Tous les deux ans, la Conférence de la FAO réunit les représentants des Etats Membres qui examinent ensemble la situation mondiale, passent en revue les activités de l'Organisation et, sur cette base, adoptent le programme de travail et le budget des deux années suivantes. La douzième session vient d'avoir lieu en novembre et décembre 1963.
Des comités spécialisés, couvrant les principaux champs d'activités de l'Organisation, procèdent à un premier examen des travaux en cours ou projetés. L'un d'eux traite des forêts et des produits forestiers: il se composait, cette fois, de 68 délégués appartenant à 49 pays. Si le nombre des pays participants n'avait jamais été aussi élevé, il ne représentait cependant pas la moitié des Membres de l'Organisation qui, à l'heure actuelle, compte 111 Membres. A cette douzième session, l'Algérie, le Burundi, l'Ouganda, le Rwanda, Trinité et Tobago ont été admis en qualité de Membres de plein exercice, le Kenya, Malte et Zanzibar en qualité de Membres associés. La République d'Afrique du Sud a annoncé, après la session, qu'elle se retirait de la FAO.
M. Julius Nyerere, Président de la République du Tanganyika, prononçant, dans le cadre du cycle McDougall, le discours qui précède traditionnellement l'ouverture de la Conférence de la FAO, a défini en ces termes le thème central des débats: «La continuation du chaos actuel où le riche s'enrichit et où le pauvre reste pauvre est intolérable pour ceux d'entre nous qui ont conscience de leur misère.» M. Nyerere propose d'appliquer «un plan universel de lutte contre la pauvreté» sinon les pays pauvres devront, a-t-il dit, se résigner pour le moment à retomber dans l'isolationnisme économique.
M. N. A. Osara, Directeur de la Division des forêts et des produits forestiers, a souligné au cours de la Conférence que l'expansion du commerce des produits forestiers constituerait à cet égard un moyen de lutte efficace; cette question sera d'ailleurs évoquée longuement à la Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement qui doit se tenir en 1964. a L'ampleur de nos activités n'a rien de surprenant, a-t-il dit, lorsqu'on sait que l'industrie forestière est l'une des industries mondiales les plus importantes puisque la valeur brute de sa production annuelle s'établit aux alentours de 35 milliards de dollars et qu'elle emploie plus de 5 millions de personnes. x>
Après avoir rendu hommage à son prédécesseur, M. Egon Glesinger, le nouveau Directeur de la Division des forêts et des produits forestiers a poursuivi: «Bien que je participe depuis de longues années aux activités de la FAO, c'est cependant la première fois que je prends part à sa Conférence et au Comité des forêts et des produits forestiers. La qualité des travaux de ce Comité et l'intérêt de ses discussions techniques m'ont vivement impressionné. Soyez assurés que le Secrétariat de la FAO apprécie à leur juste valeur les services éminents qu'un tel Comité est à même de rendre à notre Division et l'appui qu'il peut nous apporter, non seulement au cours du prochain exercice, mais à plus longue échéance... J'espère sincèrement que nous pourrons gagner votre confiance si indispensable à nos travaux futurs.»
Saluant en particulier M. J. R. Nicholson, Ministre des forêts, qui présidait la Délégation du Canada auprès de la Conférence, M. Osara a ajouté: «Peu de pays dans le monde possèdent un ministère entièrement consacré aux forêts et aux industries forestières. C'est là cependant une pratique hautement souhaitable, car les questions intéressant la foresterie et les industries forestières ont de bien meilleures chances de retenir l'attention qu'elles méritent si elles sont présentées et défendues à l'échelon le plus élevé.»
Le Directeur de la Division des forêts et des produits forestiers a fait ensuite observer: «C'est la première fois que des délégués représentant exclusivement les industries forestières de premier plan siègent au Comité. Cet événement est symptomatique: il prouve l'intérêt que portent les milieux industriels à nos activités.»
«Nous sommes fiers, a poursuivi M. Osara, d'avoir parmi nous M. Edward P. Cliff, Chef d'un très important Service des forêts. Nous avons aussi l'honneur de compter parmi les délégués de ce Comité M. le professeur Eino Saari, dont les travaux sur la foresterie font autorité dans le monde entier et nous nous félicitons vivement de la présence d'un ancien membre de notre Division, Sir Henry Beresford-Peirse, dont les avis et l'opinion sont d'autant plus précieux qu'ils se fondent sur une expérience de première main.»
Le programme de travail de l'Organisation dans le domaine des forêts et des produits forestiers a donc été établi pour un nouvel exercice biennal. En ce qui concerne l'avenir, le rapport de la Conférence s'exprime ainsi: «L'importance que de nombreux Etats Membres attachent au développement des forêts et des industries forestières dans le cadre du développement économique général est attestée par le nombre croissant de projets sur le terrain dont la responsabilité est confiée à la FAO.