La production céréalière de 1996 est en recul pour la cinquième année consécutive, du fait de la baisse des précipitations en début de campagne et des problèmes chroniques du secteur dus à la transition économique et aux réformes du marché. Plus particulièrement, dans la Région agricole centrale qui assure quelque 80 pour cent de la production agricole nationale, 1996 a été caractérisée par une médiocre préparation des jachères, l'utilisation en grande quantité de semences de mauvaise qualité, des retards de germination, la lutte insuffisante contre les herbes adventices, aucune utilisation d'engrais, des précipitations inférieures à la moyenne aux stades critiques du cycle et des retards de récolte. La Mongolie fait partie des pays à faible revenu et à déficit vivrier. Bien qu'il ne soit pas confronté à une situation d'insécurité alimentaire, au sens strict du terme, ou risquant d'entraîner une famine généralisée, c'est un pays qui, à l'instar des économies en transition de la CEI, a une population croissante de groupes à faible revenu qui subissent une réduction brutale de leur niveau nutritionnel due à la conjoncture économique. En conséquence, comme plusieurs pays de la CEI qui bénéficient actuellement d'une aide alimentaire, la recrudescence de la pauvreté en Mongolie est devenue un problème pressant qui nécessite une assistance internationale. Le gouvernement a recensé les catégories devant supporter le coût social le plus lourd de la transition: chômeurs, personnes âgées, ménages dont le chef de famille est une femme, enfants, retraités et gardiens de troupeaux. Ces segments de population ont un accès extrêmement limité aux ressources financières pour acheter de la nourriture sur un marché en pleine libéralisation. Même ceux qui travaillent ont d'énormes problèmes à satisfaire la demande de nourriture de leur ménage car l'inflation demeure élevée et les hausses de prix des aliments ont jusqu'à présent largement dépassé les salaires dans le secteur public. L'épuisement des disponibilités céréalières intérieures a entraîné une nouvelle détérioration de la capacité du pays de nourrir sa population et il faudra des importations considérables pour satisfaire les besoins durant la campagne de commercialisation 1996/97. La situation est aggravée par les faibles réserves de céréales, la baisse des échanges à l'exportation et la capacité réduite du pays d'effectuer des importations commerciales de céréales suffisantes pour combler le déficit. En outre, une chute des cours mondiaux du cuivre et du cachemire, importantes sources de revenus, réduiront incontestablement davantage les recettes et les dépenses du gouvernement dans l'année à venir. Les besoins totaux d'importations céréalières pour 1996/97 sont estimés à 235 000 tonnes de blé et 3 000 tonnes de riz. Sur ce total de 238 000 tonnes, on estime que le gouvernement pourrait financer les importations commerciales de quelque 87 000 tonnes, à peu près comme la campagne précédente, ce qui laisse un déficit de 151 000 tonnes, pour lequel le pays a besoin d'une aide alimentaire d'urgence et de programme. Pour les groupes les plus vulnérables, c'est-à-dire les indigents, on recommande l'envoi de quelque 22 000 tonnes d'aide alimentaire d'urgence, de sorte que le solde de 129 000 tonnes devra être assuré par des crédits assortis de conditions de faveur et une aide alimentaire de programme.