'abondance de maigres du Sud a diminué depuis quelques années (Namibia Foundation 1998). Une analyse récente de l'évolution des captures par unité d'effort des espèces pêchées à la ligne en Afrique du Sud, montre que de nombreuses espèces ont été gravement surexploitées au XXème siècle. Afin d'inverser la tendance et de permettre aux stocks épuisés de se reconstituer, l'Afrique du Sud vise à réduire de 70 pour cent l'effort commercial de la pêche à ligne, et d'assortir cette mesure de réglementations rigoureuses pour limiter la pêche de loisir. (M. Griffiths, MCM, comm. perso.).

La Namibie et l'Afrique du Sud ont élaboré des plans d'action nationaux compatibles avec le Plan d'action international de la FAO pour la conservation et la gestion des requins.

La Namibie a adopté une approche de précaution pour développer la pêche de ses ressources de haute mer, en commençant par établir une petite pêcherie expérimentale en 1994. Des évaluations récentes de l'hoplostète orange ont indiqué que les captures élevées enregistrées durant la période qui a suivi l'établissement de la pêcherie ne pourraient pas être maintenues et un système de gestion de précaution a été mis en place. Celui-ci prévoyait l'établissement de quatre zones contingentées, chacune d'elle étant soumise à un TAC différent. On dispose de peu de données concernant le béryx, mais, comme pour l'hoplostète orange, le rendement devrait être considérablement inférieur au TAC initial.

Vu l'intérêt suscité par les ressources de haute mer de l'Atlantique Sud-Est, et le potentiel qu'elles offrent, et dans le souci de garantir l'utilisation rationnelle et durable des ressources de la région, les états côtiers de la zone, à savoir l'Angola, la Namibie, l'Afrique du Sud, et le Royaume-Uni (ce dernier agissant pour le compte de Sainte Hélène et de ses dépendances - les îles de l'Ascension et de Tristan de Cunha) ont pris l'initiative en 1997 d'entamer des négociations en vue de l'établissement d'une organisation régionale, l'Organisation des pêches pour l'Atlantique Sud-Est (OPASE), dans le cadre de l'Accord ONU de 1995 sur les stocks chevauchants et les stocks de poissons grands migrateurs. L'Union européenne, l'Islande, le Japon, la République de Corée, la Norvège, la Pologne, la Fédération de Russie, l'Ukraine et les États-Unis d'Amérique ont également pris part aux négociations, en tant qu'États concernés.

La région gérée par l'OPASE comprend une part importante des eaux profondes de l'Atlantique Sud-Est, avec des espèces comme le béryx, l'hoplostète orange, le grenadier armé, le cernier commun, le merlu profond et le crabe rouge. L'accord a été signé le 20 avril 2001 par les États côtiers, à savoir l'Angola, l'Afrique du Sud, la Namibie et le Royaume-Uni de Grande-Bretagne (pour le compte de Sainte Hélène et de ses dépendances - les îles de l'Ascension et de Tristan de Cunha), ainsi que par les pays ou groupes de pays pratiquant la pêche hauturière (Communauté européenne, Islande, Norvège, République de Corée et Etats-Unis d'Amérique). La convention de l'OPASE est récemment entrée en vigueur, après ratification par les trois états signataires (Namibie, Union européenne et Norvège).

D'après les résultats du marquage, il existe un seul stock de Géryon ouest-africain (Chaceon maritae), partagé entre la Namibie et l'Angola. L'évaluation a indiqué que ce stock était pleinement exploité et que depuis 1990 la biomasse était restée stable, à environ 40 pour cent du niveau de 1980, époque où l'espèce était modérément exploitée depuis sept ans (Namibia Foundation 1998). D'après des résultats plus récents, la biomasse du stock serait en augmentation (MFMR 2002). Des évaluations préliminaires des stocks angolais de crevette rose du large (Parapenaeus politus) et de gambon rayé (Aristeus varidens) ont été entreprises au début de l'année 1999 (FAO 1999) et ont indiqué qu'en 1997 les captures de crevette rose du large étaient supérieures à la MSY estimée et que le stock était pleinement exploité ou surexploité, avec une biomasse considérablement plus faible qu'en 1985–86. La MSY estimée pour le gambon rayé était égale aux captures moyennes de la période 1993–97, bien que les captures déclarées pour 1997 aient été inférieures à la MSY. La biomasse du stock de gambon rayé est restée inchangée par rapport à 1985/86 et le stock est considéré comme pleinement exploité.

La langouste du Cap (Jasus lalandii) a fait l'objet d'un suivi et d'une évaluation très attentifs pendant près d'une décennie, après un brusque déclin des taux de croissance somatiques et, par conséquent, de la productivité, à la fin des années 80. Selon les estimations actuelles, le stock a considérablement diminué depuis le plafond des captures atteint en 1950, et la ressource serait épuisée. On a donc récemment adopté une procédure de gestion officielle pour le stock de l'Afrique du Sud, dont l'objectif escompté est d'accroître de 15 pour cent la composante exploitable de la population entre 1996 et 2006, tout en maintenant la pêche à un niveau modéré (Cockroft et Payne, 1999, D.Butterworth, UCT, comm. perso.) Les dernières évaluations des stocks font apparaître une légère croissance de la biomasse depuis la fin des années 90. En Namibie, le stock de langoustes du Cap est lui aussi considéré comme épuisé, mais a donné de modestes signes de reprise depuis l'application des faibles TAC en 1992 (Namibia Foundation, 1998 et MFMR, 2002).

Les autres stocks de crustacés importants dans la région sont ceux de langouste du sud (Palinurus gilchristi), qui n'ont pas cessé de reculer de la campagne 1988/1989 à celle de 1998/1999. Ensuite entre les campagnes 1998/1999 et 2002/2003, on estime que les captures considérablement augmenté, permettant ainsi un accroissement de la TAC pour 2003/2004 (MCM 2004).

L'encornet du Cap de Bonne Espérance (Loligo vulgaris reynaudi) est géré par un contrôle de l'effort et une fermeture saisonnière de la pêche. S'agissant d'une espèce peu longève, les captures d'une année dépendent fortement du recrutement vers les fonds de pêche. Des évaluations récentes ont remis en cause l'efficacité de la fermeture saisonnière, mais indiqué que le stock était pleinement exploité et qu'il faudrait réduire l'effort pour garantir la durabilité de cette ressource, on ajuste la durée de la saison de clôture pour tenter de limiter l'effort, (MCM 2004).

Pour l'ormeau de Mida (Haliotis midae) d'Afrique du Sud, le pronostic est pessimiste vu l'ampleur actuelle des captures illicites. Des prospections en plongée indépendantes ont été effectuées chaque année depuis 1995 et les séries chronologiques qui en résultent ne sont que depuis peu suffisamment longues pour être incluses dans des évaluations complètes et détaillées de la ressource. La pêche commerciale est limitée par des TAC, qui ont été maintenus à des niveaux relativement constants ces dernières années, mais ont été progressivement abaissés depuis 1996–97, en réponse à un certain nombre de signaux d'alarme (Verheye 1998). On craint en particulier actuellement que le braconnage n'ait un grave impact sur la ressource. En outre, ces dernières années un nouveau problème écologique est apparu. Au début des années 90, la langouste de la côte ouest s'est déplacée, empiétant sur une bonne partie de l'aire de répartition de l'ormeau. Les langoustes ont réduit la population locale d'oursins Parechinus angulosus, dont elles se nourrissent. Or les oursins fournissent un abri crucial pour les ormeaux juvéniles et l'on prétend que leur disparition a exposé les jeunes ormeaux à la prédation des langoustes et d'autres animaux marins, ce qui aurait compromis la reproduction du stock (Mayfield et Branch, 2000; Tarr et McKenzie, 2002).

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* FAO, Service des ressources marines, Division des ressources halieutiques.


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