INTRODUCTION
La Mauritanie est le pays sahélien le plus aride. Ayant une superficie 1 030 700 km², le pays reste désertique à 80%. Le couvert végétal a été fortement dégradé durant les deux dernières décennies. Sa régénération naturelle est difficile à raison d’une pression excessive (de l’homme et de l’animal) en conjugaison avec une pluviométrie insuffisante et parfois aléatoire donnant naissance à une avancée progressive de la zone aride au détriment de la frange sahélienne.
Ainsi, l'isohyète 150 mm est venue s’installer à l'emplacement de l'isohyète 250 mm, soit une extension du désert sur une superficie additionnelle de 150 000 km². Cette désertification a eu comme conséquence (i) une sédentarisation galopante de la population rurale qui est passée de 940 000 habitants dans 2 342 villages en 1977 à 1 629 940 habitants dans 3 488 villages en 1988. Cette sédentarisation a été un facteur accélérateur des bouleversements des systèmes traditionnels à travers une pression quasi permanente sur les ressources naturelles pour la satisfaction des besoins alimentaires, énergétiques, pastoraux, etc.; (ii) un taux de déboisement avoisinant 2,9 %, soit 3 fois supérieur à la moyenne en Afrique subsaharienne, contre un taux d’accroissement local estimé à 0,16 m3/ha/an, pour une couverture des formations forestières ligneuses de 4 387 000 ha (4,25 % de la superficie totale du pays) dont 3 500 000 ha supposés accessibles ; (iii) une capacité de charge fourragère variable entre 1,5 M UBT à 2,5 M UBT selon les bonnes et/ou mauvaises années, d’où un déficit général d’environ 1,5 M UBT/an.
Pour atténuer les effets de la sécheresse et lutter contre la disparition progressive des formations forestières, la Mauritanie a engagé depuis 1975 d’importants programmes de plantation.
Bien que ces programmes aient enregistré des succès incontestables, la problématique de la préservation des ressources forestières et de leur utilisation durable reste entière pour constituer une des priorités pour les autorités mauritaniennes.