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Communication (continue)

AQUACULTURE : ACTIVITE ECONOMIQUE DECONCENTREE OU INTEGREE (continue)

2 - DEVELOPPEMENT DES FILIERS AQUACOLES

Le passage 2a la mer ouverte, avec des investissements pour les infrastructure d'élevage beaucoup plus élevés fait dimineur ce rapport et conduit vers des tailles d'entreprises beaucoup importantes. La faible disponibilité en sites côtiers pouvant se prêter à l'installation d'entreprises aquacoles, qui est certainement le facteur limitant le plus important actuellement pour le développement des élevages de loup et daurade sur la côte méditerranéenne française, incite au développement de structures au large de plus grande taille.

2.1 Les économies d'echelle

Cependant, la prise en compte du risque est un des premiers facteurs qui font que les entrepreneurs n'ont pas recherché á tout prix les 1economies d'échelle. Risque lié à l'imparfaite maîtrise technique, aux difficultés de surveillance et à la concentration de cheptel pouvant propager des problèmes sanitaires. Une étude sur la salmoniculture en Ecosse a montré de meilleurs résultats et une meilleure maîtrise technique chez les petites entreprises (taux de survie et de conversion) attribuée à une implication plus forte du chef d'entreprise (Shaw 1998). Un phénomène de rareté des inputs peut aussi parfois expliquer que les entreprises aquacoles ne profitent pas des économies d'échelle possibles. C'est ce qui a pu être constaté en Norv2ege où la taille maximum autorisée de 8.000m3 de volume d'élevage n'a pas ét1e atteint par la plus grande partie des entreprises avant 1988 essentiellement à cause de la difficulté d'approvisionnement en smolts. Mais 2a partir de 1988, la production de smolts ne représentait plus un tacteur limitant et la réglementation limitant le volume des fermes a été assouplie (12.000m3) afin que les entreprises puissent profiter d'économies d'échelle et faire face à la baisse des cours (Bjorndal, 1988). Par ailleurs, dans le cas d'une filière aquacole nouvelle fortement innovante, il faut tenir compte du phénomène d'obsolescence rapide des équipements. Ce risque d'avoir à renouveler des équipements bien avant la fin de leur durée de vie n'encourage pas à investir dans des structures de grande taille.

Mais même dans cas d'une filière fortement développée et homogène quant aux techniques employées comme l'élevage du cat-fish aux USA, une grande dispersion des tailles d'entreprise persiste. En 1991, la taille moyenne des exploitations allait de 10 acres dans l'Illions à 306 acres dans le Mississipi (USDA 1991). Différents type de structures de production peuvent donc coexister pour ce produit, de la petite entreprise familiale à la structure industrielle filiale d'un grand groupe agro-alimentaire come Cargill.

2.2. Les 1economies d'envergure et le4s relations de coopération

Plus que recherche des 1economies d'1echelle, c'est celle des économies d'envergure qui a façonné le développement de plusieurs filières aquacoles. En effet, les entreprises qui achètent des produits intermédiaires (aliments, juvéniles, matériel) en grandes quantités peuvent bénéficier d'importantes réductions de prix. De même, les coûts unitaires de commercialisation (y compris des opérations d'abattage et de conditionnement) peuvent être diminués en traitant de plus grosses quantités de produits. Cette possibilité d'abaisser les coûts de production, ainsi que les coûts de commercialisation, en traitant de grands volumes a favorisé le développement de sociétés opérant sur plusieur sites ou e regroupement de plusieurs entreprises. Ainsi en Ecosse, 163 entreprises seulement exploitaient 365 sites en 1991 (Fish Farming International 1992). En France, c'est le cas des Salmonidés d'Aquitaine qui à leur objectif initial de production industrielle sur le seul site de Mezos ont associé une production sur d'autres sites de taille plus réduite. Sur un total de 4.500 tonnes de truites en 1990, 1.500 étaient produites à Mezos et le reste entre $ entreprises de 400 à 700 tonnes, 4 entreprises de 200 tonnes et une de 15 tonnes. c'est une démarche diférente qui a été poursuivie par Aqualande, coopérative qui regroupe 22 pisciculteurs landais pour une production de 3,500 tonnes en 1990, mais avec un même objectif de recherche d'économies d'envergure. Si la phase de production reste individualisée, toutes ;es relations avec l'amont ou l'aval de la filière passent exclusivement mytiliculture par coopérative. C'est ce qu'on observe aussi en Italie en mytiliculture, avec un rôle prédominant des coopératives, contrairement à ce qui se passe en France où l'individualisme reste le plus fréquent, sauf dans le cas des développements nouveaux comme en mer ouverte en Méditerranée ou en Atlantique sur la côte Vendéenne.

2.3. L'intégration des différentes phases de la production

Un autre facteur de différenciation des entreprises est le niveau d'intégration qu'elles recherchent dans leurs activités. Aussi bien dans le cas du saumon en Ecosse que dans celui du loup-daurade en Méditerranée, on a pu constater dans un premier temps un phénomène d'intégration amont de la part des entreprises de grossissement qui ont cherché à s'adjoindre ou à acquérir une écloserie afin de s'assurer un approvisionnement stable en juvéniles dans un contexte de rareté et de prix élevé. Puis, avec l'amélioration des résultats en écolserie-nurserie, les unités qui produisaient jusqu'à présent des quantités faibles au regard de leurs capacités de production se sont parfois trouvées en situation de surproduction et ont éprouvé le besoin de valoriser elles-mêmes une partie de leur production. C'est ainsi que dans un deuxième temps, on a pu observer un phénomène d'intégration vers l'aval de la part des écloseries. En 1989, on recensait 3 écloseries de loup-daurade en France, 5 unités intégrées et 10 unités de grossissement (Antona 1990). En 1991, il n'y a plus qu'une écloserie mais 13 unités intégrées et 22 unités de grossissement (La Pomélie 1991). En Norvège, ce sont les contraintes institutionnelles qui ont limité l'intégration des entreprises, que ce soit vert l'aval ou vers l'amont : il est en effet illégal qu'une personne détienne la majorité des capitaux dans plus d'une entreprise. C'est ce qui a freiné l'intégration vers l'aval des unités de production d'oeufs et de smolts. Pour les fermes de grossissement qui auraient pu intégrer l'amont à l'intérieur de leur propre entreprise, c'est plutôt le manque de capacité financière qui les en a empêché. Pour les élevages de loup et daurade, on a pu constater aussi que les fermes de grossissement qui ont choisi l'intégration de l'activité écloserie l'on fait au prix d'investissements mettant temporairement à mal leur situation financière.

3 - RECHERCHE DES AVANTAGES HORS-COUTS ET CONSEQUENCES SUR LA STRUCTURATIONDE L'ACTIVITE

Pour s'assurer des débouchés dans une situation concurrentielle, les entreprises sont amenées à développer des avantages compétitifs ne reposant pas uniquement sur les coûts de production. Ce sont les avantages hors-coûts qui peuvent s'exprimer principalement par la notion de qualité des produits et l'efficacité des modes de commercialisation. Ces éléments sont loin d'être négligeables et prennent d'autant plus d'importance qu'on assiste è une internationalisation croissante des marchés des produits de la mer. Néanmoins, les produits issus de l'aquaculture, comme ceux de la pêche ou de l'agriculture, sont faiblement différenciables et restent le plus souvent des matières premières pour lesquels les coûts de production sont déterminants dans la compétitivité des entreprises. Le souci de qualité peut se traduire par des coûts plus élevés et c'est à l'entrepreneur de concilier ces trois pôles -qualité, niveau de production et coûts de production-en faisant ses propres arbitrages.

Pour les produits des l'aquaculture , le terme de qualité recouvre plusieurs critères qui sont l'aspect extérieur, la taille, le fraîcheur, le goût, la texture et la composition biochimique de la chair, mais aussi le mode de conditionnement et la disponibilité permanente ou périodique. Il faut aussi noter le fait qu'il existe un produit de référence qui est le produit de pêche dont l'image est très forte chez la plupart des consommateurs. Cette référence apparaît comme une contrainte pour des filières en développement, mais la substitution rapide des crevettes pénéides et des saumons d'élevage à leurs homologues de pêche a montré que la qualité des produits de l'aquaculture, même intensive, est acceptée par le consommateur accompagnée, il est vrai, d'une forte baisse des prix.

3.1. La relation entre taille de l'entreprise et compétitivité hors-coûts.

En agriculture, il existe des marchés pour des productions végétales ou animales réalisées dans des conditions techniques particulières dites «à la ferme», par opposition aux techniques «industrielles» appliquées par ailleurs. Ces produits sont le plus souvent issue de petites exploitations fortement spécialisées. En aquaculture pour le moment , il y a très peu de différenciation à l'intérieur de chaque produit (assimilé à une espèce), si ce n'est par la taille et la présentation dans le cas de la truite ou du saumon. Les normes d'élevage (origine des souches, densité, aliment) étant ;es mêmes quelle que soit la taille de l'entreprise, on peut difficilement parler de «qualité artisanale». C'est pourquoi la notion de«savoir faire - savoir satisfaire» (Marchesnay 1991) est fondamentale pour les petites entreprises aquacoles car elle conditionne leur compétitivité, leur avantage concurrentiel, d'autant plus qu'elles visent des marchés de connaisseurs.

En revanche, plusieurs arguments permettent d'avancer que l'augmentation de la taille des entreprises permet un meilleur contôle de qualité :

Des l'instant qu'une entreprise atteint une taille suffisamment grande, elle est en mesure d'imposer plus facilement sa propre image et les problèmes d'identité comme d'intégration au marché ne se posent plus dans les mêmes termes. C'est ainsi qu'on peut comprendre comment l'entreprise de type industries SALMOR arrive à commercialiser sa production de saumons à un prix nettement supérieur à celui de marché international (45 F/Kg contre 30 F/Kg en moyenne) alors que les petites fermes artisanales francises se sont retirées du marché du saumon Atlantique. Les investissements considérables du projet SALMOR n'ont certainement pas permis d'abaisser les coûts de production par rapport aux entreprises artisanales mais ont permis d'obtenir une qualité du produit supérieure, de disposer d'une meilleure force de vente et de profiter de la segmentation du marché qui réserve une place à des produits chers mais de meilleure qualité.

3.2. Le contrôle de la qualité par l'intégration des phases de production

En l'absence de réelles possibilités de différenciation des produits de l'aquaculture, l'efficacité de la commercialisation et le contrôle de la qualité prennent tonte leur importance. En particulier, l'intégration de toutes les étapes de production depuis la gestion du stock de géniteurs jusqu' à la mise en marché doit permettre un meilleur contrôle de la qualité du produit. Une des raisons invoquées pour expliquer les problèmes de qualité du saumon Norvégien est justement cette limitation è l'intégration due à la législation sur la propriété des structures de production (Bjorndal 1988). Plus qu'une volonté de réduire les coûts de production, difficile à confirmer dans la plupart des cas, c'est la recherche du contrôle de la qualité qui pousse les entreprises soit à intégrer l'amont de l'activité, soit à passer des accords de partenariat imposant des normes de production le long de la filière. Ce type de relations de long terme qui vise plus à un contrôle de la production dans l'entreprise soustraitante qu'à un contrôle du produit (Eymard-Duvernay 1991) reste encore peu développé en aquaculture.

3.3. La maîtrise de la commercialisation et l'intégration de l'aval de la filière

Comme dans le domaine des coûts de production, des économies d'envergure peuvent être obtenues en proposant à la vente un produit en quantités plus importantes et régulières. Face aux contraintes fortes pour la création d'entreprises industrielle que sont le manque de sites disponibles, la difficulté d'obtention de capitaux et l'imperfection technique, on assiste à des mouvements d'association de petites entreprises pour ce qui est de la commercialisation. C'est ce qui fait la force de la salmoniculture écossaise et qui se met en place progressivement en Méditerranée française pour le loup et la daurade. Pour tenir compte de la modification des circuits de distribution des produits de la mer et du développement des hypermarché, les producteurs sont obligés de concentrer leur offre s'ils veulent aller plus loin que les marchés locaux. Les difficultés rencontrées par la profession ostréicole montrent clairement les limites d'un développement basé sur l'individualisme en matière commerciale.

La démarche d'intégration de l'aval de la filière est celle suivie par les Salmonidés d'Aquitaine avec la société SALMONA créée en 1983 pour assurer la transformation et la commercialisation de leur propre production mais aussi de produits achetés auprès d'autres pisciculteurs. De même, le groupe coopératif AQUALANDE possède ses propres unités de transformation. MAis malgré l'émergence de ces grosses sociétés intégr´es, l'aquaculture est encore loin de répondre à l'évolution de l'industrie de l'alimentation comme l'a fait la filière avicole avec une différenciation très nette en deux pôles majeurs (Sauvée 1991) :

En particulier, on observe peu d'intégration de la production vers l'amont è partir d'unités de négoce ou de transformation des produits de la mer.

4 - AQUACULTURE ET IMPACT SUR L'ENVIRONMENT :
ASPECTS ECONOMIQUES

L'interaction entre aquaculture et environnement littoral joue à deux niveaux ; influence du milieu sur la résultats d'élevage et impact des élevages sur le milieu.

C'est pourquoi les entreprises auquacoles sont soumises elles-mêmes à des externalités de production induites par les autres entreprises par l'intermédiaire du bien public que représente l'eau de mer. L'accumulation de matière organique sous les élevages entraîne une modification du milieu qui peut entraîner une baisse des résultats d'élevage. Dans le cas d'une grosse structure de production, il n'y a qu'un interlocuteur et il peut être facile d'imposer un système de traitement des rejets ou de faire payer éventuellement le pollueur, comme en industrie. Dans le cas d'une multitude de petites exploitations, bien que chaque producteur ressente les effets de ses propres rejets par le phénomène d'accumulation sous les élevages, il y a une responsabilité collective plus difficile à prendre en charge ou à répartir. Dans ce type de situation, il est établi qu'un équilibre concurrentiel de libre entreprise n'est pas efficace au niveau de l'allocation de la ressource, en l'occurence l'eau de mer propre, et conduit è un niveau global de pollution élevé. C'est pourquoi d'un strict point de vue économique et sans anticiper sur les aspects juridiques des relations entre aquaculture et environnement, il faut envisager le recours à des instruments économiques pour la protection de l' environnement littoral. Ces instruments d'économie publique, qu'il s'agisse d'une taxe à la pollution ou de droits à polluer transférables devraient fonctionner comme des prix et inciter les aquaculteurs à consommer moins ou différemment pour faire meilleur usage de la ressource naturelle. Leur calcul et leur application ne peuvent résulter d'une simple confrontation d'offre et de demande et doivent dépendre d'objectifs d'intérêt public fixés par les institutions investies de la responsabilité de la protection de l'environnement littoral (Henry 1991). Le premier exemple est au Danemark où un système de taxation des consommations intermmédiaires a été mis en place pour la lutte contre les rejets azotés des piscicultures de truites. La aussi, le rôle de l'environnement institutionnel est prédominant et peut accentuer des mouvements de délocalisation des entreprises vers des pays moins rigoureux pour l'application de ces réglementations.

CONCLUSION

La diversité des structures de production en aquaculture d'un secteur d'un secteur en pleine maturation et trouve sa justification dans on certain nombre de facteurs comme les contraintes environnementales, la rapidité de l'innovation technique et la difficulté mobiliser des capitaux. les filières, au fur et à mesure de l'accroissement de l'offre et de l'intensification de la concurrence, on assiste à une baisse des prix qui fait que les désavantages comparatifs en matière de coûts de production des petites entreprises deviennent plus flagrants. Ayant déjà amorti l'essentiel de leurs investissements, elles devraient pouvoir assurer leur maintien si elles disposent de marchés locaux de petite taille mais rémunérateurs, avec toute la précarité que cela suppose, ou si elles se regroupent pour réaliser en commun des achats ou les opérations de conditionnement et de commercialisation. Le manque de disponibilité en sites oblige les nouveaux entrants à adopter des technique plus coûteuses comme l'élevage en mer ouverte, avec, comme conséquence, une difficulté à jouer sur la compétitivité-prix. Dans ce cas, les entreprises vont être amenées à rechercher leurs avantages compétitifs par la différenciation du produit et le mode de commercialisation. Mais un parallèle avec l'industrie du poulet amène à penser que tant que les secteurs industriels de l'agroalimentaire (alimentation animale, production de souches, transformation) n'investiront pas massivement en aquaculture, ce secteur restera déconcentré et peu intégré, en particularité vers l'aval. La dépendance de l'aquaculture vis-à-vis de l'environnement littoral est certainement une contrainte forte qui retarde l'évolution industrielle de cette activité.

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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P. COHENDET, P. LLERENA, 1992 - Diversity and coherence of systems of innovation in Europe an overview

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L. SAUVEE, 1991 - Dyamique de la concurrence dans l'industrie avicole française, Economie rurale № 204, p. 41–45

S.A. SHAW, 1988 - Aspects économiques de l'élevage du saumon en Ecosse, La Pisciculture Française № 94

S.A. SHAW, 1989 - Economies of scale and salmon aquaculture, - Aquaculture Europe, October 1989

USDA, United States Department of Agriculture - Economic Research Service, 1991.,-Aquaculture : situation and outlook report

AQUACULTURE ET CONFINEMENT

Par Olivier GUELORGET et Jean-Pierre PERTHUISOT
FRANCE

La grande majorité des activités aquacoles se développent dans le domaine paralique pour des raisons multiples: haute productivité naturelle, forte densité des peuplements, facilités d'accès et d'installations à proximité, sécurité.

Pendant longtemps les activités aquacoles sont restées artisanales avec des pratiques empiriques basées sur une expérience multi-séculaire de l'environnement, y compris dans l'extension progressive des aires utilisées. Pendant cette première période, l'aquaculture est demeurée extensive (Pêche à la bordigue, par exemple) à semi-intensive (conchyliculture essentiellement).

Depuis deux décennies, sous l'effet d'une demande croissante en produits de la mer et grâce à la maîtrise de plus en plus grande des cycles biologiques et des procédés agro-alimentaires permettant la fabrication d'aliments artificiels, on assiste á une mutation de l'aquaculture.

Celle-ci se traduit par l'extension-souvent déraisonnable-des aires aquacoles et le développement de pratiques semi-industrielles à industrielles (intensification). L'aquaculture intensive tend même à s'affranchir du milieu naturel par le développement d'installations á terre (écloseries, nourriceries). Elle reste actuellement tributaire du milieu dans la mesure où elle y puise le support, c'est-à-dire l'eau (marine ou paralique), mais on peut entrevoir qu'elle puisse à terme s'en affranchir (ceci est déjà réalisé dans certains cas par l'utilisation d'eau de sondage dans des conditions particulières).En revanche, les impacts sur les milieux naturels augmentent très sensiblement. En outre, dan bien des cas, le développement aquacole se fait sans tenir compte des potentialités, des contraintes et de l'évolution naturelle des environnements, ce qui aboutit assez souvent à des catastrophes écologiques et financières.

Le développement de l'aquaculture doit donc s'effectuer avec une connaissance approfondie des systèmes écologiques ou biogéologiques naturels.

Dans le cas des systèmes paraliques, qui sont première ligne dans cette évolution de l'aquaculture, leur structure et leur fonctionnement sont gérés principalement par le confinement, c'est-à-dire le temps de renouvellement du milieu en éléments d'origine marine.

De cette grandeur, qui peut être décrite très rapidement à partir des données qualitatives des peuplements macrobenthiques, dépendent, pour toute activité aquacole implantée dans le milieu:

L'organisation du domaine paralique fait apparaître l'existence d'une zonation depuis la mer vers les confins continentaux.

Le sous-domaine qualifié de «Proche Paralique» comporte six zones dont les aptitudes aquacoles sont inégales. En zones I et II, les plus proches de la mer, les bonnes conditions de renouvellement des eaux autorisent par exemple une aquaculture intensive, en cages flottantes, de poissons à forte valeur ajoutée comme le loup ou la daurade. La zone III, qui est celle des espèces suspensivores, est plutôt dévolue à la conchyliculture mais, à l'intérieur de cette zone, le positionnement des installations et les techniques d'élevage devront tenir compte par exemple des risques de prédation, l'essentiel des prédateurs se trouvent en zone II. Les rendements dépendront ici de l'extension des zones IV et V qui sont les principales fournisseuses de biomasse phytoplantonique. Dans ces dernières zones, généralement riches en sédiments organiques, seule une aquaculture extensive est habituellement possible. La zone VI, où prolifèrent les recouvrements cyanobactériens, est en général inapte aux activités aquacoles, hormis à celles que l'on peut envisager dans le «Paralique Lointain» et qui concerne des espèces à affinités continentales : carpiculture dans les milieux à tendance dulçaquicole, culture d'Artemia salina dans les milieux subévaporitiques.

En ce qui concerne les implantations d'unités intensives à terre, le confinement est un guide pour évaluer la qualité des eaux de pompage et les impacts des rejets sur l'environnement.

Enfin, il faut insister sur le fait que toute implantation de structure aquacole (cages, tables conchylicoles, etc…), ainsi que l'édification d'ouvrages annexes (digues, jetées), en modifiant le régime hydrodynamique du milieu et, par là, les champs et gradients de confinement, modifient l'organisation voir le fonctionnement du système concerné.

Dans tous les cas, la mise en valeur aquacole d'un site paralique nécessite, en plus de la connaissance des activateurs et contraintes socio-économiques et infra-structuraux, celle, la plus complète possible, de l'environnement, de sa structure, de son fonctionnement et de ses tendances évolutives. Pour chaque site, et éventuellement à l'échelle plus large d'une région, la «planification écologique» permet de prendre en compte ces différents paramètres pour l'établissement des schémas successifs des diverses implantations aquacoles dans une politique cohérente de mise en valeur.

CONCURRENCE ET CONFLITS A PROPOS DE LA PECHE ET DES CULTURES MARINES SUR LE LITTORAL MEDITERRANEEN FRANÇAIS

Par Elisabeth TEMPIER
FRANCE

Depuis cinq ans émerge un nombre non négligeable de projets aquacoles en Méditerranée. Les problèmes techniques, juridiques, administratifs, financiers qui ont longtemps bloqué l'essor de cette activité semblent à peu près résolus:

(1) CIC : Comité Interprofessionnel de la Conchyliculture
CIPCEM : Comité Interprofessionnel des Poissons et Crustacés Marins d'élevage
FIOM : Fonds d'Intervention et d'Organisation des Marchés
AGEMA : Association de Gérance des Ecoles Maritimes et Aquacoles

Or, dans le même temps, les établissements récemment installés ainsi que les projets d'installation aquacole font fréquemment l'objet d'opposition de la part des utilisateurs du littoral :

Pour comprendre l'émergence de tels conflits, il convient de les restituer dans le contexte de l'économie méditerranéenne et plus précisément dans les mutations récentes de cette économie régionale (2).

2) Cf. les travaux de réflexion sur le «modèle niçois > et l'arc méditerranéen de C. CENTI, CERS Université Aix-Marseille II, 1991, 1992.

Jusque dans les années soixante/soixante-dix, les activités littorales sont fondées sur la possibilité de capter et d'écouler des biens ou des produits, d'exploiter et de commercialiser des matières premières, des capacités productives ou des processus productifs, de produire et valoriser des objets, à partir des avantages directs d'un site :

A partir des années soixante/soixante-dix, on assiste à une complexification de l'usage du littoral et des zones marines et lagunaires, caractérisée par trois éléments:

  1. L'émergence de nouvelles activités fondées non plus sur les avantages directs d'un site (localisation d'une zone portuaire, présence de produits importés, atouts de la Côte d' Azur,…) mais sur le rapport entre les avantages circulatoires d'un site et un processus (industriel, touristique, technologique,…).

    Autrement dit, ces activités recréent leur propre espace, ce qui suppose un certain nombre d'exigences vi-à-vis de leurs zones d'implantation :

  2. L'émergence de nonveaux acteurs dans l'utilisation du domaine maritime et lagunaire, comme par exemple:

  3. Un bouleversement de la production halieutique et aquacole lié à plusieurs facteurs:

Il résulte de ces trois éléments que l'espace littoral devient pour l'ensemble des activités, ou des acteurs, un objet de valorisation spécifique:

De ce changement de statut de l'escape littoral, on peut donc en conclure un changement dans les formes de conflits et de concurrences rencontrés par la pêche et les cultures marines à propos du littoral et des zones marines et lagunaires.

Dans le passé, ces conflits se révélaient en des points particuliers du littoral (des espaces-points). Ils éclataient par exemple à propos de pollutions urbaines ou industrielles, d'emprises sur les territoires de pêche, de la gêne provoquée par les usagers locaux ou les vacanciers (pêcheurs amateurs et plaisanciers)…

Aujourd'hui, les activités halieutiques et aquacoles sont contraintes d'assurer leur place dans une nouvelle redistribution du littoral, soit encore de prouver leur compatibilité avec des espaces spécialisés, de s'insérer dans des espaces intégrés, ou encore de partager entre elles des espaces appauvris.

A partir de l'inventaire des conflits réalisé sur le littoral méditerranéen (3), nous allons examiner successivement la nature des conflits et les stratégies développées par les acteurs présents dans le secteur des pêches et des cultures marines.

(3) Il s'agit d'une recherche menée par le CRPEE avec l'lFREMER sur «Concurrences, conflits et modes de régulation sur le littoral méditerranéen».
Premier rapport: «Inventaire et typologie des concurrences et conflits sur le littoral méditerranéen,» novembre 1991, E. TEMPIER, F. FERAL, A. BERGER, CRPEE-Université de Montpellier 1, rapport 240 pages.

CONFLITS RECONTRES PAR LA PECHE
ET LES CULTURES MARINES

Concurrence ponctuelle d'activités littorales en espace ouvertInsertion conflictuelle dans un nouveau partage du littoral
IndustrieEspace industriel spécialisé
 Espace intégré dont industrie
Loisirs (pêche, plaisance)Espace touristique spécialisé
 Environnement de qualité
UrbanisationEspace intégré dont urbanisation
 Espace touristique spécialisé
Formes concurrentes de pêche ou cultures marinesEspace appauvri

I - LA NATURE DES CONFLITS

Cette typologie s'articule autour de deux grands types de conflits; d'une part, ceux qui sont le fruit d'une concurrence ponctuelle en espace ouvert et qui étaient dominants dans le passé, d'autre part, ceux qui résultent d'un nouveau portage de l'espace côtier et qui caractérisent la période actuelle.

A. CONCURRENCE PONCTUELLE EN ESPACE OUVERT

Généralement les conflits éclatent à propos de la concurrence spatiale entre deux activités, soit entre des formes de pêche et de cultures marines, soit entre certaines de ces formes et d'autres secteurs tels que l'industrie, l'urbanisation, les loisirs…

Conflits entre les activités de pêches et de cultures marines et les autres activités

Il s'agit, d'une part, de l'emprise sur le littoral de l'industrie, de l'urbanisation et des loisirs, d'autre part, de l'incidence de ces activités sur la qualité de l'eau, la ressource, les fonds, les engins de pêche et les installations d'élevage.

Industrie

La concurrence entre l'industrie et la pêche se traduit par:

Urbanisation

Pêcheurs et conchyliculteurs doivent supporter les effets de la pollution urbaine dont ils ne sont pas responsables:

Loisirs

La concurrence des pêcheurs non professionnels et la gêne causée par les plaisanciers sont souvent mises en cause par les pêcheurs:

Conflits internes au secteur des pêches et des cultures marines

Il importe de différencier des formes de pêche et de cultures marines car leur rapport à l'espace n'est pas uniforme.

On distingue plusieurs formes de production d'espèces marines selon qu'elles sont centrées: sur le repérage d'espèces circulant dans de vastes zones (chalutage, thonier…), sur les conditions de capture en fonction des comportements des différentes espèces (petit-métiers), ou sur la sélection d'espèces biologiques susceptibles de croître, ou même de se reproduire, sous certaines conditions.

Dans le premier cas, l'espace maritime est conçu comme un vaste réservoir, plus ou moins organisé (zones de migrations…) et, quelquefois, appréhendable par certaines techniques de détection fondées sur la physique et la biologie, L'exploitation de ce réservoir repose sur une grande mobilité spatiale (et une durée d'exploitation maximale).

Dans le second cas, l'espace maritime devient un territoire, plus on moins balisé avec des postes de pêche (roches, mattes, herbiers, plages, pointes…), ou même une sorte d'écosystème dans le cas d'un étang. Contrainte par les déplacements des espèces sur ce territoire, cette exploitation se fonde sur le couple espace-temps. L'efficacité des engins dépend de leur calage aux bous moments et aux bons endroits.

Dans le dernier cas, l'espace maritime prend l'allure d'un lieu d'élevage plus ou moins aménageable (conchyliculture, ostréiculture…), ou même d'un milieu biologique reproductible à petite échelle (aquaculture intensive à terre). La recomposition du temps et de l'espace on fonction de la croissance des espèces exige des sites relativement spécifiques.

Il ressort de cette typologie que les petits-métiers sont particulièrement sensibles à toute atteinte à leurs territoires de pêche, situés le plus souvent en bordure du littoral, que les cultures marines sont souvent dépendantes de sites spécifiques (étangs, lieux de gisement coquillier, baies abritées…) pour l'octroi de concessions maritimes, et que les grands-métiers sont quelquefois gênées par des entraves à leur mobilité.

Les conflits relevés à propos de ces formes d'activités concernent principalement:

B. INSERTION CONFLICTUELLE DANS UN NOUVEAU PARTAGE DU LITTORAL

Alors que le littoral devient l'objet d'une forte valorisation, pêcheurs et aquaculteurs doivent maintenir ou imposer leur activité dans une nouvelle redistribution des zones littorales, maritimes et lagunaires.

Comme précédemment, nous distinguons les conflits internes à la pêche et aux cultures marines de ceux qui résultent de la concurrence avec les autres activités.

Conflits entre la pêche, les cultures marines et les autres activités

Si les activités traditionnelles de pêche et de cultures marines ont à s'adapter aux conséquences d'un nouveau partage du littoral, l'aquaculture nouvelle doit, quant à elle, s'imposer.

Le chemin de croix des activités traditionnelles

Quelle que soit la forme de l'espace: espace spécialisé représenté par les sites industriels, les sites touristiques et les environnements de qualité, espace intégré, lieu de vive compétition entre de multiples activités, ou espace appauvri que sont les zones lagunaires ou maritimes surexploitées, les activités traditionnelles de pêche et de cultures marines doivent faire face à de multiples et constantes agressions:

Le forcing de l'aquaculture moderne

Pour s'implanter, l'aquaculture moderne doit être compatible avec la vocation d'espaces spécialisés ou avec les activités concurrentes dans un espace intégré.

Dans les sites industriels tel que la zone sidérurgique et pétrochimique de Fos, l'impantation de cultures marines est jugée incompatible par les gestionnaires du site dans la mesure où elle diminuerait l'étendue des zones réservées à l'industrie lourde, elle augmenterait les contraintes de dépollution des rejets et les risques encourus lors de pollutions accidentelles (conflits sociaux, dédommagement pour la perte de cheptel,…).

Dans les sites touristiques et les environnements de qualités, ce sont les pollutions «visuelles, olfactives et tactiles» et l'encombrement de plans d'eau réservés aux loisirs (baignade, navigation, plongée, pêche…) qui sont jugés quelquefois incompatibles avec la vocation balnéaire des sites.

Dans les espaces intégrés, la nouvelle activité doit être acceptée par les multiples acteurs ayant un rapport présent ou futur avec la zone d'élevage: collectivités locales, organismes de protection des milieux naturels, catégories socio-professionnelles en place (agriculteurs, industriels…).

Conflits internes à la pêche et aux cultures marines

La moindre disponibilité des Zones littorales, la raréfaction de la ressource et l'émergence de nouvelles formes de pêche et d'aquaculture conduisent à une redistribution des droits d'usage des différents métiers de pêche et de cultures marines.

Par ailleurs, alors que la régulation de ces métiers était dominée par les organisations professionnelles locales, elle est progressivement assurée par les administrations et les pouvoirs publics, avec l'aide des organismes scientifiques et des collectivités locales.

Il résulte de ce changement de régulation que nouveaux conflits apparaissent entre les représentants des différents métiers et l'administration à propos de la redéfinition de leurs droits d'usage, du respect de la réglementation, et, plus généralement, des mesures d'assistance financière, technique ou administrative qui peuvent s'avérer discriminatoires ou insuffisantes.

Persistent les conflits entre métiers à propos du partage des zones d'activité, sous une forme quelquefois exacerbée du fait de la médiation des administrations ou d'un contexte de moindre productivité des espaces naturels :

Enfin, surgissent de nouveaux conflits liés au partage des zones de pêche avec les pays limitrophes dans le cadre d'une réglementation européenne.

II - LES STRATEGIES DEVELOPPEES PAR LES PROFESSIONNELS DE LA PECHE ET DES CULTURES MARINES

Les stratégies développées par les acteurs autour des conflits observés penvent être analysés en distinguant dans un premier temps les objectifs poursuivis et, dans un second temps, les modes d'action entrepris.

A. LES OBJECTIFS

Parce que l'ensemble des activités littorales exploitait les directs d'un site, ces dernières bénéficiaient de l'allocation quasi-permanente de droits d'usage qu'il convenait de défendre.

Dans un contexte où l'espace littoral est reconstruit pour l'implantation de sites spécialisés, ou redécoupé face à la concurrence croissante des activités côtières, maritimes ou lagunaires, les professionnels de la pêche et des cultures marines tentent d'assurer une place à leur activité.

La reproduction de droits ancestraux

La reproduction de droits ancestraux comprend deux volets : la reconnaissance de droits d'usage à propos d'un territoire de pêche ou d'élevage, et la compensation des préjudices subis.

La reconnaissance de droits à propos d'un territoire

Les organisations professionnelles tentent de faire valoir leurs droits de diverses manières selon l'objet de la concurrence :

La compensation de préjudices

On constate plusieurs formes de compensation de préjudices causés aux activités de pêche et cultures marines :

Assurer la place de la pêche et de l'aquaculture dans on nouvean partage du littoral

Les pêcheurs et conchyliculteurs déjà implantés tentent de reconduire leurs droits d'usage alors que les nouveaux aquaculteurs doivent affirmer la compatibilité de leur activité avec qui sont déjà en place.

Reconduction de droits d'usage du fait de leur antériorité

Affirmer la compatibilité de nouveaux établissement aquacoles avec les activités concurrentes

Dans les sites touristiques ou les environnements de qualité, il s'agit de démontrer avec l'appui des organisations scientifiques et de l'administration que les incidences sont marginales : emprise territoriale limitée, installation de structures légères, bases et peu visibles, faibles rejets polluants, absence d'odeurs nauséabondes,…

Dans les sites industriels, les éleveurs tentent d'obtenir l'accord du gestionnaire du site en limitant les responsabilités engagées par le gestionnaire ou ses clients en cas d'accident de pollution (absence de recours en cas de pollution, création d'un fends de garantie,…).

Dans les espaces intégrés, l'insertion de l'aquacu ure est particulièrement ardue du fait de la compétition intense entre acteurs.

Dans les espaces appauvris, les attributions récents (1986/1992) de concessions aquacoles ont souvent fait l'objet de concertations préalables entre pêcheurs et aquaculteurs à propos du choix du site et du lieu de commercialisation. II semblerait que le préjudice d'emprise territoriale causé aux pêcheurs soit largement compensé par le fait que les cages attirent une grande quantité d'espèces marines dans la baie. Quant au préjudice commercial, l'engagement des aquaculteurs à ne pas vendre sur le marché local suffit pour l'instant à éviter tout conflit.

B. MODES D'ACTION

Alors que un premier temps les activités littorales concurrentes se développaient à partir d'un territoire social et que les négociations se déroulaient dans le cadre d'un état centralisé, dans un deuxième temps l'émergence d'activités porteuses de leurs propres territoires fait éclater le caractère unidimensionnel des activités littorales et la décentralisation fait disparaître l'unicité de l'interlocuteur public. II en résulte des modes d'action diversifiés.

Dynamique sociale dans un état centralisé

Les modes d'action entrepris les organisations professionnelles sont significatifs de leur insertion dans un territoire social (cohésion de la profession autour de ses représentants, réseau local de personnes influentes, dimension locale des manifestations…), dans un contexte de négociation directe avec les représentants de l'Etat :

Dynamique multidimensionnelle dans un état décentralisé

Les modes d'action sont révélateurs de la complexité des conflits provoquée par la diversification des activités littorales ainsi que de leur mode de fonctionnement, et par la multiplicité des acteurs et des centres de décision :

Dans les espaces intégrés, les pêcheurs et les aquaculteurs disposent d'un pouvoir de négociation pour le maintien de leur activité mais les coalitions sont dangereuses dans la mesure où les alliés d'aujourd'hui peuvent devenir les ennemis de demain.

Ainsi, les projets de rénovation des milieux naturels 9étangs,…) par collectivités locales et des associations sont favorables au développement de la pêche ou des cultures marines. Par centre, les projets d'aménagements ludiques on touristiques (port de plaisance, plages…) envisagés par ses collectivités peuvent devenir préjudiciables.

Dans les espaces appauvris, certaines formes de pêches ou de cultures-marines ont reçu le soutien des collectivités locales, des pouvoirs publics et des organismes scientifiques parce que leur développement, ou leur protection, s'inséraient dans les politiques mises en oeuvre. Tel est le cas, par exemple, des barrages et pieux anti-chaluts destinées à protéger les zones de frayères (accessibles aux petits-métiers) ou zones de concessions conchylicoles de pleine mer des dégâts provoqués par les chalutiers.

Pour conclure, face au changement de contexte de l'économie méditerranéenne fondé sur une forte valorisation du littoral, les professionnels de la pêche et des cultures marines essaient de s'adapter en modifiant leurs stratégies.

Leur avenir demeure cependant largement tributaire des politiques suivies par les pouvoirs publics et les collectivités locales ;

L'AQUACULTURE OFF-SHORE EN MEDITERRANEE L'EXEMPLE D'AQUAVAR

Par Mr. Bernard LENGEN
FRANCE

Le développement de l'aquaculture en Méditerranée connaît actuellement un essor important.

La production de bar dépassera, celle année, les 3.000 tonnes et presque autant pour la daurade dont l'élevage larvaire commence à être pleinement maîtrisé.

Le littoral méditerranéen français, qui dispose de très peu sites veritablement protégés, doit donc imaginer son développement aquacole à travers des structures véritablement off-shore, seule solution pour échapper aux différentes contraintes que génère une aquaculture trop littorale : tourisme, pêche, nautisme, etc…

Le système des cages immergeables AQUAVAR/IFREMER semble actuellement bien adapté aux problèmes que pose l'implantation de projets aquacoles dans des zones à fort potentiel touristique et où la vision de cages flottantes est ressentie, tant parles municipalités que par les professionnels du tourisme, comme une nuisance.

Ce système est l'aboutissement de plusieurs années d'expérimentations grandeur nature, celles-ci ayant conduit à la définition d'un système d'élevage regroupant un nombre non négligeable d'avantages:

POLLUTION AND ITS IMPACT ON AQUACULTURE IN THE MEDITERRANEAN

BY Mr Ivan KATAVIC
CROATIA

This paper, based on scientific information is of global nature covering the implication of pollution on aquaculture in the Mediterranean. The review include factual information, highlighting the impact of organic loadings, water soluble hydrocarbons, polychlorinated compounds and heavy metals on marine water organisms, with particular reference to the fish, moluscs and crustaceans.

INTRODUCTION

The coastal zones, lagoons and estuaries in particular, because of their interface position are subject to aggressions from various productive operations. General economic development accompanied with urbanization and consequent growth of coastal population siting of touristic and residential areas, heavy industries like shipyards, petrol refineries, thermoelectric power plants can produce environmental implication and come in conflict with potential uses of marine environment.

In the Mediterranean, the pollution level differs dependently on the level of country development, legislative policies and management strategies which can minimise environmental implications.

The point in this connection is that the contamination of the environment results in deterioration of the water that directly affect fish behaviour, reducing their appetite and decreasing feed conversion rates. In the case of extreme pollution, the health of the fish, or the marketability of the fish raised in these waters could be affected.

The nature and amount of pollutants are of the main concern. The degree of environmental impact on fish depend basically on the extent of dilution into the receiving waters, and their chemical characteristics.

Two categories of pollution may be distinguished : organic loadings as one kind and toxins as another.

ORGANIC LOADINGS-A NEGATIVE INFLUENCE

Agriculture, tourism and urban wastes are significantly contributing to the organic loadings. The chemical nature of such a pollution is identified as concentration of nitrate, phosphate and silicate. The direct influence on fish from these salts is minimal, but may be severe to other environmental processes.

There is much evidence of coastal lagoons damaged by pollutants from these activities (Kapetsky, 1984). The effects of introduction of such eutrophizing load into coastal waters are well known and can be sumarised as follow : higher BOD, decrease DO, nutrient enrichment, increase of primary production, algal blooms, and in particularly stressed conditions production of hydrogen sulfide.

Fouling

In areas with high nutritional concentration strong fouling occurs on the culturing installations (nets, floats, etc…). Vegetable component of fouling supplies oxygen during the day, but use it during the night. This cause instability in the oxygen content of the water with adverse consequence to the fish.

Fouling also gives reduced waterflow through the nets, thereby reducing oxygen supply. It also increases the weight of the floating units which are more liable to destruction by strong wind or water current compare to light units.

Algal bloom

Algal bloom can color the water and make it less transparent. Algae can influence organisms by mechanical blocking the gifts of the fish. If algae are toxic, their poison can accumulate in culturing animals and make them inedible.

Off-flavour

This is a most serious problem in intensive warmwater fish farming. In catfish production during summer time problem is associated with several species of blue-green algae and with filamentous or rod-shaped bacteria called actinomycetes. These organisms produce a compound called geosmin which is absorbed by the fish.

Environmental disease

Water can become supersaturated with oxygen in the late afternoon if phytoplankton is dense. Water supersaturated with dissolved gases, particularly nitrogen and sometimes oxygen is usually associated with Gas Bubble Disease. Sign include bubble under skin of the body or fins. In severe cases the most common sign is exophthalmia (popeye) often followed by death.

Brown Blood Disease of which the sign is brown gills and chocolate colored blood is a common response to elevated levels of nitrite in the water. Nitrite enters the blood of fish through the gills and combines with the hemoglobin to form metahemoglobin. This made the brown color to the blood and result in toxic condition known as brown blood disease.

Hydrogen sulfide which accumulates in oxygen-poor water with high concentration of organic wastes can cause the same condition.

ORGANIC LOADINGS - A POSITIVE INFLUENCE

Eutrofication has almost been taken to affect adversely a particular aquatic systems. Extent to which fishery yields have been depressed or lost entirely due to eutrophic condition leading to distrophy, inflow of toxic substances, sedimentation is frequently reported. Examination of the literature on high yielding lagoons (over 400 Kg/ha-1 yr-1) indicates that in most cases could be explained by «cultural eutrophication». Man-made eutrophication plays a role in lagoon fishery productivity in many lagoons; the positive effects have been recognized and quantified.

Tunisian lagoon surrounded by dense human populations with significant imputs of domestic wastes from the city of Tunis is one kind of example. Seasonally, the flood plain may contribute large quantities of dissolved nutrients and organic material to the lagoon system.

Yield per unit area in the Egyptian Nile delta lakes has been increasing since 1920's due to increasing inflows of agricultural runoff and urban wastes from the Cairo area (Kapetsky, 1984). Increased sewage outfall from Cairo contributed to nutrient loading in Manzala Lake and resulted in a seven-fold increase in yield per unit area and caused transformation from a marine mullet to a freshwater tilapia dominated fishery (Toews and Ishak, 1984). Similar positive impact of eutrophication has been reported from Sardinia (Cottiglia, 1981) and Japan (Seki et al., 1981).

Crabs and molluscs resources (Known as filter feeders) may be even underharvested in many lagoons where impact of eutrophication is underestimated.

TOXINS

Some coastal area are severely polluted by specialized industries and agriculture. In addition there is a number of smaller sources of various kinds of toxins with more or less harmful effect on the aquatic animals.

About 50,000 chemical substances are at the moment marketed in large amounts and ecotoxicological data are limited.

Going back into recent history one can say that toxicological effect to aquatic environment have been recognized in the fifties, during the sixties activities were directed toward protection regulating the discharges of industrial effluents and the seventies where the years of preventions. The prediction is now considered as a key point in scientific and regulatory activities.

Most studies in the aquatic environment are therefore devoted to predicting bioaccumulation and toxic potential from physico-chemical characteristics of the molecules. The predictions tend to be applicable to general cases rather than to any specific geographical area. Mathematical models and other analitical approaches are used to synthesize and integrate available information in order to produce qualitative predictions or probabilistic statement Situation is becoming rather complex once we are dealing at the population or ecosystem levels (Fig. 1).

TIME SCALEPOLLUTANT
 DETERIORATION OF THE WATER
• At the momentPerception Escape
• Minutes to dayBIOCHEMICAL RESPONSE
Enzime activity, lipids, proteins synthesis
• Hours to weekPHYSIOLOGICAL RESPONSE
Food intake, digestion, excretion, oxygen consumption
• Day to monthsFigure 1
• Months to year
• Years to decade

Figure 1: Possible impact at the individual, population and ecosystem level as related the time scale.

Oil pollution - Water soluble hydrocarbons

The oil pollution on the marine environment have received increasing attention in the last decade. Contamination coastal waters, originating primarily from the discharge of oil from near shore ship operations, enters a particular ecosystem via urban and industrial sewage effluents.

Atmospheric transport and accidental spills are becoming increasing dangers. It has been estimated that the total annual influx to the marine environment is approximately 5 – 10 million tonnes. About 180,000 tonnes is entering in the Adriatic Sea. Water soluble hydrocarbons are most dangerous to marine organisms, maturation has been recorded and this affect the quality of the eggs and increased mortality of all later fish stages (Strushaker, et al., 1974).

Eggs and larvae are particularly sensitive to hydrocarbons, since they easily accumulate toxins, especialy in the yolk sac. Exposure of early stages of different fish species, i.e. black sea turbot, Rhombus maeoticus (Mirono V, 1967), or gilthead sea bream, Sparus aurata (Glamuzina et al., 1991), in addition to heavy mortality has resulted with considerable deformities and anomalies during embryogenesis and larval development. Sea bream postlarve seem to be more resistant to the water soluble fraction Iraque crude oil (Glamuzin et al., 1990).

Attempts to develop regulation based on effects of these toxins on aquatic organisms showed that our knowledge of their toxicity is not yet sufficient. It is well known that physical and chemical parameters such as temperature, salinity, dissolved oxygen, pH affect the toxicity of hydrocarbons.

Oil dispersant

Oil dispersants are frequently used for dispersing oil from the surface of the sea when cleaning coastlines after oil spills. This toxicity may depend on the kind of the hydrocarbon solvent (Portman and Connor, 1968), surfactant 'Swedmark, et al., 1971) or on the synergistic effects between them (Norton and Franklin, 1980).

Tudor and Katavic(1984) reported sea bass (Dicentrarchus labrax) eggs relatively resistent to BP 1100 WD compare to larval and postlarval stages. Five months old juvenile sea bass even after prolonged exposure at the given concentration. Haemorrhages were observed in dead specimens. High concentrations of BP1002 produce mutagenic effects on the embryos of herring and place (Wilson, 1976).

Polychlorinated compounds PCBs, DDT

Land-based aquaculture often is practice in the area where other crops are produced on which pesticides, insecticides, herbicides and other chemicals are used. Pesticide contamination originates from surface runoffs, streams, rivers or shallow wells. Some of them be very toxic to fishes even at very low concentration and they may affect different aquatic organisms on different ways.

Toxicity can kill organism because of acute effects or it can cause chronic harm by affecting activity, feeding and reproduction.

Marine fishes and shrimps which live in shallow waters are very sensitive even to low DDT concentration. Accumulation increases at each trophic level of the food chain reaches up to ten million times its concentration in the marine environment. In marine ecosystem DDT is accumulated by the sea plants, then passes to the herbivor fishes which make up a second link of the chain and then to the carnivorous fishes, and finally to the humans. In general predators show higher concentrations of DDT and PCB's as they go higher in the feeding hierarchy.

It has been demonstrated that fish fed 17 ug of DDT accumulated approximately 60% of the total DDT contained in the food; the brain and liver show the highest concentration (Goerke and Ernest, 1977).

Bioaccumulation depends upon the physico-chemical properties of pesticides, environmental conditions and the nature of the organism. There is a correlation between solubility of the pesticides in the water and their bioaccumulation; as the solubility increases, the accumulation decreases. This is because insoluble pesticides do not go into the water rapidly, and they are absorbed more readily in the living or dead organic materials, or by bottom sediment fractions.

HEAVY METALE

Without adequate control and protective measures the coastal waters are presently subjected to heavy loads of sewage and toxic industrial residues including heavy metals. Mercury and cadmium are two elements of first priority, recommended by FAO to carry out environmental pollution studies. Lead and Tin are also great interest.

A considerable work has been done on toxicity of heavy metals on marine and fresh water organisms. Investigations were carried on effects of heavy metals on respiration and metabolic activities, bioaccumulation in different tissues of fish, moluscs and crustaceans.

For most metals studied, the metal content in most organisms increases with increasing metal concentration in the water. A general characteristic is that the temperature is an environmental variable which could affect strongly the toxicity of heavy metas; the higher the temperature the more toxic compounds will be (Carnis at el., 1975).

The relationship between heavy metals toxicity and temperature variation illustrates that physiological stresses lower the tolerance of organisms to these pollutants (O, Hara, 1973).

Mercury

Aquatic pollution with mercury and its accumulation in the aquatic animals has been studied for a long time. A general statement is a high capacity of aquatic animals for mercury accumulation. This was explained with the high capacity of mercury (especialy HgC12) to pass across membranes; HgC12 passes across membranes more than a million times faster than Na+ions (Gutknecht, 1981; Simkiss, 1983). In addition to the digestion, accumulation of the mercury may be significant through absorptive processes.

Comparable studies in the Mediterranean region on the number of fish species show high mercury levels in fishes from industrialy polluted waters (Renzoni et al., 1973; Apostolov, at al., 1985; El-Sokkary 1985).

The amount of the mercury in the organs of different fish species is associated with the feeding habits. Data suggest that bottom feeders such as Diplodus sargus ingest mercury directly from sediment and through organisms on which they feed. There are a clear demonstration that mercury level in Diplodus sargus has increased with fish size(Hornug 1991). The highest mercury level were recorded in liver of the fish followed by the kidneys, heart and muscle.

Crayfish an others crustaceans have a high capacity of mercury accumulation. The highest content of mercury was found in gills; the relative percentage of mercury in the decrease with increasing mercury concentration in water (Medina, et al., 1991). It seems that antennal gland plays an important role on the mercury elimination, but mechanism is not yet clear.

It has been shown that filtration rate of massels,Mytilus edulis and Mytilus galloprovincialis is significantly reduced by the presence of heavy metals such as mercury.

Cadmium

In recent years cadmium have been used extensively by various industries and this has produced sharp increase in contamination of marine waters. Cadmium is regarded as one of the most toxic metals after mercury (Bryan, 1971).

Since mercury and cadmium accidental poisoning in Japan (Minamata, Itai-Itai) has the emphasis been shifted towards investigations dealing with ability of the aquatic organisms to accumulate heavy metal. The EEC 1975 included cadmium on its «black list» of substances requiring priority attention (Laxen, 1984).

Predatory fish, being at the highest trophic level, accumulates more cadmium than its pry. Examining the cadmium concentration in the different fish organs it appears that order of cadmium accumulation is liver gills flesh. Laboratory work on Mugil capito suggested that bioaccumulation of cadmiun in the musculature becomes significant only when contamination is extremely high (El-Rayis, 1984).

Although crustaceans are on a higher trophic level than bivalvies, they showed a lower cadmium level than bivales; this is explained by different feeding habits.

Lead

Lead is a widespread non-essential element that is highly toxic to both animals and humans. It has become particularly important due to its relative and increased envionmental contamination via automobile exhaust and highway runoff. In crayfish the highest percentage was present in gills; when treated with 100 mg of Pb 1–1, 90% was found in gills, whereas in other tissues as midgut and muscle was less than 1% (Medina, et al., 1991).

The similar result have been obtained in other crustaceans by authors (Dickson et al., 1979; Tulasi et al., 1987).

Anderson (1978) postulated that there was one type of physiological compensation and crayfish are able to acclimate to Pb concentration by compensating for decreased gill efficiency. Some aquatic animals responded to high concentration of lead by decreasing oxygen consumption (Torreblanca et al., 1986).

Tin

Environmental levels of tin have increased dramatically over past decades. Tin has had extensive primarily applications in the polymerization and stabilization of plastics, primarly PVC. It is also used in industrial biocides, wood preserving and antifouling agents. Men's releases of this metal to environment has rapidly increased in marinas that is connected with the use Tributil tin in paints (TBT).

Goldberg (1986) has described TBT by two superlatives. First, as a most toxic compounds ever introduced by societies into natural waters, and second as the most effective antifouling agents in paints to protect surfaces of ships and other structures from the growth of marine organisms. From the economic viewpoint, their application can save millions dollars annualy (i.e. the copper based antifouling paints now in use must be renewed about every two years, while the TBT formulations require replacement after about seven years.

High levels may be expected in the spring when boats are returned to the water following winter storage. One example is San Francisco (Tab. 1) where concentrations of over 500 ppt and absence of fauna has been reported (Goldberg, 1986)

Table 1 - Tributil tin concentrations and organisms in California marinas
(after Goldherg, 1986).

MarinaTBT concentration in water
(parts per trillion)
 Organisms on piers
San Francisco bay   
Antioch Yacht Club570 Algae but no fauna
Coyote Point Marina50 Abundant algae and mussels
St. Francis Marina60 Abundant algae and mussels
Southern California   
Shelter Island500 Algae but no fauna
Moro Bay10 Abundant flora and fauna
Long Beach90 Algae, mussels, barnacles evident

In general the younger life stages in marine organisms are more sensitive to TBT than are the adult stages. The juvenile mysid shrimp is considered one of the most sensitive organisms. Mollusks are most affected because of their high bioaccumulation levels and low discharge rates. For example oysters show shell thickening upon exposure (Stebbing, 1985).

On the basis of presently observed TBT levels in marinas and the impact on organisms, with the expected increase in the use of such effective paints in the future, significant transfer from marinas into mariculture environment can be expected.

Estuarine fod webs, which are the base for much of commercial fisheries must be protected from ecological disasters.

Following the French experience at baie d'Arcachon with oysters Crassostrea gigas, two countries, England and France have already regulated the uses of formulations of antifouling paints containing TBT.

Selected reports resulting from the various activities performed in the Mediterranean countries within the framework of the components of the Mediterranean Action Plan has given a set of recommendation that the Governments of the Contracting Parties to the Helsinki Convention such as :

Vanadium

Vanadium enters into coastal waters through man's activity (Bertine and Goldberg, 1971; Grange, 1974; Duce and Hofman, 1976). Vanadium exist also in petroleum and industrial effluents. Certain ascidians have ability to concentrate this element to remarkable high levels (Lad, 1974). One in the sea vanadium is rapidly disolved or sink with the particulates reaching sediments. There are statements that an absorptive process is involved in the bioaccumulation of this element (Unsal, 1984).

Cooper, Zinc

Some heavy metals like copper, zinc are considered as essential for marine organisms to complete their life cycle. However, exposure to a high concentrations may cause hazard to marine life.

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NOUVELLES APPROCHES DES PROGRAMMES COMMUNAUTAIRES EN AGRICULTURE

(Y Compris pêche et aquaculture)
Vis-à-vis des problèmes d'environnement

Par Mme Flora CRUZ
C.E.E

Je vais vous parler de notre rôle à la DG XIV Concernant les programmes de recherche dans le secteur de la pêche et de l'aquaculture et AIR et, pour conclure, vous donner quelques observations basées sur note expérience à ce jour.

Introduction

Bien que la communauté Européenne ait déjà des action en matière de protection de l'environnement et de recherche scientifique en différents domaines depuis les années 1970, e'est à partir de l'entrée en vigueur, en 1987, de l'acte Européen, avec l'objectif de la réalisation d'un grand marché unique à partir de 1992, que la politique de l'environnement et la politique de la recherche scientifique et de la technologie prennent leur place à côté des autres grandes politiques communautaires. L'Acte invite la Commission à prendre pour base un niveau de protection élevé dans l'élaboration des propositions concernant la santé, l'environnement et les consommateurs. C'est pour cela que dans les programmes de recherche scientifique et de développement technologique, existe une préoccupations pour l'environnement et la bonne gestion des ressources naturelles.

L'Acte Unique donne à la communauté la compétence en matière de coopération scientifique et technique sur base de laquelle ont été élaborés le deuxième programmes-cadre de recherche et de développement technologiques, dans lesquels s'inscrivent les programmes spécifiques FAR et AIR, respectivement.

ANTECEDENTS: PROGRAMME FAR

Le premier programme de recherche adopté par la Commission en matiére de pêche et d'aquaculture a été le programme FAR (Fisheries and Aquculture Research).

Doté d'un budget de 30 millions d'écus et pour une période de cinq ans (1987–1991). Le programme FAR a été conçu un support de la Politique Commune de la Pêche, c'est-à-dire un moyen de donner des bases scientifiques aux décisions à prendre, à travers la conclusion de contrats à coûts partagés avec des organismes de recherche et le financement d'actions de coordinations, comme les bourses, les séminaires, les conférences, etc…, dans les domaines suivants:

Dans ces quatre domaines, la protection de l'environnement aquatique apparaît comme une des priorités du programme FAR.

Concrètement, dans le domaine de l'aquaculture, on a donné une grande importance à la recherche à réaliser sur les interactions entre le milieu d'élevage, l'environnement et les espèces élevées. Particulièrement, les projets sur la capacité trophique des zones d'élevages de mollusques, les techniques de contrôle des effluents et l'impact sur le milieu naturel des substances employées en aquaculture ont été considérés comme prioritaires. Quarante-sept projets dans le domaine de l'aquaculture ont été financés, parmi huit projets étudient directement les interactions entre l'aquaculture et l'environnement.

(On peut citer les projets: 121, 500, 579, 580, 419, 503, 431, 516)

LE PROGRAMME AIR

Parallèlement au programme FAR, au cours de l'année 1991, un nouveau programme de recherche a démarré. IIs'agit du programme AIR - Agriculture et Agro-Industrie, Y compris la pêche-. Ce programme concerne l'ensemble de l'agriculture, de l'horticulture, de la sylviculture, de la pêche, de l'aquaculture et des industries alimentaires et non-alimentaires connexes.

Ce nouveau programme s'étend sur une période de quatre ans (1991–1994) et le budget disponible est de 333 millions d'écus.

Le programme AIR couvre les quatre domaines suivants:

  1. La production primaire de l'agriculture, de la sylviculture, de la pêche et de l'aquaculture.

  2. Les inputs pour ces quatre secteurs.

  3. Le traitement de la matière première biologique de ces quatre secteurs.

  4. L'utilisation finale et les produits finis.

L'objectif du programme est de contribuer è une meilleure concordance entre la production des ressources biologiques et leur utilisation par les consommateurs et les industries.

La préoccupations relative à la protection de l'environnement est une constante dans les quatre domaines. Les projets à réaliser doivent avoir des effets bénéfiques sur l'environnement ou, au moins, ne pas avoir d'effets négatifs. On demande même aux proposants de remplir un «impact statement» sur l'environnement.

Plus spécifiquement, dans le domaine (2): les inputs pour l'aquaculture, les projets de recherche concernant les interactions entre aquaculture et environnement seront favorisés. Comme prolongement du programme FAR, seront considérés prioritaires les aspects suivants:

Le autres axes de recherche dans le secteur de l'aquaculture, c'est-à-dire :

sont aussi basés sur la protection de l'environnement naturel et du consommateur.

Dans les domaines trois et quatre du programme s'englobent la valorisation des produits provenant de l'aquaculutre et de la pêche et la satisfaction des besoins alimentaires des consommateurs, la toxicologie, l'hygiène alimentaire et, en général, toute la recherche qui précède l'établissement des normes de qualité et de valeur nutritive des produits alimentaires.

Un premier appel d'offres vient de se réaliser. La Commission a reçu un total de 776 propositions dont 64 dans le domaine de l'aquaculture. En ce moment, la sélection des propositions est en cours et la négociation des contrats relatifs aux projets sélectionnés est prévue pour l'été prochain.


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