
0712-C1
Thérése Chantal Enyegue 1
Le projet «Appui à la gestion durable des forêts d'Ebolowa» (AGDFE) est né de la nécessité de passer à l'action. Son souci principal est la mise en pratique des découvertes de la recherche avec le Centre pour la recherche forestière internationale (CIFOR) et sept années d'expériences de la structure `Save Our Wildlife' (SOW) au profit des communautés du sud Cameroun. Le but visé est la conciliation de la gestion durable et la réduction de la pauvreté, expression des plans de développement à mettre en œuvre par les populations elles-mêmes autant que faire se peut.
L'hypothèse très souvent analysée est que la gestion des forêts communautaires n'assure pas toujours une gestion durable qui, à notre sens, va de pair avec le bien-être des populations.
Parmi les méthodes utilisées: une recherche documentaire, des interviews ainsi que la participation des différents acteurs impliqués sont autant de méthodes utilisées dans ce contexte.
Les principaux résultats, en incluant tout fait nouvellement observé, permettent de dire que la théorie de conception des projets de foresterie communautaire bénéficie d'un cadre juridique et réglementaire propice à une gestion durable des forêts en tenant compte de la réduction de la pauvreté.
Les expériences de terrain n'ont pas su concilier les deux aspects. Parmi les neuf raisons/ motivations, il apparaît clairement:
Forts des insuffisances des premières expériences, il est question dans ce modèle de valoriser les leçons apprises des cas précédents tout en intégrant les conventions internationales, le tout dans un esprit de partenariat à négocier.
Les six raisons principales qui amènent la structure SOW à partager le thème retenu sont:
Il y a environ un an la structure SOW a participé à la recherche sur la décentralisation de la gestion des ressources naturelles avec le CIFOR; cas des forêts communautaires et communales au Cameroun. Ayant également capitalisé une expérience de sept ans de gestion en partenariat des projets de foresterie communautaire et d'un réseau de foresterie communautaire; Les membres de SOW ont pensé mettre en valeur leur expertise dans une expérience pratique de terrain.
C'est ce qui justifie le thème: Comment concilier la gestion durable la lutte contre la pauvreté et les résultats de recherche: Cas du Projet "Appui à la Gestion Durable des Forêts Communautaires d'Ebolowa (AGDFE).
Il trouve son intérêt dans la problématique suivante:
Au Cameroun; plusieurs projets de forêts communautaires (FC) existent. Cependant, leur mise en œuvre prouve que la signature d'une convention de gestion d'une FC par une communauté ne garantit pas une gestion durable des ressources forestières et la lutte contre la pauvreté.
La réponse à notre question centrale est basée sur l'hypothèse suivante:
"La gestion d'une forêt communautaire n'implique pas toujours une gestion durable et une réduction de la pauvreté".
Notre démarche s'articulera sur les points suivants:
La démarche se résume à:
Une recherche documentaire fondée sur:
Des échanges sur le terrain avec les partenaires concernés
Le montage du projet AGDFE en tenant compte des pré- requis
Le projet se trouve dans les villages: pilote Minkan à soixante douze (72) kilomètres d'Ebolowa, Sonkot et Meyo; Arrondissement d'Ebolowa; Département de la Mvila, Province du sud.
Le Cameroun est suffisamment outillé en ce qui concerne le cadre réglementaire de gestion des forêts communautaires. C'est d'ailleurs l'un des pays les plus avancé sur la question en Afrique.
Les forêts communautaires dans le cadre du débat sur la décentralisation apparaissent comme l'expression d'une déconcentration de la gestion des ressources forestières par les populations riveraines (ENYEGUE 2001: P3.).
Il s'agit de la gestion participative dont l'un des cadres logiques se trouve être les forêts communautaires (politique FORESTIERE 1995).
La loi forestière (loi 1994) contient neuf articles 2
Le décret fixant les modalités d'application du régime des forêts (décret 1995) dispose de six articles définissant la procédure; le rôle des intervenants ainsi que les délais procéduriers.
Le manuel des procédures de gestion des forêts communautaires en cours de révision ( MINEF, 1999 ) est le document qui sert de canevas. Il décrit la composition d'un dossier de forêt communautaire ainsi que les deux phases principales avant la signature de la convention de gestion. Il s'agit du contrat entre le MINAT et la communauté concernée. Les communautés doivent s'organiser au sein des institutions modernes: association; coopérative; groupe d'initiative commune ou groupe d'intérêt économique. Ici un accent est mis sur la nécessité d'impliquer toutes les composantes de la communauté. Cependant VABI (2000) pense que les unités sociales - politiques qui existent déjà ou les institutions traditionnelles formelles ne constituent pas des personnes morales de gestion des forêts communautaires au niveau de la base. Elles comprennent notamment le chef de village, le conseil des anciens et / ou des sages. Pourtant se sont là des institutions dotées de pouvoir de prise de décisions sur l'utilisation, la possession et la gestion des ressources naturelles y compris la forêt. De ce fait elles sont opérationnelles car elles gèrent au quotidien des questions se rapportant aux régimes de propriété, succession; héritage et litige
A cet effet, DIAW (1997 1 AL ) et OYONO estiment que ces institutions sont de ce fait incontournable dans le processus de contrôle des ressources communautaires dans un contexte où le processus de mise en place des forêts communautaires est perçu dans la sous - région d'Afrique centrale comme le fait de légitimer la participation des communautés locales dans la gestion des terres et surtout des forêts qui demeurent sous le contrôle de l'Etat.
Etant donné que les problèmes de l'environnement concernent le monde entier, il est important de prendre en compte l 'intégration de l'application des conventions dans les projets de développement et de lutte contre la pauvreté.
Tableaun 01: Analyse des acteurs de la gestion des forêts communautaires par type d'acteurs
N 0 Ordre |
Type d'acteurs /institution |
Aspect positif |
Aspect négatif |
Suggestion |
01 |
MINEF |
-Maîtrise du processus de foresterie communautaire au niveau central (CFC) -Suivi des dossiers de FC Actualisation du manuel des procédures de gestion des FC Existence de quelques moyens de locomotion. - Formation d 'une partie du personnel |
La non -représentation de la CFC au niveau local - L'absence de personnel dans tous les postes forestiers La non maîtrise du processus au niveau local - L'absence de cadre de concertation au niveau local -La suspension des recrutements du fait de l'ajustement structurel |
La nécessité de la présence d'une CFC au niveau local - L'urgence de la mise en œuvre des stratégies d'appui aux communautés à travers les étudiants sortis des écoles forestières au chômage dans le cadre des projets/ ONG L'initiation des formations au niveau local - La nécessité d'un cadre de concertation au niveau local |
02 |
Autres institutions (MINAGRI, MINUH, MINJUS, MINAT) |
L'existence d'une possibilité de collaboration avec les autres ministères |
Faible intervention dans les projets de FC |
Etablir une collaboration dans le cadre des projets de FC |
03 |
Chefferie traditionnelle et population autochtone |
L'existence d'une organisation socio - culturelle à valoriser au sein des structures de gestion des FC |
Faible implication des autorités traditionnelles dans les projets de FC Faible valorisation des connaissances indigènes et des notables en ce qui concerne la prévention des conflits Une ignorance de la gestion des institutions modernes de gestion des FC - Manque de moyens financiers pour le montage de dossier, le suivi et la mise en œuvre de projet de FC Manque d'expertise |
Une implication suffisante de la chefferie et des traditions La formation en gestion des institutions modernes Capitalisation des expériences de FC |
04 |
Institut de recherche |
- Avancer dans le processus - Eclairage |
Faible vulgarisation des données de la recherche - |
Nécessité d'un cadre de concertation en impliquant les autres acteurs |
05 |
ONG/ Projet Association/GIC etc. |
Une maîtrise du processus de mise en œuvre des FC |
Contexte institutionnel divergent au niveau des moyens de mise en œuvre |
Tenir compte de s points faibles des ONG |
06 |
Eglise |
Un bon canal de sensibilisation dans le cadre des changements des comportements |
Canal peu utilisé |
Implication de l'Eglise |
07 |
Bailleurs de fonds |
Facilite le processus |
Les délais de traitement des dossier s créent la suspicion auprès des communautés - Les conditionalités |
Adapter l'appui aux réalités locales |
08 |
Parti politique |
Nécessité de la facilitation des projets s |
Récupération de s projets dans le discours politique |
Implication objective |
09 |
Elite |
Possibilité de faire avancer le processus |
Récupération de s retombés de FC |
Une bonne négociation de la gestion transparente des fC est nécessaire |
10 |
Genre |
L'importance de l'implication de la femme La nécessité de l'implication des pygmées |
Faible intégration des femmes |
Encourager l'implication du genre |
11 |
Exploitant forestier |
Une maîtrise de la coupe des produits ligneux et l'usage des engins forestiers |
Conflit d'espace avec les populations Concurrence |
Construire un partenariat |
Une analyse des cas amène à dire:
ASSEMBLEE NATIONALE, 1994 " Loi n0 94/01 du 20 janvier 1994 portant régime des forêts de la faune et de la pêche"
BIGOMBE & Al. " Décentralisation de la gestion forestière au Cameroun: situation actuelle et perspective". Yaoundé. 112p.
CIFOR ( Centre de recherche forestière internationale) & Al .2000. -Définir l'impact du carbone forestier sur les moyens de subsistance des populations locales Italie.16p.
DIAW, M.C., 1997 Si, ndabot and Ayong; Shifting cultivation, land use and property Rights - RDFN, 21e
ENYEGUE ( Thérèse Chantal ) & SNV, 1997. " Etude sur l'attribution des ventes de coupes, licences, concessions forestières, préalable au choix des sites des forêts communautaires ". Lomié. 21 p.
ENYEGUE ( Thérèse Chantal ), 1997 & SNV "Etude sur les budgets d'installation des forêts communautaires et communales et l'exploitation des rebuts de bois". Lomié. 87 p.
ENYEGUE ( Thérèse Chantal ), 1998. & WWF " Etude sur l'identification et l'analyse des contraintes à la promotion de la foresterie communautaire au Cameroun " Limbé. 30p.
ENYEGUE ( Thérèse Chantal ) & CIFOR, 1997." Les faiblesses de l'administration forestière à appliquer la réglementation forestière au Cameroun " Yaoundé.102p.
ENYEGUE ( Thérèse Chantal ), & CIFOR, 2001. " Décentralisation de la gestion des ressources naturelles au Cameroun: cas des forêts communautaires et communales" Lomié/ Dimako .42p
ENYEGUE ( Thérèse Chantal )& Al, 2002 " Projet Appui à la gestion durable des forêts communautaires d 'Ebolowa: Un cas de mise en œuvre des forêts communautaires et de réduction de la pauvreté dans les communautés Minkan; Sonkot et Meyo". Minkan. 5 p.
MINEF ( Ministère de l'Environnement et des Forêts ), 1999 " Le manuel des procédures de gestion des forêts communautaires "
MINEF ( Ministère de l'environnement et des forêts ) 1993 "Plan de zonage du Cameroun forestier méridional "Direction des forêts.62p.
MINEF, 1998 " Décision n0 0108/D/MINEF/CAB du 09 février 1998.portant application des normes d'intervention en milieu forestier en République du Cameroun".
MINEF, 1998 " Normes d'intervention en milieu forestier "
PENDA 1996 " Création d'une forêt communautaire: une expérience de décentralisation de la gestion des ressources naturelles au sud Cameroun
PM ( Premier Ministère ), " Décret n 0 95/531/PM du 23 août fixant les modalités d'application du régime des forêts "
OYONO. 1998 " Création et promotion des forêts communautaires, aperçu général des contraintes sociales - anthropologiques " Yaoundé
"VABI, 2000." Dévolution des responsabilités liées à la gestion forestière aux communautés locales: contexte et obstacles de mise en œuvre au Cameroun ". Yaoundé. 40 p.
VABI, 2001" Intégration du genre dans la mise n'œuvre des projets de développement et de conservation de la diversité biologique: état actuel, contraintes et opportunités au Cameroun ". Yaoundé 44 p.
VERMEULEN, 1997." Foresterie communautaire au Cameroun et typologie de milieu chez les peuples forestiers: des représentations contradictoires " Hilton - Yaoundé: Première rencontre du Réseau de foresterie communautaire 7 - 8 octobre.
1 Secrétaire Générale de SOW
ONG à but non lucratif /non-profit Making NGO
BP: 824 Yaoundé, Téléphone: (237) 989 19 36,
Fax: (237) 220 55 20
2 Art: 7; Art 37 (1)(2)(3)(4)Art 38; Art57; Art 60; Art66; Art67(1)(2) et Art156 huit articles qui définissent l'expression des pouvoirs dévolus aux populations riveraines des forêts communautaires parmi lesquels l'article 156 est réservé aux infractions et pénalités.