Comme le stipulait le Mémorandum d’accord signé par l’Iraq et l’Organisation des Nations Unies le 20 mai 1996 sur la mise en oeuvre de la Résolution du Conseil des Nations Unies autorisant la vente de quantités limitées de pétrole, le gouvernement iraquien a préparé un Plan de distribution qui précise en détail les procédures visant à assurer la distribution équitable des produits alimentaires, médicaments, fournitures de santé et autres produits d’aide humanitaire. Ce Plan a été approuvé par le Secrétaire-général de l’Organisation des Nations Unies le 17 juin et adopté par le Comité des sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU le 8 août. Il prévoit l’affectation de 805 millions de dollars pour la distribution de produits alimentaires. Dans le cadre de ce Plan, la ration mensuelle de farine augmentera de 2 kg pour atteindre 9 kg, celle de riz doublera pour atteindre 2,5 kg, celle de sucre passera de 0,5 kg à 2 kg et celle d’huile de cuisine augmentera de 250g à 1 kg. Ces nouvelles rations alimentaires mensuelles garantiront un apport calorique journalier de 2 030 Kcal et de 47g de protéines par personne et par jour.
L’accord “pétrole contre nourriture”, qui est renouvelable, permet la vente, dans certaines conditions, de 2 milliards de dollars de pétrole sur 6 mois, pour dégager les fonds nécessaires à l’achat des produits d’aide humanitaire. La vente du pétrole et la distribution de l’aide humanitaire se feront sous stricte supervision, y compris le suivi de tous les aspects de l’accord et des dispositions spéciales de distribution de la nourriture dans les trois Gouvernorats du nord d’Arbil, de Dohouk et de Suleimaniyeh. On estime que l’Iraq pourra vendre entre 750 000 et 800 000 barils de pétrole par jour. Ce montant variera cependant en fonction des cours internationaux du pétrole. Avant la Guerre du Golfe, l’Iraq pompait plus de 3 millions de barils par jour. La Résolution No. 986 du Conseil de sécurité des Nations Unies impose d’importantes déductions des recettes des ventes de pétrole de 2 milliards de dollars pour les réparations pour dommages de guerre, les programmes humanitaires dans les trois Gouvernorats du nord, et les autres coûts des Nations Unies, y compris ceux afférents au maintien de la commission spéciale pour l’élimination des armes de destruction massive. La mise en oeuvre du programme permettra sans doute de réduire les pénuries alimentaires et d’améliorer l’état nutritionnel et sanitaire de la population affectée. Il relancera quelque peu l’activité économique et amènera une baisse des prix exorbitants des produits alimentaires et l’appréciation du dinar par rapport aux monnaies fortes. On prévoit que la production de blé et d’orge sera encore inférieure à la normale du fait des dégâts causés par les insectes nuisibles et du manque d’intrants agricoles tels que semences de qualité, engrais, pesticides et herbicides, et pièces détachées pour les machines agricoles. Pour la campagne 1996/97 (avril/mars), on estime à 321 000 tonnes les besoins d’aide alimentaire destinée aux 2,15 millions de bénéficiaires ciblés par le PAM. Le reliquat des promesses de contribution et les nouveaux engagements se montent à 64 000 tonnes, ce qui laisse un trou équivalent à 80 pour cent des besoins estimatifs.