2ème PARTIE
Projet de promotion de la filière du manioc au Bénin,
Phase intermédiaire (1999–2000)
Pour P. Gulick et al., 1983, la plus grande partie de la production mondiale du manioc est destinée à la consommation humaine. La valeur énergétique des racines de manioc mesurée sur la base de la matière sèche est similaire à celle du riz, du mai's et de la patate douce, mais son rendement en kilocalories par hectare est significativement supérieur a celui de ces cultures.
Dans notre pays, le manioc est essentiellement destine a l'alimentation des populations. Selon les estimations de l'Office National d'Appui à la Sécurité Alimentaire (ONASA) en 1990 et les Statistiques de la Direction de l'Analyse, de la Prévision et de la Synthèse du Ministère du Développement Rural (DAPS/MDR), sa consommation annuelle par habitant est de 104 kg pour les départements du Sud; 94 kg pour le Zou, 42 kg pour le Borgou et 17 kg pour l'Atacora.
La filière n'étant pas organisée, seuls les surplus de consommation sont exportes. Or au Bénin, les cossettes sont de bonne qualité et près de 85 pour cent de la production nationale provient du Sud et du Centre où les besoins en consommation sont très élevés. Et dans cette partie du pays, on note avec acuité des problèmes de baisse de fertilité des sols couples avec la non maîtrise des techniques culturales améliorées et la faible utilisation des clones améliorés.
C'est pour apporter des solutions efficaces et durables a toutes ces difficultés de la production du manioc que le Gouvernement du Bénin, qui a opte pour la diversification agricole veut se lancer dans la promotion du manioc qui constitue l'une des principales filières porteuses.
Le Bénin, bien que globalement autosuffisant sur le plan alimentaire continue d'importer des produits agricoles alimentaires (notamment le riz), dont la valeur est estimée à environ 75 milliards de francs CFA par an. Ce qui semble anormal au vu des conditions agro-climatiques favorables à la diversification agricole.
Le taux de croissance moyen de la production du manioc est de 6,5 pour cent contre 4,5 pour cent pour le maïss. Malgré une croissance régulière et continue de la production de cette spéculation, la demande globale demeure non satisfaite du fait d'une population galopante (3,2 pour cent de taux de croissance), d'une industrialisation naissante et surtout des exportations en direction des pays de la sous région. Par ailleurs, l'importation de produits alimentaires occasionne à l'Etat une importante sortie de devises financées sur les recettes issues du seul produit d'exportation qu'est le coton. Face à cette situation, le gouvernement a opté pour une politique de diversification agricole basée sur la promotion d'un certain nombre de cultures susceptibles de contribuer à la fois à satisfaire les besoins intérieurs et à conquérir le marché extérieur.
Les études faites sur la filière manioc après la dévaluation du franc CFA intervenue en 1994 (G. Biaou et al., 1997), ont montrés une nette évolution des superficies et productions, une meilleure valorisation de la journée de travail et une évolution sensible des prix des produits dérivés du manioc sur nos marchés. Ces constats qui encouragent les producteurs à la culture du manioc, a rendu non seulement nécessaire une telle politique de diversification mais indispensable et ce, à cause de 1'apparition de nouveaux marchés à conquérir.
Le choix porté sur le manioc s'inscrit dans ce cadre car il s'agit d'une spéculation qui, à la fois, rentre dans l'alimentation des populations et fait l'objet d'exportation à l'etat frais ou transforme.
II convient de créer les conditions objectives de promotion de cette culture en se fixant des objectifs qualitatifs et quantitatifs.
Le projet de promotion de la filière manioc à pour objectif principal d'accroître la production du manioc en vue de satisfaire les besoins alimentaires des populations, améliorér les niveaux de revenus des producteurs et de l'Etat par 1'exportation du surplus. Pour ce faire, il faudra:
améliorer les conditions de production des exploitants traditionnels;
créer les conditions d'installation des exploitants agricoles de type nouveau (les jeunes sans emploi, les déflatés, les partis volontaires de la fonction publique, etc.);
améliorer les techniques de transformation et de conservation des produits dérivés du manioc;
apporter un appui pour l'organisation des circuits de commercialisation.
Ces objectifs pourront être réalisés à travers les composantes suivantes:
relance de la production;
transformation;
commercialisation;
financement de crédits.
4.1 RELANCE DE LA PRODUCTION
4.1.1 Activités a réaliser
Cette action prendra en compte plusieurs volets à savoir:
appui à la recherche agricole;
appui à la vulgarisation; et
appui aux producteurs traditionnels.
4.1.2 Appui à la recherche agricole
• Maintien et évaluation de la collection de manioc
Cette action sera localisée dans les centrès de recherche de Niaouli et d'Ina et concernera surtout l'entretien de la collection existante sur chacun des sites.
• Mise en place des essais variétaux multilocaux
Elle se fera en tenant compte des zones agroécologiques. II sera installe quatre (4) essais au nord sous la supervision du centre d'lna et huit (8) essais au sud sous le contrôle du centre de Niaouli. Chaque essai devra couvrir une superficie de 0,5 hectare. Elle permettra d'apprécier les comportements des différents clones en compétition et en choisir les meilleurs par zones agroécologiques.
• Amelioration des pratiques culturales et régénération des sols
Des essais multilocaux seront également installés pour proposer à la vulgarisation les types d'association favourables à la culture en minimisant l'impact sur l'environnement. II est prévu à cet effet quatre (4) essais au sud et deux (2) essais au nord à raison d'un hectare par essai.
• Production de boutures de prébase
Dans le souci de fournir du matériel homogène dans la zone du projet, il est envisagé dès cette campagne (1999 – 2000) la mise en place de dix (10) hectares de production de boutures de prébase.
4.1.3 Appui à la vulgarisation
Plusieurs actions sont prévues et concernent les jeunes sans emploi et le paysans traditionnels.
• Expoitants de type nouveau
Dans cette phase intérimaire, il est prévu de faire emblaver par cette couche sociale cinq cents (500) hectares de manioc. II s'agira de mettre à la disposition de chaque volontaire un crédit pouvant couvrir une superficie de deux hectares. Ainsi deux cent cinquante (250) Exploitants de type nouveau seront occupés pendant douze (12) mois par cette activité (Tableau 4).
Tableau 4. Répartition des superficies a emblaver en manioc et par type de producteurs
Département | Superficies a emblaver par les paysans (ha) | Superficies a emblaver par les jeunes sans emploi (ha) | Nombre de jeunes sans emploi a installer |
Atacora | 70 | 80 | 40 |
Atlantique | 540 | 60 | 30 |
Borgou | 100 | 100 | 50 |
Mono | 340 | 60 | 30 |
Oueme | 1.130 | 120 | 60 |
Zou | 820 | 80 | 40 |
TOTAL | 3.000 | 500 | 250 |
• Niveau CARDER
Dans cette première phase, il est envisagé la mise en place de pares à bois au niveau des départements pour répondre aux besoins en tiges sans cesse croissants.
La répartition de pares à bois à produire par CARDER pour cette phase intérimaire se présente comme suit (Tableau 5):
Tableau 5. Répartition des superficies de pare a bois par département
Départements | Superficies a emblaver (ha) |
Atacora | 10 |
Atlantique | 25 |
Borgou | 20 |
Mono | 30 |
Oueme | 50 |
Zou | 40 |
TOTAL | 175 |
Ainsi cent soixante quinze (175) hectares de pares à bois seront installés dans le pays. Les superficies proposées sont fonction des actions menées sur le manioc au niveau de chaque départements ces dix (10) dernières années.
• Niveau de la Direction de l'Agriculture
Les actions de la Direction de l'Agriculture peuvent s'inscrire dans le cadre du projet d'accroissement de la production du manioc au Bénin, en cours d'exécution actuellement sur financement des dons japonais KR2. Ainsi il a été identifié pour cette campagne intérimaire les emblavures ci-après:
• Ferme de Kétou | 30 hectares |
• Ferme d'Agbotagon | 20 hectares |
• Ferme d'Alafiarou | 10 hectares |
4.1.4 Appui aux producteurs
Cet appui sous forme de crédit sera réalisé au niveau des jeunes exploitants et des petits producteurs traditionnels.
Pour les jeunes exploitants le crédit sera a moyen terme et couvrira le coût de production des deux hectares par exploitant. Cette somme sera majorée de 25 pour cent pour permettre à chaque exploitant de survivre en attendant la récolte du manioc. Ce crédit qui sera accordé à 250 jeunes exploitants s'élève à la somme de sept cent quatre vingt dix mille (790.000) francs CFA par personne et se déscompose comme suit:
632.000 F CFA pour couvrir toutes les charges de production
158.000 F CFA pour survivre en attendant la récolte du manioc
Au niveau des petits producteurs 1'appui sera envisagé sous forme de crédit intrants remboursables à court terme. Ce crédit couvrira les engrais, les boutures améliorées et les insecticides. II concernera pour cette phase trois mille (3000) producteurs qui pourront recevoir chacun cent vingt mille (120.000) francs CFA à raison de:
20.000F CFA pour couvrir les besoins en boutures
70.000F CFA pour les engrais
30.000F CFA pour les insecticides
• Mesure d'accompagnement
Par rapport a la cherté des intrants et dans la perspective de les rendre plus accessibles aux producteurs de vivriers, il serait souhaitable de prendre le décret portant exonération de tous droits et taxes à l'importation des intrants agricoles, vétérinaires et halieutiques.
4.1.5 Moyens humains
• Au niveau de l'INRAB
Le programme devra s'appuyer sur:
six (6) chercheurs repartis comme suit:
trois (3) à la SRCV Niaouli
trois(3) à la SRCV Ina
huit (8) techniciens pour 1'exécution des protocoles
Au niveau de la Direction de l'Agriculture
cinq (5) cadres repartis comme suit:
un (1) cadre pour chacune de trois (3) fermes
un (1) cadre pour le service protection des végétaux
un (1) cadre pour le service promotion et suivi de la production agricole
• Au niveau de la DIFOV
Trois (3) cadres seront chargés de l'élaboration, de l'exécution et de l'évaluation des actions de formation des différents acteurs concernés par ce phase intérimaire.
• Au niveau des CARDER
Dix huit (18) cadres à raison de trois (3) par CARDER (SVRD, ASRD, et AS vulgarisation). Soixante (60) techniciens spécialisés se décomposant comme suit:
• Atacora | 05 |
• Atlantique | 10 |
• Borgou | 5** |
• Mono | 10 |
• Ouémé | 20 |
• Zou | 10** |
4.1.6 Moyens matériels (Centre de matériels motorisés)
• Création d'un centre de matériels agricoles
Il s'agira de mettre en place au niveau de chaque département un centre departemental de matériels agricoles (CEDMA) composé d'équipements motorisés complet pour le travail de sol (Tableau 6). La liste des équipements de travail de sol par centre départemental de matériels agricoles se présente comme suit:
• tracteur 50 à 65 cv | 15.000.000 FCFA |
• charrue à 3 socs ou 3 disques | 5.000.000 FCFA |
• déchaumeuse à 4 ou 5 disques | 4.000.000 F CFA |
• gyrobroyeur ou rotobroyeur | 5.000.000 F CFA |
• remorque | 6.000.000 F CFA |
• épandeur d'engrais | 3.000.000 F CFA |
• pulvériseur | 5.000.000 F CFA |
• souleuveuse manuelle | 50.000 F CFA |
Sources: Bénin, Equipement, CEMACA et CAMIN
Tableau 6. Le nombre d'équipements de travail de sol par département
Atacora | Atlantique | Borgou | Mono | Ouémé | Zou | TOTAL | |
Tracteur | 2 | 3 | 2 | 3 | 4 | 4 | 18 |
Charrue a soc | 4 | 6 | 4 | 6 | 8 | 8 | 36 |
Déchaumeuse | 4 | 6 | 4 | 6 | 8 | 8 | 36 |
Gyrobroyeur | 2 | 3 | 2 | 3 | 4 | 4 | 18 |
Remorque | 2 | 3 | 2 | 3 | 4 | 4 | 18 |
Epandeur | 2 | 3 | 2 | 3 | 4 | 4 | 18 |
Pulvériseur | 2 | 3 | 2 | 3 | 4 | 4 | 18 |
** Bénésficient de l'appui du PADSE qui prendra en compte 10 techniciens supplémentaires par département
4.2 TRANSFORMATION
4.2.1 Activités a réaliser
• Au niveau de la recherche agricole
test sur les matériels de découpe de manioc (trancheuse) pour la fabrication des cossettes;
développement de nouveaux produits à base de farine de manioc;
organisation de la formation des transformatrices sur les technologies améliorées de transformation du manioc (production de gari et de cossette).
• Au niveau des autrès institutions(CARDER, ONG, OP)
formation des transformateurs à la production de farine de manioc et à l'utilisation de foyers améliorés;
création d'ateliers de transformation du manioc.
4.2.2 Moyens humains
• Besoin de la recherche
Pour la recherche, il faut un personnel complémentaire pour mieux exécuter les actions prévues. Pour ce faire, il est nécessaire d'avoir le personnel contractuel ci-après:
un Ingénieur en technologie alimentaire;
un Agent technique féminine.
• Besoin des autrès composantes
Il faut une unité de transformation par département. Pour toutes les unités (6) de transformation à mettre en place, il faut un technicien compétent pour assurer leur suivi. II est donc nécessaire d'avoir un Ingénieur avec option technologie alimentaire.
4.2.3 Moyens matériels
• Equipements pour la recherche
deux (2) découpeuses de racine de manioc (type à taille fixe);
deux (2) découpeuses de racine de manioc (type à taille variable).
Equipements pour chaque unité de transformation
une (1) râpeuse avec moteur diesel (7 CV)
une (1) presse à vis simple robuste
une (1) presse à vis double
deux (2) à quatre (4) tamis
quatre (4) à huit (8) poêles ou cuiseurs pour cuisson
un moulin à mais
deux (2) à six (6) claies de séchage
vingt (20) à soixante (60) metrès de toile cirée noire (10m par claie)
• Construction d'abri pour les equipements
Chaque unité de transformation aura une construction pour abriter les équipements et autres matériels detransformation (Tableaux 7 et 8).
Tableau 7. Liste des équipements par unité de transformation
Désignation | Ataco. | Atlan. | Borg. | Mono | Ouém. | Zou | Total |
Râpeuse avec moteur diesel (7cv) | 1 | 1 | 1 | 1 | 1 | 1 | 6 |
Presse à vis simple robuste | 1 | 1 | 1 | 1 | 1 | 1 | 6 |
Presse à vis double | 1 | 1 | 1 | 1 | 1 | 1 | 6 |
Tamis | 4 | 4 | 4 | 4 | 4 | 4 | 24 |
Poêle pour cuisson ou cuiseur | 6 | 6 | 6 | 6 | 6 | 6 | 48 |
Moulin à maïs | 1 | 1 | 1 | 1 | 1 | 1 | 6 |
Claie de séchage | 6 | 6 | 6 | 6 | 6 | 6 | 48 |
Toile cirée noire (10 m par claie) | 60 | 60 | 60 | 60 | 60 | 60 | 180 |
Construction d'abri pour les équipements | 1 | 1 | 1 | 1 | 1 | 1 | 6 |
Tableau 8. Coût des équipements de transformation
Désignation | Quantité | Prix unitaire | Montant |
Découpeuses racine manioc (type à taille fixe) ** | 2 | 125.000 | 250.000 |
Découpeuses racine manioc (type à taille variable)** | 2 | 125.000 | 250.000 |
Râpeuse avec moteur diesel (7cv) | 6 | 610.000 | 3.660.000 |
Presse à vis simple robuste | 6 | 200.000 | 1.200.000 |
Presse à vis double | 6 | 380.000 | 2.280.000 |
Tamis | 24 | 60.000 | 1.440.000 |
Poêle pour cuisson ou cuiseur | 48 | 40.000 | 1.920.000 |
Moulin à maïs | 2 | 1.500.000 | 3.000.000 |
Claie de séchage | 36 | 20.000 | 720.000 |
Toile cirée noire (10 m par claie) | 360 | 1000 | 360.000 |
Construction d'abri pour les équipements | 6 | 1.500.000 | 9.000000 |
TOTAL | 24.080.000 |
** Equipements en cours de test
4.3 COMMERCIALISATION
Actions à mener (Tableau 9)
Pour faciliter les activités de commercialisation, la première action est de faire prendre un décret pour abroger le contingentement relatif à 1'exportation des produits vivriers dérivés du manioc.
Instruire les représentations diplomatiques au niveau de la sous-région pour la prospection des marchés potentiels en vue de la signature des accords bilatéraux garantissant les prix rémunéérateurs aux producteurs. Les principaux produits concernéss par ces transactions sont:
les cossettes;
le gari;
le tapioca;
l'amidon;
l'alcool;
les produits dérivés entrant dans la pâtisserie;
Ces produits se repartissent par marché comme suit:
Les marchés locaux
les racines fraîches;
les cossettes;
le gari;
le tapioca;
l'amidon;
l'alcool;
les produits dérivés entrant dans la pâtisserie;
les produits dérivés transformes de façon traditionnelle.
Les marchés régionaux et africains
les racines fraîches;
les cossettes;
le gari;
le tapioca;
l'amidon.
Les marchés internationaux
les cossettes;
le gari;
le tapioca;
l'amidon;
le manioc frais (accessoirement);
élaborer et diffuser les normes relatives a la qualité pour les diffésrents produits.
former les commerçants sur:
les techniques de conservation et de stockage des produits;
les diverses normes de qualité;
la gestion des crédits.
mener des actions en marketing pour l'écoulement des produits;
confectionner les panneaux publicitaires et les affiches;
mettre à contribution,la presse écrite, les ésmissions télévisuelles et radiophoniques;
mettre en place une fiscalité stimulante en vue d'encourager les acteurs de la filière;
encourager la création d'un terminal de vrac au niveau du Port Autonome de Cotonou;
mettre en place un système de crédit aux opérateurs privés.
4.3.1 Moyens humains
Les moyens humains seront issus des structures ou organismes ayant à charge chaque action a résaliser (confère tableau ci-dessous).
Les critères de sélection des commerçants pour la formation sont les suivantes:
être un professionnel;
offrir une garantie de récupération de crédits;
être à jour vis-à vis-du fisc;
être inscrit au registre de commerce;
détenir une carte professionnelle;
exercicer effectivement la profession;
avoir un capital minimum;
avoir un compte banque.
4.3.2 Moyens matériels
Equipements complémentaires de labo pour DANA et DPQC
Tableau 9. Actions à engager dans le domaine de la commercialisation
N°d'ordre | Actions à encourager | Structures/ organismes |
1. | Prendre un décret pour abroger le contingentement relatif a 1'exportation des produits vivriers dérivés du manioc | MF/MDR/MCAT |
2 | Instruire les représentations diplomatiques au niveau de la sous-région pour la prospection des marchés potentiels en vue de la signature des accords bilatéraux garantissant des prix rémunérateurs aux producteurs | MDR/MCAT/MAEC |
3. | Elaborer et diffuser les normes relatives a la qualité | DPQC-DANA |
4. | Former les commerçants sur les techniques de conservation et de stockage | DAGRI-INRAB |
5. | Former les commerçants sur les diverses normes de qualité | DPQC-DANA |
6. | Former les commerçants sur la gestion des crédits | DPLR-ONG |
7. | Mener des actions de Marketing | ONG-Cabinets prives |
8. | Mettre en place une fiscalité stimulante | MDR-MF |
9. | Encourager la création d'un terminal de vrac | MDR-MCAT-MTPT |
10. | Mettre en place un systéme de crédit | MDR-MPREPE |
4.4 FINANCEMENT DE CRÉEDITS
4.4.1 Sources de financement
fonds de diversification agricole;
programme d'investissements publics du budget national;
dons japonais;
programme d'appui au développement du secteur agricole PADSA (volet post-récolte);
projet d'interventions locales pour la sécurité alimentaire (PILSA);
projet d'activités génératrices de revenus /PAGER (Sud Bénin, et Zou-sud);
projet d'amélioration et de diversification des systèmes d'exploitation /PADSE (Zou, Borgou);
programme d'insertion des sans emploi dans 1'agriculture PISEA;
projet de micro-finances et de commercialisation /PROMIC (Nord Bénin, et Zou-nord);
institutions financières de proximité (CLCAM, CREP, COOPEC etc.);
opérateurs économiques privés;
partenaires au développement.
4.4.2 Procédure de mise en place
Il s'agit essentiellement des crédits de campagne dont la mise en place variera en fonction de la procédure propre à chacune des sources de financement citées ci-dessus.
4.4.3 Mécanisme de récupération
La récupération des créances se fera en espèce a la commercialisation; cependant elle pourrait se faire en nature selon la source de financement (financements mis en place par opérateurs économiques privés).
4.5 COÛT DU PROJET
4.5.1 Bases de calcul (Tableau 10)
4.5.2 Relance de la production
Le coût de maintien de la collection, des essais variétaux et d'amélioration des pratiques culturales a été déterminé sur la base de 542.650 F CFA par hectare (confère tableau des coûts en annexe) Le coût de production des boutures de pré-base, base et certifiées a été déterminé sur la base de 537.750 F CFA par hectare.
Le fonctionnement pour l'appui à la recherche agricole a été estimé à un 1.700.000 F CFA par chercheur et par an et couvre les divers frais de fonctionnement de son équipe (eau, électricité, fourniture de bureau, consommables, déplacement, fonctionnement et entretien de véhicule)
Le fonctionnement des agents de vulgarisation est estimé à 720.000 F CFA par agent et par an (45.000 F pour entretien de motos et 15.000F par mois pour les indemnités éventuelles).
Le fonctionnement des CARDER est estimé à 4.880.000 F CFA couvrant le fonctionnement et l'entretien des véhicules pour les toumées (1.500.000 F), les fournitures de bureaux et consommables (500.000 F), les frais d'entretien pour trois cadres (10.000F/jour et 8 jours par mois).
Le fonctionnement des directions techniques nationales est estimé à 6.870.000 F CFA par direction et par an et comporte les frais de fonctionnement et d'entretien des véhicules pour les tournées (1.800.000) les fournitures de bureau et consommables (750.000 F CFA) et les frais d'entretien pour trois cadres (15000 F par personne et par mois).
Les frais de formation des producteurs traditionnels sont déterminés sur la base de 14. 000 F CFA par personne et par jour et couvrent les frais d'hébergement, d'entretien, de transport et de formation.
Quant aux exploitants de type nouveau, les frais sont estimés à 21.000 F CFA par personne et par jour et couvre les mêmes rubriques citées plus haut.
Le crésdit aux producteurs traditionnels est estimé à 120.000 F par hectare et couvre les frais de boutures, d'engrais et d'insecticides; alors qu'au niveau des exploitants de type nouveau le montant de crédit est estimé à 632.000 F par exploitant et couvre toutes les charges liées à la production de deux hectares.
Le crédit pour l'implantation des CEDMA s'élève à 52.millions par unité comprenant un tracteur, une remorque, pulvériseur, un gyrobroyeur, un épandeur d'engrais, deux charrues à trois socs, deux déchaumeuses, une souleuveuse.
4.5.3 Transformation
Le coût d'appui à la recherche agricole a été déterminé sur la base de 250.000 F CFA par matériel pour test (découpeuse) et de 4.220.000 F CFA par an par chercheur pour le fonctionnement couvrant le salaire du personnel à recruter et les divers frais de fonctionnement (eau, électricité, fournitures de bureau, consommables etc.).
Le coût de la formation est estimé à 100.000 F par personne et couvre les frais de transport, d'hébergement et d'entretien, dans le cadre de 1'amélioration de la qualité des produits.
260.000 F CFA par groupement couvrant les frais de transport, d'héebergement et d'entretien. Le crédit pour l'installation des centres de transformation est estimé à 5.250.000 F CFA par unité comprenant une râpeuse à moteur diesel, une prese à vis simple, une presse à vis double, quatre tamis, six cuiseurs, un moulin à maïs, six claies de séchage, 60 metrès de toile cirée, un abri pour les équipements et trois mois de fonctionnement.
4.5.4 Appui à la commercialisation
Les frais de formation sont estimés à 21.000 F CFA par personne et par jour et couvre l'hébergement, l'entretien et le transport aussi bien pour la formation aux techniques de conservation des produits qui'aux techniques de gestion des crédits.
Le coût du matériel de laboratoire pour analyses destiné à la DANA et à la DPQC est 52.000.000 F CFA par unité.
Le coût du voyage d'etude est estimé à 550.000 F CFA par personne couvrant les frais de voyage, d'hébergement et d'entretien pendant 7 jours.
Tableau 10. Coûts du projet intérimaire
ACTIONS | UNITÉ | COÛT UNITAIRE | QUANTITÉ | TOTAL |
RELANCE PRODUCTION | ||||
Appui à la recherche agricole | ||||
* Maintien collection | ha | 542,650 | 1 | 542,650 |
* Essais variétaux | ha | 542,650 | 6 | 3,255,900 |
* Production boutures prébase | ha | 537,750 | 10 | 5,377,500 |
* Amélioration pratiques culturales | ha | 542,650 | 6 | 3,255,900 |
* Fonctionnement | 1,700,000 | 6 | 10,200,000 | |
Total Appui à la Recherche Agricole | 22,631,950 | |||
Appui à la Vulgarisation Agricole | ||||
* Production boutures de base | 537,750 | 60 | 32,265,000 | |
* Production boutures certifiées | 537,750 | 175 | 94,106,250 | |
* Fonctionnement Agents de vulgarisation | 720,000 | 60 | 43,200,000 | |
* Fonctionnement CARDER | 4,880,000 | 6 | 29,280,000 | |
* Fonctionnement Directions Techniques | 6,870,000 | 2 | 13,740,000 | |
Total Appui à la Vulgarisation Agricole | 212,591,250 | |||
Appui aux producteurs | ||||
* Formation producteurs traditionnels | h/j | 14,000 | 24,000 | 336,000,000 |
* Formation Exploitants nouveaux | h/j | 21,000 | 2,000 | 42,000,000 |
* Crédits aux producteurs traditionnels | /Prod. | 120,000 | 3,000 | 360,000,000 |
* Crédits aux Exploitants nouveaux | /Expl. | 790,000 | 250 | 197,500,000 |
* Crédits pour implantation des CEDMA | Unité | 52,000,000 | 18 | 936,000,000 |
Total Appui aux producteurs | 1,871,500,000 | |||
TOTAL RELANCE PRODUCTION | 2,106,723,200 | |||
TRANSFORMATION | ||||
Appui à la Recherche Agricole | ||||
* Matériel pour test | 250,000 | 4 | 1,000,000 | |
* Fonctionnement | 4,220,000 | 2 | 8,440,000 | |
Total Appui à la Recherche Agricole | 9,440,000 | |||
Appui aux Transformateurs | ||||
* Formation à 1'amélioration de la qualité | personne | 100,000 | 120 | 12,000,000 |
*Formation à la construction des foyers amél. | groupe | 260,000 | 12 | 3,120,000 |
* Crédits pour implantation des Centrès de transformation | unité | 5,250,000 | 6 | 31,500,000 |
Total Appui aux Transformateurs | 46,620,000 | |||
TOTAL TRANSFORMATION | 56,060,000 | |||
APPUI A LA COMMERCIALISATION | ||||
* Formation aux techniques de conservation | h/j | 21,000 | 1,600 | 33,600,000 |
* Formation aux techniques de gestion du crédit | h/j | 21,000 | 1,600 | 33,600,000 |
* Matériel de laboratoire pour analyse | unité | 52,000,000 | 2 | 104,000,000 |
* Voyage d'études | personne | 550,000 | 4 | 2,200,000 |
Total appui à la commercialisation | 173,400,000 | |||
TOTAL GENERAL | 2,336,183,200i |
La mise en oeuvre effective des actions préconisées permettra l'organisation de la filière manioc au Bénin,.
A cet effet, le problème essentiel à résoudre à l'étape actuelle demeure la recherche de débouchés sûrs pour la cession des produits dérivés de manioc dans la sous-région en Afrique et au plan international. II s'agira de mettre à contribution les postes diplomatiques à l'extérieur du Bénin, pour la mise en oeuvre d'une politique de marketing agressive par rapport aux placements des produits dérivés du manioc sur les divers marchés.
Enfin la volonté politique réelle des gouvernants permettra d'une part, l'abrogation du Décret portant interdiction de l'exportation des produits vivriers et d'autre part la prise du Décret portant exonération de tout droit et taxes à l'importation des intrants agricoles, vétérinaires et halieutiques.
Les actions ainsi initiées au cours de cette phase intermédiate permettront de démarrer avec beaucoup plus d'assurance la vésritable phase d'envergure de la promotion du manioc.