
Un contrôle sanitaire sévère est nécessaire afin de :
- optimiser la croissance
- limiter les pertes de poissons durant l'élevage
- garantir une gestion bonne et saine de l'écloserie.
Ce contrôle sanitaire est réglé de la façon suivante :
a) Caractère génatypique et physiologique des géniteurs : Les
conditions, afin de garantir la bonne santé des géniteurs et afin déviter
toute consanguinité, ont été discutées en détail dans le document
technique n° 20 : Propagation artificielle.
b) Qualité de l'environnement de l'élevage : Ce sujet a été discuté
en détail ci-dessus. Les plus importants points sont :
- utiliser de l'eau propre indemne de matières solides en
suspension (bon fonctionnement du bac de décantation)
- garantir la saturation en oxygène de l'eau
- maintenir la teneur en oxygène du bac au-dessus 3, de préférence
4 mg/l
- créer une partie éclairée et une partie bien obscure.
- favoriser au maximum l'auto-nettoyage des bacs
- utiliser une grande quantité d'air (soufflerie)
- respecter scrupuleusement les mesures d'hygiène (désinfection
des mains de l'opérateur et du matériel en permanence et du
parterre une fois par semaine)
- éliminer au maximum le stress (limiter l'accès à l'écloserie)
- ix) limiter le maintien des poissons élevés en étang au strict
minimum et respecter les mesures de quarantaine (voir
doc. tech. n° 20)
- éliminer la pollution de l'eau par sur-alimentation
- ne pas excéder les densités prescrites.
c) Alimentation. Une croissance optimale est un facteur primordial
et une garantie pour une survie élevée. Les points les plus importants
déjà décrits ci-dessus, afin de garantir une croissance optimale, sont :
- respecter la ration alimentaire conseillée (tableau 2)
- éviter une sur-alimentation (pollution de l'eau) et une
sous-alimentation (canibalisme, risque de maladies)
- utiliser les distributeurs automatiques par une alimentation
en permanence
- synchroniser l'alimentation optimale et la période journalière
de la température la plus élevée.
d) Traitements préventifs. Dans le tableau ci-après sont énumérés
les traitements préventifs journaliers pendant l'éclosion et l'élevage
des jeunes poissons.
Tableau 4 : Traitements prophylactiques des oeufs
et des jeunes poissons
| | Traitement | Concentration (ppm) | Durée1 (min) | préventif contre |
| Oeufs | Wescodyne | 25 | 5–10 | contamination verticale |
| | Vert de malachite | 5 | 5–10 | fongicide |
| | Vert de malachite | 0.05 | perman. | fongicide |
| larves | Vert de malachite | 0.05 | 30–60 | fongicide |
| jour 0–4 | Furaltadone | 10.0 | 30–60 | fongicide |
| jeune frai | Vert de malachite | 0.1 | 30–60 | fongicide |
| jour 5–14 | Furaltadone | 10.0 | 30–60 | bactéricide |
| | Formol | 10.0 | 30–60 | ectoparasiticide |
| alevins | Furaltadone | 10.0 | 60–90 | bactéricide |
| jour 15 etc | Formol | 15.0 | 60–90 | ectoparasiticide |
Des infections de myxc-bactéries (Flexibacter) peuvent être responsables
de pertes très importantes (jusqu'à 50 % en quelques jours). A
part les traitements prophylactiques, les mesures préventives suivantes
sont exigées afin d'éviter tout risque d'infection :
- désinfection des bacs d'élevage avant la mise en marche
- garantir une qualité environnementale optimale (voir point
4.b) et surtout exécuter strictement toutes les mesures
hygiéniques prescrites
- minimiser la manipulation et éviter les blessures mécaniques
du mucus
- intensifier les traitements préventifs et les observations
pendant 2–4 jours après une manipulation (siphonage).
Toutes les infections de Flexibacter, jusqu'à ce jour, ont été
causées par un non-respect d'un des points mentionnés ci-dessus.
e) maladies. Les plus importantes maladies rencontrées et les
traitements thérapeutiques à prendre sont :
- Oedème des larves vésiculées. Ceci est dû à une contamination
horizontale (= transmise par le géniteur) d'une
bactérie Aeromonas. Un traitement (bain) de 50 ppm
d'Oxytétracycline pendant 4–6 jours a toujours été très
efficace.
- Champignons attachés sur les branchies. Parfois, malgré le
traitement préventif, on trouve quelques jeunes du frai
attaqués par le Saprolegnia. On distingue une sorte de
ruban d'hyphes, parfois plus long que le poisson, qui sort
de l'opercule. Il suffit d'enlever les sujets contaminés,
éventuellement on peut intensifier le traitement préventif
au vert de malachite.
- Ectoparasites. Au début des essais en écloserie nous avons
connu une mortalité très importante à la fin de la métamorphose
(début du stade alevin) due aux ectoparasites
telles que Trichadina, Gyrodactylus et Dactylogyrus.
Depuis que l'on a introduit le traitement préventif de
formol aldéhyde, on n'a plus jamais eu de problèmes de
ce genre.
- Infection de Flexibacter. Ceci est la plus importante maladie
des jeunes poissons à l'écloserie. Si une épidémie de
Flexibacter éclate, les mesures suivantes doivent être prises
- traiter deux fois par jour avec I0 ppm de Furaltadone et
10 ppm de Pénicilline, bain de 1–2 heures pendant 4–8
jours.
- enlever tous les poissons visiblement touchés (tâches
blanches)
- nettoyer ces bacs en dernier lieu, après tous les autres
- intensifier les mesures d'hygiène.
Il faut faire très attention avec l'utilisation des antibiotiques
car le risque de créer une résistance est très grand. Il faut utiliser
ces médicaments uniquement en dernier lieu si toutes les autres mesures
et produits ont échoué. De toute façon, il est beaucoup plus simple
d'éviter une telle épidémie en respectant tous les points mentionnés
au paragraphe 4.d.
Actuellement on est bien obligé d'utiliser de la Pénicilline, mais
il est conseillé d'utiliser plutôt le Chloramphénicol dès que cette
maladie se déclare, pendant au moins 6 mois. La pénicilline pourrait
être utilisée quand le Chloramphénicol n'aura plus d'effet.