Mr. J. SHELTZ
1. INTRODUTION
L'élevage des poissons marins peut se pratiquer selon différents modes : extensif, semi-extensif ou intensif (Annexe 1).
A chaque mode correspond une structure particulière répondant aux exigences biotechnique et économique de l'élevage réalisé.
L'object du présent document est la description de ces diverses structures.
2. BASSINS D'ELEVAGE INTENSIFS
2.1 Forme des bassins
2.1.1. Raceway ou bassin couloir
2.1.1.1. Description
Le raceway est un canal de section rectangulaire ou trapézoïdale, traversé par un courant d'eau allant d'une extrémité (alimentation) à l'autre (évacuation).
2.1.1.2. Le fonctionnement hydraulique d'un raceway est satisfaisant si sa conception a été réalisée en vue d'éviter la création de zone morte. Ceci peut être réalisé si l'alimentation et l'évacuation de l'eau se font sur toute la largeur du bassin, ou si l'évacuation a une forme en V (Annexes 3 et 4)
2.1.1.3. Conception
Le rapport longueur (L)/largeur (1) est important lors de la conception des raceways. En effet, le cheptel ne doit pas pouvoir créer de périples circulaires qui accumuleraient les saletés au centre. De ce fait, il est recommandé de ne pas avoir un rapport L/1 inférieur à 6. De plus, la largeur ne doit pas être trop importance car elle entraîne une grande section et donc une vitesse de courant faible. Ainsi, des dimensions telles que 20 m × 2 m, 30 m × 3 m, ou 50 m × 4 m donnent de bons résultats, la profondeur moyenne étant de l'ordre de 1 m. La pente du fond est généralement de 1%.
2.1.1.4. Fonctionnement en élevage
Dans les raceways, les vitesses de l'eau sont toujours assez faibles et incapables d'assurer une évacuation des déchets. En fait, c'est le poisson, qui, par remise en suspension continuelle des sédiments, assure le nettoyage de ces bassins à condition d'avoir une charge suffisante (20 Kg/m3 pour les truites). Dans les autres cas, il y a sédimentation et donc accumulation de matière organique provoquant une dégradation du milieu. Des nettoyages fréquents sont alors nécessaires qui peuvent se faire par simple abaissement du niveau d'eau dans le bassin. Cette opération provoque en effet une augmentation de la vitesse du courant ainsi qu'une concentration du poisson provoquant la remise en suspension et l'élimination de déchets.
Le moine de sortie (Annexe 5) comporte trois glissières qui permettent d'assurer une triple fonction :
- empêcher la fuite des poissons
- éliminer l'eau de fond chargé en matière organique (planche décollée du fond dans la deuxième rainure).
- maintenir et régler le niveau de l'eau dans le bassin par un jeu de planches biseautées dans la troisième rainure.
2.1.1.5. Remarque
Le forme du raceway rend aisé le cloisonnement et la concentration du poisson.
2.1.2. Bassin rectangulaire à courant rapide (Type BURROWS)
2.1.2.1. Description (Annexe 6)
Les bassins de type BURROWS sont rectangulaires et comportent une cloison centrale ainsi que des guides (ou déflecteurs) aux extrêmités qui permettent un meilleur circuit hydraulique.
2.1.2.2. Fonctionnement hydraulique (Annexe 7)
L'arrivée de l'eau se fait grâce à des jets d'eau dirigés dans l'axe. du bassin.
L'évacuation de l'eau se fait par un orifices situé au milieu de l'axe central du bassin. L'ensemble de ces aménagements aboutit, par rapport aux raceways, à une amélioration du courant d'eau et à élimination des déchets.
2.1.2.3. Fonctionnement en élevage
Ces bassins sont plus performants que les raceways en matière d'autonettoyage/charge admissible. Cependant le temps de circulation des particules en suspension dans le bassin est long; ce qui peut entrainer des irritation au niveau des branchies chez les poissons délicats (notamment les alevins). Les manipulations (concentration, pêche, etc… ) dans les bassins sont rendues délicates par la présence des cloisons et des déflecteurs qui risquent en plus de blesser Le poisson. De plus, l'entretien périodique est rendu plus difficile du fait des nombreuses parois.
2.1.2.4. Remarque :
Les bassins de type BURROWS présentent des avantages du point de vue hydraulique mais sont d'un emploi plus difficile en ce qui concerne l'entretien et la manipulation des poissons. De plus, le prix de revient est nettement plus élevé comparé au raceway classique.
2.1.3. Les bassins circulaires
2.1.3.1. Description
Les bassins circulaires sont à alimentation tangentielle. L'évacuation est centrale, le réglage du niveau se faisant à l'extérieur à l'aide de divers système tels que tube inclinable ou double tuyau (voir Annexe 8).
2.1.3.2. Fonctionnement hydraulique
Le courant engendré par l'énergie de l'eau admise tangentiellement entraîne les particules vers l'évacuation centrales, et ceci d'autant plus facilement que la forme du fond est légèrement conique (pente de 5%).
2.1.3.3. Fonctionnement en élevage
L'intérêt principal des bassins circulaires est l'auto-nettoyage engendré par le courant circulaire et une excellente répartition de l'oxygène au sein de la masse liquide qui permettent des densités plus élevées de poissons (de l'ordre de 20%) par rapport aux bassins rectangulaires.
Cependant, la vitesse élevée du courant n'induit pas que des avantages. L'effort de nage demandé poissons, plus important que dans les bassins rectangulaires, peut se traduire par une légère diminution des performances de corissance.
Un remède consiste à moduler la mise en mouvement du fluide par l'orientation du jet ou même à ne l'établir que périodiquement. Par contre, la résistance des poissons sera d'autant plus grande, ce qui est particulièrement intéressant pour les poissons de repeuplement.
Les différentes manipulations du poissons sont plus délicates dans les bassins circulaires d'une certaine dimension. Le cloisonnement de ces bassins n'est guère possible.
2.2 Les matériaux mis en oeuvre
La réalisation d'un bassin peut faire appel à différents matériaux en fonction desquels varient beaucoup les caractéristiques d'élevage et le coût de construction.
2.2.1. Terre
Les raceways peuvent très facilement être réalisés en terre. Le terrassement au buldozer ou surtout à la pelleteuse ne pose pas de problème particulier. Les opérations sont réduites au minimum : fouille, dressage des talus, compactage. Souvent les extrêmités du bassin sont maçonnées, à l'entrée, afin d'éviter tout creusement dû à la chute de l'eau et à la sortie pour installer convenablement le moine, voire la pêcherie. Le sol doit être imperméable. La pente donnée au talus doit assurer une bonne stabilité de l'ensemble.
Il est important, lors de la conception de bassins de terre, de prévoir des accès suffisants pour l'entretien mécanisé ultérieur (curetage, reprofilage des berges, etc… ) Dans ce contexte là, le rapport surface en eau/surface totale devient alors plus faible que l'option béton, ce qui rentabilise moins le foncier.
Au niveau zootcchnique, le bassin en terre se caractérise par un nettoyage et une désinfection difficiles. Par contre, il aurait un effet bénéfique sur le taux d'ammoniac qu'il limiterait grâce à un début d'épuration à partir de la flore bactérienne fixée sur le substrat. Comme en plus le prix de revient au mètre cube est faible, le bassin en terre convient essentiellement à l'engraissement de poisson d'une certaine taille (> 50 g), moins exigeants quant aux conditions sanitaires, gros producteurs d'ammoniac et nécessitant de gros volumes d'élevage.
3.2.2. Les films plastiques ou bâches
On peut distinguer deux types de bassins bâchés :
les bassins avec armatures rigides recou8vertes d'un film plastique. Souvent, cette armature est ciurculaire, en contre-plaqué.
les bassins en terre, étanchée par un film plastique (polyène ; butyl…) qui supposent des parois en V et un raccordement eux ouvrages d'entrée et de sortie de l'eau (par exemple, pincment de la bâche entre une baguette vissée sur le béton).
Cette technique permet la réalisation de bassins faciles à mettre en place, peu chers. Elle rend possible surtout l'utilisation des sols perméables. Cependant la mise en place du film plastique nécessite des précautions particulières (support sans aspérités) et ne met jamais à l'abri d'accident de perforation (rongeurs, etc… ).
Toutes les opérations courantes d'élevage sont à effectuer avec le plus grand soin. Le nettoyage et la désinfection, bien que meilleurs que dans les cas de bassins en terre, ne sont toutefois pas aisés à cause de la fragilité du film et des pouvant apparaître dans les angles et les arrondis du bassin.
La durée de vie des films plastiques est variable selon leur nature et excède rarement les 5 ans.
3.2.3. Béton ou maçennerie
Le béton armé ou la maçonnerie sont des matériaux qui garantissent la durée de vie la plus longue aux bassins et qui permettent d'obtenir toutes les formes désirées quelle que soit leur complexité.
Les bassins entièrement réalisés en béton armé présentent la meilleure étanchéité et la meilleure longévité mais sont également les plus chers. C'est pourquoi une autre solution consiste à construire une dalle de béton sur laquelle sont montées les parois réalisées en parpaings enduits avec un chaînage vertical et horizontal (Annexe 9).
La dalle doit reposer sur un sol correctement compacté et être coulée d'une seule pièce. Sur sol sableux, on étale une couche de ballast avant de coupler la dalle.
Dans les bassins en béton ou en maçonnerie, les opérations de nettoyage et de désinfection sont plus aisées (et ceci d'autant plus que les parois sont lisses et soignées). Le contrôle des conditions d'élevage en est ainsi facilité. De ce fait, ils sont particulièrement bien adaptés au premier stade de l'élevage (jusqu'à quelques dizaines de grammes).
3.2.4. Résine polyester
Les bassins peuvent être construits en résine polyester. Cependant, le prix de revient élevé limite l'emploi de ce matériau aux bassins circulaire ou rectangulaire de petite taille (inférieure. à 5 m3).
L'avantage de ces bassins est leur mobilité et leur facilité d'entretien (paroi avec un lissage parfait).
C'est le matériau que l'on rencontre dans les installations de reproduction et d'alevinage (Annexe 10).
2.3. Critère de choix et règles sommaires de construction des bassins
2.3.1. Répartition des efforts
La forme circulaire est la plus avantageuse du point de vue de la répartition des efforts sur les parois. Ainsi, ces dernières ont une épaisseur et un ferraillage plus faible que les bassins rectangulaires. Par contre, la réalisation des coffrages est plus sophistiquée, ce qui compense la diminution du coût de matière.
La form circulaire est également mieux adaptée aux structures souples (armature rigide avec film plastique ou résine polyester).
Pour un raceway, l'effort de cisaillement exercé par la pression de l'eau sur les parois nécessite une construction plus robuste. Ainsi, le ferraillage et l'épaisseur du béton doivent être calculés en conséquence avec une bonne marge de sécurité. Dans le cas des constructions en maçonnerie, le présence d'un chaînage horizontal et vertical est nécessaire. Pour les structures en polyester, des renforts sont scellés sur les parois.
2.3.2. Occupation du sol
Les structures circulaires offrent une mauvaise valorisation de l'espace disponible du fait de l'espace perdu entre les différents bassins. Les receways sont, dans ce domaine là, beaucoup plus performants ; ceux en béton ou maçonnerie pouvant être construits côte avec une paroi commune.
2.3.3. Conclusion
La forme circulaire offre l'avantage principal d'un bon circuit hydraulique amenant une concentration et une évacuation centrale des déchets. La répartition homogène des efforts sur les parois permet des constructions souples. Cependant, au delà d'une certaine taille, les manipulations du poisson (concentration, pêche, tri) deviennent délicates. Ce type de bassin est à conseiller pour les élevages larvaires, voir le prégrossissement. Il est à déconseiller au delà.
Les raceways conviennent mieux au grossissement des poissons. Ceux en terre sont réservés à l'engraissement. Les structures en béton ou en maçonnerie conviennent pour tous le stades. Les bacs polyester rectangulaires sont réservés à l'alevinage. Enfin, les bassins avec film plastique présentent trop de risques d'endommagement. Ils permettent cependant de réaliser des bassins à moindre frais dans les terrains perméables.
Enfin, les bassins de type BURROWS, après avoir connu un engouement en pisciculture intensive, sont actuellement peu utilisés.
2.4. Dimensionnement des installations
2.4.1. Notion de stock instantané maximum
La quantité de poissons présents dans un élevage varie en quantité (nombre de Kg) et en qualité (classe de taille) tout au long de l'année (voir Annexes 11 et 12).
Elle passe par un maximum qui est fonction de:
- la production totale annuelle,
- la répartition dans le temps de la production,
- la vitesse de croissance des poissons.
Ce maximum, applelé stock instantané maximum, détermine le volume total des installations ainsi que la quantité d'eau nécessaire pour utiliser la production envisagée.
2.4.2. Volume total des installations
Le volume total des installations nécessaires se déduit du stock instantané maximum en divisant les quantités de poissons par les charges admissibles correspondantes (quantité de poissons par mètre cube de volume d'élevage).
Les charges admissibles dépendent de l'espèce, et pour une même espèce de la taille du poisson. Ainsi. pour les truites, des charges de 30 à 50 Kg/m3 sont communément atteintes en fin d'élevage dans les piscicultures industrielles. Pour les truitelles, les charges habituelles se situent autour de 10 Kg/m3.
Dans les espèces marines, telles que le loup et la daurade, elles sont, pour l'instant, moins élevées (entre 15 et 20 Kg maximum).
2.4.3. Quantité d'eau nécessaire
Le renouvellement de l'eau dans les volumes d'élevage a pour but :
- d'amener l'oxygène nécessaire à la vie des poissons,
- d'éliminer les matières toxiques dissoutes provenant essentiellement des déchets d'aliments et des produits d'excrétion des animaux.
La quantité d'eau nécessaire peut se calculer à partir des besoins en oxygène des poissons. Il suffit pour cela de déterminer la quantité d'oxygène réellement disponible pour les poissons et de l'égaler avec celle consommée par les poissons (Annexes 13, 14 et 15).
La quantité d'eau nécessaire varie donc en fonction de :
- la quantité et la taille des poissons,
- la température.
Les besoins en eau d'un élevage ne sont donc pas constants mais variables tout au long de l'année. En cas d'alimentation par pompage, il conviendra d'en tenir compte pour le choix du nombre de pompe.
En cas de manque d'eau neuve, divers procédés peuvent être mis en oeuvre pour combler cette déficience :
- bassins disposés en série, avec une chute intermédiaire permettant une ré-oxygénation,
- recyclage de l'eau par pompage,
- installation d'aérateurs,
- insufflation d'oxygène.
Tous ces procédés permettent d'augmenter la quantité de poissons en élevage, la limitation provenant alors de la quantité d'ammoniac produite.
3. ETANG D'ELEVAGE SEMI-INTENSIF OU EXTENSIF
3.1. Généralités
Les élevages en extensif ou semi-intensif nécessitent des surfaces de bassins très importantes allant de quelques centaines de mètres carrés à plusieurs hectares. Le coût de construction doit donc être allégé au maximum. Ce sont des constructions en terre ; les ouvrages en maçonnerie réduits au minimum concernent les entrées et sorties d'eau ainsi que les pêcheries.
Le contrôle de la qualité de l'eau et du milieu est plus difficile à maîtriser. En effet, toute intervention, du fait des grands volumes d'élevage et du faible taux de renouvellement, est limitée et le milieu est toujours lent à réagir.
Dans tous les cas, les étangs doivent être vidangeables et ceci indépendamment les uns des autres.
3.2.Différentes formes
Les bassins sont de plusieurs types (Annexe 16):
- à fond plat, parcourus par des fossés et des rigoles permettre une mise à sec complète et éviter le piégeage des poissons dans les flaques.
- à fond incliné légèrement vers un fossé central permettant la concentration du poisson.
A l'usage, ces systèmes fonctionnent plus ou moins bien. Les fossés ou rigoles nécessitent un entretien constant afin d'éviter l'envasement.
Il est préférable de réaliser un bassin à fond en pente, la partie la plus profonde se situant du côté de l'ouvrage de sortie (moine).
La profondeur ne doit pas être trop faible afin d'éviter le développement des macrophytes en limitant de rayonnement lumineux parvenant aux plantes.
Une trop grande profondeur doit également ête évitée car elle entraine un trop grand volume d'eau, difficile à renouveler.
La gamme des hauteurs d'eau, permettant une bonne exploitation, se situe entre 1 m et 1,70 m.
La pente doit être suffisante afin que les poissons descendent bien et ne restent pas à sec lors de la vidange de l'étang pour la pêche. Des valeurs comprises entre 5 et 10 pour mille sont acceptable.
Afin de bien rassembler les poissons vers le moins de sortie, il parait interessant de situer ce moins dans un angle du bassin et non pas sur le côté
3.3 La digue (Annexe 17)
Les deux qualités principales d'une digue sont : sa robustesse et son étanchéïté.
Pour sa construction, on utilise si possible de la terre se trouvant à proximité. L'argile sabloneuse est la matière qui convient le mieux. Si on utilise du sable, on doit doubler la largeur de la digue ou bien s'aider d'un noyau d'argile reliant la digue au terrain imperméable.
En principe, la largeur de la digue à son sommet doit être égale à sa hauteur avec un minimum de 1 m. On peut donner une dimension supérieure pour permettre la circulation des véhicules.
La hauteur de la digue doit dépasser le niveau d'eau de 30 cm pour les petits étangs et de 50 cm pour les plus grands.
Les pentes généralement admises sont de 1 : 1 à 1 : 1,5 pour le pan extérieur et 1:2 pour le pan intérieur. L'inclinaison du pan intérieur peut être ramenée à 1 : 1 dans le cas de petits étangs ou si le matériau utilisé le permet.
3.4.Ouvrage d';entrée et de sortie
L'alimentation des étangs se fait généralement à partir d'un canal d'amenée d'eau par une simple buse munie ou non d'un système de régulation (moine, vanne, ou coude orientable).
L'évacuation se réalise à l'aide d'un moine à trois rainures solidaires d'une buse. Ce moine comprend une grille et deux systèmes de planches permettant, soit l'évacuation de l'eau de fond, soit l'obtention d'une étanchéïté parfaite par comblement, à l'aide l'argile, de l'intervalle compris entre les deux rangées de planches (annexe 18).
3.5.Pêchrie (Annexe 19)
II peut être intéressant d'aménager des chambres de capture ou pêcherie afin de faciliter la pêche.
On distingue deux types de pêcherie :
- les pêcheries à contre-courant situées à l'entrée de l'étang,
- les pêcheries en sortie d'étang.
3.5.1. Pêcheries à contre-courant
Ce système de récolte de poissons consiste, lorsque le niveau est suffisamment bas, à envoyer un courant d'eau fraîche dans une pêcherie aménagée à l'intérieur de l'étang.
Détectant cette arrivée d'eau, le poisson se dirige à contre-courant dans la chambre de capture où il est pêché (rhéotactisme positif).
3.5.2.Pêcheries en sortie d'étang
Deux cas peuvent se présenter :
- pêcheries situées amont de la digue, c'est à dire dans d'étang. Le principal inconvénient de ce type est l'envasement régulier de l'ouvrage qui gêne considérablement la pêche.
- les pêcheries en aval de la digue, à l'endroit où débouche la buse de vidange. L'avantage de ce type est la possibilité de pouvoir l'utiliser pour plusieurs bassins, ce qui allège le coût.
4. STRUCTURES D'ELEVAGE EN MER
L'élevage intensif de poissons en pleine eau peut se réaliser dans deux types de structures :
- les cages flottantes,
- les cages immergées.
4.1 Cages flottantes (lnnexe 20)
Il s'agit d'une structure relativement simple comprenant un ponton flottant rigide supportant une poche en filet souple contenant les poissons. L'ensemble est amarré à l'aide de cordes et de corps morts.
4.1.1 Ponton
Le ponton est constitué d'une passerelle permettant l'accès à l'enceinte d'élevage. Sa flottabilité est assurée grâce à des flotteurs réalisés de différentes façons (futs cylindriques injectés de polyuréthane, cadre en tuyau PVC injecté de polyuréthane … ).
4.1.2. La poche de filet
Le ponton est équipé de piquets et de crochets sur lesquels se fixe la poche de filet, lesté par exemple par un cadre en PVC. La maille du filet est fonction de la taille des poissons. Pour une taille donnée, il convient d'utiliser la maille la plus grande possible afin d'assurer le meilleur renovellement possible de l'eau à travers la cage. IL faudra cependant veiller au fouling qui en diminuant l'espace libre permettant le passage de l'eau amène une dégradation des conditions d'élevage. Un changement fréquent, notamment en période estivale, est alors nécessaire.
Pour chaque cage, il faut prévoir un jeu de filets de différentes mailles par exemple:
4 mm à 12 mm : alevins jusqu'à 20 g
12 mm à 16 mm : de 20 à 150 g
16 mm à 24 mm : 150 g et au delà
Il est conseillé d'utiliser du filet sans noeud qui ne blesse pas le poisson.
4.1.3 L'ancrage
L'ancrage est réalisé à l'aide de corps morts qui sont souvent de simples blocs en béton disposés extérieurement aux quatre coins de la cage et reliés à celle-ci par une chaine métallique prolongée par un cordage.
4.1.4 Discussion
Les cages flottantes sont de structures semi-rigides, faciles à réaliser, économiques, convenant parfaitement aux sites très bien abrités. Elles peuvent également être utilisées dans des endroits un peu plus exposés à condition d'améliorer la construction du ponton et de mettre en place des dispositifs anti-houle.
Les cages flottantes peuvent être regroupées sur une structure flottante commune favorisant la surveillance et les opérations d'élevage qui semblent, malgré tout, limitées au grossissement d'alevins d'une certaine taille (quelques dizaines de grammes).
4.2. Les cages immergées
Pour les sites en mer plus exposés, on a recours à la technique des cages immergées telles que celles figurées en annexe 21.
4.2.1. Cage type “biconique” en filet
Il s'agit d'une structure constituée d'une poche en filet de forme biconique supportée par un mât central en PVC autour duquel sont disposées trois cerceaux en polyéthylène (l cerceau médian et 2 sommitaux). Le volume de ces cages peut varier entre 20 et 40 m3 en fonction du diamètre du cerceau médian, pour une longueur du mât de 6 m.
Ce type de cage ne nécessite qu'un seul point d'ancrage. Elle peut de ce fait pivoter librement autour de son axe et s'orienter facilement en fonction des courants.
L'immersion et l'équilibrage à la profondeur voulue s'effectuent par remplissage partiel du mât central.
Elle peut également être utilisée en position flottante. Dans ce cas, la partie émergée bénéficie d'un auto-nettoyage du filet par séchage solaire.
4.2.2. Cage en grillage métallique (cupro-nickel)
Il s'agit là d'un modèle ed cage rigide composée d'une armature en PVC et où le filet traditionnel a été remplacé par un grillage métallique en alliage de cuivre et de nickel particulièrement intéressant pour ses propriétés anti-fouling.
Les contraintes importantes dues à la rigidité de la structure imposent son utilisation en position immergée.
4.2.3. Discussion
Les cages immergées permettent l'élevage en pleine mer, mais le contrôle de l'élevage (observation, alimentation, mesures, comptage, etc… ) est beaucoup plus difficile à réaliser, ce qui les limite à phase finale d'engraissement à partir de poissons déjà assez gros (100 g).
4.3. Conclusion
Les cages flottantes permettent un entretien et un contrôle plus précis de l'élevage par rapport aux cages immergées. Elles nécessitent cependant un site abrité ou la mise en place de protections anti-houle efficaces.
Par rapport aux élevages à terre, elles nécessitent moins d'aménagement, évitent le pompage mais rendent le suivi de l'élevage plus délicat et ne concernent que le grossissement de poissons ayant une taille minimale (de 10 à 30 g).
BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE
- “Aquacultural Engineering” par F. WEATON - Ed. J. WILEY and Sons
- “Inland Aquaculture Engineering” - ADCP - FAO
- “Technologie des bassins en terre destinés à l'aquaculture marine” par Ph. LEQUENNE Université de NANTES.
- “Conception générale des petits ouvrages d'art” - Bulletin de vulgarisation forestière
- “Construction of linings for reservoirs, tanks and pollution - Control facilities” par W. KAYS - Ed. J. WILEY and sons
- “Small hydraulic structures”. Irrigation and drainage paper № 26 - FAO
- “Elements sur la pisciculture d'étang en France” par B.VIV - CEMAGREF - Div. ALA
- “La production d'anguilles en Italie” par GAULT et LUCEC - CEMAGREF - CEPRALMAR
- “Traité de pisciculture” par M. HUET - Ed. ch. de WINGAERT
Sites | Densités | Intervention humaine | |
EXTENSIF | Etangs | 50 à 100 Kg/ha | - Amélioration de l'alevinage naturel |
Lacs | - Alevinage artificiel (repeuplement) | ||
Lagunes | - Apport de fertilisants | ||
- Contrôle des prédateurs | |||
SEMI-EXTENSIF | Etangs aménagés | 1 à 2 t/ha | - Alevinage artificiel |
Bassins (terre) | - Apport d'aliments | ||
Enclos | - Apport de fertilisants | ||
INTENSIF | Bassins | 20 à 25 Kg/m3 | Contrôle total: |
(béton) | - Alevinage | ||
(plastique) | - Alimentation | ||
(terre) | - Hydraulique (bassins) | ||
Cages | 10 à 25 Kg/m3 |
Race way en beton
circulaire
raceway
Année de re Ference
Stock en place maximum 24,7 T soit 40% de la production annuelle
Année de référence
Année de reférence | |||||||||||||||||||||||||
DATE | J | F | M | A | M | J | J | A | S | O | N | D | J | F | M | A | M | J | J | A | S | O | N | D | |
Poids moyen (g) | |||||||||||||||||||||||||
Croissance en 16 mois | 10 | 0,1 | 0,1 | 0,1 | 0,2 | 0,3 | 0,4 | 0,6 | 0,4 | 0,3 | 0,2 | 0,1 | 0,1 | 0,1 | 0,1 | 0,1 | 0,2 | 0,3 | 0,4 | 0,6 | 0,4 | 0,3 | 0,2 | 0,1 | 0,1 |
15 | 0,1 | 0,1 | 0,2 | 0,3 | 0,4 | 0,6 | 0,9 | 0,6 | 0,4 | 0,3 | 0,2 | 0,1 | 0,1 | 0,1 | 0,2 | 0,3 | 0,4 | 0,6 | 0,9 | 0,6 | 0,4 | 0,3 | 0,2 | ||
25 | 0,2 | 0,2 | 0,3 | 0,5 | 0,7 | 1,0 | 1,5 | 1,0 | 0,7 | 0,5 | 0,3 | 0,2 | 0,2 | 0,2 | 0,3 | 0,5 | 0,7 | 1,0 | 1,5 | 1,0 | 0,7 | 0,5 | |||
30 | 0,3 | 0,3 | 0,4 | 0,6 | 0,9 | 1,2 | 1,8 | 1,2 | 0,9 | 0,6 | 0,4 | 0,3 | 0,3 | 0,3 | 0,4 | 0,6 | 0,9 | 1,2 | 1,8 | 1,2 | 0,9 | ||||
40 | 0,4 | 0,4 | 0,6 | 0,8 | 1,2 | 1,6 | 2,4 | 1,6 | 1,2 | 0,8 | 0,6 | 0,4 | 0,4 | 0,4 | 0,6 | 0,8 | 1,2 | 1,6 | 2,4 | 1,6 | |||||
50 | 0,5 | 0,5 | 0,7 | 1,0 | 1,5 | 2,0 | 3,0 | 2,0 | 1,5 | 1,0 | 0,7 | 0,5 | 0,5 | 0,5 | 0,7 | 1,0 | 1,5 | 2,0 | 3,0 | ||||||
65 | 0,6 | 0,6 | 1,0 | 1,3 | 2,0 | 2,6 | 3,9 | 2,6 | 2,0 | 1,3 | 1,0 | 0,6 | 0,6 | 0,6 | 1,0 | 1,3 | 2,0 | 2,6 | |||||||
75 | 0,7 | 0,7 | 1,1 | 1,5 | 2,2 | 3,0 | 4,5 | 3,0 | 2,2 | 1,5 | 1,1 | 0,7 | 0,7 | 0,7 | 1,1 | 1,5 | 2,2 | ||||||||
90 | 0,9 | 0,9 | 1,3 | 1,8 | 2,7 | 3,6 | 5,4 | 3,6 | 2,7 | 1,8 | 1,3 | 0,9 | 0,9 | 0,9 | 1,3 | 1,8 | |||||||||
110 | 1,1 | 1,1 | 1,6 | 2,2 | 3,3 | 4,4 | 6,6 | 4,4 | 3,3 | 2,2 | 1,6 | 1,1 | 1,1 | 1,1 | 1,6 | ||||||||||
130 | 1,3 | 1,3 | 2,0 | 2,6 | 4,0 | 5,2 | 7,8 | 5,2 | 4,0 | 2,6 | 2,0 | 1,3 | 1,3 | 1,3 | |||||||||||
150 | 1,5 | 1,5 | 2,2 | 3 | 4,5 | 6,0 | 9,0 | 6,0 | 4,5 | 3,0 | 2,2 | 1,5 | 1,5 | ||||||||||||
Vente 200 | 2,0 | 2,0 | 3,0 | 4,0 | 6,0 | 8,0 | 12,0 | 8,0 | 6,0 | 4,0 | 3,0 | 2,0 | |||||||||||||
Stock en place (T) | 21,6 | 23,9 | 27,1 | 29,4 | 31,5 | 31,6 | 30,0 | 23,6 | 20,5 | 18,4 | 18,4 | 19,3 |
Stock en place maximum 31,6 T soit 52% de la production annuelle
pour Salinité= O. Profondeur=O. Altitude = O. Humidité relative 100%
°C | D | b | °C | D | b | |
0 | 14,64 | 0,0925 | 20 | 9,08 | 0,0481 | |
1 | 14,22 | 0,0890 | 21 | 8,90 | 0,0467 | |
2 | 13,82 | 0,0857 | 22 | 8,73 | 0,0453 | |
3 | 13,44 | 0,0827 | 23 | 8,57 | 0,0440 | |
4 | 13,09 | 0,0798 | 24 | 8,41 | 0,0427 | |
5 | 12,74 | 0,0771 | 25 | 8,25 | 0,0415 | |
6 | 12,42 | 0,0745 | 26 | 8,11 | 0,0404 | |
7 | 12,11 | 0,0720 | 27 | 7,96 | 0,0393 | |
8 | 11,81 | 0,0697 | 28 | 7,82 | 0,0382 | |
9 | 11,53 | 0,0875 | 29 | 7,69 | 0,0372 | |
10 | 11,26 | 0,0653 | 30 | 7,56 | 0,0362 | |
11 | 11,01 | 0,0633 | 31 | 7,43 | 0,0352 | |
12 | 10,77 | 0,0614 | 32 | 7,30 | 0,0343 | |
13 | 10,53 | 0,0595 | 33 | 7,18 | 0,0335 | |
14 | 10,30 | 0,0577 | 34 | 7,07 | 0,0327 | |
15 | 10,08 | 0,0559 | 35 | 6,96 | 0,0319 | |
16 | 9,86 | 0,0543 | 36 | 6,84 | 0,0311 | |
17 | 9,66 | 0,0577 | 37 | 6,73 | 0,0304 | |
18 | 9,46 | 0,0511 | 38 | 6,63 | 0,0297 | |
19 | 9,22 | 0,0496 | 39 | 6,53 | 0,0290 |
D = Dose de saturation en mg.p.l. pour une salinité de D g.p.l.
b = Coefficient pour le calcul de la correction de salinité (valable jusqu'à 45 g.p.l.).
correction due à la salinité
D' = D - b S‰
en mg'kg'h de 5 á 20° et de 1 a 1000 g (d'après LIAO, 1970)
(OXYGENE A L'ENTRÉE A SATURATION ET A 5,5 mg'I EN SORTIE A 760 mm/Hg)
d'après LIAO,1970
C1 : charges correspondant aux abaques № 1 en kg m3/h
C2 : charges correspondant aux abaques № 2 en kg m3/h
C: limites de la formule de LIAO (1970)
Fig. 22.
Coupes transversales de digues d'étang avec noyau d'argile
(D'après Muer - HOFMANN et KREUZ.)
evacuation de l'eau de fond | étanchéïté par l'argile |
pêcherie intérieure
pêcherie extenrieure
pêcherie commune
Cage flottante sur ponton Caractéristiques technique. Ponton dimensions inténeures,
4 × 4 m largeur. 0.80 m.
Cage: largeur. 3.80 m; longueur. 3.80m, hauteur, 2.50 M: volume utile d'élevage, 36 m3
- Schéma d'une cage de type biconique en position flottante.
Modèle de cage en grillage métallique Caractéristiques techniques : longuen 3,60 m ; diametre. 2 m; vide de maille du grillage. 10 mm ; volume utile d'élevage. 115 m3