BOSNIE-HERZEGOVINE* (20 août)

Les pluies tombées durant la deuxième décade d'août ont soulagé les cultures d'été au stade du développement, qui avaient souffert du temps sec du mois dernier. La moisson des céréales d'hiver de 1996 est terminée. La production vivrière devrait se rétablir dans l'ensemble du pays, compte tenu d'un fort accroissement des emblavures. Ceci s'explique par la cessation des hostilités et la liberté de circulation, la meilleure disponibilité et le coût moins élevé des intrants agricoles, en particulier dans la République serbe, à la suite de la levée de l'embargo international fin février 1996, et par l'intensification de l'agriculture dans la Fédération de Bosnie-Herzégovine en réponse à la perturbation des activités industrielles.

La situation, toutefois, varie considérablement de la Fédération de Bosnie-Herzégovine à la République serbe. La production de blé dans la Fédération de Bosnie-Herzégovine est provisoirement estimée à 102 000 tonnes en 1996, chiffre en progression de quelque 8 pour cent par rapport à l'an dernier et nettement meilleur que les niveaux d'avant la guerre. L'amélioration escomptée des rendements a largement compensé la baisse de 9 pour cent des superficies ensemencées. La production de maïs et de pommes de terre (dont la consommation aurait doublé dans plusieurs régions durant la guerre) devrait passer respectivement à 207 000 tonnes et à 313 000 tonnes, en hausse de 45 pour cent, compte tenu de l'accroissement des semis et des rendements.

Dans la République serbe, la production de blé est estimée à 259 000 tonnes, soit 19 pour cent de plus que le niveau de 1995. Le blocus économique décrété par la Fédération de Bosnie Herzégovine et la République fédérative de Yougoslavie étant encore en vigueur à l'époque des semis, les superficies emblavées sont restées inférieures de 40 pour cent à la normale. Toutefois, la chute des prix du carburant et des intrants agricoles depuis le mois de mars devrait entraîner une augmentation modérée des rendements. La production de maïs est estimée à quelque 675 000 tonnes, soit un relèvement de 72 pour cent par rapport à la faible récolte de 1995, dû à un accroissement important des semis et à un rétablissement partiel des rendements. La production de pommes de terre devrait pratiquement doubler par rapport au niveau de l'an dernier et passer à 308 000 tonnes du fait de la meilleure disponibilité d'intrants agricoles.

L'accroissement escompté de la production agricole et de l'élevage portera une amélioration générale de la sécurité alimentaire du pays dans la deuxième moitié de 1996. Celle de la population rurale, dans l'ensemble, devrait être satisfaisante en 1996/97 (juillet/juin). La sécurité alimentaire des paysans dépourvus de terres s'est également améliorée avec la normalisation des échanges: les marchés alimentaires sont bien approvisionnés et les prix des vivres ont fortement diminué. Toutefois, l'accès à la nourriture de cette population a été compromis par la baisse du pouvoir d'achat due au chômage généralisé et aux faibles salaires.

Les besoins totaux d'importations de blé pour la campagne de commercialisation 1996/97 sont provisoirement estimés à quelque 214 000 tonnes, soit une diminution de 17 pour cent par rapport à 1995/96, principalement due au relèvement de la production intérieure. Les importations de blé ne seront nécessaires que dans la Fédération de Bosnie-Herzégovine, dont la production ne couvre qu’un tiers des besoins annuels. Dans la République serbe, la production de blé devrait couvrir la consommation estimée. Au moins 86 000 tonnes d'équivalent céréales pourront être importées par voie commerciale, ce qui laisse un déficit de quelque 112 000 tonnes à couvrir par l'aide alimentaire.


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