COREE, REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE POPULAIRE DE* (20 décembre)

Fin juillet, le pays a été victime d'inondations pour la deuxième année consécutive, même si leur gravité n'était pas comparable aux dégâts produits en 1995. On estime néammoins que les crues de 1996 ont provoqué une baisse sensible de la récolte de cette année. Deux années successives d'inondations ont incontestablement provoqué des retards dans le secteur agricole et fortement aggravé les problèmes fondamentaux du pays en matière de production vivrière. Toutefois, en dépit des inondations de cette année, la tendance globale est à la baisse, laissant entendre qu'indépendamment des dégâts dus aux crues, le pays aurait connu un déficit vivrier considérable en 1997.

Les problèmes économiques se sont traduits par une baisse de productivité et de rendement dans le secteur agricole, en raison d'un recul sensible, au cours des dernières années, de la production intérieure d'engrais et des importations de produits chimiques essentiels et autres intrants, comme le combustible et les pièces de rechange. A ces facteurs viennent s'ajouter la géographie du pays, la disponibilité de terres et le climat qui entravent la production vivrière. Du fait de ces limitations, le riz et le maïs, qui sont les principales céréales, sont cultivés en permanence, ce qui ipuise les sols qui sont incapables de supporter de fortes doses d'engrais chimiques, même lorsqu'ils sont disponibles, pour maintenir la productivité. D'où une baisse des rendements. Dans l'ensemble, par conséquent, l'équilibre agricole peut être aisément ébranlé par les calamités naturelles telles que les inondations de ces deux dernières années, les dégâts causés à l'environnement et la perte de fertilité.

La production céréalière totale pour 1996 est estimée à quelque 4,3 millions de tonnes (y compris le riz usiné). Toutefois, on estime qu'une part importante (environ 50 pour cent) de la récolte de maïs a été consommée en août- septembre, sous la forme d'épis frais, à cause de la gravité des pénuries alimentaires, tandis que la production a subi une autre baisse de 300 000 tonnes due aux pertes causées par les inondations de cette année. Compte tenu de ces déductions, la production nette de riz usiné et de maïs disponible pour 1996/97 (novembre/octobre) est estimée aux alentours de 2,84 millions de tonnes. En revanche, il faudrait quelque 3,8 millions de tonnes uniquement pour l'alimentation humaine et 5,4 millions de tonnes pour la consommation totale de céréales, ce qui laisse des besoins totaux d'importations de plus de 2,36 millions de tonnes. Même en supposant que le pays puisse importer 500 000 tonnes par des accords de troc et des importations à des conditions de faveur, comme il l'a fait pour la campagne précédente, il resterait encore un déficit non négligeable de 1,83 million de tonnes.

La République démocratique de Corée entamera l'année 1997 avec un déficit alimentaire beaucoup plus important qu'en 1996, ce qui pourrait aggraver davantage l'état nutritionnel déjà faible de la population. Les approvisionnements alimentaires intérieurs de la récolte de cette année devraient suffire à couvrir les besoins pendant environ 7 mois, de sorte que les 5 mois restants devront être assurés par les importations. Le pays aborde donc 1997 de façon bien plus précaire que l'an dernier et sera à nouveau fortement tributaire de l'aide internationale à grande échelle pour satisfaire ses besoins alimentaires minimum. Le moment le plus critique pour les approvisionnements alimentaires sera la période de soudure allant de juillet à septembre 1997. Ce n'est qu'en mobilisant une aide alimentaire suffisante avant le début de cette période que l'on parviendra à éviter d'autres souffrances à la population. Etant donné l'importance institutionnelle et l'efficacité du Système public de distribution dans le pays, il serait bon de l'utiliser comme dispositif principal d'assistance alimentaire.