CÔTE D'IVOIRE (13 octobre)
La moisson du maïs de la première campagne et les semis du maïs de la deuxième campagne sont achevés. Malgré des conditions météorologiques adéquates dans l’ensemble, on ne s’attend pas à un fort redressement de la production agricole cette année, du fait de l’insécurité persistante, des déplacements de population entraînés par le conflit et de la division prolongée du pays, qui continuent d’entraver la distribution d’intrants et les activités commerciales.
Malgré une faible production agricole en 2003, la situation des approvisionnements alimentaires reste dans l’ensemble adéquate et l’inflation modérée, principalement grâce aux importations vivrières soutenues dans la partie sud sous le contrôle du gouvernement et aux échanges transfrontaliers avec le Burkina Faso et le Mali dans la partie nord aux mains des rebelles. Toutefois, le manque de liquidités constitue un obstacle majeur aux importations en provenance du Burkina Faso et du Mali – en revanche, les céréales de Côte d’Ivoire sont vendues dans les pays voisins. Le PAM a prolongé jusqu’en décembre 2004 l’opération d’urgence allant de mai à décembre 2003. Cette opération vise les personnes rapatriées et les personnes déplacées, ainsi que d’autres populations vulnérables dans le nord et l’ouest. Dans les régions contrôlées par les rebelles, la situation sanitaire dépend presque entièrement des interventions humanitaires et selon le Bureau des Nations Unies de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), celles-ci opèrent à 30 pour cent seulement de leurs capacités normales. La sécurité alimentaire de nombreux ménages reste perturbée par le bouleversement de leurs moyens de subsistance, notamment dans l'ouest du pays. En outre, le marché restant défavorable, les pertes de revenus sont tout particulièrement significatives pour les petits exploitants qui produisent des cultures de rapport. La production de coton en 2003/2004 a été estimée à 230 000 tonnes, soit environ moitié moins que le niveau de l’année précédente, et la commercialisation de ce produit a été gravement perturbée. L’industrie sucrière est au bord de la ruine, car trois des quatre zones productrices de canne à sucre et les usines de transformation se trouvent dans le nord et ont été durement touchées par la crise.
Selon les estimations d’une mission conjointe FAO/PAM, les besoins d'importations céréalières en 2004 se situeraient autour de 1,4 million de tonnes, chiffre pratiquement inchangé par rapport à l'année dernière; environ 1,2 million de tonnes proviendraient d'importations commerciales, le solde d'environ 184 000 tonnes devant être comblé par l'aide extérieure.