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Engagement de la FAO dans les pays du Bassin du Congo

Les priorités d'action

La FAO maintient un programme actif dans la sous-région axé sur trois grandes priorités des pays dans ses domaines de compétence: la lutte contre la pauvreté, la sécurité alimentaire et la gestion durable des ressources naturelles. Les principes généraux et les objectifs prioritaires qui guident la présente stratégie sur les forêts du Bassin du Congo sont intégrés dans le cadre stratégique de l'Organisation établi pour les années 2000-2015. Les activités relatives au développement forestier viennent en soutien à ces priorités.

Le rôle générique de la FAO en matière forestière est conforme au mandat reconnu à l'organisation dans les domaines tels que le développement des connaissances et méthodologies essentielles à la gestion des ressources naturelles, le développement et/ou la diffusion de technologies, la formation des opérateurs, l'amélioration d'ensemble des capacités nationales, le développement de normes, modèles et codes de conduites, et la facilitation de foras et donc la promotion du dialogue et de la coopération à tous les niveaux.

Cette approche générique a été appliquée dans le passé (et devra certainement continuer à être appliquée de façon plus systématique) au secteur forestier du Bassin du Congo comme, par exemple, dans l'inventaire et la connaissance des ressources forestières, l'aménagement des forêts et aires protégées et la formation, en particulier en matière de gestion de la faune (Ecole de faune de Garoua).

En 1999, le Comité des forêts a approuvé le plan stratégique forestier de la FAO qui doit orienter les programmes forestiers dans une perspective à long terme. Ce plan souligne la nécessité pour le Département des forêts de travailler à l'accomplissement du mandat de la FAO, à établir des priorités d'action et à bâtir des partenariats avec d'autres organisations (FAO, 1999).

Les activités récentes dans le secteur forestier dans la sous-région

Les domaines d'activités récentes dans lesquelles la FAO a été impliquée comme chef de file ou en collaboration avec d'autres partenaires, à l'échelle régionale ou nationale, comprennent:

• Les politiques et les prospectives

- réalisation de l'étude prospective sur les forêts (FOSA) pour toute l'Afrique mais avec une
section spécifique à l'Afrique centrale;

- appui aux Programme forestiers nationaux;

- appui au dialogue forestier sous-régional et en particulier à la COMIFAC;

- soutien au développement des cadres législatifs et réglementaires;

• La gestion durable et l'utilisation des ressources

- soutien aux processus de définition de Critères et Indicateurs de gestion forestière durable
et de système de certification panafricain;

- application de techniques d'aménagement forestier et de bilan sur les expériences
d'aménagement forestier durable et la recherche d'excellence;

- elaboration du code régional des pratiques d'exploitation forestière à faible impact;

- soutien à la gestion des aires protégées et à l'utilisation durable de la viande de brousse pour la sécurité alimentaire;

- soutien au recensement et à la diffusion de connaissances et pratiques sur l'utilisation des
produits forestiers non-ligneux;

• Implication des parties prenantes et développement des capacités

- collaboration avec le secteur privé dans les domaines de l'infrastructure routière et
del'exploitation;

- appui à la foresterie communautaire et aux réseaux de foresterie communautaire;

- evaluation des besoins en formation forestière et support aux réseaux de formation et
recherche àl'échelle régionale;

Toutes ces activités sont menées en collaboration avec de nombreux partenaires. Au-delà de la coopération avec les institutions des pays de la sous-région, des collaborations spécifiques ont été établies avec différents bailleurs de fonds notamment les Pays-Bas, la Commission européenne, les Etats-Unis et d'autres organisations internationales comme l'UNESCO, l'OIBT et l'OAB. Parmi les ONG internationales, des collaborations étroites ont été établies avec le CIFOR, l'UICN, le WWF, la WCS et le secteur privé (ATIBT, IFIA). Des partenariats plus traditionnels, comme avec le PNUD, sont actuellement réduits en volume, mais présentent de forts potentiels suite aux sollicitations nouvelles requérant des partenariats à l'intérieur du système des Nations Unies et au niveau des politiques et stratégies.

Les principaux atouts de la FAO

Les atouts principaux du programme forestier de la FAO sont une large base de compétences techniques, une nature multidisciplinaire et un double rôle de fonction normative à l'échelle globale et de capacité opérationnelle avec sa représentation dans les pays et sur le terrain.

L'INITIATIVE RECHERCHE D'EXCELLENCE POUR
LA GESTION DURABLE DES FORETS TROPICALES HUMIDES DU BASSIN DU CONGO

Cette initiative de la FAO vise à identifier et documenter les exemples réussis d'aménagement durable des forêts en utilisant une approche ouverte, transparente et participative alors que les systèmes de gestion sont de plus en plus complexes. Ainsi de nombreuses pratiques et efforts de gestion ont été comparés dans un large éventail de zones écologiques, de catégories de propriété, de taille et d'objectifs de gestion (production, protection, multiusages, récréation, etc.). Un atelier sous-régional (Cameroun, septembre 2002) et la publication d'études de cas a permis de diffuser ces informations et d'emettre des recommandations.

Cette large base de compétences lui permet de couvrir toutes les dimensions de la gestion durable des forêts (environnementales, économiques et sociales). Le programme forestier de la FAO s'appuie en outre sur une solide équipe1 de fonctionnaires employés au siège et au bureau régional pour l'Afrique, à Accra, relevant autant du Département forestier que des Départements de l'agriculture, des pêches, du développement social, du développement durable et du Bureau légal. L'Organisation couvre donc inter alia les points d'attaque essentiels que sont:

• la connaissance, la conservation et l'aménagement des ressources;

• l'exploitation, la valorisation et l'évaluation économique des forêts;

• l'interface avec l'agriculture et la promotion des systèmes agroforestiers, sylvopastoraux
et des ressources en arbres hors forêts;

• les considérations relatives à la conservation de la diversité biologique et de l'ensemble des
écosystèmes.

Les partenariats potentiels avec les agences de développement (Banque mondiale, FIDA) dans le domaine des investissements et avec le Programme alimentaire mondial complètent efficacement les capacités propres de l'Organisation.

Le caractère multidisciplinaire des activités et des compétences de l'Organisation et les liens du programme forestier avec les autres programmes d'intervention lui permettent d'aborder de façon intégrée les relations entre le développement et la conservation des forêts dans la sous-région avec d'autres secteurs tels que l'agriculture, la pêche et le développement rural dans son ensemble. La FAO est reconnue dans la sous-région pour sa fonction normative de rassemblement d'informations techniques objectives et fiables.

La capacité de conjuguer les activités normatives et celles opérationnelles de son programme de terrain créent des synergies propices au développement de méthodes fiables et durables. Le programme de terrain fournit une assistance directe aux pays et constitue une importante source d'informations. La présence de la FAO dans la majeure partie des pays du Bassin du Congo au travers de ses représentations nationales est un élément majeur de cette synergie dans le domaine forestier.

La FAO bénéficie d'un grand crédit de confiance auprès des pays et elle est reconnue dans son rôle de forum neutre et de facilitateur de la concertation entre pays. La Commission des forêts et de la faune sauvage pour l'Afrique (AFWC) et son groupe de travail sur l'aménagement des aires protégées et de la faune sauvage contribuent activement à la concertation sous-régionale.

Volonté et offre de la FAO

Dans la poursuite des objectifs du développement durable définis par les Nations Unies et en renforcement des orientations données par le plan stratégique de l'Organisation en général et forestier en particulier (voir encadré), la FAO se propose de suivre une stratégie de coopération et d'assistance dans le secteur forestier des pays du Bassin du Congo afin d'aider ces pays à:

• développer les compétences, formuler les politiques, favoriser l'organisation sociale, établir les
approches et les institutions nécessaires pour maîtriser eux-mêmes l'utilisation et la gestion des
forêts dans une vision ambitieuse d'un développement régional qui assure le mieux-être des
populations actrices et bénéficiaires ainsi que l'équilibre écologique de la sous-région toute
entière;

• mieux connaître et gérer durablement les forêts afin de maintenir le potentiel forestier du
Bassin du Congo en tant que réservoir de diversité biologique, de biens et de services en
faveur des populations de la sous-région et par extension, de l'humanité en général;

• augmenter la contribution du secteur forestier et l'utilisation équitable des forêts au profit de
la sécurité alimentaire et du développement social et économique des populations concernées
au travers des techniques d'exploitation et des modes de mise en valeur appropriés.

CADRE STRATÉGIQUE DE LA FAO

Le cadre stratégique de la FAO défini en 1999 pour l'horizon 2015 identifie deux séries d'orientations stratégiques répondant aux besoins des pays membres et abordant les questions intersectorielles. Cinq stratégies sont depuis dans la première catégorie, à savoir:

- contribuer à l'éradication de l'insécurité alimentaire et de la pauvreté rurale;

- promouvoir, élaborer et renforcer les politiques et cadres réglementaires pour
l'alimentation,l'agriculture, les pêches et les forêts;

- augmenter durablement l'offre et la disponibilité d'aliments et autres produits des secteurs
agricole,halieutique et forestier;

- appuyer la conservation, l'amélioration et l'utilisation durable des ressources naturelles pour
l'alimentation et l'agriculture;

- améliorer la prise des décisions en fournissant des informations et évaluations et encourager la
gestion des connaissances en matière d'alimentation et d'agriculture.

Six orientations sont définies pour aborder les questions intersectorielles:

- garantir l'excellence;

- promouvoir l'approche interdisciplinaire;

- élargir les partenariats et les alliances;

- continuer à améliorer le processus de gestion;

- assurer un effet multiplicateur des ressources pour la FAO et ses membres;

- diffuser les messages de la FAO.

Tous les éléments de ce cadre appuient d'une manière ou d'une autre la stratégie définie ici. Plus spécifiquement, la stratégie forestière de la FAO met en avant:

- le renforcement des informations et des bases de données sur les forêts et les arbres;

- le renforcement des politiques forestières nationales;

- le renforcement des bases techniques pour conserver et développer les ressources forestières et pour valoriser et utiliser les produits forestiers;

- l'amélioration ou le maintien de l'état de santé des forêts;

- le renforcement des cadres institutionnel, juridique et financier des pays dans le secteur forestier;

- l'amélioration de la collaboration et des débats régionaux et internationaux sur les politiques
forestières et les aspects techniques;

- le renforcement des partenariats avec d'autres groupes œuvrant dans le secteur forestier;

- augmentation de l'équité sociale et économique et l'amélioration du bien-être des populations en
appuyant la foresterie participative et la gestion durable des forêts et des arbres dans les zones
marginales.