L'ONU reconnaît aux consommateurs des droits fondamentaux, tels que le droit a la santé et à la sécurité, le droit à la protection des intérêts économiques, le droit de choisir, le droit d'être informé, le droit de demander réparation et le droit d'être entendu, qui tous ont trait au contrôle des aliments. Une Consultation FAO d'experts sur l'intégration des intérêts des consommateurs dans le contrôle des aliments a réuni, du 14 au 18 juin 1993 à Rome, 13 experts provenant d'organismes de contrôle des aliments dans les pays développés et en développement, de l'industrie alimentaire et des unions de consommateurs; un résumé de leurs vues et recommandations est présenté ici.
La Consultation a cherché à aider les pays a faciliter la participation des consommateurs aux systèmes de contrôle des aliments. La faiblesse actuelle de cette participation dans le monde en développement n'est pas imputable au manque d'intérêt. Elle tient à l'absence d'information et d'éducation sur ces questions, Pour remédier à cette situation, les représentants des consommateurs, l'industrie alimentaire et les gouvernements doivent jouer un rôle actif. Les consommateurs ignorent les mesures prises par le gouvernement et l'industrie pour les protéger contre la mauvaise qualité des aliments et les risques qui en découlent et pour améliorer les méthodes de traitement et de transformation des denrées. Souvent même, ils ne savent pas qu'ils ont le droit de participer à la formulation des politiques générales concernant le contrôle des aliments.
Les principaux obstacles à la communication avec les consommateurs et à l'intégration de leurs vues dans les politiques et la prise de décisions concernant le contrôle des aliments sont l'absence ou la faiblesse d'un mouvement organisé de consommateurs; l'insuffisance des connaissances et informations concernant la qualité et la sécurité des aliments et les règlements en la matière; l'attitude, les habitudes et le niveau d'instruction des consommateurs; enfin, lés carences du système de contrôle des aliments.
Les autorités chargées du contrôle des aliments doivent promouvoir des conditions propices à la discussion des décisions scientifiquement fondées. Le rôle des consommateurs, des organisations non gouvernementales et de l'industrie est particulièrement vital pour une gestion judicieuse des risques qui s'occupe de l'analyse des options, de l'utilisation optimale des ressources, et notamment des règlements et autres instruments - application volontaire, éducation, organisation de la formation et autres activités de terrain.
Etant donné que rares sont les consommateurs qui peuvent faire partie d'organismes officiels, le choix des organisations de consommateurs devant participer aux décisions de politique est décisif pour assurer une représentation juste et loyale des consommateurs. Un représentant doit être indépendant, respecté et soutenu par les consommateurs individuels, oeuvrer activement à la promotion et à la protection des droits des consommateurs et à l'éducation de ceux-ci, enfin, avoir une large audience et défendre toute une série d'intérêts.
Il faut que les lois alimentaires reconnaissent l'importance de la participation du public. Ce n'est que grâce à celle-ci que l'industrie peut partager avec le gouvernement l'obligation de défendre les consommateurs et que les consommateurs peuvent se sentir assurés que leurs droits sont protégés. Lorsque plusieurs organismes sont chargés du contrôle des aliments, les consommateurs y ont difficilement accès, ils ne peuvent obtenir des informations et demander réparation, d'où une responsabilisation réduite, un gaspillage des ressources et un manque de sensibilité aux préoccupations des consommateurs. Il faut créer, au sein de l'organisme de contrôle des aliments d'un pays, une unité organisationnelle, chargée de la liaison, de la coordination, de la communication, de l'éducation et de la fourniture d'informations à l'industrie et aux consommateurs sur les questions de contrôle des aliments.