No.3  juillet 2008  
   Perspectives de récolte et situation alimentaire

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Faits saillants

Pays en crise ayant besoin d’une aide extérieure (total: 34 pays)

Le point sur les crises alimentaires

Dossier sur la situation mondiale de l’offre et de la demande de céréales

Mesures prises par les gouvernements pour atténuer l’impact de la flambée des prix

Indicateurs de la FAO concernant la situation mondiale de l’offre et de la demande de céréales

Indices FAO des prix des aliments

Examen par région

Dossier spéciaux: Zimbabwe

Annexe statistique

Note

Examen par région

Afrique

Top

Afrique du Nord

Top

En Afrique du Nord, la moisson des céréales d'hiver (blé et orge principalement), qui représentent le gros de la production céréalière de la sous-région, est en cours; les dernières prévisions de la FAO établissent la production totale de blé (qui est la principale culture) de la sous-région à environ 16 millions de tonnes, soit 18 pour cent de plus que le niveau réduit par la sécheresse enregistré l'année précédente, tandis que celle d’orge atteindrait quelque 3 millions de tonnes, soit une hausse d’environ 7 pour cent par rapport à 2007. Les perspectives sont favorables en Égypte, qui est le plus gros producteur de la sous-région, où la production de blé devrait progresser de 12 pour cent par rapport à l'an dernier et de 9 pour cent par rapport à la moyenne récente. En Algérie, la récolte de blé devrait également progresser d'environ 7 pour cent par rapport à la moyenne. Au Maroc, Les dernières prévisions laissent entrevoir une forte reprise de la production céréalière par rapport à la récolte de l'an dernier qui avait souffert de la sécheresse, mais celle-ci devrait rester inférieure à la moyenne. La production de blé est estimée à 3,7 millions de tonnes, soit plus du double de la mauvaise récolte de l'an dernier, mais toujours 15 pour cent au-dessous de la moyenne. En revanche, les prévisions sont moins bonnes en Tunisie et des récoltes réduites sont attendues cette année, du fait essentiellement des réserves d'humidité insuffisantes à l'époque des semis et des pluies irrégulières tombées ensuite dans les principales régions productrices. Malgré les incitations accordées aux agriculteurs par le gouvernement, la production de blé devrait, selon les estimations provisoires, reculer par rapport à celle de l'an dernier, qui était de 1,4 million de tonnes, pour s'établir à 870 000 tonnes. La production d'orge devrait également être inférieure à la moyenne.

Tableau 4. Production céréalière de l'Afrique (en millions de tonnes)
 
Blé
Céréales secondaires
Riz (paddy)
Total des céréales
 
2006

2007
estim.

2008
prév.

2006

2007
estim.

2008
prév.

2006

2007
estim.

2008
prév.

2006

2007
estim.

2008
prév.

Afrique
24.9
19.6
21.9
103.0
98.8
105.8
22.5
22.4
23.2
150.4
140.8
150.8

Afrique du
Nord

18.7
13.4
15.9
12.6
10.9
11.5
6.8
6.6
6.6
38.1
30.9
34.0
Égypte
8.3
7.4
8.2
7.9
7.9
8.1
6.8
6.5
6.6
23.0
21.8
23.0
Maroc
6.3
1.6
3.7
2.9
0.9
1.5
0.0
0.0
0.0
9.2
2.5
5.2

Afrique de
l'Ouest

0.1
0.1
0.1
43.2
41.2
43.7
9.8
9.7
10.3
53.2
50.9
54.1
Nigéria
0.1
0.1
0.1
24.8
23.3
24.8
4.0
3.9
4.0
28.9
27.2
28.8

Afrique
centrale

0.0
0.0
0.0
2.9
3.0
3.0
0.4
0.4
0.4
3.4
3.4
3.5

Afrique de
l'Est

3.7
3.8
3.8
27.8
26.6
26.3
1.6
1.8
1.9
33.1
32.2
32.1
Éthiopie
2.5
2.8
2.8
10.8
11.3
10.8
0.0
0.0
0.0
13.3
14.0
13.6
Soudan
0.7
0.6
0.6
5.9
4.7
5.3
0.0
0.0
0.0
6.6
5.3
5.9

Afrique
australe

2.5
2.3
2.1
16.5
17.2
21.2
3.8
3.9
3.9
22.7
23.4
27.3
Madagascar
0.0
0.0
0.0
0.3
0.4
0.4
3.5
3.6
3.6
3.8
4.0
4.0
Afrique du Sud
2.1
1.9
1.8
7.3
7.8
12.6
0.0
0.0
0.0
9.4
9.7
14.4
Zimbabwe
0.2
0.1
0.1
1.7
1.0
0.8
0.0
0.0
0.0
1.9
1.2
0.9
Note: Total calculé à partir de chiffres non arrondis.

Les pays d'Afrique du Nord ont été gravement touchés par la hausse des cours mondiaux des céréales, car ils dépendent fortement des importations. Les gouvernements ont mis en œuvre diverses mesures visant à compenser cette flambée, parmi lesquelles la levée des droits de douane, le contrôle des prix et le versement de subventions, ce qui a lourdement grevé les finances publiques. En Algérie par exemple, le système de subventions accordées pour le pain aurait coûté au gouvernement environ 50 millions d'USD par mois. En dépit de ces mesures, l'inflation continue de s'aggraver dans toute la sous-région: en Égypte, le taux d'inflation d'une année sur l'autre a atteint 16,4 pour cent en avril 2008 contre 6,9 pour cent en décembre 2007, principalement du fait de la hausse des prix dans le secteur de l'alimentation, où le taux d'inflation d'une année sur l'autre a fait un bond, passant de 8,6 pour cent en décembre 2007 à 22 pour cent en avril 2008. L'augmentation prévue de la production de blé, notamment au Maroc et en Égypte, devrait atténuer les effets de la hausse des cours internationaux des denrées de base sur l'accès aux vivres dans ces pays. Même en Tunisie, où l'on prévoit un recul important de la production, l'inflation des prix à la consommation a ralenti pour la première fois depuis presque une année pour se situer à 5,3 pour cent en mai. L'arrivée sur le marché de la nouvelle récolte locale a freiné l'inflation des prix, qui est passée de 8,1 pour cent en avril à 7,1 pour cent en mai.

Perspectives de récolte et situation alimentaire

 

Afrique de l'Ouest

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Les prix des denrées alimentaires sont élevés et ne cessent d'augmenter, ce qui continue d'éroder le pouvoir d'achat des consommateurs et l'accès à la nourriture dans la sous-région malgré les diverses mesures prises par les gouvernements. À Dakar, la capitale du Sénégal, le prix du riz importé - la principale denrée de base - s'établissait en avril 2008 à 20 pour cent de plus qu'à la même époque l'an dernier, tandis que cette augmentation était de 43,1 pour cent à Diourbel et de 47,1 pour cent à Tambacounda. Dans le centre et l'est de la sous-région, qui dépend moins des importations céréalières en provenance du marché international, la situation n'est guère plus brillante: à Ouagadougou (Burkina Faso), à Bamako (Mali) et à Niamey (Niger), le prix du mil, qui est la principale denrée de base dans ces pays, était en hausse de respectivement 33 pour cent, 33 pour cent et 24 pour cent début juin 2008 par rapport à la même époque l'an dernier. Sur la même période, le prix du riz importé avait augmenté de 87 pour cent, 39 pour cent et 13 pour cent respectivement. Cette tendance à la hausse des prix des céréales devrait se poursuivre jusqu'à l'arrivée sur le marché des nouvelles récoltes.

Perspectives de récolte et situation alimentaire

 

Perspectives de récolte et situation alimentaire

 

Perspectives de récolte et situation alimentaire

 

Perspectives de récolte et situation alimentaire

 

L’évolution de la situation alimentaire à court terme dépendra étroitement des résultats de la campagne agricole qui vient à peine de commencer. Les superficies cultivées devraient considérablement progresser en raison de la hausse des prix et des différentes mesures adoptées en vue d'accroître la production (octroi de subventions pour les semences et engrais, notamment). Toutefois, les pluies restent le principal facteur déterminant pour les rendements, car les terres irriguées sont peu nombreuses.

Les précipitations ont été irrégulières jusqu'à présent dans toute la sous-région, mais selon l'exercice de prévision du climat effectué chaque année par le Centre africain pour les applications de la météorologie au développement (ACMAD) et le Centre Agrhymet, elles devraient s'intensifier au cours des prochains mois. Dans le cas de la région du Sahel, qui reçoit environ 80 pour cent de ses précipitations annuelles de juillet à septembre, la probabilité d'une pluviosité normale ou supérieure à la normale se précise. Dans les pays riverains du golfe de Guinée, on prévoit une pluviosité proche de la normale. Dans ces pays, la saison des pluies est désormais bien établie et le maïs de la campagne principale se développe de manière satisfaisante dans le sud et le centre, tandis que le mil et le sorgho à campagne unique lèvent dans le nord. En bref, les premières perspectives générales de récolte sont bonnes en Afrique de l'Ouest et la situation des disponibilités vivrières devrait quelque peu s'assouplir à partir de septembre.

Afrique centrale

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En Afrique centrale, en dépit des mesures prises par les gouvernements pour atténuer les effets négatifs de la hausse des cours mondiaux des produits, les prix des denrées alimentaires continuent de grimper sur les marchés intérieurs, ce qui érode gravement le pouvoir d'achat des consommateurs. En République centrafricaine, le prix du riz a augmenté de 71 pour cent entre janvier et juin. Celui d'autres denrées alimentaires telles que le manioc, l'huile et la viande a plus que doublé pendant la même période. Au Cameroun, où le gouvernement a récemment relevé de 15 pour cent les salaires des fonctionnaires et annulé les droits de douane pour un certain nombre de denrées alimentaires, la flambée se poursuit également.

Dans ces deux pays, les précipitations sont adéquates depuis le début de la campagne agricole en avril et la récolte du maïs de la première campagne de 2008 est imminente, ce qui devrait atténuer les effets de la hausse des cours mondiaux des produits. En République centrafricaine, toutefois, le redressement agricole continue d'être perturbé par les troubles civils persistants et par le manque d'intrants agricoles, notamment dans le nord où près de 300 000 personnes auraient été chassées de leur foyer au cours des deux dernières années. L'insécurité persistante tant au Tchad que dans la région du Darfour au Soudan menace d'aggraver encore la situation dans le nord du pays.

Afrique de l'Est

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Les perspectives concernant les récoltes de 2008 sont défavorables dans plusieurs pays

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La récolte des céréales de la campagne principale de 2008 est en cours ou sur le point de commencer en Somalie, en Tanzanie, en Ouganda et au Kenya. En Éthiopie, la récolte de la campagne secondaire "belg" est en cours. Bien que les précipitations décisives qui tombent entre mars et mai se soient améliorées vers la fin de cette période, la pluviosité globale reste inférieure à la normale sur de grandes étendues en Éthiopie, en Somalie, en certains endroits de l'ouest du Kenya et dans le Karamodja en Ouganda. Ainsi, les perspectives de récolte demeurent pessimistes dans ces pays. Les semis des céréales secondaires de la campagne principale de 2008 ont débuté au Soudan.

En Érythrée, les semis des céréales de la campagne "Kiremti", à récolter à partir de novembre, sont en cours. L'indice de végétation (NDVI) est bas dans la région du nord de la Mer rouge, du fait des précipitations inférieures à la moyenne qui sont tombées au cours des premiers mois de 2008. Dans les régions montagneuses du centre, on signale des conditions de végétation normales suite à une pluviosité adéquate. En raison des conditions météorologiques généralement bonnes et de la légère progression de la superficie sous sorgho (principale céréale cultivée), la production céréalière totale de 2007 a progressé, selon les estimations, de quelque 60 000 tonnes pour s'établir à 462 000 tonnes. Toutefois, Malgré une progression importante ces quelques dernières années, la production céréalière intérieure ne suffit pas à couvrir les besoins et de grandes quantités de céréales doivent être importées. Les prix des produits alimentaires sur le marché d'Asmara suivent une tendance à la hausse depuis juillet 2007, avec de graves répercussions sur un grand nombre de personnes vulnérables.

En Éthiopie, malgré des précipitations modérées en mai, la pluviosité globale entre mars et mai a été inférieure à la normale, débouchant sur des conditions de sécheresse dans une grande partie du pays, y compris dans les zones de culture secondaire "belg". Par conséquent, la récolte en cours devrait être en nette diminution par rapport aux résultats exceptionnels de ces dernières années. On signale un amenuisement des disponibilités d'eau dans plusieurs régions, les plus durement touchées étant l’Afar, les Somali et les basses terres d'Oromiya. En revanche, dans l'ouest du pays, les précipitations sont abondantes et bien réparties depuis le début de la campagne à la fin mars. Les pluies de mai ont été bénéfiques à la croissance des cultures de la campagne principale "meher" précocement mises en terre, dont les résultats dépendront toutefois dans une large mesure des conditions météorologiques qui règneront jusqu'à la récolte, laquelle doit commencer en octobre.

Au Kenya, du fait des pluies inférieures à la moyenne qui sont tombées de mars à mai dans le nord de la vallée du Rift et dans les provinces du nord-ouest, les réserves d'eau déjà insuffisantes suite à une mauvaise saison d'octobre à décembre 2007 ont encore diminué. Le volume de maïs récolté dans les principaux districts producteurs du nord de la vallée du Rift tels que Trans-Nzoia, Uasin Gishu et Lugari devrait chuter considérablement. Ce recul de la production est imputable non seulement au déplacement des agriculteurs et à des conditions météorologiques instables, mais également à la hausse des prix du carburant et des intrants agricoles ainsi qu'au coût élevé de la main-d'oeuvre. Suite à une pluviosité suffisante dans les régions à régime bimodal du sud de la vallée du Rift et de l'ouest du Kenya, l'état des cultures de maïs semble bon et dans les zones de semis précoces du sud de la vallée du Rift, quelques agriculteurs ont signalé qu'ils récoltaient du maïs vers/frais, ce qui laisse entrevoir que la récolte pourrait y démarrer à temps en août. Pour cette année, le Ministère de l'agriculture a estimé la production de maïs de la saison des longues pluies à 2,16 millions de tonnes, soit environ 20 pour cent de moins qu'en 2007/08 et 15 pour cent de moins que la moyenne récente. En vue d'accroître la production céréalière, le gouvernement a lancé une série de projets qui prévoient notamment la diversification des cultures et des interventions relatives à l'approvisionnement en intrants (fourniture d'engrais et de semences, location de tracteurs et mécanismes de crédit à l'intention des agriculteurs).

En Somalie, la récolte de céréales de la campagne principale Gu, qui doit être rentrée à partir du mois prochain, sera très probablement mauvaise en raison du démarrage tardif des précipitations et de leur insuffisance dans la plupart du pays. Dans de nombreuses zones méridionales, les cultures étaient déjà fanées et desséchées à la fin mai et bien que les faibles précipitations tombées en juin aient permis de reconstituer les réserves d'eau, elles sont arrivées trop tard pour être bénéfiques. Les violentes précipitations tombées récemment à Mogadiscio ont provoqué quelques inondations. Un temps sec a prévalu également dans les régions pastorales centrales de Galagadud et de Hiran et dans plusieurs zones pastorales au nord. L'état des cultures est très mauvais en ce qui concerne tant le sorgho que le maïs et l'indice de végétation du maïs relevé dans le Bas Shabelle pour cette époque de l'année est le plus faible de ces 10 dernières années.

Au Soudan, le volume de blé irrigué récolté au début de l'année est estimé à 587 000 tonnes, ce qui est plus que la moyenne quinquennale mais représente une diminution de 16 pour cent par rapport à la récolte abondante de 2007. Les semis de céréales secondaires de 2008 - sorgho et mil essentiellement - ont commencé. Les disponibilités d'intrants agricoles seraient normales ou supérieures à la normale. Les pluies qui tomberont de juillet à septembre seront décisives pour l'établissement et le développement des cultures, dont l'essentiel doit être récolté à partir de novembre.

En République-Unie de Tanzanie, la récolte des principales céréales secondaires (maïs essentiellement) s'achèvera le mois prochain. Le volume des précipitations ayant été normal, le volume récolté devrait progresser par rapport à l'an dernier et être supérieur à la moyenne quinquennale. La production de paddy augmentera probablement un peu par rapport à la récolte de l'an dernier, qui était de 1,4 million de tonnes. Cette bonne récolte devrait couvrir les besoins alimentaires du pays et entraîner un fléchissement des prix de gros des céréales, comme on le signale déjà dans le district de Mbeya.

En Ouganda, la récolte des principales céréales secondaires est en cours. En raison des précipitations normales tombées dans la plupart des régions productrices, la production végétale et animale devrait être au même niveau que d'ordinaire. En revanche, les pluies inférieures à la normale dans le Karamodja se traduiront par de mauvais résultats pour la deuxième année consécutive.

Le nombre de personnes nécessitant des secours d'urgence continue d'augmenter dans la sous-région

Top

En Somalie, du fait de la mauvaise récolte Gu rentrée en 2008, qui fait suite à deux campagnes inférieures à la normale (campagne Gu de 2007 et campagne Deyr de 2007/08), la situation des disponibilités alimentaires est critique. Sur le plan humanitaire, la situation se détériore rapidement sous l'effet conjugué de la hausse des prix des produits alimentaires, de la forte dévaluation du shilling somalien, de la perturbation des marchés et des échanges intérieurs et de l'insécurité civile croissante. Selon les estimations actuelles, 2,6 millions de personnes - environ le tiers de la population totale - ont besoin d'une aide, ce qui représente une augmentation de plus de 40 pour cent depuis janvier de cette année. Le nombre de personnes déplacées dans le pays est estimé à 1,1 million. Depuis janvier 2008, les mouvements de population pour fuir la capitale ont augmenté de 20 pour cent, ce qui porte le nombre de personnes qui ont quitté Mogadiscio depuis février 2007 à 860 000 au total. Selon l'Unité d'analyse de la sécurité alimentaire, la situation risque de se dégrader encore au cours des prochains mois et à la fin de l'année, 3,5 millions de personnes - soit environ la moitié de la population totale - pourrait avoir besoin d'un appui aux moyens de subsistance ou d'une aide humanitaire.

En Éthiopie, on signale des conditions de sécheresse dans une grande partie du pays, y compris dans les régions de cultures secondaires "belg". Bien que cette récolte ne représente qu'une faible part de la production céréalière totale du pays, dans les régions d'Amhara et de Tigray, où la production est très réduite, environ un million de personnes dépendent de cette culture, qui représente environ la moitié de leur consommation alimentaire annuelle. Récemment, le gouvernement et les organismes humanitaires partenaires ont estimé que quelque 510 000 tonnes de céréales étaient nécessaires pour couvrir les besoins d'aide alimentaire d'urgence de 4,6 millions de personnes jusqu'en novembre 2008. Le nombre de personnes ayant besoin d'une aide a donc augmenté de 2,6 millions par rapport aux estimations d'avril 2008. En outre, il pourrait encore augmenter, car 8 millions de personnes demeurent exposées à l'insécurité alimentaire chronique. Sur les 598 000 tonnes requises au total, 130 000 tonnes seulement (30 pour cent) sont disponibles ou ont été promises. Ainsi, afin d'éviter une nouvelle dégradation de la situation des disponibilités alimentaires des personnes touchées, des contributions doivent être faites sans tarder à la filière de l'aide alimentaire.

Le PAM a annoncé qu’en raison de fonds insuffisants, il avait été contraint de réduire l'aide alimentaire fournie à des dizaines de milliers de bénéficiaires dans les zones touchées par la sécheresse et que faute de nouvelles contributions, il ne serait pas en mesure de répondre entièrement aux besoins d'aide alimentaire croissants. Pour tenter de réduire l’impact de l'inflation - qui s'élève à 20 pour cent par an - sur les populations pauvres, le gouvernement a décidé de supprimer les taxes sur la valeur ajoutée et sur le chiffre d'affaire en ce qui concerne les céréales et les farines alimentaires - qui représentent plus de la moitié de la consommation du pays - ainsi que tous les types de taxes qui frappent l'huile alimentaire et les surtaxes sur le savon. Le gouvernement a également pris des mesures prévoyant notamment l'octroi de subventions directes et indirectes et a dépensé 372 millions d'ETB (soit 38 millions d'USD) pour subventionner le blé et 3,52 milliards d'ETB (366 millions d'USD) pour subventionner le carburant. Le programme de distribution mensuelle institué en mars 2007, au titre duquel les citadins à faible revenu reçoivent 25 kg de blé, sera maintenu, tout comme la distribution d'huile alimentaire et d'autres produits.

Il faudra mettre en œuvre des opérations de secours à l'intention des populations pastorales et des pauvres des zones urbaines à Djibouti, car la sécurité alimentaire diminue en raison des pluies inadéquates et du renchérissement des produits alimentaires. Des transferts de ressources directs et indirects - subventionnement des marchés et fourniture de vivres et d'eau notamment - sont nécessaires pour appuyer un nombre croissant de ménages exposés à l'insécurité alimentaire. Des mesures sanitaires préventives sont en outre nécessaires pour éviter les épidémies d'origine hydrique.

En Érythrée, la cherté des produits alimentaires et l'inflation continuent de peser sur une grande partie de la population, tandis que les tensions dans la région, nouvelles ou persistantes, pourraient entraîner d'autres déplacements de population et accroître les besoins d'aide humanitaire. Les flambées épidémiques - de choléra et de malaria notamment - restent préoccupantes en raison de la saison des pluies en cours. La situation va s'aggraver du fait du manque d'eau salubre et d'installations sanitaires, ainsi que de l'apparition d'autres maladies endémiques telles que la fièvre jaune et la méningite.

Au Kenya, les précipitations adéquates tombées dans la plupart des zones pastorales depuis le début de la campagne en mars ont amélioré les disponibilités de parcours et d'eau, favorisant la productivité de l'élevage et la production de lait. Toutefois, les conflits, la hausse des prix des céréales et d'autre denrées essentielles et les maladies animales telles que la peste des petits ruminants qui sévit actuellement dans un grand nombre de régions du nord du pays, sont autant de facteurs qui ont empêché les éleveurs de tirer parti des précipitations, sapé leur aptitude à se remettre de la sécheresse et accentué leur insécurité alimentaire. Dans l'ensemble, la situation de la sécurité alimentaire risque de se dégrader en raison de la sécheresse, des pertes de production vivrière dues aux maladies animales et phytosanitaires, du renchérissement des produits alimentaires et des intrants agricoles ainsi que de la perturbation des marchés. Plus de 500 000 personnes touchées par la violence qui a suivi les élections, parmi lesquelles 113 000 PDI installées dans 134 camps et environ 230 000 PDI dans les districts du Mont Elgon, auront encore besoin d'une aide humanitaire et d'un appui au redressement au cours des prochains mois. On signale un afflux constant de réfugiés en provenance de la Somalie dans la province du nord-est.

Dans la partie orientale du sud du Soudan, les ménages sont actuellement exposés à une grave insécurité alimentaire en raison des pénuries suscitées par la perte des récoltes lors des crues précoces et supérieures à la normale de l'an dernier. Ces pénuries sont aggravées par le manque d'accès aux marchés, en raison de l'insuffisance voire de l'absence de routes et par l'insécurité. La situation des disponibilités alimentaires à Rubkina et à Ruweng risque de se dégrader au cours des prochains mois du fait de l'escalade du conflit frontalier entre le nord et le sud du Soudan qui a éclaté en décembre 2007. Les 50 000 personnes qui auraient été déplacées à l'intérieur du pays, suite aux troubles civils qui ont eu lieu à Abeyei en mai, devraient regagner leur foyer dans les prochaines semaines. Dans le nord, les déplacements et la perte des moyens de subsistance devraient se poursuivre dans le Darfour, où 180 000 personnes de plus ont été déplacées au cours des cinq premiers mois de 2008. Étant donné que l'action des organismes humanitaires est limitée en raison des restrictions imposées pour raison de sécurité, que la nourriture et l'eau manquent, que les camps sont surpeuplés et que la récolte céréalière a été mauvaise, il est probable que les souffrances des personnes vulnérables augmenteront.

En Ouganda, la crise alimentaire qui sévit dans le district du Karamodja au nord-est devrait persister. On estime que plus de 700 000 personnes sont exposées à l'insécurité alimentaire et ont besoin d'une aide alimentaire d'urgence à la suite des dégâts causés par les inondations en 2007, de l'insécurité prolongée, de l'insuffisance des pluies ces trois dernières années, de la chute des prix du bétail et du miellat qui a provoqué de graves dégâts au sorgho. Le gouvernement a fourni quelques outils agricoles et des semences aux agriculteurs, mais la population a encore besoin de secours alimentaires pour couvrir sa consommation jusqu'à la prochaine récolte. Les réserves vivrières et les disponibilités commercialisables sont adéquates, ce qui contribue à maintenir la sécurité alimentaire dans d'autres régions à régime unimodal.

Les prix des céréales restent élevés bien que la récolte soit en cours.

En Érythrée, suite à l'augmentation généralisée survenue sur les marchés internationaux, les prix des denrées alimentaires à Asmara ne cessent d’augmenter depuis juillet 2007. En mai 2008, le prix de détail de la farine de blé, coté à 3 700 ENR les 100 kg, était en hausse d'environ 9 pour cent par rapport au mois précédent et représentait plus du double du prix relevé en mai 2007. De même, le prix de détail du maïs a atteint 2 700 ERN les 100 kg en mai 2008, soit plus de deux fois plus qu'en juillet 2007. En Éthiopie, les prix des céréales ont continué d'augmenter en 2008 après un léger fléchissement à la fin 2007. À Addis-Abeba, le prix du blé est passé de 426 USD la tonne en mars à 438 USD la tonne en avril. Sur le même marché, le maïs était coté à 324 USD la tonne, contre 160 USD la tonne un an auparavant. Du fait des prix généralement élevés, les ménages pauvres risquent d'avoir de plus en plus de mal à se procurer des vivres en quantités suffisantes.

Les prix des céréales restent élevés bien que la récolte soit en cours.

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En Érythrée, suite à l'augmentation généralisée survenue sur les marchés internationaux, les prix des denrées alimentaires à Asmara ne cessent d’augmenter depuis juillet 2007. En mai 2008, le prix de détail de la farine de blé, coté à 3 700 ENR les 100 kg, était en hausse d'environ 9 pour cent par rapport au mois précédent et représentait plus du double du prix relevé en mai 2007. De même, le prix de détail du maïs a atteint 2 700 ERN les 100 kg en mai 2008, soit plus de deux fois plus qu'en juillet 2007. En Éthiopie, les prix des céréales ont continué d'augmenter en 2008 après un léger fléchissement à la fin 2007. À Addis-Abeba, le prix du blé est passé de 426 USD la tonne en mars à 438 USD la tonne en avril. Sur le même marché, le maïs était coté à 324 USD la tonne, contre 160 USD la tonne un an auparavant. Du fait des prix généralement élevés, les ménages pauvres risquent d'avoir de plus en plus de mal à se procurer des vivres en quantités suffisantes.

Perspectives de récolte et situation alimentaire

 

Perspectives de récolte et situation alimentaire

 

Au Kenya, suite à une récolte nettement réduite dans les principaux districts producteurs de maïs de la région du nord du Rift, le prix du maïs sur le marché de Nairobi - qui a varié entre 199 USD la tonne et 222 USD la tonne de mai 2007 à janvier 2008 - est passé à 387 USD la tonne en mai 2008. En Somalie, un nouveau renchérissement des produits alimentaires est survenu du fait de l'insuffisance des disponibilités céréalières après deux mauvaises récoltes consécutives, de la hausse considérable des prix des produits importés et de la demande croissante des PDI. Dans l'ensemble, les prix du sorgho ont augmenté de plus de 60 pour cent depuis janvier 2008 dans les principales zones de production de cette céréale. En avril, les prix les plus élevés ont été relevés sur le marché de Beletweyne (7 500 SOS le kg) et de Hudur (7 250 SOS le kg). Les prix les plus bas ont été signalés à Bardera et à Baidoa, où le sorgho était coté à 3 600 SOS le kg et 5 150 SOS le kg respectivement. Au Soudan, les prix du sorgho et du mil se sont stabilisés à un niveau élevé. Cette année, la tendance saisonnière à la baisse des prix, qui se vérifie normalement juste après la récolte, a été moins marquée que lors des années précédentes. À Khartoum, le prix de gros du sorgho, qui a oscillé entre 40 SDG et 47 SDG le sac de 90 kg entre novembre 2007 et février 2008, est passé en avril à 82 SDG le sac de 90 kg. Les prix du blé, qui avoisinaient 100 SDG le sac de 90 kg sur la période allant d'octobre à décembre, ont atteint 140 SDG le sac de 90 kg en avril.

En République-Unie de Tanzanie, en raison de l'interdiction des exportations de produits agricoles imposée par le gouvernement, de l'importation de grandes quantités de maïs et des perspectives favorables concernant la récolte de maïs en cours, les prix de gros à Dar-es-Salaam ont reculé ces derniers mois, pour s'établir à 289 USD la tonne en mai, soit 46 USD de moins que le sommet atteint en janvier. En Ouganda, bien que la récolte s'annonce normale, le prix du maïs est monté à 370 USD la tonne en mai, soit 200 USD de plus la tonne qu'il y a tout juste quatre mois en janvier.

Afrique australe

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La production céréalière en 2008 est généralement bonne dans la sous-région mais les résultats sont variables au niveau des pays

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La production céréalière totale de la sous-région en 2008 (y compris les prévisions concernant de petites quantités de blé de la campagne secondaire qui est en cours dans quelques pays), est estimée à 27,3 millions de tonnes, soit 17 pour cent de plus qu'en 2007 et le plus haut niveau enregistré depuis 2000 (voir le tableau 5). Ces résultats sont essentiellement attribuables à une récolte exceptionnelle en Afrique du Sud, où la production de maïs et d'autres céréales a nettement repris par rapport au faible niveau de l'an dernier. Au Swaziland, au Botswana et au Mozambique, la production a également progressé par rapport au niveau généralement faible de l'an dernier, tandis que la Zambie, le Malawi, l'Angola et le Zimbabwe ont rentré des récoltes moins abondantes qu'en 2007. En ce qui concerne le maïs, principale culture de base de la sous-région, la production totale est estimée à 20 millions de tonnes, soit 25 pour cent de plus que le volume peu satisfaisant de l'an dernier. Si l'on ne tient pas compte de l'Afrique du Sud, la production totale des autres pays a reculé par rapport à l'an dernier, tout en restant au-dessus de la moyenne quinquennale (figure 10).

Tableau 5. Afrique australe - Production de maïs et de céréales (en milliers de tonnes)

 
Maïs
Total des céréales
 

2008
prévisions

2007
 estim.

2003-07
moyenne

2008 par rapport à:

2008
prévisions

2007
 estim.

2003-07
moyenne

2008 par rapport à:
 

2007
(%)

la moyenne
de 5 ans (%)

2007
(%)

la moyenne
de 5 ans (%)

Augmentation par rapport à 2007 du total des céréales

Swaziland
64
26
61
146.2
4.9
65
27
62
139.7
5.2
Botswana
7
1
6
626.6
21.1
44
28
33
56.1
34.1

Afrique du Sud

12 062
7 339
9 081
64.4
32.8
14 366
9 698
11 417
48.1
25.8
Mozambique
1 709
1 579
1 436
8.2
19.0
2 355
2 168
1 997
8.6
17.9

Variation faible ou nulle par rapport à 2007 du total des céréales

Namibie
52
52
40
0.0
30.3
116
114
122
1.4
-5.2
Lesotho
69
75
86
-8.5
-19.8
92
91
113
1.2
-18.2
Madagascar
390
390
342
0.0
14.0

4 001

3 997

3 619

0.1
10.6

Recul par rapport à 2007 du total des céréales

Zambie
1 212
1 366
1 206
-11.3
0.5
1 460
1 604
1 398
-9.0
4.4
Malawi
2 949
3 445
2 193
-14.4
34.5
3 182
3 658
2 339
-13.0
36.1
Angola
616
700
622
-12.0
-1.0
738
863
762
-14.6
-3.2
Zimbabwe
647
849
977
-23.8
-33.8
885
1 172
1 306
-24.5
-32.2
Afrique australe
19 776
15 823
16 050
25.0
23.2
27 304
23 422
23 168
16.6
17.9

Afrique australe non compris l’Afrique du Sud

7 714
8 484
6 969
-9.1
10.7
12 938
13 724
11 751
-5.7
10.1

Source: Missions FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires pour leZimbabwe et le Swaziland; pour les autres pays – estimations nationales des gouvernements.
Note: Total calculé à partir de chiffres non arrondis.

Perspectives de récolte et situation alimentaire

 

En Afrique du Sud, les semis de blé de 2008 - qui représentent environ 90 pour cent de la production totale de blé de la sous-région - et ceux d'autres cultures de la campagne secondaire, ont eu lieu en mai-juin dans les régions productrices du sud et du centre. Selon les estimations préliminaires, la superficie ensemencée aurait augmenté de 19 pour cent par rapport à l'année précédente, en réaction à la hausse des prix sur le marché intérieur et international.

Besoins d'importations pour 2008/09

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Compte tenu de la récolte abondante en Afrique du Sud, les estimations de la FAO font état d'une diminution des besoins d'importations céréalières dans l'ensemble de la sous-région pour la campagne commerciale 2008/09 par rapport à 2007/08. Toutefois, si l'on ne tient pas compte de l'Afrique du Sud, les besoins d'importations céréalières des autres pays devraient s'accroître de 11 pour cent, une augmentation encore plus marquée, de plus d'un tiers, étant attendue pour le maïs (tableau 6 et figures 11 et 12). Du fait du recul considérable des disponibilités céréalières par habitant, auquel il faut ajouter la forte diminution de la capacité d'importer par des voies commerciales en raison des prix élevés constatés actuellement pour les produits alimentaires et le carburant, les besoins d'aide alimentaire devraient nettement s'accentuer dans la sous-région.

Tableau 6. Afrique australe – Besoins d’importations pour 2008/09 et importations estimatives pour 2003/04- 2007/08 (en milliers de tonnes)1

 
Maïs
Total des céréales
 
2008/09
prévisions
2007/08

2003/04-
2007/08
moyenne

2008/09 par rapport à

2008/09
prévisions

2007/08

2003/04-
2007/08 moyenne

2008/09 par rapport à
 

2007/08
%

la moyenne
de 5 ans
%

2007/08
%

la moyenne
de 5 ans
%

Recul des importations céréalières par rapport à 2007/08

Malawi
20
96
146
-79.2
-86.3
90
182
235
-50.6
-61.7
Namibie
54
88
90
-38.9
-39.7
102
182
159
-44.0
-35.8

Afrique du Sud

600
1 200
630
-50.0
-4.8
2 763
3 273
2 561
-15.6
7.9
Botswana
155
145
150
6.9
3.2
301
321
290
-6.2
3.9

Variation faible ou nulle des importations céréalières par rapport à 2007/08

Lesotho
125
97
107
28.7
16.9
220
226
205
-2.7
7.5
Swaziland
81
90
76
-10.2
6.6
142
145
132
-2.3
7.4
Mauritius
86
85
84
1.2
2.1
308
311
304
-1.0
1.2
Mozambique
30
67
120
-55.4
-74.9
693
692
847
0.2
-18.2
Angola
118
60
119
96.7
-1.2
762
739
751
3.2
1.4

Augmentation des importations céréalières par rapport à 2007/08

Madagascar
5
7
9
-25.4
-47.3
390
350
311
11.5
25.3
Zambie
5
9
67
-43.8
-92.5
90
65
162
39.3
-44.3
Zimbabwe
1 003
503
577
99.5
73.8
1 231
702
736
75.4
67.2
Afrique australe
2 282
2 448
2 176
-6.8
4.9
7 092
7 188
6 694
-1.3
5.9
Afrique australe non compris l’Afrique du Sud
1 682
1 248
1 546
34.8
8.8
4 329
3 915
4 132
10.6
4.8

1  Année commerciale avril/mars sauf pour l’Afrique du Sud, la Zambie et la Namibie – mai/avril, et Maurice – janvier/décembre.
Source: Missions FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires pour leZimbabwe et le Swaziland; pour les autres pays – estimations nationales des gouvernements.
Note
: Total calculé à partir de chiffres non arrondis.



Perspectives de récolte et situation alimentaire

 

Perspectives de récolte et situation alimentaire

 

Les cours après récolte des céréales restent élevés

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Les prix des principales céréales à l’ouverture de cette nouvelle campagne commerciale restent supérieurs à ceux de l'an dernier à la même époque en raison de la forte demande internationale et régionale figure 13). En Afrique du Sud, suite à une récolte exceptionnelle, le prix du maïs a légèrement fléchi depuis le début de la campagne, tout en restant bien supérieur à celui pratiqué à la même époque l'an dernier. Par exemple, en mai 2008, le prix du maïs blanc (prix au comptant à Randfontein), soit 1 784 ZAR la tonne, représentait une hausse de 8 pour cent par rapport à un an auparavant. Au Mozambique, en juin 2008, le maïs coûtait 8,57 MZN le kilogramme (prix de gros à Maputo), soit 57 pour cent de plus que pour le même mois en 2007. Au Malawi, le prix de détail du maïs à Lilongwe augmente depuis mai 2007; la brusque augmentation enregistrée en avril 2008, semble correspondre à une réaction excessive du marché suite aux premières prévisions incertaines et conflictuelles concernant la récolte en cours. Au Madagascar, le prix après récolte du riz a commencé à décoller en juin, ce qui est plus tôt que d'habitude.

Perspectives de récolte et situation alimentaire

 

Évaluation de la sécurité alimentaire actuelle au Zimbabwe

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Une Mission conjointe FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires a été entreprise du 29 avril au 23 mai 2008 à la demande du Gouvernement zimbabwéen. La mission a estimé les disponibilités céréalières intérieures totales pour 2008/09 à 840 000 tonnes, soit environ 40 pour cent de moins que l'an dernier. En ce qui concerne le maïs de la campagne principale de 2008, les résultats sont estimés à 575 000 tonnes, soit 28 pour cent de moins qu'en 2007. La récolte de 2007 avait déjà reculé de 44 pour cent par rapport à celle de 2006. Le pays a besoin d'environ 2,1 millions de tonnes de céréales, dont 1,9 million de tonnes destinées à la consommation humaine.

La production et la productivité agricoles moyennes ont fléchi au cours des sept à huit dernières années. Les agriculteurs nouvellement réinstallés ne cultivent qu’environ la moitié de la totalité des terres arables qui leur ont été allouées, en raison des pénuries de puissance de traction et de carburant, ainsi que de l’insuffisance des investissements dans l'infrastructure. Les exploitations commerciales à grande échelle produisent moins du dixième du volume de maïs qu'elles produisaient dans les années 1990. La productivité des fermes communales, qui assuraient auparavant l'essentiel de la production de maïs du pays, a également baissé en près de 10 ans et ne représente plus qu’un quart du total.

Selon la mission, les besoins d'importations céréalières du Zimbabwe d'avril 2008 à mars 2009 s'élèveront à 1,2 million de tonnes, dont environ 1 million de tonnes pour le maïs, qui est la denrée de base. Les importations commerciales de céréales pourraient atteindre 850 000 tonnes au total, soit un manque à combler de 380 000 tonnes. L'aide alimentaire requise de juillet 2008 à mars 2009 pourrait se chiffrer à 395 000 tonnes de céréales.

La situation s'est dégradée cette année en raison des graves difficultés économiques suscitées par l’inflation galopante, le déséquilibre permanent de la balance des paiements, la livraison tardive des semences, les pénuries d'engrais, la faible rentabilité des céréales, la détérioration des infrastructures et la vague de sécheresse prolongée après des pluies trop abondantes. Les agriculteurs semblent peu enclins à produire plus que leurs besoins de subsistance, étant donné le manque de nouveaux débouchés commerciaux et le contrôle des prix (prix d'achat fixe) dans un contexte d'hyperinflation (voir la figure). Les prix du maïs et de plusieurs autres produits essentiels sont contrôlés par l’Office de commercialisation des céréales (GMB), qui fixe le prix d'achat offert aux agriculteurs et le prix de vente aux minoteries (ainsi que le prix de la farine de maïs que celles-ci font payer aux consommateurs), aux groupes vulnérables et à d’autres utilisateurs commerciaux (essentiellement dans le secteur fourrager). Toutefois, le maïs s'échange en petites quantités parmi les agriculteurs (ventes d'agriculteur à agriculteur) et les petits commerçants sur des marchés informels et souvent clandestins. Le prix d'achat fixé par le GMB, qui est valable pour tout le pays, a augmenté très progressivement et reste globalement nettement inférieur au prix de détail sur les marchés parallèles. Même si le renchérissement du maïs est nettement inférieur à l'inflation vertigineuse des prix en général, les prix en équivalent USD. restent à la hausse en raison de la mauvaise récolte rentrée cette année et de la flambée des cours mondiaux.

En outre, le marché de la main-d'oeuvre rurale est fortement perturbé et inefficace, faute d'information précise sur les salaires en vigueur et les zones de main-d'oeuvre excédentaire/déficitaire, notamment dans ce contexte d'inflation galopante. La cherté du transport et l’absence de liaison entre les régions excédentaires (généralement associées aux communautés locales) et les régions où la demande est forte (grandes exploitations agricoles commerciales et régions agricoles A2) ont aggravé les problèmes d'approvisionnement.

Le Zimbabwe a accusé un recul économique d'environ 45 pour cent entre 1998 et 2007 et son taux d'inflation annuel est le plus élevé du monde (plus de 350 000 pour cent en mars 2008). Cette situation a considérablement érodé le pouvoir d'achat de la population, limitant son accès aux rares disponibilités locales.

L'analyse de la sécurité alimentaire des ménages montre qu'environ 2 millions de personnes des zones urbaines et rurales risquent d'être exposées à l’insécurité alimentaire entre juillet et septembre 2008, chiffre qui passerait à 3,8 millions entre octobre et décembre, pour culminer à environ 5 millions au plus fort de la période de soudure entre janvier et mars 2009. Les populations exposées à l'insécurité alimentaire nécessiteront une aide alimentaire s'élevant à quelque 395 000 tonnes de céréales en 2008/09. D'autres denrées, telles que huile, légumes secs et compléments alimentaires, seraient également nécessaires pour répondre aux besoins essentiels des groupes les plus vulnérables.

Pour permettre l'amélioration à court et moyen termes de la sécurité alimentaire dans le pays, la mission a formulé les recommandations suivantes:

•      fourniture urgente de semences de qualité et d'engrais par le gouvernement et la communauté internationale. Des variétés appropriées de maïs et de petites céréales devraient être livrées suffisamment à l'avance pour la prochaine campagne de semis, qui débutera en octobre.

•      ouverture du système de commercialisation des céréales au secteur privé afin de garantir que les céréales peuvent être importées et transportées rapidement là où il le faut.

•      ouverture d’une concertation entre la communauté internationale et le gouvernement de manière à promouvoir une production vivrière durable et la sécurité alimentaire en général en investissant dans la mécanisation et l'infrastructure dans le secteur agricole.

Asie

Top

Extrême-Orient

Top

Production céréalière exceptionnelle en Chine et en Inde, mais mauvaise récolte au Pakistan et en République islamique d'Iran

Top

Les récoltes du blé d'hiver de la campagne principale 2007/08 et du riz de la première campagne sont pratiquement terminées dans toute la sous-région, tandis que la préparation des sols et les semis de riz et de céréales secondaires de la campagne principale ont commencé, les pluies de mousson ayant en général démarré en temps voulu. Dans les pays situés le long de la ceinture équatoriale, la campagne principale de riz est bien avancée.

En Chine, la récolte de la campagne d'hiver de 2008, qui représente environ 95 pour cent de la production totale de blé, est pratiquement achevée dans les grandes provinces productrices. Pour 2008, la production totale du pays, qui comprend quelque 5,1 millions de tonnes de blé de printemps, est désormais estimée provisoirement à 112,5 millions de tonnes, volume record en hausse de 2,4 pour cent par rapport au sommet déjà atteint l'an dernier. Cette augmentation est attribuable au soutien apporté par le gouvernement à la production de blé (subventions directes et relèvement du prix d'achat) et au temps clément qui a régné dans la plupart des régions productrices. On s’attend également à une production record de maïs, qui se chiffrerait à 154 millions de tonnes, soit quelque 2 millions de tonnes de plus que le niveau élevé enregistré l'an dernier.

En Inde, la récolte de blé de 2008 est pratiquement terminée et les estimations provisoires l’établissent à 78 millions de tonnes; ce volume record qui est le plus élevé de ces 8 dernières années et représente 2,2 millions de tonnes de plus que le record de l'an dernier, est dû à un temps propice et à l'utilisation accrue d'intrants durant la campagne principale de végétation. Ces résultats devraient permettre de couvrir intégralement la demande intérieure nationale en 2008/09. Le pays a importé quelque 6,7 millions de tonnes de blé en 2006/07 (avril/mars) et a réduit ses importations à quelque 2 millions de tonnes en 2007/08, suite à la bonne récolte rentrée en 2007.

Les semis de céréales secondaires et de riz de la campagne principale Kharif, à récolter à partir de septembre, ont commencé. Les premières perspectives sont satisfaisantes, grâce à l'arrivée en temps voulu des pluies de mousson du sud-ouest et à la hausse des prix des céréales. Toutefois, les résultats de la campagne Kharif dépendront étroitement des pluies de mousson du sud-ouest en juillet et août.

Contrairement à la production céréalière record enregistrée en Chine et en Inde, ailleurs dans la sous-région, au Pakistan et en République islamique d'Iran, on s’attend à des récoltes moins abondantes. Au Pakistan, le volume de blé de 2008 est désormais estimé à 21 millions de tonnes, soit 1,5 million de tonnes de moins que l'an dernier, du fait de la réduction des emblavures due aux semis tardifs, de l’amenuisement des disponibilités d'eau d'irrigation, de la mauvaise qualité des semences et du renchérissement des engrais. La récolte de blé vient de commencer en République islamique d'Iran et la production de blé de 2008 devrait reculer de quelque 3 millions de tonnes par rapport au record de l'an dernier, pour s'établir à 12 millions de tonnes, en raison de la sécheresse. De ce fait, les importations de blé pourraient passer à plus de 2 millions de tonnes en 2008/09 (avril/mars), ce qui représenterait le plus grand volume en cinq ans, période pendant laquelle le pays est resté largement autosuffisant en blé.

Selon les premières indications, la production de paddy de la sous-région pourrait atteindre un niveau record en 2008, à savoir plus de 600 millions de tonnes, ce qui représente 1,2 pour cent de plus que le record enregistré l'an dernier. Des gains importants sont escomptés dans toute la région, les producteurs réagissant aux prix attrayants. Au Bangladesh, selon les esimations, la récolte de riz boro - qui est déjà terminée – serait abondante. Dans les pays de l'hémisphère Sud, la campagne est bien avancée. Au Sri Lanka, le riz de la campagne principale Maha de 2008, mis en terre en octobre-novembre 2007, a été récolté. On estime la production de paddy de la campagne actuelle à 2,12 millions de tonnes, soit quelque 149 000 tonnes de plus que l'an dernier. De même, en Indonésie, on signale une bonne récolte pour la campagne principale de paddy.

Tableau 7. Production céréalière de l'Asie (en millions de tonnes)

 
Blé
Céréales secondaires
Riz (paddy)
Total des céréales
 
2006

2007
estim.

2008
prév.

2006

2007
estim.

2008
prév.

2006

2007
estim.

2008
prév.

2006

2007
estim.

2008
prév.

Asie
271.1
284.6
279.7
254.1
261.5
260.7
581.9
596.7
603.6
1 107.0
1 142.8
1 144.0
Extrême-Orient
199.0
211.7
215.2
226.7
235.7
236.6
577.0
591.6
598.5
1 002.7
1 039.0
1 050.2
Bangladesh
0.7
0.7
0.9
0.5
0.5
0.5
41.0
43.0
44.0
42.2
44.3
45.4
Chine
104.5
109.9
112.5
156.7
163.1
165.1
184.1
187.0
187.3
445.3
459.9
465.0
Inde
69.4
75.8
78.0
33.2
35.7
34.4
140.0
143.5
145.5
242.6
255.0
257.9
Indonésie
0.0
0.0
0.0
11.6
12.4
12.0
54.5
57.1
58.3
66.1
69.5
70.3
Pakistan
21.7
22.5
21.0
3.8
3.7
3.7
8.2
8.3
8.4
33.7
34.5
33.1
Thaïlande
0.0
0.0
0.0
4.0
3.9
4.2
29.6
32.1
32.3
33.7
36.0
36.5
Viet Nam
0.0
0.0
0.0
3.8
3.6
3.7
35.8
35.9
36.6
39.6
39.4
40.2
Proche-Orient
47.4
45.3
39.9
22.7
20.3
19.6
4.1
4.3
4.4
74.3
69.9
63.9

Iran (République
islamique d’)

14.5
15.0
12.0
4.7
5.1
3.6
2.6
2.8
2.9
21.8
22.9
18.5
Turquie
20.0
17.2
19.0
13.9
11.4
13.2
0.7
0.6
0.7
34.6
29.3
32.9

Pays asiatiques
de la CEI

24.6
27.6
24.4
4.6
5.4
4.5
0.7
0.7
0.7
29.9
33.7
29.7
Kazakhstan
13.7
16.5
14.0
2.5
3.3
2.5
0.3
0.3
0.3
16.5
20.1
16.8

Note: Total calculé à partir de chiffres non arrondis.

Des difficultés d'approvisionnements vivriers persistent dans plusieurs pays en raison des catastrophes, de la réduction de la production céréalière et de la hausse des prix des produits alimentaires.

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Le cyclone Nargis a frappé le Myanmar les 2 et 3 mai 2008, avec des vents atteignant jusqu'à 200 km à l'heure, balayant la région du delta de l'Ayeyarwady (Irrawaddy) et la principale ville et ancienne capitale du pays. Les chiffres officiels établissent à plus de 130 000 le nombre de morts ou de disparus. Plus de 2,4 millions de personnes ont été gravement touchées, parmi lesquelles plus de 750 000 nécessitent une aide alimentaire immédiate. Les divisions de Ayeyarwadi, Bago, Mon, Kayin et Yangon ont été les plus durement touchées. De nombreuses familles ont perdu leurs cultures, leurs réserves alimentaires, leurs troupeaux, leurs étangs de pêche et autres actifs productifs. La situation de la sécurité alimentaire dans le pays, qui était déjà préoccupante, devrait considérablement s'aggraver car le cyclone a frappé la zone de production vivrière dans le sud du pays. Au 23 juin, quelque 17 000 tonnes d’aide alimentaire avaient été livrées dans les zones touchées. En Chine, la province de Sichuan au sud du pays a été frappée le 12 mai par le séisme le plus violent de ces 30 dernières années. Début juin, le bilan était de plus de 69 000 morts et 374 000 blessés. Toutefois, 18 000 personnes étant encore portées disparues, ces chiffres pourraient encore augmenter. Au total, 45,6 millions de personnes seraient touchées, dont 15 millions qui ont été évacuées - quelque 5 millions d'entre elles vivent dans des hébergements provisoires. Selon les estimations officielles, quelque 10 millions de personnes de plus vivent au-dessous du seuil de pauvreté à la suite du tremblement de terre. La plupart de la population touchée par le séisme tire essentiellement sa subsistance de l'agriculture et un bon nombre est exposé à l'insécurité alimentaire. En République populaire démocratique de Corée, le repiquage du riz, qui est la principale activité agricole du moment, est en cours. Le manque d'engrais serait le problème le plus urgent pour la production de cette année. La situation des disponibilités alimentaires demeure précaire suite aux inondations qui ont dévasté les cultures l'an dernier. Le déficit céréalier pour la campagne commerciale 2007/08 (novembre/octobre) est estimé à 1,66 million de tonnes environ. En mai 2008, le prix du riz à Pyongyang a atteint le niveau record de 3 000 won le kg, soit quatre fois plus que le même mois l'an dernier. Le prix du maïs s'élève à environ 1 500 won le kg, soit cinq fois plus qu'en mai 2007. Le pays sera tributaire de l'aide extérieure, car sa capacité à importer par des voies commerciales reste très limitée en raison des mauvais résultats économiques et de la flambée des cours mondiaux des produits alimentaires survenue dernièrement. Les États-Unis ont promis de fournir 500 000 tonnes d'aide alimentaire au pays au cours des prochains mois et les premières expéditions viennent d'arriver. Au Népal, la situation alimentaire de plus de 300 000 personnes de neuf districts à l'extrême-ouest et au centre-ouest du pays est précaire, les récoltes ayant été mauvaises à cause de la sécheresse. Ces régions souffrent déjà de pauvreté chronique en raison d'une faible productivité et d'un mauvais accès au marché. L'insécurité alimentaire risque d’augmenter dans ces régions en raison de la hausse des prix et deviendra critique pendant la période de soudure qui débutera en juin. Le problème s'est aggravé suite au renchérissement des denrées alimentaires dans tout le pays. Le typhon Fengshen a lacéré l'archipel des Philippines à la fin juin, touchant 11,2 millions de personnes dans 38 provinces. Les dommages causés aux bâtiments et aux infrastructures, dont 111 454 habitations au moins, devraient se chiffrer à plus de 24,1 millions d'USD. Quelque 300 000 hectares de rizières dans la partie occidentale de la région de Visayas et dans 12 autres provinces ont été endommagés ou détruits. L'insécurité alimentaire devrait persister au Timor-Leste, en raison de son instabilité récurrente et d'une forte dépendance à l’égard des importations de céréales. En raison de la hausse des prix, le pays a de plus en plus de difficultés à se procurer du riz en quantités suffisantes sur le marché mondial pour répondre à ses besoins. Le nombre de personnes victimes de l'insécurité alimentaire ou fortement vulnérables à celle-ci a fortement augmenté en raison des troubles civils de 2006, qui ont causé le déplacement de 100 000 personnes, dont environ 70 000 ont fui de Dili pour se réfugier chez des parents dans les districts ruraux. Le grand nombre de chômeurs, en particulier dans les districts ruraux (80 pour cent), est un facteur supplémentaire d'instabilité sociale et d'insécurité alimentaire. Au Bangladesh, des interventions d'aide humanitaire de grande ampleur sont toujours menées pour venir en aide à 8,9 millions de personnes les plus touchées par le cyclone Sidr, qui a frappé jusqu'à 30 districts le 15 novembre. Le recul de la production de paddy de 2007 et la hausse des prix alimentaires enregistrée depuis 2007 (figure 14) compromettent gravement la sécurité alimentaire des groupes vulnérables dans les zones tant urbaines que rurales. Au Sri Lanka, la sécurité alimentaire continue de se ressentir de la résurgence du conflit civil, ainsi que de la hausse des prix des céréales (figure 15). Depuis le début de 2008, quelque 5 000 personnes auraient perdu la vie au cours des combats et la situation de la sécurité alimentaire s'est encore dégradée. En juin 2008, les prix du riz et de la farine de blé à Colombo se situaient respectivement à 67 pour cent et 75 pour cent de plus qu’à la même époque en 2007.

Perspectives de récolte et situation alimentaire

 

Perspectives de récolte et situation alimentaire

 

Proche-Orient

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En Iraq, la récolte de blé de 2008 qui vient d'être rentrée est estimée à 1,5 million de tonnes, soit 36 pour cent de moins qu'en 2007 et le plus bas niveau depuis plusieurs années, après des conditions de végétation généralement mauvaises tout au long de la campagne. Le recul de la récolte d'orge, culture essentiellement pluviale, est encore plus marqué, puisqu’elle atteint tout juste 450 000 tonnes, soit quelque 60 pour cent de moins qu’en 2007. En 2008/09, les importations de blé devraient se maintenir à un niveau élevé du fait de l'insuffisance de production intérieure, pour se chiffrer à quelque 3,8 millions de tonnes, contre 3 millions de tonnes en 2007. Après une légère amélioration des conditions de sécurité, les Iraquiens réfugiés en République arabe syrienne et en Jordanie continuent de regagner leur foyer, bien qu'aucun mouvement de grande ampleur n'ait encore été observé. On estime qu'environ 45 000 personnes vivant en Syrie sont retournées en Iraq en 2007. Plus de 4,2 millions d'Iraquiens ont fui leur foyer depuis 2003. Sur ce nombre, environ 2 millions sont des PDI tandis que les autres se sont réfugiés dans les pays voisins, en Syrie et en Jordanie essentiellement. Le gouvernement a annoncé récemment qu'il avait débloqué 195 millions d'USD pour encourager les PDI et les réfugiés à rentrer chez eux; cet argent est essentiellement destiné à couvrir les frais de voyage de ceux qui ont quitté l’Iraq et à verser une aide financière et une indemnisation à ceux dont les biens ont été endommagés pendant leur absence.

En Afghanistan, les perspectives concernant aussi bien les cultures pluviales de 2008 dont la récolte est en cours que les cultures irriguées qui seront rentrées plus tard dans l'année ne sont pas bonnes. Les précipitations ont été inférieures à la normale dans la plupart du pays entre octobre 2007 et mai 2008. Les régions centrales et les zones montagneuses occidentales ont connu un enneigement inférieur à la normale, tandis que le sud habituellement sec a connu une saison plus humide que d'habitude cette année. Après une période de froid extrême en janvier et en février, les cultures de blé d'hiver ont subi des pertes. Les températures supérieures à la normale dans presque tout le pays ont aggravé le manque d'humidité, provoquant une fonte des neiges prématurée et une évaporation d'eau supérieure à la normale. Les chutes de neige et de pluies ayant été très insuffisantes pour la saison, il pourrait y avoir une pénurie d'eau d'irrigation, ce qui perturberait la campagne agricole qui précède l’hiver, en août, septembre et octobre 2008 et compromettrait par conséquent la récolte de 2009.

À ce stade précoce, la récolte céréalière de 2008 est provisoirement estimée à 4 millions de tonnes seulement, soit presque 15 pour cent de moins qu'en 2007 (4,5 millions de tonnes). Les besoins d'importations céréalières devraient passer à 1,2 million de tonnes en 2008/09, y compris l'aide alimentaire. Un plan de régénération agricole a été établi pour les court, moyen et long termes. Dans l'immédiat, des semences améliorées et des engrais seront distribués à 3,4 millions d'agriculteurs en novembre et décembre. Il faudra également distribuer des fourrages à plus d'un demi million d'agriculteurs, ainsi que des insecticides pour une superficie de 450 000 hectares. On envisage également de créer 25 sociétés d'amélioration des semences et de leur fournir une aide.

Pays asiatiques de la CEI

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Les perspectives sont mitigées en ce qui concerne la récolte céréalière de 2008. Les précipitations hivernales ont été inférieures à la normale en Asie centrale, compromettant les cultures d'hiver et suscitant des inquiétudes quant aux réserves d'eau d'irrigation des cultures de printemps dans toute la région, lesquelles proviennent normalement de la fonte des neiges dans les montagnes du centre. Le Kirghizstan, le Tadjikistan et le Turkménistan sont particulièrement touchés. Au Tadjikistan, les cultures ont également souffert des températures hivernales extrêmement basses et des infestations acridiennes en fin de campagne. En attendant les estimations sur l'étendue des dommages causés par les acridiens, la récolte céréalière de 2008 au Tadjikistan est provisoirement estimée à 660 000 tonnes, soit une diminution de près de 20 pour cent par rapport à la moyenne et moins que la récolte déjà mauvaise de l'an dernier. En revanche, les conditions de végétation de cette campagne ont été bonnes en Arménie, en Azerbaïdjan et en Géorgie. En Ouzbékistan, où les précipitations ont été également limitées, la production devrait être à peine moyenne comparée à la récolte exceptionnelle de l'an dernier. Au Kazakhstan, où la superficie ensemencée en blé a augmenté d’un million d'hectares, la récolte est officiellement estimée à environ 14 millions de tonnes seulement, contre le volume record de 16,5 millions de tonnes rentré l'an dernier. Toutefois, au Kazakhstan, le blé est semé au printemps et ne sera pas récolté avant septembre. Les semis ont été retardés par le temps froid qui a régné en mai et par les précipitations inférieures à la normale enregistrées cet hiver dans la région. Au Kazakhstan, selon les prévisions, la production totale avoisinerait 17 millions de tonnes, dont 2,5 millions de tonnes de céréales secondaires, à condition que les conditions météorologiques restent bonnes jusqu'à la fin de la récolte.

Au Kirghizstan, où la situation des disponibilités alimentaires est difficile, les prix des denrées alimentaires de base se sont envolés entre décembre 2007 et mai 2008; à titre d'exemple, la farine a augmenté de 81 pour cent, le beurre de 100 pour cent, les œufs de 59 pour cent, la viande de 22 pour cent et l'huile végétale de 20 pour cent. Les prix du blé et du pain jouant un rôle important dans la sécurité alimentaire du pays, le gouvernement a conclu un accord avec le Kazakhstan en vue d'importer du blé, en dépit de l'interdiction qui pèse sur les exportations dans ce pays. Toutefois, le Kazakhstan a interdit jusqu'au 1er octobre les exportations d'huile de tournesol et d'huile végétale - dont dépend le Kirghizistan pour plus des deux tiers de ses besoins - ce qui vient accentuer la situation déjà tendue des disponibilités au Kirghizistan.

Au Tadjikistan, la production vivrière réduite attendue cette année dans un contexte de renchérissement des produits alimentaires et du carburant aggravera les problèmes de sécurité alimentaire de base dus au manque d'accès à un régime alimentaire adéquat et équilibré. Les pertes de blé et de cultures vivrières de base obligeront les populations touchées à acheter des vivres sur le marché plus tôt que d'habitude, alors que les familles dépenseraient déjà jusqu'à 81 pour cent de leurs revenus pour se procurer de la nourriture et auraient recours à des mécanismes de survie peu viables, tels que la déscolarisation des enfants ou la consommation des stocks de semences. Les prix des denrées de base ont flambé. Entre mars 2007 et mars 2008, le prix du blé a augmenté de 100 pour cent, celui du pain de 86 pour cent, celui de la viande de mouton de 38 pour cent, celui de l'huile végétale de 137 pour cent et celui des légumes secs de 68 pour cent. Suite à la mauvaise récolte, les besoins d'importations céréalières pour 2008/09 sont estimés à 556 000 tonnes, de blé essentiellement. Le pays a du mal à mobiliser des disponibilités par les voies commerciales et une aide alimentaire sera nécessaire pour porter secours aux pauvres.

Amérique latine et Caraïbes

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Amérique centrale et Caraïbes

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Grâce à un temps sec favorable, la récolte du blé d'hiver irrigué de la campagne principale de 2008 est bien avancée au Mexique dans les principaux États producteurs de Sonora, Guanajuato, Baja California et Michoacan. La production saisonnière devrait atteindre un niveau record de 3,4 millions de tonnes.

Perspectives de récolte et situation alimentaire

 

Perspectives de récolte et situation alimentaire

 

Les semis de céréales secondaires et de haricots (cultures pluviales pour la plupart) de la première campagne de 2008 sont en cours dans tous les pays d'Amérique centrale. Au Mexique, d'abondantes précipitations sont arrivées à la mi-juin dans les régions productrices de l'ouest et du centre du plateau méridional, améliorant l'humidité des sols après quelques semaines de sécheresse. Dans les Caraïbes, les semis sont encore en cours à Cuba, mais la récolte a déjà commencé en Haïti et en République dominicaine, où les perspectives concernant la production sont bonnes suite aux précipitations bien réparties tout au long de la saison de végétation. La superficie totale sous céréales secondaires devrait atteindre 12,9 millions d'hectares en 2008, niveau sans précédent qui représente quelque 3 pour cent de plus que le record établi l'an dernier et s'explique par l'accroissement des intentions de semis en ce qui concerne le maïs de la première campagne au Mexique, en réponse au relèvement des cours mondiaux. Les semis de paddy de la campagne principale d'été de 2008 sont en cours dans toute la sous-région; d'après les intentions de semis, la superficie serait d'environ 693 000 hectares, soit un peu plus que le programme de semis pour la même campagne en 2007.

Compte tenu des résultats des récoltes déjà en cours et à supposer que les conditions soient normales et les rendements moyens dans le cas des cultures actuellement mises en terre, les prévisions provisoires établissent la production céréalière totale de la sous-région à 42,7 millions de tonnes, en hausse de 1,9 million de tonnes par rapport au record de l'an dernier et 14 pour cent de plus que la moyenne des cinq dernières années.

Tableau 8. Production céréalière de l’Amérique latine et des Caraïbes (en millions de tonnes)

 
Blé
Céréales secondaires
Riz (paddy)
Total des céréales
 
2006

2007
estim.

2008
prév.

2006

2007
estim.

2008
prév.

2006

2007
estim.

2008
prév.

2006

2007
estim.

2008
prév.

Amérique latine
et Caraïbes

23.5
25.8
26.7
107.4
128.6
135.9
24.9
24.4
26.3
155.9
178.7
188.9

Amérique
centrale et
Caraïbes

3.3
3.4
3.8
32.0
35.0
36.4
2.5
2.4
2.5
37.8
40.8
42.7
Mexique
3.2
3.4
3.8
28.3
30.6
31.9
0.3
0.3
0.3
31.9
34.3
36.0

Amérique
du Sud

20.3
22.3
22.9
75.4
93.7
99.5
22.4
21.9
23.8
118.1
137.9
146.2
Argentine
14.5
15.4
14.6
18.3
26.6
26.2
1.2
1.1
1.3
34.1
43.1
42.0
Brésil
2.5
4.1
5.2
45.0
53.9
60.7
11.7
11.3
12.2
59.2
69.3
78.0
Colombie
0.0
0.0
0.0
1.7
1.8
1.8
2.3
2.4
2.6
4.1
4.2
4.4

Note: Total calculé à partir de chiffres non arrondis.

Amérique du Sud

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La récolte des céréales secondaires et du riz de la campagne principale de 2008 est bien avancée et l'on attend une production record ou supérieure à la moyenne dans la plupart des pays. Globalement, les estimations préliminaires établissent la production de céréales secondaires de la sous-région à 99,5 millions de tonnes, soit un niveau record en hausse d'environ 5,8 millions de tonnes par rapport au sommet déjà atteint l'an dernier. Ce résultat s'explique par une augmentation de 4,6 pour cent des semis de maïs en réponse à la hausse des prix internationaux ainsi que par les rendements supérieurs à la moyenne suite aux bonnes conditions météorologiques qui ont régné tout au long de la campagne de végétation.

Au Brésil, le volume de maïs de la première campagne atteindrait, selon les prévisions officielles, 40 millions de tonnes, chiffre record qui marque une hausse de quelque 10 pour cent par rapport au sommet déjà atteint l'an dernier. Cette augmentation s'explique essentiellement par de meilleurs rendements suite aux bonnes conditions météorologiques, associés à une utilisation accrue de semences sélectionnées et d'engrais. Dans l'État de Parana, qui assure environ un quart de la production de maïs de la première campagne, on estime que les rendements moyens ont atteint pour la première fois 7 tonnes par hectare, soit environ 25 pour cent de plus que la moyenne des cinq dernières années. Dans les États du centre-ouest, le temps sec qui règne actuellement favorise la récolte du maïs d'hiver de la deuxième campagne (safrinha) de 2008, qui s'achèvera fin juillet. Selon les estimations provisoires, les résultats de la deuxième campagne atteindraient également le niveau record de 18,4 millions de tonnes; cette augmentation s'expliquerait principalement par les cours mondiaux élevés enregistrés à l'époque des semis, qui ont incité les agriculteurs à étendre la superficie ensemencée pour la faire passer de 4,6 millions d’hectares en 2007 à 5 millions d’hectares. En outre, en dépit de quelques retards lors des semis en raison de la fin tardive de la récolte de soja, les rendements de la récolte de maïs safrinha devraient être nettement supérieurs à la moyenne et atteindre 3,7 tonnes par hectare, en raison des précipitations bien réparties et de l'application d'engrais au bon moment. En Argentine, la récolte de maïs de 2008 est pratiquement achevée et selon les estimations provisoires officielles, elle s'établirait à 21 millions de tonnes environ, soit quelque 1 million de tonnes de moins que l'année précédente, où les rendements avaient atteint des niveaux record. En Uruguay, la faible pluviosité et les gelées enregistrées en avril et en mai ont eu des effets néfastes sur les rendements du maïs de la campagne d'été de 2008; bien que les estimations officielles n’aient pas encore été communiquées, la production record qui était escomptée, à savoir 440 000 tonnes, doit être révisée à la baisse d'au moins 15 pour cent.

La production globale de paddy de la sous-région est provisoirement estimée à 23,8 millions de tonnes, soit environ 8 pour cent de plus qu'en 2007, du fait de l'expansion des cultures en Argentine, au Brésil, en Colombie, en Uruguay et au Venezuela, où la récolte est pratiquement terminée.

Les semis du blé d'hiver de 2008, à récolter à la fin de l'année, sont bien avancés dans les principales régions productrices du Brésil et du Paraguay, tandis qu'on signale des retards en Argentine et en Uruguay en raison de l’humidité insuffisante des sols. En Argentine, qui est le principal producteur de blé de la sous-région, les intentions officielles de semis de blé n'ont cessé de reculer depuis mai (soit un 500 000 hectares en moins) en raison de la sécheresse, à laquelle sont venues s'ajouter le renchérissement des produits agrochimiques et les pénuries de carburant qui ont contraint les agriculteurs à délaisser cette céréale. Au Brésil, la superficie ensemencée devrait augmenter de quelque 22 pour cent par rapport à l'année précédente, en réponse aux bonnes perspectives de rentabilité que suscite le prix minimum garanti par le gouvernement, associées à l'interdiction qui frappe les exportations de l'Argentine (qui fournit traditionnellement du blé au Brésil). Sur la base des dernières indications, les prévisions établissent la superficie ensemencée totale de la sous-région à 8,8 millions d'hectares, ce qui représente quelque 6 pour cent de plus que l'année précédente et est très proche de la moyenne des cinq dernières années. Toutefois, la superficie définitive dépendra des conditions météorologiques durant le reste de la campagne de semis, notamment en Argentine et en Uruguay, où les semis ont été entravés par le temps sec.

Amérique du Nord, Europe et Océanie

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Amérique du Nord

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Aux États-Unis, la récolte de blé d'hiver était bien avancée dans les États du sud à la fin juin, malgré une progression légèrement plus lente que d'ordinaire en raison de quelques pluies violentes. Bien que l’on craigne que les précipitations trop abondantes ne compromettent la qualité des céréales, en particulier dans le principal État producteur du Kansas, on ne constate pour l'instant aucun signe de perte quantitative. Selon les dernières prévisions officielles, la production de blé d'hiver s'élèverait à quelque 49 millions de tonnes, soit près de 20 pour cent de plus que l'année précédente. Il ressort aussi des dernières indications que la récolte de blé de printemps sera plus importante, l'état de la plupart des cultures étant apparemment bon, voire excellent à la fin juin et la superficie ayant progressé, selon les estimations, d'environ 9 pour cent par rapport à l'an dernier. Ainsi, selon les prévisions, la production totale de blé atteindrait quelque 66 millions de tonnes, soit 10 millions de tonnes de plus que l'année précédente et la plus grosse récolte depuis 1998. S'agissant des céréales secondaires, les perspectives se sont considérablement dégradées ces dernières semaines en raison des fortes pluies persistantes qui ont retardé les semis de maïs dans de nombreuses grandes régions productrices et entraîné la perte des cultures déjà en terre du fait des inondations. Selon le rapport officiel sur les superficies publié le 30 juin par l'USDA, qui a déjà tenté de mesurer l'impact des mauvaises pluies par le biais d'une évaluation spéciale de dernière minute effectuée à la fin juin, la superficie consacrée au maïs pourrait tomber à environ 31,9 millions d'hectares en 2008, contre 35 millions d'hectares en 2007. Ce recul était dans une large mesure attendu du fait de la diminution des intentions de semis cette année, mais les mauvaises conditions météorologiques pourraient entraîner une baisse du rapport entre la superficie ensemencée et celle récoltée, certaines cultures perdues n'étant pas forcément remises en terre, ou encore une superficie plus vaste étant consacrée plutôt à d'autres cultures, soja par exemple, à cycle de croissance plus court. Comme il est probable que les rendements baisseront en ce qui concerne les cultures ensemencées tardivement ou ayant souffert des précipitations trop abondantes, les prévisions établissent désormais la production totale de maïs des États-Unis à environ 293 millions de tonnes en 2008; les résultats dépendront toutefois en grande partie des conditions météorologiques au cours des prochains mois.

Perspectives de récolte et situation alimentaire

 

Tableau 9. Production céréalière de l’Amérique du Nord, de l’Europe et de l’Océanie
(en millions de tonnes)

 
Blé
Céréales secondaires
Riz (paddy)
Total des céréales
 
2006

2007
estim.

2008
prév.

2006

2007
estim.

2008
prév.

2006

2007
estim.

2008
prév.

2006

2007
estim.

2008
prév.

Amérique du
Nord

74.6
76.3
91.0
303.7
379.5
335.2
8.8
9.0
8.9
387.1
464.8
435.1
Canada
25.3
20.1
24.8
23.3
28.0
24.4
0.0
0.0
0.0
48.6
48.0
49.2
États-Unis
49.3
56.2
66.2
280.4
351.5
310.8
8.8
9.0
8.9
338.5
416.7
385.9
Europe
192.0
188.8
215.4
210.3
197.5
227.1
3.5
3.6
3.5
405.8
389.9
446.0
UE1
117.8
120.1
138.0
127.2
137.5
155.1
2.6
2.7
2.6
247.6
260.4
295.7
Roumanie2
5.5
0.0
0.0
10.2
0.0
0.0
0.0
0.0
0.0
15.8
0.0
0.0
Serbie
1.9
1.5
1.7
6.9
4.4
6.5
0.0
0.0
0.0
8.8
5.9
8.2

Pays européens de
la CEI

60.6
64.8
73.1
57.5
50.3
59.5
0.8
0.8
0.8
118.9
115.9
133.4

Fédération de
Russie

45.1
49.4
51.0
31.2
30.4
31.6
0.7
0.7
0.7
76.9
80.5
83.3
Ukraine
13.8
13.7
20.0
20.1
13.8
20.2
0.1
0.1
0.1
34.0
27.6
40.3
Océanie
11.1
13.4
24.0
8.1
9.3
13.8
1.1
0.2
0.0
20.3
22.9
37.8
Australie
10.8
13.1
23.7
7.5
8.8
13.2
1.0
0.2
0.0
19.4
22.0
36.9

1 UE-25 en 2006 ; UE-27 en 2007, 2008.
2 En 2007 et 2008 compris en UE-27.
Note: Total calculé à partir de chiffres non arrondis.

Au Canada, les perspectives concernant les récoltes céréalières de 2008 restent bonnes. Face à la fermeté des prix, les agriculteurs ont augmenté la superficie totale consacrée au blé d'environ 16 pour cent, après avoir délaissé cette culture au profit des oléagineux l'an dernier. La superficie sous blé dur en particulier, qui dégage en général le plus de bénéfices, aurait fortement progressé, de près de 27 pour cent. Toutefois, contrairement au calendrier normal adopté ces dernières années pour la rotation des cultures de blé et d'oléagineux, l'expansion de la superficie sous blé cette année ne s'est pas faite au détriment des oléagineux et la superficie consacrée au colza, à récolter en 2008, a elle aussi atteint un niveau record, les perspectives de prix étant prometteuses pour cette culture également. Si une partie de l'augmentation des superficies sous blé et colza s'est effectuée aux dépens des terres consacrées aux principales céréales fourragères telles que l'orge et l'avoine, elle s'explique aussi par la mise sous production de terres laissées traditionnellement en jachère l'été, lesquelles ont chuté à leur plus bas niveau de ces dernières années dans les provinces de la Prairie. À supposer que les conditions restent normales tout au long de la campagne de végétation, la récolte de blé du pays devrait atteindre 24,8 millions de tonnes en 2008, soit environ 24 pour cent de plus qu'en 2007.

Europe

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Les perspectives concernant les récoltes céréalières de 2008 restent favorables dans l'Union européenne. La production céréalière totale des 27 pays s'élèverait à près de 296 millions de tonnes, soit 13,6 pour cent de plus que l'année précédente. L'essentiel de cette croissance est attendu dans l'est, parmi les États membres les plus récents, où les conditions de végétation ont été particulièrement bonnes cette année et où les rendements et la production devraient nettement se redresser par rapport au niveau réduit par la sécheresse de l'an dernier. Toutefois, parmi les pays du centre et du nord, où la mise hors culture obligatoire a été levée pour la campagne 2007/08, l'expansion des semis et l'amélioration des rendements en perspective contribuent également à l'augmentation des récoltes au sein du groupe cette année. S'agissant des prévisions concernant la production céréalière totale, le blé devrait représenter 138 millions de tonnes, soit presque 15 pour cent de plus que l'an dernier, tandis que la production de céréales secondaires devrait passer à 155 millions de tonnes, soit pratiquement 13 pour cent de plus qu'en 2007.

Dans la région des Balkans, parmi les pays non membres de l'UE, les perspectives concernant la récolte céréalière de 2008 sont également bonnes et la production devrait enregistrer une nette reprise par rapport au niveau réduit par la sécheresse de 2007. En Serbie, les bons rendements ont compensé en partie la diminution des emblavures et la production est estimée à 1,7 million de tonnes. Ce volume suffirait à couvrir les besoins intérieurs sans toutefois laisser beaucoup de marge pour les exportations. En revanche, la production de maïs devrait passer de 4 à 6 millions de tonnes et si ces prévisions se concrétisent, le pays disposerait d'un excédent exportable d'environ 1 million de tonnes.

Dans les pays européens de la CEI, les semis des céréales de printemps sont pratiquement terminés et la récolte précoce des cultures d'hiver mises en terre en 2007 est en cours. Dans toute la région, le blé d'hiver, l'orge et l'avoine ont passé un bon hiver et les réserves d'humidité sont suffisantes pour le développement des céréales de printemps. Du fait des prix élevés pratiqués pour les céréales en 2007, la superficie totale sous blé aurait progressé, selon les estimations, de 2,4 millions d'hectares pour s'établir à 33,8 millions d'hectares. Compte tenu des bonnes conditions de végétation qui ont régné jusqu'à présent tout au long de l'hiver, du printemps et de l’été, la production totale de blé de la sous-région devrait augmenter pour passer à 73 millions de tonnes, soit 13 pour cent de plus que la bonne récolte de 2007. De même, les perspectives concernant les céréales secondaires, qui sont encore au stade de développement, sont favorables. La superficie ensemencée a augmenté de 1,6 million d'hectares et à supposer que les conditions météorologiques restent normales jusqu'à la fin de la récolte, tout indique que les rendements moyens se redresseront nettement par rapport à ceux l'an dernier, réduits par la sécheresse. Selon les prévisions provisoires, la production de céréales secondaires atteindrait 59,5 millions de tonnes, soit 18 pour cent de plus que l'an dernier.

En Fédération de Russie, qui est le plus gros producteur de la sous-région, la superficie totale sous céréales, à récolter en 2008, atteindrait environ 46 millions d'hectares, soit 2,6 millions d'hectares de plus qu'en 2007. La production de blé devrait atteindre le volume exceptionnel de 51 millions de tonnes, tandis que celle de céréales secondaires pourrait s'établir à près de 32 millions de tonnes. Les exportations de céréales entre le 1er juillet 2007 et le 30 mai 2008 ont atteint 13,2 millions de tonnes, soit un million de tonnes de plus que lors de la campagne précédente (2006/07 juillet/juin) et représenteraient plus ou moins l'excédent exportable du pays en 2007/08. Les droits d'exportation élevés introduits le 29 janvier 2008 (après la vente du gros des excédents de la récolte de 2007) ont été supprimés avec effet au 1er juillet. Si les prévisions concernant la récolte de 2008 se concrétisent, le pays détiendra de nouveau des excédents considérables par rapport à ses besoins intérieurs, même s'il devra en utiliser une partie pour reconstituer les stocks d'intervention publics. En Ukraine, la récolte a commencé et si des conditions météorologiques normales persistent jusqu'à son achèvement, la production céréalière totale de 2008 s'établirait, selon les prévisions, à quelque 40 millions de tonnes, soit 46 pour cent de plus que le niveau réduit par la sécheresse de l'an dernier. Ce chiffre comprendrait 20 millions de tonnes de blé, le reste se composant pour l'essentiel de céréales secondaires. Pour 2007/08 (juillet/juin), les exportations du pays sont estimées à quelque 3 millions de tonnes, chiffre inférieur aux excédents estimatifs, et les stocks de report sont en nette augmentation. Toutefois, les contingents d'exportation ont été supprimés et le pays pourrait disposer de 12 millions de tonnes d'excédents exportables en 2008/09. Tant en Ukraine qu’en Fédération de Russie, les prix des céréales ont considérablement fléchi ces dernières semaines du fait des bonnes récoltes qui se profilent.

Océanie

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En Australie, les perspectives concernant les céréales d'hiver de 2008 étaient généralement favorable à la fin juin, bien que la campagne de semis ne se soit pas déroulée aussi bien que prévu. À l'exception de l'Australie occidentale, la plupart des grandes régions productrices de cultures d'hiver ont enregistré des précipitations automnales inférieures à la moyenne, ce qui signifie que de nombreuses cultures ont été mises en terre dans des conditions de sécheresse ou après le créneau le plus favorable pour les semis là où les agriculteurs ont attendu la pluie avant d'entamer les travaux agricoles. Toutefois, malgré les difficultés rencontrées au moment des semis, la superficie sous blé devrait progresser de 13 pour cent pour atteindre le record de 14 millions d'hectares, en raison des prix relativement élevés qui ont incité les agriculteurs à étendre les semis en exploitant notamment des terres de parcours, pour tenter d'améliorer leurs recettes dans l'immédiat après deux années de sécheresse. Compte tenu des chiffres concernant les superficies et à supposer que les conditions météorologiques restent normales pour le reste de la campagne, les prévisions officielles du Bureau australien de l'agriculture et des ressources établissent la production totale de blé à 23,7 millions de tonnes en 2008, soit une augmentation de quelque 80 pour cent par rapport à la récolte réduite par la sécheresse de l'an dernier. La production d'orge devrait également progresser après la sécheresse de l'an dernier, pour se rétablir à presque 8 millions de tonnes, contre tout juste 6 millions de tonnes en 2007. En ce qui concerne les céréales d'été de 2008 (sorgho et maïs essentiellement), qui ont déjà été récoltées, le volume est estimé en nette augmentation, tandis que la production de riz a fortement chuté, faute de réserves d'eau d'irrigation dans la principale région productrice.

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