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Autres projets - Inde, Brésil et autres projets d'aménagement des forets tropicales sèches

Le projet initial prévoyait la comparaison d'études de cas réparties sur divers continents. Ce travail n'a pas pu être mené dans des conditions satisfaisantes, notamment pour l'Amérique latine et l'Asie. Toutefois, nous avons voulu donner au lecteur un aperçu sur les informations collectées à ces occasions.

En Inde, le choix a finalement porté sur l'"Ainurmarigudi Reserve Forest" (ARF) et sur la "Marakkanam R.F.", car il avait été décidé d'écarter les anciennes forêts dégradées ainsi que les forêts pour lesquelles les données et l'historique étaient inconnus. En fait, depuis 1993, le statut de l'ARF a été modifié, puisqu'il s'agit actuellement d'une réserve de tigres. L'ARF fait partie des forêts tropicales sèches décidues à base de tecks selon la description de Champion (1936) ou de la série à Anogeissus - Terminalia - Tectona (selon Gaussen et al., 1965). Elle est située au sud-ouest de Mysore à 900 mètres d'altitude entre les isohyètes 1000 et 1250 mm. La saison sèche dure quatre mois, de décembre à mars. Cette forêt a été exploitée jusqu'en 1973. En 1981, la surface terrière (pour tous les arbres de circonférence supérieure ou égale à 10 cm) était de 23,2 m2/ha. La production ligneuse est estimée de manière arbitraire entre 9 et 12 m3/ha/an alors que la production de la biomasse herbacée varie de 0,5 à 2 tonnes/ha (respectivement en février-mars et en septembre-octobre). La gestion actuelle de cette réserve se cantonne surtout à une mise à feu précoce.

La deuxième forêt, proposée par Meher-Homji (1995) dans le cadre des études de cas, est la "Marakkanam Reserve Forest", située à 70 km au sud de Madras. Les précipitations varient de 600 à 2000 mm/an avec une saison sèche de six mois s'étalant de décembre à mai. Depuis 1976, cette forêt claire épineuse a été convertie presqu'intégralement en une plantation d'Eucalyptus C'est la raison pour laquelle, elle n'est que citée dans le cadre de notre étude.

Au Brésil, l'étude proposée (Campello, 1995) traite de la caatinga. L'industrie SIMAS, située au Natal (Etat du Rio Grande do Norte), utilise le bois pour produire la vapeur nécessaire au fonctionnement de ses machines. Dans ce but, elle a partiellement inventorié la caatinga afin d'établir un plan d'aménagement sommaire. Les objectifs de l'inventaire initial sont les suivants

- estimer le volume de bois disponible par hectare;
- caractériser la distribution des espèces pour identifier les espèces utiles et indésirables;
- opter pour la forme d'aménagement économiquement et écologiquement la plus viable;
- connaître la distribution des diamètres, par classes et par espèces.

Cet inventaire s'est déroulé dans deux sites: Bela Vista et Lagoa de Zé Maria:

CLASSES DE DIAMETRE (cm)

BELA VISTA

LAGOA DE ZE MARIA


Nb. d'arbres/ha

Vol. (st/ha)

Nb. d'arbres/ha

Vol. (st/ha)

1,5 - 7,5

3.749

56

2.767

47

7,5- 10,5

256

22

248

18

10,5- 12,5

81

12

97

12

12,5- 14,5

54

35

6


> 14,5

55

27

78

32

TOTAL

4.195

129

3.225

115

Parmi les 19 espèces rencontrées, les principales sont: Piptadenia moniliformis, Croton sp., Caesalpinia pyramidalis, Bursera leptophloeos, Pithecolobium dumosum, Mimosa acustipula.

Ne disposant d'aucune autres données, le plan d'aménagement est volontairement sommaire. Ni la rotation, ni l'accroissement annuel moyen n'étaient connus. Pour ce dernier? il existe des données qui oscillent entre 1,2 et 8,3 stères par hectare et par an. En ce qui concerne la sylviculture et l'exploitation, les normes suivantes ont été retenues dès 1994:

- exploitation par coupe sélective à partir d'un diamètre à la base de 7 cm de toutes les espèces non fourragères;

- maintien des espèces utilisées comme bois de sciage;

- rotation de dix ans;

- régénération par graines et par rejets;

- production et surface exploitée annuellement:

• Bela Vista: 7.081 stères/an et 73 ha/an (97 stères/ha, soit 75% du volume total);
• Lagoa de Zé Maria: 1.407 stères/an et 21 ha/an (67 stères/ha, soit 58% du volume total);
• Total: 8.488 stères/an et 94 ha/an.

Les besoins de l'usine sont de 24.000 stères de bois chaque année. Les deux premiers sites ne produiront que 8.500 stères par an. De nouvelles superficies forestières devront être inventoriées (Campello, 1995).

En Bolivie, avec l'aide de la coopération suisse, le projet PLAFOR d'aménagement sylvopastoral du chaco, combiné à des pratiques agroforestières, a débuté fin 1990. Durant les premières années, ce sont principalement les activités de plantation d'une part et d'inventaire-détermination des espèces d'autre part, qui ont été favorisées.

En Afrique de l'Est, un projet de l'Union Européenne vient de débuter en mai 1995 en Zambie. Il a pour objectifs principaux la gestion et la commercialisation des produits forestiers non ligneux du miombo, avec en filigrane, l'aménagement intégré des miombos non dégradés dans trois zones pilotes.

Au Kenya, le BISP (Bura Irrigation and Settlement Scheme) a débuté ses activités multiples en 1979. Ce projet était situé dans le bassin de la rivière Tana à l'est du Kenya dans une zone semi-aride. Avec l'accroissement de la population, les formations épineuses - d'où émergeaient des Acacia tortilis, Tamarindus indica, Salvadora persica, etc. - ont disparu. Des plantations de Prosopis juliflora ont ensuite fourni le bois de feu aux populations (Laxen, 1993).

Ailleurs, en Afrique, en dehors du Burkina Faso qui mène une politique d'aménagement de nombreuses forêts (Nazinon, Toumousséni, Tiogo, Laba, etc.), on peut encore citer des projets qui débutent (projets "Energie Domestique" au Tchad et au Mali) ou des projets qui se sont soldés par l'abandon du plan d'aménagement pour diverses raisons: c'est le cas des anciens projets de Guesselbodi au Niger, Dabo, Tambacounda et Koupentoum (Projet PARCE Montagne, 1988) au Sénégal.

Au Tchad, les forêts d'Assalé (Acacia nilotica) et de Ngam (Borassus aethiopum) font l'objet d'un projet d'aménagement depuis 1992.

Au Mali, on pourrait également citer diverses initiatives telles que le projet "Forêt et Sécurité Alimentaire" et l'aménagement de la forêt de Farako. Il en va de même pour le projet de Kita qui prévoit l'aménagement et la gestion de forêts classées avec le concours de la population, sans oublier le projet de mise en valeur des forêts classées proches de Bamako.

Au Cameroun, il convient de signaler les recherches effectuées à Laf-Badjava (Peltier et Ntoupka, 1995), dans la province de l'extrême nord à 40 km au sud de Maroua: à ce jour, les résultats les plus nets sont les suivants:

- en zone soudano-sahélienne, il est indispensable de protéger les massifs contre le feu si on veut régénérer le pâturage, coloniser les zones nues et augmenter la production de bois. L'utilisation de feux semi-précoces ne peut pas être préconisée(14) car il est très difficile d'allumer des incendies avant que toute la végétation soit sèche (octobre ou novembre). A ce moment-là, ils sont aussi destructeurs que les feux tardifs d'avril. Enfin, dans cette région, les feux ne permettent pas de repousse herbacée en saison sèche et donc ne se justifient pas puisqu'ils détruisent le capital paille et réduisent la présence de feuilles des arbustes qui permettent la digestibilité de celle-ci;

14 Il faut bien préciser que ces résultats ne concernant pas les zones soudano-guinéennes. Ils sont valables sur des massifs qu'une communauté villageoise souhaite aménager de façon intensive.

- toujours dans cette même zone, la protection contre le bétail n'est pas utile pour permettre la régénération des ligneux. Au contraire, le pâturage (avec une densité modérée de bétail) est souhaitable économiquement, non seulement car il permet une production de viande, mais parce qu'il améliore la production de bois. Il est conseillé cependant de ne pas pâturer pendant une année les parcelles qui viennent d'être exploitées de façon à protéger les jeunes rejets et à rendre la recolonisation des zones nues par les herbacées plus rapide;

- la coupe bien menée est nécessaire(15) pour limiter les espèces envahissantes (Dichrostachys) et pour maintenir la productivité en bois et en herbe. Le type de coupe et la rotation à appliquer aux différentes espèces ne sont pas encore bien connus.

15 Dans la même zone écologique, plusieurs parcelles du projet pastoral de Mindif: qui n'avait pas envisagé la nécessité des coupes, sont actuellement envahies par les épineux et impénétrables par le bétail.

Enfin signalons encore un projet de recherches (Vincenti, 1987; CIRAD-Forêt et ISRA-DRPF, 1993) relatif à la croissance des forêts du sud du Sénégal (Vélor, Bayottes, Séfa), qui est malheureusement perturbé par les incendies annuels.

FACE="Times New Roman" SIZE=3> Végétation steppique sur sols sableux et collines gréseuses près de Zinder au Niger (photo: Sarlin)

Steppe sahélienne près d'Ayourou au Niger (photo: Gschladt)

Steppe sahélienne inondée près de Tahoua au Niger (photo: Gschladt)

Erosion en griffes et fixation partielle par des graminées naturelles dans la région de Dapango au Togo (photo: Sarlin)

Savane àPenisetum subangustum au nord du Togo

Andropogon gayanusrejettant après le feu (photo: Sarlin)

Touffes d'Andropogon gayanus coupées pour la récolte de paille au Burkina Faso

Savane boisée dense au nord du Bénin (photo: Sarlin)

Savane arborée au Tchad

Feu de brousse en savane arborée dans l'Adamaoua au Cameroun

Inventaire, pointage, mesure et marquage en forêt de Koupentoum au Sénégal (photo: Arbonnier)

Forêt de Koupentoum au Sénégal, abattage en cours par des charbonniers étrangers (photo: Arbonnier)

Forêt de Koupentoum au Sénégal, après le passage de charbonniers étrangers au village (photo: Arbonnier)

Exploitation commerciale du bois de feu par des riverains au Sénégal (photo: Arbonnier)

Pâturage en forêt de Koupentoum (photo: Arbonnier)


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