AFRIQUE DE L’EST

BURUNDI* (16 février)

Selon une mission FAO/PAM d'évaluation des cultures et des approvisionnements alimentaires qui s'est rendue au Burundi du 23 janvier au 3 février 1996, la production de la campagne A de 1996 a été de 15 pour cent inférieure à la normale à cause de l'insécurité qui persiste dans les provinces de Bubanza, Bujumbura Rural, Cibitoké et dans certaines zones des provinces de N'Gozi, Muyinga, Muramvya et Karuzi. De plus, des conditions météorologiques défavorables (vagues de sécheresse et averses de grêle) ont réduit les rendements de haricots et de maïs en certains endroits. Toutefois, dans les régions où la sécurité et les conditions météorologiques ont été satisfaisantes, les superficies plantées et les rendements ont augmenté par rapport à la campagne A de 1995, sauf pour les pommes de terre car on a manqué de plant.

La mission estime que la production vivrière de la campagne A de 1996 est de 1,26 million de tonnes, soit 96 pour cent de la récolte de 1995 et 85 pour cent du niveau d'avant la crise. Les perspectives de récolte des campagnes B et C de 1996 sont incertaines et dépendront d'une amélioration de la sécurité, de bonnes conditions météorologiques et des livraisons de l'assistance sous forme d'intrants (semences et engrais) et d'outils agricoles pour les rapatriés et les agriculteurs touchés par la guerre civile. A condition que ces facteurs soient réunis dans les prochains mois, la mission prévoit que la production vivrière totale en 1996 atteindra quelque 3,5 millions de tonnes, dont 271 760 tonnes de céréales, 334 101 tonnes de légumes secs, 1,38 million de tonnes de racines et tubercules et 1,54 million de tonnes de bananes.

En utilisant les normes de consommation d'avant la crise, les besoins d'importations vivrières sont évalués à 54 000 tonnes de céréales et 59 000 tonnes de légumes secs. On prévoit que les importations commerciales représenteront 31 000 tonnes de céréales et 5 000 tonnes de légumes secs, ce qui laissera 23 000 tonnes de céréales et 54 000 tonnes de légumes secs à couvrir par l'aide alimentaire. Le déficit de 161 000 tonnes de racines et tubercules et de 125 000 tonnes de bananes qui n'est pas couvert par l'aide alimentaire classique montre bien que le Burundi a besoin d'une assistance internationale sous forme de programmes de relèvement de la production de ces cultures à leurs niveaux d'avant la crise dans les zones où les conditions de sécurité le permettent.

Les rapatriés et les personnes déplacées à l'intérieur du pays continueront à être considérés comme prioritaires pour l'aide alimentaire en 1996. Etant donné l'insécurité qui persiste dans le nord et l'ouest du pays et qui freine les réinstallations, il est nécessaire de maintenir les stocks d'aide alimentaire à un niveau adéquat. Toutefois, là où la sécurité s'améliore, l'aide alimentaire pourrait davantage servir à des programmes de relèvement et de réinstallation.

ERYTHREE (29 janvier)

Une mission FAO/PAM d'évaluation des cultures et des approvisionnements alimentaires a estimé en novembre 1995 que la production de céréales et de légumes secs était de 149 000 tonnes, soit 42 pour cent de moins que l'année précédente et 25 pour cent de moins que la moyenne des trois années antérieures. Les semis et les rendements ont été compromis par l'insuffisance des précipitations au début et à la fin de la saison des pluies, et localement par des dégâts provoqués par des ravageurs.

Comme la production a été réduite et que les stocks de report sont faibles, les approvisionnements alimentaires seront sans doute difficiles en 1996. L'aide alimentaire est nécessaire pour des groupes constitués surtout de personnes touchées par la guerre. Il s'agit en particulier de mutilés, d'orphelins et de ménages dirigés par des femmes, ainsi que de rapatriés récents qui ont des problèmes à trouver des terres et/ou un emploi adapté. De plus, de nombreux éleveurs dans les régions de Dankalia, Barka et Sahel seront touchés par l'augmentation des prix des céréales. Des distributions d'aide alimentaire seront aussi nécessaires là où la production a été très réduite, en particulier dans les zones de la province de Seraye en bordure de Gash-Setit, autour de Dekamahare, dans les basses terres près des plaines de Hozomo dans la province d'Akele Guzay, dans certaines zones autour de Keren dans la province de Senhit et dans une partie de la province de Barka en bordure de Senhit. Dans l'ensemble, on estime à quelque 750 000 le nombre de personnes qui ont besoin d'être secourues.

On évalue à 291 000 tonnes les besoins d'importations de céréales et de légumes secs en 1996; ce chiffre est nettement plus élevé que l'année dernière. Les importations commerciales, destinées essentiellement à l'approvisionnement des minoteries urbaines, devraient atteindre 100 000 tonnes, ce qui laisse un déficit de 191 000 tonnes à couvrir par l'aide alimentaire. Comme 79 000 tonnes environ sont nécessaires pour l'aide alimentaire d'urgence à la population sinistrée, la différence doit être couverte par une aide alimentaire liée à des programmes.

ETHIOPIE* (29 janvier)

Une mission FAO/PAM d'évaluation des cultures et des approvisionnements alimentaires a estimé en novembre/décembre 1995 que la récolte de céréales et de légumes secs de la campagne principale "meher" de 1995 était de 9,1 millions de tonnes, soit 15 pour cent de plus que la récolte record de 1994. Les pluies qui sont arrivées au bon moment et qui ont ité bien réparties pendant les campagnes meher et belg, la libéralisation du commerce des céréales, une meilleure distribution des engrais et l'absence de ravageurs ont permis d'augmenter de 5 pour cent les superficies cultivées et d'obtenir des rendements plus élevés. Les conditions sont favorables pour les semis de la campagne secondaire (belg) car les pluies normales en janvier ont assuré une bonne humidité du sol. Si la récolte secondaire est moyenne (335 000 tonnes), la production totale de céréales et de légumes secs en 1995/96 pourrait atteindre 9,4 millions de tonnes, soit 13 pour cent de plus qu'en 1994/95.

Vu la récolte record de céréales cette année, les prix des céréales ont continué leur baisse déjà amorcée avant la moisson. En particulier, le prix du maïs a chuté. Bien que les approvisionnements alimentaires soient satisfaisants, la mission FAO/PAM a estimé que 2 à 3 millions de personnes restent exposées à des pénuries en cas de pertes ou de mauvaises récoltes localisées, si elles n'ont pas accès aux vivres faute de ressources ou à cause des déplacements de population. Le déficit vivrier chronique est particulièrement préoccupant dans le Tigré central et oriental, dans le nord et le sud du Wollo, le nord de l'Omo et le nord et l'ouest de l'Hararghe. Dans certaines de ces zones, la situation a été aggravée par deux mauvaises récoltes consécutives et par des livraisons insuffisantes d'aide alimentaire en 1995. Des pénuries alimentaires localisées existent aussi dans certaines zones de l'Amhara, de l'Oromia et de la région méridionale (SEPAR).

Vu le chiffre officiel révisé de la population, le niveau relativement élevé des stocks de report et les prévisions favorables pour la production intérieure, la mission FAO/PAM a estimé qu'aucune importation céréalière ne serait nécessaire en 1996, mis à part les quantités limitées d'aide alimentaire déjà annoncées. Les besoins d'aide alimentaire de la population vulnérable, évalués à 291 000 tonnes, devraient être couverts par les contributions annoncées, des prélèvements sur les stocks d'aide alimentaire déjà sur place et des achats locaux effectués avec l'appui des donateurs. Toutefois, si ces achats locaux ne se concrétisaient pas, des importations supplémentaires d'aide alimentaire seraient nécessaires pour faire face aux besoins d'urgence.

KENYA (30 janvier)

Les perspectives sont bonnes pour les cultures céréalières secondaires des "petites pluies" de 1995/96, qui représentent environ 15 pour cent de la production annuelle. Cette récolte est la source principale de vivres dans certaines parties des provinces du centre et de l'est. Malgré un démarrage tardif de la saison des pluies, les précipitations abondantes de novembre et décembre ont permis d'achever les semis et les cultures se développent de manière satisfaisante.

La moisson des céréales correspondant aux "longues pluies" de 1995 est achevée. La récolte principale de maïs est provisoirement évaluée à 2,3 millions de tonnes, soit 12 pour cent de moins que la récolte exceptionnelle de l'année précédente, mais ce résultat reste supérieur à la moyenne. Malgré des pluies irrégulières en début de campagne, les précipitations abondantes de juin à août ont permis aux cultures de se rétablir et, globalement, la saison des pluies a été normale. Toutefois, la production a baissé à cause d'une diminution de 12 pour cent des superficies plantées qui s'explique par les difficultés financières des agriculteurs, la baisse des prix et le bouleversement du marché qui a fait suite à la libéralisation. Par contre, la production de blé a augmenté de 18 pour cent par rapport à l'année précédente et, avec 315 000 tonnes, elle a atteint un niveau supérieur à la normale.

Si la saison des petites pluies est normale, la production céréalière totale en 1995/96 pourrait atteindre 3,4 millions de tonnes, soit environ 8 pour cent de moins que l'année précédente.

Après deux bonnes récoltes consécutives et d'importants stocks de report, les prix du maïs ont chuté depuis la fin octobre 1995. Le gouvernement a exporté 400 000 tonnes pour disposer de liquidités et rembourser les agriculteurs. Toutefois, afin de couvrir les besoins normaux de consommation alimentaire, le pays pourrait être obligé d'importer des quantités limitées de maïs en cours d'année. On prévoit que les importations de blé pour la campagne commerciale 1995/96 ne dépasseront pas les 300 000 tonnes.

OUGANDA (1er février)

La récolte des céréales de la campagne secondaire de 1995/96 est bien avancée et les perspectives sont favorables. On estime que les emblavures ont été normales. Malgré des vagues de sécheresse en novembre, les précipitations adéquates de janvier ont permis aux cultures de se rétablir. Les pluies pendant la campagne ont également été favorables aux pâturages et aux troupeaux qui seraient en bon état.

Les récoltes de la campagne principale, rentrées il y a quelque temps, ont été supérieures à la moyenne et la production céréalière totale de 1995, évaluée à 4 pour cent de plus que l'année précédente, a atteint le niveau record de 2,1 millions de tonnes. La production de maïs a augmenté de 5 pour cent (950 000 tonnes), tandis que la production de mil et de sorgho a augmenté de 2 pour cent (672 000 tonnes et 398 000 tonnes respectivement). La production de pommes de terre, de patates douces et de bananes plantains a aussi augmenté par rapport à 1994 et celle de manioc et de haricots a baissé malgré une augmentation des superficies.

Les approvisionnements alimentaires sont satisfaisants.

RWANDA* (30 janvier)

Des pluies légères en décembre ont été bénéfiques pour les cultures vivrières de la première campagne A de 1996 et les cultures au stade de maturation. Une mission FAO/PAM d'évaluation des cultures et des approvisionnements alimentaires en novembre/décembre a estimé que la production atteindrait 1,78 million de tonnes, dont 73 000 tonnes de céréales, 117 000 tonnes de légumes secs, 1,06 million de tonnes de bananes et de bananes plantains, 536 000 tonnes de racines et tubercules. A ce niveau, la production vivrière dépasse de 24 pour cent celle de la campagne A de 1995 mais ce résultat est encore inférieur de 18 pour cent au niveau moyen d'avant la guerre. La production a profité des bonnes conditions météorologiques pendant la campagne et d'une extension de 14 pour cent des superficies cultivées consécutive à l'augmentation de la population rurale après la fermeture des camps de personnes déplacées en avril 1995 et le retour des réfugiés.

En supposant que 20 pour cent des personnes actuellement réfugiées dans les pays voisins vont rentrer au Rwanda, la population au premier semestre de 1996 est évaluée à 6,31 millions. Sur cette base, les besoins d'importations céréalières au premier semestre de 1996 ont été évalués par la mission à 85 000 tonnes de céréales et 32 000 tonnes de légumes secs. Ces chiffres comprennent la conversion en équivalent céréales du déficit vivrier en produits locaux. Compte tenu des importations commerciales et de l'aide programmée, il reste un déficit de 71 000 tonnes de céréales et de 26 000 tonnes de légumes secs à combler par une aide alimentaire d'urgence.

Malgré l'amélioration générale de la situation alimentaire, les approvisionnements resteront difficiles dans certaines zones des préfectures de Kibuno, Gikongoro Butare et Cyangugu, qui continuent à manquer de main-d'oeuvre agricole. Des difficultés alimentaires sont également à prévoir pour de grands groupes de populations vulnérables qui n'ont pas les ressources nécessaires pour acheter des vivres, bien que les marchés soient largement approvisionnés. Au total, la mission a estimé qu'environ 1 million de personnes auront besoin d'une aide alimentaire sous une forme ou une autre au premier semestre de 1996. On compte 526 000 personnes vulnérables, 235 000 bénéficiaires indirects des plans vivres-contre- travail, 211 000 rapatriés et 72 000 bénéficiaires d'une alimentation en collectivité. Selon des rapports récents, il y a eu de mauvaises récoltes à Bugasera, où on a manqué de pluies à la période critique de la floraison, et plus de la moitié de la production de maïs et de haricots de cette campagne a été perdue.

SOMALIE* (31 janvier)

La moisson de la campagne secondaire "Der" de 1995/96, qui représente normalement quelque 25 pour cent de la production céréalière, est bien avancée. Les perspectives sont dans l'ensemble favorables. Dans les zones où les conditions de sécurité sont stables, les superficies emblavées ont augmenté pour compenser les médiocres résultats de lacampagne principale. Les pluies au cours de cette campagne ont été globalement satisfaisantes. Selon les dernières prévisions, la récolte céréalière atteindrait quelque 100 000 tonnes, dont 40 000 tonnes de sorgho et 60 000 tonnes de maïs, ce qui est légèrement supérieur aux bons résultats de l'année précédente. Toutefois, la production pourrait être réduite dans certaines zones touchées par des luttes de clans (surtout autour de la ville de Baidoa), des inondations localisées (certaines zones de la région du moyen Shebele) et des vagues de sécheresse (zone de Sakow dans la vallée du Juba, Burhakaba dans la région de Bay et, en particulier, Bardera dans la région de Gebo). Les difficultés financières des agriculteurs entraîneront aussi une réduction des cultures dans certaines zones.

La production des céréales de la campagne principale (Gu) de 1995/96, moissonnées jusqu'en septembre, a été évaluée à 172 000 tonnes, soit 45 pour cent de moins que l'année précédente. La production a été touchée par une réduction des emblavures imputable à la faiblesse des prix et à l'insécurité par endroits, ainsi que par une baisse des rendements due aux pluies insuffisantes et aux graves infestations de ravageurs.

La production céréalière totale de 1995/96 (cultures Gu et Der) devrait atteindre 284 000 tonnes, soit 30 pour cent de moins qu'en 1994/95 et résultat bien inférieur à la moyenne.

Après des pluies satisfaisantes ces derniers mois dans la plupart des zones, les pâturages et les troupeaux seraient en bon état. Toutefois, l'insécurité dans le pays a aussi bouleversé les schémas de commercialisation et d'élevage du bétail. Ajoutée à l'afflux de personnes déplacées, cette situation pourrait provoquer le surpâturage dans les régions d'élevage traditionnelles de Togdheer et Bakool.

Vu la baisse de la production céréalière de la campagne principale, le banditisme qui règne et compromet les activités de commercialisation, et la clôture du port de Mogadishu, les prix des céréales ont augmenté ces derniers mois. A Mogadishu, le prix du sorgho a augmenté de 65 pour cent depuis octobre, ce qui aggrave la situation alimentaire déjà difficile de vastes couches de la population urbaine sans ressources pour acheter des vivres. Dans les zones rurales, la situation des approvisionnements risque de se détériorer à partir de mars lorsque les stocks alimentaires auront été épuisés.

Les besoins d'importation pour la campagne commerciale 1995/96 devraient atteindre 320 000 tonnes, soit nettement plus que l'année précédente. Comme les importations commerciales sont estimées à 125 000 tonnes, il reste un déficit de 195 000 tonnes à couvrir par l'aide alimentaire.

SOUDAN* (31 janvier)

Les premières perspectives sont favorables pour le blé de 1996 encore sur pied qui sera moissonné à partir de mars. On estime à l'heure actuelle que les emblavures seraient de 14 pour cent supérieures à celles de l'année dernière, ce qui correspond aux efforts déployés par le gouvernement pour encourager les semis dans les zones irriguées, aux cours internationaux plus élevés et à la dévaluation de la monnaie. La température, qui influe beaucoup sur les rendements, a été normale ces deux derniers mois. En ce qui concerne les ravageurs, la situation est considérée comme calme et les cultures précoces seraient en très bon état. Malgré quelques restrictions dans les approvisionnements d'engrais et un niveau du Nil inférieur à la normale, les rendements devraient être moyens et on prévoit que la production de blé de 1996 atteindra 531 000 tonnes, soit 19 pour cent de plus que l'année dernière et 2 pour cent de plus que la moyenne.

La moisson de céréales secondaires de 1995 est achevée. Selon une mission FAO/PAM d'évaluation des cultures et des approvisionnements alimentaires en décembre, la production atteindra 3,3 millions de tonnes, dont 2,8 millions de tonnes de sorgho et 529 000 tonnes de mil, soit 26 pour cent de moins que la récolte exceptionnelle de l'année précédente mais encore 2 pour cent de mieux que la moyenne. La production a baissé à cause d'une réduction des semis et des rendements pour ces deux céréales. La conversion de certaines terres à des cultures commerciales plus rentables, les restrictions de crédit et la faiblesse des pluies en début de campagne ont entraîné une baisse des emblavures pour ces deux céréales, tandis que des modifications de la rotation des cultures dans les périmètres irrigués ont aussi été faites au détriment du sorgho. Les rendements, en particulier du mil, ont baissé à cause de la faiblesse des pluies en milieu de campagne, des dégâts dus aux ravageurs et d'une prolifération des mauvaises herbes plus intense que d'habitude.

La production céréalière totale en 1995/96 serait de quelque 3,9 millions de tonnes, soit 22 pour cent de moins qu'en 1994/95 mais le résultat est encore légèrement supérieur à la moyenne. A ce niveau, la production de céréales secondaires suffirait à couvrir l'ensemble des besoins de consommation, mais on ne prévoit guère d'exportations cette année. Les importations céréalières en 1996 se limiteront à 519 000 tonnes de blé pour lequel le pays a un déficit structurel.

Toutefois, une chute importante de la production dans le nord et l'ouest du Kordofan et dans le nord du Darfour entraînera un déficit vivrier dans ces zones, qui sera comblé par des mouvements commerciaux de céréales depuis les zones excédentaires du pays. Toutefois, la situation est à surveiller de près. Si les termes de l'échange entre les produits d'élevage et les céréales se détériorent, une assistance pourrait être nécessaire pour favoriser les mouvements de céréales depuis les zones excédentaires vers l'ouest.

Bien que les approvisionnements soient satisfaisants, quelque 78 000 tonnes d'aide alimentaire seront encore nécessaires en 1996 pour les personnes touchées par la guerre et déplacées dans le sud et dans les zones de transition, ainsi que pour la population vulnérable, surtout des femmes et des enfants qui bénéficient de programmes d'alimentation complémentaire. Les besoins d'aide alimentaire comprennent l'aide d'urgence, l'aide à des programmes et à des projets mais ne concernent pas l'aide aux réfugiés érythréens et éthiopiens dans l'est du Soudan.

TANZANIE (1er février)

La moisson des céréales des petites pluies ("Vuli") de 1995/96 est bien avancée dans les zones du nord qui connaissent deux saisons des pluies. Les perspectives sont dans l'ensemble favorables. Des pluies abondantes pendant le développement de la végétation sur le bassin du lac Victoria et dans les zones côtières du nord ont été bénéfiques pour le développement des cultures. Toutefois, les vagues de sécheresse sur les plateaux du nord-est provoqueront sans doute une réduction des récoltes dans ces zones.

La production céréalière totale de 1995/96 est évaluée à 4,6 millions de tonnes, soit 31 pour cent de plus que l'année précédente et résultats supérieurs à la moyenne.

Vu la bonne récolte de céréales de 1995/96, les importations de la campagne commerciale 1995/96 (juin/mai) se limiteront à quelque 45 000 tonnes de blé. Par contre, les exportations de maïs et de riz devraient atteindre respectivement 100 000 tonnes et 15 000 tonnes.

Malgré cette situation satisfaisante pour les approvisionnements, une aide alimentaire reste nécessaire pour quelque 307 000 personnes dans les régions touchées par les mauvaises récoltes successives des campagnes précédentes. Une aide alimentaire doit aussi être fournie aux 630 000 réfugiés du Rwanda et du Burundi. -->TOCRetour au menu