BURUNDI* (6 janvier)

L'insécurité persiste dans le pays, et l'on fait état d'une reprise des combats dans la partie septentrionale de la région de Cibitoke fin décembre, mais également dans le sud de la région rurale de Bujumbura et dans la région de Kayanza. Du fait de la reprise des combats, près de 100 000 nouveaux réfugiés sont entrés en Tanzanie. Le retour massif de près de 239 000 réfugiés actuellement en Tanzanie pourrait avoir de graves répercussions pour la sécurité et la situation humanitaire. La situation des approvisionnements alimentaires demeure tendue dans les provinces les plus affectées par les troubles civils, où les semis et la production ont été réduits au cours des saisons précédentes, affectant également les réfugiés de retour et les populations déplacées. De manière générale, l'effet conjugué d'une production inférieure au niveau précédant la crise et de l'embargo en vigueur sur les importations de denrées alimentaires et de pétrole, a entraîné une envolée des prix des denrées de base, limitant l'accès à la nourriture pour la majorité de la population. On ne dispose toujours pas d'une estimation de la première campagne de 1997. Cependant, en dépit de précipitations généralement bonnes durant la campagne, il est probable que la production aura été affectée par l'insécurité et par les pénuries d'intrants agricoles, notamment les semences et les engrais. Il est prévu qu'une mission FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires se rendra dans le pays fin janvier. Une mission FAO d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires qui s'est rendue au Burundi en octobre 1996 a constaté que la campagne secondaire 1996 des cultures vivrières avait commencé dans des conditions généralement favorables du point de vue agroclimatique et avec une amélioration relative des conditions de sécurité. Dans les grandes zones productrices de céréales du nord et du nord-est, là où les conditions de sécurité sont demeurées stables, la production a été plus abondante que prévu, atteignant les niveaux normaux. En revanche, les vagues de sécheresse d'avril et de mai ont réduit la production de haricots d'environ 30 pour cent par rapport aux niveaux normaux dans les provinces de Gitega, Rutana et Makamba. En outre, les provinces de Bubanza, Cibitoké et Karuzi ont beaucoup souffert pendant la campagne agricole en raison de la guerre civile qui a empêché de soigner les cultures. Dans ces provinces, on estime que la production a diminué au moins de moitié. La mission, qui s'est fondée sur les résultats des enquêtes concernant la campagne secondaire entreprise antérieurement de même que sur les informations fournies par les directions provinciales, a estimé la production de la campagne secondaire de denrées alimentaires de 1996 à environ 1,63 million de tonnes, soit un déclin d'environ 8 pour cent par rapport à la moyenne pour la période de 1988-93 précédant la crise et de 2 pour cent par rapport à l'année précédente. L'estimation provisoire de la mission concernant la production alimentaire pour la troisième campagne de 1996 est de 615 000 tonnes, soit 3 pour cent de moins que l'année précédente, les réductions concernant principalement les provinces affectées par les troubles intérieurs. La mission prévoit que la production alimentaire globale en 1996 atteindra 3,5 millions de tonnes, soit près de 3 pour cent de moins qu'en 1995, et 4 pour cent de moins qu'en 1988- 93, avant la crise. Cette production se compose de 273 000 tonnes de céréales, 324 000 tonnes de légumineuses, 1,36 million de tonnes de racines et de tubercules et 1,54 million de tonnes de bananes et de plantains. Sur la base de besoins annuels normaux, le déficit est de 53 000 tonnes de céréales et 69 000 tonnes de légumineuses, ce déficit devant être couvert par des importations. Les importations commerciales et l'aide alimentaire distribuée jusqu'en janvier 1996 ont été estimées à 31 000 tonnes de céréales et 7 000 tonnes de légumineuses, ce qui laisse un déficit de 22 000 tonnes de céréales et 62 000 tonnes de légumineuses, déficit qui n'a pu être couvert vu les sanctions économiques en vigueur.


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