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Préface

L'un des résultats les plus remarquables de la Conférence des Nations Unies sur l'Environnement et le Développement (CNUED) dans le domaine forestier a été l'importance accordée à l'aménagement durable des ressources forestières et le nombre des initiatives prises pour la définition de critères et d'indicateurs de cet aménagement. La gestion durable des ressources forestières des zones sèches tropicales, bien que quelque peu occultée par la grande médiatisation des problèmes des forêts tropicales humides, n'a pas été oubliée dans ce débat et ces initiatives; ceci d'autant plus que les Principes Forestiers adoptés par la CNUED mettaient en exergue tous les types de forêts (Principes non juridiquement contraignants faisant autorité pour l'aménagement, la conservation et le développement durable de tous les types de forêts).

L'initiative de la FAO et de l'Agence Suédoise pour le Développement International (ASDI) visant à faire le point sur l'état de l'art en ce qui concerne la conservation et l'aménagement des forêts naturelles dans les zones sèches tropicales est à placer dans ce mouvement général; ce dernier reconnaît à chaque formation naturelle le rôle économique et social qu'elle joue et, par conséquent, admet la nécessité d'apprendre à la gérer de façon durable. L'importance socio-économique des forêts sèches tropicales est incommensurable dans la satisfaction des besoins énergétiques, la production de l'essentiel des ressources ligneuses des pays concernés, la production de fourrage (fonction essentielle stratégique), la production directe d'aliments pour les populations les plus démunies; elles remplissent également de nombreuses fonctions écologiques pour la conservation des ressources en terre et de la diversité biologique; elles méritent donc largement l'attention qui leur est réservée.

Le but de cette initiative était également de dégager des options et directives opérationnelles tirées de l'examen des expériences acquises afin d'aider le développement, d'indiquer les voies de la recherche/action et de rationnaliser les choix en matière de formation. L'étude, dont l'annonce a été bien accueillie par tous ceux qui s'intéressent à la conservation, l'aménagement et le développement durable de ces types de forêts, a fait l'objet d'une vaste coopération impliquant, notamment: l'ASDI qui, par le biais de son fonds fiduciaire avec la FAO, l'a financée; le Département de sylviculture de l'Université Suédoise des Sciences Agronomiques, qui a participé à la recherche et à l'analyse de la documentation intéressant une partie de l'Amérique Latine ainsi que de l'Afrique de l'Est; le CIRAD-Forêt, qui a été l'auteur principal et a largement contribué à la documentation relative aux expériences réalisées non seulement en Afrique de l'Ouest mais également dans d'autres parties du monde; enfin de nombreux consultants en Afrique au sud du Sahara, en Amérique Latine et en Asie où l'Institut français de Pondichéry a documenté certaines expériences réalisées dans le vaste continent indien. M. El-Hadji Sène, Chef du Service de la conservation, de la recherche et de l'enseignement forestiers de la Division des ressources forestières du Département des forêts de la FAO, a conçu ce projet et en a coordonné la réalisation.

Cet important éventail d'intervenants a permis d'obtenir une information la plus complète possible afin de mieux saisir les connaissances, expériences et savoir-faire acquis, ainsi que les tendances en matière d'aménagement des forêts de zones tropicales sèches. Il convient de reconnaître que l'Afrique, qui détient 50% de ces forêts, a reçu une attention particulière dans cette étude. et que la plus grande partie de la documentation disponible provient de ce continent, malgré tous les efforts déployés par les participants vis-à-vis des régions tropicales sèches d'Amérique et d'Asie.

Les résultats de ce premier travail sont assez encourageants et marquent le départ d'un suivi régulier des activités afin de mieux connaître et gérer les ressources en forêts naturelles des zones tropicales sèches.

Je suis persuadé que cet ouvrage sera certes consulté par de nombreux spécialistes et praticiens de l'aménagement et de la conservation des ressources sylvopastorales dans les pays intéressés, mais qu'il sera surtout complété et amélioré dans l'avenir. La tâche est à pousuivre, le travail continue et tiendra compte dans de futures éditions de tous les enrichissements que les lecteurs voudront bien nous faire parvenir. Un effort particulier envisagé dans les activités futures concerne l'identification, la localisation et le traitement (dans une banque de données de "littérature grise" c'est-à-dire non publiée), de l'immense réservoir de rapports, de comptes rendus d'ateliers et de séminaires traitant de l'aménagement, de la conservation et du développement durable des forêts naturelles des zones tropicales sèches.

Jean-Paul Lanly
Directeur
Division des Ressources Forestières
Département des Forêts
FAO


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