Une mission FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires qui s'est rendue dans le pays fin octobre/début novembre a estimé la moisson nationale de maïs "des grandes pluies" pour 1996 à 1,82 million de tonnes. La récolte de maïs des "petites pluies" devrait atteindre 403 000 tonnes, ce qui porte le total estimatif de la production de maïs pour la campagne 1996/97 à 2,22 millions de tonnes, soit un déclin de 18 pour cent par rapport aux 2,7 millions de tonnes de la campagne 1995/96. Ce déclin traduit une baisse de la superficie ensemencée comme des rendements. Par suite des faibles prix à la ferme en 1995, certains agriculteurs des grandes régions productrices ont réduit les emblavures de maïs de "grandes pluies" pour augmenter celles du blé. Les prix élevés des intrants ont entraîné une production de l'utilisation des engrais et des semences de haute qualité, entraînant une baisse des rendements. En revanche, on prévoit une augmentation considérable des emblavures de maïs de "petites pluies" afin de compenser partiellement ce déficit. La production de sorgho et de mil de "grandes pluies" est estimée à 109 000 tonnes, avec un complément de 90 000 tonnes de sorgho et de mil devant provenir de la récolte de "petites pluies" dont les semis sont déjà largement entamés. On obtiendrait ainsi une augmentation de la production de 49 pour cent par rapport à l'année précédente. En ce qui concerne le résultat net de la production de céréales secondaires, on prévoit, pour la campagne en cours, un déclin global de 15 pour cent. La production de blé devrait augmenter de 12 pour cent par rapport à 1995/96, pour atteindre 350 000 tonnes. La production de riz devrait être semblable à celle de l'an dernier, soit 47 000 tonnes. On estime la production totale de légumineuses à 377 500 tonnes, soit 25 pour cent de moins qu'en 1995; près de la moitié de cette production devrait provenir des récoltes de "petites pluies", principalement dans la province orientale, où la campagne de "grandes pluies" a été très médiocre cette année. Dans les provinces de l'est et du nord-est ainsi que dans les provinces côtières et les basses régions de la province centrale, les pluies ont manqué pour la deuxième année consécutive et la situation alimentaire est tendue. Les régions les plus touchées sont les districts de Mwingi, Kitui, Kieni, Muranga, Machakos, Kwale ainsi que les zones de pâturages de la province nord-est, où il faudra prendre des mesures afin d'éviter une grave crise alimentaire. Les prévisions concernant la récolte de "petites pluies" sont fondées sur des précipitations suffisantes durant la période allant de novembre 1996 à janvier 1997. Cependant, les perspectives concernant la récolte de "petites pluies" sont médiocres. Après un début tardif de la saison des pluies, ces dernières ont été suffisantes fin novembre, améliorant les perspectives; cependant, les précipitations inférieures à la moyenne dans plusieurs régions des provinces centrale et orientale, au mois de décembre, ont entravé la croissance des cultures. Etant donné que les "petites pluies" s'interrompent normalement à la mi-décembre, il est peu probable que l'on obtiendra au mois de janvier le complément nécessaire de précipitations. De ce fait, la production pour 1996/97 sera probablement inférieure à celle prévue par la mission FAO/PAM, et le déficit en maïs et en légumineuses nettement plus élevé. Cependant, il sera possible de combler le déficit global grâce à des importations commerciales, mais cela nécessitera la levée de l'embargo sur les importations de maïs décrété en 1995; par ailleurs, le gouvernement pourrait, à titre prévisionnel, donner aux négociants les signaux économiques appropriés, afin de garantir que les besoins en importations soient couverts pendant la période prévue, à savoir d'avril à septembre 1997. Par suite de l'insuffisance des "grandes pluies" dans certaines provinces, on estime à 1,6 million le nombre de personnes ayant besoin d'une assistance alimentaire immédiate dans les régions touchées par la sécheresse, et ce jusqu'à la prochaine récolte en février 1997. Une bonne partie des secours alimentaires et du déficit global sera couverte par les autorités gouvernementales, de même que par un assortiment de mesures évoquées plus haut destinées à stimuler les importations commerciales. Cependant, les faibles résultats que l'on attend de la récolte de "petites pluies" dans de nombreuses régions auront de graves conséquences pour la population actuellement touchée par la sécheresse, laquelle manque en grande partie des moyens permettant de faire face à la situation, ce qui ne manquera pas d'augmenter les besoins en secours alimentaires.