Dans votre bibliothèque ... Les eucalyptus dans les reboisements Les eucalyptus présentent un intérêt particulier pour les pays en développement en raison de leur croissance rapide, de leur grande adaptabilité, qui leur permet de pousser dans des milieux allant des régions semi-désertiques aux zones témperées froides, et de leur nombreuse utilisations - sciage, bois à pâte, panneaux dérivés du bois, bois de service, bois de feu, plantations de protection et d'agrément. L'ouvrage de la FAO Les eucalyptus dans les reboisements paraît dans une nouvelle édition intégralement révisée. Il a sa place dans les bibliothèques et les services forestiers, ainsi que dans la collection privée de quiconque veut trouver en un seul volume commode les principes fondamentaux en matière de plantation et d'aménagement des eucalyptus. FAO, Section distribution et ventes, |
Pourquoi la faim?
Poverty and famines: An essay on entitlement and deprivation, par Amartya Sen. Oxford University Press. 257 pages prix: $U.S.17,95,
On considère généralement qu'une famine localisée résulte de l'insuffisance des récoltes qui n'est pas compensée par l'importation de denrées alimentaires, comme cela s'est passé dans la région du Sahel en Afrique dans les dernières années soixante. En outre, on reproche fréquemment aux pays où sévit la faim de laisser la population croître de façon excessive. Le rapport malthusien entre nourriture et population déjà simple est encore simplifié au point que la surpopulation est souvent considérée comme la seule cause de la misère: et certains sont même partisans d'abandonner les pays à leur destin.
M. Sen réfute valablement ces points de vue et est tout à fait qualifié pour le faire. C'est en effet un savant d'un éclectisme rare dans une époque où la plupart des économistes sont très spécialisés. Professeur d'économie politique à Oxford, il est titulaire de la chaire Drummond, la plus ancienne du Royaume-Uni. Il a étudié le développement économique depuis sa première uvre, Choice of techniques, ouvrage maintenant très connu, dans lequel il souligne sans passion la supériorité des principes économiques rationnels sur une planification et des doctrines politiques simplistes en Inde. Il est également connu parmi les philosophes pour ses idées sur l'éthique et la base d'une saine action sociale.
En bref, il professe que la famine tient au fonctionnement du système économique qui n'attribue qu'à certains la capacité d'acquérir des biens. La famine ne peut s'expliquer par une simple relation entre les approvisionnements alimentaires et la population. Sen illustre cette thèse par une étude détaillée de quatre cas: la grande famine du Bengale de 1943-44, qui a fait peut-être trois millions de victimes (surtout en diminuant leur résistance aux maladies): celle qui a frappé plusieurs provinces d'Ethiopie entre 1972 et 1974; la fameuse famine causée par la sécheresse au Sahel entre 1968 et 1973 et celle qui a frappé le Bangladesh en 1974 (région qui avait déjà souffert de la famine de 1943-44, mais sous un régime politique différent).
Les statistiques relatives aux deux famines du Bengale sont très frappantes, et Sen analyse les données de la première très en détail. La récolte de riz et d'autres produits alimentaires en 1943 était plutôt faible - notamment par rapport à la récolte extraordinairement abondante de 1942, mais elle était nettement supérieure à celle de 1941 qui n'a pas été une année de famine. Sen observe que la disponibilité d'aliments par habitant était de 9 pour cent supérieure en 1943 à ce qu'elle était en 1941 et inférieure d'environ 10 pour cent seulement à la moyenne des cinq années précédentes. Aussi, conclut-il, la famine ne peut-elle s'expliquer simplement par une pénurie de produits alimentaires. Des modifications relativement légères des approvisionnements alimentaires peuvent s'accompagner d'augmentations spectaculaires du nombre de morts de faim. Pourquoi? Sen fait remarquer que les produits alimentaires parviennent tout simplement aux gens qui ont la possibilité de les «commander» dans la mesure où le permet le fonctionnement du système socio-économique. A tout moment, chaque agent économique a une «allocation» ou «des droits et des privilèges» d'acquérir différents produits alimentaires. Cette notion est plus facile à comprendre dans une économie d'entreprise privée où le gouvernement intervient peu, bien que, comme le souligne Sen, ce concept soit beaucoup plus large.
DANS UN CAMP DE RÉFUGIÉS EN ETHIOPIE : la faim n'a pas de bornes
Dans une économie de libre entreprise, chaque bien ou service a un prix et chaque agent économique au début possède certains biens ou peut fournir certains services. Le riziculteur possède de la terre qu'il utilise pour produire du riz, destiné à la vente au prix courant ou à la consommation du fermier et de sa famille. Le produit de la vente pourra servir à acheter d'autres biens - aliments, épices, vêtements, etc. L'ouvrier agricole, lui, n'a que son travail à vendre le revenu qu'il en tire servira à acheter du riz ou d'autres produits. De même dans les villes, les travailleurs vendent leur travail contre de l'argent qui leur permettra d'acquérir des produits alimentaires, un logement et des vêtements, et les entrepreneurs achètent des biens et du travail, produisent d'autres biens les vendent et en consacrent le produit à leur consommation personnelle et aux investissements nécessaires à l'expansion de leur entreprise.
Les hommes meurent donc de faim lorsque leurs droits et privilèges ne suffisent pas pour acheter les aliments nécessaires à leur survie. En bref, la quantité de produits alimentaires dont ils peuvent disposer dépend de la distribution des revenus et, en fait, de leur capacité de fournir des services que d'autres agents économiques sont prêts à payer.
On ne doit pas bien sûr en conclure que les disponibilités de produits alimentaires ne jouent aucun rôle. La diminution de ces dernières aura généralement pour effet d'en accroître le prix puisque les gens rivaliseront pour obtenir des produits moins nombreux, situation qui, à son tour. diminuera leur pouvoir d'achat et, s'ils se trouvaient déjà au départ suffisamment près du seuil de la faim, les amènera à en mourir. En outre, la théorie des droits et privilèges aussi simple soit-elle, permet à l'analyste de se faire quelque idée de la façon dont s'est réparti le fardeau de la disette. Les propriétaires d'exploitations et, dans une moindre mesure, les métayers, devraient moins souffrir que d'autres car la réduction des quantités qu'ils vendent est compensée en partie au moins par l'augmentation des prix.
Si les approvisionnements diminuent en raison, par exemple, d'inondations, les quantités à récolter diminuent aussi, et les ouvriers agricoles ou forestiers seront très probablement les plus touchés.
Ainsi, l'étude des différents «droits et privilèges» et de l'influence sur ces derniers des variations des approvisionnements alimentaires, seules ou en association avec d'autres changements économiques, permet de se faire une idée beaucoup plus large des causes de la famine qu'une simple mesure des quantités d'aliments disponibles. Mais ce que Sen veut surtout montrer c'est que des changements relativement mineurs des approvisionnements alimentaires peuvent néanmoins être accompagnés de la famine. En fait selon la théorie économique qu'il pré sente, la famine pourrait être causée par d'autres facteurs économiques, en l'absence absolue de changement des disponibilités alimentaires.
C'est précisément à ces facteurs que M. Sen fait allusion dans son analyse de la famine de 1943-44 au Bengale. L'un des principaux, selon lui, est l'effet d'accroissement de la demande provoqué par la guerre contre les Japonais. (Il a soin d'ajouter toutefois qu'il n'y a pas suffisamment de preuves pour proposer un enchaînement causal plutôt qu'un autre.) Les dépenses du gouvernement, notamment pour la construction, ont beaucoup augmenté. Cela a nettement accru les «droits et privilèges» des ouvriers urbains nouvellement employés, et, puisque les disponibilités totales n'ont pas change. les «droits» des groupes ruraux ont forcément dû diminuer. En fait, le prix du riz a fortement augmenté, avant même que l'on soit sûr du mauvais résultat des récoltes.
Au Bengale, lorsque la situation est suffisamment désespérée, une personne dépense, si nécessaire, tout son revenu pour l'alimentation. Même ceux qui ne vivent pas dans la crainte de la famine ont suffisamment faim pour consacrer une grande partie de tout accroissement de revenu à la nourriture. En fait, dans les pays les plus pauvres et les moins développés, environ les deux tiers du revenu total sont consacrés aux dépenses alimentaires 1. Aussi, lorsqu'ils obtiennent un accroissement de leur «allocation», des groupes comme ceux des ouvriers urbains nouvellement employés dans l'industrie de guerre ont-ils grande envie d'acheter des produits alimentaires complémentaires. Les prix montent alors et les allocations d'autres groupes diminuent nécessairement, à moins que les disponibilités alimentaires augmentent dans la proportion voulue. Si ces autres groupes se trouvent déjà à la limite de la survie, une famine peut vraiment être créée sans aucune diminution des approvisionnements alimentaires.
[ 1 T.T. Poleman, Quantifying the nutrition situation in developing countries, Food Research Institute Studies, XVIII (1981), p. 25. ]
Sen donne d'autres explications. La plus controversée est peut-être le phénomène de l'accaparement à des fins personnelles spéculatives. Lorsque des pénuries surviennent, l'accaparement est toujours considéré comme le grand coupable. Il est généralement difficile d'en estimer le degré et l'incidence. mais en dehors de cette question empirique, ses conséquences posent un problème théorique important. Si la famine se prolonge, l'accaparement initial aboutira à accroître plus tard les disponibilités. En fait, si l'accapareur a vu juste, c'est-à-dire si l'agriculteur n'a pas besoin de consommer ses propres céréales plus tard ou si le spéculateur s'enrichit en vendant à un prix plus élevé, l'accaparement aura amélioré les approvisionnements futurs au prix évidemment d'une aggravation de la situation au début.
Ces résultats seront encore meilleurs si le gouvernement s'empare d'une partie des stocks mis de côté et les distribue aux besogneux, mais lui aussi devra éviter de tout utiliser immédiatement. Une telle politique équivaudrait à modifier les allocations. En fait, lorsqu'une famine se produit, ne pas redistribuer le pouvoir d'achat et autres formes d'allocations relèverait d'une préférence inhumaine pour les droits de propriété établis sur les besoins humains. Mais cela ne modifie pas l'argument fondamental: si nous considérons la période entière de famine, l'accaparement n'aggravera cette dernière que s'il se révèle excessif, c'est-à-dire si une partie des quantités accumulées sont conservées au-delà de la fin de la famine.
Etant donné l'absence de données détaillées sur les famines, il n'est pas surprenant que l'analyse de Sen n'explique pas tout. Son point de vue est que, si les disponibilités alimentaires totales n'étaient que légèrement modifiées, les pertes énormes subies par certains groupes de population auraient pour corollaire l'augmentation de la consommation alimentaire d'autres personnes.
Pourtant, le tableau 6.7 concernant la famine de 1943-44 au Bengale montre que l'accroissement proportionnel de la misère a été à peu près le même chez les propriétaires qui ne cultivaient pas leur terre (un groupe pauvre il est vrai même dans les meilleurs moments) que chez les cultivateurs ou chez ceux qui travaillaient en partie pour eux-mêmes et en partie pour d'autres. Si l'échec de riz est considéré comme mineur, les propriétaires terriens auraient dû y gagner, puisque toute diminution de la quantité a été plus que compensée par l'augmentation du prix du riz par rapport à d'autres prix. Toutefois, le tableau 6.7 ne couvre que quelques régions rurales: il se peut que les approvisionnements plus importants de céréales aient existé dans les zones urbaines. A Calcutta même, seuls les migrants des zones rurales semblent avoir souffert de la famine.
L'accent mis par Sen sur les «droits» offre de nombreux autres points de vue sur la question, spécialement en qui concerne la subtilité de l'interaction entre agriculteurs et pasteurs, thème qu'il a étudié dans ses chapitres sur la famine au Sahel et en Ethiopie.
Quelles sont les politiques qui découleraient de la théorie de Sen ? Sur ce point, il est particulièrement discret. Un bref chapitre tend essentiellement à souligner la complexité de l'analyse amenée par cette théorie. Il fait remarquer à juste titre que l'on ne peut se fier au mécanisme de marché, car c'est précisément l'insuffisance du système de marché qui désigne les victimes de la famine. Il parle bien de dispositifs d'assurance, c'est-à-dire de moyens par lesquels les droits d'un groupe particulier, par exemple les travailleurs ruraux, pourraient être automatiquement accrus en cas de famine. Toutefois, il semble souligner les difficultés plutôt que les avantages d'un tel dispositif.
Il fait remarquer ainsi que dans une situation générale de famine, seules certaines personnes sont touchées et qu'un programme d'assurance fondé sur les disponibilités totales, par exemple, n'atteindra donc pas les bénéficiaires prévus. Si, par contre, l'assurance est très individualisée, l'incitation à travailler et à s'organiser pour l'avenir en souffrira. Il me semble pourtant assez facile de proposer qu'à certains niveaux un programme d'assurance (ou de secours, ce qui revient au même) soit mis en uvre, sur la base du pouvoir d'achat alimentaire d'une fraction désignée de la population. Il ne semble pas non plus excessivement difficile d'orienter l'aide vers les groupes de population qui en ont le plus besoin. Certes, on ne nourrira pas toutes les personnes mourant de faim puisque certaines recevront une aide dont elles n'ont pas besoin, alors que d'autres qui en ont besoin ne la recevront pas, mais aucun système n'est à l'abri de ce genre de problèmes.
De toute évidence la faim et, en dernière analyse, la famine sont fondamentalement lices à la distribution du revenu et à l'accès aux produits alimentaires. Les approvisionnements alimentaires n'y sont pas étrangers, mais sont loin de déterminer qui souffrira de la faim.
La famine est un événement assez exceptionnel et l'amélioration des transports et des communications la rend de moins en moins probable, mais il n'en est pas moins urgent de lutter contre des famines déterminées. Les trois grandes famines étudiées par Sen, qui ont marqué le milieu des années soixante-dix semblent avoir été moins graves que celle de 1943-44 au Bengale, mais n'en sont pas moins horribles. En fait, l'espacement et l'atténuation des famines devraient faciliter d'autant la fourniture rapide de l'aide. A l'échelle mondiale, la faim et la malnutrition sont des problèmes beaucoup plus importants qui sont d'ailleurs intimement liés. Comme il ressort clairement des analyses de Sen, la famine apparaît lorsque des populations déjà affamées sont poussées au-delà du seuil relativement bas qui les sépare de la famine proprement dite.
On a beaucoup discute de l'ampleur de la faim dans le monde, exprimée en malnutrition calorico-protéique. Les estimations vont de 100 millions à 2,5 milliards de personnes. Quoi qu'il en soit, le chiffre est certainement très élevé. Etant donné que les différents programmes d'aide que les nations et les organisations internationales sont maintenant prêtes à soutenir seront de toute façon insuffisants. même dans le cas de l'estimation la plus faible, le chiffre exact n'a en réalité que peu d'importance pratique.
Les experts ont de plus en plus tendance à considérer la faim comme étant avant tout un problème de distribution des revenus et de pouvoir d'achat. Dans ce sens, le livre de Sen s'inscrit dans le cadre d'un effort plus vaste visant à analyser la faim dans une autre optique. Sa théorie des droits et privilèges ajoute à l'accent mis sur la distribution des revenus en insistant sur ses causes au lieu d'accepter cette distribution comme un fait. Mais l'analyse des causes étant nécessairement complexe et incertaine, les deux approches sont similaires. MM. Shlomo Reutlinger et Marcelo Selowsky ont fait un travail de pionnier en associant la distribution des revenus à la faim, dans l'étude qu'ils ont effectuée pour la Banque internationale de reconstruction et de développement (Banque mondiale) 2. Ils ont procédé à une estimation - très imparfaite - du rapport entre la consommation calorique et le revenu: puis, avec l'aide de données fragmentaires disponibles sur la distribution des revenus, ils ont estimé la consommation calorique de différentes classes de revenus. Sur cette base, ils ont pu évaluer le nombre de personnes dont la ration calorique était inférieure à un certain niveau critique. De nombreuses donnés n'étant pas disponibles, les possibilités d'erreurs sont énormes, mais cette approche s'attaque aux causes sous-jacentes de la faim.
[ 2 Malnutrition and poverty: magnitude and policy options, World Bank Staff Occasional Paper No. 23, 1976 ]
Il apparaît donc clairement que la faim et, en dernière analyse, la famine, sont fondamentalement liées à la distribution des revenus et à l'accès aux produits alimentaires. Les disponibilités alimentaires jouent naturellement
un rôle mais elles sont loin de déterminer qui souffrira de la faim. A des niveaux plus élevés de consommation, la faim n'est plus un problème fondamental, mais elle est remplacée par d'autres besoins médicaments, abris, etc. En bref, les moyennes ne suffisent pas à indiquer les résultats économiques mais on ne peut les ignorer.
Les mesures susceptibles de modifier la distribution des revenus et des approvisionnements alimentaires, spécialement celles qui soulagent la famine, la faim et la pauvreté, dépendent en partie des informations disponibles: mais elles demandent aussi des définitions conceptuelles et ces dernières sont intimement liées à des jugements de valeur et à des mesures sociales. Comme contrepoint à son analyse des famines, Sen étudie certains des problèmes de l'évaluation de la pauvreté. Il montre l'imperfection de la mesure adoptée habituellement aux Etats-Unis, à savoir le nombre de personnes dont le revenu se situe au-dessous de ce que l'on appelle le «seuil de pauvreté». Il rejetterait de la même façon une mesure de la faim fondée sur le nombre de personnes dont la consommation alimentaire est inférieure à un certain niveau défini «insuffisant». La répartition des revenus au-dessous du seuil de pauvreté, ou celle de la consommation calorique au-dessous du niveau critique, peut encore comporter de grosses différences parmi les populations pauvres. Dans le cas de la consommation calorique, la différence pourrait être celle qui distingue la faim généralisée d'une cruelle famine.
Le livre de Sen - ainsi que d'autres publications récentes sur le problème mondial de la faim - devrait nous sensibiliser encore plus fortement à la nécessité d'étudier la répartition des revenus et d'améliorer la situation relative des très pauvres afin de parer aux pires conséquences du système économique. Les incidences politiques de ce changement peuvent être graves en vérité, et mettre en lumière les responsabilités des gouvernements des pays les moins développés. Aussi pauvres qu'ils soient, ces pays ont généralement plus de contrôle sur la distribution intérieure des revenus que les nations plus avancées avec lesquelles ils traitent.
KENNETH J. ARROW
The New York Review of Books
15 juillet 1982
TRITURATION DE LA PÂTE : première étape dans la fabrication de papier
ROULEAUX DE PAPIER FIN : conditionnés pour s'adapter aux presses
La fabrication du papier
Paper and paperboard-manufacturing and converting fundamentals, par James E. Kline. Miller Freeman Publications Inc., San Francisco, Californie, 1982. 149 tableaux, figures et photographies; 232 pages, broché; prix: $U.S.39,50.
Cet ouvrage est un guide complet des procédés de fabrication et de transformation du papier. Il explique toute la gamme des opérations, depuis la récolte du bois jusqu'à l'emballage, et étudie également les rapports qui existent entre les matières premières, les procédés de fabrication et les produits finis.
Les douze chapitres de l'ouvrage sont divisés en trois sections. La première donne une vue générale de l'industrie, son historique, son évolution économique et les structures des qualités, ainsi que les caractéristiques du produit et les rapports entre ces caractéristiques, les opérations et les qualités. La deuxième section se concentre sur chaque opération de la fabrication du papier et comprend des chapitres portant sur la réduction en pâte, le traitement de la pâte, les opérations de fabrication et la modification de la feuille de papier en continu. Consacrée aux opérations de transformation, la troisième section étudie les méthodes et les papiers d'impression les matières premières et la fabrication de cartons ondulés, le papier d'emballage, les papiers à usage domestique et hygiénique, et les papiers commerciaux. L'ouvrage se termine par un glossaire et un index.
Prédiction des changements climatiques
Climatic variations and variability: facts and theories (Variations et variabilité du climat: faits et théories), publié sous la direction d'A. Berger, Dordrecht, Boston et Londres (D. Reidel Publishing Co.), 1981. 795 pages; nombreux tableaux et figures; prix: F 1 175 ou $U.S.87,50.
Cet ouvrage constitue une excellente mise au point actualisée des problèmes ayant trait aux recherches tendant à améliorer nos connaissances et les méthodes de prévisions relatives aux changements climatiques. Il s'appuie sur un cours de formation professionnelle dispensé pendant deux semaines en 1980 par 45 conférenciers au centre Ettore Majorana pour la culture scientifique à Erice (Trapani, Sicile). Certains de ces conférenciers étaient des chercheurs éminents, spécialisés dans l'analyse des données climatologiques anciennes et dans l'élaboration de modèles numériques du climat. Ce livre sera sans aucun doute un ouvrage de références agréable à consulter aussi bien pour les chercheurs que pour les enseignants.
Cette publication répond aux besoins d'un nombre croissant d'hommes de science qui désirent disposer d'informations sur les faits réels et les théories les plus récentes se rapportant aux changements climatiques. Ces besoins sont de plus en plus pressants en raison de la demande croissante d'énergie et de nourriture dans le monde ainsi que des risques de mauvaises récoltes avec les difficultés économiques et politiques qui peuvent en résulter.
Parmi les éléments nécessitant un traitement urgent, il convient de citer les effets des interactions de l'albédo en surface (par exemple dans les régions marquées par les variations saisonnières de la calotte glacière, Sahel au sud du Sahara ou les surfaces continentales ayant un couvert végétal et une humidité spécifique très variables), les interactions océan-atmosphère, les effets éventuels des activités humaines et en particulier de la consommation de combustible fossile.
L'ouvrage traite des résultats des études relatives aux climats passés, les principaux changements intervenus dans l'histoire du climat étant révélés par une grande diversité de propriétés chimiques, biologiques et géologiques sensibles au climat et qui se retrouvent dans les couches de sédiments naturels. On obtient ainsi des images des variations climatiques du dernier million d'années. Enfin, plusieurs protagonistes éminents des modèles numériques de la circulation générale ont présenté d'excellents exposés sur les conditions dans lesquelles ces modèles ont été mis au point. Ceux-ci vont des systèmes relativement simples, comme le bilan énergétique, jusqu'aux systèmes complexes tels que ceux utilisés pour la prévision du temps.
Cet article est tiré de celui de D.R. Davies paru dans le Bulletin de l'OMM vol. 31, n° 2.
Glossaire des termes anglais de la conservation
Resource conservation glossary, publié par la Soil Conservation Society of America, Ankeny, Iowa. 200 pages; prix: $U.S.7 ($6 pour les membres de la SCSA), port payé.
La Soil Conservation Society of America (SCSA) a publié une édition enrichie de l'ouvrage intitulé Resource conservation glossary.
Cette troisième édition du glossaire comprend plus de 4 000 termes utilisés dans la conservation du sol et des eaux et dans 32 autres disciplines et technologies portant sur les ressources naturelles (agriculture, biologie des poissons et de la faune sauvage, cartographie, enseignement en matière de conservation, science informatique, écologie, économie, ingénierie, géologie, sylviculture, horticulture, hydrologie, irrigation, planification de l'utilisation des terres, activités de plein air, matériel végétal, mines, science des terrains de parcours, télédétection, aménagement des déchets et modification du temps).
La reliure de cet ouvrage de 200 pages, 15 X 22,5 cm, est souple et durable, tout à fait adaptée à l'utilisation sur le terrain.
On peut se le procurer en s'adressant à la Soil Conservation Society of America, 7515 N.E. Ankeny Road, Ankeny, Iowa 50021, Etats-Unis.
Encyclopédie des arbres
The Oxford encyclopedia of trees of the world. Bayard Hora (rédacteur consultant). Oxford University Press, 1981, 288 pages; prix: £12,50; ISBN 0-19-217712-5.
Cet ouvrage magnifiquement illustré (plus de 280 photographies) et préfacé par le directeur des Royal Botanic Gardens (Kew) présente le sujet en étudiant d'abord la nature des arbres, en donnant une vue générale des forêts dans le monde et en soulignant que l'homme dépend des arbres et des forêts. Ce dernier thème est étudié dans les chapitres portant sur la sylviculture, les produits forestiers, la foresterie urbaine et d'agrément les maladies et les ravageurs des arbres.
Ces chapitres d'introduction, très bien écrits, comptent 53 pages et sont suivis de la partie centrale de l'ouvrage qui est une description d'une vaste sélection d'arbres (pages 54-267). Chaque genre est accompagné d'une notice descriptive. Toutefois, l'accent est placé sur des illustrations bien choisies et sur des informations générales plutôt que techniques. Le chapitre final donne une classification des familles et des genres des feuillus et des résineux dont il est question dans l'ouvrage. Il se termine par une bibliographie, un glossaire et des index de noms communs et latins.
De toute évidence, un ouvrage de ce format ne pouvait traiter de tous les arbres existant dans le monde, ou même d'un nombre important d'entre eux, et il aurait été plus approprié de l'intituler Le monde des arbres. Néanmoins, le livre parvient à donner une idée succincte mais globale de l'extraordinaire diversité et grandeur des arbres et des forêts. A ce prix, il constitue sans aucun doute une affaire et représente le cadeau idéal car il est à la fois instructif, bien présenté et à la portée du profane.
LAURENCE ROCHE
Forest ecology and management
Statistiques nationales forestières de la FAO
Country tables: basic data on the agricultural sector. FAO, Département des politiques sociales et économiques, Rome 1982. 340 pages de tableaux établis su; ordinateur.
Cette publication annuelle, préparée grâce au Système informatique intégré (stockage et traitement des données sur les produits alimentaires et agricoles) (SII), présente environ 90 produits forestiers de 213 pays ainsi qu'un grand nombre de données sur l'agriculture et les pêches.
Le SII fonctionne depuis 1972 et les données qu'il stocke n'ont pas cessé d'augmenter.
En plus des 90 produits forestiers ci-dessus, le SII - et ce volume - fournissent des données sur la production, le commerce et l'utilisation d'environ 250 produits primaires végétaux, minéraux et halieutiques et 310 produits transformés. En outre, il contient des chiffres pour plus de 100 produits de base liés à la production et à l'utilisation des facteurs de production agricole (engrais, pesticides et machines agricoles). Les dossiers de l'ordinateur contiennent également des informations sur la population, l'utilisation des terres, les prix à la production, et certaines données macro-économiques telles que le PNB total et sectoriel, les dépenses de consommation privées et publiques, la formation brute de capital, et les exportations et importations de biens et services.
A la FAO, ce sont les départements des forêts et des pêches qui s'occupent de réunir les données dans leur domaine respectif de compétence. Ces départements coopèrent avec la Division des statistiques pour assurer la coordination du système.
Manuel de télédétection
Remote sensing: optics and optical systems (Télédétection l'optique et les systèmes optiques), par Philip N. Slater. Addison-Wesley Pub. Co., Reading, Mass., Etats-Unis, 1980. Nombreux tableaux et figures: 575 pages; prix: $U.S.34,50.
Cet ouvrage traite principalement de la région des longueurs d'ondes optiques entre 0,4 et 16 m, et fournit des informations détaillées sur les techniques et les instruments de mesures spectroradiométriques. Les fondements méthodologiques de la télédétection et la nature des informations qu'elle permet d'obtenir sont examinés dans les premiers chapitres du livre qui expose en outre certains problèmes théoriques sur la propagation des ondes électromagnétiques et leur interaction avec l'atmosphère et la surface de la terre. Plusieurs chapitres sont consacrés à la théorie des systèmes et des instruments optiques et aux problèmes relatifs à la formation d'images.
Vient ensuite une analyse détaillée des avantages et des inconvénients des principaux types d'instruments spectroradiométriques utilisés pour la télédétection: des instruments colorimétriques et des avantages de la colorimétrie; des capteurs de rayonnements; des caractéristiques techniques essentielles et des configurations structurales des satellites de télédétection les plus connus, notamment Tiros, Nimbus et Landsat.
Le texte est remarquablement simple et complet et comporte un minimum de formules mathématiques. Les références sont nombreuses comme les tableaux, les monogrammes, les graphiques et les figures qui permettent à chacun de trouver rapidement le système optique approprié pour résoudre un problème donné. Un tel ouvrage ne peut pas être exhaustif, et il est regrettable qu'il n'y soit pas fait mention de la spectrométrie de corrélation.
Cette monographie sera sans aucun doute utile aux étudiants et aux diplômés qui souhaitent se spécialiser dans des domaines ayant trait aux études optiques de l'atmosphère et aux caractéristiques naturelles de la terre.
Cet article est tiré de celui de K. Kondratyev paru dans le Bulletin de l'OMM, vol. 31, n° 2.
Etude et aménagement des grands mammifères
Study and management of large mammals, par T. Riney, J. Wiley and Sons Ltd. (1982) 552 pages.
Aussi bien l'auteur que l'éditeur sont à féliciter pour cet ouvrage qui aidera considérablement les spécialistes de l'aménagement des terres qui s'intéressent aux écosystèmes naturels dont les grands mammifères sont une composante importante. L'auteur associe l'humilité d'un homme de terrain pratique et expérimenté au pragmatisme d'un administrateur éprouvé pour décrire une méthode - particulièrement adaptée aux pays du tiers monde - qui vise à résoudre les problèmes de la vie réelle.
Il souligne de façon simple et directe la nécessité de recueillir des informations simultanément sur les animaux et leur environnement lorsque l'on s'efforce de définir et de résoudre des problèmes. L'ouvrage décrit de nombreuses techniques permettant de comprendre les rapports dynamiques complexes qui existent entre les animaux et leur environnement mais Riney n'est pas esclave de ses propres méthodes et conseille fréquemment à ses lecteurs d'appliquer les leurs sous réserve qu'elles soient adaptées à la question posée. Il met nettement en garde contre l'application de techniques comme pur exercice intellectuel et comme une fin en soi.
BOTSWANA. FONCTIONNAIRES CHARGÉS DE LA FAUNE SAUVAGE : un bon aménagement exige des données précises
La méthode de Riney insiste sur la nécessité d'obtenir systématiquement des séries de données intégrées pertinentes, qui puissent être corélées entre elles, sur la présence: l'utilisation (ou le rapport) et les réactions tant de l'animal que des éléments de l'écosystème. Dans un cas simple, il s'agit de déterminer les principaux animaux et, par exemple, les principales plantes existant dans un système, leurs rapports réciproques les plus importants et leurs réactions à ces rapports. Cela met en lumière l'importante distinction entre l'état actuel d'une population végétale ou animale donnée, ou d'une série de caractéristiques des sols, et la tendance évolutive qui se manifeste. Ces données sont indispensables à la compréhension de la dynamique du système et sont donc la base d'un aménagement rationnel.
Il arrive trop souvent que les études les plus sophistiquées sur les grands mammifères ou leur environnement n'aient qu'une valeur limitée pour ceux qui sont chargés de leur aménagement, car les informations concernant les trois niveaux et les deux composantes du système ne sont pas réellement comparables. Il devient alors difficile de savoir comment interpréter les différentes séries de données, à supposer qu'on en ait. Fondée sur une intégrité scientifique absolue, l'approche de Riney s'inspire de toutes les sources d'informations pertinentes (dont certaines sont parfois rudimentaires et plutôt imprécises) en vue de mettre au point un ensemble de données susceptibles d'une interprétation spécifique pour définir correctement un problème et envisager des solutions. Cela peut éviter de recourir à des projets de recherche prolongés tout en fournissant les généralités indispensables à une action d'aménagement appropriée lorsqu'il en est vraiment besoin.
L'auteur insiste aussi, heureusement, sur deux aspects de l'écologie des mammifères, importants pour l'aménagement mais négligés par la recherche en raison des difficultés présentées par leur étude: d'une part, la compréhension des conditions indispensables de l'habitat des différentes espèces d'animaux et de plantes. et d'autre part, la façon dont les grands mammifères s'éloignent de l'aire familiale. Un instant de réflexion suffit à comprendre que la connaissance de ces deux aspects joue un rôle déterminant dans de nombreux cas d'aménagement, depuis la protection des communautés biotiques - grâce à la conservation des espèces souhaitables et exploitables - jusqu'au contrôle des animaux à problèmes.
Non seulement cet ouvrage recommande une approche d'ensemble à l'étude et à l'aménagement des grands mammifères (particulièrement des animaux de pâture) dans une zone donnée et propose les méthodes appropriées, mais il constitue aussi une source utile d'informations. Il donne des conseils pour la planification des recherches, la collecte des données, la détermination de l'habitat, l'aménagement de zones spéciales, la compréhension des problèmes animaux et indique aussi les problèmes courants que pose la faune sauvage dans les pays en développement; il comprend un chapitre sur la collecte l'étiquetage et la préservation de spécimens biologiques. Huit annexes donnent des lignes directrices sur la détermination de l'âge des animaux d'après les dents et la classification sur le terrain de l'éléphant et du buffle africains en classes d'âge et de sexe; sur la collecte de données tirées d'échantillons à fins multiples; sur l'établissement d'une législation nationale pour la faune sauvage et les parcs; pour le séchage de la viande destinée à la vente pour la recherche d'une aide extérieure et pour la planification et l'aménagement des parcs nationaux. L'annexe 6 récapitule les catégories des registres des données (Red data Book).
L'ouvrage comporte un certain nombre d'erreurs irritantes; ainsi à la page 102, l'auteur a vraiment joué de malheur en donnant juillet comme le mois le plus humide de l'année dans cette partie de l'Afrique australe (le parc national de Kruger) où a travaillé Stevenson-Hamilton, alors qu'il tombe en pleine saison sèche et froide.
Il n'en est pas moins un excellent ouvrage, très accessible. Il sera tout particulièrement utile aux personnes chargées de la formation sur le terrain et servira de guide pour les recherches que peuvent entreprendre les organismes de conservation confrontés aux problèmes quotidiens et qui ne disposent que de peu de ressources pour les comprendre et les résoudre.
Il sera également lu avec profit par les jeunes biologistes et agronomes qui entreprennent une carrière de recherche ou d'aménagement dans des zones comptant de vastes populations de grands mammifères. Quant aux scientifiques confirmés, ils apprécieront sa simplicité et son pragmatisme puisqu'il laisse la nature poser les questions et y répondre.
GRAHAM CHILD
Directeur, National Parks and Wildlife Management, Zimbabwe