EUROPE

COMMUNAUTE DES ETATS INDEPENDANTS

ARMENIE* (4 février)

Les emblavures des céréales d'hiver, principalement de blé, devraient progresser pour répondre à la hausse prix des céréales. Cependant, les terres arables sont limitées et la fertilité des sols, faible; en outre, les pénuries d'intrants essentiels, y compris les engrais et les combustibles, empêchent les agriculteurs d'accroître rapidement leur production. Il s'ensuit que la production céréalière de 1996 devrait rester nettement inférieure aux besoins annuels minimums, soit 700 000 tonnes, même si l’on prévoit une hausse par rapport aux 265 000 tonnes de 1995.

Alors que les besoins d'importations céréalières s'établissent à 425 000 tonnes y compris 395 000 tonnes d'aide alimentaire, en 1995/96, le pays a reçu une aide alimentaire de 250 000 tonnes. Etant donné que plus de la moitié de cette quantité sera distribuée en février/mars 1996, les contributions en cours d'acheminement peuvent satisfaire la demande en blé panifiable à condition qu'elles arrivent dans les prochains mois. L'aide alimentaire affectée à un programme, actuellement vendue à bon marché aux boulangeries d'Etat, est une source vitale d’approvisionnement en pain pour une grande partie de la population, qui ne peut pas se permettre d'acheter de la farine de blé, qui se vend sur le marché de Yerevan au prix très élevé de 600 dollars E.-U./tonne.

En 1996, le PAM apportera son aide à 250 000 individus; on trouve parmi les bénéficiaires des réfugiés, des personnes déplacées à l'intérieur du pays et des groupes socialement vulnérables, comme les personnes seules/invalides, les orphelins, les enfants et personnes âgées accueillies en instituts, les femmes enceintes et mères allaitantes, et enfin les indigents. Les besoins d'aide alimentaire du PAM sont estimés à 21 500 tonnes. Compte tenu d’un report de contributions de 7 500 tonnes, le déficit pour 1996 devrait s'élever à 14 000 tonnes. Une mission inter- institutions dirigée par le Département des affaires humanitaires de l’ONU, à laquelle participeront la FAO et le PAM, évaluera à nouveau la situation alimentaire et les besoins d’aide d’urgence en février/mars.

AZERBAIDJAN (4 février)

La situation des approvisionnements en céréales de 1995/96 reste critique et, faute d’importations massives, elle pourrait se détériorer. Cependant, les capacités d'importation sont limitées car le pays connaît une récession profonde due à des problèmes budgétaires et au manque de devises. Selon les estimations officielles, la récolte de blé de 1995 s'élève à 878 000 tonnes seulement, soit moins que la moyenne et 15 pour cent de moins qu'en 1994. Pour couvrir les besoins minimums en blé qui en 1996 s'élèveront à 1,7 million de tonnes, le pays devra importer 660 000 tonnes. Face à des besoins d'aide alimentaire de 350 000 tonnes, le pays a bénéficié jusqu'ici d'une aide alimentaire de presque 175 000 tonnes, bien que 30 000 tonnes n'arriveront pas avant juin 1996. Le gouvernement complète les livraisons d'aide alimentaire par des importations commerciales considérables. Cependant, les prix élevés sur le marché international et les disponibilités réduites des pays voisins ont exacerbé les difficultés budgétaires. On ne connaît pas avec précision le niveau effectif des importations commerciales à ce jour mais il sera probablement inférieur à ce qui était prévu.

L'aide alimentaire nécessaire pour un groupe de 225 000 personnes déplacées et vulnérables, à laquelle viennent s’ajouter les rations alimentaires d’appoint distribuées par le PAM, est assurée jusqu'à la fin de la période de l'Appel de l'ONU de 1995/96 (jusqu'au 31 mai 1996). Une mission inter- institutions ONU-DAH à laquelle participent la FAO et le PAM, envisage de visiter le pays à la fin du mois de février pour évaluer les besoins pour la prochaine période couverte par l'Appel de 1996/97.

BELARUS (4 février)

Les premières prévisions pour la récolte de 1996 sont jusqu'à présent satisfaisantes. Les semis des cultures d'hiver se sont achevés dans des conditions favorables et les superficies ensemencées en blé et en seigle devraient avoir progressé de 4 pour cent, pour atteindre près de 1,1 million d'hectares.

GEORGIE* (4 février)

Les perspectives de la production céréalière de 1996 se sont améliorées étant donné que la plupart des terres contrôlées par l'Etat ont été louées aux agriculteurs privés. On prévoit donc une augmentation des superficies ensemencées en céréales et l’adoption de techniques culturales améliorées. Les pénuries d'intrants, notamment de semences améliorées, de carburant et de crédits, conjuguées à une détérioration des machines agricoles, devraient probablement réduire les rendements, mais on s’attend à une augmentation de la production. Les prix élevés des céréales et les disponibilités réduites en blé devraient également inciter les agriculteurs à augmenter leur production.

Au-delà du mois de mars, la situation des approvisionnements en pain deviendra préoccupante, car l'aide alimentaire annoncée est inférieure aux besoins. Les délais de livraison sont incertains et les possibilités d'importations commmerciales du pays sont limitées à 50 000 tonnes de céréales par an. En supposant une récolte céréalière de 560 000 tonnes en 1995, les besoins d'importations céréalières de 1995/96 seraient de 550 000 tonnes, dont 500 000 tonnes environ au titre de l'aide alimentaire. L'aide alimentaire annoncée s'élève à 234 000 tonnes, dont la plus grande partie sera distribuée en février/mars 1996, et il n’y aura plus de disponibilités jusqu'à la récolte du mois de juillet. Bien qu'une allocation supplémentaire de 100 000 tonnes soit annoncée, rien ne garantit, à ce stade, une livraison rapide de l’aide.

Les besoins du PAM (aide alimentaire d’appoint en faveur de 320 000 bénéficiaires) pour le reste de la période couverte par l'Appel de l'ONU (jusqu'au 31 mai 1996) s'élèvent à 3 400 tonnes. Les besoins d'aide alimentaire d’urgence pour la prochaine période couverte par l'Appel de l'ONU en 1996/97 seront évalués au cours d'une mission inter-institutions à la fin du mois de février 1996 à laquelle participeront la FAO et le PAM.

KAZAKHSTAN (4 février)

Les céréales d'hiver, dont l’importance est mineure, ont été semées. Cependant, l’essentiel des semis (sur environ 17,5 millions d'hectares) ne se fera pas avant le mois de mai. L'objectif consiste à atteindre 18 millions de tonnes pour la récolte de 1996, à partir d'une superficie d'environ de 18 millions d'hectares. Ce chiffre représenterait le double de la récolte de 1995, réduite par la sécheresse, qui est officiellement estimée à 9,5 millions de tonnes. Tout cela dépendra des conditions météorologiques, mais aussi de l'amélioration des termes de l’échange en faveur des agriculteurs et de la possibilité pour les exploitations d’obtenir les fonds de roulement nécessaires pour acheter les intrants essentiels. Les crédits agricoles sont insuffisants. Les producteurs doivent acheter leurs intrants aux prix du marché libre, mais leur production est payée à des prix très bas et les règlements s’effectuent rarement en liquide. Un manque de structures commerciales adéquates, un accès très limité à l'information sur les marchés et les prix et les longues distances séparant les zones de production et les marchés ont tendance à réduire les revenus agricoles et à démotiver les agriculteurs.

En 1995, la production de blé est tombée à 6,5 millions de tonnes, celle de céréales secondaires à 2,8 millions de tonnes et celle de paddy à moins de 200 000 tonnes. En dépit de cette récolte très médiocre, le pays a suffisamment de disponibilités en céréales pour répondre à la demande intérieure. Néanmoins, la capacité d'exportation est limitée à 1-2 millions de tonnes. Etant donné que les disponibilités exportables sont réduites, la préférence pourrait être accordée aux importateurs qui peuvent payer en liquide ou en biens recherchés, au détriment des Etats voisins à déficit vivrier: la République Kirghize, le Turkménistan, le Tadjikistan, et dans une moindre mesure, l’Ouzbékistan.

OUZBEKISTAN (4 février)

Selon les premières indications, la récolte céréalière de 1996 s'annonce satisfaisante. Les superficies semées en blé sont en expansion régulière et ont presque doublé depuis 1990, avec l'objectif de parvenir à une autosuffisance en blé. Au début, l'expansion s'est faite principalement aux dépens du coton et des cultures fourragères, mais, à l'avenir, elle devra provenir d'une meilleure rotation des cultures et de l'amélioration des rendements, ce qui est plus difficile à réaliser. La production céréalière de 1995 est officiellement évaluée à près de 2,7 millions de tonnes, dont environ 1,7 million de tonnes de blé.

Les besoins d'importation de céréales ont diminué régulièrement, passant du niveau record d'environ 5 millions par an, enregistré avant l'indépendance, à un volume estimé à 2,4 millions de tonnes (de blé principalement) pour 1995/96, dont quelque 700 000 tonnes devraient être achetées dans la CEI.

REPUBLIQUE DE MOLDOVA (4 février)

Selon les premières indications, la récolte de céréales d'hiver s'annonce satisfaisante, mais les résultats dépendront de manière cruciale des conditions météorologiques jusqu'à la moisson en juillet. On estime la production céréalière de 1995 à 2,3 millions de tonnes. En 1995/96, les importations de blé devraient tomber à environ 50 000 tonnes (principalement du blé à forte teneur en gluten pour compléter le blé local, pauvre en gluten, lors de la fabrication du pain) et on prévoit d'exporter quelque 200 à 300 000 tonnes de blé vers les autres pays de la CEI.

REPUBLIQUE KIRGHIZE (4 février)

Les superficies semées en céréales, et notamment en blé, ont augmenté de façon constante au cours des cinq dernières années, mais les rendements ont chuté. En outre, plus de 20 pour cent des emblavures de 1995 n'ont pas été moissonnées en raison du temps défavorable, des mauvaises récoltes et des problèmes croissants posés par les équipements agricoles. En conséquence, la récolte de 1995, estimée à 990 000 tonnes pour une superficie moisonnée d'un peu plus de 500 000 hectares, est en forte baisse. Pour 1996, les perspectives de récolte sont également mauvaises. Selon des observateurs locaux, les superficies semées en blé d'hiver sont inférieures à celles de l'automne 1994 (234 000 hectares) à cause du manque de crédit et de liquidités, d'une pénurie d'intrants et d'un matériel agricole de plus en plus défaillant. Comme ces mêmes problèmes devraient peser sur les semis de céréales de printemps, les perspectives pour la récolte céréalière de 1996 demeurent médiocres.

Pour 1995/96, les besoins d'importation minimaux sont maintenant estimés à environ 200 000 tonnes de blé. Les contraintes budgétaires ne permettent pas de poursuivre les importations commerciales de blé, même au niveau réduit des années précédentes. Face à des besoins d'aide alimentaire estimés à près de 120 000 tonnes, les contributions annoncées par les donateurs atteignent à ce jour 106 000 tonnes.

RUSSIE (FEDERATION DE) (4 février)

Selon les premières perspectives, la récolte de céréales d'hiver de 1996 devrait être satisfaisante, et on s'attend même à un redressement de la production. Les superficies semées en blé d'hiver et en seigle ont fortement augmenté, de 22 et 45 pour cent, pour atteindre 10 et 3,7 millions d'hectares respectivement. La superficie d'orge d'hiver est en faible recul avec 460 000 hectares contre 467 000. Les cultures entrées en dormance dans des conditions inférieures à un niveau satisfaisant couvrent 1,4 million d'hectares contre 3 millions d'hectares l'année dernière à la même période. La couche de neige a été en général suffisante pour protéger les cultures dormantes pendant les périodes de grand froid. La superficie labourée en automne, en vue des semis de printemps, a également progressé faiblement, passant à 41,1 millions d'hectares. Pour 1996, les objectifs de récolte sont de 77 à 80 millions de tonnes, soit un niveau nettement supérieur à la récolte particulièrement mauvaise de 1995, officiellement estimée à 63,5 millions de tonnes.

Les achats intérieurs de céréales sur la récolte 1995 progressent très lentement. L'objectif était de 8,6 millions de tonnes, mais les achats effectués représentent moins de 1 million de tonnes, à cause principalement de problèmes financiers. La situation des approvisionnements céréaliers de 1995/96 est plus tendue qu'elle ne l'a été depuis longtemps. Le pays avait déjà importé au moins 2 millions de tonnes de blé au début du mois de février. Toutefois, les importations ultérieures resteront limitées par la faiblesse des crédits et par le peu de liquidités disponibles pour les achats au comptant du secteur privé. En conséquence, les importations céréalières (y compris les échanges à l'intérieur de la Fédération) pourraient plafonner à 4,8 millions de tonnes environ, soit seulement 1,4 millions de tonnes de plus que les importations estimées pour 1994/95. Les importations de blé sont prévues à environ 4 millions de tonnes, dont quelque 2,5 millions de tonnes provenant de sources extérieures à la CEI.

Le PAM doit envoyer une mission en Tchétchénie à la mi- février 1996 pour déterminer s'il convient de poursuivre l'envoi d'une aide alimentaire d'urgence aux populations tchétchènes déplacées à l'intérieur du pays au-delà du mois de mars 1996. A l'heure actuelle, le PAM met en oeuvre un programme d'aide alimentaire d'hiver qui prévoit la livraison de 2 400 tonnes de plusieurs produits alimentaires aux Tchétchènes qui se sont réfugiés dans le Daghestan, l'Ingouchie et l'Ossétie du Nord.

TADJIKISTAN* (4 février)

La situation des approvisionnements alimentaires est grave et les perspectives de récolte pour 1996 sont défavorables. Le blé a été semé partout où cela a été possible dans les zones rurales mais les rendements devraient continuer de baisser, pour les raisons suivantes: lenteur des transferts des terrains aux agriculteurs privés pour la production de cultures vivrières, pénuries de semences de qualité, de carburant et de pièces détachées, défaillance des machines, et utilisation croissante de terres marginales.

Selon la FAO, les besoins d'importations céréalières minimaux pour 1995/96 s'élèvent à 530 000 tonnes, principalement de blé et de produits de substitution du blé. Pendant les sept premiers mois de la campagne de commercialisation en cours (juillet 1995-janvier 1996), selon les indications disponibles, le pays n'a importé que 160 000 tonnes et a pratiquement épuisé ses disponibilités intérieures de céréales alimentaires provenant de la récolte 1995. Même dans ce cas, les besoins minimaux de consommation humaine, estimés à 300 g par personne par jour, n'ont été que partiellement couverts. Pour les cinq derniers mois de la campagne de commercialisation en cours, étant donné les besoins de consommation alimentaire de 50 000 tonnes de blé par mois, le pays a besoin de 250 000 tonnes au minimum. Face à cette situation, l'aide alimentaire prévue ne s'élève qu'à 70 000 tonnes, soit un déficit de 180 000 tonnes qu'il faudra couvrir d'ici la fin du mois de juin 1996. Une profonde récession, la dévaluation rapide du rouble tadjik et un endettement supérieur au PIB, restreignent gravement la capacité du pays à acheter de telles quantités, que ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur de la CEI. Il faut donc, de façon urgente, revoir à la hausse l'allocation d'aide alimentaire au pays et accélérer la livraison des contributions annoncées. De plus, le pays a un besoin urgent d'une aide internationale pour accroître sa production intérieure de blé. En premier lieu, la fourniture de semences de blé appropriées, en temps utile pour les semis de printemps, permettrait de renverser la baisse des rendements et d'augmenter la sécurité alimentaire rurale.

Le PAM et les ONG fournissent des secours alimentaires à un groupe-cible d'environ 400 000 personnes parmi les plus démunies. Les secours alimentaires actuellement dans la filière ne pourront pas couvrir les besoins au-delà du mois d'avril, et les donateurs doivent sans délai annoncer de nouvelles contributions pour que les distributions de secours aux groupes vulnérables puissent continuer.

Les besoins totaux de secours alimentaires sont estimés à environ 50 000 tonnes, soit un niveau équivalent à celui de 1995. En tenant compte des stocks de report du PAM et des contributions annoncées pour 1996 (8 200 tonnes), on estime le déficit de 1996 à 25 000 tonnes.

TURKMENISTAN (4 février)

Les informations concernant les niveaux de la production céréalière sont contradictoires. Les estimations de la récolte de 1994 varient de 831 000 tonnes à 1,1 million de tonnes, selon les sources. La production de 1995 a d'abord été évaluée à 1,2 million de tonnes, contre un objectif de 1,5 million de tonnes, mais il est peu vraisemblable que ce niveau ait été atteint. Les agriculteurs ont augmenté les semis de blé pour des raisons de subsistance, d'abord en utilisant des terres réservées jusque-là à la production de coton, mais plus récemment, en réduisant les superficies affectées aux céréales et cultures fourragères ainsi que la rotation de cultures. Les rendements ont constamment diminué au cours des dernières années en raison de problèmes économiques et de pénuries d'eau. Comme le gouvernement rencontre des difficultés pour obtenir le règlement de ses exportations de gaz vers les autres pays de la CEI, il a de plus en plus de mal à financer correctement la production agricole des fermes d'Etat. La situation des approvisionnements en céréales est tendue, et il est même difficile pour le gouvernement de fournir la ration mensuelle réduite de 8 kg de farine par personne.

En 1995/96, la consommation nationale de céréales devrait tomber à environ 1,5 million de tonnes, en raison d'une récolte céréalière décevante estimée à environ 1 million de tonnes, d'une capacité d'importation commerciale limitée et d'une réduction des disponibilités exportables du Kazakhstan voisin.

UKRAINE (4 février)

Les premières perspectives concernant les céréales d'hiver sont bonnes. Les superficies ensemencées ont augmenté de 6,8 à 7,1 millions d'hectares, et l'état des cultures serait satisfaisant même si des pertes de récolte dues au gel ont été signalées. L'estimation définitive de la production de 1995 a été ramenée à 35 millions de tonnes, soit l'équivalent de la mauvaise récolte de l'année précédente. Le Ministère de l'agriculture a toutefois indiqué que les chiffres annoncés par les agriculteurs du secteur privé n'étant pas rigoureux, la production réalisée pouvait être quelque peu supérieure.

La production céréalière de 1995 suffit à couvrir les besoins intérieurs de 1995/96 que se soit pour l'alimentation humaine ou celle du bétail (en baisse) et le pays devrait exporter jusqu'à 2 millions de tonnes de céréales, principalement du blé.

COMMUNAUTE EUROPEENNE (20 janvier)

La production céréalière totale de 1995 est estimée à 178 millions de tonnes, soit 3 millions de plus que l'ensemble de la production des 15 Etats Membres de l'an dernier. Les perspectives de la récolte céréalière de 1996 sont en général satisfaisantes et actuellement, les cultures sont dans l'ensemble en bon état. En ce qui concerne le blé d'hiver, les emblavures ont progressé de façon importante dans les principaux pays producteurs, après la réduction du gel des terres et les conditions météorologiques favorables de l'automne. L'expansion des superficies consacrées au blé tendre devrait atteindre 6 pour cent en France, et 3 pour cent à la fois en Allemagne et au Royaume-Uni. En Espagne, les fortes pluies de décembre ont nettement amélioré les perspectives des cultures d'hiver et des semis de printemps, et marquent peut-être la fin de la sécheresse dramatique des cinq dernières années.

ALBANIE (6 février)

Les dernières informations confirment la baisse de la production céréalière en 1995. Comme les cultures céréalières traditionnelles ne rapportent guère, les agriculteurs ont opté pour des cultures de rapport non céréalières. La production de blé est officiellement estimée à environ 420 000 tonnes contre 460 000 tonnes en 1994. Toutefois, l'essentiel de la production demeure dans les mains des agriculteurs pour leur usage personnel, les minotiers nationaux n'en recevant qu'une faible portion. En conséquence, de nombreux moulins ont dû fermer.

Le mode de consommation nationale n'ayant pas évolué et l'Etat ne possédant plus de réserves de blé, le pays devra importer en 1995/96 une quantité de blé au moins égale à celle de l'année précédente (environ 300 000 tonnes) pour couvrir les besoins de base de la population. Le gouvernement a déjà acheté 30 000 tonnes de blé à la Roumanie voisine, et à l'ex-République yougoslave de Macédoine. Toutefois, l'essentiel des besoins d'importation restants devront probablement être couverts par une aide alimentaire. La Roumanie a offert de livrer, à titre d'aide alimentaire, 10 000 tonnes supplémentaires de blé, et fin décembre, les Etats-Unis ont annoncé qu'ils donneraient environ 25 000 tonnes de blé au pays.

BOSNIE-HERZEGOVINE* (1er février)

Les perspectives du blé d'hiver de 1996 sont satisfaisantes. La croissance végétative est bonne grâce à des conditions météorologiques favorables au cours des derniers mois et on estime que les superficies ensemencées sont en progression par rapport à l'an dernier. L'expansion a concerné, pour l'essentiel, le centre du pays, à la suite de la normalisation progressive de la situation politique et de la meilleure disponibilité des intrants agricoles. Dans les zones excédentaires du nord, la fin de l'embargo commercial à l'encontre des territoires contrôlés par la Serbie devrait encourager une reprise de la production.

La situation alimentaire continue de s'améliorer depuis la fin des hostilités grâce au rétablissement de la sécurité dans tout le pays, qui a facilité les échanges commerciaux et la distribution d'aide alimentaire. Néanmoins, le besoin d'aide alimentaire dans son ensemble n'a pas diminué cet hiver car 1,9 million de réfugiés et de personnes déplacées dépendent toujours de l'aide alimentaire pour leur subsistance. La situation alimentaire est également tendue pour d'importants groupes de personnes vulnérables qui, à cause de la désorganisation économique, n'ont pas les revenus suffisants pour acheter les produits alimentaires malgré la forte baisse des prix de ces derniers mois.

BULGARIE (6 février)

Les estimations de la production céréalière totale de 1995 ont été revues à la hausse et portées à 6,3 millions de tonnes, ce qui représente encore un recul de 2 pour cent par rapport à la récolte déjà inférieure à la moyenne de 1994. La production de blé est maintenant estimée à environ 3,5 millions de tonnes contre près de 4 millions de tonnes en 1994. Selon les dernières informations concernant les céréales d'hiver de 1996, les superficies de blé seraient semblables à l'an dernier, avec des semis toujours limités par les coûts relativement élevés des intrants. Il est donc peu probable que la production de blé puisse progresser de façon importante cette année.

Les prix du pain et de la farine ont flambé en décembre, car on craignait que les disponibilités en blé ne fussent pas suffisantes pour couvrir les besoins intérieurs jusqu'à la prochaine récolte. La situation a probablement été aggravée par certains producteurs qui ont conservé une partie de la récolte de blé de 1995 dans l'espoir d'avoir de meilleurs prix plus tard dans l'année et par la constitution de réserves chez les consommateurs. Au début de 1996, les prix se sont relâchés car le gouvernement a mis sur le marché du blé provenant des réserves d'urgence de l'Etat. En décembre 1995, devant la situation relativement incertaine des approvisionnements, le gouvernement a prolongé jusqu'en décembre 1996 les mesures d'interdiction frappant les exportations de blé, mesures mises en place en octobre 1995, initialement jusqu'en septembre 1996.

CROATIE (1er février)

Les conditions de croissance du blé d'hiver et de l'orge demeurent favorables en raison des précipitations satisfaisantes du mois dernier. On prévoit cependant un recul d'environ 12 pour cent de la production de blé par rapport aux 857 000 tonnes de l'an dernier, notamment à cause de la diminution des emblavures. En revanche, la production d'orge devrait croître en raison d'une extension des superficies ensemencées.

Malgré l'accord de paix dans les zones de conflit, 410 000 réfugiés et personnes déplacées, dont 38 000 dans le secteur est, auront encore besoin d'aide alimentaire pendant la première moitié de cette année.

ESTONIE (4 février)

Les conditions de croissance des céréales d'hiver ont été à ce jour satisfaisantes. La période des semis a été suffisamment longue, et le gel a causé peu de pertes de récolte. Les prix élevés des céréales et les faibles excédents exportables dans les pays voisins ont probablement poussé les agriculteurs à accroître les semis. Toutefois, les rendements resteront pénalisés par la lenteur du processus de privatisation des terres et par les problèmes économiques inhérents au passage d'une économie dirigiste à une économie de marché. La récolte céréalière de 1995 est officiellement estimée à 530 000 tonnes seulement, soit un recul de près de 10 pour cent par rapport à l'an dernier. En 1995/96, les importations céréalières devraient tomber à 200 000 tonnes environ.

EX-REPUBLIQUE YOUGOSLAVE DE MACEDOINE (1er février)

Les perspectives de la récolte de blé d'hiver de cette année sont favorables. On prévoit un redressement de la production par rapport à l'an dernier en raison des bonnes conditions météorologiques depuis les semis et de la plus grande disponibilité des intrants, après la reprise des relations commerciales avec la Grèce.

On estime à 5 500 le nombre des réfugiés ayant encore besoin d'une aide alimentaire au cours du premier semestre de 1996.

HONGRIE (6 février)

La production céréalière de 1995 est estimée à environ 11 millions de tonnes, soit un niveau inférieur à l'an passé et à la moyenne des cinq dernières années. La part du blé s'établirait à 4,6 millions de tonnes contre 4,8 millions de tonnes en 1994.

Les perspectives des céréales d'hiver de 1996 déjà semées sont, dans l'ensemble, favorables. Bien que le temps sec de l'automne dernier, au moment des semis, ait entrainé une mauvaise germination de certaines cultures, les conditions météorologiques de l'hiver ont été, jusqu'ici, favorables aux cultures en dormance. Une bonne couche de neige a protégé les cultures des gels intenses de fin décembre et assurera une abondante humidité du sol, favorable à la croissance végétative au printemps. Toutefois, des incertitudes subsistent encore concernant la superficie totale sous blé d'hiver. Selon certaines informations, de nombreux agriculteurs ne peuvent pas financer les intrants, car ils sont endettés à la suite des mauvaises récoltes précédentes. Il est probable que les semis sont restés en dessous des possibilités, et qu'en outre, les semences employées ont été de moins bonne qualité.

LETTONIE (17 janvier)

Les conditions de croissance des céréales d'hiver de 1996 ont été jusqu'à ce jour satisfaisantes, mais la production finale dépendra essentiellement des emblavures de printemps et des conditions météorologiques au printemps et en été. Même si les superficies emblavées progressent par rapport aux 382 000 hectares ensemencés en 1995, il est probable que les rendements resteront médiocres en raison du peu d'intrants utilisés et des difficultés à obtenir des prix rémunérateurs pour les produits de l'élevage.

Le gouvernement a délivré des licences pour l'importation de 70 000 tonnes de blé et de 167 000 tonnes de céréales fourragères en 1995/96.

LITUANIE (20 janvier)

Les premières perspectives des céréales d'hiver sont satisfaisantes. Les superficies emblavées ont progressé de façon marginale avec 430 000 hectares et la couche de neige a été en général suffisante pour protéger les céréales d'hiver du froid intense. D'après les prévisions officielles, la superficie céréalière totale devrait fléchir de 12 pour cent, pour tomber à 930 000 hectares en 1996. Les besoins d'importation céréalière sont estimés officiellement à 350 000 tonnes, dont 50 000 tonnes de blé et 300 000 tonnes de céréales fourragères.

POLOGNE (6 février)

La production céréalière de 1995 s'établirait à 25,6 millions de tonnes, soit une progression de 18 pour cent par rapport à la récolte de 1994 réduite par la sécheresse. Les hausses de production ont été respectivement de 13 pour cent pour le blé avec 8,7 millions de tonnes, de 19 pour cent pour le seigle avec 6,3 millions de tonnes et de 23 pour cent pour l'orge avec 3,3 millions de tonnes.

Les perspectives des céréales de 1996 sont généralement bonnes. Selon des estimations officielles, les superficies consacrées aux céréales d'hiver ont progressé d'environ 4,6 pour cent. Les semis de blé d'hiver ont atteint 1,8 million d'hectares, soit 78 000 hectares de plus qu'en 1994; les semis de seigle, avec 2,4 millions d'hectares, ont augmenté de 146 000 hectares, tandis que les semis d'orge ont progressé de 31 000 hectares pour atteindre 200 000 hectares. De façon générale, une bonne couche de neige a protégé le blé d'hiver et le seigle des gels de décembre et de début janvier, mais l'orge aurait subi d'importants dégats.

REPUBLIQUE SLOVAQUE (6 février)

Les derniers rapports indiquent pour 1995 une production céréalière totale de quelque 3,5 millions de tonnes, égale à celle de l'an dernier. La production de blé s'est maintenue à environ 2 millions de tonnes. Les conditions des céréales d'hiver en dormance seraient satisfaisantes. Une couche de neige convenable protège les cultures des basses températures et devrait assurer une humidité suffisante pour la croissance végétative du printemps.

REPUBLIQUE TCHEQUE (6 février)

Selon les dernières estimations, la production céréalière de 1995 serait d'environ 7 millions de tonnes, chiffre légèrement supérieur à celui de l'année précédente. La production de blé est passée de 3,7 millions de tonnes en 1994 à près de 3,9 millions de tonnes, ce qui représente la presque totalité de la hausse générale. On estime la production d'orge à 2,4 millions de tonnes, soit autant que l'an dernier. Les conditions des céréales d'hiver en dormance seraient satisfaisantes. Une couche de neige correcte protège les cultures des basses températures et devrait assurer l'humidité nécessaire à la croissance végétative du printemps.

ROUMANIE (6 février)

Selon les dernières estimations, la récolte céréalière de 1995 s'établit à environ 19 millions de tonnes, soit moins que les prévisions précédentes car la production de maïs a été révisée à la baisse. Toutefois, à ce niveau, la production céréalière de 1995 serait en hausse de 13 pour cent par rapport à 1994, et bien supérieure à la moyenne des cinq dernières années.

Les perspectives de 1996 concernant le blé et le seigle demeurent favorables en dépit des mauvaises conditions météorologiques de cet hiver et des graves inondations du mois dernier. Les semis d'automne ont été quelque peu gênés par le mauvais temps et les difficultés financières, et on ignore quelle part des intentions de semis (2,8 millions d'hectares) a été effectivement réalisée. Le retard pris dans les travaux de préparation de la terre pour les semis de printemps plus avant dans l'année est préoccupant. Selon certaines informations, à la fin janvier environ 3,4 millions d'hectares sur les 5,8 millions prévus pour les cultures de printemps (maïs et tournesol principalement) n'étaient pas encore labourés.

SLOVENIE (1er février)

La récolte du blé d'hiver de 1996 s'annonce bonne, car les pluies tombées le mois dernier ont maintenu une humidité du sol adéquate. Si les conditions météorologiques restent bonnes pour le reste de la campagne, la production pourrait atteindre le niveau normal de 180 000-200 000 tonnes, qui néammoins ne suffit pas à couvrir les besoins intérieurs.

YOUGOSLAVIE, REP. FEDERATIVE DE (SERBIE ET MONTENEGRO)* (1er février)

En dépit de conditions de croissance favorables pour la récolte de blé de 1996, les premières indications laissent entrevoir un recul probable de la production, imputable à la réduction des emblavures au profit des cultures industrielles, aux pénuries et aux coûts nettement plus élevés des intrants agricoles, et aux faibles prix des produits au départ de la ferme.

On estime que 310 000 réfugiés auront encore besoin d'aide alimentaire pendant le premier semestre de 1996. Le nombre croissant de réfugiés provenant de l'exode de la Krajina en août 1995 a été en partie compensé par la réduction des réfugiés de longue date, certains d'entre eux s'intégrant progressivement à l'économie locale. -->TOCRetour au menu