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3.2. L'Afrique: Le domaine zambésien

a/ Description des types de forêts

Selon Aubréville (1949), les forêts denses sèches et les forêts claires du grand plateau central de l'Afrique australe "occupent un plateau continental d'une altitude moyenne supérieure à 1 000 mètres; les vallées sont couvertes par des formations spéciales, plus xérophytiques. Au point de vue sociologique, la prédominance très accusée d'une ou deux espèces sur de grandes superficies est une caractéristique essentielle; ces espèces dominantes sont le plus souvent des Légumineuses (Brachystegia, Isoberlinia, Baikiaea, Cryptosepalum, Burkea), plus rarement des Euphorbiacées (Uapaca) et des Diptérocarpacées (Monotes). Les peuplements sur de bons sols profonds et frais sont parfois fermés, avec présence d'un sous-bois et de lianes; le sol est alors presque nu, ou il porte des plantes herbacées vivaces, mais sans tapis continu de graminées; le feuillage est quelquefois persistant, ou caduc pendant une très courte période de temps. Ce sont incontestablement de véritables climax. Le plus souvent, sur des sols superficiels, la forêt est claire sans sous-bois ou avec un maigre sous-bois discontinu; le sol porte alors une savane peu dense et peu élevée, de sorte que les feux de brousse qui parcourent périodiquement ces forêts à la saison sèche y sont apparemment peu dommageables. Le feuillage est caduc en saison sèche, mais pendant un temps ordinairement court, ou au moins nettement plus court que celui de la saison sèche(...). Les indices pluviométriques varient entre 650 et 1 300 mm".

En près de quarante années, la superficie forestière a certainement régressé (par exemple à Madagascar) et les extensions datant de 1949 (carte n° 3) doivent être considérées avec prudence, notamment en ce qui concerne la fermeture du couvert.

Aubréville distinguait à l'époque neuf types de forêts sur ce plateau central de l'Afrique australe:

- "les forêts à Brachystegia et à Isoberlinia ou forêts à miombo: ce sont les forêts les plus importantes; elles sont régionalement caractérisées par la prédominance marquée d'une ou deux espèces de Brachystegia mélangées à une espèce dominante d'Isoberlinia; (...) elles n'existent que sur les sols éluviaux ou colluviaux, jamais sur les sols alluvionnaires. D'une façon générale, les plus beaux peuplements ont une hauteur moyenne de 15 à 18 mètres et comptent de 60 à 120 arbres de plus de 30 cm de diamètre par hectare; les plus médiocres ont une hauteur moyenne de 10 à 14 mètres et comprennent de 15 à 80 arbres de plus de 30 cm par hectare: dans des stations très sèches, ils peuvent s'abaisser à 3-4 mètres de haut. Le couvert est léger(...). En dépit de la coprédominance remarquable de une à cinq espèces, On compte encore de vingt à trente espèces différentes par hectare(...) La régénération de ces forêts se fait à la fois par semis, rejets de souches et drageons (...). Brachystegia et Isoberlinia sont en effet des espèces puissamment envahissantes qui s'étendent à la faveur des défrichements OU des feux de brousse qui éclaircissent d'autres formations autochtones(...);

- les forêts à Uapaca: ce sont des petits arbres d'une dizaine de mètres de hauteur au plus. Ils se trouvent souvent en mélange dans les forêts de Brachystegia et d'Isoberlinia, dont ils complètent admirablement la communauté par leur couvert assez bas, persistant, ou subpersistant, dense (larges feuilles), leur enracinement traçant et leur merveilleuse aptitude à rejeter de souche. Souvent, les Uapaca constituent sur sols pauvres des peuplements presque purs, fermés, sans herbages, avec sol humifère(...);

- les forêts de Baikiaea plurijuga ou forêts de teck2: (...) installées sur les formations géologiques dites sables du Kalahari au sud-ouest de la Zambie (vallées du Zambèze et de l'Okavango) et au nord-ouest du Zimbabwe. Tantôt fermées avec sous-bois épais de petits arbres et d'arbustes, lorsqu'elles sont à l'abri des feux de brousse; ouvertes dans le cas contraire. On sépare deux types:

* forêts mélangées avec Copaifera coleosperma et envahies par Brachystegia Hockii;

* forêts à sous-bois constitué par un fourré d'Acacia dulcis et de Combretum grimpants, passant, sous l'effet des feux et des défrichements, à des forêts claires à Burkea africana, Terminalia sericea, Acacia giraffae(...);

2 A ne pas confondre avec Tectona grandis; il s'agit ici du teck du Zambèze

- les forêts à Cryptosepalum pseudotaxus: formations basses, mais parfois très denses, couvrant exclusivement les formations de sables du Kalahari, à l'ouest et au nord-ouest de la Zambie(...);

- les forêts à Parinari: (...) elles forment des peuplements tantôt fermés, tantôt très clairs, par îlots(...). Leur distribution est très fragmentée(...);

- les forêts à Monotes: ces dernières se trouvent en mélange dans les formations à Brachystegia et Isoberlinia; elles forment aussi des peuplements purs(...);

- les forêts à Burkea africana: (...) en mélange dans plusieurs formations décrites ci-dessus, mais par place, elles deviennent dominantes dans les peuplements, notamment sur sable profond et perméable en mélange avec Baikiaea plurijuga dans la région comprise entre le Zambèze et l'Okavango; le sous-bois est clairsemé et parfois absent(...);

- les forêts à Terminalia sericea: elles couvrent des aires arides du plateau central austral dans la zone des forêts à Brachystegia. Plutôt que, forêts claires; elles pourraient être considérées comme des savanes boisées(...);

- les forêts à Copaifera mopane: formations édaphico-climatiques des vallées et des dépressions; tantôt presque pures sur de grandes étendues, tantôt mélangées à d'autres espèces (Terminalia, Acacia, Commiphora); constituées en grands peuplements, ou au contraire en minces galeries le long des cours d'eau et autour des mares. Elles tolèrent les sols inondés en saison des pluies, qui deviennent très secs en saison sèche(...). Les forêts de "Mopani" sont très étendues dans les vallées du Limpopo et du Zambèze, c'est-à-dire dans tout le bas pays entourant les plateaux Matabélé et Machona jusqu'au 23° de latitude sud environ). La limite sud de cette espèce coupe le secteur nord-est du Botswana(...). Les forêts de "Mopani" remplacent dans le paysage forestier des plateaux de l'Afrique centrale australe, les forêts à Brachystegia, lorsque le milieu n'est plus favorable à celles-ci. Dans le bas-pays, le Baobab (Adansonia digitata) est le compagnon habituel du "Mopani"(...). L'indice pluviométrique est ordinairement compris entre 450 et 700 mm(...). Le climat écologique des forêts de Copaifera mopane est plus chaud et plus aride que celui des forêts à Brachystegia et Isoberlinia, mais ce sont évidemment les conditions topographiques qui commandent la présence des peuplements de "Mopani".

Formations végétales sèches(d'après MENAUT, 1983)

Forets claires au sud de l'équateur(adaptée d'AUBREVlLLE 1949, CELANDER 1983, KIGOMO 1995)

Celander (1983) ne distingue plus que trois types de miombos (carte n° 3):

- les forêts que l'on retrouve en Tanzanie occidentale, la plus grande partie de la Zambie, le nord-est de l'Angola, le nord-ouest du Mozambique et le sud-est du Zaïre;

- les forêts des hauts plateaux du Malawi et une partie du Mozambique, avec Brachystegia boehmii comme espèce dominante (qui peut constituer plus que 50% du volume);

- les forêts du sud-ouest de l'aire du miombo (les hauts plateaux de l'Angola), dominées par une Dipterocarpacée: Marquesia macroura.

b./ Répartition des miombos et caractéristiques

La répartition actuelle des miombos, présentée ci-après, encore largement méconnue du fait de la dégradation récente de ces forêts, nous est fournie par Kigomo (1995). Les miombos couvrent une aire étendue en Afrique de l'Est et du Sud, de 4° de latitude nord à 22° au sud (carte n° 3), et du niveau de la mer jusqu'à une altitude moyenne de 1600 mètres en Zambie septentrionnale et occidentale. Ces formations s'étendent dans des régions où la pluviosité annuelle est comprise entre 600 et 1200 mm ou plus, particulièrement au Katanga (Zaïre).

Sauf exception, ces précipitations tombent en une seule saison des pluies. Ces forêts claires sont fréquentes sur sols particulièrement pauvres et déficitaires en eau de surface. Les miombos sont restés longtemps très peu peuplés du fait de la présence de la mouche tsé-tsé (Glossina).

Le maintien des miombos est vital, non seulement pour des raisons écologiques (érosion, microclimat), mais aussi pour des raisons économiques: production de bois, de fourrages et de produits non ligneux (grands mammifères sauvages, chenilles, termites, fruits sauvages, champignons, produits médicinaux, etc.). Parmi ceux-ci, la production de miel et de cire est vitale pour les populations de l'Afrique australe centrale. Le genre Julbernardia est réputé fournir un miel de toute première qualité.

Leur état actuel (carte n° 3) dans le domaine zambézien (carte n° 4) est décrit par Kigomo (1995) ci-dessous.

- Dans le nord-ouest du Zimbabwe, une grande partie de la Zambie occidentale, le nord du Botswana et de la Namibie ainsi que dans le sud-est de l'Angola, ces forêts claires cèdent la place sur les sables du Kalahari à une formation, dominée par Baikiaea plurijuga.

- Au Kenya, les miombos sont présents sur la bande côtière méridionale (forêts de Sokoke, Mida Creek, Mwachi et Shimba Hills). Brachystegia spiciformis et Julbernardia magnistipulata dominent très largement. Manilkara zanzibarensis et Hymenaea verrucosa sont communes dans les forêts claires à Brachystegia.

- En Tanzanie, où les miombos couvrent plus de 11 000 000 ha, soit plus d'un quart de la superficie totale des forêts tanzaniennes (Rodgers estimait en 1973 que les miombos couvraient plus de 50% de la superficie de la Tanzanie, in: Celander, 1983), les espèces dominantes sont Brachystegia spiciformis, Julbernardia globiflora (soit environ 80% du couvert ligneux), associées à Combretum spp. et Pterocarpus angolensis. Dalbergia melanoxylon est fréquent en bordure sèche des forêts claires. Les précipitations annuelles vont de 500 à plus de 1 000 mm, mais sont toujours inférieures à 1 500 mm, avec une saison sèche s'étendant de novembre à juin. En général, les miombos de Tanzanie se présentent sur des sols ferrallitiques ou ferrugineux, qui sont relativement pauvres, mais de fertilité raisonnablement acceptable pour l'agriculture (spécialement les ferrisols).

- En Zambie, le plateau oriental se situe à des altitudes comprises entre 1 200 et 1 850 mètres. Au nord-ouest, le plateau septentrional culmine à environ 1 500 mètres, pour décliner au sud vers la basse vallée du Zambèze (1 300 mètres). La région du Kalahari s'étend à l'ouest et au sud-ouest (altitudes voisines des 1 000 mètres). Les précipitations, de plus de 1 250 mm à l'ouest, passent à 1 000 mm au nord et diminuent vers le sud-ouest à près de 600 mm (Kalahari). Généralement, les régions situées au-dessus de 900 mètres d'altitude sont occupées par des formes variées de forêts claires à Brachystegia - Julbernardia, particulièrement à l'est. A altitude plus basse, d'autres types de végétation comprenant des espèces telles que Afrormosia, Pterocarpus, Combretum, Acacia et le "mopane" ou "mopani" (Colophospermum mopane) deviennent de plus en plus communs. Le centre du plateau oriental supporte une formation de Julbernardia paniculata - Brachystegia longifolia.

Considérant la région occidentale de la Zambie, en allant du nord vers le sud, on traverse des forêts claires à Brachystegia, puis une végétation de Julbernardia - Brachystegia, qui cède progressivement la place à des forêts mélangées à base de Brachystegia - Burkea - Copaifera - Baikiaea. La dernière formation est dominée par B. hockii et des espèces telles que Burkea spp., Pterocarpus angolensis et Baikiaea plurijuga. Plus au sud et au sud-ouest, la végétation est dominée par Baikiaea, Copaifera, Pterocarpus et Ricinodendron rautanenii.

- Au Malawi, les miombos couvrent 17% du pays. Les montagnes et les vallées interrompent l'uniformité de la végétation, ce qui fait que les forêts claires du Malawi ne sont pas aussi étendues que celles de la Zambie et de la Tanzanie. Le plateau autour de Blantyre-Zomba, dans le sud, est couvert de formations de Brachystegia - Uapaca - Cussonia. Au nord, entre 1 500 et 1 850 mètres d'altitude, les précipitations sont plus importantes et varient entre environ 750 et 1 275 mm. Les miombos au sud de Lilongwe ont été largement exploités. L'altitude détermine de nombreuses autres associations qu'il serait trop long de décrire ici; la plupart des forêts claires ont été et sont encore surexploitées pour fournir du bois de feu à usages domestiques et industriels (sècherie de tabac).

Domaines phytogéographiques(d'après MENAUT, 1983)

- Au Zimbabwe, les miombos à Brachystegia spiciformis couvrent le "Veld" (haut plateau), situé entre 1 450 et 1680 mètres (au sud de Harare), qui reçoit des précipitations de l'ordre de 1 150 mm par an. A la limite inférieure, cette formation se transforme progressivement en un type à Brachystegia boehmii. Celui-ci est plus représenté au nord-est et au sud-ouest du pays, approximativement entre 1 375 et 1 450 mètres d'altitude. A une altitude inférieure, ce type de formation fait place sur sols sableux à une association Burkea africana - Terminalia sericea et sur sols argileux aux altitudes les plus basses à des savanes à Acacia. La formation sèche à Baikiaea plurijuga se rencontre au nord et au nord-ouest du pays. Les autres espèces associées à cette forêt sèche sont entre autres Burkea africana, Guibourtia coleosperma, Terminalia sericea, Ricinodendron rautanenii, Pterocarpus angolensis et Acacia spp. Au sud, entre environ 900 et 1 100 mètres, avec des précipitations annuelles comprises entre 250 et 650 mm, les forêts claires à mopane, dominées par Colophospermum, sont les plus fréquentes. Dans les vallées de la Sabi et de la Limpopo, la canopée du mopane n'est pas continue et fait place a une savane boisée.

- Au Mozambique, les données scientifiques relatives aux miombos sont plus rares. En 1952, les deux tiers du pays étaient couverts par une forêt claire à Brachystegia. - Pseudoberlinia, qui représente une extension des miombos du sud-est de la Tanzanie. Les espèces les plus abondantes sont Brachystegia spiciformis, B. bussei et B. woodiana. Entre 600 et 900 mètres d'altitude, les forêts claires à Brachystegia - Uapaca sont plus fréquentes et sur les piedmonts, cette formation cède la place à une association de Combretum, Terminalia et Protea. La végétation de la vallée du Zambèze correspond à une extension du mopane à partir du sud du Zimbabwe avec des espèces dominantes des genres Commiphora, Afzelia, Kirkia, Sterculia, Albizia, Combretum, Diospyros, Tamarindus et Ziziphus jujuba. Il faut savoir que de nos jours, au Mozambique également, les formations telles que le mopane et le miombo sont de plus en plus dégradées pour les besoins de l'agriculture et pour la fourniture de bois de feu.

3.3. L'Afrique: Madagascar

Les forêts denses sèches primaires de la côte ouest de Madagascar, réparties entre le niveau de la mer et 800 m d'altitude, se caractérisent par une structure verticale à trois strates, et souvent par l'inexistence d'une strate herbacée. Le sous-étage, de un à cinq mètres de haut, est très dense avec deux à dix mille tiges par hectare. Il est en grande majorité sempervirent. L'étage intermédiaire, de six à douze mètres de haut, est d'importance variable, avec cinq cent à deux mille tiges par hectare. Les espèces sont en grande partie à feuillage persistant. L'étage dominant est très variable. II peut atteindre trente mètres dans les sites les plus favorables, mais ne dépasse pas en moyenne quinze à vingt mètres, avec dix à cinquante arbres par hectare. La plupart des espèces qui le composent sont caducifoliées.

Les variations autour de cette structure-type dépendent de l'alimentation et des réserves en eau du sol. Dans les stations les plus fertiles, l'étage dominant est continu et composé de nombreuses espèces restant feuillées toute l'année, alors que dans les stations les plus sèches, la structure est réduite à une strate d'arbres rabougris et à une strate herbacée importante.

Les principales conditions écologiques de la côte ouest de Madagascar sont:

- un climat tropical sec avec deux saisons marquées: une saison chaude et pluvieuse de trois à cinq mois de novembre à mars, et une saison sèche de sept à neuf mois d'avril à octobre. La pluviosité moyenne annuelle varie entre 500 mm au sud et 1400 mm au nord (Donque, 1975). La pluviosité augmente avec l'éloignement de la mer. La pluviosité présente de fortes variations entre les années et dans l'année. Les températures moyennes annuelles sont de 22° à 25° C avec des amplitudes thermiques qui augmentent vers le sud et vers l'intérieur des côtes. Les maxima absolus dépassent 40° C et les minima descendent à 7-8° C en juillet-août (Blaser, 1991);

- les sols sous forêts primaires sont très variables selon la roche-mère. En général, ils ont un pH légèrement acide à neutre, une bonne et rapide minéralisation de la matière organique, et par contre des réserves chimiques faibles (Sourdat, 1977; Felber, 1984; Randriamboavonjy et Bourgeat, 1993). Ce sont leurs réserves en eau, qui dépendent de la texture et de la structure, qui les différencient le plus.

Deux grands types de forêts denses sèches peuvent être distingués selon les sols (Koechlin et al., 1974): les forêts des alluvions et des bords de cours d'eau et les forêts denses sèches sur argiles, sols arénacés et plateaux calcaires.

Les forêts du premier type sont situées le long des cours d'eau et dans les plaines alluviales. Elles ont la plus grande extension près des embouchures ou dans les zones de confluence. Leur physionomie s'apparente aux forêts humides, avec une forte proportion d'arbres de grande taille restant feuillés toute l'année. Une grande partie des forêts sur alluvions a été défrichée, car les conditions édaphiques y sont les meilleures de la côte ouest pour la riziculture irriguée ou les cultures sèches exigeantes, telles que le coton, les cultures maraîchères (tomate, oignon), le pois du cap, le maïs ou les patates douces.

Le second type de forêts, plus caractéristique des forêts denses sèches, se subdivise en trois sous-types suivant le substrat géologique. Les sous-types sur argile et sur plateau calcaire se rencontrent surtout dans la partie nord de la côte ouest: massif de l'Ankarafantsy, forêts de la région d'Antsohihy. Alors que le sous-type sur sols arénacés est dominant dans les plaines côtières du centre et du sud: de Maintirano à Morombe. Les forêts denses sèches sur argiles, sols arénacés et plateaux calcaires sont défrichées, surtout depuis une trentaine d'années, dans un système de cultures itinérantes. Les terrains défrichés sont souvent cultivés en maïs, manioc ou arachide pendant un à trois ans avant d'être laissés en jachères. Pour le moment, ces jachères sont rarement remises en culture. Certaines espèces de l'étage dominant atteignent des dimensions remarquables comme les baobabs (Adansonia grandidieri, A. fony, A. za), les palissandres (Dalbergia spp.), le ramy (Canarium madagascariensis), le farafatsy (Givotia madagascariensis), l'hazomalany (Hernandia voyroni), le Khaya madagascariensis, etc. La diversité botanique est grande (de cent à deux cents espèces par hectare).

Aucune évaluation récente des surfaces de ces forêts n'a été faite. Elles peuvent cependant être estimées à un million d'hectares environ pour les forêts peu ou pas dégradées, dont un cinquième est exploitable, et à un autre million d'hectares pour les forêts secondaires (Deleporte, 1995).

L'altitude varie entre 0 et 800 mètres et le relief est généralement peu accentué sauf au niveau des bords des plateaux.


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