Une récente mission FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires a constaté que la superficie ensemencée pendant la campagne B de 1996 avait augmenté de 7 pour cent en moyenne, les expansions les plus marquées ayant concerné les surfaces sous sorgho et pommes de terre (17 pour cent) et sous légumineuses (14 pour cent). Cet accroissement est dû à la stabilité accrue dans les régions intérieures et au fait qu’un très grand nombre de rapatriés ont repris leurs activités agricoles. Les conditions de végétation ont dans l’ensemble été favorables, grâce à des pluies régulières arrivées au moment voulu, sauf dans quelques endroits touchés par la sécheresse. la mission a estimé la production céréalière de la campagne B de 1996 à 109 000 tonnes, dont 85 000 tonnes de sorgho, 12 400 tonnes de maïs, 5 500 tonnes de blé et 5 500 tonnes de riz. La production de légumineuses est estimée à 72 000 tonnes, celle de racines/tubercules à 607 000 tonnes et celle de bananes à 1 049 000 tonnes. Par rapport à la campagne B de 1995, ces chiffres représentent une progression de 38 pour cent pour les céréales, 20 pour cent pour les légumineuses et 14 pour cent pour les racines et tubercules, et pratiquement pas de changement pour les bananes. Malgré cette amélioration, la production vivrière reste inférieure de 23 pour cent à celle de 1990, avant la crise.Selon la mission, le flux des rapatriés, qui s’est ralenti ces derniers temps, peut être estimé à 10 000 personnes en moyenne par mois en 1996. Sur la base de cette hypothèse, la population totale devrait s’élever à 6 317 000 individus en septembre 1996. Considérant le niveau de production prévu, les besoins d’importation pour le deuxième semestre de 1996 sont estimés à 35 000 tonnes de céréales (dont 12 000 tonnes d’équivalent céréales correspondant au déficit de la production de racines et de tubercules) et 28 000 tonnes de légumineuses. Déduction faite des importations commerciales qui seront probablement effectuées, la mission estime que le déficit sera de 24 000 tonnes de céréales et de 19 000 tonnes de légumineuses au deuxième semestre de 1996. Pendant cette même période, une aide alimentaire d’urgence devra être fournie à environ 576 000 personnes, dont quelque 40 pour cent auront besoin d’une aide ciblée et d’un complément d’alimentation des collectivités et plus d’un tiers participeront à des programmes d’urgence pour la reconstruction des logements, la relance du secteur agricole et la remise en état des infrastructures rurales.
C’est dans les préfectures de Butare, Gikongoro et Kibuye que se trouve le plus grand nombre de bénéficiaires ciblés, en pourcentage de la population totale.Compte tenu de la production du premier semestre de 1996 (campagne A), la mission a estimé la production totale de 1996 à 182 000 tonnes de céréales (soit une augmentation de 29 pour cent par rapport à 1995), 189 000 tonnes de légumineuses (+ 41 pour cent), 1 144 000 tonnes de racines/tubercules (+ 30 pour cent) et 2 105 000 tonnes de bananes (+ 5 pour cent).En prévision de la campagne A de 1997, les efforts devront être axés en priorité sur la multiplication et la diffusion, sur une vaste échelle, de semences exemptes de maladies pour le manioc et les patates douces et sur la fourniture d’intrants à des prix abordables, tels que semences améliorées pour les légumineuses et le maïs, engrais minéraux et pesticides. Mais l’objectif à atteindre au-delà de la prochaine campagne agricole, reste le réel relèvement du secteur agricole. L’aide internationale jouera un rôle particulièrement important pour la relance de la production de thé et de café et le relèvement du secteur de l’élevage.