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1. INTRODUCTION ET HISTORIQUE

L’objectif de cette plaquette est de faciliter la première évaluation des essais mis en place dans le cadre du Réseau international sur le neem. En 1995/96, une trentaine d’essais de provenances ont été mis en place dans 17 pays. La méthodologie d’évaluation décrite ici prend en compte les nombreuses utilisations du neem; toutefois, compte tenu du fait que les ressources nécessaires pour l’évaluation peuvent être insuffisantes, et que les caractères ne sont pas d’égale importance pour un essai donné, on propose en première partie une série minimale de caractères. Elle est complétée par une série de caractères secondaires (facultatifs), lesquels, selon le souhait du pays, pourront être inclus dès maintenant dans les évaluations ou pris en compte ultérieurement.

Le Réseau international sur le neem a été créé en 1993 dans le but d’améliorer à long terme la qualité génétique et l’adaptabilité du neem ainsi que son utilisation. Les membres du Réseau ont entrepris des activités portant sur la prospection de provenances, la récolte et l’échange de semences ainsi que la mise en place d’essais coordonnés à l’échelon international. En outre, le Réseau a entrepris des recherches sur la physiologie et la technologie des semences, la diversité génétique et la biologie de la reproduction, ainsi que des études sur la variation dans les composés chimiques.

Des instituts nationaux de 21 pays participent au Réseau, en collaboration avec des organisations et des projets internationaux. L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) est chargée d’en coordonner les activités au niveau mondial. Le réseau a publié les brochures et protocoles suivants :

La présente plaquette a été préparée par un groupe de travail1 constitué durant le colloque du Réseau international sur le neeem tenu à Bangkok les 14 et 15 mars 1996. Les directives ont été formulées au cours du colloque du Réseau à Yangon, Myanmar, ( 28 juillet - 1er août 1997). La méthodologie d’évaluation proposée s’appuie sur celle décrite par DFSC (1994 et 1996), Stewart (1989 et 1990), MacDicken et al. (1991), Stewart et al. (1992) et Kundu et Tigerstedt (1997).

Les collaborateurs du Réseau qui ont des doutes sur les directives ou rencontrent des difficultés d’ordre pratique pour évaluer les essais peuvent contacter le coordonnateur à l’adresse ci-dessous, où ils pourront obtenir un complément d’information sur le Réseau international sur le neem et ses activités :

FAO, Division des ressources forestières
Viale delle Terme di Caracalla,
00100 Rome, Italie
Télécopie: 0039 6 52270 55137;
courrier électronique: [email protected]

2. OBJECTIFS DE L'ÉVALUATION DES ESSAIS

L’étude des essais de terrain portera sur toutes les différences relatives à l’adaptabilité et à la croissance entre les provenances de neem sur tous les sites de l’aire de répartition naturelle de l’essence. L’objectif global est de donner des indications sur le choix des sources de semences pour des sites donnés et en fonction des utilisations finales, améliorant ainsi la production de biens et de services dans les pays tropicaux où l’on utilise le neem. Les objectifs particuliers sont les suivants:

  1. déterminer s’il existe entre les lots de semences des différences significatives au plan statistique concernant l’adaptabilité (survie, santé et floraison/fructification) et la croissance;
  2. examiner les caractères pour lesquels on a observé des différences significatives entre les lots de semences pour diverses conditions écologiques, c’est-à-dire étudier les interactions entre les lots de semences et les sites (interactions génotype X environnement).

3. DONNÉES À RECUEILLIR

Les données concernant les essais peuvent être divisées en trois grands groupes:

  1. Description du site de l’essai;
  2. Description des sources de semences incluses dans l’essai;
  3. Evaluation d’un certain nombre de caractères.

- 1. La description du site a été incluse dans les procédures recommandées lors de mise en place des essais (Réseau international sur le neem, 1996). Par souci de commodité, on présente à l’annexe A la fiche à utiliser pour la description du site. Les membres qui n’ont pas rempli ces fiches pour chaque essai mis en place devront le faire lors de la première évaluation et en envoyer une copie au coordonnateur (FAO). Les formulaires de description des sites d’essai seront rassemblés dans une plaquette (orange).

- 2. La description des 25 sources de semences échangées entre les membres du Réseau international sur le neem en 1995 figure dans la plaquette sur les sources de semences ("La plaquette bleue"). Les membres qui ont inclus des sources de semences locales ou autres sources supplémentaires dans leurs essais devront décrire ces sources de la même manière.

- 3. La collecte de données concernant les essais nécessite:

Les caractères à évaluer ainsi que la nature et la fréquence de l'évaluation dépendent de l’âge (et donc du stade de développement) de l’essai. La présente plaquette couvre principalement les cinq premières années, pendant lesquelles une évaluation annuelle des essais est prévue ( certains caractères sont soumis aux évaluations plus fréquentes, si possible).

4. POSITION DES PLACEAUX ET EMPLACEMENT DES ARBRES

 

Plan du site d’essai, avec indication des blocs et des placeaux

Il existe peut-être déjà un plan sommaire de l’essai indiquant l’orientation et la répartition des lots de semences dans les blocs et les placeaux (voir point 3.2 iii de la plaquette sur les procédures à suivre pour la conception des essais, préparée par le Réseau international sur le neem en 1996). Un exemple est donné à l’Annexe B. Il est très important, tant pour l’évaluation que pour l’analyse, de disposer d’un plan montrant la disposition des blocs et des placeaux.

Évaluation de chaque arbre à l’intérieur des placeaux

On enregistrera les données sur chaque arbre pour la plupart des caractères. Pour identifier l’arbre, il est conseillé d’indiquer l’emplacement de tous les arbres de chaque placeau. L’identification individuelle permettra de corriger d’éventuelles erreurs par la suite. Tous les arbres seront numérotés sur la ligne, selon une série continue, (les arbres morts ou manquants devant aussi avoir un numéro) comme on le montre à la figure 1 et on indiquera l’orientation de l’essai (par une flèche pointant vers le nord). Si l’on décide d’utiliser un autre système de coordonnées, il faudra l’indiquer explicitement.

1 2 3 4 5
10 9 8 7 6
11 12 13 14 15
20 19 18 17 16
21 22 23 24 25

North

Figure 1. Système proposé pour numéroter les arbres présents dans un placeau

5. NOMBRE MINIMAL DE CARACTÈRES À ÉVALUER

 

Caractères principaux et caractères secondaires

L'évaluation d'un grand nombre de caractères nécessite beaucoup de temps et d’argent. Les caractères potentiels à évaluer dans les essais de terrain devront être bien vérifiés, et une sélection devra être faite parmi les caractères en fonction des utilisations finales du neem dans le pays ainsi que des ressources humaines et financières disponibles.

Dans cette section et la suivante, on fait la distinction entre une série minimale de caractères qui devront être évalués par tous les membres (caractères principaux), et les caractères qui sont facultatifs. On aura ainsi un système souple permettant d’effectuer des bilans à la fois généraux et globaux sur la base d’une série minimale de caractères (les caractères principaux), tout en donnant à chaque membre du Réseau la possibilité de concevoir des évaluations supplémentaires (i.e. par l'inclusion des caractères facultatifs) ayant une importance particulière pour un pays donné.

Intensité et fréquence de l'évaluation

On évaluera les caractères inclus dans la série minimale pour tous les arbres du placeau et dans tous les placeaux soumis à l’essai, chaque année durant les cinq premières années (voir fiches 1 et 2 à l’Annexe C)). On mesurera également les lignes de bordure des placeaux car, durant la phase initiale de développement, ces lignes ne seront probablement pas très différentes de celles se trouvant au centre du placeau. En notant l’emplacement des arbres, on pourra prendre en compte l’effet de la concurrence dans les lignes de bordure des placeaux, le cas échéant.

Si l’on dispose de suffisamment de ressources, on peut évaluer les caractères de floraison et de fructification plusieurs fois durant la saison de floraison et de fructification.

Caractères principaux

On trouvera ci-après une liste "minimale" de caractères qui devront être inclus dans l’évaluation annuelle par tous les collaborateurs (voir section 6 pour les caractères facultatifs à évaluer):

  1. État de santé
  2. Survie
  3. Hauteur
  4. Diamètre (ou circonférence) à 0,3 m ou par la suite àlater 1,3 m
  5. Rectitude
  6. Nombre de tiges
  7. Diamètre de la couronne
  8. Intensité de la floraison
  9. Production de semences

Les résultats de l’évaluation de ces caractères devront être consignés sur les formulaires 1 et 2 de l’Annexe C.

1. État de santé

L’état de santé peut être évalué en utilisant les grilles suivantes, légèrement modifiées d’après les indications de McDicken et al (1991) et Wellendorf (1989, in DFSC 1996). On mesurera tous les arbres de chaque placeau.

Partie de l’arbre affectée Intensité des dommages Type de dommage
S Tige Caractérisation Notation % de dommage de la partie affectée Échelle de l'intensité des dommages
(d’après Rohrmoser)
N Pas de dommage
B

Branche

M Arbre manquant
F

Fleur/fruit

X Espèce inadaptée
L

Feuilles

Sévère 1 > 90 % Parties de plante affectées dominent la physionomie de la plante I Endommagé par les insectes
R

Racines

2 70-90% D Carence minérale
W

Arbre entier

3 60-70% P D’origine animale (physique)
B

Ecorce

Moyenne 4 50-60% H D’origine humaine (coupe)


5 40-50% C Froid/gel
6 30-40% Parties de plante saines dominent la physionomie de la plante F Feu
Légère 7 20-30% S Stress hydrique (sécheresse)
8 10-20% Symptômes diffus L Engorgement du sol
9 < 10% W Vent

U Inconnu
O Autres

Une fois qu’on aura identifier la partie affectée de l’arbre, par exemple la tige, il faudra déterminer l’intensité des dommages, c’est-à-dire estimer jusqu’à quel point la tige est endommagée en pourcentage. Si, par exemple, environ 45 % de la tige a été endommagée, l'intensité des dommages a été moyenne et la notation a été 5. Ensuite, on notera le type (ou la cause) du dommage. Certains types de dommage sont faciles à identifier, comme par exemple "les espèces inadaptées" (X). D'autres causes pourront parfois être plus difficiles d'identifier, mais les connaissances accumulées par les forestiers sur le site d'essai seront alors utiles si, par exemple le site est connu pour souffrir par suite des dégâts de gel ou d'une carence en phosphore.

2. Survie

Les taux de survie (le rapport entre le nombre d’arbres vivants restants et le nombre d’arbres plantés à l’origine) pour chaque placeau, chaque bloc et chaque provenance peuvent être calculés sur la base de l’évaluation de l’état de santé. On peut aussi compter séparément tous les arbres vivants d’un placeau; ceci est une méthode fiable qui réduit au minimum les erreurs grossières.

3. Hauteur

On évaluera la hauteur (verticalement, à partir du sol jusqu’au point de végétation le plus haut) de tous les arbres du placeau. On se servira d’une perche graduée (dans les premières évaluations, quand les arbres sont encore petits) ou d’un dendromètre quand les arbres auront dépassé 10m. Les mesures seront enregistrées à 0,1 m près.

4. Diamètre à 0.3 m

Durant les cinq premières années, il faudra mesurer le diamètre (ou la circonférence) à 0,3 m. Un bâton de 0,3 m de hauteur sera utile pour repérer l’endroit à mesurer. Pour effectuer la mesure, on se servira soit d’un compas forestier à coulisse, soit d’un ruban gradué. L’instrument de mesure utilisé (diamètre ou circonférence) devra être noté sur le formulaire. Si l’on utilise un compas forestier, on fera deux mesures à angle droit que l’on notera. Il n’est pas nécessaire d’en calculer la moyenne sur place. On pourra le faire par la suite. S’il y a de multiples tiges, il faudra noter le diamètre des trois tiges les plus grosses (plus d’un cm de diamètre).

On sait par expérience que le diamètre à 0,3 m (ou la surface terrière à 0,3 m) constitue le meilleur paramètre pour estimer la biomasse (cf. McDicken et al ,1991, et Stewart et al ,1992), et c’est de surcroît un paramètre facile à mesurer. Par la suite, il sera probablement plus pratique de mesurer le diamètre à 1,3 m. Il faudra noter clairement sur la fiche si (ou quand) la hauteur de mesure passe de 0,3 m à 1,3 m. On n’effectuera ce changement que si le diamètre peut être mesuré pour tous les arbres de tous les placeaux à 1,3 m dans le même essai.

5. Rectitude

La rectitude sera évaluée en utilisant la notation (ici légèrement modifiée) de Lauridsen et al (1987 et 1995) et Keiding et al (1986). Les arbres sont regroupés dans trois grandes classes : arbres droits, arbres légèrement flexueux ou penchés et arbres fourchus ou tordus. Chaque grande classe est ensuite subdivisée en trois. Les trois grandes classes figurent à l’annexe 2. On évalue la rectitude en mesurant la/les tige(s) depuis le sol jusqu’à la couronne; dans le cas de tiges multiples, la mesure devra porter sur la moyenne des tiges principales.

L’intensité de la branchaison n’est donc pas exprimée par ce caractère mais par le caractère suivant "nombre de tiges à 1,3 m".

La rectitude dépendant d’un jugement individuel, il est important que la même personne évalue ce caractère dans chaque bloc et de préférence aussi dans chaque essai. Cela permettra de classer les provenances.

Classes principales Descriptions Notation
Arbres droits Tige(s) droite(s), bois sans défaut 9

8
Tige(s) droite(s), bois présentant de petits défauts
7
Arbres légèrement flexueux ou penchés Tige(s) flexueuse(s) ou penchée(s)1-2 severe bends
6
  5
Flexuosité fréquente ou tiges plus ou moins penchées 4
Arbres fourchus ou tordus Flexuosité accentuée (fourches) 3

2
Arbre complètement fourchu ou tordu 1

Classes Principales Exemples Définitions
Arbres droits
(7 à 9)
Les tiges droites ne sont ni flexueuses ni penchées. Il s’agit d’arbres complètement droits ou d’arbres droits avec quelques défauts (par exemple, tiges tordues).
Arbres légèrement flexueux ou penchés ( 4 à 6) Les tiges légèrement flexueuses ou penchées n’ont pas de fourches (voir plus loin). C’est surtout l’aspect plus ou moins flexueux qui permet de faire la distinction.

Flexuosité
Arbres fourchus ou tordus ( 1 à 3) Lorsqu’une ligne partant de l’extrémité de la partie flexueuse se termine à l’extérieur de la tige, on peut parler de fourche - voir dessin. C’est le nombre de fourches ou d’autres défauts graves comme l’aspect tordu qui permet de faire la distinction.

Fourche

Figure 2: Illustration de la rectitude

6. Nombre de tiges

On comptera le nombre total de tiges à une hauteur de 1,3 m. On appelle "tige" toute branche ayant plus de 1 cm de diamètre. L’insertion des branches doit se faire à une hauteur de moins de 1.3 m, ce qui revient à dire que les branches retombantes ne sont pas prises en compte.

7. Diamètre de la couronne

Pour mesurer le diamètre de la couronne, on se servira d’un ruban gradué. On prendra deux mesures: la première parallèlement à la ligne d’arbres, d’un bord de la couronne à l’autre, en se basant sur la projection de la couronne au sol. La deuxième mesure se fera perpendiculairement à la première. Il faut noter les deux valeurs.

8. Floraison et fructification

On évaluera la floraison et la fructification quantitativement et qualitativement.

Le stade et la quantité seront évalués à partir du sol. Dans le cas de grands arbres, on pourra utiliser des jumelles. On étudiera de plus près fleurs et fruits sur un certain nombre d’arbres choisis en prélevant quelques échantillons sur la couronne. On pourra estimer le nombre total de fleurs/fruits en les comptant sur une branche moyenne et en multipliant ce nombre par celui de branches identiques.

Pour une évaluation quantitative des fleurs et des fruits de chaque arbre, on aura recours à une échelle logarithmique élaborée par Wellendorf (Sirikul et al.1991) :

Nbre moyen de fleurs ou fruits Notation Nbre de fleurs ou fruits
0 1 0
2 2 1-3
8 3 4-15
30 4 16-60
125 5 61-250
500 6 251-1000
2000 7 1001-4000
8000 8 4001-16000
32000 9 16001-64000

Pour procéder à l’estimation qualitative des stades de développement de la floraison et de la fructification, on utilisera l’échelle de classement suivante sur chaque arbre :

Évaluation qualitative
B

Boutons de fleurs

F

Fleurs ouvertes

G

Fruits immatures

M

Fruits mûrs

D

Fruits vides et secs

En pratique, il faut attribuer une note de 1 à 9 à chaque stade de développement observé (B-D) (voir Fiche d’évaluation 2)

On estimera la maturité du fruit par sa couleur et sa fermeté. Une semence de neem mûre est vert-jaune et ferme (ni dure ni molle). La figure 3 montre la couleur d’un fruit immature, d’un fruit mûr et d’un fruit trop mûr.

Figure 3: Stades de maturité des fruits du neem

9. Production de semences

La production de semences ne revêt pas la même importance pour tous les pays participants. Quand l’essai aura 5 ans, on récoltera les semences sur au moins trois provenances. Pour chacune de ces provenances, on notera la production totale (en kilogrammes) sur chaque placeau d'essai. Les provenances à récolter seront choisies en fonction des utilisations les plus importantes du neem dans le pays. Ainsi, dans un pays où la production de semences est d’un grand intérêt, on recueillera et pèsera les trois provenances produisant le plus de semences; dans un pays où les perches et autres grumes sont les principaux produits du neem, on pourra récolter les trois provenances les plus hautes.

Pour récolter les semences, on pourra utilement placer sous les arbres sur les placeaux une toile moustiquaire ou son équivalent. Toutes les semences seront récoltées.

Après récolte, on prélèvera sur chaque placeau un échantillon de 100 fruits que l’on coupera avec un couteau bien tranchant. À partir des 100 fruits, on comptera le nombre de semences intactes et normales (sans amande endommagée ou vide) en examinant l'extérieur de l'amande (essai de coupe) sur le terrain.

6. ÉVALUATION DES CARACTÈRES FACULTATIFS

Avec le temps, bon nombre des caractères facultatifs prendront de l’importance. Par conséquent, le Réseau international sur le neem décidera peut-être plus tard d’élaborer des directives communes pour certains d’entre eux.

Lors de la réunion de Yangon (Myanmar) en 1997, le Réseau a convenu que le groupe de travail sur l’évaluation des essais poursuivrait ses travaux pour mettre au point ou améliorer les directives d'évaluation pour les caractères facultatifs afférents à l’adaptabilité et l’utilisation finale du neem. Les caractères soumis à l'examination comprennent la résistance à la sécheresse, l'estimation de la production de biomasse aérienne, le pouvoir calorifique et la valeur fourragère.

En outre, un autre groupe de travail a été créé lors de la réunion à Yangon, pour examiner la possibilité d' évaluer la composition chimique des semences de neem. Dans un premier temps, ce groupe se penchera sur les questions suivantes: i) identification des composés chimiques les plus importants à évaluer; ii) méthodes et techniques; iii) directives d’évaluation, y compris modalités pratiques et considérations économiques. Ce groupe de travail présentera son rapport aux prochaines réunions du Réseau et établira la liaison avec le groupe de travail sur les caractères facultatifs.

Cette section ne donnera qu’un aperçu général d’un certain nombre de caractères facultatifs faisant actuellement l’objet d’un examen. Les méthodes d’évaluation de certains de ces caractères sont décrites en détail dans d’autres manuels; on se reportera en particulier à la liste figurant à la section 10. Si l’on dispose d’assez de temps et de ressources, une partie voire la totalité des caractères facultatifs ci-après pourront être inclus dans les évaluations de terrain:

  1. Taille des graines (poids et longueur)
  2. Pourcentage de germination
  3. Teneur des semences en azadirachtine
  4. Teneur des semences en huile
  5. Qualité du fourrage
  6. Estimation de la biomasse aérienne totale, du poids sec et de la densité spécifique

Un échantillon de semences sera constitué en utilisant le matériel végétal décrit au paragraphe 9 de la section 5. On y mesurera la taille des semences (poids et longueur), le pourcentage de germination et la teneur des semences en azadirachtine et en huile. Il est évident que l’on obtiendra ainsi des informations uniquement sur les sources de semences récoltées.

Généralement, il est important de conserver les échantillons de semences séparément sur les placeaux, afin de pouvoir déterminer tout effet de l’environnement (différences entre placeaux) pour les caractères évalués.

10. Taille des semences (poids et longueur)

Il faudra prendre un échantillon de fruits provenant de semences récoltées sur les placeaux. On pèsera les fruits et on en mesurera la longueur.

11. Pourcentage de germination

On prélèvera un échantillon de semences traitées (récoltées sur les placeaux) pour les faire germer et évaluer le pourcentage de germination.

12. Teneur des semences en azadirachtine

Un biochimiste devra analyser les échantillons pour évaluer la teneur en azadirachtine. La teneur en azadirachtine par kg de semences pourra ensuite être comparée entre provenances. D’autres informations seront fournies par le groupe de travail sur les composés chimiques par la suite.

13. Teneur des semences en huile

On enverra des échantillons de semences à un biochimiste qui analysera leur teneur en huile. La teneur en huile par kg de semences pourra ensuite être comparée entre provenances. D’autres informations seront fournies par le groupe de travail sur les composés chimiques par la suite.

14. Qualité du fourrage

Dans les pays où le neem est utilisé comme fourrage, on prélèvera des échantillons de feuilles que l’on enverra à des experts de la nutrition animale qui procéderont à leur analyse chimique.

15. Estimation de la biomasse aérienne totale, du poids sec et de la densité spécifique

L’évaluation de la biomasse aérienne totale oblige à utiliser une méthode destructive; il sera donc préférable de l’effectuer au moment où l’essai nécessite une éclaircie ou lorsqu’il arrive à son terme.

On coupera un échantillon d’arbres de chaque provenance, puis l’on séparera la biomasse totale en éléments de différentes dimensions qui seront pesés un à un. Le poids sec et la densité spécifique du bois de chacun de ces éléments seront calculés à partir du poids frais, du poids sec et du volume des échantillons. On pourra déterminer le poids sec des feuilles de la même manière (voir par exemple DFSC, 1994).

7. LOGISTIQUE DE L'ÉVALUATION

Un certain nombre d’ informations de base seront collectées au bureau avant d'aller au terrain pour les y vérifier et compléter lors de la visite. Il serait bon de diviser le groupe chargé de l’évaluation en deux équipes:

Pendant l'évaluation, les deux équipes pourront échanger régulièrement leurs fiches de mesures. Cela permettra de vérifier si des erreurs grossières ont été commises (par exemple, des mesures sur une ligne d’arbres erronée), car chaque équipe disposera alors des mesures antérieures prises par l’autre équipe. Cela permettra aussi au pointeur écrivant les données sur les fiches de disposer d’assez de temps pour suivre la prise de mesures.

Les deux équipes pourront ensuite appréhender la phénologie :

L’évaluation pourrait aussi être faite par une seule équipe chargée de prendre toutes les mesures en même temps. Mais cela rendrait le travail du pointeur plus difficile et pourrait aussi ralentir les opérations. Si l’on opte néanmoins pour cette méthode, il faut vérifier avec soin la position des placeaux et l’emplacement des arbres.

8. MATÉRIEL ET ÉQUIPEMENT DE BASE

On trouvera ci-après une liste de matériel (minimum) à emporter sur le terrain:

9. ÉTABLISSEMENT DES RAPPORTS

Il faudra consigner et conserver soigneusement toutes les données de terrain et communiquer le résultat des évaluations aux instances nationales. Une copie du rapport d’évaluation des essais, comprenant toutes les fiches de terrain remplies, sera envoyée au coordonnateur du Réseau international sur le neem à la FAO - (voir adresse dans l’introduction).

10. RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

Danida Forest Seed Centre 1996: Note on field assessment of ex situ conservation stands. Danida Forest Seed Centre, Humlebaek, Denmark.

Danida Forest Seed Centre 1994a: Evaluation of field trials established within the framework of the FAO Project on Genetic Resources of Arid and Semi Arid Zone Arboreal Species. Preliminary note on assessment Methodology. Danida Forest Seed Centre, Humlebaek, Denmark.

Danida Forest Seed Centre 1994b: Preliminary Assessment Reports. Trial No. 1-2. Evaluation of field trials established within the framework of the FAO project on Genetic Resources of Arid and Semi Arid Zone Arboreal Species. Danida Forest Seed Centre, Humlebaek, Denmark.

Kundu, S.K. and P.M.A. Tigerstedt 1997: Geographical variation in seed and seedling traits of Neem (Azadirachta indica A. Juss.) among ten populations studied in growth chamber (under publication, personal communication).

McDicken, K.G., G.V. Wolf and Briscoe (editors) 1991: Standard Research Methods for Multipurpose Trees and Shrubs. 92 pp. Windrock International Institute for Agricultural Development.

Pinyopusarerk, K., B.V. Gunn, E.R. Williams and L.D. Pryor 1993: Comparative, geographical variation in seedling morphology of three closely related Red Mahoganies, Eucalyptus urophylla and E. pellita and E. scias., Aust. J. Bot. 41: 23-34.

Sirikul, W., H. Wellendorf and J. Granhof 1991: Provenance x site interaction in cone setting of Pinus caribaea var. hondurensis in Thailand. Forest Tree Improvement 24. Arboretet, Horsholm, Denmark.

Stewart, J.L. 1989: Aspects of biomass estimation in multipurpose trees, pp. 31-324 in: Breeding Tropical Trees: Population Structure and Genetic Improvement Strategies in Clonal and Seedling Forestry. Proceeding IUFRO conference, Pattaya, Thailand, November 1988 (Eds. Gibson, G.I., A.R. Griffin and A.C. Matheson). Winrock International and Oxford Forestry Institute.

Stewart, J.L. 1990: Evaluation manual. International Trials of Central America Dry Zone Hardwood Species. 51 pp. + Appendices 13 pp. Oxford Forestry Institute.

Stewart, J.L., A.J. Dunsdon, J.J. Hellin and C.E. Hughes 1992: Wood Biomass Estimation of Central American Dry Zone Species. 83 pp. Tropical Forestry Papers 26, Oxford Forestry Institute.

Thomsen, A. and O. Souvannavong 1994: The International Neem Network. Forest Genetic Resources Information. 22: pp. 49-51. FAO.


1 - Mr. C.J.S.K. Emmanuel, AFRI, P.O. Krishi Mandi, Bhagar Ki Kothi, New Pali Road, Jodphur, Rajasthan, 342 005, Inde.
Mr. A. Gaye, Institut Sénégalais de Recherches Agricoles, Parc Forestier du Hann, B.P. 2312, Dakar, Sénégal.
Mr. B. Boontawee, Silvicultural Research Division, Royal Forest Department, Chatuchak, Phaholyothin Road, Bangkok 10900, Thaïlande.
Ms. A. Thomsen & Mr. L. Graudal, Danida Forest Seed Center, Krogerupvej 21, 3050 Humlebaek, Danemark.

 

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