CAMBODGE (3 mars)

A la suite d'abondantes inondations au début de la campagne rizicole de la saison des pluies, une mission FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires s'est rendue en janvier dans le pays pour évaluer le résultat final de la récolte et faire le point de la situation générale en matière d'approvisionnements alimentaires.

La mission a estimé la production de riz de la campagne principale de la saison des pluies 1996/97 à 2,733 millions de tonnes et prévoit pour le riz irrigué de la campagne secondaire de la saison sèche, qui sera récolté en mars, un volume de 0,657 million de tonnes, soit 3,390 millions de tonnes au total. A ce niveau, la production totale devrait être supérieure de 2 pour cent à celle de 1995/96, avec une progression de 35 pour cent par rapport à la moyenne des cinq années précédentes.

Des précipitations favorables dans la plus grande partie du pays ont été bénéfiques aux semis et à la croissance du riz de la saison des pluies de 1996. Toutefois, des inondations ont été enregistrées en septembre/octobre dans plusieurs provinces et notamment dans les provinces productrices de riz de Battambang, Kandal, Prey Veng, Siem Reap, Kompong Cham, Pursat et Takeo, endommageant les cultures sur pied. Dans certaines régions, les rats et autres ravageurs ont contribué à aggraver les dégâts. De ce fait, les prévisions initialement favorables ont été révisées à la baisse, considérant les pertes de récolte enregistrées par endroits et les rendements amoindris: 1,67 t/ha, contre 1,75 t/ha en 1995/96. En dépit des dégâts et de l'affaiblissement du rendement, la production totale a été supérieure à celle de 1995, grâce à une augmentation des superficies récoltées.

Les disponibilités totales de riz pour 1997 sont estimées à 2,120 millions de tonnes, sur la base d'un taux d'usinage de 62 pour cent et de stocks de report estimés à 18 000 tonnes. Les besoins en riz du pays pour la consommation humaine, compte tenu des quantités nécessaires pour les semis et pour l'alimentation des animaux, ainsi que des pertes après- récolte, sont estimés à 1,993 million de tonnes. Le pays dispose donc pour 1997 d'un excédent de 127 000 tonnes.

Malgré cet excédent national, dans de nombreuses communes, des groupes importants de population souffrent de pénuries alimentaires, bien qu'à des degrés divers. On recommande donc au gouvernement de rester prudent dans son action de promotion des exportations de riz en 1997.

Dans quelque 265 communes, selon les estimations, de nombreux ménages connaissent de graves pénuries alimentaires. Le nombre exact de ces personnes vulnérables reste toutefois encore à établir. Le PAM procède actuellement à une évaluation. De fait, leur nombre pourrait être assez important, tout comme la quantité totale de riz nécessaire. Dans l'intervalle, s'il ne se produit aucun déplacement important de population, on estime que quelque 43 000 tonnes de riz et 1 600 tonnes d'autres denrées seront nécessaires en 1997 pour venir en aide aux populations les plus vulnérables appartenant à différentes communes. Un tel volume permettra de secourir 1,1 million de personnes pendant environ trois mois, alimentation des collectivités et activités de formation exclues. Il faudra toutefois faire le point de la situation lorsque l'évaluation en cours sera terminée. Il est par ailleurs recommandé au gouvernement de constituer, par des achats locaux et avec l'aide des donateurs, un stock supplémentaire de 25 000 tonnes de riz pour faire face aux situations d'urgence. L'achat de ce stock permettrait également de soutenir les prix à la production et encouragerait les exploitants à accroître leur production. Au total, les besoins d'aide alimentaire, y compris les rations d'urgence pour les groupes vulnérables et les stocks d'urgence que le gouvernement devra constituer, s'élèvent donc à 68 000 tonnes. Au 1er janvier 1997, le PAM détenait quelque 21 070 tonnes de riz, ce qui laisse un déficit de quelque 21 930 tonnes pour atteindre les 43 000 tonnes requises pour l'aide d'urgence et des activités vivres-contre- travail en faveur des groupes vulnérables.


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