FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires No.2, juin 2005

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RAPPORTS PAR PAYS1/

1/ Sont indiqués en caractères gras les pays dont les perspectives de récolte pour les cultures en cours sont mauvaises et/ou ceux dont les approvisionnements alimentaires sont déficitaires pendant la campagne en cours et qui nécessitent une assistance exceptionnelle ou d'urgence. Les pays qui sont victimes ou menacés de mauvaises récoltes ou de pénuries alimentaires pendant plusieurs campagnes de suite sont signalés par un astérisque (*).

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AFRIQUE DU NORD

ALGÉRIE (17 mai)

La récolte des céréales d'hiver est sur le point de commencer et selon des estimations provisoires, la production de blé, principale céréale, s'élèverait à 2,5 millions de tonnes, résultat identique à la bonne récolte de 2004 et largement supérieur à la moyenne des cinq dernières années. Selon les estimations provisoires, la production d'orge serait aussi supérieure à la moyenne et s'établirait à un million de tonnes environ.

Les importations de céréales pour la campagne commerciale 2005/06 (juillet/juin) devraient atteindre environ 6,0 millions de tonnes, soit une hausse de quelque 771 000 tonnes par rapport à la campagne précédente. Les importations de blé devraient augmenter de près de 19 pour cent par rapport à l’année précédente, passant à 4,0 millions de tonnes.

ÉGYPTE (17 mai)

La récolte de blé de 2005 a commencé, tandis que celle de maïs débutera à la fin juin. Les perspectives sont bonnes car les cultures ont bénéficié de conditions climatiques favorables à l’époque des semis et au stade de végétation. On escompte environ 8,3 millions de tonnes de blé, volume largement supérieur à la moyenne des cinq dernières années, à savoir 6,7 millions de tonnes. Cette augmentation s’explique par une progression de 15 pour cent de la superficie consacrée au blé. On s’attend aussi à une récolte de paddy supérieure à la moyenne, mais la récente valorisation de la livre égyptienne pourrait avoir une incidence négative sur les exportations de riz du pays.

Compte tenu de la bonne récolte de blé attendue, les importations de blé pour la campagne commerciale 2005/06 (juillet/juin) devraient diminuer, passant de 7,3 millions de tonnes l’an dernier à environ 6,29 millions de tonnes. Les importations de maïs, qui sert principalement à l’alimentation animale, devraient avoisiner 4,5 millions de tonnes, soit environ 100 000 tonnes de moins que l’année précédente.

MAROC (3 juin)

Après des pluies abondantes qui ont amélioré l’état des cultures dans les principales régions productrices fin février/début mars, une vague de sécheresse tout au long de mai a entraîné des pertes sur plus d’un tiers de la superficie sous blé et orge, un autre tiers ayant subi de graves dommages, selon des sources officielles. Fin avril, les précipitations cumulées étaient inférieures à la moyenne dans la quasi-totalité des régions du pays, le déficit étant estimé à environ 32 pour cent par rapport à la moyenne. En conséquence, la production devrait être très réduite. Selon les premières indications, la production de blé de 2005 serait de quelque 2,52 millions de tonnes, ce qui représente environ 45 pour cent de la récolte exceptionnelle rentrée l’an dernier, tandis que celle d’orge est estimée à 1,05 million de tonnes, soit 38 pour cent environ du volume de l’an dernier.

Les importations céréalières en 2005/06 (juillet/juin) devraient considérablement augmenter pour s’élever à 3 millions de tonnes de blé et 1,6 million de tonnes de céréales secondaires (essentiellement orge et maïs).

TUNISIE (20 mai)

La moisson des cultures d'hiver de 2005 est en cours. En dépit des conditions météorologiques généralement favorables qui ont régné dans le nord, principale région céréalière, les premières indications laissent présager un recul considérable de la production, dû à la diminution des emblavures et à la mauvaise répartition des précipitations dans le sud et le centre. Les estimations provisoires établissent la production céréalière totale à 1,9 million de tonnes, contre 2,347 millions de tonnes en 2004. La production de blé atteindrait 1,397 million de tonnes environ, soit près de 19 pour cent de moins que l'an dernier, tandis que celle d'orge est estimée à 500 000 tonnes, ce qui représente une baisse de 19 pour cent.

Selon les prévisions, les importations de céréales en 2005/06 (juillet/juin), principalement de blé et de maïs, atteindraient 2,23 millions de tonnes, soit environ 458 000 tonnes de plus que l’année précédente.

AFRIQUE DE L’OUEST

BÉNIN (15 juin)

Les premières pluies sont tombées en avril dans le sud, ce qui a permis de procéder aux semis de maïs de la campagne principale, à récolter à partir de juillet. Malgré une récolte céréalière supérieure à la moyenne en 2004, estimée à environ 1,1 million de tonnes, la situation globale des approvisionnements alimentaires est tendue. Cela s'explique par plusieurs facteurs, notamment la politique protectionniste adoptée par le Nigéria et le resserrement des contrôles visant à empêcher les réexportations, ainsi que le relèvement des prix due à la hausse des prix du pétrole. La croissance économique a ralenti en 2004 et les revenus des ménages, ainsi que leur accès à la nourriture, s'en ressentent.

À la mi-juin, on estimait que 20 599 Togolais étaient réfugiés au Bénin.

BURKINA FASO (20 mai)

Les précipitations saisonnières ont démarré à la fin avril/mai dans la partie méridionale du pays, ce qui a permis de procéder à la préparation des sols. Les disponibilités de semences pourraient être limitées dans les régions septentrionales les plus durement touchées l'an dernier par l'infestation de criquets pèlerins et la faible pluviosité.

Suite à l'annonce des chiffres définitifs concernant la production céréalière de 2004, la production céréalière totale est estimée à 2,9 millions de tonnes, résultat proche de la moyenne des cinq années précédentes mais en baisse de 19 pour cent par rapport à la récolte record rentrée en 2003. Les prix du mil continuent de grimper, tandis que ceux du bétail reculent; par conséquent, les ménages vulnérables, notamment les catégories pastorales et agro-pastorales particulièrement durement touchées, ont un accès limité aux principales denrées de base. Le gouvernement a pris des mesures d'urgence, parmi lesquelles des distributions gratuites et des ventes subventionnées dans les communautés touchées. Bien que ces opérations aient quelque peu amélioré la situation des disponibilités vivrières dans les communautés touchées, leur incidence sur les prix des céréales reste limitée, et il convient de suivre étroitement la situation de 1,6 million de personnes qui risquent de connaître des pénuries alimentaires.

Selon les prévisions, les importations commerciales de céréales pour la campagne de commercialisation se terminant en octobre 2005 s'élèveraient à environ 197 300 tonnes.

CAP-VERT (20 mai)

Il règne un temps sec de saison. Les semis de maïs commencent habituellement en juillet, lors de l'arrivée des pluies sur les principales îles. Des pénuries de semences sont probables suite à la mauvaise récolte de 2004.

Selon les estimations révisées de la production de 2004 publiées par les services statistiques, la production totale de maïs atteindrait environ 4 000 tonnes. Ce volume représente seulement un tiers de la production de l’an dernier et est même inférieur aux mauvaises récoltes rentrées en 1997 et 1998. La production de haricots et de pommes de terre accusera aussi un recul significatif, sous l'effet conjugué de l'insuffisance des précipitations et des infestations de criquets pèlerins pendant la période de croissance 2004. Bien que même les bonnes années, le pays importe le gros de ses besoins de consommation, la population rurale, en particulier dans les zones semi-arides, pourrait être durement touchée par le déficit de production. De sources officielles, on estime qu'environ 27 pour cent des populations des îles de S. Antao, S. Nicolau, Fogo et Santiago pourraient connaître des pénuries alimentaires.

Pour remédier à la situation, le gouvernement a lancé un programme de construction d'infrastructures à forte intensité de main-d'oeuvre, financé au moyen de fonds de contrepartie pour l'aide alimentaire. Ces programmes FAIMO améliorent l'accès des populations pauvres aux vivres en créant des milliers d'emplois. Ils sont cependant sous-financés, les donateurs étant lents à répondre à l'appel des autorités.

Selon les prévisions, les importations totales de céréales pour la campagne commerciale se terminant en octobre 2005 atteindraient environ 100 000 tonnes. Avec des importations commerciales prévues à 42 000 tonnes et des annonces d’aide alimentaire représentant 40 000 tonnes, le déficit total non couvert pour l’année s’élève à environ 18 000 tonnes.

CÔTE D'IVOIRE (21 mai)

Les semis du maïs de la première campagne sont pratiquement achevés dans le sud. Des problèmes dus au conflit, notamment pénuries de main-d'oeuvre du fait des déplacements de population, manque de services d'appui à l'agriculture en certains endroits du pays, fragmentation des marchés, perturbations dues à l'insécurité et frais de transport exorbitants en raison des lourdes taxes prélevées aux barrages routiers, continuent d'entraver la production agricole et les activités commerciales dans le pays. En outre, les cultures ont souffert de la faible pluviosité enregistrée en 2004 dans le nord, ce qui a empêché un redressement significatif de l'agriculture malgré la distribution d'intrants agricoles améliorés. Les résultats d'une évaluation des récoltes organisée par le gouvernement en collaboration avec la FAO et le PAM en février 2005 indiquent que la production céréalière (riz, maïs, mil et sorgho) de 2004 s'élève à 1,57 million de tonnes environ, soit un peu plus qu'en 2003 mais toujours 7 pour cent de moins que la moyenne des cinq années qui ont précédé la crise. Ce chiffre s'explique essentiellement par les pénuries d'intrants et le temps sec qui a compromis les récoltes céréalières dans le nord. En revanche, la production totale de plantes-racines/tubercules et bananes/plantains, concentrée essentiellement dans le centre et le sud, est estimée à 5,9 millions de tonnes environ, ce qui est proche de la moyenne des cinq années qui ont précédé la crise. La production vivrière est satisfaisante dans le sud mais demeure inférieure à la moyenne dans le nord et dans l'ouest.

Malgré une faible production agricole depuis 2002, la situation des approvisionnements alimentaires reste dans l’ensemble adéquate et l’inflation modérée, principalement grâce aux importations vivrières soutenues dans la partie sud sous le contrôle du gouvernement et aux échanges transfrontaliers avec le Burkina Faso et le Mali dans la partie nord aux mains des rebelles. Toutefois, la sécurité alimentaire de nombreux ménages reste perturbée par le bouleversement de leurs moyens de subsistance, notamment dans l'ouest du pays. En outre, le marché restant défavorable, les pertes de revenus sont tout particulièrement significatives pour les petits exploitants qui produisent des cultures de rapport. Selon les estimations, la production de coton en 2004/05 aurait augmenté pour passer à 400 000 tonnes, contre 180 000 tonnes l’année précédente, principalement du fait de la distribution d’intrants améliorés aux producteurs de coton, mais la commercialisation de ce produit reste incertaine.

GAMBIE, RÉPUBLIQUE DE (21 mai)

Les pluies n’ont pas encore démarré et les agriculteurs préparent actuellement leurs champs. Les semis devraient commencer ces prochaines semaines dès l’arrivée des pluies. Les disponibilités de semences devraient être suffisantes suite à la bonne récolte de 2004.

La situation globale des disponibilités alimentaires reste satisfaisante et les marchés sont bien approvisionnés. En effet, une bonne récolte a été rentrée l’année dernière et le taux de change du Dalassi, la monnaie gambienne, est stable depuis la mi-2004.

GHANA (21 mai)

Les semis de maïs de la première campagne sont presque terminés. Suite à une production céréalière moyenne en 2004, estimée à 1 930 000 tonnes, la situation globale des disponibilités alimentaires devrait être satisfaisante en 2005. Toutefois, l’inflation ne cesse de progresser du fait de la hausse de 50 pour cent des prix du pétrole en janvier, ce qui pourrait compromettre l’accès à la nourriture de la population. La production de cacao en 2004/05 ne devrait pas atteindre le niveau record de 2003/04, en raison de conditions météorologiques moins favorables. Toutefois, les cours relativement élevés du cacao sur le marché international devraient profiter aux 1,6 million d'agriculteurs qui assurent la majeure partie de la production de cacao du pays.

Outre les nombreux réfugiés ivoiriens et libériens qui vivent dans le pays, la crise qui touche le Togo a provoqué un nouvel afflux d’environ 15 144 Togolais à la mi-juin, selon le HCR. La plupart des réfugiés togolais sont hébergés dans des familles d’accueil. Le PAM a lancé une Opération de secours d’urgence.

GUINÉE* (23 mai)

Les semis de la campagne 2005 ont commencé dans la plupart du pays, des pluies importantes étant tombées en avril. L'accès à la nourriture continue de se ressentir de la forte inflation et de la cherté du riz, qui est la principale denrée de base.

Le rapatriement des Sierra-léoniens réfugiés en Guinée s’est terminé en juillet 2004, tandis que celui des réfugiés libériens est en cours. Environ 9 000 d'entre eux ont été rapatriés depuis le début de l'opération en novembre 2004. Le retour de la paix en Sierra Leone et l'amélioration de la situation au Libéria ont entraîné une diminution du nombre de réfugiés en Guinée, qui en accueille encore toutefois beaucoup. Selon les statistiques du HCR, en juin 2005, environ 69 000 réfugiés sont toujours répartis dans divers camps, en sus de près de 80 000 PDI et de plus de 100 000 personnes rapatriées de Côte d’Ivoire en 2002 en Guinée Forestière et en Haute et Moyenne Guinée.

GUINÉE-BISSAU (23 mai)

La préparation des sols est en cours. Les semis devraient commencer dans les prochaines semaines, dès l'arrivée des pluies. Les disponibilités de semences devraient être suffisantes suite à la bonne récolte de 2004.

Suite à l'annonce des chiffres définitifs concernant la production céréalière de 2004, la production céréalière totale est estimée à 171 375 tonnes, soit 41 pour cent de plus que l'an dernier. La production de riz, principale culture, a augmenté de 34 pour cent, passant à environ 89 000 tonnes. Les importations commerciales en 2004/05 (novembre/octobre) sont estimées à 50 000 tonnes de riz et 15 000 tonnes de blé. La consommation de céréales par habitant devrait se redresser considérablement en 2004/05 par rapport au faible niveau de l’an dernier, mais une grande partie de la population est exposée à l'insécurité alimentaire chronique, alors que 65 pour cent d'entre elle vit en dessous du seuil de pauvreté et que l'économie stagne. À la fin avril, le gouvernement a sollicité l’aide de la communauté internationale, suite à une poussée épidémique d’anthrax dans la région septentrionale de Oio.

LIBÉRIA* (24 mai)

Les semis de paddy de 2005, qui est pratiquement l’unique culture céréalière du pays, ont commencé. En dépit de l’insécurité qui a empêché de nombreux agriculteurs de procéder aux cultures en 2004, la production agricole s’est quelque peu redressée par rapport au très bas niveau de l’an dernier, du fait du retour de nombreuses personnes déplacées avec la fin de la guerre civile. La production de paddy de 2004 est estimée à 159 600 tonnes, contre 110 000 tonnes en 2003. La production de riz devrait encore se redresser cette année du fait de l’amélioration de la sécurité, de la progression de la superficie plantée suite au retour des réfugiés et des agriculteurs auparavant déplacés, ainsi que de l’amélioration relative des conditions en vue de la distribution des intrants agricoles. Au cours de la présente campagne agricole, 149 245 bénéficiaires dans les 15 comtés du Libéria ont reçu 2 863 tonnes de semences de riz, y compris ceux dans le sud-est qui n’avaient pas profité de ces distributions en 2003/04.

Le programme de rapatriement des réfugiés et de réinstallation des PDI a commencé en octobre-novembre 2004 et à ce jour, il a touché 178 010 personnes. Le HCR signale qu’en décembre 2003, plus de 340 000 réfugiés libériens se trouvaient dans des pays voisins, tandis qu’environ 500 000 personnes étaient déplacées à l’intérieur du pays. Grâce à l’amélioration de la sécurité, le PAM continue d’élargir ses opérations dans le pays et passe progressivement d’activités d’urgence au redressement.

Suite à une forte hausse des prix du riz dans le pays, qui s’explique principalement par le relèvement des cours mondiaux, le gouvernement a constitué un comité spécial chargé de recommander des solutions permettant de ramener les prix à un plus bas niveau et de stabiliser le marché.

MALI (24 mai)

La préparation des sols est en cours et les premiers semis ont commencé dans l'extrême sud, les premières précipitations étant tombées en mai. Les semis se poursuivront vers le nord suite à l'arrivée des pluies. Les disponibilités de semences pourraient être limitées dans les régions durement touchées l'an dernier par l'invasion de criquets pèlerins et la faible pluviosité.

La situation des disponibilités vivrières a empiré dans les régions touchées par la sécheresse et les infestations acridiennes, malgré les mesures prises par le gouvernement. Les prix du mil continuent de grimper, tandis que ceux du bétail reculent; par conséquent, les ménages vulnérables, notamment les catégories pastorales et agro-pastorales particulièrement durement touchées, ont un accès limité aux principales denrées de base. Une étude nutritionnelle menée par “Acción Contra el Hambre” en certains endroits de la région de Kidal a montré que près d'un tiers des enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition générale.

Dans le cadre des mesures d'urgence, le gouvernement a notamment vendu 15 000 tonnes d'aliments pour animaux à des prix subventionnés et autorisé les négociants à importer 60 000 tonnes de riz exemptées de taxes.

Le PAM a mis au point une opération d'urgence destinée à fournir des secours alimentaires à 444 500 personnes, selon les estimations, de mars à novembre; toutefois, au 21 mai, 11 pour cent seulement de l'aide nécessaire avaient été reçus. La FAO a aussi lancé un appel pour obtenir des fonds destinés à fournir des intrants agricoles et à venir en aide aux éleveurs dans les pays du Sahel touchés, parmi lesquels le Mali. Jusqu'à présent, moins de 20 pour cent des 11,4 millions de dollars EU nécessaires ont été versés. Des ressources supplémentaires sont nécessaires de toute urgence pour remédier à la situation, qui ne cesse d'empirer.

MAURITANIE* (24 mai)

Il règne un temps sec de saison. Les semis de céréales secondaires commenceront dès l'arrivée des pluies, attendues habituellement en juillet. Les disponibilités de semences sont limitées du fait de la vaste infestation acridienne de l'an dernier et de la faible pluviosité.

La situation des approvisionnements vivriers reste critique en Mauritanie. Suite à l'annonce des chiffres définitifs concernant la production céréalière de 2004, la production céréalière totale est estimée à 116 064 tonnes, soit environ 40 pour cent de moins que les résultats de 2003 et 26 pour cent de moins que la moyenne des cinq années précédentes. Selon les rapports, la malnutrition est très répandue et ne cesse de progresser. Face à la dégradation de la situation, le PAM a lancé un programme vivres-contre-travail dans les régions de Brakna, Gorgol, Assaba, Tagant et Hodh El Gharbi. Des distributions de vivres financées par l'Union européenne, devant être effectuées par le Commissariat à la sécurité alimentaire (CSA), ont commencé à Traza, Gudimakha et Hodl El Chargui. La FAO a lancé un appel pour obtenir 11,4 millions de dollars EU destinés à fournir des intrants agricoles et à venir en aide aux éleveurs dans les pays du Sahel touchés, parmi lesquels la Mauritanie. Ces ressources sont nécessaires de toute urgence pour remédier à la situation, qui ne cesse d'empirer.

NIGER (24 mai)

La préparation des sols est en cours et les premiers semis ont commencé dans l'extrême sud, les premières précipitations étant tombées en mai. Les semis se poursuivront vers le nord suite à l'arrivée des pluies. Les disponibilités de semences pourraient être limitées dans les régions durement touchées l'an dernier par l'invasion de criquets pèlerins et la faible pluviosité. Les criquets pèlerins demeurent une grave menace, bien que la FAO ne s'attende pas à une infestation à grande échelle cette année.

La situation des disponibilités vivrières a empiré dans les régions touchées par la sécheresse et les criquets pèlerins, malgré les mesures prises par le gouvernement. Les prix du mil continuent de grimper, tandis que ceux du bétail reculent; par conséquent, les ménages vulnérables, notamment les catégories pastorales et agro-pastorales particulièrement durement touchées par la sécheresse et les criquets pèlerins, ont un accès limité aux principales denrées de base.

Le gouvernement a vendu des céréales à des prix subventionnés dans les communautés touchées. Les ressources du mécanisme national d'atténuation des crises sont déjà complètement épuisées, mais les opérations n'ont eu qu'une incidence limitée sur la situation globale des approvisionnements alimentaires. Début avril, Médecins sans frontières a averti que la malnutrition infantile augmentait rapidement dans les districts de Maradi et Tahoua et que les admissions dans les centres d'alimentation complémentaire se multipliaient. Plusieurs mesures ont été prises à l'échelon international pour parer à la crise: la FAO a lancé un appel pour obtenir des fonds destinés à fournir des intrants agricoles et à venir en aide aux éleveurs, tandis que l'UNICEF et le PAM ont demandé des fonds pour apporter des secours alimentaires à quelque 2,5 millions de personnes qui risquent officiellement de connaître des pénuries, dont environ 800 000 enfants. Les annonces seraient encore inférieures aux besoins. Des annonces d'aide alimentaire supplémentaires et des livraisons sont nécessaires pour mettre un frein à la dégradation de la situation.

NIGÉRIA (24 mai)

Les semis du maïs de la première campagne sont en cours dans le sud, après l’arrivée des pluies en avril. En dépit de la bonne récolte rentrée en 2004, la flambée des prix des produits alimentaires dans tout le pays aurait poussé le gouvernement à mettre sur le marché 66 000 tonnes de céréales à des taux subventionnés à la mi-mai. Cette forte hausse des prix des produits alimentaires est probablement due à l’accroissement du commerce transfrontalier vers les pays voisins, notamment le Niger, le Tchad et le Cameroun, dont le secteur agricole a été touché par les criquets pèlerins et l’insuffisance des pluies l’an dernier.

Les importations céréalières ont enregistré une tendance à la hausse ces dernières années, due principalement à la forte croissance de la population urbaine, aux changements des habitudes de consommation et aux mauvais résultats de l’agriculture. Par conséquent, le gouvernement a pris une série de mesures visant à améliorer la production agricole, parmi lesquelles le Programme spécial pour la sécurité alimentaire, mis en oeuvre conjointement avec la FAO, une subvention de 25 pour cent pour l'achat d'engrais et la suppression des droits de douane frappant les importations de produits agrochimiques, la sélection de sous-secteurs clés aux fins de remise en état ou d’élargissement, et le resserrement des contrôles pour lutter contre les importations illégales. De plus, le gouvernement a l’intention d’interdire les importations de riz d’ici 2006. L’interdiction qui frappe les importations de pâtes alimentaires et de biscuits, introduite en 2004, a contribué à l’expansion des capacités d'usinage et à celle de la production intérieure de pâtes alimentaires. Les importations de céréales en 2005, principalement de riz et de blé, devraient avoisiner 4,2 millions de tonnes.

SÉNÉGAL (25 mai)

Il règne un temps sec de saison dans la plupart du pays. Les pluies devraient démarrer et s'étendre vers le centre et le nord en juin. Les disponibilités de semences pourraient être limitées dans les régions durement touchées l'an dernier par l'invasion de criquets pèlerins et la faible pluviosité.

Suite à l'annonce des chiffres définitifs concernant la production céréalière de 2004, la production céréalière totale est estimée à 1 053 583 tonnes, soit 27 pour cent de moins que la récolte record de l'an dernier, qui avait atteint environ 1,4 million de tonnes, et 2 pour cent de moins que la moyenne sur cinq ans. Les prix du mil ont grimpé fortement depuis septembre dans les régions touchées; par conséquent, les ménages vulnérables, notamment les catégories pastorales et agro-pastorales particulièrement durement touchées, ont un accès limité aux principales denrées de base. Les besoins d’importations céréalières devraient être couverts par des circuits commerciaux, mais le pays connaîtra une période de soudure difficile, car les prix du mil resteront probablement élevés. Les ressources en pâturages et en eau sont rares et l'on signale que l'état du bétail se dégrade, malgré l'augmentation des déplacements de troupeaux.

La FAO a lancé un appel pour obtenir des fonds destinés à fournir des intrants agricoles et à venir en aide aux éleveurs dans les pays du Sahel touchés, parmi lesquels le Sénégal. Jusqu'à présent, moins de 20 pour cent des 11,4 millions de dollars EU nécessaires ont été versés. Des ressources supplémentaires sont nécessaires de toute urgence pour remédier à la situation, qui ne cesse d'empirer.

SIERRA LEONE* (25 mai)

Les semis de riz sont en cours suite à l’arrivée des pluies en avril. L’agriculture ne cesse de se redresser depuis la fin de la guerre civile en 2002, en raison de la progression de la superficie ensemencée à la suite du retour des réfugiés et des agriculteurs auparavant déplacés, ainsi que des meilleures conditions pour les distributions d’intrants agricoles. La reprise devrait se poursuivre cette année.

Sur le plan de la sécurité, la situation reste calme. Le rapatriement des Sierra-léoniens réfugiés en Guinée s’est achevé en juillet 2004. Environ 12 170 personnes ont été rapatriées en 2004, portant à environ 56 000 le nombre de réfugiés rapatriés depuis le début de l’opération en octobre 2001. On estime en outre qu’un million de personnes déplacées à l’intérieur du pays ont été réinstallées. Toutefois, 65 000 réfugiés libériens vivent toujours dans le pays.

Selon les prévisions, les importations de céréales en 2005 devraient s’élever à 288 000 tonnes environ, dont 35 000 tonnes d’aide alimentaire.

TCHAD (21 mai)

Des pluies importantes sont tombées dans l'extrême sud, où la préparation des sols et les semis de céréales secondaires ont commencé.

Suite à l'annonce des chiffres définitifs concernant la production céréalière de 2004, la production céréalière totale est estimée à 1,2 million de tonnes, soit environ un quart de moins que le bon résultat de l'année précédente. Ce recul de la production s'explique principalement par les faibles précipitations pendant la période de végétation de 2004, surtout dans la zone sahélienne. Les pertes dues à l’infestation de criquets pèlerins ne sont pas significatives. Une mission conjointe CILSS/FEWS-Net qui s'est rendue dans le pays en mars a constaté la précarité de la situation des disponibilités alimentaires, qui se caractérisait par de faibles approvisionnements et des prix élevés. Comme l'avait recommandé le Comité directeur du Comité d'action pour la sécurité alimentaire et la gestion des crises (CASAGC), le système national d'alerte rapide, des ventes subventionnées de céréales ont commencé en mai.

À la fin mai, on estimait que 193 300 Soudanais étaient réfugiés dans l’est du Tchad. Des estimations plus précises seront disponibles dès que le recensement mené conjointement par le PAM et le HCR sera achevé. Le PAM a terminé la mise au point de la nouvelle phase de l’opération d’urgence 10327.1 pour la période allant de juillet 2005 à décembre 2006. Celle-ci exigera 92 000 tonnes de produits alimentaires, ce qui représente un coût total estimatif d’environ 82 millions de dollars EU. Le PAM a commencé à mettre en place des stocks de produits alimentaires dans les camps de réfugiés avant le début de la saison des pluies. Ces opérations sont terminées dans les camps situés au sud du pays et devraient s’achever partout ailleurs d’ici juillet.

TOGO (15 juin)

Les premières pluies sont tombées en avril dans le sud, ce qui a permis de procéder aux semis de maïs de la campagne principale à récolter à partir de juillet. La situation des disponibilités vivrières devrait être satisfaisante cette année, suite à la bonne récolte rentrée en 2004. Toutefois, le climat politique actuel pourrait perturber la période de croissance et affecter la situation vivrière du pays si les déplacements de population se poursuivent. À la mi-juin, environ 35 743 personnes avaient fui le pays, dont 20 599 pour se réfugier au Bénin et 15 144 au Ghana.

AFRIQUE CENTRALE

CAMEROUN (25 mai)

Des images satellite montrent que la saison des pluies a commencé à temps dans le sud, ce qui a permis de procéder à la préparation des terres et aux semis de maïs de la première campagne de 2005, à récolter à partir de juillet. Les semis de céréales secondaires progresseront vers le nord suite à l'arrivée des pluies. Toutefois, des essaims de criquets pèlerins ont été signalés dans l'extrême nord, ce qui suscite des préoccupations quant aux perspectives de l'alimentation dans cette partie du pays, où la situation vivrière est déjà précaire.

De sources officielles, la production nationale de céréales aurait considérablement augmenté en 2004. Toutefois, dans les régions septentrionales situées dans la zone soudano-sahélienne, des vagues de sécheresse et une mauvaise répartition des précipitations pendant la période de végétation ont entraîné un fort recul de la production. On signale des prix élevés dans ces régions, du fait des faibles disponibilités céréalières.

Dans le but de diversifier l'économie pour faire face au recul de la production de pétrole, le gouvernement a lancé récemment une campagne quinquennale destinée à revitaliser le secteur du cacao et à faire passer les rendements à 200 000 tonnes par an. En 2003/04, 160 000 tonnes de cacao ont été produites au Cameroun, où un à deux millions de personnes dépendent directement ou non du secteur du cacao.

CONGO, RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU * (6 juin)

Pendant cette campagne, les précipitations ont été normales ou supérieures à la normale dans la plupart du pays et la récolte des cultures secondaires - telles que le maïs et le riz - devrait donc être bonne dans les provinces méridionales de Katanga, Kasai Oriental, et Bandundu. L'amélioration relative de la sécurité depuis 2004 et l'aide fournie aux personnes déplacées à l'intérieur du pays (PDI) et aux réfugiés de retour chez eux devraient avoir des incidences positives sur les activités agricoles dans les zones touchées. Toutefois, les affrontements récents et les violentes attaques qui ont eu lieu dans l'est du pays continuent d'entraîner le déplacement de nombreuses personnes, qui viennent s'ajouter aux 3 millions de PDI. L'insécurité qui pèse sur les producteurs et les négociants (qui sont contraints de payer des taxes abusives sur leurs produits agricoles), les pénuries d'intrants essentiels (tels que matériel végétal amélioré, outils manuels, matériel de pêche et produits vétérinaires) et la décrépitude de l'infrastructure rurale (notamment des routes de desserte) sont les principales difficultés qui s'opposent à la production et à la distribution de produits alimentaires. En outre, les cultures de base, à savoir le manioc et la banane, ont été gravement endommagées pendant cette campagne par les ravageurs et les maladies.

En RDC, l'insécurité alimentaire touche plus de 70 pour cent de la population totale, qui s'élève à 57 millions. Ainsi, le gouvernement et la communauté des donateurs, lors d'une table ronde tenue en mars 2004, ont confirmé que la remise en état du secteur agricole était la pierre de voûte de leur stratégie d'atténuation de la pauvreté. L'accent sera mis sur deux composantes, l'une destinée aux besoins d'urgence et l'autre sur la remise en état à moyen et long termes. Dans le cadre du programme minimum de partenariat pour la transition et la relance, la communauté des donateurs a annoncé une aide de 6,86 milliards de dollars EU pour les 4 prochaines années, dont 285 millions de dollars EU seront consacrés à l'agriculture. Le Fonds monétaire international (FMI) a en outre accordé un prêt d'un montant de 39 millions de dollars EU au pays, dans le cadre de la facilité pour la Réduction de la pauvreté et pour la croissance.

CONGO, RÉPUBLIQUE DU (25 mai)

La production céréalière intérieure couvre environ 3 pour cent de la totalité des besoins; le solde est importé, principalement par des voies commerciales. Les besoins d'importations céréalières (blé et riz principalement) pour 2005 sont estimés à quelque 288 000 tonnes, niveau pratiquement inchangé par rapport à l'année précédente. Une épidémie de virus Ebola à la fin avril dans la région septentrionale de Cuvette-Ouest a conduit le gouvernement et l'OMS à mettre en quarantaine les districts de Etoumbi et Mbomo, qui ont besoin d'une aide alimentaire.

À la suite de l'accord de paix conclu entre le gouvernement et les rebelles en mars 2003, le gouvernement et plusieurs organisations internationales ont mis en place un programme de désarmement, de démobilisation et de réintégration à l'intention des anciennes milices, dont devraient bénéficier 42 000 anciens combattants en 2004-2006. Selon le HCR, le pays accueille un grand nombre de réfugiés, notamment des Congolais de la RDC, des Angolais et des Rwandais. La sécurité reste précaire et entrave l'aide humanitaire.

GABON (25 mai)

Les principales cultures vivrières sont le manioc et les plantains. Le maïs est la seule culture céréalière, et les semis ont lieu à partir de juillet, la récolte étant rentrée à partir de novembre. La production atteint environ 30 000 tonnes en période normale. Les importations céréalières pour 2005, blé et riz principalement, sont estimées à 167 000 tonnes environ. La croissance économique a accusé une tendance à la baisse dernièrement, du fait du recul de la production de pétrole, ce qui continuera de peser sur les revenus des ménages et leur accès à la nourriture.

GUINÉE ÉQUATORIALE (25 mai)

Le pays ne produit pas de grandes quantités de céréales. Les cultures vivrières de base sont la patate douce, le manioc et les plantains. Le pays importe en moyenne 10 000 tonnes de blé et 6 000 tonnes de riz.

Ces dernières années, la Guinée équatoriale a enregistré une inflation plus élevée que les autres pays de la zone franc, du fait de l’accroissement rapide de la demande intérieure depuis le boom pétrolier au milieu des années 1990. Toutefois, l’inflation annuelle a considérablement ralenti en 2004 pour s’établir à 4 pour cent, alors qu’elle était de 7,3 pour cent environ en 2003.

RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE (25 mai)

Les images satellite montrent que la saison des pluies a commencé en avril, ce qui a permis de procéder à la préparation des sols et aux semis du maïs de la première campagne de 2005, à récolter à partir de juillet. La production agricole devrait encore s’accroître cette année, du fait de l’amélioration de la sécurité par rapport aux années précédentes et de l’accroissement des superficies ensemencées grâce à la distribution d’intrants agricoles, avec l’aide de la FAO, aux communautés touchées par la rébellion de 2003.

L’inflation, qui était estimée à 7 pour cent en 2003 du fait de la montée des prix des denrées alimentaires suite aux perturbations des transports, a ralenti en 2004 grâce essentiellement à l’amélioration de la sécurité alimentaire. Elle devrait rester stable en 2005, ce qui devrait améliorer l’accès à la nourriture dans le pays. La plupart des 230 000 PDI ont regagné leurs foyers, mais on estime que 41 000 réfugiés originaires de République centrafricaine vivent encore au Tchad.

SAO TOMÉ-ET- PRINCIPE (25 mai)

Les cultures vivrières de base sont les plantes-racines, les plantains et les tubercules. Les importations de céréales sont estimées à près de 13 000 tonnes par an. Les besoins d'aide alimentaire pour 2005 sont estimés à 7 600 tonnes environ. En 2003, l’agriculture représentait 19 pour cent du PIB et environ 86 pour cent des exportations, mais la structure de l’économie sera radicalement transformée par la production pétrolière qui devrait commencer en 2010.

AFRIQUE DE L’EST

BURUNDI* (15 juin)

La moisson des cultures de la campagne principale (campagne B de 2005) est en cours; les perspectives sont dans l'ensemble défavorables pour les légumineuses (haricots), ainsi que les plantes-racines et tubercules, du fait des pluies irrégulières et des vagues de sécheresse en avril et pendant la première quinzaine de mai. Selon le système national d'alerte rapide, en mai 2005 les prix ont considérablement augmenté sur le marché de Bujumbura, de 26 pour cent pour les haricots, de 75 pour cent pour les patates douces, et de 36 pour cent pour la farine de manioc, par rapport au même mois l'an dernier. Les perspectives concernant la production céréalière (principalement sorgho et riz) sont toutefois jugées bonnes, particulièrement par rapport aux récoltes touchées par la sécheresse rentrées l'an dernier. Une évaluation conjointe FAO/PAM/UNICEF/Ministère de l'agriculture est prévue sous peu. Selon les prévisions, la production céréalière totale de 2005 atteindrait 286 000 tonnes, soit environ 2 pour cent de plus que l'an dernier. Toutefois, on prévoit un recul de la production de légumineuses, en raison des conditions météorologiques défavorables, ainsi que de celle de plantes-racines et tubercules, par suite de la persistance d’une épidémie de la mosaïque du manioc.

En dépit de quelques améliorations, l'insécurité alimentaire persiste dans les provinces du nord, de l'est et du sud, du fait des récoltes réduites. Selon le HCR, de 7 500 à 8 500 Rwandais ont demandé asile au Burundi. Ils ont besoin d'aide, tout comme leurs familles d'accueil. Depuis mars 2003, plus de 150 000 réfugiés burundais sont rentrés de Tanzanie, pays où il en reste cependant presque autant. En mai, le PAM a distribué 4 500 tonnes de vivres à 521 000 bénéficiaires.

ÉRYTHRÉE* (1er juin)

Les semis de céréales et de légumineuses de 2005 sont sur le point de commencer. Les précipitations tombées récemment ont favorisé la préparation des sols et reconstitué les réserves d’eau en plusieurs endroits du pays. Les pluies "Bahri" (octobre-février), qui sont importantes pour les cultures et les pâturages dans les zones habituellement arides de la région de la mer Rouge septentrionale et des escarpements, ont été insuffisantes.

Des pénuries alimentaires généralisées sont signalées en plusieurs endroits du pays suite à des années consécutives de sécheresse et de production agricole inférieure à la moyenne. Une Mission FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires a estimé la production céréalière de 2004 à environ 85 000 tonnes, soit moins de la moitié de la moyenne des 12 années précédentes. Selon les estimations, 2,3 millions de personnes, soit environ les deux tiers de la population totale, aussi bien dans les zones urbaines que péri-urbaines, auront besoin d'une aide alimentaire. Toutefois, la Commission érythréenne de secours et de redressement a indiqué que seulement 1,2 million de personnes pourraient bénéficier d’une aide pour l’instant, les stocks d’aide d’alimentaire étant insuffisants.

Le 5 avril 2005, une Opération de secours révisée a été approuvée conjointement par la FAO et le PAM, en vue de fournir une aide alimentaire à 840 000 personnes touchées par les mauvaises récoltes, et ce pendant cinq mois (1er avril 2005 - 31 août 2005). Dans l’ensemble, sur les 157 millions de dollars EU demandés par l’Érythrée dans l’appel commun, 19,9 pour cent seulement étaient mobilisés au mois de mai. De nouvelles annonces de contributions sont nécessaires de toute urgence en prévision de la période de soudure qui vient tout juste de commencer.

ÉTHIOPIE* (10 juin)

Au cours des premiers mois de l’année, on a signalé que la sécurité alimentaire était précaire et les taux de malnutrition élevés dans certaines régions sous l’effet conjugué de plusieurs facteurs, notamment les retards concernant le transfert des ressources aux bénéficiaires au titre du Programme de protection sociale fondé sur les activités productives (PPSAP) et les mesures partielles et tardives prises à la suite de l’appel à l'aide humanitaire. En outre, de violentes précipitations et des inondations dans les plaines du sud et de l’est ont entraîné des pertes de vies humaines, le déplacement de dizaines de milliers de personnes et de graves dégâts aux biens et à l’infrastructure.

Les fortes pluies tombées en avril et en mai ont toutefois amélioré les perspectives concernant les récoltes de céréales de la campagne secondaire "belg" en plusieurs endroits du pays. La récolte belg assure près de 10 pour cent de la production totale de céréales, mais dans certaines zones elle fournit l'essentiel de la production annuelle de céréales. Les précipitations bénéfiques tombées en avril et en mai ont aussi permis la régénération des pâturages et la reconstitution des réserves d’eau dans les plaines du sud et du sud-est et dans la région pastorale de l’Afar et encouragé les agriculteurs à procéder aux semis et à la préparation des sols pour la prochaine campagne principale.

En dépit de l’amélioration des conditions dans certaines régions, la sécurité alimentaire reste préoccupante par endroit, en particulier à l’est d’Oromia et au sud de la Région des nations, nationalités et populations du Sud (SNNPR), où divers districts sont classés zones à haut risque. Les disponibilités vivrières des ménages seraient insuffisantes et les taux de malnutrition élevés constatés en certains endroits sont préoccupants. Une mission multi-institutions composée du gouvernement, d’organisations d'aide humanitaire des Nations Unies et autres a révisé en avril le nombre total de personnes ayant besoin d’une aide alimentaire d’urgence en 2005, qui est passé de 3,1 millions à 3,8 millions, ce qui représente environ 464 000 tonnes de vivres. Les contributions qui font actuellement l’objet de discussions devraient couvrir les besoins pour le reste de l’année. Toutefois, il faudra peut-être revoir ceux-ci après l’évaluation annuelle de la récolte “belg/gu”, entreprise généralement à la fin juin.

KENYA* (1er juin)

Les perspectives concernant la récolte de la campagne des “longues pluies” (mars-juin) de 2005 sont dans l’ensemble meilleures en raison des pluies bénéfiques tombées récemment. Toutefois, du fait de la sécheresse prolongée qui a sévi de mars à début avril dans les zones d’agriculture marginale de l’est, les cultures n’ont rien donné et la production a été réduite en de nombreux endroits. Les zones pastorales du sud et du nord-ouest ont aussi bénéficié des pluies abondantes et bien réparties tombées récemment, malgré le temps sec enregistré précédemment. Les violentes précipitations et les inondations récentes ont provoqué des pertes d’actifs ainsi que le déplacement de nombreuses personnes.

Les pénuries alimentaires touchant certains des districts d’agriculture marginale de la province de l’Est, qui avaient été touchés par la sécheresse, se sont atténuées suite à la récolte relativement meilleure de la campagne des “petites pluies”. Toutefois, dans les plaines de Kitui et Makueni et dans la plupart des districts côtiers, une grave insécurité alimentaire persiste. Les catégories pastorales et agro-pastorales, en particulier, pourraient connaître de graves pénuries alimentaires en dépit des pluies bénéfiques tombées récemment. Les mauvaises campagnes consécutives ont rendu de nombreux ménages très vulnérables et incapables de faire face aux pertes constantes de bétail et de moyens de subsistance. Le 26 avril 2005, la FAO et le PAM ont approuvé conjointement une opération d'urgence visant à fournir une aide alimentaire à environ 1,6 million de victimes de la sécheresse, pour un coût total de 42 millions de dollars EU sur huit mois (1er mars 2005 - 31 octobre 2005). Le Gouvernement du Kenya et des organisations d'aide humanitaire organisent actuellement l'évaluation des récoltes "des longues pluies", qui sera entreprise en juillet. La situation de la sécurité alimentaire sera ensuite réévaluée.

OUGANDA* (1er juin)

Les récoltes de céréales de la campagne principale de 2005 s'annoncent en général meilleures du fait des précipitations bénéfiques tombées récemment. Début avril, une longue période de sécheresse, en particulier dans les principaux districts producteurs de maïs du centre, de l'est et du centre-ouest, a eu une incidence négative sur le développement tant des cultures que des pâturages. Il faudrait que les pluies se maintiennent tout au long de juin pour que la récolte soit bonne. De même, des précipitations inférieures à la normale dans le nord du pays ont compromis la croissance des cultures. En revanche, dans l'ouest et le sud-ouest du pays, où la campagne secondaire est en cours, les précipitations proches de la normale ont amélioré les perspectives de récolte.

Dans le nord de l'Ouganda (districts de Gulu, Kitgum, Pader et certains endroits du district de Lira), la situation des disponibilités vivrières reste précaire du fait de la persistance de l'insécurité. La survie de plus de 1,4 million de personnes déplacées regroupées dans une centaine de camps surpeuplés dépend principalement de l'aide alimentaire du PAM. Au total, on estime que 2,69 millions de personnes vulnérables, y compris environ 570 000 victimes de la sécheresse au Karamodja, près de 500 000 personnes visées par les programmes et environ 192 000 réfugiés, sont tributaires de l'aide alimentaire. Le PAM prévoit un déficit de 88 000 tonnes entre juillet et décembre 2005, à moins que de nouvelles contributions ne soient annoncées et des livraisons effectuées. Les besoins se montent en tout à environ 23 648 tonnes par mois.

RWANDA (6 juin)

La moisson des cultures de la campagne principale B de 2005 (haricots, manioc, patates douces, pommes de terre et blé) est en cours et se poursuivra jusqu'à la fin juillet. Malgré les précipitations irrégulières et inférieures à la normale tombées en février-mars, la récolte de céréales de cette campagne devrait être bonne. Par conséquent, l'indice des prix des principales denrées a chuté depuis la fin mars 2005. Toutefois, en valeur absolue, les prix seraient en hausse pour plusieurs produits alimentaires importants, notamment le riz (20 pour cent), le maïs (30 pour cent), les pommes de terre (40 pour cent) et les haricots (41 pour cent) en avril 2005 par rapport à avril 2004. Une évaluation conjointe FAO/PAM/Ministère de l'agriculture est en cours. La production céréalière totale de 2005 (somme des campagnes A, B et C) devrait atteindre 271 000 tonnes, soit environ 2 pour cent de plus que la mauvaise récolte de l'an dernier mais 2 pour cent de moins que la moyenne des cinq années précédentes.

Comme il est indiqué dans le récent bulletin de FEWSNET, les troupeaux ont été mis en quarantaine dans six districts de quatre provinces, du fait d'une épidémie de charbon symptomatique.

L’économie rwandaise a enregistré une croissance de 6 pour cent en 2004, principalement du fait des très bons résultats du secteur agricole. Toutefois, d’après les résultats de l’évaluation conjointe FAO/PAM/UNICEF/Gouvernement menée récemment, 30 000 tonnes d’aide alimentaire au total seraient nécessaires en 2005, destinées à environ 110 000 personnes vulnérables, en particulier pendant la période de soudure allant d'avril à début mai dans l'est du pays. L’afflux de réfugiés en provenance de la RDC et du Burundi ces derniers mois s’est poursuivi et on en dénombre désormais plus de 50 000, ce qui pèse lourdement sur la situation des disponibilités alimentaires déjà précaire. Le PAM et ses partenaires fournissent des secours alimentaires à 53 000 personnes environ. Toutefois, on signale que leurs rations ont été réduites de 30 pour cent en raison de problèmes dans la filière.

SOMALIE* (1er juin)

Après les inquiétudes suscitées par l'arrivée tardive des pluies "gu" dans plusieurs grandes régions productrices du sud de la Somalie, les précipitations favorables tombées à partir de la mi-avril ont amélioré les perspectives préliminaires pour les céréales de la campagne principale de 2005, à récolter à partir d'août. Toutefois, les fortes pluies enregistrées dans les régions montagneuses tant en Somalie qu'en Éthiopie ont provoqué des inondations, d'où le déplacement de centaines de familles et la destruction de vastes superficies agricoles. Les cultures sur pied restent très exposées aux inondations et pourraient se gâter, car les fortes pluies actuelles devraient persister tout au long de juin. La campagne gu est la principale saison des pluies (avril - juin) et les années normales, elle assure de 70 à 80 pour cent environ de la production céréalière annuelle.

Toutefois, dans les régions principalement pastorales du nord-ouest, du nord-est et en certains endroits du centre, les pluies gu ont démarré précocement et ont été bien supérieures à la normale, en hausse de 120 à 300 pour cent par rapport à la moyenne à long terme. Cela a permis d'améliorer l'état des parcours et les réserves d'eau mais a aussi provoqué des crues soudaines qui se sont soldées par des pertes de vies humaines, le déplacement de la population et la destruction de l'infrastructure. Les inondations ont aussi perturbé les opérations de secours en plusieurs endroits.

La situation humanitaire reste très préoccupante sous les effets conjugués des sécheresses successives et de l'insécurité. Une récente enquête sur la malnutrition effectuée dans les camps de PDI de Bosaso a mis en évidence un taux de malnutrition aiguë de 20,3 pour cent et des taux de mortalité infantile élevés. En outre, plusieurs indicateurs suggèrent que les niveaux de malnutrition restent très supérieurs à la normale en certains endroits de Gedo, de la vallée du Juba inférieur et dans la région de Galgadud au nord. Les récents affrontements entre clans en plusieurs endroits ont aussi entraîné le déplacement d'une grande partie de la population et perturbé l'ensemble des activités économiques et de subsistance. Globalement, on estime qu'un million de personnes vulnérables ont besoin d'une aide alimentaire.

SOUDAN* (1er juin)

La récolte de blé de 2005 est terminée et les résultats devraient être proches de la moyenne. La production totale de céréales de 2004/05 est estimée à 3,4 millions de tonnes, soit environ 43 pour cent de moins que l'année précédente et environ 22 pour cent en dessous de la moyenne des cinq années précédentes.

Du fait de la mauvaise récolte, à laquelle s'ajoute le conflit et les déplacements de population, la situation des disponibilités alimentaires est précaire en plusieurs endroits du pays. Les organismes d'aide humanitaire au Soudan ont averti que les disponibilités vivrières de millions de familles dans tout le pays ont atteint un niveau dangereusement bas, et que beaucoup souffriront de graves pénuries à moins que des fonds supplémentaires ne soient mobilisés prochainement pour fournir des denrées alimentaires et des intrants agricoles. La campagne de semis en cours est aussi compromise.

La persistance de la crise au Darfour reste un problème humanitaire des plus pressants. Dans le sud du Soudan, l'optimisme suscité par la signature de l'accord de paix en janvier 2005 pour mettre fin au conflit a incité de nombreux Soudanais réfugiés dans les pays voisins à reprendre le chemin de leur village. Les défis humanitaires et les besoins de remise en état et de reconstruction de l'économie et de l'infrastructure dévastées seront immenses. Selon une évaluation conjointe effectuée par des institutions des Nations Unies, l'accès à une nourriture adéquate est de plus en plus difficile pour les personnes de retour au foyer et les ménages pauvres de la région de Bahr el Ghazal au nord-ouest, et l'on signale que les niveaux de malnutrition sont en hausse dans le sud du Soudan.

Le 9 juin 2005, une opération d'urgence révisée a été approuvée conjointement par la FAO et le PAM en vue de fournir une aide alimentaire à 3,2 millions de personnes touchées par la guerre au Darfour, et ce pendant 12 mois (1er janvier 2005 - 31 décembre 2005). Le budget révisé se monte désormais à 561,5 millions de dollars EU . En outre, la FAO a lancé un appel pour mobiliser près de 62 millions de dollars EU en vue d'apporter des secours d'urgence au secteur agricole en 2005. Jusqu'à présent, elle n'a recueilli que 17 pour cent des fonds demandés. De nouvelles annonces de contributions sont nécessaires de toute urgence.

TANZANIE, RÉPUBLIQUE-UNIE DE (1er juin)

La récolte de maïs de la campagne principale a commencé dans les régions du centre et de l'ouest à régime pluvial unimodal, tandis que dans les hautes terres du sud - qui sont le grenier céréalier - la moisson devrait démarrer en août. Dans les zones septentrionales à régime pluvial bimodal, les précipitations ont été bénéfiques pour les cultures Masika de la deuxième campagne, mises en terre en mars. Les pluies ont démarré précocement, sauf dans la plus grande partie de Mwanza et en quelques autres endroits. La production totale de maïs de 2005 devrait être moins élevée que la récolte supérieure à la moyenne enregistrée l'année précédente, qui avoisinait 2,9 millions de tonnes.

La situation des disponibilités vivrières est généralement favorable et avec l'accroissement des approvisionnements de maïs sur la plupart des marchés, les prix devraient encore baisser, ce qui favoriserait les exportations de maïs vers les pays voisins.

AFRIQUE AUSTRALE

AFRIQUE DU SUD (6 juin)

Les précipitations relativement bien réparties pendant la campagne de végétation principale, qui va de décembre 2004 à avril 2005, dans la plupart de la région productrice de maïs au nord-est du pays a conduit le Comité d’estimation des récoltes (CEC) à réviser en hausse sa troisième estimation de la récolte de maïs de la campagne 2004/05, pour la porter à 11,8 millions de tonnes. Ce chiffre représenterait environ 21 pour cent de plus que la récolte supérieure à la moyenne rentrée l'année précédente. Le niveau des stocks en fin de campagne s'élevant à 3,85 millions de tonnes de maïs au 26 avril 2005, l'excédent potentiel pour la campagne commerciale allant de mai 2005 à avril 2006 pourrait avoisiner 4,5 millions de tonnes, ce qui suffirait largement à couvrir les besoins d'importations de la région.

Selon l’estimation officielle définitive de la production de blé d’hiver récolté en octobre-novembre 2004, la production, qui s’élèverait à 1,7 million de tonnes, serait en hausse de près de 10 pour cent par rapport à l’année précédente. Par conséquent, les besoins d’importations de blé pour l’année seraient de l’ordre d’un million de tonnes.

Le prix SAFEX du maïs blanc s'est effondré à la fin mai, passant à 88 dollars EU la tonne en raison des stocks intérieurs importants, des meilleures perspectives concernant la production agricole au niveau national et international, de la forte chute des cours internationaux et de la récente valorisation du rand par rapport au dollar EU (actuellement environ R6,57 pour 1 dollar EU). Les prix du maïs ont grimpé en flèche, passant à 216 dollars EU la tonne au début février 2004, de crainte d'une grave sécheresse dans le pays en 2004. Le faible niveau actuel des prix devrait contribuer à atténuer les pénuries alimentaires régionales et à améliorer la sécurité alimentaire de la région.

ANGOLA* (6 juin)

La récolte de maïs, de sorgho et de mil de la campagne principale de 2005 est pratiquement terminée. Les précipitations cumulées depuis le début de la campagne en septembre 2004 ont été proches de la normale, mais les régions centrales productrices de maïs ont connu des périodes de sécheresse de la mi-décembre à la mi-janvier, tandis que les pluies ont progressivement diminué plus tôt que d'habitude à la fin mars. Au niveau national, ces facteurs négatifs sont en partie compensés par la progression des superficies cultivées, le temps clément dans les zones septentrionales, la réinstallation de nombreuses personnes déplacées à l'intérieur du pays et de réfugiés et la distribution à grande échelle d'intrants agricoles. De ce fait, les estimations préliminaires de la FAO établissent la production céréalière totale de cette année à 695 000 tonnes environ, soit quelque 5 pour cent de moins que le volume de l'an dernier mais plus que la moyenne sur cinq ans. Malgré tout, les besoins d’importations céréalières du pays s’élèvent à près de 810 000 tonnes pour 2005/06, dont 730 000 tonnes devraient être obtenues par des voies commerciales et 80 000 tonnes au titre de l’aide alimentaire. Comme les années passées, le pays doit relever plusieurs défis afin d’améliorer la production vivrière, notamment en ce qui concerne l’accès aux actifs productifs (animaux de traction et engrais, par exemple) et la fourniture de services de vulgarisation agricole.

L’économie angolaise, qui produit plus d’un million de barils de pétrole brut par jour, lesquels ont atteint le double du prix prévu sur le marché international en 2004, devrait enregistrer une forte expansion, le gouvernement prévoyant un taux de croissance de 16 pour cent en 2005. Paradoxalement, un grand nombre de personnes souffrent d’insécurité alimentaire dans le pays. Le PAM, grâce aux quantités limitées de vivres qu’il distribue, nourrit près de 850 000 personnes vulnérables, la plupart d’entre elles étant des personnes déplacées à l’intérieur du pays (PDI). La Banque mondiale a récemment approuvé une subvention de 21 millions de dollars EU pour l’Angola en vue de la mise en oeuvre du Projet de lutte contre le VIH/SIDA, le paludisme et la tuberculose.

BOTSWANA (6 juin)

Des précipitations inférieures à la normale pendant la campagne agricole 2004/05 laissent présager une récolte assez peu abondante de sorgho, principale culture vivrière de base du pays. La FAO estime la production céréalière totale à 18 000 tonnes, soit quelque 1 000 tonnes en dessous du volume proche de la normale enregistré l'an dernier. Dans une récente déclaration, le Ministère de l'agriculture a indiqué que les superficies consacrées aux céréales étaient considérablement réduites pour cette campagne, du fait des précipitations irrégulières et insuffisantes. La production intérieure de céréales du Bostwana représente en règle générale 5 à 10 pour cent des besoins totaux du pays. Le reste est couvert par des importations commerciales.

Le secteur bovin est la deuxième source de devises du Botswana, après les diamants. Les troupeaux ont été ravagés par des flambées épidémiques successives de fièvre aphteuse qui ont entraîné la perte de l’accès aux marchés européens. Le gouvernement a récemment dévoilé son plan en vue de lutter contre cette maladie et de l'éradiquer définitivement.

LESOTHO (6 juin)

Une mission FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires qui s'est rendue dans le pays en mai a estimé la production céréalière de 2005 à 119 000 tonnes, dont 92 000 tonnes de maïs, 17 000 tonnes de sorgho et 10 000 tonnes de blé. La production totale est supérieure à celle de l'an dernier d'environ 15 pour cent mais représente 84 pour cent de la moyenne sur cinq ans. Il semble que la production céréalière du Lesotho tende à la baisse, notamment dans les principaux districts producteurs de Berea, Butha-Buthe, Leribe et Maseru. Cette situation est préoccupante et devrait faire l'objet d'un examen approfondi. L'érosion endémique des sols, les catastrophes météorologiques et l'impact de la pandémie de VIH/SIDA en sont probablement les principales causes sous-jacentes.

Les besoins d'importations céréalières pour la campagne commerciale 2005/06 (avril/mars) sont estimés à environ 293 000 tonnes, dont 213 000 tonnes devraient être importées par des voies commerciales. Étant donné que les stocks d'aide alimentaire disponibles et dans la filière s'élèvent à 61 000 tonnes (au 1er avril 2005), il reste un déficit non couvert de 19 000 tonnes qui devra être comblé grâce à une aide supplémentaire des donateurs.

Selon les estimations, 548 800 personnes connaîtront de graves pénuries alimentaires entre juin 2005 et mars 2006 et auront besoin d'une aide alimentaire ou en espèces de l'ordre de 20 200 tonnes de maïs. Actuellement, 400 000 personnes les plus vulnérables touchées par les mauvaises récoltes et le VIH/SIDA bénéficient des vivres du PAM, par le biais de distributions générales ou ciblées.

MADAGASCAR (6 juin)

La campagne agricole 2004/05 a démarré avec une pluviosité normale en septembre-octobre, suivie de précipitations supérieures à la moyenne qui ont cessé plus tôt que d'habitude en avril. Selon les rapports, la superficie consacrée au paddy aurait progressé du fait des cours élevés du riz au moment des semis. De ce fait, les estimations préliminaires concernant la production indiquent une récolte record de paddy, laquelle atteindrait environ 3,4 millions de tonnes. Dans l'attente de cette bonne récolte, selon certains rapports, les prix du riz auraient chuté, passant d'environ 1 dollar EU le kilo au plus fort de la crise qui a frappé le riz (vers décembre-janvier) à environ 0,5 dollar EU au début mai. Dans le sud généralement sec, la province de Toliary a reçu des précipitations abondantes au début janvier. Ensuite, les pluies ont considérablement diminué en février et mars. Par conséquent, la récolte de maïs devrait être proche de la normale.

Selon les rapports, plus de 75 pour cent des 16 millions d’habitants de Madagascar vivent en dessous du seuil de pauvreté, fixé à 1 dollar EU par jour. Un rapport publié récemment par le système d'alerte rapide indique qu'environ 3 000 tonnes de denrées alimentaires seront nécessaires pour nourrir 105 000 personnes pendant la prochaine période de soudure (décembre 2005-avril 2006). Un contrat d'aide financière sur quatre ans, d'un montant de 110 millions de dollars EU, a été signé officiellement le 18 avril au titre du programme américain de la Société du compte du millénaire, afin de contribuer au relancement de la production agricole nationale.

MALAWI* (6 juin)

Une mission FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires qui s'est rendue dans le pays en avril-mai 2005 a estimé la production de maïs de 2005, principale culture de base du Malawi, à 1,25 million de tonnes, soit le plus bas niveau de ces dix dernières années et quelque 26 pour cent de moins que la récolte relativement médiocre de l'an dernier. La production totale de plantes-racines et tubercules, qui tient une place importante, est estimée à 3,8 millions de tonnes, en baisse elle aussi de quelque 9 pour cent par rapport à la mauvaise récolte de l'an dernier et 15 pour cent de moins que la moyenne sur cinq ans. Des pluies précoces et supérieures à la moyenne laissaient présager une bonne récolte, mais ces espoirs ont été déçus faute de précipitations aux stades critiques de formation des épis et de pollinisation du maïs à la fin janvier et tout au long de février.

En mai, les prix du maïs, principale denrée de base, sur les marchés étaient en moyenne supérieurs à ceux pratiqués à la même époque les deux années passées, ce qui s'explique par la bonne récolte en cours, notamment dans le sud. Une production de maïs supérieure à la moyenne dans le nord du Mozambique voisin entraînerait une augmentation des importations formelles et informelles au Malawi. Ce commerce serait profitable aux deux pays, où il contribuerait à stabiliser les prix. Les importations commerciales de maïs devraient atteindre 300 000 tonnes environ, ce qui laisse un déficit non couvert de 434 000 tonnes.

Le Comité d'évaluation de la vulnérabilité du Malawi estime que 4,22 millions de personnes en tout, soit plus de 34 pour cent de la population, ont une production ou des revenus insuffisants pour satisfaire leurs besoins alimentaires minimaux et nécessiteront une aide alimentaire ou en espèces de l'ordre de 270 000 tonnes en équivalent maïs au cours de la campagne commerciale 2005/06 (avril/mars). Le nombre de personnes tributaires de l'aide pourrait passer à 4,61 millions si les prix du maïs flambaient.

MAURICE (6 juin)

La production intérieure de céréales s’élève à moins de 1 pour cent de la totalité des besoins de céréales; par conséquent, le pays importe, par des voies commerciales, la quasi-totalité des céréales nécessaires à sa consommation. La canne à sucre couvre environ 90 pour cent des terres cultivées et représente 25 pour cent des recettes d’exportation du pays.

La perspective de perdre l'accès préférentiel aux marchés des États-Unis et de l'Europe en 2007 devrait avoir des répercussions néfastes sur les secteurs du sucre et du textile, qui sont deux sources de revenus importantes pour le pays. Selon le centre d'information de l'Economist, Maurice enregistre depuis trois ans un taux de chômage relativement élevé, de plus de 10 pour cent, soit près de deux fois plus que la moyenne de 2000 (5,9 pour cent).

MOZAMBIQUE (6 juin)

Une Mission FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires qui s'est rendue dans le pays en avril-mai a estimé la production céréalière de 2005 à environ 1,92 million de tonnes, ce qui représente une baisse de quelque 3 pour cent par rapport à la récolte record de l'an dernier mais 10 pour cent de plus que la moyenne sur cinq ans. Toutefois, les résultats varient considérablement d'une région à l'autre, avec des réductions de 43 et 4 pour cent de la récolte céréalière respectivement dans les provinces méridionales et centrales et une augmentation estimée à 12 pour cent dans les trois provinces septentrionales. Les excédents de maïs des régions du nord et du centre devraient être exportés au Malawi voisin, qui est déficitaire.

En dépit de la production intérieure globalement satisfaisante, certaines zones, telles que les districts au sud de la province de Tete et de nombreux districts des provinces méridionales, ont rentré des récoltes réduites. Les besoins d'importations céréalières, y compris le riz et le blé, devraient au total augmenter de 10 pour cent par rapport à l'an dernier. Des importations de maïs de l'ordre de 175 000 tonnes pourraient être nécessaires, en raison des coûts élevés de transport des céréales du nord vers le sud. Sur ce chiffre, environ 130 000 tonnes devraient être obtenues par des circuits commerciaux, ce qui laisse un déficit d'environ 45 000 tonnes à couvrir par des importations d'aide alimentaire.

Les résultats préliminaires indiquent que quelque 587 500 personnes auront besoin de secours alimentaires d'urgence de l'ordre de 70 000 tonnes de céréales pendant la période de soudure, c'est-à-dire de juillet 2005 à mars 2006, essentiellement du fait de la sécheresse qui sévit dans le sud et en certains endroits du centre. La totalité de l'aide alimentaire dont le pays a besoin, y compris pour faire face au problème du VIH/SIDA (au titre de l'IPSR régionale) est estimée à 83 000 tonnes. Une partie du volume nécessaire (environ 114 300 tonnes) pourrait être achetée sur place, vu l'excédent de maïs dans les régions septentrionales et centrales. Selon les estimations révisées concernant les rendements de manioc, les quantités pouvant en théorie être utilisées sont supérieures à ce qui avait été évalué précédemment; par conséquent, la Mission recommande d'étudier les possibilités d'acheter sur place du manioc sec et de la farine de manioc pour couvrir les besoins d'aide alimentaire.

NAMIBIE (6 juin)

Selon les estimations préliminaires de l’Unité nationale d’alerte rapide et d’information sur l’alimentation (NEWFIU), la production totale de céréales secondaires (principalement mil, sorgho et maïs) de 2004/05 s'élèverait à 129 000 tonnes, soit 3 pour cent de plus que l'an dernier et 27 pour cent au-dessus de la moyenne sur cinq ans. De bons résultats sont aussi escomptés pour des cultures autres que les céréales, telle que les pois bambaras, les doliques, les citrouilles et les melons. Selon de précédents rapports officiels, les agriculteurs de Caprivi, dans l'est du pays, ont bénéficié de secours d'urgence pour se procurer des semences, des animaux de traction ainsi que du matériel et des accessoires de labourage. La production de blé d'hiver devrait atteindre 10 500 tonnes, en baisse de 1 000 tonnes par rapport à l'année précédente. Par conséquent, les besoins d'importations céréalières du pays pour la campagne de commercialisation 2005/06 (mai/avril) sont estimés à 167 500 tonnes, soit quelque 11,5 pour cent de plus que pour la campagne précédente. La plupart de ces besoins seront couverts par des importations commerciales.

SWAZILAND* (6 juin)

Selon la Mission FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires qui s'est rendue dans le pays récemment, la production de 2004/05 de la culture vivrière de base du pays, le maïs, avoisinera probablement 82 000 tonnes, soit 10 pour cent de plus que l'estimation officielle après-récolte de l'an dernier et 6 pour cent de moins que la moyenne des cinq années précédentes. Ces meilleurs résultats s'expliquent par une bonne pluviosité et le recours accru aux engrais chimiques associés au fumier de ferme dans le Highveld et le Middleveld. Dans le Lowveld et en certains endroits de Lubombo, les récoltes sont très mauvaises du fait de l'insuffisance des précipitations. Il convient d'étudier les causes de la tendance à la baisse de la production de maïs à long terme constatée au Swaziland.

Les besoins d'importations céréalières pour la campagne commerciale 2005/06 (avril/mars) sont estimés à 111 000 tonnes, dont 70 000 tonnes devraient être importées par des voies commerciales. Les stocks d'aide alimentaire disponibles ou dans la filière s'élevant à 6 000 tonnes environ au début de la campagne commerciale, il reste un déficit non couvert de 35 000 tonnes, pour lesquelles une aide internationale supplémentaire sera nécessaire.

L'accès des ménages pauvres à la nourriture reste un grave problème au Swaziland. Il ressort des données disponibles que la consommation de maïs par habitant n'a cessé de diminuer au fil des ans, sans être véritablement remplacée par d'autres aliments. Il est nécessaire de toute urgence de réformer les politiques nationales actuelles en matière de réglementation des prix et de commercialisation du maïs. Actuellement, la National Milling Corporation (NMC), société para-étatique, est le seul importateur autorisé de maïs. La minoterie étant un oligopole, les prix de la farine de maïs tendent à être trop élevés pour les ménages pauvres, ce qui limite leur accès à des approvisionnements adéquats. Au début mai, la Mission a constaté que le prix moyen payé par les consommateurs était quatre fois plus élevé que celui facturé aux minotiers par la NMC pour les céréales.

ZAMBIE (6 juin)

Une Mission FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires qui s'est rendue dans le pays en mai 2005 a estimé la production céréalière de 2005 à 992 000 tonnes, soit une baisse de 28 pour cent par rapport à la récolte exceptionnelle de l'an dernier et 16 pour cent de moins que la moyenne des cinq années précédentes. De même, la production totale de maïs de cette année est estimée à environ 820 000 tonnes. Une série de vagues de sécheresse au cours de la période de végétation 2004/05 et la fin prématurée des pluies, notamment dans les provinces du Sud et de l'Ouest, ont entraîné une forte baisse des rendements et de la production de céréales. En outre, la Mission a estimé que la production de plantes-racines et tubercules (manioc et patates douces) était en baisse d'environ 7 pour cent par rapport à l'année précédente. Les perspectives globales concernant les prochaines cultures d'hiver (principalement du blé qui sera mis en terre en juin-juillet et récolté en novembre-décembre) ne sont guères favorables en raison de la faible humidité des sols et de la pénurie de semences de qualité.

La Mission a aussi constaté que les prix au détail du maïs blanc à la mi-mai, en particulier dans les provinces du Sud et de l'Ouest touchées par la sécheresse, marquent une tendance à la hausse. Sur la plupart des marchés, ils se situent au-dessus du prix plancher de 12 000 ZMK le kilo fixé par l'Agence des réserves alimentaires (FRA). En outre, les prix varient considérablement d'un endroit à l'autre du fait des longues distances entre les marchés, ce à quoi s'ajoutent le mauvais état des routes dans de nombreuses régions et la cherté du carburant. En avril 2005, les prix du maïs variaient entre un minimum de 667 ZMK pour 15 kg à Mumbwa (province du Centre) et un maximum de 1 163 ZMK le kilo à Mongu (province de l'Ouest).

Les besoins d'importations céréalières pour la campagne commerciale 2005/06 (mai/avril) sont estimés à 269 000 tonnes de maïs. Le volume des importations commerciales devrait s'élever à 222 000 tonnes, laissant un déficit de 47 000 tonnes qui devra être couvert par l'aide internationale en faveur des personnes à risque dans 17 districts des provinces de l'Ouest et du Sud. Les résultats des évaluations effectuées par le Comité d'évaluation de la vulnérabilité et le PAM sur l'ampleur et la gravité de l'insécurité alimentaire dans le pays sont attendus vers la fin du mois.

Selon un récent rapport du Comité national d'évaluation de la vulnérabilité, quelque 1 232 661 personnes auront besoin d'une aide alimentaire sous une forme ou une autre de juillet 2005 à février 2006, le déficit céréalier des ménages étant estimé à 118 335 tonnes. Le rapport recommande aussi de mettre en place des programmes de nutrition et de santé, de fournir un appui au secteur éducatif (prévention des abandons de scolarité) et de prendre des mesures de protection sociale.

ZIMBABWE* (6 juin)

Du fait de la sécheresse généralisée, associée à la disponibilité tardive de semences, aux pénuries de carburant, d'engrais, de crédit, de pièces détachées et de traction animale, à la cherté des pièces détachées et à l'insuffisance du crédit, la campagne agricole 2004/05 devrait donner les plus faibles récoltes enregistrées ces dernières années. Le Département de l'agriculture des États-Unis estime la production de maïs, principale culture vivrière de base, à 550 000 tonnes, contre plus de 2 millions de tonnes en 2000. D'autres estimations de sources nationales et régionales varient de 300 000 à 600 000 tonnes. Les besoins de consommation intérieure avoisine 1,45 million de tonnes, et il faudra donc importer des quantités considérables. Le Gouvernement zimbabwéen a récemment annoncé qu'il avait l'intention d'importer 1,2 million de tonnes de maïs, mais la capacité d'importation du pays est fortement limitée par l'épuisement des réserves de devises. De sources officielles, environ 150 000 tonnes de céréales ont été importées d'Afrique du Sud en avril.

Selon FEWSNET, les prix du maïs sur le marché parallèle ont augmenté en mars dans l'ensemble du pays au lieu de baisser comme d'habitude à cette époque. À la mi-mars 2005, les prix du maïs variaient entre 1,170 dollar zimbabwéen le kilo dans les zones excédentaires (principalement dans la partie centre-nord du pays) et 2,945 dollars zimbabwéens le kilo dans le sud et les régions périphériques déficitaires. Ces prix ont grimpé, passant de 280 dollars zimbabwéens en moyenne à 560 dollars zimbabwéens après la récolte en avril 2004. La persistance de l'inflation galopante1/, associée à des taux très élevés de chômage, limite considérablement l'accès à la nourriture des catégories de population les plus vulnérables.

PROCHE-ORIENT

ARABIE SAOUDITE (1er juin)

La récolte de blé de 2005, qui vient juste d'être rentrée, devrait avoisiner 1,2 million de tonnes, contre 1,6 million de tonnes l’année précédente. La production locale d'orge a pratiquement cessé depuis 2003 car les agriculteurs ont estimé que le prix d'achat fixé par le gouvernement à 267,67 dollars EU la tonne n’était pas assez avantageux.

Les importations de céréales secondaires (orge et maïs essentiellement) en 2004/05 (juillet/juin) devraient atteindre 7,7 millions de tonnes, soit 4 pour cent de moins que l’année précédente, en raison de l'amélioration de l’état des pâturages.

CHYPRE (1er juin)

Selon les prévisions, la production totale de blé et d'orge de 2005 atteindrait 103 000 tonnes, chiffre légèrement inférieur à celui de l'année précédente mais proche de la moyenne. La production céréalière couvre normalement moins d'un tiers des besoins de consommation intérieurs.

Les importations de céréales de 2004/05 (mai/avril), blé et orge essentiellement, sont estimées à 645 000 tonnes environ, chiffre équivalent à celui de l'an dernier.

IRAN, RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE D' (6 juin)

Le blé et l'orge sont les principales cultures pratiquées l'hiver en République islamique d’Iran. Les conditions agro-météorologiques entre mars et avril sont restées bénéfiques pour les cultures d’hiver et semblables à celles de l'an dernier. La récolte d'orge s’est achevée en mars, tandis que celle de blé vient de commencer. Selon les prévisions provisoires, la production atteindrait 14,5 millions de tonnes de blé, soit 500 000 tonnes de plus que le volume record de l'an dernier, et 2,8 millions de tonnes d'orge, soit 100 000 tonnes de plus que l'an dernier.

Le pays a enregistré une production record en 2004, après la récolte exceptionnelle de 2003, ce qui lui a permis d’être pratiquement autosuffisant en blé pour la première fois depuis plusieurs années. L’augmentation de la production est essentiellement due au soutien accordé par le gouvernement (prix d'achat garantis, fourniture de semences à haut rendement, amélioration de l'utilisation des machines agricoles, développement du recours aux engrais, renforcement des systèmes hydriques et des pratiques de lutte contre les ravageurs) et aux meilleures conditions météorologiques. Compte tenu de la production escomptée en 2005, les besoins d'importations de blé en 2005/06 devraient atteindre 249 000 tonnes, soit légèrement plus que le faible niveau de l'an dernier. Les importations totales de céréales devraient atteindre quelque 3,3 millions de tonnes.

Le 13 mars 2005, un violent tremblement de terre de 5,9 sur l'échelle de Richter a frappé le sud-est de l'Iran. Quelque 22 000 personnes ont été touchées par le séisme mais les dégâts ont été minimes.

La Fédération internationale de la Croix-Rouge et la Société iranienne du Croissant Rouge continuent d’aider à la reconstruction et à la remise en état, à la suite du séisme de Bam qui en décembre 2003 a tué plus de 26 000 personnes, blessé plus de 30 000 et laissé sans abri 75 600 personnes.

IRAQ* (1er juin)

Les perspectives concernant les céréales d'hiver de 2005, dont la récolte est en cours, sont incertaines. L’indice différentiel normalisé de végétation (NDVI) calculé par satellite pour avril et mai indique une diminution du couvert végétal par rapport à la moyenne (1998-2004) dans plusieurs grandes régions agricoles.

Les Iraquiens continuent de recevoir leur ration alimentaire mensuelle du Système de distribution publique (PDS). On a signalé des pénuries de riz, de sucre, de lait et de lait en poudre pour nourrisson en plusieurs endroits du pays, essentiellement en raison de la perturbation des transports.

Le Bureau central des statistiques et des techniques de l'information en Iraq (COSIT) et le PAM préparent actuellement un rapport de suivi sur l'analyse générale de la sécurité alimentaire publiée l'an dernier, lequel devrait donner une idée plus claire de la situation générale des disponibilités alimentaires dans le pays.

ISRAËL (1er juin)

La récolte de blé de 2005 est pratiquement terminée; selon les prévisions, la production serait de l'ordre de 190 000 tonnes. En temps normal, la production intérieure de blé couvre moins du cinquième de la totalité des besoins nationaux, le reste étant importé commercialement. En 2004, la production de blé - estimée à 128 000 tonnes – a été inférieure à la moyenne en raison des précipitations insuffisantes. Les importations de céréales en 2004/05 (juillet/juin) devraient atteindre 3,1 millions de tonnes environ.

JORDANIE (1er juin)

La production totale de blé et d'orge de 2005 devrait augmenter fortement par rapport à la récolte nettement inférieure à la moyenne de l'an dernier, en raison des pluies plus abondantes. La production céréalière intérieure ne satisfait en règle générale qu'une petite part des besoins de consommation, le reste étant couvert par des importations. Selon les prévisions, les importations de blé pour 2004/05 (juillet/juin) atteindraient 860 000 tonnes, soit environ 10 pour cent de plus que l'année précédente. Les importations de céréales secondaires sont estimées à 900 000 tonnes, chiffre identique à celui de l’an dernier.

LIBAN (1er juin)

Les récoltes de blé et d’orge de 2005, qui sont en cours, devraient atteindre 130 000 tonnes, soit environ 4 pour cent de plus que l'année précédente, en raison des précipitations plus abondantes. Le pays dépend fortement des importations (plus de 80 pour cent) pour répondre à la demande de céréales.

Les importations de céréales - blé essentiellement - en 2004/05 (juillet/juin) devraient s'élever à 790 000 tonnes, soit un peu moins que l'an dernier.

SYRIE (1er juin)

La production de blé de 2005, dont la récolte est en cours, est estimée à 4,7 millions de tonnes, soit environ 9 pour cent de plus que la moyenne des cinq années précédentes. La récolte d'orge devrait également être supérieure à la moyenne, avec 1,1 million de tonnes.

Les importations de blé et de riz en 2004/05 (juillet/juin) devraient totaliser 405 000 tonnes, tandis que les importations d'orge et de maïs atteindraient 1,7 million de tonnes.

TURQUIE (1er juin)

Les perspectives concernant la récolte de blé de 2005, à rentrer en juillet, se sont quelque peu assombries du fait de la sécheresse intermittente qui a prévalu l’hiver dernier dans le centre et le sud-est du pays. Dans les principales régions productrices de blé d'hiver et d'orge, le climat continental froid a ralenti le développement des cultures.

La récolte de blé de 2005 est établie provisoirement à 19,7 millions de tonnes, soit 5 pour cent de moins que l’année précédente. La production de blé de 2004, estimée à 20,7 millions de tonnes, a légèrement dépassé la moyenne des cinq dernières années. Selon les prévisions, la production de céréales secondaires de 2005 (orge et maïs essentiellement) atteindrait 11,5 millions de tonnes, soit un peu plus que l’année précédente et environ 7 pour cent de plus que la moyenne. La production de paddy de 2004 est estimée à 400 000 tonnes, soit environ 7 pour cent de plus que l’année précédente et 12 pour cent de plus que la moyenne.

Les importations de blé en 2004/05 (juillet/juin) devraient atteindre 600 000 tonnes, contre 1,2 million de tonnes l’année précédente. Selon les prévisions, les importations de maïs avoisineraient 800 000 tonnes, contre 1 million de tonnes l’année précédente.

YÉMEN (1er juin)

Les semis de sorgho et de mil de la campagne principale, à récolter vers la fin de l'année, ont démarré sous un climat propice. La production de sorgho de 2004 est estimée à quelque 263 000 tonnes, soit une hausse de 23 pour cent par rapport à l’année précédente, mais près de 21 pour cent de moins que la moyenne des cinq dernières années. La production de blé, estimée à 105 000 tonnes, est identique aux résultats inférieurs à la moyenne de l’année précédente. La production de maïs de 2004, estimée à 31 000 tonnes, était pratiquement identique à celle de 2003, mais inférieure de 29 pour cent à la moyenne. Les importations de céréales en 2005, blé essentiellement, devraient être de l'ordre de 2,3 millions de tonnes, contre 2,4 millions de tonnes en 2004.

ASIE

AFGHANISTAN* (6 juin)

Les précipitations supérieures à la moyenne et le bon niveau d’eau de plusieurs fleuves d'Afghanistan devraient permettre d'obtenir une nouvelle récolte exceptionnelle cette année. Toutefois, ces dernières semaines, les températures ont nettement dépassé la moyenne, ce qui pourrait provoquer des inondations et compromettre ainsi les cultures et l'infrastructure. La récolte totale de céréales est estimée provisoirement à environ 5,3 millions de tonnes, soit quelque 2 millions de tonnes de plus que la moyenne sur cinq ans. Ce total comprend quelque 4,27 millions de tonnes de blé, 315 000 tonnes de maïs, 337 000 tonnes d'orge et 325 000 tonnes de paddy. Les besoins d'importations céréalières pour la campagne commerciale 2005/06 atteindraient environ 386 000 tonnes au total, dont 280 000 tonnes de blé et 106 000 tonnes de riz. Les besoins d'importations de blé pendant la même période comprennent quelque 120 000 tonnes destinées à l'aide alimentaire ciblée.

Dans le cadre de l’Intervention prolongée de secours et de redressement (IPSR) en cours, le PAM vise en tout 4,8 millions de personnes vulnérables. Les principales activités de redressement comprennent la fourniture de vivres pour l’éducation - alimentation scolaire, traitement anthelmintique, assistance à la formation des maîtres, alphabétisation - , la formation professionnelle, ainsi que des activités vivres-contre-travail axées sur le reboisement, la protection de l'environnement, l’aménagement des bassins versants, l’irrigation et la construction d'écoles. Les activités de secours, qui représentent un tiers de l'aide prévue, s’adressent aux réfugiés de retour chez eux, aux personnes déplacées à l'intérieur du pays, aux victimes de la malnutrition, aux malades de la tuberculose et à leur famille, aux ménages vulnérables et aux institutions sociales ainsi qu'aux populations isolées touchées par des catastrophes naturelles telles que chutes de neige, inondations et séismes. Le gouvernement, en collaboration avec le PAM et d'autres parties prenantes, a entrepris fin mai une évaluation nationale des risques et de la vulnérabilité pour 2005. Cette évaluation couvre tant les zones rurales qu'urbaines. Les conclusions, qui devraient être publiées en septembre 2005, contribueront à définir les modalités de programmation de l'intervention destinée aux populations considérées à risque.

ARMÉNIE (3 juin)

Les cultures de printemps, essentiellement orge, un peu de riz d'altitude et maïs, couvrent 81 000 hectares environ, soit une superficie équivalente à celle de l'an dernier. Les cultures d'hiver et de printemps se présentent bien suite aux conditions météorologiques favorables et aux disponibilités suffisantes d'intrants. Selon les prévisions, la production totale de céréales atteindrait 479 000 tonnes environ, soit quelque 35 000 tonnes de plus que la bonne récolte de l'an dernier. Les prévisions de récolte pour cette année comprennent 380 000 tonnes de blé et 87 000 tonnes d'orge. Au total, les besoins céréaliers sont estimés à 648 000 tonnes par an. Pour la campagne commerciale 2005/06, on estime qu’il faudra importer en tout 169 000 tonnes de céréales, dont 110 000 tonnes de blé de qualité alimentaire, 25 000 tonnes de riz et 28 000 tonnes de maïs.

AZERBAÏDJAN (3 juin)

Les derniers rapports indiquent des conditions de végétation favorables tant pour les cultures d’hiver que de printemps. La récolte céréalière totale, qui est fortement tributaire des conditions météorologiques, est établie provisoirement à 2,2 millions de tonnes, soit quelque 415 000 tonnes de plus que la moyenne des cinq dernières années. Ce total comprend 1,8 million de tonnes de blé, 232 000 tonnes d'orge et quelque 150 000 tonnes de maïs. Les besoins d'importations pour la campagne commerciale 2005/06 devraient avoisiner 1,15 million de tonnes au total, de blé de qualité alimentaire essentiellement.

BANGLADESH* (6 juin)

La récolte de blé de 2005, qui assure une petite partie des disponibilités alimentaires du pays, est achevée. Selon les estimations provisoires, la production atteindrait 1,48 million de tonnes, soit 1,2 pour cent de plus que l'an dernier, mais 1,4 pour de moins que la moyenne sur cinq ans. La récolte de riz (de printemps) Boro de 2005, qui représente plus de 50 pour cent de la production annuelle de riz, s’est achevée en mai. On estime que la récolte de paddy Boro sera exceptionnelle, car les conditions météorologiques ont été bonnes et des semences, des engrais et d'autres intrants agricoles ont été fournis en temps voulu.

Le Bangladesh a perdu environ 700 000 tonnes de riz Aman l'an dernier en raison des plus graves inondations survenues depuis quinze ans, lesquelles ont fait dix millions de sans-abri. Les stocks publics sont tombés à un niveau dangereusement bas au printemps dernier. Les pertes de production de riz Aman ont fait flamber les prix des céréales alimentaires, ce qui a affecté non seulement la consommation de riz mais également les achats de semences pour la campagne Aman en cours. La récolte exceptionnelle de la campagne Boro de 2005 devrait permettre au pays de se remettre des graves déficits de disponibilités vivrières intérieures et stabiliser les prix des denrées alimentaires.

Le dimanche 20 mars 2005, une tornade a provoqué la mort de 56 personnes au moins, en a blessé plus de 1 000 et a détruit au moins 10 000 habitations. En outre, un certain nombre de graves tempêtes, accompagnées de vents forts, de pluies violentes et d’averses de grêle, ont frappé le Bangladesh ces dernières semaines.

Les inondations survenues l'an dernier à la fin de l'été ont dévasté l'agriculture. Le PAM a fourni une aide à 1,5 million de foyers victimes des inondations en organisant des distributions générales de vivres immédiatement après les inondations. Il a aussi aidé 420 000 mères et enfants dans le cadre de son Programme d'alimentation complémentaire. Plus de 600 000 enfants des régions touchées par les inondations bénéficient encore d'une aide alimentaire au titre du programme d'alimentation scolaire, qui se poursuivra jusqu'en novembre 2005. En outre, le PAM fournit une aide alimentaire à quelque 23 500 participants non qualifiés (dont plus de 90 pour cent sont des femmes) dans quatre districts, par le biais de diverses activités de subsistance spécifiques.

CAMBODGE (2 juin)

Le pays compte deux saisons pour la production du paddy: la saison humide et la saison sèche, la production de la saison sèche représentant quelque 80 pour cent du total. Parmi les principales activités agricoles en cours, on distingue la récolte de paddy de la saison sèche, laquelle est estimée à 0,8 million de tonnes, et les semis/repiquage du riz humide de la campagne principale, à récolter à partir de novembre. La campagne 2004/05 a été mauvaise au Cambodge en raison de la grave sécheresse qui a touché certaines régions pour la troisième année consécutive. Selon le Ministère de l'agriculture, le pays a produit seulement 3,1 millions de tonnes de riz humide, soit 700 000 tonnes de moins que l’année précédente (où l’on avait enregistré une récolte record). Les pertes de récolte ont été les plus élevées dans les provinces de Kompong Cham, Kompong Speu et Mondolkiri. Le PAM a commencé à distribuer 1 500 tonnes d'aide sous forme de riz à 150 000 Cambodgiens dans les zones rurales. Quelque 500 000 personnes risquent de connaître des pénuries alimentaires dans le pays.

CHINE (6 juin)

En Chine (continentale), la récolte du riz précoce de 2005 est sur le point de commencer et la production devrait gagner 3 millions de tonnes par rapport à l'an dernier, pour atteindre 34 millions de tonnes, en raison de l'accroissement de la superficie ensemencée et du temps favorable, sauf dans les provinces de Yunnan et de Hainan qui ont souffert de la sécheresse. La production totale de paddy de 2005 est établie provisoirement à 182 millions de tonnes.

La récolte du blé d’hiver de 2005 a commencé. Le temps a été favorable dans les principales régions productrices pendant cette campagne. Selon les prévisions, les rendements s’élèveraient à 4,055 tonnes par hectare, chiffre inférieur au rendement record de 4,2 tonnes par hectare enregistré l'an dernier, mais supérieur à la moyenne des cinq années précédentes. La production de blé de 2005 est provisoirement estimée à 91,7 millions de tonnes, soit 400 000 tonnes de plus que l'an dernier, du fait de l'augmentation des emblavures suite au relèvement des prix et aux mesures prises par le gouvernement, notamment l'augmentation des subventions accordées aux semences de blé.

Les semis de céréales secondaires de la campagne 2005 (maïs principalement) sont achevés dans les principales régions productrices de la Chine et l’humidité des sols est restée favorable pour le maïs au stade de germination dans le nord-est. Les rendements de maïs devraient être élevés, tout en étant inférieurs à ceux de l’an dernier, où ils avaient bénéficié de conditions météorologiques presque parfaites.

En dépit de l’augmentation des récoltes de blé, de riz et de maïs qui est escomptée en 2005, la Chine devrait encore connaître un déficit céréalier et resterait importateur net de céréales en 2005/06. En outre, la Chine devrait importer plus de 22 millions de tonnes de soja en 2005/06 pour répondre à la demande intérieure croissante. Le soja est considéré comme une céréale en Chine.

La province de Taïwan devrait importer quelque 6 millions de tonnes de céréales en 2005/06 (dont 4,85 millions de tonnes de céréales fourragères destinées à l’alimentation animale et un million de tonnes de blé), plus ou moins comme l’an dernier.

CORÉE, RÉPUBLIQUE DE (2 juin)

Les semis de paddy de la campagne de 2005, qui est la principale culture céréalière du pays, sont en cours. En 2004, le pays a produit quelque 5 millions de tonnes de riz usiné. Le 30 décembre 2004, la Corée a soumis une proposition à l’OMC en vue d'accorder un traitement spécial au riz par le biais d’un élargissement de l’accord concernant l’accès minimum au marché de 2005 à 2014. Les importations totales de riz passeront de 4 pour cent de la consommation intérieure en 2004 à 8 pour cent en 2014. En vue de réduire le soutien accordé aux prix et se conformer ainsi aux limites imposées par l’OMC pour le soutien des prix intérieurs en Corée tout en augmentant l’appui aux producteurs de riz sans fausser le marché, l’Assemblée nationale coréenne a révisé le Food Grain Management Act et le Rice Income Compensation Act début mars 2005. La superficie ensemencée en 2005 devrait passer à 990 000 hectares, soit 11 000 hectares de moins que l’an dernier, en raison du paiement direct pour l’ajustement de la production de riz destiné à payer directement les agriculteurs qui ne pratiquent pas de cultures commerciales sur les anciennes superficies rizicoles.

Les importations de céréales en 2004/05 sont estimées à environ 13,1 millions de tonnes (dont près de 3,9 millions de tonnes de blé, 8,8 millions de tonnes de maïs et 126 000 tonnes de riz).

CORÉE, RÉPUBLIQUE POPULAIRE DÉMOCRATIQUE DE* (6 juin)

Le repiquage du riz, principale activité agricole du pays en ce moment, bat son plein. Agriculteurs, fonctionnaires, ouvriers et soldats participent à ces opérations. À la fin mai, plus de 65 pour cent des repiquages avaient été effectués dans les provinces du nord et du sud de Hwanghae et du sud de Phyongan, qui sont les principales régions productrices. Malgré les écarts de températures importants entre le jour et la nuit et le vent incessant, les semis ont été affectués à temps et les plantules sont saines. Le gouvernement a concentré tous ses efforts sur la relance de la production agricole cette année. Partout dans le pays, les communautés rurales ont effectué les préparatifs matériels et techniques nécessaires aux cultures, notamment en se procurant des semences à hauts rendements, en façonnant divers types d’outils agricoles - petits et grands - en préparant les machines agricoles et en procédant à l'épandage des champs. Le gouvernement aurait relevé de 29 pour cent le budget consacré à l’agriculture cette année.

Le pays a rentré une bonne récolte l’an dernier et la production de paddy de 2004 est estimée à 2,37 millions de tonnes, soit 5,6 pour cent de plus que l’an dernier, ce qui s'explique par un climat propice, l’amélioration des systèmes d’irrigation dans la principale région céréalière et l’utilisation accrue d’engrais fournis dans le cadre de l’aide internationale. Toutefois, la production céréalière intérieure devrait encore être bien inférieure aux besoins alimentaires minimaux et le pays dépendra une nouvelle fois de l'aide extérieure, ses capacités d'importations par voie commerciale restant très limitées. Faute de dons importants depuis octobre, le PAM a été contraint d'interrompre l'aide alimentaire dont bénéficiait un grand nombre. À moins que de nouveaux dons ne soient reçus, 3,6 millions de bénéficiaires, parmi lesquels des personnes âgées, des participants aux activités vivres-contre-travail, des enfants des écoles primaires ainsi que des ménages démunis, seront privés de l’aide du PAM.

GÉORGIE (3 juin)

Selon les derniers rapports, les perspectives sont favorables pour la récolte de cette année, en raison des meilleures conditions météorologiques et des précipitations supérieures à la moyenne. Si les bonnes conditions météorologiques persistent durant l’été, la récolte totale de céréales de cette année devrait atteindre 748 000 tonnes environ, soit 80 000 tonnes de plus que l’an dernier. La récolte prévue comprend quelque 287 000 tonnes de blé, 385 000 tonnes de maïs et 65 000 tonnes d’orge. Les besoins d’importations céréalières pour la campagne commerciale 2005/06 sont estimés au total à 811 000 tonnes, essentiellement de maïs de qualité alimentaire.

Au titre de son Intervention prolongée de secours et de redressement (IPSR), le PAM a distribué en tout 7 500 tonnes de vivres à quelque 220 000 bénéficiaires depuis le début de l’IPSR en juillet 2003. L’IPSR en cours, qui devrait s’achever d’ici la fin juin 2006, comprend des composantes de secours et de redressement, essentiellement sous forme de distributions de vivres aux groupes vulnérables et de programmes vivres-contre-travail.

INDE (1er juin)

La récolte de blé est pratiquement achevée et les semis de céréales secondaires, de riz Kharif, de graines oléagineuses et d’arachides, à récolter en septembre, ont commencé. Du fait des bonnes conditions météorologiques, la campagne de blé de 2005 est officiellement estimée à 73 millions de tonnes, soit un volume supérieur à celui de la campagne 2004 (qui était de 72 millions de tonnes) ainsi qu’à la moyenne des années 2000 à 2004 (qui était de 71 millions tonnes).

À supposer que la pluviosité soit normale pendant la campagne Kharif, la production de céréales secondaires devrait augmenter d’un million de tonnes par rapport à l’an dernier, du fait de l’augmentation des prix du maïs, de la forte demande de fourrage et d’une utilisation accrue des semences hybrides.

L'Inde a fait partie des plus grands exportateurs mondiaux de blé et de riz. Ses exportations de céréales pour 2004/05 sont estimées à quelque 5 millions de tonnes, chiffre qui devrait passer à 4,1 millions de tonnes en 2005/06 en raison de la contraction des stocks.

INDONÉSIE (6 juin)

La plupart des superficies consacrées habituellement au riz de la campagne secondaire ont été ensemencées. La production totale de paddy de 2005 devrait reculer de 1,7 pour cent par rapport à l’an dernier et s’établir à quelque 53,1 millions de tonnes, du fait des semis plus tardifs, des inondations et de l’impact du tsunami du 26 décembre 2004. Toutefois, ce volume reste supérieur de 2 pour cent à la moyenne des cinq années précédentes. La production de maïs de la campagne 2005 est estimée provisoirement à quelque 11,5 millions de tonnes, soit environ 3 pour cent de plus que l’an dernier. La situation générale des approvisionnements alimentaires en Indonésie est satisfaisante. L’interdiction frappant les importations de riz restera en vigueur jusqu’en juin 2005. Le volume de blé (qui n’est pas produit localement) importé en 2005/06 devrait rester stable, soit 4,4 millions de tonnes environ tandis que les importations de maïs devraient diminuer légèrement pour passer à un million de tonnes.

Le séisme et le tsunami survenus le 26 décembre 2004 et le séisme du 29 mars 2005 ont provoqué d'importantes pertes de vies humaines, des dommages et des perturbations en Indonésie. Une Mission FAO/PAM d’évaluation des disponibilités et des besoins alimentaires qui s’est rendue dans la province d’Aceh du 12 au 25 mars 2005 a conclu que la production de riz de 2005/06 enregistrerait un excédent d’environ 200 000 tonnes, alors qu’il est habituellement de 400 000 tonnes. En dépit de l'excédent global de riz, de nombreux agriculteurs des zones les plus touchées de la province d’Aceh ont entièrement perdu deux campagnes consécutives en 2005 (la campagne principale 2004/05 et la campagne secondaire de 2005) pour ce qui est de la production de paddy. Dans le secteur des pêches, la production halieutique de 2005 est estimée en baisse de 50 pour cent pour la pêche en mer et de 41 pour cent pour l'aquaculture en eaux saumâtres et la production de poisson par habitant diminuera, passant de 38 kg en période normale à 20 kg. Quelque 331 360travailleurs ont vu leurs moyens de subsistance directement affectés par la catastrophe et ont besoin d'une aide alimentaire et financière en 2005.

Selon le rapport de la Mission, avant le tsunami, près de 30 pour cent de la population de la province d'Aceh vivait en dessous du seuil de pauvreté, soit bien plus que la moyenne nationale de 17 pour cent. Plus de 35 pour cent des enfants de moins de cinq ans souffraient d'insuffisance pondérale, contre 25 pour cent en Indonésie. La catastrophe a accentué les problèmes de subsistance et l'état nutritionnel des pauvres. Les ménages qui ont le plus souffert, en termes de morts ainsi que de perte des actifs et des moyens de subsistance, sont notamment les suivants: habitants des îles/archipels de Nias, Simeulue, Banyak; familles sans terre qui travaillaient auparavant sur les tambaks et les terres très endommagées; pêcheurs à temps plein ou presque; pêcheurs à temps partiel possédant des champs de paddy à proximité des lignes de côte; familles d'agriculteurs se consacrant à la production de paddy qui tirent des revenus secondaires importants des tambaks, et producteurs de sel traditionnels.

Presque cinq mois après la catastrophe, la plupart des 600 000 PDI de la province d’Aceh dépendent toujours de l’aide alimentaire du PAM. En mai, quelque 11 700 tonnes de vivres, notamment du riz, de l’huile végétale et des conserves de poisson, ont été distribués à quelque 772 000 bénéficiaires dans toute la province d’Aceh et au nord de Sumatra. En juin, le nombre de bénéficiaires prévu en Indonésie s’élève à quelque 770 000 personnes. Le programme d’alimentation scolaire est actuellement mis en oeuvre dans neuf districts, à l’intention de quelque 156 000 enfants des écoles primaires.

La FAO a récemment distribué 174 tonnes de semences de riz, 1 305 tonnes d’engrais et 545 motoculteurs pour aider 8 700 familles à commencer les semis sur 5 000 hectares de terres agricoles touchées par la catastrophe.

JAPON (2 juin)

Les semis de riz de la campagne principale, à récolter en octobre-novembre, sont en cours. La production de paddy de 2005 devrait diminuer de 2,5 pour cent par rapport à l’an dernier, passant à 10,6 millions de tonnes, une diminution de la superficie cultivée étant attendue à la suite des modifications apportées à la politique rizicole. Le gouvernement a décidé de supprimer progressivement les contrôles qu'il exerce sur la production d’ici 2008, dans le cadre de la réforme de sa politique rizicole. Dans l'intervalle, le programme de contrôle de la production est remplacé par un objectif de production fixé pour chaque préfecture en fonction de la demande prévue sur les marchés. L’objectif de 2005 est établi à 8 510 000 tonnes. Le niveau minimum des engagements concernant le riz pour 2005 est fixé à 682 000 tonnes (soit 7,2 pour cent de la consommation intérieure totale).

Selon les prévisions, les importations de blé et de céréales secondaires en 2005/06 (juillet/juin), devraient rester stables, soit 5,6 millions de tonnes pour le blé et 19,5 millions de tonnes pour les céréales secondaires.

KAZAKHSTAN (3 juin)

Les semis de céréales de printemps sont achevés et près de 13,8 millions d’hectares ont été ensemencés, soit quelque 200 000 hectares de plus que les emblavures record de l’an dernier. Les cultures ont bénéficié d'une bonne humidité des sols et de conditions météorologiques favorables tout au long de l’hiver et du printemps. La récolte totale de céréales de 2005 est établie provisoirement à 14 millions de tonnes environ, soit une augmentation de plus d’un million de tonnes par rapport au volume de l'an dernier. Si les conditions météorologiques restent stables, les prévisions concernant la récolte de cette année comprennent quelque 10,8 millions de tonnes de blé, 1,9 million de tonnes d’orge et 420 000 tonnes de maïs. Les exportations céréalières totales pour la campagne commerciale 2005/06 devraient avoisiner 4,4 millions de tonnes, soit quelque 1,3 million de tonnes de plus que l’an dernier. Ce total comprend quelque 4 millions de tonnes de blé et environ 250 000 tonnes d’orge.

LAO, RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE POPULAIRE (2 juin)

Le riz, principale culture du pays, comprend deux saisons. Le riz humide est semé en juin-juillet et récolté en octobre-novembre. La culture irriguée de la saison sèche, qui est semée en décembre-janvier et récoltée en avril, se compose entièrement de variétés à haut rendement et prend une importance croissante. En 2004, le pays a rentré une récolte de riz humide plus abondante et sa production de paddy a été bonne (2,5 millions de tonnes). Toutefois, la culture de la saison sèche de 2005 a souffert de la sécheresse et l’on prévoit un fort recul de la production, la superficie ensemencée ayant diminué. Grâce à la production de paddy de 2004, le pays peut pratiquement conserver son autosuffisance alimentaire en 2005. Toutefois, le Laos compte parmi les pays les plus pauvres et les moins développés du monde. On estime que quelque 30 pour cent de sa population vit en dessous du seuil de pauvreté. Les années normales, un tiers de la population lao, en majorité dans les zones montagneuses, connaît des pénuries de riz pendant quatre mois et nécessite une aide alimentaire.

L'élevage est encore très peu développé; les petits exploitants détiennent 95 pour cent du cheptel national et assure plus de 85 pour cent de la production. Toutefois, le secteur de la volaille commence à se développer et la production est passée de 13 millions en 2000 à 19,5 millions en 2004. Ce secteur a subi une épidémie de grippe aviaire [(HPAI (H5N1)] en 2004 qui a frappé plus sévèrement le petit commerce du poulet.

MALAISIE (2 juin)

Les semis de paddy irrigué de la campagne secondaire, qui représente normalement plus de 40 pour cent de la production totale, sont achevés. La récolte du paddy de la campagne principale, semé d’août à novembre l’an dernier, s’est terminée en avril. La production totale de paddy de 2004 est estimée à 2,18 millions de tonnes, soit 74 000 tonnes de moins que l’année précédente, en raison de graves inondations. La production de paddy de 2005 est estimée provisoirement à 2,2 millions de tonnes. Les importations de riz en 2005/06 devraient atteindre 600 000 tonnes, ce qui représente quelque 29 pour cent de la consommation intérieure. La Malaisie ne produit pas de blé et sa production de maïs est négligeable. Selon les prévisions, les besoins d’importations en 2005/06 s'élèveraient à quelque 1,39 million de tonnes dans le cas du blé et à 2,5 millions de tonnes dans le cas du maïs.

MALDIVES (6 juin)

Depuis le tsunami qui a frappé le 26 décembre 2004, 42 000 personnes en tout ont reçu une aide alimentaire du PAM, tandis que quelque 24 000 écoliers ont reçu des biscuits fortifiés par le biais d’un programme d’alimentation scolaire. Le PAM a accepté de prolonger son aide jusqu’à la fin 2005.

Le tsunami a causé de graves dégâts dans le secteur de la pêche, qui est la deuxième grande activité économique du pays, puisque environ 20 pour cent de la population totale en tire sa principale source de revenus. La FAO a aidé à la construction de 89 petites embarcations de pêche et a fourni au pays des engins de pêche, d'une valeur de 190 000 dollars EU Des engins de pêche supplémentaires, d'une valeur de 1,1 million de dollars EU, seront achetés et livrés en juin.

Le gouvernement a annoncé que des travaux étaient en cours en vue d’assurer dans les deux prochaines années un logement permanent à toutes les personnes déplacées et sans abri. À ce jour, une aide extérieure a été obtenue pour reconstruire 2 455 logements. Le tsunami a laissé environ 13 000 personnes sans abri.

MONGOLIE* (2 juin)

En Mongolie, l'élevage tient une place essentielle dans l’état nutritionnel de la majorité de la population. De lourdes pertes étaient prévues pour l’hiver 2004/05 du fait de la sécheresse qui a sévi pendant l’été 2004 et des chutes de neige importantes ainsi que des températures très inférieures à la normale enregistrées de janvier à mars. À Khentii aimag, le sol était recouvert d’une couche de neige de 30 à 40 cm en moyenne, voire de 70 à 80 cm par endroits, ce qui a empêché le bétail d’accéder aux pâturages. À Bayan-Ulgii aimag, la couverture neigeuse a atteint 15 à 20 cm dans les steppes et 40 à 50 cm dans les zones montagneuses, avec des températures allant jusqu’à moins 34-38o C et moins 38-40o C la nuit.

Le blé est pratiquement la seule céréale cultivée dans le pays. La production de 2004 a reculé d’environ 20 pour cent par rapport aux résultats de l’année précédente pour s'établir à 135 400 tonnes, en raison du temps sec qui a régné cet été dans les principales régions productrices de blé. Les semis de blé de la campagne de 2005 sont sur le point de commencer et la récolte aura lieu en septembre. La production, qui dépendra essentiellement de la pluviosité au cours des prochains mois, est établie provisoirement à 140 000 tonnes. Ce volume ne couvre que 35 pour cent environ de l’utilisation intérieure de blé; par conséquent les besoins d’importations pour 2005/06 devraient s'élever à 255 000 tonnes. On prévoit également que 13 000 tonnes de riz seront importées. La Mongolie étant confrontée à de graves difficultés de paiement, les importations commerciales ne couvriront qu'une partie de ces besoins et une aide alimentaire sera nécessaire pour satisfaire le reste de la demande.

MYANMAR (6 juin)

La moisson des cultures de la campagne secondaire de 2005, qui représentent normalement 15 pour cent de la production totale, est terminée. Les semis de riz de la campagne principale débuteront avec l’arrivée des pluies de mousson du sud-ouest. Les résultats de cette récolte, qui est rentrée à partir d’octobre, dépendront étroitement du comportement de la mousson qui arrive normalement dans le pays début mai. Cette année, la mousson a été retardée. Au 20 mai, les précipitations étaient inférieures de 51 pour cent à la normale par rapport à la moyenne nationale.

La production totale de paddy de 2004 est estimée à 23 millions de tonnes, ce qui est un niveau record. La récolte de blé et de céréales secondaires, rentrée en novembre 2004, s'est élevée à 107 000 tonnes et 753 000 tonnes respectivement. La production de paddy de 2005 devrait être supérieure à celle de l’année précédente. Comme la production de paddy ne cesse de progresser depuis plusieurs années, la situation globale des disponibilités céréalières est satisfaisante dans le pays et les exportations nettes de céréales devraient atteindre quelque 240 000 tonnes en 2005/06.

Quelque 200 villages de la côte sud, tributaires de la pêche, ont été durement frappés par le tsunami du 26 décembre 2004. Depuis mars 2005, les activités entreprises par le PAM à la suite du tsunami sont axées sur la construction d'étangs artificiels, de routes de desserte, de ponts, de maisons et de digues, parmi d’autres infrastructures. Quelque 709 tonnes de vivres ont été distribuées dans la région du Delta et 358 tonnes dans la zone limitrophe avec la Thaïlande, notamment au titre d’activités vivres-contre-travail qui s'achèveront à la fin juin 2005.

NÉPAL (2 juin)

Les semis de paddy de la campagne principale sont en cours et se poursuivront jusqu’en août. La production de paddy de 2005 est établie provisoirement à 4,4 millions de tonnes, soit 2,3 pour cent de plus que l’année précédente. Le volume de blé récolté en avril 2005 est estimé à 1,2 million de tonnes, tandis que celui de céréales secondaires (maïs, essentiellement) atteindrait 1,75 million de tonnes. Par conséquent, les besoins d’importations céréalières en 2005/06 devraient s’élever au total à 120 000 tonnes, chiffre pratiquement inchangé par rapport à l’an dernier.

Le Népal est l’un des pays du monde le plus exposé aux catastrophes. Pendant l'été 2004, des inondations généralisées et des glissements de terrain ont touché 800 000 personnes dans 25 des 75 districts du pays. Le conflit armé et la situation politique instable du pays continuent de perturber la sécurité et la subsistance de milliers de familles.

OUZBÉKISTAN (2 juin)

L’Ouzbékistan devrait récolter environ 5,4 millions de tonnes de céréales, soit près de 731 000 tonnes de plus que la moyenne des récoltes des cinq dernières années. Les bonnes conditions météorologiques et les disponibilités suffisantes en eau dans les fleuves qui baignent les vastes périmètres d’irrigation du pays, ainsi que le meilleur accès aux intrants agricoles, sont les principaux facteurs de ce succès. Les prévisions concernant la récolte de céréales comprennent quelque 4,9 millions de tonnes de blé, 100 000 tonnes d’orge, 140 000 tonnes de maïs et 120 000 tonnes de riz paddy. Les exportations (de blé essentiellement) pour la campagne commerciale 2005/06 devraient atteindre 500 000 tonnes. Les importations de céréales sur cette même période devraient se chiffrer à 408 000 tonnes, dont 253 000 tonnes de blé de qualité supérieure et 130 000 tonnes de riz.

PAKISTAN (2 juin)

La récolte de blé d’hiver est terminée dans les principales provinces productrices. On s'attend à une récolte record de blé en 2005 (21,4 millions de tonnes), due au relèvement des prix minimaux de soutien fixés par le gouvernement (qui sont passés de 350 PKR pour 40 kg à 400 PKR pour 40 kg), au climat propice, aux disponibilités d’engrais et aux possibilités de prêts. En dépit de l'augmentation de la récolte de blé, le pays devrait importer près d'un million de tonnes de cette céréale pour préserver ses réserves stratégiques et répondre à la demande de sa population, qui ne cesse de croître.

Les semis de paddy viennent de commencer et la production de paddy de 2005 est établie provisoirement à quelque 7,8 millions de tonnes, soit 5 pour cent de plus que le volume de l’an dernier. La production de céréales secondaires de 2005 (maïs essentiellement) s'élèverait à 2,18 millions de tonnes, chiffre inchangé par rapport à l’an dernier. Le Pakistan est un grand exportateur de riz, et ses exportations pour 2005/06 devraient atteindre 2,2 millions de tonnes. Les importations de céréales secondaires en 2005/06 devraient atteindre quelque 200 000 tonnes.

PHILIPPINES (2 juin)

La moisson du riz et du maïs de la campagne secondaire est en cours. Selon les prévisions, la production totale de paddy de 2005 atteindrait 14,6 millions de tonnes, ce qui est légèrement plus que la récolte record de l’an dernier. Les besoins d’importations de riz en 2005/06 devraient s'élever à près d'un million de tonnes. Le Ministère de l’agriculture des Philippines a ramené de 5,7 millions de tonnes à 5,5 millions de tonnes les objectifs de production de maïs pour 2005, du fait du recul de 1,534 million de tonnes à 1,253 million de tonnes enregistré d'une année à l'autre au cours du premier trimestre et de la baisse attendue au deuxième trimestre après la série de typhons qui ont endommagé les cultures à la fin de l’année dernière et la sécheresse due au phénomène El Niño, qui a causé de graves dégâts aux cultures de maïs dans les principales régions productrices du pays.

Le pays ne produisant pas de blé, ses besoins sont estimés à quelque 3 millions de tonnes, qu'il faudra importer en totalité. Il sera également nécessaire d’importer environ 1,1 million de tonnes de riz.

RÉPUBLIQUE KIRGHIZE (2 juin)

La République kirghize devrait de nouveau enregistrer une bonne récolte de céréales après celle de l’an dernier, qui était estimée à 1,7 million de tonnes. Ce total comprend quelque 1,2 million de tonnes de blé, 170 000 tonnes d’orge et quelque 320 000 tonnes de maïs. Les besoins d’importations céréalières pour la campagne commerciale 2005/06 devraient atteindre au total 158 000 tonnes, dont 140 000 tonnes de blé de qualité meunière, essentiellement en provenance du Kazakhstan, 10 000 tonnes de riz et 8 000 tonnes de maïs.

SRI LANKA* (6 juin)

La récolte de riz de la campagne principale Maha, semé en octobre-novembre 2004, est rentrée. La production de paddy est estimée à quelque 2 millions de tonnes, soit 330 000 tonnes de plus que la production de l’an dernier qui avait souffert de la sécheresse. Selon les estimations, l’impact du tsunami sur la production nationale de paddy serait minime. Si les conditions de végétation sont normales pour les cultures Yala, qui seront récoltées en août-septembre, la production intérieure de paddy de 2005 est provisoirement estimée à 3 millions de tonnes, soit quelque 14 pour cent de plus que l’an dernier. Compte tenu de ces prévisions optimistes, le Gouvernement sri lankais a interdit les importations de riz (y compris l’aide alimentaire) en février pour ne pas fausser le marché.

Depuis le tsunami, le PAM a fourni des secours alimentaires à quelque 910 000 personnes et commencera bientôt à distribuer une collation nutritive à 120 000 enfants dans les écoles, ainsi que des aliments composés maïs-soja à 312 000 personnes vulnérables, mères et enfants notamment. En outre, le gouvernement a émis des coupons de distribution générale de vivres pour les mois de juin et juillet dans 11 districts touchés par le tsunami. Dans le cadre de ses opérations d’urgence et de ses activités habituelles, le PAM met la dernière main à des mesures visant à acheter sur place quelque 20 000 tonnes de riz pour soutenir le marché local du riz et les agriculteurs des zones touchées par le tsunami.

La FAO a commencé à livrer des semences et des engrais, d'une valeur de quelque 1,74 million de dollars EU, aux agriculteurs situés dans le sud du Sri Lanka.

TADJIKISTAN (2 juin)

Le Tadjikistan devrait rentrer une nouvelle récolte céréalière record, qui atteindrait 911 000 tonnes, contre 840 000 tonnes rentrées lors de la précédente récolte record de l’an dernier. Les précipitations supérieures à la moyenne en montagne tout au long de l’hiver, qui ont alimenté les fleuves desservant les vastes périmètres d’irrigation du pays, ont permis aux agriculteurs d’ensemencer des superficies aussi étendues que l’an dernier tout en augmentant les rendements. Les prévisions concernant la récolte céréalière totale comprennent quelque 780 000 tonnes de blé, 63 000 tonnes d’orge, 35 000 tonnes de maïs et 32 000 tonnes de riz paddy. Les besoins d’importations céréalières pour la campagne commerciale 2005/06 devraient atteindre au total 381 000 tonnes, de blé essentiellement.

THAÏLANDE (25 mai)

La production totale de paddy de 2004 s'est élevée à 23,9 millions de tonnes, soit le plus faible niveau enregistré depuis 1998, du fait du temps sec qui a régné alors que les principales cultures étaient à un stade critique. Les semis des cultures de la campagne principale de 2005 et la récolte du paddy de la deuxième campagne sont en cours. La récolte de riz de la deuxième campagne devrait baisser cette année de 17 pour cent par rapport à l’an dernier en raison de la sécheresse persistante qui a limité les cultures dans le nord et le nord-est du pays. Toutefois, la production de paddy de la campagne principale de 2005 devrait se redresser, car l'on s'attend à des conditions météorologiques normales. La récolte de maïs de la campagne principale de 2005, qui est semée actuellement, atteindrait 4,18 millions de tonnes, niveau proche de celui de l’an dernier.

La Thaïlande devrait de nouveau être le plus grand exportateur mondial de riz en 2005, le niveau des exportations étant fixé par le gouvernement à quelque 8,5 millions de tonnes, soit quelque 1,5 million de tonnes de moins que le record enregistré en 2004 (10 millions de tonnes). La Thaïlande a exporté 1,91 million de tonnes de riz au cours du premier trimestre, soit 7,8 pour cent de moins que l’an dernier.

TIMOR-LESTE, RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU (1er juin)

La récolte de maïs, l’une des principales denrées alimentaires de base du pays, a été rentrée, tandis que celle de riz vient juste de commencer. La production de céréales devrait rester pratiquement inchangée par rapport à celle de l’an dernier, s'élevant à 166 000 tonnes. Selon les prévisions, les besoins d’importations de produits alimentaires atteindraient quelque 40 000 tonnes. L’infrastructure agricole inadaptée et la mauvaise qualité des sols dans presque toutes les régions du Timor-Leste continuent de freiner le développement du secteur agricole.

Le pays est l’un des plus pauvres, plus de 40 pour cent de sa population vivant en dessous du seuil de pauvreté. Chaque année, les zones rurales sont exposées à des pénuries alimentaires, lesquelles sont particulièrement graves de novembre à février. La situation est encore pire cette année en raison de l'arrivée tardive des pluies et des mauvaises récoltes. La région la plus touchée est celle de Hato Bauilico où la principale culture de rapport - les pommes de terre - a été désastreuse.

TURKMÉNISTAN (6 juin)

La récolte de céréales a commencé et, selon les prévisions officielles, la production céréalière totale atteindrait environ 3 millions de tonnes, soit 200 000 tonnes de plus que le record de l’an dernier et plus de 870 000 tonnes de plus que la moyenne sur cinq ans. Les prévisions de récolte comprennent quelque 2,8 millions de tonnes de blé, 110 000 tonnes de riz paddy et quelque 60 000 tonnes d’orge. Le gouvernement prévoit d’exporter quelque 150 000 tonnes de blé et d’importer 40 000 tonnes de blé dur ainsi que près de 4 000 tonnes de riz.

VIET NAM (24 mai)

La récolte de paddy d'hiver/de printemps dans le delta du Mékong devrait s’achever à la fin juin. Les superficies rizicoles consacrées aux cultures précoces d’été-automne dans le delta du Mékong ont diminué d’environ 130 000 hectares en raison de la sécheresse. La production devrait chuter fortement.

Le Viet Nam, deuxième exportateur mondial de riz après la Thaïlande, devrait expédier environ 4,1 millions de tonnes de riz cette année, soit un niveau identique à celui de 2004, en raison de la sécheresse prolongée. Le pays a exporté quelque 1,55 million de tonnes de riz au cours des quatre premiers mois de l'année, ce qui représente un léger recul de 9,9 pour cent par rapport à la même époque l’an dernier.

La province centrale de Khanh Hoa a fourni 1 000 tonnes de riz au total, sous forme de secours alimentaires, à 66 635 personnes vivant dans des zones durement touchées par la sécheresse.

AMÉRIQUE CENTRALE (y compris les Caraïbes)

COSTA RICA (31 mai)

Dans les provinces du Pacifique et de la Vallée centrale, des pluies irrégulières marquent la période de transition entre la saison sèche et la saison des pluies, tandis que les provinces des Caraïbes bénéficient de précipitations abondantes. Les semis de céréales et de haricots de la première campagne 2005/06 viennent de débuter et les superficies devant être consacrées au paddy et au maïs blanc devraient être identiques à celles de la campagne précédente (68 000 hectares et 8 000 hectares, respectivement). Le pays dépend des importations de maïs et de blé et les besoins pour la campagne commerciale 2005/06 (juillet/juin) sont estimés à près de 560 000 tonnes de maïs, 210 000 tonnes de blé et 140 000 tonnes de riz.

CUBA* (2 juin)

Les pluies modérées à fortes ont accru l’humidité des sols, ce qui a favorisé les semis de maïs et de paddy de printemps/d’été, en particulier dans les provinces orientales de Las Tunas, de Camaguey et d’Holguin, affectées par la sécheresse. La récolte de canne à sucre de 2004/05 est pratiquement terminée et la production de sucre brut devrait s’élever à 1,3 million de tonnes environ, soit le plus faible volume jamais enregistré en pratiquement un siècle. Ce résultat est essentiellement imputable à la sécheresse prolongée qui a sévi dans l’ensemble du pays. La récolte de café de 2004/05 s’est achevée en avril et la production est estimée à 180 000 sacs de 60 kg, soit le volume le plus faible des cinquante dernières années; ces résultats sont également imputables à la sécheresse qui a frappé les principales provinces productrices dans l’est du pays, Guantanamo et Santiago. Près d’un million de tonnes de blé, 600 000 tonnes de riz et 280 000 tonnes de maïs devront être importées pendant la campagne commerciale 2005/06.

EL SALVADOR (3 juin)

Les pluies abondantes, associées à la tempête tropicale “Adrian”, ont augmenté l’humidité des sols dans les départements côtiers, du centre et de l’est, et les semis ont débuté fin mai, comme les années précédentes. Selon les prévisions préliminaires, la superficie sous céréales serait identique à celle de l’année précédente et grâce à la distribution de semences à haut rendement, la production céréalière totale de 2005 devrait augmenter de 4 pour cent environ, de sources officielles. Les besoins d’importations pour la campagne commerciale 2005/06 (juillet/juin) s’élèveraient à 350 000 tonnes de maïs et 250 000 tonnes de blé, selon les premières prévisions. Une aide alimentaire continue d’être apportée par la communauté internationale aux communautés les plus exposées à l’insécurité alimentaire, en particulier dans le département de Morazan situé dans l’est du pays, lequel compte de plus en plus de cas de malnutrition alors que la période de soudure est au plus fort, avant la prochaine récolte de maïs en août.

GUATEMALA (6 juin)

De fortes pluies dans les provinces de Guatemala, Quetzaltenango, Totonicapan, Quiche, Zacapa et Jalapa ont provoqué des dégâts à l’infrastructure urbaine et entraîné également des pertes localisées de maïs là où les semis avaient été précoces. Les semis de céréales secondaires de 2005/06, maïs essentiellement, ont débuté avec l’arrivée des premières pluies et devraient couvrir en moyenne 615 000 hectares. Les besoins d’importations de blé et de maïs pour la campagne commerciale 2005/06 (juillet/juin) atteindraient, selon les prévisions, près de 400 000 tonnes et 550 000 tonnes, respectivement, soit des niveaux identiques à ceux de l’année précédente. Avec l’appui du programme national “Faire front contre la faim”, une aide alimentaire continue d’être apportée par la communauté internationale aux familles rurales qui sont les plus exposées à l’insécurité alimentaire et qui souffrent de malnutrition aiguë dans les provinces de Jutiapa, Zacapa et Huehuetenango.

HAÏTI* (31 mai)

L’arrivée tardive des premières pluies saisonnières a considérablement retardé les semis de la campagne principale de 2005, à récolter en juin-juillet. Les départements du Sud, du Sud-est et du Plateau central ont enregistré un retard de près de deux mois. Dans les départements du Nord et du Nord-est et dans la vallée de l’Artibonite et les régions côtières du Sud, les récoltes de maïs, de sorgho, de riz et de haricots de la deuxième campagne 2004/05 ont été compromises par une grave vague de sécheresse qui a duré de novembre 2004 à mars 2005. La production de maïs pour la campagne commerciale 2004/05 (juillet/juin) est estimée à 220 000 tonnes au total, soit 11 pour cent de plus que l’année précédente. La production de tubercules devrait toutefois légèrement augmenter. La production de paddy poursuit sa tendance à la baisse en raison de la réduction des superficies ensemencées et des rendements par suite de problèmes croissants, dans le Département de l’Artibonite, liés au drainage et au mauvais entretien des systèmes d’irrigation. La production de paddy de 2004 est estimée à 96 000 tonnes, ce qui est peu. Les besoins d’importations pour la campagne commerciale 2005/06 (juillet/juin) seraient de l’ordre de 250 000 tonnes pour le blé et 260 000 tonnes pour le riz. Malgré les problèmes liés aux conditions de sécurité, toujours incertaines, la communauté internationale continue d’apporter une aide alimentaire aux groupes vulnérables, aux centres de santé et aux écoles dans les départements de l’ouest, du nord et du centre.

HONDURAS (3 juin)

Les semis de céréales et de haricots de la première campagne 2005 ont débuté avec l’arrivée des pluies saisonnières et se poursuivront jusqu’en juillet. Selon les premières prévisions officielles, la superficie sous maïs augmenterait de 10 à 12 pour cent par suite des nouveaux programmes de crédits octroyés aux petits exploitants. À supposer que le temps reste normal, la production de maïs de 2005 est établie provisoirement à 500 000 tonnes, soit un volume légèrement supérieur à la moyenne des cinq dernières années. En février et mars 2005, le gouvernement a financé l'ensemencement de près de 1 400 hectares en haricots rouges irrigués pour faire face à la pénurie causée par les vagues de sécheresse qui ont affecté la production de haricots de 2004. Selon les estimations, cette mesure d’urgence permettra de récolter quelque 900 quintaux de haricots rouges. La production de paddy de 2005 devrait être identique à celle de l’année précédente (27 000 tonnes). Les besoins d’importations de blé et de maïs pour la campagne commerciale 2005/06 (juillet/juin) devraient se chiffrer à près de 250 000 tonnes et 240 000 tonnes, respectivement. Une aide alimentaire continue d’être apportée par la communauté internationale, notamment aux familles des municipalités où l’on note un taux de malnutrition chronique de plus de 50 pour cent.

JAMAÏQUE (3 juin)

Les semis de céréales de la première campagne de 2005 ont débuté fin mai, avec l’arrivée de la saison des pluies. La seule céréale cultivée dans le pays est le maïs (auquel s’ajoute le riz dont la production est peu significative) et 95 pour cent des superficies sont consacrées aux cultures pluviales. La production de maïs de 2005 devrait être moyenne et atteindre 2 000 tonnes environ, mais les résultats définitifs dépendront en grande partie des précipitations tombées pendant la période de végétation. Début mai, les exportations de bananes ont repris après les dégâts causés à la production nationale par l’ouragan “Ivan”, en septembre 2004. Pour satisfaire à la demande intérieure de céréales, le pays devrait importer 235 000 tonnes de blé, 250 000 tonnes de maïs et 70 000 tonnes de riz pendant la campagne de commercialisation 2005/06 (juillet/juin).

MEXIQUE (1er juin)

La récolte de l’importante culture de blé d’hiver irrigué de 2005 est bien avancée dans les principales régions productrices du nord-ouest et se déroule sous un temps chaud et sec. Selon les estimations provisoires, la production de la campagne en cours s’établirait à 2,8 millions de tonnes, ce qui est nettement supérieur aux résultats de l'année précédente (2,2 millions de tonnes), qui avaient été affectés par une sécheresse grave dans le grand état producteur de Sonora. La récolte du maïs d’hiver semé fin 2004 est également en cours et la production est estimée à 5,7 millions de tonnes, soit un volume très proche des bons résultats de l’année précédente. Le temps sec a accéléré la maturation et le séchage du sorgho d’hiver, cultivé essentiellement dans l’état de Tamaulipas, dans le nord-est du pays. La production de sorgho d’hiver est estimée à 2,4 millions de tonnes, soit près de 25 pour cent de moins que pour la même campagne en 2004 par suite d’une contraction des semis en février-mars. Un temps sec a prévalu en avril et en mai dans les principales régions céréalières, du plateau central au nord-est du pays, et l’arrivée tardive des pluies d’été a retardé quelque peu les semis de maïs et de sorgho de printemps/d’été. Les superficies ensemencées devant augmenter de 10 à 12 pour cent, la production de maïs de 2005 (automne 2004/05 et été 2005) devrait s’établir, selon les premières prévisions officielles, à 23,5 millions de tonnes. En revanche, la production de sorgho devrait se stabiliser au niveau de 2003 (près de 7 millions de tonnes). Pendant la campagne commerciale 2005/06 (juillet/juin), les importations devraient être de l’ordre de 5,0 millions de tonnes pour le maïs, 3,6 millions de tonnes pour le blé et 3,3 millions de tonnes pour le sorgho. Les importations de riz de 2005 sont estimées à plus de 500 000 tonnes.

NICARAGUA (1er juin)

Des pluies modérées à abondantes ont marqué le début de la saison des pluies de 2005. Pendant la troisième semaine de mai, la tempête tropicale “Adrian” a provoqué de fortes pluies dans certains départements du nord et du nord-est. Les semis de céréales et de haricots de la première campagne de 2005 sont en cours et, de sources officielles, la superficie ensemencée augmenterait de près de 12 pour cent. La récolte de maïs de la troisième petite campagne “apante” 2004/05 a été rentrée récemment et la production de maïs de 2004 devrait atteindre au total 440 000 tonnes environ. Ce résultat est nettement inférieur au volume record de 2003 (580 000 tonnes) et est imputable à la vague de sécheresse prolongée qui a entraîné la perte de près de 25 pour cent des superficies sous maïs pendant l’importante première campagne. Le temps sec qui a prévalu pendant la première campagne et une contraction des semis lors de la troisième grande campagne “apante” ont aussi affecté la production de haricots, qui est une denrée de base essentielle, et la production de 2004 est estimée à 173 000 tonnes au total, ce qui est peu. Les besoins d’importations pour la campagne commerciale 2005/06 (juillet/juin) devraient s'élever à 125 000 tonnes pour le blé, 90 000 tonnes pour le maïs et 125 000 tonnes pour le riz. Une aide alimentaire continue d’être apportée par la communauté internationale aux groupes les plus vulnérables et aux enfants d’âge scolaire dans les régions du centre et de l’Atlantique Nord.

RÉPUBLIQUE DOMINICAINE (2 juin)

De fortes pluies ont provoqué des inondations et des glissements de terrain dans le nord du pays. La récolte de paddy de la campagne principale de 2005 vient de commencer dans les grands départements producteurs du nord-est et du nord-ouest et les premières prévisions établissent la production à près de 636 000 tonnes, soit environ 10 pour cent de plus que le volume produit l’année précédente où de fortes pluies avaient affecté les semis dans la principale province productrice, Bajo Yuna. Les semis de maïs de la campagne principale de 2005 sont bien avancés et selon les estimations, la superficie ensemencée serait inférieure à la moyenne. Les besoins d’importations pour la campagne commerciale 2005/06 (juillet/juin) sont estimés à 900 000 tonnes de maïs et 330 000 tonnes de blé.

AMÉRIQUE DU SUD

ARGENTINE (31 mai)

La récolte de maïs de 2004/05 est en cours et se déroule dans des conditions météorologiques normales. Au 26 mai, plus de 80 pour cent de la superficie ensemencée avaient été récoltés et selon les premières prévisions officielles, la production s’établirait au niveau record de 19,5 millions de tonnes. Ce résultat est essentiellement imputable à un accroissement des semis dans les provinces de Buenos Aires, Santa Fe et Córdoba et au bon régime pluviométrique qui a favorisé de très bons rendements (dans certains cas, plus de 9 tonnes par hectare). La récolte de sorgho de 2004/05 est pratiquement terminée et selon les premières prévisions officielles, la production serait supérieure à la moyenne, avec 2,9 millions de tonnes. Ce résultat s’explique par les bons rendements obtenus et par une expansion de près de 15 pour cent de la superficie ensemencée, étant donné qu’il était nécessaire d’introduire le sorgho dans la rotation annuelle et que la demande ne cesse de croître dans l’industrie des aliments pour animaux. Les semis de blé d’hiver de 2005, à récolter à la fin de l’année, ont débuté à la mi-mai, mais leur progression a été freinée en raison de la moins bonne humidité des sols dans les principales régions productrices de La Pampa et du sud de Buenos Aires. Selon les intentions de semis, 6,2 millions d’hectares y seraient consacrés, soit une légère hausse par rapport aux 6,07 millions d'hectares de la campagne précédente. La récolte de paddy de 2005 va bientôt s’achever et la production devrait être identique à celle de l’année précédente, qui avait atteint un peu plus d'un million de tonnes.

BOLIVIE (6 juin)

La récolte des céréales d’été qui avaient été semées entre octobre et décembre est bien engagée dans les principaux départements producteurs de Santa Cruz et Chuquisaca des régions de Valle et Llano, tandis que les semis de céréales d’hiver, dont la récolte débute à partir de septembre, viennent de commencer. Une aide alimentaire continue d’être apportée par la communauté internationale aux familles de la région d’El Chaco dont la production a été affectée par une vague de sécheresse prolongée fin 2004. Les importations de blé pendant la campagne commerciale 2005/06 (juillet/juin) devraient, selon les prévisions, être inférieures au volume importé l’année précédente, à savoir, 400 000 tonnes.

BRÉSIL (31 mai)

La récolte de maïs de la première campagne de 2005 est pratiquement terminée dans les états du centre-sud et des sources officielles établissent la production à 28 millions de tonnes, soit 10 pour cent de moins que les 31,1 millions de tonnes rentrées l’année précédente. Ce résultat est essentiellement imputable au temps sec qui a prévalu pendant les premiers mois de l’année et qui a nui aux rendements de maïs, notamment dans les principaux états producteurs de Parana et Rio Grande do Sul où la production de maïs de la première campagne de 2005 devrait baisser de 7 et de 38 pour cent, respectivement, par rapport à 2004. Une baisse du volume pluviométrique dans l’ouest de Parana et le sud de Mato Grosso do Sul a aussi eu des effets négatifs sur la superficie ensemencée et les rendements du maïs de la deuxième campagne (“safrinha”), dont la récolte est en cours, et la production est estimée à 8,3 millions de tonnes, soit près de 18 pour cent de moins que la production de l’an dernier. Les prévisions officielles en ce qui concerne la production totale de maïs pour 2005 ont été récemment révisées à la baisse pour s’établir à un peu plus de 36 millions de tonnes, soit 13 pour cent de moins qu’en 2004. Les semis de blé d’hiver sont pratiquement terminés dans les états du centre et du sud où de récentes averses importantes ont amélioré l’humidité des sols et favorisé une bonne germination; par contre, les semis se poursuivent à Rio Grande do Sul où le blé est ensemencé après que le soja a été récolté. De premières prévisions établissent la superficie sous blé à 2,6 millions d’hectares, soit près de 6 pour cent de moins que l’année précédente. La récolte de paddy est pratiquement terminée et la production de paddy devrait atteindre un niveau record, légèrement supérieur à 13 millions de tonnes, par suite d’une expansion des superficies dans les régions du sud-est et du centre-ouest, ce qui a compensé la baisse des rendements dans le principal état producteur de Rio Grande do Sul, très touché par la sécheresse.

CHILI (31 mai)

La récolte de maïs de 2004/05 est bien engagée dans les régions VI, VII et VIII et les premières prévisions laissent présager une production record de 1,4 million de tonnes. Ce résultat est essentiellement imputable à l’accroissement des semis qui a compensé la baisse des rendements due aux mauvaises conditions météorologiques, caractérisées notamment par des températures anormales, qui ont prévalu en début de campagne. La récolte de paddy de 2005 vient de s’achever et la production est estimée officiellement à 120 000 tonnes, soit 12 pour cent de moins que la moyenne des cinq dernières années du fait des effets négatifs des températures peu élevées qui ont été enregistrées au stade de l'épiaison des semis précoces. Les semis de blé d’hiver de 2005/06, à récolter d’ici décembre, sont en cours et selon les premières prévisions, la superficie ensemencée diminuerait, passant de 420 000 hectares à 360 000 hectares en raison de la faiblesse des cours intérieurs du blé en 2005 et des perspectives d’amélioration des prix s’agissant d’autres cultures telles que l’avoine et l’orge. Les besoins d’importations pour la campagne commerciale 2005/06 (juillet/juin) devraient atteindre 725 000 tonnes dans le cas du maïs (jaune principalement), 450 000 tonnes dans le cas du blé et 135 000 tonnes dans le cas du riz.

COLOMBIE (6 juin)

De fortes pluies ont provoqué des inondations et des glissements de terrain dans plusieurs provinces situées le long des côtes des Caraïbes et du Pacifique ainsi que dans la zone andine. Les semis de maïs de la première campagne (campagne principale) de 2005 sont terminés dans les départements de Cordoba, Cesar et Bolivar et selon les prévisions provisoires, la superficie ensemencée enregistrerait une légère progression par rapport au bon niveau atteint en 2004. La récolte de paddy irrigué de 2005 dans le département central de Tolima et le département de Cordoba, au nord-ouest du pays, s’est achevée récemment. L’importante culture pluviale de paddy, qui est pratiquée dans les plaines orientales de Los Llanos, est rentrée entre août et octobre. La production de paddy de 2005 est établie provisoirement à 2,7 millions de tonnes au total, résultat légèrement supérieur au volume record de l’an dernier. La communauté internationale continue d’apporter une aide alimentaire dans diverses parties du pays aux personnes déplacées à l’intérieur du pays, victimes des troubles civils dont souffre le pays depuis de longues années. Le pays est censé être autosuffisant en riz mais les importations de blé et de maïs pour la campagne de commercialisation 2005 devraient être moyennes, selon les prévisions, pour atteindre 1,2 million de tonnes et 2 millions de tonnes, respectivement.

ÉQUATEUR* (3 juin)

De fortes pluies à la fin du mois d’avril ont entraîné des inondations et des glissements de terrain dans les provinces côtières d’Esmeraldas, de Guayas, de Manabi et de Los Rios. Bien que l’on ne dispose pas encore d’une évaluation officielle, la récolte de paddy d’hiver de 2005, qui était sur le point d’être rentrée lorsque les inondations ont commencé, a été gravement touchée, en particulier dans les principales provinces productrices de Guayas et Manabi. Parallèlement, de fortes pluies ont nui aux semis précoces de paddy dans les basses terres, alors qu’elles ont été bénéfiques dans les hautes terres septentrionales de la province de Los Rios. La récolte de maïs (jaune) d’hiver de la campagne principale de 2005 a commencé début avril et le gros de la production est actuellement engrangé. Les semis de maïs d’été de 2005 bénéficient d'une meilleure humidité des sols dans les provinces inter-andines de Cotopaxi, Bolivar, Tungurahua et Chimborazo. Le pays est censé être autosuffisant en riz mais les besoins d’importations pour la campagne commerciale 2005/06 (juillet/juin) devraient s'élever à 380 000 tonnes pour le maïs et 500 000 tonnes pour le blé.

GUYANA (6 juin)

La récolte du riz de printemps de 2005 est bien avancée dans les principales régions productrices de la côte Atlantique. Selon les premières prévisions, la production de paddy de 2005 s’élèverait à 440 000 tonnes au total, soit une baisse de 12 pour cent environ par rapport à la bonne récolte de l’an dernier. Ce résultat est imputable essentiellement aux effets négatifs des pluies exceptionnellement fortes tombées en janvier, qui ont affecté notamment les rendements de paddy dans les Régions quatre (Demera/Mahaica) et cinq (Mahaica/Berbice). Les besoins d’importations de blé pour la campagne de commercialisation 2005/06 devraient atteindre en moyenne 40 000 tonnes.

PÉROU (6 juin)

En mars et avril, le niveau d'eau des réservoirs de la côte septentrionale a augmenté, ce qui a favorisé les semis de paddy de 2005. Pendant les trois premiers mois de l’année 2005, la superficie sous paddy a progressé de près de 22 pour cent par rapport à la même époque l’année précédente, laquelle avait été gravement touchée par la sécheresse qui avait sévi dans les hautes terres et réduit les disponibilités en eau des principaux réservoirs. La récolte de paddy vient de débuter sous un climat propice dans les départements septentrionaux de Piura, Lambayeque et St. Martin. Selon de premières prévisions, la production de paddy de 2005 s’établirait à quelque 2,2 millions de tonnes, soit près de 21 pour cent de plus que la production de l’an dernier. La récolte de maïs blanc est en cours dans les départements de Cajamarca, Apurímac et Cusco, tandis que l’essentiel des semis de maïs jaune est terminé dans les départements de La Libertad et Lambayeque. Bien que dans certaines régions des hautes terres du nord, l’humidité des sols ait baissé, la production de maïs de 2005 (blanc et jaune) atteindrait, selon les premières prévisions, 1,3 million de tonnes, soit 8 pour cent de plus que l’an dernier et un volume identique à la moyenne des cinq dernières années. Selon les prévisions, les besoins d’importations pour la campagne commerciale 2005 (janvier/décembre) atteindraient en moyenne 1,5 million de tonnes dans le cas du blé et plus d'un million de tonnes dans le cas du maïs.

URUGUAY (6 juin)

La récolte de maïs de 2004/05 a été rentrée récemment et les estimations provisoires établissent la production à 200 000 tonnes, ce qui est bien inférieur au volume escompté (290 000 tonnes) au début de la campagne. En effet, malgré une expansion de 30 pour cent de la superficie ensemencée par suite des prix élevés qui prévalaient dans le pays en 2004, la production de maïs a chuté de près de 10 pour cent par rapport aux bons résultats de l’an dernier en raison des effets négatifs sur les rendements du temps sec qui a régné de décembre à février dans les régions productrices. La récolte de paddy de 2005 est sur le point de s’achever et la production est estimée à 1,2 million de tonnes, soit un peu moins que le volume record de l’an dernier, du fait des pénuries d’eau qui ont affecté les semis fin 2004. Les semis de blé d’hiver et d'orge de 2005 viennent de commencer. La superficie sous blé devrait être identique à celle de 2004 (180 000 hectares), tandis que celle consacrée à l’orge devrait reculer de 20 pour cent par rapport à la superficie record couverte en 2004 (à savoir, 137 000 hectares).

VENEZUELA (7 juin)

Les pluies normales à abondantes ont favorisé les semis de maïs d’été dans les principales régions productrices de Portuguesa, Guarico et Barinas. Bien que le maïs (blanc principalement) soit semé tout au long de l’année, le gros des semis de la campagne commerciale 2005/06 est en cours. Selon les intentions de semis, 560 000 hectares seraient consacrés au maïs, ce qui laisse présager une production de 1,9 million de tonnes environ, soit un volume quelque peu inférieur au bon résultat de l’an dernier (à savoir, 2 millions de tonnes). La récolte de paddy d’hiver est en cours et la production se chiffrerait, selon les estimations provisoires, à 1,2 million de tonnes, ce qui est un volume élevé, en raison d’une expansion des superficies dans les principaux états producteurs de Portuguesa et Guarico. Les importations de blé et de maïs (jaune principalement, destiné à l’industrie des aliments pour animaux) pour la campagne commerciale 2005/06 (juillet/juin) devraient être moyennes et atteindre 1,5 million de tonnes et 650 000 tonnes, respectivement.

EUROPE

UE (9 juin)

La production céréalière totale de l’UE est désormais estimée à 260 millions de tonnes pour 2005, soit 30 millions de tonnes de moins que la récolte record de l’an dernier, du fait d’un déclin attendu des rendements après les niveaux exceptionnellement élevés enregistrés en 2004. Néanmoins, mis à part l’Espagne et le Portugal dont les perspectives de récolte pour l’année en cours ont été réduites à néant en raison de la sécheresse, les rendements et les productions devraient rester supérieurs à la moyenne des cinq dernières années dans la plupart des pays. Dans la Péninsule ibérique, où un temps sec a régné jusqu'ici pendant l’ensemble de la campagne, la production de céréales de l’Espagne, l’un des principaux producteurs de blé, d’orge et de maïs de l’UE, devrait, selon les estimations, chuter de 33 pour cent par rapport aux bons résultats de l’an dernier et de 25 pour cent par rapport à la moyenne des cinq dernières années. De même, des pertes importantes sont attendues au Portugal.

ALBANIE (9 juin)

Les perspectives restent satisfaisantes pour les cultures céréalières de 2005. La superficie totale sous céréales devrait être identique à celle de 2004 car elle n’a guère changé ces quelques dernières années et aucune anomalie climatique ou autre facteur n’a été observé qui aurait pu influencer de manière significative les semis de l’année en cours. Toutefois, le temps aurait été, semble-t-il, plus sec que d’habitude en avril et en mai et les températures ont été élevées, ce qui pourrait entraîner une légère baisse des rendements.

BÉLARUS (3 juin)

Les semis de céréales de printemps sont terminés bien qu’ayant été retardés d’une vingtaine de jours du fait d’un temps anormalement froid en mars et de fortes pluies en avril. Les exploitants n’ont pas été en mesure de tirer pleinement parti de la très bonne humidité des sols fournie par les chutes de neige supérieures à la moyenne cet hiver. L’état des cultures d’hiver et des cultures de printemps semées précocement est satisfaisant et les pertes dues au gel ont été infimes. Si les conditions météorologiques restent favorables, la récolte céréalière totale de l’année en cours pourrait atteindre, selon les estimations provisoires, 6,2 millions de tonnes environ, soit une légère hausse par rapport à la récolte de la campagne commerciale 2004/05. Ce total comprend un peu plus d’un million de tonnes de blé, près de 1,9 million de tonnes d’orge et 625 000 tonnes de maïs. Les besoins d’importations de céréales pour la campagne commerciale 2005/06 devraient atteindre 567 000 tonnes, dont 232 000 tonnes de blé et 260 000 tonnes de maïs, tandis que les exportations de seigle pour la même période s'élèveraient à 100 000 tonnes.

BOSNIE-HERZÉGOVINE (6 juin)

Des conditions météorologiques propices et l’humidité suffisante des sols pour les céréales d’été (maïs essentiellement) ont amélioré les perspectives et une autre bonne récolte devrait être rentrée cette année. La récolte céréalière totale de l’année en cours est estimée à près de 1,2 million de tonnes, soit une légère baisse par rapport à la récolte supérieure à la moyenne de l’an dernier. Ce total comprend quelque 220 000 tonnes de blé, 55 000 tonnes d’orge et 850 000 tonnes de maïs. Les besoins d’importations céréalières pour la campagne commerciale 2005/06 atteindraient au total 529 000 tonnes environ, dont 350 000 tonnes de blé, 150 000 tonnes de maïs et 29 000 tonnes d’orge. Compte tenu de l’amélioration des secteurs de la volaille et de l’élevage, la demande de céréales secondaires (maïs et orge) s'accroît depuis peu.

BULGARIE (9 juin)

Les précipitations récentes en Bulgarie sont arrivées à point nommé pour les cultures céréalières de l’année en cours après une période sèche et chaude, et les perspectives concernant la production restent satisfaisantes. Toutefois, les rendements devraient revenir à des niveaux plus proches de la moyenne des cinq dernières années après les résultats exceptionnels enregistrés en 2004; les prévisions établissent la production céréalière totale à un peu plus de 6 millions de tonnes, contre le volume exceptionnel de 7,2 millions de tonnes enregistré l’an dernier.

CROATIE (6 juin)

Les fortes pluies tombées au début du printemps ont retardé les semis de printemps, ce qui pourrait compromettre les rendements. Les prévisions établissent la récolte céréalière totale de l’année en cours à près de 3,2 millions de tonnes, soit 128 000 tonnes de moins que l’an dernier. Ce total comprend quelque 879 000 tonnes de blé, environ 2,1 millions de tonnes de maïs et 173 000 tonnes d’orge. Les exportations pour la campagne commerciale 2005/06 sont établies provisoirement à 100 000 tonnes dans le cas du blé et 40 000 tonnes dans le cas du maïs, comme l’an dernier.

ESTONIE (3 juin)

La récolte céréalière s’annonce similaire à celle de l’an dernier, estimée à 600 000 tonnes environ. Les céréales de printemps représentent près de 88 pour cent de la superficie totale sous céréales. La récolte céréalière de cette année comprendrait quelque 180 000 tonnes de blé, 290 000 tonnes d’orge et environ 40 000 tonnes de seigle. Les besoins totaux d’importations céréalières pour la campagne commerciale 2005/06 se chiffreraient à près de 258 000 tonnes, dont 136 000 tonnes de blé, 60 000 tonnes de maïs et 42 000 tonnes d’orge.

FÉDÉRATION DE RUSSIE (3 juin)

Les semis de céréales de printemps ont été retardés en raison du temps inhabituellement froid qui a prévalu en mars et des fortes pluies tombées pendant la première moitié du mois d’avril. Toutefois, les conditions météorologiques propices des quelques dernières semaines ont encouragé les exploitants à accélérer la campagne de semis. On craint qu’un hiver précoce ne permette pas la maturation des céréales mises en terre tardivement et entraîne une baisse des rendements. À supposer que le climat reste favorable et que l’hiver n’arrive pas plus tôt que prévu, la récolte céréalière totale est établie provisoirement à un peu plus de 73 millions de tonnes, soit quelque 2 millions de tonnes de moins que l’an dernier. Ce total comprend quelque 44 millions de tonnes de blé, 16,5 millions de tonnes d’orge et 3 millions de tonnes de maïs. Les exportations totales de céréales pour la campagne commerciale 2005/06 devraient atteindre près de 7,6 millions de tonnes, soit une légère hausse par rapport à l’an dernier. Ce total comprend quelque 6,8 millions de tonnes de blé et 800 000 tonnes d’orge. Les importations céréalières sur cette même période se chiffreraient à près de 2,6 millions de tonnes, principalement de blé de qualité alimentaire, comme l’an dernier.

Les troubles civils en Tchétchénie continuent de désorganiser les activités sociales et économiques. Le conflit a entraîné le déplacement de plus de 300 000 personnes, dont 187 000 ont été déplacées à l’intérieur du pays en Tchétchénie, 30 000 vivent dans la république voisine d’Ingouchie et 9 000 vivent au Daghestan. Au titre de l’Opération d’urgence en cours qui porte sur 18 mois et a débuté en janvier 2004 puis a été prolongée jusqu’en décembre 2005, le PAM distribuera 47 882 tonnes de nourriture à quelque 259 000 personnes très vulnérables en Tchétchénie et en Ingouchie.

LETTONIE (2 juin)

Selon les derniers rapports, la Lettonie pourrait récolter un peu plus d’un million de tonnes de céréales, soit une légère hausse par rapport à la récolte de l’an dernier et une hausse de plus de 100 000 tonnes par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Ce total pour l’année en cours comprend quelque 470 000 tonnes de blé, 295 000 tonnes d’orge et 150 000 tonnes de seigle. Les besoins totaux d’importations céréalières pour la campagne commerciale 2004/05 se chiffreraient à 156 000 tonnes, de blé principalement, tandis que les exportations s'élèveraient à 52 000 tonnes pour cette même période.

LITUANIE (3 juin)

Les prévisions établissent la récolte céréalière totale à 2,75 millions de tonnes environ, soit un léger recul par rapport à 2004. La récolte de céréales attendue pour l’année en cours comprend quelque 1,38 million de tonnes de blé, 814 000 tonnes d’orge et 420 000 tonnes de seigle. Les exportations totales de céréales (blé principalement) pour la campagne commerciale 2004/05 sont estimées à 250 000 tonnes et les importations sur cette même période s’élèveraient à 264 000 tonnes.

EX-RÉPUBLIQUE YOUGOSLAVE DE MACÉDOINE (9 juin)

Comme en d’autres endroits de la région, les récoltes céréalières de 2005 s’annoncent bonnes dans l’ensemble mais les rendements accuseront vraisemblablement une baisse après les bons niveaux enregistrés l’an dernier; par conséquent, les rapports indiquant peu de changements pour ce qui est de la superficie sous céréales, la production de cette année devrait reculer par rapport à 2004.

MOLDOVA (3 juin)

Du fait des conditions météorologiques propices et d'un meilleur accès aux intrants achetés, les perspectives concernant les cultures d’hiver et d’été sont bonnes. La récolte céréalière totale de l’année en cours atteindrait, selon les prévisions, plus de 2,8 millions de tonnes, soit quelque 120 000 tonnes de plus que la récolte record de la campagne commerciale 2004/05. Ce total comprend un peu plus d’un million de tonnes de blé, 1,5 million de tonnes de maïs et quelque 250 000 tonnes d’orge. Pendant la campagne commerciale 2004/05, le Moldova a exporté près de 320 000 tonnes de céréales, dont 100 000 tonnes de blé et 100 000 tonnes d’orge ainsi que 120 000 tonnes de maïs. Les exportations de céréales de l’année en cours seront au moins identiques à celles de l’an dernier.

ROUMANIE (9 juin)

Les perspectives restent très favorables pour ce qui est de la récolte de blé de 2005. Selon les estimations, la superficie sous blé d’hiver aurait progressé de 13 pour cent environ par rapport à la superficie récoltée l’an dernier, pour passer à 2,2 millions d’hectares, et les conditions météorologiques sont dans l’ensemble idéales depuis les semis de l’automne dernier. Des sources officielles ont établi la production de blé début juin à 7,6 millions de tonnes, soit un volume pratiquement inchangé par rapport aux bons résultats de l’an dernier. Les semis de céréales de printemps/été se sont déroulés dans des conditions propices. Toutefois, même si les superficies ensemencées n’ont guère changé par rapport à l’an dernier, la production de ces céréales devrait chuter en raison d’un déclin escompté des rendements après les niveaux exceptionnels enregistrés en 2004.

SERBIE-ET-MONTÉNÉGRO (6 juin)

Selon les derniers rapports, la récolte céréalière de l’année en cours pourrait être nettement inférieure à la bonne récolte de l’an dernier, les semis de printemps ayant accusé un retard par suite des fortes pluies tombées au début du printemps. La récolte céréalière totale est estimée provisoirement à près de 8,3 millions de tonnes, soit quelque 1,3 million de tonnes de moins que l’an dernier. Ce total comprend quelque 1,9 million de tonnes de blé, 5,8 millions de tonnes de maïs et 400 000 tonnes d’orge. Les exportations de céréales pour la campagne commerciale 2005/06 sont estimées au total à près de 825 000 tonnes et les importations sur cette même période s’élèveraient à 153 000 tonnes. Ces exportations importantes tiennent essentiellement à l’accroissement des stocks par suite des bons résultats obtenus l’an dernier.

UKRAINE (3 juin)

Les semis de céréales de printemps sont terminés et couvrent un peu plus de 7 millions d’hectares, comme l’an dernier. L’insuffisance – voire l’absence - des précipitations ces deux dernières semaines a été préoccupante et a nui à certaines cultures. Les cultures céréalières sont tributaires du climat et une vague de sécheresse prolongée en juin pourrait entraîner une chute significative de la récolte de l’année en cours. Si les conditions météorologiques et les précipitations s’améliorent, la récolte céréalière totale pourrait atteindre 34,4 millions de tonnes environ, soit quelque 1,3 million de tonnes de moins que l’an dernier. Les prévisions concernant les récoltes céréalières pour la campagne commerciale 2005/06 comprennent quelque 17,4 millions de tonnes de blé, 8,8 millions de tonnes d’orge et 5,4 millions de tonnes de maïs. Les estimations provisoires établissent les exportations totales de céréales à près de 8,6 millions de tonnes pour la campagne commerciale 2005/06, soit environ 1,7 million de tonnes de moins que l’an dernier. Ce total comprend 4 millions de tonnes de blé, 3 millions de tonnes d’orge et 1,5 million de tonnes de maïs.

AMÉRIQUE DU NORD

CANADA (9 juin)

Au Canada, les semis de céréales se sont déroulés dans des conditions généralement propices au printemps. Selon les estimations, la superficie sous blé aurait légèrement reculé mais l’on s’attend à moins d’abandons pendant l’année en cours, ce qui pourrait signifier que la superficie récoltée en définitive ne changera guère. Toutefois, une baisse des rendements pourrait entraîner un recul de la production de blé, laquelle atteindrait, selon les prévisions actuelles, 23,5 millions de tonnes, soit 9 pour cent de moins qu’en 2004. Bien que la superficie consacrée à l’orge, à récolter cette année, doive augmenter,comme pour le blé, les rendements devraient chuter après les niveaux exceptionnels enregistrés l’an dernier et la production devrait reculer pour passer à 12,7 millions de tonnes environ, contre 13,2 millions de tonnes en 2004.

ÉTATS-UNIS (9 juin)

Les semis de blé de printemps sont achevés et couvrent une superficie estimée en hausse de 4 pour cent par rapport à celle de l’an dernier; l'état des cultures serait, semble-t-il, principalement assez bon ou bon. La récolte du blé d’hiver a déjà commencé dans les états du sud tandis que plus au nord, les cultures arrivent à maturation. Les prévisions établissent la production de blé d’hiver à près de 43 millions de tonnes, soit 6 pour cent de plus que l’an dernier car la superficie récoltée devrait augmenter par suite d’une nette réduction du nombre d’abandons, tandis qu'un accroissement des rendements est attendu. Les perspectives concernant la production de blé de printemps restent incertaines, mais à supposer que les rendements poursuivent leur tendance et que le ratio superficie ensemencée-superficie récoltée reste moyen, la récolte de l’année en cours pourrait accuser une légère baisse par rapport à 2004, et ce malgré l’accroissement des superficies ensemencées. La production de blé du pays pour 2005 se chiffrerait au total à 58,2 millions de tonnes, soit un léger fléchissement par rapport à 2004. Le gros des céréales secondaires de la campagne principale a été mis en terre fin mai aux États-Unis, ce qui est un peu en avance par rapport à la date moyenne, la campagne de semis ayant été très favorable. Toutefois, malgré un bon début de campagne et de premières indications qui laissent à penser que la superficie à récolter restera pratiquement inchangée cette année, la production de céréales secondaires devrait quelque peu baisser, en raison des rendements plus faibles qui sont attendus après les niveaux très élevés de 2004. Néanmoins, les rendements pourraient rester supérieurs à la moyenne des cinq dernières années. Au mois de mai, les prévisions établissaient la production totale de céréales secondaires à 296,6 millions de tonnes, soit 3 pour cent de moins que l’année précédente. Sur ce total, le maïs devrait représenter 279 millions de tonnes.

OCÉANIE

AUSTRALIE (9 juin)

Les perspectives concernant les récoltes de blé hiver et de céréales secondaires de 2005 sont mauvaises dans les états situés à l'est du pays, du fait de la sécheresse persistante qui a sévi pendant ce qui aurait dû être la principale campagne de semis. Bien que les semis de blé d'hiver puissent encore être effectués jusqu'à la fin juin et qu'au début du mois, des prévisions aient fait état de l'arrivée possible d'averses importantes, il est certain que la superficie ensemencée dans les états producteurs à l'est du pays sera considérablement inférieure à celle de l'an dernier; en outre, les perspectives de rendements sont moins bonnes du fait des faibles réserves d'humidité des sols nécessaires à la croissance des cultures. En revanche, en Australie occidentale, les perspectives sont très bonnes dans l'ensemble, car les pluies sont arrivées à temps pour les semis et ont été ensuite suffisantes au stade de développement des cultures. Compte tenu des perspectives favorables à l'ouest du pays et du regain d'espoir, au début juin, concernant l'arrivée opportune de pluies dans l'est du pays pour les semis, la FAO prévoit que la production intérieure de blé s'élèvera à 18 millions de tonnes, soit plus que prévu officiellement début juin (à partir des conditions constatées en mai et en partant de l'hypothèse que la sécheresse persisterait pendant tout le reste de l'année 2005) mais un recul d'environ 12 pour cent par rapport à la récolte de l'an dernier. La production d’orge, principale céréale secondaire d’hiver, devrait aussi considérablement chuter.


1. En mars 2005, le taux d'inflation avoisinait 130 pour cent par an; il n'a cessé de reculer, puisqu'il était de 600 pour cent au début de 2004.


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